Evènement tragique dans une association de protection de l

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Evènement tragique dans une association de protection de l
Evènement tragique dans une association
de protection de l’enfance à Nantes
Il y a quelques jours, des évènements dramatiques se sont produits dans une
association de protection de l’enfance à Nantes (SSPE). Un travailleur social est
décédé. Il s’est interposé entre un homme très violent et sa femme qu’il cherchait à
tuer, lors d’une visite médiatisée en présence de leur petite fille. Le travailleur social a
été tué d’un coup de couteau. La maman a été grièvement blessée et la petite fille
prise en charge en pédiatrie.
De tels évènements tragiques, lorsque l’indicible survient, appellent d’abord au
recueillement, à l’accompagnement, au soutien et à la solidarité.
Ensuite, et sans relâcher la présence, il y a l’échange, la réflexion, l’analyse collective
et interinstitutionnelle pour éclairer « demain ».
De tels évènements, de l’ordre de l’inimaginable, surgissent, certes exceptionnels,
hélas trop régulièrement dans les métiers du social, de l’éducatif, du soin, des
missions d’action publique. Ils rappellent que ces métiers sont des exercices de
« chemin de crête ». Il s’agit en l’occurrence, dans la protection de l’enfance,
d’articuler le droit et la protection de l’enfant, les droits de deux parents à garder,
dans le cadre légal, un lien avec leur enfant, les droits des intervenants à être dans
des exercices professionnels garantis et accompagnés. Pour ce faire, la coopération
entre les institutions administratives, judiciaires, médicales, associatives constitue un
des fondements de la protection de l’enfance ; elle donne sens au travail de chacun et
favorise la sécurité des différentes interventions.
Et pourtant, même comme c’est le cas, dans des institutions qui travaillent à ces
garanties en termes de prévention, de protocoles et d’accompagnement, il est
impossible de gommer tous les risques ; qui plus est dans nos sociétés de plus en plus
fragilisées et fracturées. Ces salariés, personnes engagées, professionnelles, prennent
de plus en plus souvent des risques dans ces cadres institutionnels pour garantir la
protection et l’accompagnement des enfants et des adultes en situation de
vulnérabilité. Il est essentiel de reconnaître ces prises de risque et de soutenir ceux-ci
dans la durée : tant au niveau de notre société, que des medias et des institutions,
afin de préserver la continuité de leur action qui s’inscrit dans des principes
républicains traduits par des lois encadrant les différentes formes d’actions sociales,
éducatives et de santé qui font l’un des socles de notre société.
L’édito de la dernière newsletter de l’URIOPSS du 12 mars 2015 invitait à cette
reconnaissance et à ce soutien1.
Première partie de l’Edito : « Les évènements dramatiques du 7 janvier ont généré un mouvement collectif
porteur d’espoir.
Ils ont généré l’expression de principes républicains et d’urgences d’actions salutaires, mais qui ne doivent pas occulter
l’engagement quotidien d’institutions, de professionnels, de bénévoles, qui articulent dans de nombreux domaines de
1
Le décès de Jacques, travailleur social, le drame vécu par la maman et sa petite fille
ont hélas illustré ces nécessités. Jacques était, comme je l’ai entendu, l’un de ces
artisans de la paix par son engagement concret et sa disponibilité aux autres.
Patrick MARTIN
Président de l’URIOPSS des Pays de la Loire
l’action sociale et médico-sociale les principes et règles de vie collective avec les singularités de personnes en grande
difficulté ou au bord du chemin ou victimes d’effets de failles sociales et sociétales.
Ces vœux nationaux, si ces engagements ne sont pas encouragés et leurs moyens maintenus, seront vains. Comme
l’écrit Joëlle BORDET : « Les conditions dans lesquelles les jeunes vivent leur adolescence sont déterminantes pour la
démocratie ».