UNE HIRONDELLE NE FAIT PAS LE PRINTEMPS, MAIS….

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UNE HIRONDELLE NE FAIT PAS LE PRINTEMPS, MAIS….
UNE HIRONDELLE NE FAIT PAS LE PRINTEMPS, MAIS….
Comme d’habitude, les données sur l’emploi américain ont surpris tout le monde. Il faudrait lancer une
loterie sur ces chiffres, tellement ils sont aléatoires… !
En réalité, la loterie est déjà organisée, car tous les marchés mondiaux sont focalisés sur ces
statistiques. Un habitant de Mars serait très émerveillé, en sachant que les marchés des actions, des
taux et des devises mondiaux fluctuent d’une façon extrêmement nerveuse et erratique en fonction de
100, 200, 300 mille emplois créés dans un pays qui a 130 millions de personnes qui travaillent…
Imaginez aussi la surprise des 300 milles personnes qui ont trouvé un job au cours du mois de mars:
les heureux ne savent pas qu’ils ont fait monter les taux d’intérêt et monter les cotations dans le
monde entier, dès qu’ils se sont mis à délivrer des pizzas à New York, distribuer des vitamines en
boîtes dans la banlieue de Los Angeles, bâtir des maisons dans le Montana, vendre des ordinateurs
fabriqués à Taipei,ou dans la proche banlieue de Shanghai…
Il faut seulement signaler que des traders curieux ont eu l’information 2 minutes et 20 secondes avant
les autres, en regarder un site de Yahoo: bravo pour ces curieux, et « shame » pour qui n’a pas
respecté les règles de la presse. Une enquête sortira les nomes des coupables, entre temps les gains
vont rester dans les comptes de certains opérateurs….
UNE CREATION D’EMPLOIS IMPRESSIONNANTE, MAIS….
Les révisions des mois précédents et les données du mois de mars font monter la moyenne des
créations d’emplois à 171 K / mois, au cours du T1. Il s’agit de la plus forte hausse depuis le
deuxième trimestre 2000. Mais la durée moyenne d’une semaine de travail est en baisse,
l’ « overtime » est en baisse, l’utilisation des travailleurs « ad interim » est en baisse, l’impact de la fin
des distributeurs dans les grands supermarchés californiens a fait monter la donne, tandis que le beau
temps a permis aux ouvriers qui travaillent à l’extérieur de reprendre le travail. Le chômage monte à
5.7%, car 179K personnes qui ne travaillaient pas ont décidé de s’inscrire dans les listes à la
recherche d’un emploi.
De plus, les statistiques des « household » montrent une baisse de 3000 des personnes qui
travaillent à leur compte, première petite chute dans cette catégorie qui n’existe pas dans les
statistiques non agricoles (NFP - non-farm payrolls), alors que la moyenne à 6 mois des créations
d’emplois selon la « household », est maintenant inférieure à celle du NFP… On peut trouver toute
une série de limites aux statistiques qui publiées, mais objectivement elles sont fortes et peuvent
indiquer un changement de trend, même s’il faut montrer une grande prudence.
LA PROCHAINE REACTION DE LA FED
Greenspan est certainement content, car depuis quelques semaines il avait indiqué que les données
du chômage allaient s’améliorer et était impatient d’enregistrer une hausse des statistiques. Mais il
reste «patient», car il a besoin d’une nette amélioration du cadre du chômage et d’un changement
radical dans l’évolution de l’output gap (capacité d’utilisation des ressources économiques sousemployées), avant de décider d’une hausse des taux.
Donc la situation reste toujours fluide et relativement inchangée, même si les risques d’une hausse
des taux montent, après les données de vendredi. Les hommes de la FED out toujours une crainte
pour l’évolution de la croissance au cours du deuxième semestre; pour osciller autour de 4%, il faut
que la consommation privée se développe de 3,5-4% , grâce à la création d’un million et demi de
postes de travail, d’ici à la fin de l’année…
LA BCE : UNE FAUTE DE COMMUNICATION… OU UNE DIATRIBE IMPORTANTE?
Jean-Claude Trichet a envoyé un message, confirmé par son collègue belge Quaden et renforcé par
la correction de tir de Frau Gugel Tumperell. Les marchés ont donc parié sur un choix précis de la
BCE: aucune décision pour le mois d’avril, mais une forte probabilité d’une coupe des taux au cours
des mois suivants. Par contre, lors de la conférence de presse de jeudi, Trichet a commencé son
discours sur un ton très dur, en seulement ensuite il a laissé une petite porte ouverte à une baisse des
taux, si la conjoncture européenne se dégrade sérieusement. Evidemment, les marchés ont réagi
d’une façon très violente aux mots de Trichet, qui aurait dû envoyer quelques messages, comme la
FED sait si bien le faire, pour éviter que les marchés s’emballent dans une spirale sans fin.
Par contre, si l’article du Daily Telegraph est juste, Trichet aurait été surpris par la réaction de deux
de ses collègues ( Issing et Wellink), très opposés à une baisse des taux, et aurait, donc, durci son ton
pour souligner cette opinion.
Rien n’a été fait: on confirme, encore une fois, que le climat de Francfort n’est pas propice à la clarté
de la communication. Probablement, la BCE va couper les taux au cours du mois de juin, mais il
faudra que des statistiques lourdes confirment la dégradation du climat de la conjoncture
européenne….
ALESSANDRO GIRAUDO

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