lettre d`information N°14 - septembre 2015
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lettre d`information N°14 - septembre 2015
Direction de l’adoption – ACC : Lettre d’information N°14 Septembre 2015 Déjà dix ans ! La réforme du 1er septembre 2005 a profondément modifié l’adoption en Belgique en instaurant de nouvelles procédures garantes d’une meilleure prise en compte de l’intérêt des enfants concernés. Notre pays s’est ainsi doté d’une législation et d’un dispositif particulièrement exigeants pour les candidats adoptants mais également pour les intervenants professionnels (autorités, organismes agréés,…). Ces exigences se doublent toutefois de nombreux soutiens apportés aux candidats adoptants et aux familles adoptives tout au long de leur parcours. Citons en exemple la préparation que tout candidat adoptant doit désormais suivre avant toute autre démarche. Cette préparation initiale et obligatoire singularise la Belgique parmi les autres pays d’accueil. Elle recueille depuis le début la satisfaction des bénéficiaires quelle que soit la direction que ceux-ci prennent par la suite (poursuite, report ou abandon de leur projet). La réforme de l’adoption a coïncidé par ailleurs avec une transformation durable de l’adoption internationale (diminution du nombre de ces adoptions, modification du profil des enfants, allongement des durées d’attente, …). Ces changements ont eu un effet sur le dispositif mis en place pour encadrer les adoptions dans notre pays : ils ont été intégrés dans le programme de préparation, ils ont invité les OAA à prendre des initiatives pour soutenir les candidats adoptants pendant l’attente, ils ont amené l’ACC et les OAA à développer de nouveaux partenariats dans d’autres pays d’origine. Au rayon des satisfactions, figure notamment le renforcement des collaborations que la Fédération Wallonie-Bruxelles entretient avec ses consœurs, la Vlaamse Gemeenschap et la Deutschsprachingen Gemeinschaft. Le Thema de cette Lettre d’information leur est consacré. 10 Depuis 1999, la Communauté flamande (VCA) et la Fédération Wallonie-Bruxelles (ACC) ont organisé ensemble 10 missions soit afin d'investiguer une éventuelle nouvelle collaboration avec un pays d'origine soit pour consolider cette collaboration. La collaboration intercommunautaire en matière d’adoption L’adoption est une matière complexe, relevant en grande partie de la compétence des Communautés (préparation obligatoire des adoptants, réalisation des enquêtes sociales ordonnées par les tribunaux de la famille, encadrement de l’apparentement, suivi post-adoptif, agrément des organismes d’adoption, etc.). Chaque Communauté a sa propre législation ; chacune a une autorité centrale communautaire compétente en matière d’adoption : la Direction de l’Adoption – Autorité centrale communautaire (ACC) en Communauté française (ou Fédération Wallonie-Bruxelles), le Vlaams Centrum voor Adoptie (VCA) en Communauté flamande, et la Zentrale Behörde der Deutschsprachingen Gemeinschaft für Adoptionen (ZBGA) en Communauté germanophone. Le candidat adoptant doit obligatoirement s’adresser à la Communauté de son lieu de résidence habituelle : la Communauté française est compétente pour les candidats adoptants résidant dans la région de langue française ou la région bilingue de Bruxelles-Capitale, la Communauté flamande pour ceux résidant dans la région de langue néerlandaise ou la région bilingue de Bruxelles-Capitale, et la Communauté germanophone pour ceux résidant en région de langue allemande. A l’échelle de la petite Belgique, une bonne collaboration entre les différents niveaux de pouvoir concernés et les autres intervenants est donc nécessaire, tant pour les enfants impliqués dans une procédure d’adoption que pour les adoptants qui déménagent d’une Communauté à l’autre pendant leur procédure. Mais également pour l’image de la « Belgique adoptante » à l’étranger… : certains pays d’origine connaissent à peine la Belgique, difficile dès lors pour une autorité centrale communautaire d’expliquer qu’elle ne représente « qu’une partie » de ce petit pays ! Heureusement, une excellente collaboration existe entre les trois autorités centrales communautaires : - un accord sectoriel de coopération entre la Communauté française et la Communauté germanophone permet une certaine mobilité des candidats de ces deux Communautés pour la préparation à l’adoption ; par ailleurs, l’accès à l’encadrement par un OAA de la Communauté française est ouvert aux candidats de la Communauté germanophone, laquelle ne dispose pas d’OAA ; un accord administratif de collaboration, entre la Communauté française et la Communauté flamande, permet de résoudre la situation des candidats adoptants qui déménagent d’une Communauté à l’autre en cours de procédure ; - une collaboration entre ACC et VCA et ZGBA, pour l’adoption d’enfants porteurs de handicap(s) ; - l'existence de modalités de partenariats lorsque l’ACC et le VCA ont des collaborations dans les mêmes pays d’origine : organisation simultanée de missions à l’étranger et d'accueil de délégations étrangères, travail avec les mêmes partenaires étrangers, collaboration entre organismes francophone et flamand autorisés à travailler dans un même pays, etc. Les présentations ci-dessous illustrent cette collaboration « intercommunautaire ». L’accord sectoriel de coopération entre le Communauté française et la Communauté germanophone en matière d’adoption Étant la plus petite des trois Communautés belges, la Communauté germanophone - Deutsche Gemeinschaft (DG) est, à maints égards, dépendante de la coopération intercommunautaire. Au sein de cette Communauté, qui compte environ 77 000 habitants, cinq enfants en moyenne sont adoptés par an. Plus de la moitié d'entre eux viennent de l'étranger. À cela s'ajoutent environ cinq adoptions intrafamiliales par an. C'est pour ces raisons que l'Autorité centrale communautaire en matière d'adoption de la DG (la ZBGA) ne se compose que de quelques personnes qui, à côté de leur travail au sein de cette autorité, accomplissent aussi des missions dans d'autres domaines. La ZBGA fait partie du département Aide à la jeunesse du Ministère de la Communauté germanophone. 1) L'ouverture des cycles de préparation En ce qui concerne la préparation à l'adoption, il existe une collaboration étroite entre les Communautés française et germanophone, basées sur un accord sectoriel de coopération. Cette collaboration est jugée positive tant par les candidats adoptants que par les responsables de la ZBGA. En Communauté germanophone vivent de nombreuses familles dont les connaissances en allemand ne sont pas suffisantes pour pouvoir participer aux séminaires de préparation à l'adoption organisés par la DG (ZBGA) – en collaboration avec la ville-région d'Aix-laChapelle. La possibilité pour ces couples de pouvoir prendre part à la préparation à l'adoption organisée par la Communauté française (ACC) constitue une plus-value considérable pour les candidats francophones à l'adoption. Cette préparation est jugée très positive par les candidats adoptants originaires de la DG. Ils se sentent bien pris en charge par la Communauté française, correctement conseillés et très bien préparés à la future adoption. A l’inverse, l'Autorité centrale en matière d'adoption de la DG est très satisfaite de voir régulièrement des couples germanophones résidant en Communauté française prendre part à la préparation organisée par la Communauté germanophone. Ainsi la ZBGA peut-elle rendre la pareille à son homologue francophone (ACC), même s'il est certain que ce sont les germanophones qui bénéficient davantage le plus de cette coopération. 2) La mise à disposition des OAA de la Communauté française pour les candidats adoptants de la Communauté germanophone En raison du nombre restreint d'adoptions, la DG ne dispose pas d’organismes agréés d'adoption (OAA). Sur la base de l’accord sectoriel, les candidats adoptants originaires de la DG peuvent se tourner vers un OAA francophone. Cette coopération qui existe depuis 2006 s'avère très positive. Un sondage réalisé en août 2015 a montré que les candidats adoptants germanophones se sentaient en de bonnes mains auprès des OAA de la Communauté française. Les échos des parents adoptifs ont été généralement positifs. Le principal problème évoqué par de nombreuses familles est celui de la langue, bien qu'à chaque fois, des solutions satisfaisantes aient pu être trouvées. Ainsi, certains candidats se sont exprimés en anglais, d'autres encore ont eu la chance de tomber sur une collaboratrice parlant l’allemand ; de nombreux couples germanophones ont également fait appel aux services d'un traducteur ou à une connaissance bilingue. Nous tenons à mentionner que nos services s'efforcent de trouver une solution à ce problème de langue. Depuis un certain temps, l'Autorité centrale en matière d'adoption de la ZGBA a lancé une « phase de test » pendant laquelle tous les candidats à l'adoption ont la possibilité, lors des entretiens avec l'OAA, de se faire accompagner par une traductrice professionnelle. Les frais liés à cet accompagnement sont entièrement pris en charge par la DG pendant cette « phase de test ». Après un an, nous évaluerons cette offre et déterminerons dans quelle mesure elle peut être renouvelée. 3) Par ailleurs, la coopération entre les deux Communautés ne s’arrête pas aux questions de préparation et d’encadrement des procédures par les OAA ; pour presque tous les autres domaines tournant autour de l'adoption, l’ACC apporte son expérience à la ZBGA, qui, de par le nombre limité de cas à traiter, ne peut avoir une compétence aussi élargie ; cette collaboration se traduit par des conseils juridiques, des échanges collégiaux, des analyses de situations individuelles, une participation aux travaux du Conseil supérieur de l'Adoption, etc. Les coordonnées de la ZBGA sont les suivantes : elle est située à 4700 Eupen, Gospertstrasse 1 ; tél. 087/59.64.48 ; courriel : [email protected] ; site Internet www.dglive.be/adoption. Nathalie MIESSEN (directrice), Melanie SCHMITT (gestion et service social), Brigitte SNOECK (préparation et suivi), Nicole WOLLGARTEN (secrétariat). Contribution de Mélanie SCHMITT Les communautés flamande et germanophone, nouveaux membres du Conseil supérieur de l’Adoption (CoSA) Je me présente : Ariane Van den Berghe, directrice de l’Autorité centrale flamande pour l’adoption, het Vlaams Centrum voor Adoptie (VCA) depuis janvier 2012. En cette qualité, je collabore souvent et avec pleine satisfaction avec mes collègues de l’ACC, surtout dans le cadre de l’adoption internationale. Après deux années de collaboration intense, mais plutôt informelle, nous avons été officiellement invités début 2015 à devenir membre du Conseil supérieur de l'adoption (CoSA), parmi les huit membres ayant voix consultative. Nous avons naturellement saisi cette chance à deux mains : il est en effet intéressant de côtoyer de près la méthode de travail de nos collègues francophones, nos deux communautés étant confrontées aux mêmes questions et problèmes dans l’exercice de leurs missions. La participation au CoSA nous offre donc une occasion unique d’échange et de partage sur les meilleures approches. Le CoSA nous fournit également des idées pour reconsidérer notre propre fonctionnement de manière critique et de l’améliorer. Ce qui m’est par exemple apparu d’emblée est la “vaste” composition de l’organe consultatif: y siègent non seulement des spécialistes et des experts de terrain du secteur de l’adoption, mais aussi des représentants de la justice, des acteurs/professionnels du secteur de l’aide à la jeunesse, tout comme des représentants de l’Autorité centrale fédérale et nos collègues germanophones. Cette composition me semble être garante de discussions animées d’où émergent des avis et des points de vue divergents. La composition et le fonctionnement du CoSA sont aussi une source d’inspiration pour notre propre fonctionnement. Côté flamand, un “nouveau” décret en matière d’adoption internationale a été approuvé fin 2012, qui a porté création, par analogie au CoSA, d’un Comité consultatif. Les missions de ce Comité sont comparables à celles du CoSA (rendre des avis au VCA concernant des questions de politique en matière d’adoption, de nouvelle réglementation….); mais la taille et la composition de l’assemblée sont bien plus restreints (principalement des universitaires et des représentants des organismes). La réforme de l’adoption interne qui se prépare actuellement côté flamand nous donne du même coup l’occasion d’y apporter des modifications. … Contribution d'Ariane Van den Berghe, Directrice du VCA Missions communes du VCA et de l’ACC En qualité d’autorité compétente en matière d’adoption de la communauté flamande, le VCA estime qu’il est important d’entretenir une bonne collaboration avec l’autorité compétente de la communauté française (ACC). Des échanges d’informations ont régulièrement lieu concernant les pays d’origine, mais la coopération est assurée sur d’autres plans. Dans certains pays d’origine par exemple les autorités centrales travaillent avec les mêmes partenaires. Diverses raisons président au partage d’un même partenariat, notamment lorsque certains pays d’origine n’admettent qu’une seule collaboration et n’autorisent qu’un seul organisme d’adoption par pays d’accueil. Cette accréditation pourrait alors éventuellement être partagée de sorte que des adoptants des deux communautés puissent adopter dans ce pays. Il arrive aussi que dans un pays d’origine donné, l’une des autorités ait déjà un intermédiaire fiable. Il est dès lors inutile d’identifier un autre contact, si l’expertise du premier peut aussi servir à l’autre Communauté. Dans les pays d’origine où tant les organismes flamands que francophones sont actifs, il peut s’avérer utile de s’adresser ensemble aux autorités compétentes du pays notamment. A titre d’exemple, le VCA et l’ACC se sont rendus ensemble en 2013 et 2014 en mission au Kazakhstan et en RDC et une mission commune au Cambodge est également planifiée. Ladite mission tend à préparer un accord commun de coopération avec les autorités cambodgiennes, condition nécessaire au démarrage d’une collaboration de nos organismes d’adoption, flamand ou francophone, dans ce pays. Contribution de Leen Van Damme du VCA Collaboration entre Communautés, pour l’adoption d’enfants porteurs de handicap C’est sans doute bateau de dire que nous sommes tous de la même humanité et que les frontières, pour certains aspects, peuvent constituer des barrières artificielles. Mais à l’échelle de notre petite Belgique, quand des candidats adoptants nous demandent de définir les limites géographiques de l’adoption interne et que nous devons leur répondre que les procédures et les protocoles de collaboration sont plus clairement établis avec certaines régions du bout du monde qu’avec la région flamande, on touche de près au célèbre surréalisme belge. Après cette première réponse humoristique et un brin provocante, nous pouvons leur expliquer que la Communauté flamande et la Communauté germanophone étant dans la même situation de déséquilibre entre candidats adoptants et jeunes enfants adoptables en bonne santé, ceux-ci trouvent toujours rapidement une famille au sein même de leur Communauté. Il n’en reste pas moins que la question prend une autre dimension lorsqu’il s’agit d’enfants à besoins spécifiques (malades ou porteurs de handicap). Et là, heureusement, on parlera moins de frontières que de collaborations. En effet, vu le petit nombre de personnes et de services spécialisés en la matière, il est fondamental qu’un échange soit favorisé entre eux afin de permettre à tout enfant adoptable de trouver un foyer. Avec la Communauté flamande Concrètement, en ce qui nous concerne et en matière de relations intercommunautaires, les choses se sont passées comme suit. Une famille a été à l’origine de la création d’une association flamande (« Emmanuel Flandre») avec la même vocation que « Emmanuel Adoption » ; cette association a été active en Flandre en tant qu’OAA entre 1990 et 1998. Avant la réforme de 2005, en coopération avec ce service ou après un cheminement en direct avec notre OAA, plusieurs familles flamandes ont accueilli des enfants pour lesquels nous recherchions une famille. Depuis la fin de l’agrément en tant qu’OAA de « Emmanuel Flandre » et depuis la réforme de 2005, l’ACC a cherché à maintenir ce type de lien « transfrontalier» en nous associant à des rencontres et des échanges avec son homologue flamand (VCA), ainsi qu’avec l’OAA interne «De Mutsaard», fusionné depuis avec «Gewenst Kind». Différents scénarios de collaboration ont été mis au point. Ainsi encore tout récemment, notre OAA vient de recevoir une famille flamande candidate à l’adoption, avec notamment une ouverture à l’enfant porteur de trisomie. Depuis 2013, l’association « Emmanuel Flandre » a repris un nouveau souffle, avec l’objectif de soutenir les familles qui vivent avec un enfant porteur de handicap tout en mettant son expérience au service notamment des OAA flamands. Avec la Communauté germanophone Les échanges ne se limitent pas aux adoptions d’enfants porteurs de handicap, puisque depuis longtemps déjà les candidats adoptants de la Communauté germanophone font appel aux OAA francophones pour finaliser leur projet d’adoption, sur base de l’accord de coopération susvisé. En mars 2015, notre OAA a accueilli les représentants de la ZBGA pour échanger sur nos pratiques respectives. Notre OAA a aussi l’opportunité de présenter la réalité et les besoins en matière d’adoption d’enfants porteurs de handicap lors d’une à deux séances annuelles d’information données aux candidats adoptants germanophones à Eupen. Pour illustrer les bienfaits de ces collaborations, une petite histoire : « Emmanuel Adoption » cherchait depuis plusieurs mois une famille pour une fratrie de deux enfants francophones plus âgés (7 et 10 ans). N’en ayant pas sur notre liste d’attente, ni sur celles des autres OAA francophones, nous avions contacté plusieurs OAA français avec lesquels nous collaborons régulièrement, mais sans plus de succès. Nous nous étions jusque-là abstenus d’orienter nos recherches vers la Communauté flamande ou la Communauté germanophone, à cause de la langue maternelle de ces enfants plus âgés. Nous avons eu pourtant l’occasion d’évoquer le sujet avec Mélanie Schmitt, représentante de la ZBGA, en partageant le même wagon bondé de navetteurs après une réunion du Conseil supérieur de l’Adoption où elle est désormais conviée au même titre que sa consœur flamande. Cette discussion a, au final, permis une belle rencontre entre ces deux enfants et une famille francophone située aux confins des cantons de l’Est ! En conclusion, nous qui avons accumulé, depuis 1982, de l’expérience dans le domaine de l’adoption d’enfants à particularités, nous sommes soucieux de la partager et d’en recevoir d’autres acteurs au-delà des frontières, toujours dans la perspective d’améliorer l’accompagnement de ces enfants et des familles qui les adoptent. Le but est d’unir nos forces pour continuer à faire savoir à un public plus large que l’adoption de ces enfants est possible et que, sans nier certaines difficultés, elle peut être synonyme de bonheur partagé et que, surtout, nous manquons toujours de familles adoptives pour ces enfants. Contribution de Jean-Michel CHARLIER, coordinateur chez Emmanuel-Adoption Collaboration entre OAA francophone et flamand es organismes d’adoption Sourires d’Enfants (SDE) et Flanders Intercountry Adoption Care (FIAC – Horizon) collaborent depuis plus d’une dizaine d’années. Le partenariat a commencé en Ethiopie pour s’étendre par la suite au Nigéria et en RDC. Cette collaboration implique que les deux OAA ont, dans certains pays, les mêmes représentants et travaillent avec les mêmes maisons d’enfants. Face aux aléas de l’adoption internationale, les deux OAA définissent ensemble les aspects pratiques des collaborations mises en place dans les pays étrangers. Néanmoins, chacun peut garder son indépendance vis-à-vis de ces pays d’origine. Ce rapprochement permet à chacun de tirer profit des informations et des missions de l’autre. Au travers d’échanges et de communications, Sourires d’Enfants et FIAC-Horizon sont devenus des partenaires dans leurs collaborations avec les pays étrangers. Contribution de Valérie OLIVERI, directrice de Sourires d’enfants FIAC – Horizon a initié une collaboration en Ethiopie avec SDE avant l’entrée en vigueur de la réforme en 2005. L’OAA a confié six enfants d’origine éthiopienne à des familles flamandes, par l’intermédiaire de SDE, au cours de la période où FIAC – Horizon était dans l’attente de l’accréditation éthiopienne. FIAC – Horizon assurait le suivi post-adoptif (attachement et adaptation de l’enfant dans la famille flamande) en néerlandais. Cette mesure doit se lire dans le contexte flamand de l’époque: Ray of Hope (seul OAA flamand travaillant à l’époque en Ethiopie) risquait de perdre son agrément en Flandre. FIAC assurait le suivi des familles sur la liste d’attente de Ray of Hope, qui a finalement pu poursuivre ses activités). Une collaboration au-delà de la frontière linguistique offre divers avantages: - pas de concurrence entre organismes d’adoption belges, les candidats adoptants relevant de régions linguistiques différentes ; - possibilité pour un OAA de faire appel à l’autre pour répondre aux besoins dans le pays d’origine (ce qui permet de maintenir la collaboration dans ce pays) ; - économies d’échelle: par les recherches de nouveaux partenariats et les missions partagées entre communautés (minimalisation des frais) ; - enrichissement mutuel, par l’échange des expériences en matière de procédure en Belgique et à l’étranger; - grâce à ces accords de collaboration concrets entre organismes flamand et francophone travaillant dans les mêmes pays d’origine, on rend plus compréhensible pour ces pays la procédure belge, malgré ses légères différences d’une communauté à l’autre. Contribution de Bart NIJS de FIAC-Horizon Tunisie En date du 13 juillet 2015, la Direction de l’Adoption – ACC a rencontré un conseiller de l’Ambassade de Tunisie suite à la volonté exprimée par ce pays d’élaborer un projet de protocole de collaboration en matière d’adoption entre la Direction de l’Adoption - ACC et l’Institut national de Protection de l’Enfance (INPE) en Tunisie. La mise en place d’un tel protocole de collaboration permettra de définir les différentes modalités de mise en œuvre des procédures d’adoption en Tunisie par des familles tunisiennes résidant en Belgique tout en respectant tant la législation belge en matière d’adoption que la législation tunisienne. A ce jour, aucun délai ne peut être donné concernant la mise en place de cette future collaboration. Niger/Togo A l’occasion de la fête des familles organisée par les OAA Larisa et Sourires d’enfants à Liège le 13 septembre 2015, ceux-ci ont pu accueillir les représentants des autorités en matière d’adoption du Togo et du Niger afin de faire le point sur ces collaborations initiées en 2011. Si celles-ci s’avèrent d’une ampleur limitée (2 à 3 adoption par an) elles se révèlent cependant particulièrement régulières répondant avant tout au besoin de ces pays, qui ne pratiquent par ailleurs que peu d’adoptions tant nationales qu’internationales. Un signe qui n’a pas trompé : la joie manifestée par certains enfants de retrouver ces responsables qui un jour ont accordé toute leur confiance à leurs parents belges en leur proposant un apparentement avec un de ces enfants en réel besoin d’adoption. Dans la foulée des séances de travail entre ces deux autorités togolaise et nigérienne ainsi que de l’ACC et les OAA Sourires d’enfants et Larisa ont pu confirmer le souhait mutuel de poursuivre ces relations privilégiées, de repréciser les particularités de ces collaborations et d’échanger sur les évolutions survenues ou en cours, tant en Fédération Wallonie Bruxelles qu’au Niger ou au Togo. Ces travaux se sont clôturés par une visite tout aussi incontournable qu’inopinée de l’Atomium, où ... Spirou s’était invité pour « immortaliser » l’événement ! Film – Débat L'envol, clinique de l'adoption organise le vendredi 27 novembre 2015 à 19h une soirée où le film bulgare "Le long chemin vers la maison" sera projeté. Réalisé par Boryana Puncheva, le film nous emmène dans un voyage entre la France et la Bulgarie aux côtés d’un jeune homme cherchant sa mère biologique. Il s’appelle Ilia, il est né en Bulgarie de parents Roms qui ne pouvaient pas subvenir aux besoins d’un sixième enfant et l’ont donc confié à l’adoption. A ce moment, en 1993, une équipe tournait un reportage dans l’orphelinat. Vingt ans plus tard, le jeune Français retourne en Bulgarie pour rencontrer sa mère de naissance et ses sept frères et soeurs. Mirena Pencheva, juriste de l’organisme d’adoption bulgare “Chance pour chaque enfant” lui sert d’interprète. Elle sera présente lors de la projection et échangera ensuite avec la salle. Auditoire Socrate 11 à Louvain-la-Neuve - Place Cardinal Mercier Accueil dès 18h - possibilité de restauration sur place Inscriptions par versement de 12€ sur le compte BE22 0015 1349 5747 (6€ pour les étudiants) Plus d'infos sur le site internet de l'Envol ou en cliquant ici.