Bond,James Bond
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PLANIFICATION INTERNATIONALE Bond,James Bond MICHEL MAILLOUX L’ Les deux mêmes questions doivent toujours être posées:qui détient l’information et dans quelles circonstances peut-elle être diffusée? gnement financier ainsi que les dispositions fiscales. Prenons un exemple qui a trait aux lois et règlements sur la discrétion. Si on peut accéder directement à la liste des actionnaires d’une entreprise, comme cela peut généralement se faire dans les pays occidentaux, il n’y a aucune discrétion possible. Si cette liste n’est disponible que sur demande officielle, il y a une certaine discrétion. Si les informations sont déposées auprès d’un gouvernement et sont inaccessibles à moins qu’un autre gouvernement en fasse la demande ou si l’agent qui enregistre les structures est le seul détenteur des informations, la discrétion est plus grande. Enfin, si seul un ordre de la cour peut obliger le gouvernement à dévoiler ces informations, la discrétion est encore plus grande. Et si cet ordre de la cour ne peut être obtenu qu’en fonction des lois du territoire, on parvient à une très bonne discrétion. Cette longue description n’a pour objectif que de démontrer que, si tous les territoires affirment qu’ils sont «discrets», ce qui est le cas, ils ne sont pas tous sur un pied d’égalité. Cette évaluation de la fiabilité de MI-FÉVRIER 2004 29 la discrétion vaut pour tous les genres de structures : compagnies, fiducies, fondations… Les deux mêmes questions doivent toujours être posées : qui détient l’information et dans quelles circonstances peut-elle être diffusée? Une seconde série d’évaluations devra porter sur les cellules de renseignement financier (mieux connues sous l’acronyme anglais de Financial Intelligence Units, soit FIU) mises sur pied pour combattre le blanchiment. Au Canada, c’est l’agence nationale CANAFE qui agit en ce sens. On doit examiner les critères et les structures du territoire pour s’assurer que, comme au Canada, l’agence nationale est indépendante et que les risques d’indiscrétion y sont minimisés. En dernier lieu, on devra faire un tour d’horizon des dispositions fiscales pour connaître celles qui sont susceptibles de créer des indiscrétions. Par exemple, dans certains pays, les institutions financières doivent faire rapport au fisc des transferts en provenance ou à destination de certains territoires. La discrétion existe toujours, mais on doit en vérifier l’ampleur en scrutant tous ses aspects. C’est le gage d’une longue et fructueuse relation OC avec votre client! Michel Mailloux, MBA, est président de Mayhews et associés. On peut lui écrire à michelm@ mayhewsassociates.com. 1. En plus de la disparition des comptes anonymes, notons aussi la disparition des titres au porteur. PHOTO : BONO agent secret 007! Il n’existerait que dans la tête de Ian Fleming... et on y croirait! C’est un peu comme le secret financier à l’échelle internationale. James Bond comme le secret absolu sont deux utopies qui n’existent plus aujourd’hui que dans la tête des clients. Le fameux secret! Certains clients demandent encore de nos jours des comptes numérotés suisses liés au secret absolu, lequel faisait en sorte que le détenteur n’était même pas connu des banquiers… Ce qui n’était en revanche pas nécessairement le cas. C’est pour cette raison que dormiront encore longtemps des dizaines, voire des centaines, de millions dans les coffres de ces banques. Ils sont à jamais perdus pour leurs bénéficiaires ou leurs héritiers potentiels. Malgré la réputation bancaire suisse, le dernier compte à numéro a été retiré du marché en août 2001 en Autriche. De plus, la loi prévoyait la fermeture complète de ce genre de compte en juin 2002. Il y avait au moment de l’adoption de la nouvelle loi autrichienne 27 millions de ces comptes au pays, alors qu’on y dénombrait 8 millions d’habitants. Et, dans ces comptes, il y avait plus de 100 G$US en dépôts. Dans notre monde actuel, pour des raisons légitimes, plusieurs individus recherchent la discrétion. Toutefois, à l’échelle internationale, on n’examine plus les aspects secrets 1 des territoires mais plutôt la fiabilité de leur discrétion. Pour évaluer cette fiabilité, on doit utiliser trois séries de critères : les lois et règlements sur la discrétion, les cellules de rensei-