Secret professionnel, discrétion professionnelle
Transcription
Secret professionnel, discrétion professionnelle
Secret professionnel, discrétion professionnelle ? Le secret professionnel D’après la définition du petit Larousse, le secret professionnel est « une obligation imposée aux représentants de certaines professions de ne pas divulguer des informations recueillies dans l'exercice de leurs fonctions (par exemple secret médical) ». Il s’agit donc de protéger l'intimité de la vie privée des personnes c'est à dire tous renseignements relatifs à l'état de santé (maladie, grossesse...),d'une personne, sa situation familiale (séparation, décès)…, sentimentale et même à la consistance de ses revenus et de son patrimoine. Les assistants maternels sont-ils soumis ou non au secret professionnel ? Les textes réglementaires Le secret professionnel est une obligation dont le manquement est sanctionné pénalement. Ainsi l’article 226-13 du Code pénal précise que « la révélation d’une information à caractère secret par une personne qui en est dépositaire soit par état, soit par profession, soit en raison d’une fonction ou d’une mission temporaire, est punie d’un an d’emprisonnement et de 15000 € d’amende ». Le code pénal ne dresse pas précisément la liste des personnes tenues au secret professionnel. Ces dernières sont en réalité désignées par d’autres textes résultant des réglementations propres aux professions concernées. L’article L 2112-9 du Code de la santé publique astreint au secret professionnel toute personne appelée à collaborer avec le service départemental de Protection Maternelle Infantile (PMI). Or, les assistants maternels sont contrôlés par le service de PMI mais ils n’en font pas partie. Cet article ne semble pas prévoir une obligation au secret pour les assistants maternels. Cette interprétation peut être remise en cause par d'autres textes législatifs. Il semble donc difficile de trancher avec certitude sur cette obligation. Cependant, les assistants maternels ont une obligation de discrétion. L'obligation de discrétion L’obligation de discrétion interdit au salarié de dévoiler les informations qui lui sont communiquées du fait de sa qualité par les parents, mais également par toute personne de l’entourage de l’enfant accueilli et avec laquelle l’assistant maternel est en contact (membre de la famille…) La violation de l'obligation de discrétion pesant sur chaque assistant maternel peut justifier non seulement d'un licenciement, voir entraîner le retrait ou la suspension de l'agrément mais peut aussi occasionner une condamnation au paiement des dommages et intérêts. L'existence d'une assurance obligatoire ne doit pas minimiser cette question. La levée d'obligation La malle aux infos – Numéro 11 – janvier 2015 Cependant, il existe deux raisons pour lesquelles l’assistant maternel peut lever cette obligation de discrétion. • L'obligation de signalement L'article L 226-2-1 du Code de l’action sociale et de la famille et article 434-3 du Code pénal oblige les personnes qui mettent en œuvre la politique de protection de l'enfance ainsi que ceux qui leur apportent leurs concours à transmettre sans délai au président du Conseil Général ou au responsable qui leur est désigné toute information préoccupante sur un mineur en danger et risquant de l'être. Toute personne ayant eu connaissance de privations, de mauvais traitements ou d’atteintes sexuelles infligées à un mineur de moins de 15 ans devra en informer le Président du Conseil Général Les échanges de pratiques avec les professionnels de la PMI L’assistant maternel, dans le cadre de l’exercice de ses fonctions, peut être confronté à une difficulté et peut éprouver le besoin d’en échanger avec des professionnels de la PMI pour obtenir des conseils ou être conforté dans sa pratique. • Dans ces deux cas précis, l’assistant maternel ne peut pas être tenu responsable d’une violation de son obligation de discrétion, ni d’une atteinte à la vie privée de ses employeurs. La malle aux infos – Numéro 11 – janvier 2015