du 21 au 25 juillet 2014

Transcription

du 21 au 25 juillet 2014
 Revue de presse hebdomadaire
Période couverte : du 21 au 25 juillet 2015
Thèmes abordés :
Articles sur les VMF
→ Revue VMF…………………………………………….p 2-3
→ Fondation VMF………………………………………..p 4-5
→ Rêve de Châteaux ………………………………….p 6-8
Patrimoine ………………………………………………….p 9-36
Développement durable – Énergies renouvelables…….p 37-38
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Articles sur la revue VMF
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25 JUILLET 2014
Le Vaucluse fait la couverture de VMF
La revue VMF n°256 sur le Vaucluse est en kiosque
Le Vaucluse fait la couverture de la revue VMF qui consacre au patrimoine de la ville
d’Avignon et du Comtat venaissin un dossier de 52 pages
La revue VMF du mois de juillet s’intéresse au département du Vaucluse. Au sommaire :
Avignon et le Comtat Venaissin. Découvrez la ville des papes au XIVe siècle, les demeures
de la noblesse locale, le vignoble, ainsi que les secrets du patrimoine juif. Poussez les portes
de deux sites insolites : l’Harmas de Jean-Henri Fabre et les Bains Pommer.
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Articles sur
la Fondation VMF
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23 JUILLET 2014
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23 JUILLET 2014
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Patrimoine – Architecture
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14 JANVIER 2014
Villemain, un artisan du patrimoine en péril
Un différend avec un fournisseur menace ce tailleur de pierre qui emploie 500 personnes.
Publicité Le festivalier n'en sait peut-être rien, mais s'il peut se presser chaque mois de juillet dans la
Cour d'honneur du Palais des papes d'Avignon pour se nourrir de théâtre, c'est parce que les
tailleurs de pierre de Groupe Villemain ont fait le nécessaire à la rénovation de l'édifice classé
à l'Unesco.
Aujourd'hui, cette société orléanaise qui a participé à la rénovation de nombreux châteaux de
la Loire, de la cathédrale de Chartres, de l'église Saint-Sulpice à Paris, du Grand Palais ou
encore du château d'Yquem est menacée. D'après une source interne, la direction de la société
au chiffre d'affaires de 50 millions d'euros compte demander au tribunal de commerce la
liquidation directe de sa filiale d'Aquitaine comptant 47 employés, alors même que le carnet
de commandes du groupe serait plein pour les huit mois à venir. «En demandant au tribunal
de Bordeaux de placer sa filiale en liquidation, elle se coupe un bras, mais elle n'a guère
d'autre choix», explique un connaisseur du dossier.
Paradoxale a priori, la situation prend racine dans un litige entre le tailleur de pierre et l'un de
ses donneurs d'ordre, Bouygues Construction Ile-de-France. Sur le chantier de rénovation de
l'ancien hôpital Laennec de Paris - une bâtisse du XVIIe siècle propriété d'Allianz Real
Estates -, Groupe Villemain se serait trompé dans la quantité de pierres à changer.
Ces «découvertes fortuites» l'ont alors amené à exiger de Bouygues qu'il paye les 13 millions
d'euros de surcoût alors que le marché initial était établi à 11 millions d'euros. Dans cette
affaire, Bouygues affirme qu'un «protocole de conciliation entre les parties a été homologué
par le tribunal de commerce d'Orléans». Il estime ne plus rien devoir à son sous-traitant, à qui
il a promis 2,5 millions d'euros supplémentaires et une fin de chantier en août 2013.
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Lâchée par les banques Or, les travaux étant toujours en cours aujourd'hui, Groupe Villemain estime caduque cette
conciliation. Afin de toucher le reliquat du préjudice estimé, il a saisi le tribunal de grande
instance de Paris, qui devrait rendre une décision au printemps prochain. Trop tard pour la
PME qui, du fait des sommes engagées sur ce chantier et de la détérioration de sa situation
financière, se voit mal notée par la Banque de France. Conséquence directe: certains
fournisseurs refusent désormais de le livrer de peur de ne pas être payés.
«Groupe Villemain semble confiant en la justice, mais il ne pourra pas attendre l'an prochain.
S'il ne trouve pas de solutions pour passer ce trou d'air, c'est tout l'équilibre du groupe qui s'en
trouvera menacé», prédit un proche du dossier.
Lâchée par les banques, l'entreprise s'en est remise au comité interministériel de redressement
industriel (Ciri), à Bercy… qui n'a pas donné suite aux appels du Figaro. Quant à la direction
du tailleur de pierre, elle reste murée dans le silence. Selon nos informations, elle aurait
besoin de 5 millions d'euros, nécessaires à la survie des 14 filiales qu'elle compte, dans
l'attente d'un jugement du tribunal parisien.
Dans un courrier au ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, les sénateurs
Jean-Pierre Raffarin (UMP) et Jean-Pierre Sueur (PS) se seraient émus de la situation du
deuxième opérateur français du secteur.
Architecte de la restauration du patrimoine bâti, Groupe Villemain emploie dans cette activité
500 personnes dont quelque 200 compagnons du tour de France et diplômés de l'école SaintLambert à Paris, le plus prestigieux centre de formation pour un apprenti tailleur de pierre.
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21 JUILLET 2014
Blog de Benoit de Sagazan – Le Pèlerin
http://blog.pelerin.info/patrimoine-en-blog
Art et Chapelles en Anjou
Art et Chapelles met en lumière le patrimoine religieux du Pays d’Anjou
L’association Art et Chapelles poursuit son chemin jusqu’au 24 août 2014, au sud d’Angers «
entre Loire, Aubance et Layon ». Ce circuit d’une quarantaine de km a pour objectif de mettre
en lumière le patrimoine religieux du « Pays des Vallées d’Anjou » privé et public. Des
artistes contemporains sensibles au caractère sacré du lieu sont invités à s’y exprimer à travers
une œuvre qui dialogue avec l’édifice. Les 6 artistes retenus cette année représentent une
grande diversité de techniques et d’expression artistiques.
Le projet « Art et Chapelles » est simple : ouvrir à tous, croyants et non croyants, les églises
peu connues afin d’y faire entrer l’art contemporain. L’association regroupe douze bénévoles,
qui tout au long de l’année, s’engagent à créer un nouveau circuit pour la saison estivale.
Chacune des 6 églises et chapelles retenues, accueille un artiste contemporain qui crée des
œuvres pour le lieu qui leur est confié.
Nous souhaitons que ce nouveau circuit permette à nos visiteurs d’apprécier tout à la fois le
travail des artistes, la beauté architecturale d’édifices peu connus, ainsi que la variété des
paysages traversés », Philippe Bonef, Président d’Art et Chapelles.Philippe Bonef, Président
d’Art et Chapelles.
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21 JUILLET 2014
Le château d'Ilbarritz a trouvé un riche
acheteur
Le château d’Ilbarritz, superbe propriété surplombant l’océan, à Bidart (Pyrénées-­‐
Atlantiques), avec une vue de rêve sur la Côte basque vient de trouver preneur. L’agence Barnes de Biarritz n’a pas souhaité communiquer le nom de l’acquéreur, ni le prix de vente, mais le magnifique château a été sans doute vendu plusieurs dizaines de millions d’euros. Le bien dispose d’un emplacement exceptionnel et a été inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1990 pour ce qui concerne la toiture, les façades, la salle d’orgue, le grand escalier et la décoration intérieure. Entouré d’un parc de 9 000 m², le château d’Ilbarritz s’élève sur trois étages, plus une tourelle. D’une surface habitable d’environ 2 500 m², le bien se compose de vastes pièces de réception et de 14 chambres. Le nouveau et riche propriétaire a l’ambition de réaliser d’importants travaux de rénovation afin de rendre à la bâtisse son lustre d’antan. Celle-­‐ci a été édifiée à la fin du XIXe siècle par le Baron de l’Espée, héritier des fonderies de Wendel, en Moselle. Lorsque celui-­‐ci découvre le site sur les hauteurs de Bidart, il a le coup de foudre et achète pas moins de 60 hectares. Il confie à l’architecte biarrot Gustav Huguenin la construction d’un château et de quatorze annexes, des édifices disséminés dans le parc et reliés entre eux par des galeries. La construction débute en 1894 pour s’achever en 1898. En 1911, le baron décide sur un coup de tête de vendre parc et château. Il y aura vécu en misanthrope lors de courts séjours pendant à peine dix ans. Durant la Première guerre mondiale, l’édifice sera transformé en sanatorium, puis successivement en hôtel, maison de convalescence et garnison allemande au cours de la Seconde guerre mondiale. 13
21 JUILLET 2014
Ils retrouvent un emploi en vous faisant
visiter Paris
L'Alternative urbaine organise des visites du 20e arrondissement de Paris
par des sans-abris ou des personnes sans emploi.
Le rendez-vous est donné métro Gambetta, à 11h00, en face de la mairie du 20e
arrondissement de Paris. Le petit attroupement attend les retardataires (dont nous faisons
partie). Vincent fait le compte: ce vendredi là, nous sommes cinq à nous embarquer pour une
visite des ruelles méconnues du quartier.
Vincent, notre guide, travaille à L’Alternative urbaine depuis février 2014. Cette petite
entreprise (qui deviendra bientôt une société coopérative d'intérêt collectif, Scic) embauche
des personnes sans emploi, au chômage ou sans abri, pour organiser des balades guidées et
commentées de Paris. L’objectif est en fait de réinsérer les sans-abris ou les chômeurs dans le
monde du travail. "Nous définissons avec eux un projet professionnel et nous les
accompagnons vers l’emploi", explique Selma Sardouk, qui a créé cette jeune entreprise en
juillet 2013. Cette activité de guide leur offre un revenu et leur permet, pour certains, de
reprendre contact avec la société.
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Entre quatre et cinq visites sont organisées chaque semaine, de deux heures chacune. Le prix est libre, chacun donne ce qu'il souhaite. Crédits: Romain De Oliveira. C’est après une expérience dans le tourisme solidaire au Panama, ainsi que des maraudes à
Paris, que Selma Sardouk a eu l’idée de lancer L’Alternative urbaine. "Paris est l’une des
premières destinations touristiques dans le monde. Je me suis dit qu’il y avait là quelque
chose à faire en terme de tourisme solidaire", indique la jeune femme. Pour autant, le concept
n’est pas nouveau et existe à Londres, entre autres: l’entreprise "Unseen Tours" organise, par
exemple, des visites de la capitale britannique par des sans-abris, formés et rémunérés.
"J’ai vu passé une annonce sur Pôle Emploi, j’ai candidaté"
"Est-ce que vous connaissez la Commune de Paris, de 1871?" Après un court silence, Vincent
débute son exposé sur les moments troubles de cette histoire parisienne, et les petites
anecdotes qui font la particularité du quartier: l’étymologie des noms des rues, les artistes
emblématiques et les symboles cachés auxquels personne ne prête attention.
En remontant la rue des Pyrénées, nous faisons un premier arrêt devant le Passage des
Soupirs. L’occasion de découvrir l’ancienne Manufacture parisienne de perles qui se cache au
fond de la ruelle, ou encore la statue d’un chat, dans un jardin.
Premier arrêt: le passage des Soupirs, histoire de découvrir l'ancienne usine de perles qui s'y cache. Crédit: Romain De Oliveira. 15
Vincent connaît les rues et leurs anecdotes sur le bout des doigts. Il n’est pourtant pas du
quartier. Durant un an et demi, son quotidien a été celui de la rue, à Meudon, au Sud-Ouest de
Paris. Après des études d’Histoire, il a enchaîné les petits boulots dans la restauration rapide
"pour pouvoir quitter la maison familiale", dit-il. Des phases de hauts et de bas le mèneront à
la rue. Sans emploi depuis près de quatre ans, il a été recruté par L’Alternative urbaine, via
Pôle Emploi: "J’ai vu passé une annonce, et j’ai candidaté", explique-t-il simplement.
Aujourd’hui, ses visites guidées lui rapportent près de 10 euros de l’heure. "De quoi payer le
loyer de mon foyer et ma nourriture."
Pour le moment, entre quatre et cinq balades de deux heures sont organisées chaque semaine,
à prix libre: chacun donne ce qui lui semble être raisonnable (de 5 à 10 euros en général). Un
système qui fonctionne et attire de plus en plus de monde.
Une activité qui sert de tremplin
De la rue de Menilmontant à la rue de Belleville, en passant par la rue de l’Ermitage ou la rue
du Retrait, le parcours des visites est organisé en amont avec l’aide de Selma. Une fois le
trajet défini, Vincent se charge de potasser quelques livres et de réaliser des recherches sur
l’histoire des lieux. D’ailleurs, saviez-vous que le film Casque d’Or, de Jacques Becker, a été
tourné à Belleville, rue des Cascades?
> Vincent dévoile une petite anecdote, rue des Cascades:
Les visites se cantonnent pour le moment au 20e arrondissement. Elles devront s'ouvrir
prochainement aux 18e et 19e arrondissements. Des parcours thématiques autour du street-art,
du cinéma ou de la musique sont également en préparation. Il y a quelques jours, Pascal, le
quatrième guide de L'Alternative, a d’ailleurs été embauché comme Vincent pour renforcer
les effectifs.
Notre balade s'achève près du parc de Belleville, l'un des plus hauts de Paris. De là, Meudon
et son château d'eau sont visibles à l'œil nu: "C'est près de ce château d'eau que je vivais",
montre Vincent. Pour notre guide d'un jour, cette activité est transitoire et lui a mis le pied à
l'étrier. En septembre prochain, il doit passer une formation pour devenir éducateur pour
personnes en difficulté ou en situation de précarité.
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21 JUILLET 2014
Église vendue Une démolition qui soulève la consternation
Catherine Pellerin Partager Publié le 15 juillet 2014 à 13 h 21
Auteur : Stéphane Tremblay
Triste fin pour l’église Sacré-Cœur de L’Islet…la première église du Diocèse de SainteAnne vendue à un particulier. Le bâtiment a été détruit au grand dam des paroissiens.
Le propriétaire souhaite qu’un monument soit érigé en mémoire de ce lieu de culte qui
avait pignon sur rue en plein cœur de la municipalité.
Spécialisé dans ce type de travail, Démolition Des Rivières de Québec termine sa destruction.
Avant les ruines, c’est le clocher qui est tombé. Les murs se sont affaissés l’un après l’autre.
La sacristie a été détruite en premier. L’édifice a été éventré. Et au départ c’était une église.
''Aucun banc, aucun appliqué religieux. Si on peut dire c’était une bâtisse toute vide. Ça
ressemblait pas à une église'' , mentionne Jude Bonneau, co-propriétaire de l'église.
Jude Bonneau a donc du mettre une croix sur son idée de transformer l’édifice en musée
religieux.
‘’Il aurait fallu entrer dans un lieu où on était inspiré par le monument avec des bancs, un
chemin de croix ou un hôtel quelque chose qu’on aurait pu compléter et non rebâtir’’
Toutes les autres idées de transformation auraient coûté trop cher.
‘’Transformer en logements, en entrepôt, transformer en salle de spectacle. Avec une
évaluation de la MRC autour d’un demi-million $ ça devenait un édifice dispendieux à garder.
’C'est une décision d’affaire qui a été prise et non une décision sentimentale’’
Croyant, Jude Bonneau est conscient que de raser l’édifice datant de 1931 bouleverse les
paroissiens.
‘’Y a des gens qui ont donné beaucoup pis c’est perdu. Moi mes enfants ont été baptisés ici et
ma fille, c’est le dernier mariage qu’il y a eu à l’Islet ville. Tu sais ça fait quelque chose’’,
lance avec émotion un résident de la localité devant les ruines.
‘’Ça fait bizarre pareille. Étiez-vous pratiquant? Oui on allait, ma fille a été baptisée ici. Ça
s’est plus dur? Un petit peu, oui un peu’’, ajoute son ami.
Propriétaire du marché d’alimentation derrière l’église, Jude Bonneau aura dépensé 100 000$
pour son nouveau stationnement, soit 50 000$ pour l’achat de l’église et un autre 50 000$
pour sa démolition. Quant aux 83 ans de souvenirs, ça n'a pas de prix.
‘’C'est une page d’histoire qui s’en va là’’, conclut un contribuable
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Crédits : Facebook, Mariette Berthou Crédits : Facebook, Mariette Berthou
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22 JUILLET 2014
À vendre, église…
Fanny Cheyrou
La famille Gouyou dans la chapelle des Ursulines d’Aire-­‐sur-­‐l’Adour (Landes) achetée en 2011 et entièrement restaurée. Deux tiers des 600 m2 accueillent les pèlerins de Compostelle, l’autre partie est habitée par le couple et ses Aujourd’hui, collectivités locales et diocèses, mais aussi propriétaires privés se mobilisent
pour sauver églises et chapelles. Gérard et Sophie Gouyou ont acquis la chapelle de style
néogothique des Ursulines, il y a trois ans, pour « la maigre somme » de 100 000 €. « Quand
nous sommes arrivés, c’était un squat, la nef centrale était devenue une piste de roller le long
du chemin de croix », se souvient Gérard Gouyou.
Cette chapelle de 600 m², laissée à l’abandon par son propriétaire sur la colline du Mas
d’Aire-sur-l’Adour (Landes), devait être démolie et transformée en parking. Grâce à la
mobilisation des habitants du quartier, « les voisins, les joueurs de l’équipe de rugby et les
pèlerins », ces amoureux du patrimoine ont redonné à la chapelle son cachet d’antan  : « Une
église n’appartient jamais à personne, les gens ici se sont approprié le lieu. » Les deux tiers
de la surface de la chapelle accueillent aujourd’hui les pèlerins de Compostelle et de
nombreux concerts. L’autre partie est habitée par le couple et ses enfants.
En moyenne, selon l’Observatoire du patrimoine religieux (OPR), 20 églises sont ainsi
vendues, puis conservées ou transformées, chaque année en France. Mais « cet épiphénomène
de ventes d’églises est amené à progresser dans les prochaines années », selon Maxime
Cumunel, délégué général de l’OPR, selon qui « la réduction du nombre de fidèles entraîne
un déclin du Denier de l’Église qui obligera les diocèses à se défaire d’une partie du
patrimoine qu’ils ne sont plus en mesure d’entretenir ».
« Les projets proposés sont souvent culturels et voués à une ouverture au public » En vertu de la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État, les diocèses sont affectataires des 40 000 églises catholiques de France, 90 % d’entre elles étant propriété des communes. Faute de rénovations de plus en plus difficiles à financer, une part de ce patrimoine, dont le tiers est classé Monument historique, s’est déjà fragilisée. Certaines communes souhaitent se défaire de leur église, mais la loi est très stricte quant à la
désaffectation d’un lieu de culte  : non-célébration du culte pendant plus de six mois
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consécutifs, insuffisance d’entretien mettant en péril la conservation de l’édifice et la sécurité
du public, détournement de l’édifice de sa destination cultuelle… Et une commune ne peut
vendre une église que si l’évêque donne son accord et après une cérémonie de désaffectation.
Mais les ventes d’églises sont aujourd’hui surtout l’initiative de particuliers propriétaires
d’églises désaffectées depuis des décennies. Une fois sur le marché, « les édifices religieux
attirent un certain type de clientèle et les projets proposés par les acheteurs réels sont
souvent culturels et voués à une ouverture au public », constate Patrice Besse, agent
immobilier spécialisé dans la vente de monuments historiques.
Prêt-­‐à-­‐porter, pizzeria, hôtel… Quelques rares églises vendues sont transformées en logement privé mais la plupart d’entre
elles conservent en effet un caractère ouvert et universel. Comme le souligne Mgr Michel
Dubost, évêque d’Évry-Corbeil-Essonnes, « une église vide ne sert à rien. Il vaut mieux
qu’elle soit achetée et transformée que détruite. »
Loin de leur passé religieux, plusieurs dizaines d’édifices connaissent d’ores et déjà une
nouvelle vie. Au cœur de Nantes, dans la nef principale d’une ancienne chapelle jésuite, les
vitraux éclairent des collections de prêt-à-porter du créateur textile Yann Dréano, depuis la
vente du bâtiment en 2007.
De l’autre côté de la France, à La Seyne-sur-Mer (Var), une chapelle mariste du quartier Mar
Vivo s’est transformée en pizzeria il y a vingt-cinq ans. La chaîne hôtelière Ibis de
La Rochelle a quant à elle conservé la façade de l’église du Vieux-Port…
« Ces édifices ont un passé » En revanche, lorsqu’il a été question de vendre l’église Saint-François-d’Assise de Nancy à la
chaîne de restauration rapide KFC en 2012, les réactions ont été si virulentes que le projet a
été abandonné. L’église est toujours en vente.
« Ces édifices ont un passé. Ils peuvent être transformés, mais pas en n’importe quoi », met
en garde le P. Éric Millot, vicaire général du diocèse de Dijon, qui regrette que la chapelle de
l’hôpital général de la ville soit bientôt transformée en vinothèque, dans le cadre du projet de
Dijon Cité de la gastronomie  : « Je ne comprends pas qu’on crée un commerce dans un lieu
où des milliers de personnes sont venues confier leur tristesse à Dieu, dans la gratuité de la
prière. Nous avons tout à gagner à conserver cette mémoire. »
« Les églises sont mises en vente par les communes parce qu’elles sont fermées et vides en
permanence. C’est la responsabilité des fidèles de réinvestir ces lieux  : à travers une vie
liturgique forte de la part des laïcs, à travers la culture, et à travers toute initiative qui
intègre une dimension universelle, culturelle et cultuelle », explique Maud de Beauchesne,
responsable du département Art sacré de la Conférence des évêques de France (CEF) qui
mène depuis plusieurs années une réflexion sur « comment faire vivre les églises » par les
chrétiens et non chrétiens.
Depuis quatre ans, près de 600 églises de France, principalement rurales, ouvrent leurs portes
le temps d’une « Nuit des églises ». Une façon de se réapproprier ces lieux et d’éveiller à la
beauté du patrimoine religieux.
Fanny Cheyrou 20
22 JUILLET 2014
Site internet de l’AJP : www.journalistes-patrimoine.org
AU MANOIR DU CATEL, ON FAIT UNE DECOUVERTE
ARCHEOLOGIQUE TRES INTERESSANTE
Dans le cadre du chantier de fouilles mené par le CHAM (Chantiers, Histoire et Architecture
Médiévales)* sous le contrôle de la DRAC de Haute-Normandie et du service régional
d’archéologie, l’archéologue Thomas Guérin a mis au jour le pont médiéval du 13ème siècle
donnant accès à la porte fortifiée du Manoir du Catel**. Cette découverte est d’autant plus
exceptionnelle que l’état de conservation du pont médiéval est remarquable.
Selon Thomas Guérin, « la mise au jour du pont d’accès, de la troisième tour et des
contreforts jette, une nouvelle lumière sur une véritable fortification médiévale de l’abbaye de
Fécamp ».
Pour Frédéric Toussaint, propriétaire du Monument Historique ayant reçu en 2013 le Grand
Trophée de la plus belle restauration, « le rêve de redonner au site ses douves et sa beauté
originelle commence à devenir réalité ».
Deux visites exceptionnelles du chantier de fouilles
C’est dans ce cadre que le Manoir du Catel, ouvert au public pour la période estivale jusqu’au
31 août, organise deux visites exceptionnelles du chantier de fouilles. Thomas Guérin et
Frédéric Toussaint présenteront ces découvertes archéologiques : dimanche 27 juillet et
dimanche 10 août à 15h30 (sans supplément au droit d’entrée).
* Sous la direction de Thomas Guérin, archéologue, et Emilien Pierrard, tailleur de pierre,
l’équipe du CHAM affectée cette année au Manoir du Catel se compose d’une vingtaine de
jeunes de diverses nationalités, pour la plupart étudiants en archéologie ou en architecture.
** Édifié sous Saint Louis - on fête cette année, les 800 ans de sa naissance à Poissy - par
Richard de Treigots, Xème abbé de Fécamp, le Manoir du Catel est le plus ancien manoir
seigneurial de Haute-Normandie. Construit entre 1267 et 1270 pour y rendre la haute justice,
le Manoir du Catel est un monument symbolique de l’autorité spirituelle et temporelle de
l’abbaye de Fécamp. Corpus exceptionnel de plus de 3000 graffitis (XV-XVIII ème siècles).
Sauvé en 2000 d’une disparition certaine grâce à l’engagement d’un passionné du
patrimoine, le Manoir du Catel est classé au titre des Monuments Historiques depuis
2010. Il bénéficie d’un important programme de restauration entrepris avec l’aide de la
DRAC de Haute-Normandie.
Manoir du Catel – 244 rue du Manoir du Catel - 76 190 Ecretteville-les-Baons Tél. : 06 10 21
33 14
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22 JUILLET 2014
Une des plus anciennes piscines municipales de paris
(1924) retrouve son aspect d’origine
LE BASSIN DE LA BUTTE AUX CAILLES RESTAURE
Fin de chantier dans l’une des plus anciennes piscines municipales parisiennes. Achevé en
1924, le bassin de la Butte-aux-Cailles, dans le XIIIe arrondissement, a rouvert ce vendredi 18
juillet après des travaux de remise aux normes, notamment en termes de confort.
Reconnaissable à ses sept arches de béton armé, son bassin a, lui, bénéficié de la réfection de
son étanchéité. Et alors qu’ils étaient dotés de filets de protection anti-chutes depuis plusieurs
années, les trois oculi zénithaux incrustés de pavés de verre ont été restaurés dans leur forme
originale. L’opération a été menée par l’agence Thierry Nabères Architectes (TNA).
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22 JUILLET 2014
Site internet de la Tribune de l’art - www.latribunedelart.com
Le petit patrimoine de Paris également
maltraité par la municipalité
Patrimoine - Paris - Les monuments appartenant à la Ville de Paris sont tous logés à la
même enseigne ou presque, qu’il s’agisse d’édifices de premier plan comme la plupart
des églises ou du mobilier urbain ancien qui parsème encore nos rues. Pas de risque que
les affreux mobiliers Decaux soient victimes de cet abandon.
1. La pergola métallique sur les Champs-­‐Élysées Vue Google Maps d’avril 2011 2. La pergola métallique sur les Champs-­‐Élysées Vue Google Maps de février 2009 C’est ainsi que sur les Champs-Élysées, non loin du théâtre du Rond-Point, existe une pergola
métallique datant probablement de la fin du XIXe siècle, très élégante et d’un réel intérêt
architectural. Or, celle-ci est en si piteux état qu’elle est entourée de barrières de chantier qui
interdisent son approche. Cette situation existe au moins depuis avril 2011, comme on peut le
voir sur Google Maps (ill. 1). La dernière prise de vue Google sans ces protections date de
février 20091 (ill. 2).
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On pourrait croire que la Mairie de Paris se désintéresse de ce patrimoine puisqu’elle n’a pas
trouvé le moyen de le restaurer en plus de trois ans !
3. La pergola métallique sur les Champs-­‐Élysées État actuel Photo : Didier Rykner 4. Panneau apposé sur la pergola métallique des Champs-­‐Élysées « Ici, nous protégeons une zone dangereuse » État actuel Photo : Didier Rykner Mais c’est compter sans l’incroyable toupet de cette municipalité qui trouve toujours le
moyen de se faire valoir. Car que lit-on sur le panneau posé sur les barricades (ill. 3 et 4) ?
Cette inscription sidérante à sa gloire : « Ici, nous protégeons une zone dangereuse » ! Quelle
merveille que cette mairie qui protège ses administrés d’une zone dangereuse2 qu’elle a elle
même contribué à créer, faute d’entretien, et qu’elle maintient dans cet état depuis des années.
Alors qu’une fois de plus la ville dépense 1,5 million d’euros dans l’opération Paris-Plages,
elle n’a jamais d’argent pour restaurer son patrimoine.
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5. Kiosque à musique de la place de la Nation État actuel Photo : Didier Rykner Mais cela vaut peut-être mieux. Car ce petit patrimoine de proximité, non protégé comme
monument historique (on se demande pourquoi, une inscription s’imposerait), est en effet au
moins autant menacé par les restaurations de la Ville que par son abandon. Un exemple en est
offert par le kiosque à musique de la place de la Nation. Lui aussi est entouré de barrières, lui
aussi est en mauvais état. Et que lit-on sur le panneau indiquant les travaux de « restauration »
à venir (qui devaient débuter en juin et n’ont heureusement toujours pas commencé) :
« Remplacement des poteaux en fonte, de la charpente et de la toiture en zinc, remise en état
des maçonneries et du sol, mise aux normes des installations électriques ».
Il s’agit donc, ni plus ni moins, d’une destruction, suivie d’une reconstruction. Car qu’est-ce
d’autre que ce kiosque sinon des poteaux en fonte, une charpente et une toiture en zinc ? Si
ces travaux sont menés ainsi, nous n’aurons plus un mobilier original mais une vulgaire copie.
Comment la Ville peut-elle justifier un traitement aussi drastique ? Nous ne le saurons pas :
malgré un mail envoyé le 3 juillet 2014 au service de presse, doublé d’un rappel le 4 juillet
2014, nous n’avons reçu aucune réponse. Nous y sommes, il est vrai, habitué. La transparence
de la Mairie de Paris est aussi grande que son amour du patrimoine. Quant à aller consulter la
demande préalable de travaux n° DP 075.112.13.V0323, il ne faut pas non plus rêver : nous
avons appelé aujourd’hui la sous-direction du permis de construire et du paysage de la rue
[sic], à la direction de l’Urbanisme de la Ville de Paris : on nous a répondu qu’on nous
« téléphonerait dans 8-10 jours », même après avoir précisé que nous en avions besoin pour
écrire un article ! Huit à dix jours (au mieux) pour retrouver un dossier d’urbanisme. Bel
exemple de l’efficacité de l’administration municipale3.
Didier Rykner, •
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23 JUILLET 2014
www.patrimoine-environnement.fr
Internet et les réseaux sociaux au service des
bâtiments et chef d’œuvre en péril
Une initiative 2.0 est désormais au service du patrimoine et des monuments en danger…
Il s’agit d’une page Facebook, intitulée « Chefs d’œuvres en périls ou disparus », qui
regroupe les monuments de notre patrimoine architectural menacés faute d’entretien ou
d’intérêt – et qui connaît un véritable succès depuis son lancement.
L’idée à la base du projet est de donner plus de clarté dans la lecture des annonces, sur
internet, aux appels aux dons, souscriptions… L’initiative vient d’un architecte passionné par
les monuments patrimoniaux, qui décide de réunir sur une même page l’ensemble des liens
soutenant les monuments menacés – et de sensibiliser le plus grand nombre à l’importance de
la sauvegarde de notre patrimoine.
Réunir ces informations dans un espace défini, collaboratif tel que Facebook est le gage de
pouvoir retrouver chacune. Internet est un vrai fouillis (il est possible de tout y trouver, à
condition de chercher et d’y passer le temps).
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Internet l’outil de communication La « toile » permet depuis un certain temps déjà, de lancer, de mobiliser, et d’avertir des
menaces pesant sur un bâtiment… Le lancement d’une pétition via Internet est devenu une
première étape obligatoire, généralement franchie avec succès. Vient ensuite le temps plus
long des procédures et recours administratifs où le projet est peu à peu oublié, ou noyé dans le
flot continu des pétitions.
Le cas de cas de l’hôtel Lambert a montré combien le Web pouvait être un outil précieux mais
pas suffisant. Les manifestations de colère ou de soutien déclenché par la communication
d’une information sur internet ont une espérance de vie courte. Et les manifestations de
soutien déclenchées dans le monde virtuel ne durent souvent le temps d’un feu de paille.
Il faut reconnaître que défendre un bâtiment en péril prend du temps… Se tenir informer de
l’actualité aussi. Aussi, plutôt que d’intervenir en catastrophe, la solution idéale serait de
garder un œil vigilant sur les bâtiments dont on peut suspecter, pour une raison ou une autre,
qu’ils seront menacés à terme.
Une veille permettrait aux défenseurs potentiels de se reconnaître et de se regrouper. Car il est
rare que la destruction d’un bâtiment suscite un tollé unanime : en matière de patrimoine, les
architectes partagent des sensibilités diverses et ne tombent pas forcément d’accord sur les
objets à conserver ou à supprimer…
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24 JUILLET 2014
Un historique intéressant pour la
« pergola » des Champs-Élysées
24/7/14 - Patrimoine - Paris - Dans notre brève parue le 21 juillet, nous dénoncions
l’abandon par la Ville de Paris depuis plusieurs années d’une pergola située sur le jardin des
Champs-Élysées (ill. 1), non loin du théâtre du Rond-Point, et nous écrivions qu’elle datait
« probablement de la fin du XIXe siècle » sans pouvoir en dire plus.
Grâce à plusieurs lecteurs, dont le président de Rempart, Henri de Lépinay, nous pouvons
préciser les péripéties de cet édicule qui est lié, par un hasard pas forcément fortuit, à la place
de la République. C’est un intéressant document, dû à l’historienne de l’architecture
Géraldine Texier-Rideau qui nous donne la clé de ce petit mystère. Cette étude a été publiée
sur internet par la Mairie de Paris qui, avant de la massacrer, avait décidé de faire étudier son
histoire.
En 1881 donc, l’aménagement de la place sous la direction du directeur des travaux Alphand,
prévoyait quatre abris pour installer le marché aux fleurs dus à l’architecte municipal Joseph
Bouvard. Ces quatre édifices en forme de pergola (ill. 2) furent installés de part et d’autre des
bassins aux dauphins dont on apprend qu’eux aussi d’ailleurs avaient été dessinés - ainsi que
les grilles qui les entouraient - par le même Bouvard (ill. 3).
2. Joseph-­‐Antoine Bouvard (1840-­‐1920) Projet d’abris pour le marché aux fleurs place de la République, 1881 Paris, Archives municipales 28
3. Joseph-­‐Antoine Bouvard (1840-­‐1920) Projet de bassins et fontaines pour la place de la République, 1881 Paris, Archives municipales En 1883, soit seulement deux ans plus tard, il apparut que ces abris empêchaient la circulation
autour du bassin. Jugés gênants et inesthétiques1, ils furent donc enlevés presque aussitôt,
avant même l’inauguration officielle de la place. Au moins deux d’entre eux furent remontés,
l’un sur les Champs-Élysées, l’autre le long de l’allée de Longchamp (à droite en quittant
Paris) dans le Bois de Boulogne (ill. 4), en meilleur état semble-t-il que celui qui nous occupe
aujourd’hui (au moins n’est-il pas considéré comme une « zone dangereuse »). Nous ne
savons pas ce qu’il advint des deux autres (peut-être un lecteur pourra-t-il nous l’apprendre ?).
2. Joseph-­‐Antoine Bouvard (1840-­‐1920) Abri pour un marché aux fleurs sur la place de la République, 1881 Démonté en 1883 et installé sur l’avenue de Longchamp État août 2013 Photo : Google Maps Revenons à l’abri des Champs-Élysées : nous sommes donc en présence d’une jolie
construction datée de 1881, à l’historique remarquable et due à un architecte connu, à défaut
d’être génial. Il mériterait, comme celui du bois de Boulogne, d’être inscrit monument
historique, et de bénéficier d’une restauration digne de ce nom plutôt que de continuer à se
dégrader, au cœur de Paris, comme naguère la Mairie a laissé pourrir la place de la
République afin de pouvoir la dénaturer profondément.
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5. Joseph-­‐Antoine Bouvard (1840-­‐1920) Abri pour un marché aux fleurs sur la place de la République, 1881 Démonté en 1883 et installé sur la route de la Porte des Sablons État mai 2012 Photo : Google Maps Mise à jour du 24 juillet, après parution de cet article : notre appel aux lecteurs a donné un
résultat puisque l’un d’entre eux nous signale qu’un troisième abri a été déplacé également
dans le XVIe arrondissement, route de la porte des Sablons, à la Porte Maillot, non loin du
petit train du bois de Boulogne (ill. 5). Il reste donc un quatrième édicule à retrouver, qui doit
probablement encore exister quelque part dans Paris.
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25 JUILLET 2014
MENACES IMMINENTES SUR L’HOTEL RICHELIEU A
SAINT-GERMAIN-EN-LAYE
Depuis un an, les associations nationales (SPPEF - Sites et monuments, VMF, Patrimoineenvironnement), les associations locales et des riverains attachés au patrimoine se battent pour
éviter que ne soit détruit un élément du patrimoine historique de la belle ville de St-Germainen-Laye. Il s’agit de l’un des anciens sites de la Banque de France, qui se situe dans le
secteur sauvegardé de la ville, en principe le degré le plus élevé de protection des
ensembles urbains, et qui a fait l’objet d’une enquête publique à l’été dernier dans le
cadre d’un projet de démolition et de remplacement par des constructions neuves de
dimensions plus importantes.
Nous avons réuni une synthèse des informations collectées bénévolement par nos soins,
lesquelles viennent d’être confirmées, et au-delà, par l’étude que le maire a bien voulu
commander au cabinet Grahal. Il est désormais clair que le dossier d’enquête publique était
lacunaire et inexact.
Alors qu’il était indiqué que les bâtiments n’avaient aucun intérêt historique ni patrimonial
(pour autant le promoteur a détruit il y a quelques semaines illégalement les cheminées,
trumeaux et escaliers ... comme s’il craignait que ces éléments décoratifs n’empêchent
l’autorisation de démolir... et ce sans que les autorités ne réagissent), et que le dossier
indiquait que l’hôtel avait disparu à la Révolution, nos associations ont établi qu’une des ailes
est du XVIIe s. et l’autre du XVIIIe.
Alors que le dossier affirmait qu’il ne pouvait s’agir que d’une "trace d’une dépendance
de l’hôtel de Richelieu", Grahal confirme qu’il s’agit de l’hôtel lui-même. Grahal établit
même que c’était, avant d’être l’hôtel de Richelieu, l’hôtel de Montmorency, l’une des
familles les plus puissantes sous les Valois, donc l’un des édifices les plus anciens de StGermain.
Alors que le dossier indiquait que l’hôtel antérieur avait peut-être appartenu au maréchal
de Richelieu, sans autre précision, nous avons retrouvé dans plusieurs ouvrages que le
Maréchal-duc a vécu dans ce bâtiment. Il est aussi intéressant de préciser que cette
personnalité à la vie haute en couleurs (assignée à résidence à St-Germain par le Régent) a
inspiré le personnage du vicomte de Valmont à Choderlos de Laclos.
Alors que le dossier indiquait que l’hôtel antérieur n’avait sans doute aucun lien avec le
cardinal de Richelieu, Grahal a retrouvé l’acte d’achat de 1633 par ... le Cardinal lui-même.
Il est intéressant en outre de relever que celui-ci l’a acheté à la princesse de Condé, soeur du
dernier duc de Montmorency, qu’il venait de faire décapiter après sa révolte du Languedoc, et
qu’il a considéré la prise de cet hôtel comme un "trophée".
Une analyse dendrochronologique permettant de dater les poutres de la charpente commune
avec la maison voisine est venue confirmer l’âge de ces bâtiments. Vous la trouverez
également en pièce jointe à ce message.
Au total, il s’agit d’un des immeubles les plus anciens de la ville, pour l’aile mi-XVIe, et
des plus prestigieux. L’aile fin XVIIIe est quant à elle caractéristique de l’architecture
du secteur sauvegardé. L’ensemble peut être aisément réhabilité, et il est choquant que
le crépi ciment des années 50, ou encore le changement des fenêtres et des garde-corps
aient pu être considérés comme justifiant de faire disparaître irrémédiablement des
immeubles anciens en secteur sauvegardé, face à un bâtiment ISMH, ouverts au public
jusqu’en 2005 (Banque de France) et très bien conservés depuis (sauf des dégradations
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intérieures volontaires du promoteur). On doit rappeler au demeurant que les
transformations des années 50 puis 70 ont été apportées par l’Etat (Banque de France) et avec
l’autorisation de l’ABF (Architecte des Bâtiments de France). Enfin, si la Banque de France a
conservé à l’époque les murs tout en "modernisant" l’intérieur, il est certainement possible
aujourd’hui de reconstruire totalement l’intérieur, en conservant les murs qui avaient
déjà été à l’époque considérés comme dignes d’intérêt.
Au-delà même du sort d’un immeuble ancien, les conclusions du commissaire-enquêteur nous
paraissent extrêmement critiquables : il n’a retenu aucune des observations, toutes
défavorables (la seule mention favorable au registre étant celle d’une adjointe au maire qui
évoque une revitalisation du centre ville...). Il justifie l’intérêt général du projet par la seule
construction de logements... sans aucune mention du secteur sauvegardé ni la situation en face
d’un bâtiment ISMH depuis 1937 (ancien couvent de St-Thomas construit par Louis XIV à la
demande de Jacques II Stuart pour servir de lieu d’éducation des jeunes filles catholiques
exilées de Grande-Bretagne et d’Irlande). Autrement dit, toute maison du secteur
sauvegardé pourrait être achetée par un promoteur (SOFERIM a déjà contacté les
propriétaires voisins) qui demanderait ensuite une modification à son profit des règles
du secteur sauvegardé et la remplacer par un immeuble neuf plus haut. Ce projet a
d’autant plus choqué à St-Germain que les habitants se heurtent souvent à un refus lorsqu’ils
souhaitent être autorisés à une modification ponctuelle de leur habitation. Ici, un promoteur a
acheté en 2011 une parcelle à un prix correspondant à une constructibilité supplémentaire très
limitée (l’essentiel étant donc la réhabilitation de l’existant) et il serait autorisé à démolir
entièrement les édifices anciens pour construire des immeubles beaucoup plus hauts que les
immeubles mitoyens !
Le projet sera proposé en délibération au conseil municipal le 10 juillet prochain, avant d’être
soumis à l’aval du préfet. La ville ne souhaitant pas une nouvelle mise à l’enquête, les
échanges avec les associations n’ont jusqu’ici pas conduit à la rédaction d’un nouveau texte
par la mairie. Le risque est grand que cet élément de patrimoine qui concerne une page de
l’histoire de France soit définitivement détruit. Il nous paraît donc urgent que vos lecteurs en
soient informés.
SUITE DE LA DECISION :
Pour information, la délibération du Conseil municipal du 10 juillet dernier a validé la
modification du PSMV. Cette modification doit encore être examinée (à une date que j’ignore
encore) par la Commission Nationale des Secteurs Sauvegardés, suite à quoi elle sera
transmise au Préfet pour obtenir son accord et son officialisation. Si le projet est accepté tel
quel, le bâtiment datant du XVIe siècle sera détruit.
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25 JUILLET 2014
Culture et tourisme : La réforme italienne
Italie : une révolution culturelle!
LA RÉFORME DU MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DU TOURISME
I-UNE VRAIE RÉVOLUTION! comme titre toute la presse italienne. Et TOUS EN
ITALIE! avons nous envie de dire, car cette révolution, dont nous aurions eu grand besoin
aussi, est un examen complet de l’ensemble du système de gouvernance de la culture et du
tourisme pour reconstruire et redéfinir des stratégies nouvelles.Et très vite, car les
insuffisances en sont, comme chez nous, bien connues. C’est à partir de l’exercice de
réduction les dépenses publiques, qui souligna de nombreuses sources de gaspillage dans le
fonctionnement de l’administration publique italienne (délais de la décision trop longs ;
doublons de postes entre l’administration centrale et régionale ; bureaucratie ;
conservatismes et pesanteurs …) que Dario Franceschini, ministre de la Culture et du
Tourisme (MiBACT, Ministère des Biens et Activités culturelles et du Tourisme) a décidé de
faire cette réforme. Objectif clair : mieux valoriser le patrimoine artistique et culturel.
« Il est temps, dit avec véhémence Dario Franceschini, de travailler sur le patrimoine,
l’histoire et l’archéologie et sur les investissements à réaliser pour qu’ils deviennent aussi
des outils pour la croissance « . Les musées et les monuments de l’Etat y sont présentés, par
exemple, comme une «mine d’or inexploitée à ce jour ». Ce « Il est temps»renvoie aux années
2007-2013, car la Culture a rejoint le Tourisme en 2006,sous le gouvernement Romano Prodi
II ; on a beaucoup parlé, mais peu de choses ont été réellement accomplies depuis. Le site
national de Pompei sert de thermomètre, en Italie, à l’efficacité d’un ministère (Voir VI,cidessous) et se trouve en danger s’asphyixie.
II- Les cinq priorités de la réforme du ministre pour arriver à ses fins :
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Une pleine collaboration entre la culture et le tourisme La diminution du temps de la décision Une simplification et une plus grande agilité de l’échelon central avec une meilleure organisation de ses échelons régionaux (37 directions sectorielles disparaissent au profit de mutualisations selon les nouvelles politiques) ; Une plus grande autonomie des musées ; De nouvelles les politiques pour la formation et l’innovation…. 33
25 JUILLET 2014
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Développement durable –
Energies renouvelables
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23 JUILLET 2014
La Fondation du Patrimoine cautionne les
promoteurs éoliens
Alors que l’éolien industriel ravage les paysages de la France et dénature son
patrimoine un promoteur éolien Eole-Res justifie en public ses projets de parcs
éoliens en affichant le logo de la Fondation du Patrimoine montrant ainsi qu’il
existe des liens étroits entre ces deux entités. Ces faits sont confirmés par une
convention signée le 20 novembre 2011 entre la Fondation du Patrimoine
Languedoc Roussillon et ce promoteur éolien. Cette convention permet à celuici d’industrialiser une zone naturelle protégée, l’un des plus beaux joyaux
paysager de la France.
D’autres exemples nous ont été communiqués par des adhérents comme ceux
de Vézannes (Yonne), Val-Suzon (Côte d’Or). La FED demande à ses
adhérents de lui signaler tous cas où des communes auraient accepté le
financement de la restauration d’un monument (chapelle, église…)
parallèlement à l'installation d’un complexe éolien industriel.
La Fédération Environnement Durable considère que les actions de la
Fondation du Patrimoine sont une trahison de la cause qui devrait être son seul
objectif. Elle s'interroge sur les liens entre cette fondation et d'autres promoteurs
éoliens.
La Fédération Environnement Durable demande au Gouvernement d’exercer
ses responsabilités de protection du Patrimoine et des paysages de notre
pays. Elle lui demande de ne plus les sous- traiter à des Organisations Non
Gouvernementales dont les buts affichés principaux sont la défiscalisation de
fortunes privées, et qui aboutit à la mainmise des promoteurs éoliens sur les
communes de la France, en échange de compensations.
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