Les South Winners, tribune contre le racisme
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Les South Winners, tribune contre le racisme
Les South Winners, tribune contre le racisme E n c oiffant la tribune G anay d’une banderole " K ic k Out R ac is m and Violenc e" dimanc he , ils ont davantage affic hé leurs c onvic tions que répondu aux réc ents événements rac is tes . L ’oc c as ion de faire un point s ur leurs initiatives . Les South Winners planchaient depuis plus d’un an sur l’initiative " Kick Out Racism and Violence" . Selon Franck Balligand, un responsable du groupe "en novembre, les fonds manquaient pour engager cette action. Et à l’époque il n’était pas encore questionde Paris ouBastia ". Lebutdecette action, approuvée par l’UnionEuropéenneetle Conseil Général, repose sur les échanges. C’estainsi que des jeunes supporteurs de Naples, Brême, Galatasaray ou encore Séville, auront partagé pendant une semaine, et jusqu’à aujourd’hui, les discussions et points de vue de “ "Quand on nous reçoit avec une banderole "Marseillais, bienvenue en France"...on ne répond pas RachidZéroual, leader des Winners ” leurs hôtes. Franck, "l’assistante sociale" selon un des membres, explique ses motivations :"Il faut faire connaître les cultures, échanger pour ne pas ignorer puis haïr. L’anprochain, peut-être que des Marseillais partiront à Istanbul ouà Naples." Devant l’évocation de la banderole parisienne, les lèvres se crispent et les dents se serrent. Par peur que le tifo"Kick Out RacismandViolence", déroulé dimanche par les Winners lors de la venue de Lyon, ne soit interprété comme une réponse aux Parisiens. Selon Rachid Zéroual, autre membre fort du groupe, "Sarkozy a jeté les Boulogne Boys enpatûreà la presse nationalepour tuer le mouvement ultra. Pas question d’être solidaire ni de saisir l’occasion pour se démarquer d’eux". Car le racisme est partout. Même à Lens : "Quand on nous reçoitavec une banderole "Marseillais, bien- Unebanderolepour botter hors des stades le racisme et la haine. Tous orange... mais pourquoi ? En 1989, les South Winners, aujourd’hui forts de 5500 membres, voulaient déjà se distinguer clairement des supporters fascistes alors présents dans au Stade Vélodrome. Ces soi-disant fanatiques de l’OM étaient facilement identifiables car généralement vêtus de blousons noirs de type "bombers". Les South Winners ont choisi le contrepied en retournant les leurs... du côté orange ! © PATRICE MAGNIEN venue en France"... on ne répond pas. Et on ne répond pas à Paris ou Bastia". Partagés entre un antagonismesportif etunesolidarité entre mouvements "ultras", les Winners ont choisi de ne pas choisir. Et de mener leurs propres combats sans se préoccuper de ce que font les autres. Interrogé sur la position de son groupe quant aux manifestations anti-JO, Franck Balligand n’a pas attendu que ce sujet s’invite au 20 heures pour s’impliquer dans la cause tibétaine. "Ça fait cinq ans que j’aide l’association Destination Tibet Rangsen avec les South-Winners. On voulait brandir quelques drapeaux tibétains, mais les policiers plantés devant le stade nous les ont confisqués" . Gilles Carissimi