Ifremer 2009
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Ifremer 2009
http://wwz.ifremer.fr/envlit/documents/documents_pedagogiques Huître creuse Nom : Nom scientifique : Huître creuse japonaise Crassostrea gigas de la famille des ostréidés Taille : La taille des huîtres « sauvages » peut dépasser 25 cm et le kg, mais pour la commercialisation une grille interprofessionnelle a été adoptée et la taille marchande est fixée à 30 g. La grille définit le nombre d'huîtres par colis selon un calibre allant de 1 à 5. Les huîtres sont couramment consommées jusqu'à 150 g. Aire de répartition de l'huître creuse en Europe Historique : des pionniers à nos jours Naissain de captage sur tubes Naturellement présentes dans l'océan Pacifique, elles ont été importées en France entre 1966 et 1974, de Colombie Britannique ( géniteurs) et du Japon ( naissain) pour remplacer l'huître creuse portugaise éliminée par deux maladies virales. Actuellement, le naissain venant d'Arcachon et des Pertuis Charentais, ainsi que dans une moindre part l'écloserie, approvisionne l'ensemble des élevages sur les côtes françaises. Modes d'élevage et cycle de production Captage sur tuiles chaulées (Arcachon) Les juvéniles sont majoritairement récoltés dans le milieu naturel par la pratique du captage sur collecteurs. Cependant, la production de naissain en écloserie augmente. Naissain en poche sur tables La durée de l'élevage jusqu'à la commercialisation peut s'étaler d'1 à 4 années, en fonction du site de production et des techniques utilisées. Répartition régionale de la production d'huîtres creuses en France Répartition de la production en France année 2001 Circuits principaux d'importation/exportation avec l'Europe - année 2003 Les trois grandes régions productrices sont la Bretagne, la région de Poitou-Charentes et la Basse-Normandie (chiffres 2001 - source Agreste) - Les échanges avec les autres pays d'Europe sont relativement limités. Valorisation du produit Nous consommons les huîtres creuses généralement vivantes. Elles sont consommées plus facilement par des personnes âgées de plus de 50 ans aux revenus aisés (étude SECODIP). Ceci confirme l'image des huîtres considérées comme un produit d'exception, de luxe, convivial dans le cadre de la transmission de la tradition familiale (étude Louis Harris/BG Conseils). Les ventes sont centrées autour des fêtes de fin d'année et d'une façon plus générale les mois "en R" de septembre à avril lorsque les huîtres ne sont pas en « lait ». La mise au point récemment d'une huître triploïde stérile favorise maintenant la consommation toute l'année. Dans certains bassins de production, les huîtres peuvent être affinées. Elles sont alors appelées « fines » ou « spéciales » de claires. L'huître creuse en chiffres (2001) En 2001, un premier recensement de la conchyliculture a permis de connaître le détails des chiffres de la filière conchylicole en France (source Agreste 2002). Les chiffres import-export sont de source Ofimer/douanes françaises. Pour des statistiques plus récentes, voir les estimations données par le site du CNC 107 390 14 180 3 750 2 740 2,1 28 26 23 2,7 5,9 la commercialisation d'huîtres creuses recensée en France pour 2001 la surface en hectares d'élevage concédés pour l'huître creuse le nombre d'entreprises conchylicoles en France (tous coquillages confondus) le nombre d'entreprises pratiquant la vente pour la consommation le nombre moyen d'emplois équivalents temps plein par entreprise (main d'oeuvre familiale non comprise). Les emplois sont principalement saisonniers en fin d'année. le pourcentage de production d'huîtres vendu directement aux consommateurs le pourcentage de production d'huîtres vendu aux grandes surfaces le pourcentage de production d'huîtres vendu aux grossistes les importations d'huîtres creuses en France en tonnes, principalement en provenance d'Irlande (année 2003) les exportations d'huîtres en tonnes, principalement vers l'Italie qui achète principalement les grandes tailles (année 2003) Points forts / points faibles Points forts Points faibles • au niveau national, 1ère production aquacole • activité basée sur une seule espèce d'où risque • au niveau européen, 2ème rang, en valeur, de la en cas d'apparition de pathogènes affectant la production aquacole croissance et la survie • respect de l'environnement, argument pour sa • production dépendant étroitement des préservation conditions météorologiques et • performance des réseaux de surveillance de la environnementales non contrôlées qualité des eaux assurant la qualité sanitaire du • recrutement en juvéniles tributaire du milieu produit mis en marché naturel • production de naissain d'écloserie encore faible • élevage sur le Domaine Public Maritime posant des problèmes de transmission d'entreprise • habitude alimentaire induisant une saisonnalité de la demande Huître plate Nom : Huître plate européenne Nom Ostrea edulis de la famille des ostréidés scientifique : Taille : En dehors de la variété sauvage dite "pied de cheval" qui peut dépasser le kg, la taille de commercialisation courante se situe entre 20 g et 120 g Historique Espèce indigène des côtes européennes, elle a fait l'objet de pêches abusives ayant entraîné le déclin des bancs naturels. Les pionniers de l' ostréiculture ont réalisé les premiers essais d'élevage en 1849, officiellement repris et développés 6 ans plus tard par Coste, délégué par le gouvernement du second Empire. Après une première crise liée à la mortalité du début des années 1920, l' ostréiculture se développe et l'on estime à près de 15 - 20 000 tonnes la production d'huîtres plates en 1968-70, au moment de l'apparition du parasite Marteilia, suivi 11 ans plus tard par Bonamia. A eux deux ces parasites ont entraîné une division par 10 de cette production. Modes d'élevage et cycle de production Le captage, réalisé depuis le XIX siècle en terrain découvrant sur bouquet de tuiles chaulées, a évolué depuis une vingtaine d'années vers l' eau profonde sur coques de moules en suspension. Le naissain d' écloserie est encore limité aux essais de sélection génétique. Chaulage de tuiles pour le captage de naissains de plates Ponton remplis de coquilles de moules destinées au captage en suspension sur cadre Ponton-dragueur - pour semis et récolte en eau profonde (photo Ifremer -LCB) Depuis les épidémies, l'élevage s'est également déplacé en terrain non découvrant où les huîtres sont semées à densité réduite (100 individus conseillés au m²) afin de limiter les atteintes parasitaires et favoriser une croissance plus rapide, pour une vente à l'âge de 2 à 3 ans. Évolution de la production La France est avec l'Espagne, l'un des principaux pays producteurs d'huîtres plates. Évolution de la production des différents pays producteurs d'huîtres plates depuis 1984 (en tonnes). Évolution de la production française d'huîtres plates depuis 1965 (en tonnes). La production française est essentiellement située en Bretagne dans les baies de Cancale et de Quiberon. Elle oscille autour de 2 000 tonnes. Valorisation du produit Les huîtres plates sont généralement consommées vivantes, sans préparation culinaire. L'huître plate en chiffre (source Ofimer) 2 000 le tonnage d'huîtres plates produit annuellement en France 6 000 le tonnage d'huîtres plates produit en Europe Points forts / points faibles Points forts • huître ayant conservé son image d'excellence • atout pour le tourisme régional Points faibles • deux parasitoses successives toujours présentes • zootechnie d'écloserie à améliorer • limitation à la zone sub-tidale en liaison avec l'impact parasitaire • coût élevé pour le consommateur Moule La moule commune ou européenne (M.edulis) se trouve sur les côtes Manche et Atlantique (zone orange). La moule méditerranéenne (M.-galloprovincialis) peut se retrouver jusqu'en Bretagne Nord (Baie de St Brieuc) (zone bleue). Les deux espèces peuvent s'hybrider Historique : des pionniers à nos jours … La légende attribue le premier élevage de moule à un naufragé Irlandais Patrice Walton, réfugié dans la baie de l'Aiguillon. Cherchant à attraper des oiseaux, il posa des filets tendus sur des perches. Des moules se fixèrent et se développèrent. La technique du bouchot était née. Cantonnée très longtemps à cette région, la mytiliculture se développe au sud, dans les canaux de Sète, puis dans les lagunes au cours du XIXème siècle, ainsi qu'en Bretagne et en Normandie. Modes d'élevage et cycle de production : Les techniques d'élevage sont variées : Sur le sol • • à plat, sur estran ou en eau profonde - méthode peu fréquente en France (à partir de petites moules de pêche ou d'importation), mais très pratiquée aux Pays-Bas et en Allemagne sur bouchots en Normandie, Bretagne et Poitou-Charentes En pleine eau, sur cordes L'évolution technologique de la mytiliculture est marquée par l'utilisation de l' hydraulique (mise en place des pieux, récolte …) et l'utilisation d'engins spécifiques (barges mytilicoles pour les filières et bateaux amphibies pour les bouchots). Le « dégrappage » mécanique permet de dissocier les moules les unes des autres. Le « débyssussage » permet de mettre des moules prêtes à la consommation sur le marché. Répartition régionale de la production de moules en France Répartition de la production en France - année 2001 Les deux grandes régions productrices sont la Bretagne et la Basse-Normandie (chiffres 2001 - source Agreste) - Pour le marché extérieur, des importations se font également à partir du Chili et de la Nouvelle Zélande (Ofimer/douanes françaises). Valorisation du produit Une démarche qualité est effectuée par les mytiliculteurs; une A.O.C. définit la moule de bouchot, ainsi que la moule du Mont-Saint-Michel. La moule en chiffres Pour des statistiques plus récentes, voir les estimations données par le site du CNC 73 000 1 530 1 400 7 50 ~ 25 53 000 4 400 le tonnage de moules commercialisée en France en 2001 le nombre de kilomètres de bouchots auxquels s'ajoutent environ 110 kilomètres de filières en mer. Cela représente 4 200 équivalent-hectares concédés en 2001 pour la culture des moules. le nombre des entreprises élevant les moule en France le pourcentage de production vendu directement aux consommateurs le pourcentage de production vendu aux grossistes le pourcentage de production vendu aux grandes et moyennes surfaces le tonnage de moules importées en 2003 Ces importations proviennent des autres pays producteurs européens : Pays-Bas, Italie, Espagne (source FAO) le tonnage de moules françaises exportées en 2003 Le marché français est donc fortement déficitaire. Points forts / points faibles Points forts Points faibles • placement de la France au 3ème • concurrence européenne forte rang de l'Europe, derrière • production dépendant étroitement des conditions l'Espagne (250 000 t), les Paysmétéorologiques et environnementales non contrôlées Bas (100 000 t) et l'Italie (50 000 • recrutement en juvéniles issus du milieu naturel t) grâce à sa production de • crises anoxiques sur les lagunes et existence d'une forte moules prédation sur les filières méditerranéenne • existence d'une démarche • difficulté de l'extension de l'emprise sur le D.P.M. (Domaine collective forte permettant une Public Maritime) - les parcs d'élevage étant situés sur le extension de cette aquaculture DPM, les mytiliculteurs ne sont pas propriétaires mais car la demande du marché est seulement concessionnaires de leurs parcs, ce qui peut importante générer un certain nombre de difficultés à la fois dans la • performance des réseaux de gestion du DPM dans les transferts et extensions des zones surveillance de la qualité des d'élevage, face aux autres usagers (pêche, plaisance, eaux qui assurent la qualité résidents, tourisme…) et dans la transmission des entreprises lors de la cessation d'activité. sanitaire du produit mis en marché • accompagnement de la recherche modéré • présence d'algues toxiques (Dynophysis…) limitant les zones exploitables sur filières en Bretagne Coque Historique : des pionniers à nos jours … Naturellement présente sur les côtes françaises de la Manche à la Méditerranée, la coque a été principalement exploitée par la pêche. Depuis les années 1980, l'élevage s'est développé dans le traict du Croisic qui est le seul site français aquacole pour la coque. Modes d'élevage et cycle de production Récolte de coques Les juvéniles sont majoritairement récoltés dans milieu naturel par dragage dans la baie de la Vilaine à une taille d'environ 10 mm. Ils sont ensuite semés de mi-septembre à mi-mai à une densité de 3 à 4 kg par m2. Un recrutement naturel de naissain peut également avoir lieu de juin à septembre pendant la période de reproduction de la coque. La durée de l'élevage jusqu'à la commercialisation est de 10 à 15 mois après le semis. La récolte est mécanisée et permet de calibrer les animaux directement sur le site. Production de coques La production annuelle varie de 1 200 à 2 000 tonnes, plaçant le traict du Croisic en deuxième position française après la baie de Somme (2 000 à 7 000 tonnes de pêche). Valorisation du produit La coque est principalement consommée vivante mais peut également être transformée (conserverie et plats préparés). Économie en chiffres (Source 2002 : Affaires Maritimes de Saint Nazaire) 150 149 36 2,4 1 200 la surface cultivée en hectares dans le traict du Croisic le nombre de concessions accordées pour l'élevage de la coque le nombre d'entreprises exploitant ce secteur le chiffre d'affaire annuel en millions d'euros la production de coques en tonnes Points forts / points faibles Points forts Points faibles • croissance rapide (18 mois) • dépendant du milieu naturel pour le recrutement en juvéniles • bon rendement : 1,5 kg récolté pour 1 kg semé • risque de mortalité estivale massive en fonction des • mécanisation bien adaptée facilitant conditions météorologiques le travail • bonne optimisation dans l'utilisation du terrain. Coquille Saint-Jacques Historique L'aquaculture de la coquille Saint-Jacques est fortement liée à la pêche (repeuplement et aménagement des gisements). Mais pour le moment cette aquaculture concerne essentiellement le gisement de la rade de Brest et ne peut avoir d'impact significatif à l'échelle actuelle de production que pour conforter d'autres "petits gisements" de quelques centaines de tonnes. Quelques essais sont en cours dans la région de Saint Malo et et de Belle-île. Le stock de coquille Saint-Jacques de la rade de Brest a considérablement diminué à la suite de l'hiver rigoureux de 1962-63. Un programme de repeuplement a alors été envisagé. Les premiers essais de captage de naissain sauvage sur collecteurs n'ayant pas été concluants, c'est une filière de production basée sur la production de naissain d' écloserie qui a été choisie. Modes d'élevage et cycle de production : de l'aquaculture des juvéniles à la pêche des adultes Le cycle d'élevage comporte ainsi 3 phases : Ce cycle est pratiqué sur les gisements naturels ouverts à la pêche ou sur des cantonnements fermés pendant la croissance des animaux. Une autre espèce très similaire, Pecten jacobeus vit en Méditerranée. Beaucoup d'autres espèces de pectinidés font l'objet d'élevage en semis ou sur filières dans le monde (Chine, Japon, Nouvelle Zélande...). Production de coquille Saint-Jacques A la fin des années 50, il se pêchait 2 500 tonnes de coquilles Saint-Jacques en rade de Brest. Cette récolte annuelle s'est réduite à quelques centaines de tonnes après 1963. Les effets du programme de semis se sont fait sentir à partir de 1990 et, actuellement, 2 coquilles pêchées sur 3 sont issues de semis En 2002-2003, pour pêcher 200 tonnes de coquilles de semis, il a fallu produire 20 millions de post-larves en écloserie. Valorisation du produit (coquilles de semis) Comme pour les coquilles de pêche, elles sont essentiellement vendues fraîches et consommées cuisinées. Cette stratégie est facilitée par la possibilité de gérer les périodes d'apport (Noël notamment) et la taille des animaux (plus gros) issus des cantonnements, ce qui valorise encore davantage ces produits. La coquille en chiffres 70 1 200 le nombre de licences de pêche maintenues par les semis de coquille en rade de Brest le nombre d'écloserie produisant des naissains de coquilles en France le tonnage pêché en tonnes issu des semis venant d'écloserie au début des années 2000 Le développement de la filière passe maintenant par une augmentation significative de la production de naissain. Points forts / points faibles Points forts Points faibles • maîtrise de la production en écloserie et • une seule écloserie française -> quantité de du pré-grossissement en mer naissain produite insuffisante • forte implication des pêcheurs • perte d'animaux lors du passage en mer et • complémentarité pêche /semis facilitant au semis liée au stress et/ou à la prédation la gestion des zones de pêche • aléas environnementaux et biologiques • qualité du produit final • coûts techniques encore élevés • flou réglementaire dans les droits de gestion de la pêcherie Pour en savoir plus : http://wwz.ifremer.fr/index.php/aquaculture