Fiche récapitulative : Bulletin trimestriel d`information économique

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Fiche récapitulative : Bulletin trimestriel d`information économique
Fiche récapitulative : Bulletin trimestriel d’information économique - Whither Oil
Prices?
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D’après les prévisions du rapport, la phase d’offre excédentaire
s’achèvera et un rééquilibrage s’opèrera sur le marché mondial du
pétrole au début de l’année 2020, à des prix d’équilibre compris entre
environ 53 et 60 dollars le baril, c’est-à-dire proches du coût marginal du
dernier producteur (producteurs de schistes bitumineux aux États-Unis ou
autre producteur d’appoint).
Les cours mondiaux du brut ont chuté de plus de moitié depuis
septembre 2014, atteignant un nouveau point bas de 30 dollars le baril
(Brent) en février 2016. Ils sont remontés à 50 dollars en mai 2016, sous
l’effet des variations de l’offre et de la hausse saisonnière de la demande
en été.
Le rapport constate que l’effondrement de 2014 a été précédé d’une
augmentation sensible de l’ampleur et de la fréquence de la volatilité
des prix pétroliers. À son tour, cette volatilité a contribué à l’accumulation
des stocks, que beaucoup d’observateurs, dont, aux États-Unis, l’Energy
Information Administration (EIA), expliquent par la baisse des cours.
Le récent redressement des prix pétroliers a été éphémère parce que les
stocks mondiaux restent bien au-delà de leurs moyennes historiques.
Même dans le cas d’un rétablissement durable, il est peu probable que
les cours renoueraient avec les niveaux à trois chiffres observés de 2011 à
2013, pour deux raisons : le comportement des acteurs du marché a
profondément changé et, dans l’ensemble, la demande en pétrole est
faible et ne devrait pas rebondir prochainement.
Il se peut que l’industrie américaine des schistes bitumineux fasse figure de
producteur marginal, étant donné le grand nombre de puits inactifs et le
court temps de réaction, d’environ quatre à six mois, pour augmenter ou
réduire la production, par rapport aux producteurs conventionnels.
L’Arabie saoudite semble avoir renoncé à son rôle de producteur
d’appoint chargé d’absorber les fluctuations de l’offre et de la demande
mondiales.
La corrélation entre production et prix du pétrole, qui affichait
habituellement une pente positive, est devenue négative : un recul des prix
est contrebalancé par un accroissement de la production. En l’absence
de reprise de la demande, les stocks de pétrole pourront continuer à
croître.
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Les producteurs de pétrole de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique
du Nord) peineront à s’adapter à la nouvelle normalité des cours, lesquels
se situent largement en-deçà des prix nécessaires à l’équilibre
budgétaire. Sur la durée, le seuil de rentabilité est en forte progression car
les pays ont engagé d’importantes dépenses pendant les années
d’expansion, surtout après le Printemps arabe de 2011, quand ils ont
relevé les subventions et les rémunérations dans le secteur public.
La faiblesse persistante des cours continue de peser sur les finances des
exportateurs de pétrole de la région MENA, érodant les balances
commerciales, freinant la croissance et accentuant les tensions sur les
monnaies respectives. D’après les estimations, les soldes budgétaires de
ces pays sont passés d’un excédent de 128 milliards de dollars en 2013 à
un déficit de 264 milliards en 2016.
Le contrat social entre l’État et la population reposait jusqu’alors sur la
manne pétrolière : l’État subventionnait les combustibles et les denrées
alimentaires, assurait la gratuité des soins de santé et de l’éducation,
procurait des aides et offrait des emplois publics, en contrepartie d’une
expression citoyenne et d’une transparence limitées. La forte baisse des
prix pétroliers survenue en 2014 change la donne.
Les cours du pétrole restant faibles, les pays de la région prennent des
mesures audacieuses qui devraient transformer l’ancien contrat social, du
moins en partie : prélèvements fiscaux, réduction de l’emploi et des
rémunérations dans le secteur public, arrêt des subventions sur les
combustibles, l’électricité, le gaz et l’eau, par exemple.

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