Journal du management, coaching et conseil en recrutement
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Journal du management, coaching et conseil en recrutement
Juillet - Août - Septembre 2001 u rd Merlane au cœu MERLANE AU CŒUR DU MANAGEMENT, JOURNAL D'INFORMATION TION DU GROUPE MERLANE Editorial Editorial Face aux accélérations des prises de décisions, à la complexité des choix stratégiques, aux difficultés des choix d’organisation, de technologies…, on oppose très souvent théorie et pratique. L’entreprise peut exprimer un besoin de pragmatisme à la manière anglo-saxonne, de concret et de mesurable immédiatement afin d’apprécier les effets de ses décisions et leur efficacité. La tendance est donc à condamner toute tentative intellectuelle de conceptualisation qui n’apparaîtrait pas opérationnelle à l’instant. Toutefois, l’expérience montre que trop de pragmatisme peut conduire à des effets "gadget", à des comportements d’apprenti sorcier ou, plus encore, à une multiplication des méthodes et outils, tous plus miraculeux les uns que les autres et qui ne durent que le temps d’une mode ! Les consultants jouent en cela un effet amplificateur pas toujours sain ! Dans d’autres cas, le souci d’opérationnalité immédiate a conduit certaines entreprises à entrer trop vite dans des démarches terrain, sans, au préalable, avoir défini un cadre de référence conceptuel minimum. Les effets produisent des résultats divergents où les spécificités locales, les particularismes et les enjeux de pouvoirs prennent le pas sur le besoin de cohérence global. Ces effets de balkanisation nécessitent alors tout un travail, lourd et pénible, d’homogénéisation à posteriori qui soulève beaucoup de résistances au changement. Les démarches compétence en sont un bon exemple ; la clarté des concepts conditionne totalement la cohérence d’un système compétence et sa pertinence vis à vis de la stratégie de l’entreprise. “Penser globalement, agir localement”, telle est la recherche permanente d’équilibre. A contrario, le respect à la lettre de la seule théorie et la confiance aveugle qu’on peut lui accorder parce qu’elle paraît logique ou cartésienne, parce qu’elle rassure ou conforte, conduit à une application de dogmes inadaptés, à des stratégies de changement irréalistes. Les modèles et matrices stratégiques des années 80 qui prétendaient aider à formuler mécaniquement des décisions ou à analyser exhaustivement l’environnement, ont rapidement montré leurs limites. La volonté et l’intuition du dirigeant ont repris le dessus… On a donc à la fois besoin de cadres conceptuels forts et de résultats. Le secret ? : passer sans arrêt de la théorie à la pratique et à la mise à l’épreuve des concepts afin de les valider et de les faire évoluer. Il s’agit d’un mouvement itératif permanent d’ajustement ; c’est un processus d’apprentissage organisationnel qui accompagne les évolutions de l’entreprise dans son environnement et dans ses choix stratégiques. Plus que l’application rigoureuse de modèles, c’est le mouvement d’adaptation qu’ils provoquent lors de leur mise en œuvre qui crée de la valeur pour l’entreprise. Ce n’est pas une position confortable. Les Ressources Humaines sont, ici, un levier essentiel de réussite. Le consultant est un acteur de ces accompagnements, il doit pour cela apporter un cadre de référence conceptuel solide, éprouvé, basé sur des théories, des recherches, des démarches expérimentales mais aussi sur ses pratiques de terrain, des mises en situation concrètes et ses propres expériences. Cet aller-retour théorie-pratique constitue le cœur du métier de conseil et la force de ses approches, leur adaptabilité, leur pertinence face à la réalité. Opposer théorie-pratique, c’est donc passer à côté d’un processus dynamique et puissant de réflexion permanente et de progrès pour son entreprise. “Il n’y a rien de plus pratique qu’une bonne théorie”, affirmait le père de la dynamique des groupes, Kurt Lewin, en 1948 ! Osons donc passer pour des intellectuels… pragmatiques ! Jean-Claude Merlane Président-Directeur général du Groupe Merlane AIR FRANCE : Les ressources humaines prennent de l’altitude… En mai dernier, Air France créait le poste de Directeur du développement des ressources humaines, concrétisant ainsi Guy Rosès une évolution amorcée depuis plusieurs années, pour ancrer les RH dans sa stratégie globale. Guy Rosès qui s’est vu confier ce poste, explique comment la politique RH se met au service de l’ambition d’Air France : devenir une Major, c’est-à-dire une des premières compagnies mondiales du transport aérien… Quel est le périmètre de compétences de votre Direction du développement ? La Direction générale des ressources humaines du groupe Air France s’est organisée en trois pôles : une DRH qui se consacre à la gestion des personnels au sol, une DRH qui se consacre au personnel navigant, et une Direction du développement RH, nouvellement créée. Cette dernière a pour mission de prendre en charge les fonctions transverses pour apporter la compétence la mieux adaptée à la diversité et à la complexité des situations et des problématiques du groupe, et à favoriser aussi la gestion cohérente de certains projets, en particulier les démarches de changement, d’innovation, de développement. n•3 2 • MERLANE AU CŒUR DU MANAGEMENT N°3 - Groupe MERLANE Pour répondre à ces objectifs, de quels moyens disposez-vous ? Je dispose bien entendu du levier que représentent les fonctions et les six équipes que je suis chargé d’animer directement : la formation, le projet de refonte des systèmes d’information des ressources humaines, le personnel et les affaires internationales, le développement de l’épargne salariale, l’animation du dispositif Air France des projets de changement et enfin l’équipe facteurs humains et synergies Personnel au sol/Personnel navigant. Mais au-delà, l’autre levier est constitué par le réseau des professionnels de la fonction RH qui exercent leurs activités dans les différents secteurs de la compagnie, et qu’il s’agit d’animer. meilleur service aux clients. Pour Air France, la clé réside donc dans la maîtrise optimum de ces interfaces. Sur quel style de management la politique RH est-elle conçue ? Il existe à la compagnie une forte culture d’entreprise, qui lui donne son unité et sa cohérence, malgré une très grande diversité entre les différents secteurs d’activité. L’histoire d’Air France, mais surtout le transport aérien, impliquent un grand sens des responsabilités et une extrême rigueur technique. Les circonstances de l’accident tragique du Concorde avaient d’ailleurs démontré, s’il en était besoin, la cohésion du personnel. Quand par exemple, la rumeur a “Nos objectifs ne peuvent être atteints qu’en s’appuyant sur la meilleure performance collective et la qualité du management…” Air France a une ambition : devenir une Major. Comment se concrétise ce projet d’entreprise ? Ce projet implique des transformations profondes pour l’entreprise, en termes de taille, d’organisation, d’évolution des métiers et des compétences, de service. Le choix fondamental pour Air France s’est porté sur le développement d’une croissance rentable, en profitant de l’expansion du transport aérien et en augmentant nos parts de marché. Cette stratégie se traduit plus précisément, par des objectifs concrets : gagner la préférence de nos clients, en visant la fiabilité et la ponctualité, valoriser nos avantages concurrentiels durables, tels que le Hub de Roissy ou notre alliance Skyteam. Bien sûr, ces objectifs ne peuvent être atteints qu’en s’appuyant sur la meilleure performance collective et la qualité du management. Deux ans après son lancement, quelle est votre analyse ? Une entreprise ne peut réussir la mutation qu’elle s’est fixée qu’à condition de placer son projet de changement au cœur même de la vie de l’entreprise. C’est une démarche forcément transverse, donc impossible à conduire si l’organisation est trop cloisonnée pour permettre une approche globale. L’animation de ce projet d’entreprise repose donc sur une équipe pluridisciplinaire où tous les pôles du groupe sont représentés : la gestion, le marketing, l’industrie, les ressources humaines, la finance, la communication, l’informatique, l’exploitation... Derrière un avion qui décolle, il y a un nombre et une diversité extraordinaires de métiers, étroitement associés les uns aux autres, pour assurer le laissé entendre qu’un mécanicien avait pu oublier un outil dans le réacteur de l’avion, la réaction de tous les personnels d’Air France, en particulier les personnels navigants, a été unanime pour contredire cette supposition totalement infondée. C’est avec la même rigueur qu’il convient d’associer, le plus en amont possible du projet de changement, l’ensemble des acteurs directement concernés. En terme de conduite de projet, l’expérience a démontré nos capacités à conduire ces transformations au plan technique mais elle a aussi révélé la nécessité de progresser en matière de management. Une démarche de bench-marking a été conduite en interne et auprès de grandes entreprises comparables à la nôtre et à partir de cette étude, la direction du développement des ressources humaines peut maintenant proposer un véritable dispositif d’accompagnement des projets de changement. Quels sont les moyens mis en œuvre ? L’accompagnement des projets se matérialise par un guide méthodologique qui permet aux équipes projet de suivre un enchaînement d’étapes cohérent et pertinent, en intégrant les différents enjeux des projets : volets économique, technique et technologique, service et clients, organisation et processus, compétences et métiers. La Direction du développement des ressources humaines anime par ailleurs un réseau de "développeurs RH", progressivement mis en place dans les DRH décentralisées. Nous avons également mis en place des cycles de formation à la conduite du changement et un club des chefs de projets, qui constitue un lieu d’échange et d’émulation. Au plan RH, comment abordez-vous l’enjeu de l’internationalisation ? Par ses aspects culturels en priorité. Ici comme ailleurs, il faut chercher un équilibre entre la stabilité et l’ouverture au changement. D’un côté, il s’agit de pérenniser la culture d’entreprise, qui est le "ciment social" d’Air France. En cela, notre politique d’intégration des nouveaux embauchés est une priorité : parcours de formation quasi-initiatique, universités d’été, manuels d’accueil… Elle fait d’ailleurs l’objet d’un processus qualité. D’un autre côté, il faut s’ouvrir à la culture de l’autre, notamment dans le contexte du développement de notre alliance Skyteam, qui regroupe aujourd’hui Air France, Delta, Aero Mexico, et Korean Air. Surtout, ne résumons pas cet enjeu à une opposition entre les méthodes de management latine, le collectif, et anglo-saxonne : l’individu... Il faut plutôt développer une grande capacité d’écoute, cerner les points sensibles qui peuvent entraîner des incompréhensions ou des blocages, puis rechercher ensemble le moyen d’y remédier, sans que personne ne perde son identité. Quels sont en conclusion les points sur “… associer en amont, l’ensemble des acteurs du changement…” lesquels vous souhaitez mettre l’accent ? Il me semble indispensable d’insister sur quelques priorités qui doivent permettre concrètement à la fonction RH de contribuer à la création de valeur et de richesse. Il s’agit certes de développer une politique salariale dynamique tout en maîtrisant les coûts, mais il convient également de se doter d’outils de gestion prévisionnelle et d’indicateurs de gestion, d’attirer, de conserver et de mobiliser les "compétences clés". Il convient également de transformer l’image sociale de la compagnie pour en faire un atout pour les clients, les salariés et les actionnaires. Il s’agit enfin de partager et d’intéresser les salariés aux résultats et à la croissance… AIR FRANCE, c’est prés de 54 000 personnes : • 39 800 personnes au sol, en France et dans le monde • 3 600 pilotes, copilotes et officiers mécaniciens navigants • 10 300 hôtesses et stewards • 67,7 milliards de francs de chiffre d’affaires (99-00) • 39 millions de passagers par an (en 1999) • 1,1 million de tonnes de fret par an soit 7% du marché mondial MERLANE AU CŒUR DU MANAGEMENT N°3 - Brèves Groupe Merlane • MERLANE SANTE Maison de retraite : réponse “qualité” à la nouvelle tarification Le projet de loi relatif à la prise en compte de la perte d’autonomie des personnes âgées prévoit, en 2002, la création de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) remplaçant la prestation spécifique dépendance (PSD) de 1997. A nouvelle loi, nouvelles contraintes d’organisation et de stratégie. C’est une réflexion globale qui s’impose dans chaque maison de retraite… La réforme de la tarification des établissements hébergeant des personnes âgées dépendantes (EHPAD) devrait considérablement améliorer la prise en compte de la perte d’autonomie des résidents. En plus des tarifs de soins (financés par l’assurance-maladie) et d’hébergement (pris en charge par les assurés eux-mêmes ou par l’aide sociale du département), la loi prévoit effectivement un troisième poste budgétaire, "dépendance", dont les tarifs seront fixés par convention entre l’établissement, la DDASS et le département. Alors que la loi de 97 ne prenait en compte que les situation de grande dépendance –135 000 bénéficiaires -, le nouveau dispositif prévu pour 800 000 personnes distingue six degrés dans l’autonomie, allant d’une autonomie moyenne (GIR 1) à une très grande dépendance (GIR 6). Pour les maisons de retraite, l’application de cette nouvelle grille est synonyme de complexité et son incidence sur les ressources humaines implicite. Pour y faire face, une approche à la fois plus rigoureuse et plus qualitative des objectifs, des moyens, des différences, est indispensable. En effet, ce projet de loi met avant tout l’accent sur deux dimensions complémentaires d’une "version qualité". • Une démarche continue d’amélioration de l’assurance qualité, avec la nécessité d’une évaluation des conditions de vie des résidents, d’accompagnement et de soins. Les implications directes se situent ici entre maîtrise et évaluation : - Une maîtrise de la qualité de vie des résidents (projets institutionnels, qualité des espaces privés et collectifs, de soins, accessibilité, sécurité…), une maîtrise des relations avec les familles et l’entourage. - Une évaluation du degré de dépendance des résidents, des compétences du personnel. • Une dynamique Qualité où, in fine, l’établissement doit programmer le passage d’un hébergement classique à un hébergement moderne pour une prestation générale aux résidents. L’inscription de l’établissement dans un réseau gérontologique apparaît comme une solution pragmatique acceptable. Chaque directeur d’établissement devra donc impulser une véritable démarche de gestion de projet pour mettre en œuvre les conditions de réussite de cette démarche qualité. Aidé par un conseil expérimenté, il devra mettre en place, une équipe pour accompagner son projet mais également pour définir les rôles et les missions de chacun, non seulement au sein de l’établissement mais surtout dans le cadre d’un réseau ville-hôpital. Les enjeux sont de "mieux travailler" avec des réponses constamment repensées et adaptées à une réflexion systémique, mais surtout de "mieux travailler ensemble" en recherchant l’articulation optimale entre objectifs généraux et opérationnels. Autrement dit, une nouvelle cohérence doit être recherchée, entre la stratégie de la direction et les incidences manageriales et organisationnelles de la loi. Un véritable défi en terme de gestion d’une maison de retraite qui impose un travail en réseau gérontologique avec une analyse de coopération, mais aussi une certaine professionnalisation pour repenser l’organisation des soins, la formation des équipes, les compétences et les rôles des cadres de santé… L’appui extérieur que propose MERLANE Santé passe toujours par cette démarche rationnelle, de recherche de meilleur équilibre entre projet d’établissement, projet de vie et projet de soins, tout en conservant une cohérence avec la stratégie globale de l’établissement, pour obtenir des résultats tangibles et créer une valeur ajoutée. Avec le Groupe MERLANE, papa a trouvé son partenaire le plus proche ! MERLANE OUTSOURCING Externalisation : Effet durable Depuis plusieurs années, le phénomène d’externalisation s’amplifie. 50% des entreprises entre 20 et 50 salariés pensent cela faisable. Elles sont 62% entre 50 et 300 salariés et 63% de 300 à 1000 salariés et plus (enquête interne MERLANE, 1997). MERLANE Outsourcing a souhaité mesurer l’impact à moyen terme de ses missions en ingénierie de la formation trois ans après être intervenu. Selon cette étude, l’impact reste positif ou très positif sur l’ensemble des points ayant été évalués à chaud, au terme de la mission : • la performance du management et la productivité des dépenses de formation • la qualité des relations sociales • l’aptitude à la gestion collective du changement • l’adéquation du plan de formation aux objectifs et à la stratégie de l’entreprise • la maîtrise budgétaire. MERLANE INTERNATIONAL Démarche de changement Les entreprises qui ont compris que ce ne sont plus les gros qui mangent les petits, mais les plus rapides qui mangent les plus lents, sont aussi celles qui s’investissent dans une dynamique du changement. C’est le cas de KRAFT JACOB SUCHARD pour lequel MERLANE International conduit une mission d’accompagnement de ses managers espagnols et portugais dans une démarche de changement. Basée sur un processus de progrès permanent (improvement), l’intervention visait le recentrage des énergies sur les priorités de progrès, la cohésion des équipes, la dynamique de groupe et la maîtrise des outils de management au quotidien… MERLANE CONSULTANTS Version 2000 des normes ISO 9000 La satisfaction du client en point de mire Née dans les entreprises au début des années quatre vingt ("zéro défaut"), la fonction qualité innerve désormais tous les secteurs de l’entreprise : logistique, marketing... Le métier est aussi de plus en plus orienté vers le client, comme le veut la version 2000 des normes ISO 9000, qui recentre l’assurance qualité sur l’efficacité des processus, le service aux clients et le management. Elle rejoint ainsi la préoccupation première de l’entreprise en mettant l’accent sur la finalité de toute démarche qualité : la satisfaction du client. Pour accompagner l’entreprise dans la mise en conformité aux normes, le consultant ad hoc sera donc, plus que jamais, quelqu’un capable de prendre en compte la globalité de l’entreprise : sa stratégie, sa situation financière, les contraintes sociales, les logiciels utilisés... et qui connaîtra bien l’organisation, notamment dans les domaines où existent des dysfonctionnements. Chez MERLANE Consultants, il a toujours été considéré qu’une mise en conformité formelle aux normes ne suffisait pas. Au-delà des raisons commerciales qui poussent l’entreprise à se faire certifier, une démarche qualité permet de traiter les problèmes de fond, notamment d’ordre organisationnel. Les consultants "mettent à plat" les problèmes, humains notamment -conflits, comportements personnels, démotivation– et sont à même, avec leur regard extérieur, de forcer les "verrous" à tous les niveaux. Ils prennent en compte les suggestions et les contraintes de toutes les parties et proposent des solutions rodées et éprouvées. La certification n’est plus alors un coût mais un investissement - qui peut être très rentable - à la fois sur le plan commercial et sur le plan interne. 3 4 • MERLANE AU CŒUR DU MANAGEMENT N°3 - MERLANE Consultants Cinq idées reçues à propos du coaching Le coaching se propage dans toutes les strates de l’entreprise, de la direction au middle management. Pourtant, le sujet reste tabou. Le coach est encore perçu comme un gourou, un homme de l’ombre qui tire les ficelles dans les coulisses du pouvoir. Les idées reçues ont la vie dure... C’est un effet de mode : faux Venu du monde sportif et importé d’outre-Atlantique, le coaching a toutes les apparences d’un phénomène de mode. Pourtant, dans les pays anglo-saxons, il s’est déjà imposé depuis longtemps comme un outil privilégié de management. Cette pratique remonte d’ailleurs à la plus haute antiquité : le premier coach célèbre fut sans doute Socrate qui pratiquait à Athènes la maïeutique, ou l’art d’accoucher les esprits. Fidèles à cette tradition, les coachs modernes ne proposent pas de solutions toutes faites, à la différence des formateurs. Ils offrent à l’individu la possibilité de progresser en exploitant ses propres potentialités. Ils l’aident aussi à trouver les adaptations nécessaires dans un contexte complexe et changeant. Nos sociétés, marquées par la montée des individualismes, le culte de la performance et de l'excellence ne pouvaient rester sourdes à cet art ou plutôt, à cette nouvelle forme de communication si parfaitement dans l’air du temps. On a toutes les chances de tomber sur un charlatan : faux Il y a en effet pléthore de pseudo-"psys" reconvertis au coaching. Les dérapages sont fréquents et les entreprises n’ont pas encore assez de recul pour effectuer un choix de professionnels satisfaisant. Une solution consiste à s’orienter vers des organismes qui ont pignon sur rue. Créée en 1997 sous forme associative, la Société Française de Coaching regroupe ainsi les professionnels du coaching en France. Tous ses membres adhèrent à une charte déontologique. Ils ont "fait un travail sur eux" de plusieurs années et possèdent également une longue expérience de l’entreprise et de ses problématiques. Enfin, il faut savoir qu’un coach sérieux se fait superviser, c’est-à-dire qu’il confronte régulièrement sa pratique avec un coach plus expérimenté que lui. Si le coach fait peur, c’est qu’il touche non seulement à la sphère professionnelle mais aussi au psychologique. Chez MERLANE Consultants, les coaches s’efforcent de différencier l’offre. Ce sont des coachs de formation "psy" qui répondent à des demandes d'amélioration de la confiance en soi, de difficultés à se positionner dans une nouvelle équipe ou à gérer un conflit. Des consultants au profil plus "gestionnaire" coachent les dirigeants et les aident à prendre du recul lors des décisions stratégiques. Des consultants au profil “chef d’entreprise” accompagnent les dirigeants dans des démarches couvrant la globalité des besoins. Dans tous les cas, le but du coach consiste à créer une atmosphère et une forme de dialogue propices au développement des savoir-faire et du potentiel du client, en vue de favoriser plus d'autonomie face aux situations professionnelles rencontrées. C’est un gadget réservé aux stars : faux Il n’est plus nécessaire de s’appeler Pinault, Calvet ou Lagardère pour bénéficier du soutien d’un coach. Aujourd’hui, les patrons de PME ont aussi le droit d’être coachés. Qu’ils soient à la tête de gigantesques groupes ou de petites entreprises, les dirigeants sont souvent enfermés dans leur statut et leurs responsabilités. Ils n’ont personne à qui parler, alors qu’ils ont chaque jour à résoudre des problèmes très complexes. Manager une équipe exige des qualités personnelles de charisme, d’écoute qui ne sont pas données à tous... Le coaching tend aussi à se démocratiser au bénéfice des cadres, des hiérarchies intermédiaires, et même des salariés sur des fonctions spécifiques. Ce qui compte, c’est moins le statut social que l’aspect stratégique du poste. Si on est coaché, c’est qu’on est insuffisant : faux C’est une question de mentalité. Chez les anglos-saxons, le coaching intervient quand tout va bien. Mais en France, la tendance jusqu’ici était de faire intervenir un coach quand il y avait le feu à la maison. Les choses évoluent cependant et une mutation s’opère. Le coaching d’anticipation, de prévention tend à remplacer peu à peu le coaching de crise. Être coaché est aujourd’hui aussi considéré comme une reconnaissance, le signe que l’entreprise croit en votre potentiel. Les objectifs sont flous et les résultats ne sont pas mesurables : faux Le coach, son coaché et son supérieur hiérarchique (Directeur ou DRH) valident souvent ensemble les objectifs de la mission. Les principes de l’accord sont finalisés dans un contrat dans lequel figurent les objectifs du coaching. Ils peuvent être extrêmement factuels – aider à décider d'une nouvelle politique de rémunération, à préparer une intervention à fort enjeu – ou plus généraux, par exemple : développer le sens du leadership du coaché ou améliorer sa communication au sein de l'équipe. Dans tous les cas, c’est le changement qui est évalué, pas la performance. Il est inutile de fixer des objectifs irréalistes en termes purement quantitatifs ; les formules du type "améliorer de 20% les résultats de son équipe" sont donc à bannir. Le contrat précise aussi la durée du coaching, sa périodicité, son coût et s'appuie sur une déontologie claire. La dernière séance de travail est toujours consacrée à l’évaluation et favorise ainsi la rupture avec le coach. Si cela est prévu en amont dans le contrat, et sans trahir la confidentialité des séances, le coaché fait le point avec son supérieur hiérarchique - en présence du coach - sur les évolutions positives et les points qui restent à améliorer. Une façon pour l’entreprise d’évaluer son "retour sur investissement". MERLANE AU CŒUR DU MANAGEMENT N°3 - MERLANE International • L’Espagne est devenue, notamment pour la France, un partenaire économique stratégique. C’est un pays jeune : 23% des espagnols ont moins de 19 ans, 83% moins de 65 ans. Pour ses 40 millions de consommateurs, tous les voyants sont au vert, et la prévision de croissance atteint plus de 3,5%. Pour autant, les hommes d’affaires espagnols multiplient les anecdotes sur les incidents engendrés par un certain fossé culturel avec leurs homologues étrangers et parmi eux, principalement, les Français. C’est mathématiquement compréhensible, la France voisine étant, depuis de longues années, le premier partenaire commercial de l’Espagne. Cela peut aussi être largement dû aux différences souvent inattendues, parfois profondes, entre nos systèmes juridique, social, fiscal… ne pourraient plus apprendre le catalan à l’école, un cadre ne quittera pas la Catalogne pour Madrid… Jean-Philippe Costa, délégué Espagne du Crédit Agricole Indosuez, en charge de l’accompagnement des entreprises françaises : ”Il faut savoir travailler ici avec des yeux neufs, s’adapter au contexte spécifique espagnol. Parce que l’on ne travaille pas avec toutes les régions de la même manière, il faut identifier la communauté autonome qui constituera le meilleur point d’ancrage et s’entourer des compétences locales.” C’est pour maîtriser cette complexité que José Ribes, directeur du Centre de Perfectionnement aux Affaires (CPA) de Madrid, préconise d’ailleurs de s’appuyer sur une entreprise qui accompagnera et conseillera les responsables dès le démarrage du projet. Pourtant, selon Stéphane Deruy, expert comptable au sein du groupe Constantin à Madrid, “le contact direct et personnel revêt une grande importance dans les relations d’affaires. Les Espagnols privilégient les moments de convivialité et n’hésitent pas à vous tutoyer immédiatement”. “Les relations humaines, le comportement, les attitudes sont les facteurs les plus importants pour réussir avec les entreprises espagnoles. Il est fondamental de connaître la façon dont on vit et de la respecter. Au-delà des liens professionnels, nous accordons par exemple une grande place à la connaissance de l’autre et à la convivialité. Après une réunion de travail, a fortiori tendue, il est impensable de se quitter froidement. Une attitude distante sera dans ce cas très mal perçue…”, témoigne le directeur des achats d’un important groupe franco-espagnol. Depuis près de 20 ans, l’Espagne offre au monde le visage de la modernité, avec toutefois des singularités, parfois insoupçonnables… Décryptage. Comprenez-vous l’espagnol ? Quelle Espagne ? Surprenant handicap “Pour une entreprise française, aborder le marché espagnol peut paraître simple compte-tenu de la proximité géographique et culturelle. Cependant il existe de grosses différences à intégrer dans la démarche, qui peuvent compliquer l’approche. Avant tout, l’Espagne est un marché très fragmenté avec 17 communautés autonomes qui ont chacune leur spécificité culturelle et dans certains cas, législative et réglementaire. Cela se traduit parfois par la nécessité d’une implantation multi-sites, en particulier dans le cas de sociétés travaillant avec les collectivités locales”, analyse Bertrand Barthélémy, directeur de la Chambre franco-espagnole de commerce et d’industrie de Madrid. Même sentiment chez Manuel Dominguez, directeur commercial de GEFCO Espagne pour les secteurs maritime et aérien : “On ne peut aborder notre économie comme un marché homogène. Notre forte régionalisation, marquée par les facteurs culturels, démographiques, économiques etc. font de l’Espagne un Pays de 17 pays…” L’identité culturelle régionale est aussi un trait singulier de nos voisins. C’est ce qui explique une mobilité professionnelle quasiment nulle en Espagne. Parce que ses enfants C’est au plan des comportements et des relations de travail que se situe sans doute le principal enjeu. Surprenant handicap : “Il subsiste un décalage profond entre l’image que les Français se font de leurs voisins, largement positive depuis près de 20 ans, et l’image que les espagnols croient avoir auprès de nous”, explique Sylvie Merle, chargée du développement de la filiale MERLANE International à Madrid. “S’il ne se défait pas de son formalisme, l’homme d’affaires français ne saura pas travailler avec les managers espagnols”, résume Pascal Blasco, directeur général adjoint de Boiron Espagne. ”En Europe, l’Espagnol est prêt à acheter français sans aucun a priori défavorable. Mais ses problèmes et ses besoins, il continue à préférer les exposer en espagnol, à une société qu’il sent proche de lui…” conclut Damian Redondo, directeur général d’Actia Videobus. Principaux clients et fournisseurs de l’Espagne – 2000 Millions de pesetas UE Zone Euro France Allemagne Portugal Italie Grande Bretagne USA Amérique Latine TOTAL MONDIAL Exportations 12.431.852 10.367.609 3.361.569 2.272.497 1.701.474 1.560.807 1.441.402 753.188 1.057.928 17.195.358 Importations 15.294.886 12.930.455 4.101.255 3.558.562 619.391 2.086.604 1.694.410 1.231.105 873.422 22.606.253 Source : bulletin économique ICE • La France est le principal client et fournisseur représentant 20% du total exporté et 18% des importations, suivi de l’Allemagne avec 13% des exports et 16% des imports. • Les investissements espagnols à l’etranger ont doublé entre 1998 et 1999. • Le volume d’investissement que reçoit l’Espagne depuis 1996 est particulierement significatif. • Les principaux investisseurs sont l’Allemagne, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France. • Les investissements étrangers en Espagne se sont concentrés sur les secteurs suivants : - biens d’équipement, - transports, - banque et finances, - télécommunications, - distribution, - électricité, - électronique, - loisirs et culture. 5 6 • MERLANE AU CŒUR DU MANAGEMENT N°3 - MERLANE Outsourcing A date fixe, tous les mois, le bulletin de paie constitue le lien le plus officiel et le plus individuel entre l’employeur et chacun de ses salariés, à quelque niveau de responsabilité qu’il se trouve. A lui seul, ce document cristallise une relation déterminante pour la performance de l’entreprise, lorsqu’on l’aborde dans une approche humaniste, par la confiance, la motivation et le plaisir de chaque collaborateur… Pour ce dernier, le bulletin de paie est la vitrine de l’action de la Direction des Ressources Humaines. La face cachée du bulletin de paie… … ou comment faire de l’administration du personnel un véritable outil de management. ”L’image de l’entreprise auprès de chacun de ses salariés se joue en grande partie à la lecture du bulletin de paie. Tout d’abord, le critère de la ponctualité est absolument décisif. Ensuite sa clarté, sa précision, sont les signes d’un professionnalisme incontestable. Dans le cas contraire, vous imaginez la chute de confiance… Et puis, il véhicule, ou non, l’esprit de transparence et de dialogue de la DRH, s’il contient toutes les précisions qui doivent accompagner un changement, dans le mode de calcul par exemple. Enfin et surtout, il est pour le salarié un véritable outil de mesure de la satisfaction de ses attentes, en terme de statut, de niveau et de mode de rémunération, d’aménagement du temps de travail etc.”, résume Bernard Nicoud, responsable de l’administration du personnel et la paie au sein de MERLANE Outsourcing. Mode d’emploi… Si la complexité administrative est un fardeau pour la DRH, elle l’est encore plus pour le salarié de l’entreprise, qui constate parfois tous les mois, des changements techniques sur son bulletin de paie… Pourtant, cet obstacle peut facilement être franchi, en transformant le document en support de communication, comme il est souvent arrivé aux consultants de Merlane Outsourcing de le mettre en place auprès de leurs clients. Dans certains cas c’est le bas du bulletin de paie qui est utilisé, dans d’autres c’est un courrier joint. Pour comprendre l’importance de cet acte de communication, pensez à la notice de montage qui accompagne un achat important que vous venez de faire. Si vous avez l’impression que l’on s’est mis à votre place pour la concevoir, qu’elle répond aux questions que vous vous posez sur la logique de montage, alors l’image du fabricant et la valeur que vous accordez à votre achat grimpent instantanément. Le professionnalisme n’est-il pas toujours une somme d’actes de simplification ? La complexité s’accentue… Parmi les entreprises qui externalisent la gestion de la paie, cette dimension stratégique était autrefois souvent sousestimée. C’est le cas de l’entreprise qui cherche le moyen de "se débarrasser" de cette fonction lourde et complexe à gérer. Traditionnellement c’est alors à un expert-comptable que l’on confie la mission. Ce schéma est celui de la soustraitance dont les limites font hésiter aujourd’hui bon nombre d’entreprises. Elles redoutent notamment de manquer d’appui, en période de forte croissance d’effectifs ou face à des situations individuelles difficiles à appréhender. A l’heure de l’optimisation des ressources humaines par les politiques de gestion par les compétences*, l’externalisation de la gestion de la paie vient de trouver un second souffle, en basant sa valeur ajoutée sur l’accompagnement de l’individualisation des statuts et des rémunérations, au plus près des besoins. … l’impact sur le management aussi "L’entreprise recherche aujourd’hui un interlocuteur polycompétent. La maîtrise administrative et technique est un aspect crucial, mais la différence se fait désormais sur la réactivité en cas de crise et sur les qualités d’anticipation pour préparer l’avenir", explique Bernard Nicoud. Une bonne politique de gestion par les compétences conduit la DRH à entretenir avec chaque salarié une relation individualisée. Dans ce contexte, la prestation d’externalisation de l’administration de la paie doit combiner plusieurs volets, pour devenir un véritable outil de management. Il s’agit d’abord d’ajuster le salaire à chaque situation individuelle, en jouant sur la part variable de la rémunération : l’intéressement, l’attribution de stocksoptions ou des avantages en nature peuvent ainsi devenir des éléments fortement motivants. Il faut également maîtriser la gestion collective des collaborateurs (administration, législation, fiscalité…) ; l’accompagnement du management RH, en termes de conseil, de coaching ou d’assistance technique ; enfin, la gestion de la croissance des effectifs. Le développement de ces nouvelles formes d’intervention se heurte encore parfois à un blocage psychologique : la direction des ressources humaines imagine être dépossédée du contrôle de la paie et perdre sa légitimité à terme. A cette crainte, et à la différence des experts comptables, les consultants répondent par une approche partenariale, grâce à laquelle la DRH peut se recentrer sur son cœur de métier. Ils répondent également par une clause contractuelle de réintégration du service, qui permet à l’entreprise de reprendre à tout moment les rennes de la fonction. Chez MERLANE Outsourcing, l’accompagnement de cette réintégration est d’ailleurs toujours prévu au contrat… *lire Merlane au Cœur du management N°2, page 4 MERLANE AU CŒUR DU MANAGEMENT N°3 - MERLANE Santé • 35 heures : l’hôpital ausculte son organisation, en urgence… Répondre au questionnaireguide du Ministère de la Santé, c’est recenser l’ensemble des éléments quantitatifs et qualitatifs de l’organisation et du temps de travail des personnels, c’est également identifier les enjeux organisationnels et sociaux pour chaque service et pour l’établissement afin d’évaluer les besoins en ressources humaines et matérielles. Ce document doit également exprimer le projet d’ARTT de l’établissement et estimer le coût de sa mise en place. En voie d’élaboration et de test depuis un an et demi, le sujet n’est cependant pas nouveau pour nombre d‘établissements hospitaliers publics, qui ont déjà entamé cette analyse et qui, aujourd’hui, se préparent à finaliser leur projet ARTT, service par service. Pour les autres, il reste au plus trois mois pour faire. L’urgence s’ajoutant à la pression, c’est un climat plutôt pesant qui règne ici et là, à l’heure des premiers tours de table, lorsqu’est débattue la question du positionnement de principe sur les différents thèmes : aménagement du temps de travail, modalités de réduction du temps de travail, hypothèses de dotations, etc. “Pourtant, l’ARTT dans ce secteur, c’est avant tout une excellente opportunité pour le personnel de trouver les moyens de se recentrer sur sa mission et son métier, reconnu et valorisé. Un aménagement du temps de travail réussi, c’est par exemple une infirmière qui réalise la prise en charge globale du patient sans l’altérer : sans être obligée de s’interrompre trop souvent, pour répondre au téléphone ou pour noter les rendez-vous de médecins en panne de secrétariat”, explique Jérôme Ibanez, consultant de l’équipe spécialisée chargée d’accompagner les démarches ARTT des hôpitaux depuis plusieurs mois. Du côté des dirigeants, l’enjeu et l’un des facteurs de réussite, est visiblement de capitaliser au travers de la réflexion sur l’ARTT, l’ensemble des démarches déjà initiées dans les établissements (qualité, accréditation, démarche HACCP, réflexion sur les cycles et la charge de travail…) pour progresser, à cette occasion, dans cette prise en charge globale des patients. “La première question que je me suis posée était : comment gagner quatre heures ? Très vite, je me suis aperçu des disparités entre les services, des cloisonnements qui empêchent le dialogue et des innombrables petits dysfonctionnements qui usent la motivation et augmente la pression psychologique. J’ai vite compris qu’une véritable refonte de notre façon de travailler était plus importante que l’ARTT”, explique ce directeur d’un Centre hospitalier regroupant 600 agents. La vraie question n’est donc pas "combien de temps travaillons-nous ?" mais bien "comment travaillons-nous ?". La méthode pour trouver des réponses à ces questions doit être participative. D’abord parce que l’ARTT touche tous les personnels hospitaliers. Ensuite parce que la participation est une tradition à l’hôpital. D’où l’importance des outils méthodologiques et des moyens de communication dédiés au projet. “Dès les premières réunions de la cellule projet, nous avons mis en place un plan de communication conçu pour relayer, au plus près des acteurs du terrain, l’évolution du projet”, témoigne le DRH d’un Hôpital général de 1800 agents. “C’est au plan méthodologique que l’appui d’un consultant spécialisé s’avère le plus profitable, à condition bien sûr qu’il connaisse la culture de ce personnel, la complexité de ses contraintes, les rouages de l’organisation d’un service d’oncologie, d’urgences, de long séjour etc.”, explique le Docteur HenryJacques Bussière, directeur associé de MERLANE Santé. 80 métiers, de multiples statuts, de grandes disparités dans les avantages catégoriels… il n’est pas simple d’y voir clair et la mise à plat des données peut révéler des écarts importants en matière de règle de gestion du temps, voire d’étonnantes surprises. Pour l’équipe MERLANE, qui a mis au point une méthode exclusive d’analyse et de diagnostic de l’organisation du travail au sein de l’hôpital public dès 1994 avec la mise en oeuvre des 35 heures du personnel de nuit, le point sensible est ailleurs : l’opportunité de renforcer le rôle des acteurs majeurs et de les repositionner dans le changement. Tout est dans le choix des collaborateurs qui vont conduire le projet en interne : la cellule projet, qui conduit la démarche en interface avec le consultant, ne doit pas faire l’économie d’une réflexion complète sur le choix des animateurs du projet. Deux catégories joueront imparablement un rôle clé : les cadres supérieurs et l’encadrement de proximité. D’autant que pour eux, l’ARTT est une vraie opportunité de renforcer et de repositionner leur place dans l’accompagnement du changement. C’est en maîtrisant ces enjeux en amont que le directeur se donnera les moyens de réaliser un vrai progrès pour l’établissement. Les points faibles détectés en termes de management exigent d’être immédiatement gérés, par une formation-action ou un accompagnement personnalisé, sous peine de retrouver les mêmes difficultés à toutes les étapes du déroulement du projet. L’équipe ARTT Santé du Groupe MERLANE est constituée du Docteur Henry-Jacques Bussière, Patrice Moreau, Jérôme Ibanez, Isabelle Girardot et Sophie Harpoutian. De formations et de compétences complémentaires, tous ont une expérience réelle et concrête dans le secteur santé. La circulaire relative à la mise en application de l’ARTT dans les établissements publics de santé, en janvier 2002, enjoint les hôpitaux à répondre, cet été, à un questionnaire-guide afin de réaliser un diagnostic préalable à la mise en œuvre de l’ARTT. Lu pour vous Le questionnaire-guide du ministère de la Santé comporte deux volets. Le premier est un recueil d’informations sur l’établissement, son évolution, les données sociales. Le second, plus analytique, concerne l’organisation du travail. "Il est difficile et peut sembler inadapté de suivre ce document à la lettre, explique Patrice Moreau, consultant, chef de projet ARTT de l’équipe Santé de MERLANE. En effet, l’aspect quantitatif, qui est le mieux organisé et le plus développé dans le guide, est en fait secondaire dans notre approche de la mise en œuvre de l’ARTT. En revanche, le guide ne permet pas d’appréhender dans sa globalité la dimension stratégique de la réorganisation. C’est pourquoi je conseille d’agir en trois temps : lecture du guide en petit comité, pour en connaître le contenu et les idées directrices ; s’en détacher dans un premier temps. Définir ensuite le projet ARTT comme un défi propre à l’établissement ; s’investir prioritairement, en terme d’hommes et de temps, sur l’analyse et le diagnostic de l’organisation, le premier volet du questionnaire pouvant être rempli par une équipe spécifique, par exemple celle qui habituellement, compile les données du bilan social de l’établissement…". 7 8 • MERLANE AU CŒUR DU MANAGEMENT N°3 - Vie du Groupe MERLANE BILLET – HUMEUR “ LOST ” STORY Même s’il en est de glorieux, le propre d’un combat d’arrière-garde est d’être la suite et souvent la fin d’une "histoire perdue". Non pas qu’il soit complètement inutile, car il sert de baroud à l’honneur et produit un effet de retardement plus ou moins durable. Ainsi en est-il de la situation sociale actuelle en France. Dieu sait pourtant si nous avons des combats à mener : - trouver notre place dans l’Europe et lui donner notre marque ; - tirer le meilleur parti possible de la mondialisation, évolution inévitable en raison de l’éclatement des frontières et de la libre circulation des capitaux ; - nous inscrire à l’échelon international dans un réseau économique, politique et culturel, préalable à une harmonisation sociale progressive ; - participer à la défense et à l’illustration de la langue française, plutôt que de la laisser se dégrader au profit de "patois" folkloriques ; - restaurer en modernisant les valeurs éducatives du citoyen. Au lieu de s’engager dans ces missions exaltantes, si porteuses d’espoir, d’ambition et d’avenir prometteur, voilà que la France s’accroche à de vieilles lunes : la défense des droits acquis, l’intolérance de la pensée unique, l’appauvrissement des grandes idées politiques au profit d’intérêts partisans ou catégoriels. A force de démocratisation à outrance, le pouvoir a quitté les sphères de la prospective, de la stratégie, de la réflexion à long terme, pour se diluer au niveau des différentes strates de la population. Mal formées ou informées, facilement influençables et manipulables, animées dans leur grande majorité, par des réflexes de protection à courte vue, il n’est pas étonnant qu’elles en fassent un mauvais usage ; comme elles ont pour elles le nombre et le poids électoral, elles dictent leur loi aux intellectuels, aux politiques, aux syndicats qui n’ont pas le courage ni le pouvoir de conviction suffisant pour entendre, contre la démagogie, la voix de la raison, du bon sens et de l’imagination novatrice. De cette situation, je ne citerai qu’un exemple : la question des licenciements. N’est-il pas curieux que, du temps, où on les appelait "licenciements", tout le monde en admettait la nécessité, alors que, depuis qu’on les a baptisés "plans sociaux", personne ne veut plus en admettre, même le principe ? TELEX - TELEX Et pourtant ! Aucun patron, aucune entreprise ne se lance de gaieté de cœur dans une opération de réduction d’effectifs ; on sait trop quels remous elle provoque, quel conflit elle génère, quelle blessure sociale elle laisse derrière elle ; si une telle décision est prise, c’est qu’il y a motif : redresser une entreprise qui est en train de plonger, ou même prévenir qu’elle ne plonge un jour. Un licenciement économique est un acte de saine gestion, même s’il est parfois la conséquence d’une mauvaise gestion antérieure. Un corps social, comme un corps humain, peut avoir besoin, si nécessaire, d’une opération chirurgicale. Vouloir interdire les licenciements ou les rendre impraticables à force de les barder de contraintes, est une action qui relève du suicide ; vouloir les soumettre à autorisation, soit de la part de l’Administration, soit de la part des Comités d’Entreprise correspond à un abandon de la responsabilité, qui doit rester dans les mains des dirigeants de l’Entreprise. Il n’en reste pas moins qu’un licenciement apporte une grave perturbation dans la vie professionnelle et personnelle des salariés qui en sont les victimes. C’est là qu’il importe d’agir : - par une explication transparente et honnête de la situation, - par de fortes actions de reconversion, grâce à la mise en place de cellules de reclassement et d’un plan de formation approprié, - par la prise en charge de la situation matérielle des licenciés pendant une durée suffisante pour leur permettre de se reconvertir (on ne voit pas pourquoi des P-DG révoqués recevraient 1, 2 ou 3 ans d’indemnités, alors qu’un salarié ne toucherait que 3 à 6 mois de salaire). Encore faut-il que les entreprises se donnent les moyens de financer le coût d’un licenciement, il conviendrait de les autoriser, voire de les obliger, à provisionner dans leurs comptes une telle dépense, afin de pouvoir y faire face en cas de plan social. Il reste, bien évidemment, à souhaiter qu’il n’y ait pas besoin d’y recourir ; la balle est entre les mains de la compétence et du courage des dirigeants, de la compréhension des syndicats. Et surtout… du bon vouloir de la conjoncture nationale et internationale. Plutôt que d’être les motivés d’une lost story, soyons les dynamiseurs d’une success story. Philippe CAVALIE Ancien DRH international SIEMENS AUTOMOTIVE SA TOULOUSE ET PARIS • Le Groupe MERLANE a participé au dernier Congrès des Ressources Humaines : HR'2001 "La GRH au coeur du développement", les 27 et 28 juin 2001 au Palais des Congrès de Paris. 13 sessions thématiques au choix sur 2 jours, plus de 60 intervenants dont : Concette Lanciaux, LVMH ; Volker Büring, ACCOR ; Jean-Marie Peretti, ESSEC ; Alain Py, SOCIETE GENERALE... Jean-Claude Merlane, PDG du Groupe MERLANE et Patrice Hantzberg, DRH de SOLTIM ont animé une table ronde le 28 juin 2001 sur le thème "Externaliser les services RH : Menace ou opportunité pour la Fonction Ressources Humaines" • MERLANE Outsourcing sera présente au CNIT - Paris La Défense à l'occasion du salon Externaliser 2001 les 21,22 et 23 novembre 2001. Jean-Claude Merlane, PDG du Groupe MERLANE, participera à la table ronde du "Village Ressources Humaines" sur le thème de l'externalisation des services de la fonction RH. LES PETITS DÉJEUNERS RH En septembre et octobre 2001, le Groupe MERLANE organise à nouveau une série de petits déjeuners à Toulouse et Paris sur différents thèmes. PARIS (25 septembre 2001) “Comment faire de l'évaluation un outil de motivation ?” Animé par François Perez, Consultant associé, Merlane Consultants TOULOUSE (26 septembre 2001) “L’externalisation des Services de la Fonction Ressources Humaines” Animé par Bernard Nicoud, Consultant, Merlane Outsourcing TOULOUSE (2 octobre) “Les outils de la performance manageriale” Animé par Bob Larcher, consultant, Merlane Consultants et Steven Dillingham PARIS (3 octobre 2001) “Le coaching, source de progrès pour le manager et l'entreprise” Animé par Jean-Claude Merlane, PDG du Groupe Merlane CARNET - CARNET • Gloria MARTINEZ a rejoint depuis mai dernier l'équipe de MERLANE International à Madrid pour prendre en charge, en collaboration avec MERLANE Santé, l'aspect logistique et administratif ainsi que les relations avec les instances officielles pour le recrutement infirmier. De nationalité hispano-française et parfaitement bilingue, Gloria a travaillé, après des études de Lettres a Madrid, en qualité de secrétaire de direction, principalement dans des groupes français implantés en Espagne dans les secteurs de la Santé et de l'Environnement. missions de management, communication, organisation. Certifiée Master PNL, elle est spécialisée en communication relationnelle, développement personnel et professionnel. Brigitte a travaillé 8 ans en milieu hospitalier en tant que responsable communication interne et externe avant de rejoindre la branche chimique d’un groupe pétrolier où elle a occupé pendant 3 ans des fonctions de chef du service communication et formation. Parallèlement, elle a mené des missions de conseil et formation dans divers organismes. • Brigitte TUAL a rejoint l’équipe toulousaine de consultants du Groupe MERLANE en juillet 2001. Diplômée de l’IAE de Lille, option “marketing et communication” et d’un 3e cycle du CNAM-CESTE* de Paris “consultant en relations sociales”, elle travaille sur des *CNAM-CESTE : Centre National des Arts et Métiers – Centre d’Etudes Sociologiques du Travail et des Entreprises. • Isabelle GIRARDOT a rejoint l’équipe parisienne de consultants du Groupe MERLANE en juin 2001. Titulaire d’un DESS de psychologie sociale et de la communication et d’un DEA de psychologie de la communication des cognitions et représentations de soi - Université Nancy II, Isabelle a exercé pendant 7 ans en milieu hospitalier, dans le secteur des soins. Chargée de cours à l’Université Nancy II et à l’IAE de Nancy pendant 4 ans, elle est entrée dans l’activité de conseil en 1997. Isabelle a effectué de nombreuses missions de conseil en management, organisation, ressources humaines, dans les secteurs santé, collectivités territoriales, entreprises privées. Au sein du groupe MERLANE, elle vient notamment compléter l’équipe chargée d’accompagner les structures privées et publiques dans la mise en place de l’ARTT. Elle est en charge actuellement, par ailleurs de missions de formation management dans le secteur public. GROUPE MERLANE SIÈGE SOCIAL- TOULOUSE FRANCE Actys 3 - BP 575 - 31317 LABEGE Cedex Tel. : (33) 5 61 00 91 91 Fax : (33) 5 61 39 23 16 e-mail : [email protected] www. merlane.com BUREAU PARIS - ILE DE FRANCE 20 rue du 4 Septembre - 75002 PARIS Tel. : (33) 1 53 05 95 92 Fax : (33) 1 47 42 74 83 ESPAÑA DELEGACION MADRID C/Serrano 85, 4°D - 28006 MADRID Tel. : (34) 91 563 00 47 Fax : (34) 91 561 32 16 MERLANE AU CŒUR DU MANAGEMENT est une publication du Groupe MERLANE Directeur de la publication : Jean-Claude Merlane Rédacteur en chef : Henry-Jacques Bussière Conception et réalisation : Explorer Advertising Department • Rédaction : Isabelle Gervais • Crédit photos : Michel Dulherm • Fabrication : Art et Couleur - AGP Commission paritaire : en cours ISSN : en cours