Concours de management 2013 - 2014

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Concours de management 2013 - 2014
Delpeyrat défie Labeyrie
Déjà rivaux dans le foie gras, les deux ténors du Sud-Ouest s’affronteront à Noël sur le marché du
saumon fumé. Face à la force opérationnelle de Labeyrie, Delpeyrat doit structurer ses achats et son outil
industriel. Un défi de taille.
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Séparation des filets, retraits des nageoires et des arêtes, salage à sec pendant près de cinq heures…
La France, premier marché d’Europe
Chiffre d’affaires 541 millions d’euros pour l’industrie française en 2012.
Production 31 356 tonnes de saumon fumé transformées (+ 1,3 % par rapport à 2011).
Provenance de la matière première Norvège (69 %), Écosse (20 %), Irlande (6 %), autres origines
(5 %).
Source : STF
Une vingtaine de tonnes de saumons frais de Norvège et d’Écosse sont transformées chaque jour
dans la petite Saumonerie Saint Ferréol, à Brioude (Haute-Loire). C’est sur ce site auvergnat un peu perdu,
racheté en septembre 2012, que Delpeyrat, le spécialiste du foie gras et du jambon de Bayonne, a préparé
son entrée sur le marché du saumon fumé pendant près d’un an. « Nous ne connaissions pas ce métier. Nous
avons tout appris de A à Z, avec l’Agropole d’Agen pour calculer les rendements et les coûts de revient »,
reconnaît Frédéric Oriol, le directeur général de cette filiale du groupe coopératif Maïsadour.
L’usine a servi d’unité pilote pour le groupe, avant un brusque coup d’accélérateur en août. Profitant
des difficultés des fabricants du secteur, Delpeyrat a racheté, coup sur coup, quatre unités de production :
deux de Norway Seafoods à Castets (Landes) et Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) et deux de Ledun
Pêcheurs d’Islande (LPI) à Cany-Barville (Seine-Maritime), dont l’une spécialisée dans le saumon. Soit une
hausse du chiffre d’affaires de 130 millions d’euros. De quoi inquiéter le numéro un du saumon fumé en
France, Labeyrie Fine Foods, filiale du groupe coopératif basque Lur Berri.
SANS INJECTIONS DE SAUMURE
Delpeyrat vise 10 % du marché français du saumon fumé d’ici à trois ans. Labeyrie, avec ses marques
Labeyrie et Delpierre, en possède près de 30 % face à un océan de marques de distributeurs (MDD).
« L’arrivée de Delpeyrat sur le marché du saumon fumé démontre la justesse de nos choix commerciaux
depuis près de dix ans, fanfaronne Philippe Dartenucq, le directeur général de Delpierre. C’est une belle
récompense qu’une marque veuille nous imiter ! » Derrière cette décontraction de façade, Labeyrie Fine
Foods ne rigole pas vraiment : le groupe réalise 43 % de son chiffre d’affaires (760 millions d’euros) dans
l’activité poissons fumés. Et le risque que Delpeyrat lui prenne des positions est grand. D’autant que le
nouvel entrant n’hésite pas à occuper l’espace médiatique. Dominique Duprat, le directeur adjoint du groupe
chargé du marketing, promet « un saumon fumé de qualité supérieure, salé uniquement à sec », proscrivant
les injections de saumure, pratiquées par beaucoup de concurrents… dont Labeyrie. « Nous combinons le
salage à sec et des injections de saumure à basse pression pour un meilleur salage à cœur », répond Jacques
Trottier, le directeur général de Labeyrie, qui reconnaît « un certain agacement » devant les déclarations de
Delpeyrat.
Mais derrière la guerre des mots, la bataille se gagnera avant tout sur le terrain industriel et
commercial. « Le défi des fabricants de saumon fumé est de réussir à amener de la différenciation dans
l’offre, banalisée par les MDD, tout en gardant une structure de coûts faible. Conjuguer ce paradoxe leur
permettra de s’en sortir », estime Philippe Jaegy, le vice-président du cabinet Solving-Efeso, spécialiste de
l’agroalimentaire. L’intégration que doit réaliser Delpeyrat risque d’être longue. « Pour l’instant, nous
travaillons sur les sites de LPI à harmoniser les systèmes d’information en matière de gestion de la
production, de flux logistiques et à assurer la maintenance des lignes de production », détaille Frédéric Oriol,
qui assure que l’outil industriel de LPI est « compétitif car ils produisaient à 90 % pour les MDD ».
DES PROMESSES D’INVESTISSEMENTS
Un second chantier démarrera avant la fin de l’année sur les deux sites de Norway Seafoods, dont
l’outil de production est, semble-t-il, moins moderne. Delpeyrat promet d’investir 10 millions d’euros en
trois ans pour remettre à niveau les quatre usines acquises. Dans ce contexte, Labeyrie affiche une longueur
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d’avance : un savoir-faire dans le saumon, maîtrisé depuis 1963 et un outil de production ultramoderne. Son
usine gigantesque de Saint-Geours-de Maremne (Landes) bénéficie des plus récentes technologies. Dernière
en date : le tranchage chronologique. « Les filets de saumon sont scannés en 3 D par laser, pour modéliser
leur morphologie et ajuster la coupe en fonction du poids et de l’épaisseur des angles, de manière à avoir un
produit des plus homogènes », se félicite Laurent Lasquibar, le directeur industriel des produits de la mer
chez Labeyrie. Le tout à la vitesse record de 200 tranches par minute. Le groupe met aussi en place un
système de distribution automatique d’intercalaires entre les tranches et vient d’achever l’automatisation
des fins de ligne, soit 5 millions d’euros investis en 2013. Pourtant, la filiale de Lur Berri rechigne toujours à
déployer de véritables synergies industrielles entre Labeyrie et Delpierre, réunies depuis 2004. Des produits
sous MDD sont ainsi fabriqués indifféremment chez Labeyrie ou dans les trois usines de Delpierre à Fécamp
(Seine-Maritime), Jonzac (Charente-Maritime) et Wisches (Bas-Rhin). « Le groupe a mis en commun
certaines fonctions support, comme les structures administrative, juridique, de gestion, ainsi que les achats
», rappelle Xavier Govare, le président du directoire de Labeyrie Fine Foods. La course au prix bas pourrait
l’inciter à rechercher d’autres synergies. Mais la performance de l’outil industriel ne fait pas tout. Le savoirfaire en matière d’achats sera aussi crucial pour Delpeyrat. Les cours du saumon ont bondi de 70 % avant
l’été, entraînant une cascade de fermetures d’usines ou de cessation de paiement chez Marine Harvest,
Ledun Pêcheurs d’Islande ou Marcel Baey. « La façon dont les fabricants gèrent leurs achats est primordiale.
Leur capacité à utiliser les marchés à terme sera un élément déterminant », assure Bruno Ben Saïd, le
responsable du pôle agroalimentaire du cabinet Offre et demande agricole (ODA).
Dans ce domaine encore, Labeyrie devrait donner du fil à retordre à son concurrent. Le groupe est le
numéro deux européen en termes d’achats de saumons, derrière le polonais Morpol, repris en début d’année
par Marine Harvest. Il achète 27 000 tonnes de saumon, qui approvisionnent les quatre usines françaises du
groupe et le site écossais de Farne, à Duns. Son service des achats, composé de sept personnes pour le
saumon, peut imposer plus facilement à ses fournisseurs norvégiens, écossais, irlandais ou islandais ses prix
et son cahier des charges (traçabilité, absence de listeria, alimentation sans OGM…). « Chaque semestre, nous
notons nos fournisseurs selon des paramètres sanitaires, de poids et de taille des poissons, ce qui peut
conduire à leur déréférencement », affirme Céline Porterie, la directrice des achats de saumon. Delpeyrat,
fort de 15 000 tonnes de poissons à acheter, se structure. « Nous sommes en discussion pour imposer nos
critères de qualité, jusqu’à l’alimentation des poissons », souligne Frédéric Oriol, qui a invité des
fournisseurs norvégiens au siège de Delpeyrat, dans les Landes. Le groupe compte s’appuyer sur les
structures d’achats de LPI. Il a nommé Alain Lepreu, l’ancien directeur général, à la tête de sa nouvelle
division de produits de la mer.
Malgré l’absence de dispositif industriel et d’achats structuré, Delpeyrat dispose de solides atouts
pour gagner son pari : une marque reconnue pour ses produits de qualité, en plein essor et attendue par des
distributeurs qui aimeraient bien casser le leadership de Labeyrie. « Delpeyrat pourra s’appuyer sur ses
forces commerciales, administratives et logistiques pour abaisser ses coûts », souligne Philippe Jaegy. Mais le
défi est de taille : il s’agit de la plus grosse opération de croissance externe et de diversification de l’histoire
de la marque. Et son capitaine, Thierry Blandinières, parti début octobre pour le groupe coopératif In Vivo,
ne sera plus là pour diriger le navire. Ce sera le baptême du feu de la nouvelle direction.
Delpeyrat attaque avec 14 000 tonnes de saumon fumé
Pour se lancer sur le marché du saumon fumé, Delpeyrat s’est emparé de la Saumonerie Saint
Ferréol, à Brioude (Haute-Loire), en septembre 2012, qui lui a servi d’usine pilote pendant un an. Profitant
des difficultés de ses concurrents, la filiale de Maïsadour a ensuite racheté quatre usines en août dans les
produits de la mer, dont trois en saumon : Castets (Landes), Boulogne-sur-Mer (Pas de Calais) et CanyBarville (Seine-Maritime).
Forces :
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Une marque connue dans le foie gras et le jambon, et légitime sur le saumon fumé ;
Un an de préparation pour développer son offre et ses process dans le saumon fumé.
Faiblesses :
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Quatre grosses usines rachetées d’un coup, à intégrer et à moderniser ;
Le départ du patron du groupe juste après ces rachats.
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Labeyrie
Forces
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Un savoir-faire maîtrisé ;
un outil industriel performant avec des équipements de pointe ;
Sa puissance d’achat lui permet d’imposer ses critères de qualité et ses prix.
Faiblesse
Une position hégémonique en France dans les produits à marque menacée par l’arrivée d’un concurrent.
UNE CONCURRENCE ENCORE ÉCLATÉE
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MORPOL : Premier acheteur européen
 Chiffre d’affaires 500 millions d’euros (estimation) ;
 Une usine Cuisery (Saône-et-Loire) ;
 Numéro un européen, le polonais a déboursé 5 millions d’euros en 2012 pour avoir son usine
de saumon fumé en France. Mais début 2013, il a été racheté par le norvégien Marine
Harvest, qui annonçait quelques semaines plus tard la fermeture de deux de ses trois usines
françaises.
MERALLIANCE : Leader des MDD
 Chiffre d’affaires 155 millions d’euros (2012) ;
 Trois usines Quimper (Finistère), Pologne et Écosse ;
 Avec 12 000 tonnes de poissons achetées par an, dont 98 % pour les marques de
distributeurs (MDD), il détient 40 % du marché en grandes surfaces ;
 Premier à lancer un Label rouge dans le saumon fumé, il veut développer une offre en
saumon élevé en France et réfléchit à une levée de fonds.
Guyader : La PME bretonne
 Chiffre d’affaires 73 millions d’euros (2012) ;
 Deux usines Nantes (Loire-Atlantique) et Châteauneuf-du-Faou (Finistère) ;
 Cette PME s’est lancée dans le saumon fumé en 2007, en rachetant Wilmar puis Bretagne
Saumon en 2012.
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 Fabriquant 75 % de ses 1 500 tonnes de poissons fumés pour des MDD, elle entend
développer sa marque propre Guyader.
Moulin de la marche : Le saumon d’Intermarché
 Chiffre d’affaires 50 millions d’euros (estimation) ;
 Une usine Châteaulin (Finistère) ;
 Propriété du groupement des Mousquetaires, Moulin de la marche fabrique chaque année
2 700 tonnes de saumon fumé pour les marques de distributeur du groupe, dont Capitaine
Cook pour Intermarché. L’usine de 6 600 m2 devrait s’étendre d’ici à un an à 8 600 m2.
Usine Nouvelle du 31 octobre 2013
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Delpeyrat reprend Ledun Pêcheurs d’Islande
Le groupe spécialisé dans les produits du sud-ouest poursuit son développement dans les produits
de la mer et s’empare de Ledun Pêcheurs d’Islande (LPI), en redressement judiciaire. C’est finalement
Delpeyrat qui l’emporte face à Labeyrie. Les deux groupes leaders du foie gras en France s’étaient portés
candidats à la reprise de Ledun Pêcheurs d’Islande (LPI), spécialisé dans le saumon fumé et les crustacés, en
redressement judiciaire depuis le 21 juin. Le tribunal de commerce du Havre (Seine-Maritime) a préféré
opter pour le groupe dirigé par Thierry Blandinières qui proposait une autre offre de reprise globale, selon
un communiqué du 30 août.
Delpeyrat, filiale du groupe coopératif Maïsadour, s’est lancé dans le saumon fumé début 2013, après
avoir racheté la Saumonerie Saint-Ferréol à Brioude (Haute-Loire), via sa filiale Comtesse du Barry, en
septembre 2012. Son président, Thierry Blandinières, n’avait pas caché depuis, ses ambitions de se
développer encore dans ce secteur et acquérir de nouvelles installations.
Au début du mois, Delpeyrat a fait l’acquisition de deux sites industriels de Norway Seafoods,
spécialistes de la transformation des poissons roses et blancs, Viviers de France et Viviers Marins,
respectivement à Castets (Landes), où est situé le siège de Norway Seafood en France, et Boulogne-sur-Mer
(Pas-de-Calais). Les deux sites transforment près de 8 000 tonnes de saumons, 3 000 tonnes de truites
d’Aquitaine et environ 3 000 tonnes de poissons blancs par an.
LPI, dont le siège est à Cany-Barville (Seine-Maritime), réalise un chiffre d'affaires de 52 millions
d’euros. Son entrée dans le giron de Delpeyrat permet la sauvegarde des 234 emplois et la relance des deux
activités, saumon et crevettes, selon Delpeyrat
L'Usine Nouvelle du 30 août 2013
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Delpeyrat livre une unité de foie gras haut de gamme
Le nouvel atelier de fabrication de foie gras de Saint-Pierre-du-Mont (Landes) fonctionne depuis un
mois environ. Il est le fruit d’un investissement de quelque 10 millions d’euros et de la volonté de Delpeyrat
d’offrir un foie gras le moins cuit possible, avec une garantie de longévité. « Sur un marché en stagnation,
nous devions prendre l’initiative en montant en gamme », explique Thierry Blandinières. Le président de
Delpeyrat est, depuis le 1er octobre, le directeur général d’In Vivo, la plus grande coopérative agricole de
France, qui regroupe, surtout pour l’exportation, quelque 250 coopératives françaises. C’est Frédéric Oriol,
son directeur industriel depuis dix ans, qui est devenu le directeur général de Delpeyrat.
À la fin décembre, Thierry Blandinières laissera définitivement une entreprise dont il a repris les
rênes en 2003, alors qu’elle était bien mal en point. Avec ses équipes, il a su faire évoluer le produit de base,
jusque-là vendu en conserves, imposant dans les rayons des supermarchés une marque de qualité symbole
de la gastronomie du Sud-Ouest.
600 M€ DE CHIFFRE D’AFFAIRES
Avec l’appui sans faille de Maïsadour, la maison mère, il a mené une politique active de croissance
externe, dans le jambon d’abord (Montagne Noire, Chevalier…), les plats cuisinés (Le Magicien Vert, devenu
Delpeyrat Traiteur) et les foies gras, avec l’absorption, en 2010, de La Comtesse du Barry et de son réseau de
boutiques de luxe.
Plus récemment, c’est sur le marché du poisson que cette entreprise, née à Sarlat avec la truffe, a pris
des positions fortes en France.
En 2012, Delpeyrat a racheté la saumonerie Saint-Ferréol de Brioude (Haute-Loire) et, plus
récemment, Les Pêcheurs d’Islande, en Seine-Maritime (52 millions d’euros de chiffres d’affaires, 234
salariés), spécialisée dans le saumon et les crevettes.
Enfin, Delpeyrat signera dans les prochains jours le rachat effectif de Viviers de France, filiale
française de Norway Seefoods, qui traite près de 15 000 tonnes de saumons, truites et poissons blancs par
an, et qui dispose d’une usine à Castets.
Au 30 juin 2013, Delpeyrat réalisait 450 millions d’euros de chiffre d’affaires pour une rentabilité
nette proche de 2 %. Avec les rachats récents, Thierry Blandinières laissera, fin décembre, une entreprise de
600 millions d’euros de chiffre d’affaires, dont 25 % à l’export.
Sud Ouest du 24 octobre 2013
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Labeyrie se lance dans les plats préparés frais
Le spécialiste du saumon fumé et du foie gras accélère sa diversification. Il se prévaut d’une
croissance à deux chiffres sur la période des fêtes.
En pleine phase de diversification, Labeyrie s’est lancé dans la production de plats préparés frais.
Huit plats commercialisés par Monoprix depuis novembre devraient être proposés par d’autres enseignes
d’ici à la mi-juin.
Labeyrie semble avoir déjoué toutes les chausse-trapes du secteur de l’alimentation en 2013. La
société landaise, contrôlée à 100 % par la coopérative Lur Berri, devrait réaliser un chiffre d’affaires de 800
millions d’euros en hausse de 6,7 % sur l’exercice 2013-2014 qui clôture le 30 juin, prévoit son directeur
général Jacques Trottier.
Labeyrie a vu ses ventes de saumon fumé sur les deux semaines de fin d’année faire des bonds à deux
chiffres : + 13,7 % pendant la semaine de Noël, + 30,7 % pendant la semaine du 31 décembre. Malgré le
reportage très critique de l’émission « Envoyé spécial », sur l’élevage de saumon en Norvège, diffusé par
France 2 en novembre 1.
L’arrivée de Delpeyrat sur le marché du saumon fumé en février dernier n’a « rien changé », affirme
Jacques Trottier. Les ventes de saumon fumé de Labeyrie, qui avaient progressé pendant quatre ans se sont
cependant stabilisées en 2013. Avec 25 % du marché, l’entreprise est en tête des marques, mais loin derrière
les MDD (51 % du marché). À 39 euros du kilo, la marque est 20 % plus chère que Delpierre, Kristsen ou
Delpeyrat.
« Le chiffre d’affaires du foie gras a atteint un niveau historique », selon le directeur général. Malgré
la contre-publicité exercée par le lobby anti-gavage toujours très actif. L’entreprise landaise contrôle 25 %
du marché des fêtes de fin d’année, derrière les marques de distributeur (26,6 %). Les MDD reculent sur ce
créneau pour la cinquième année consécutive. Le marché du caviar a très fortement augmenté en décembre
(+ 36 % à 6 tonnes) par rapport au mois de décembre 2012. Labeyrie, qui propose du caviar d’Uruguay, de
Bulgarie et d’Aquitaine, revendique 35 % des ventes.
Les scores enregistrés par Labeyrie pendant les fêtes ont été soutenus par un triplement de
l’investissement media sur cette période.
En pleine phase de diversification, de l’entrée au dessert, Labeyrie ouvre une nouvelle porte sur le
marché de l’alimentation et se lance dans la production de plats préparés frais. L’entreprise devra compter
avec la concurrence d’acteurs importants tels que Fleury Michon et Marie racheté par le volailler LDC, même
si elle souhaite s’en démarquer en pratiquant des prix résolument supérieurs (6 euros contre 4 euros) pour
des spécialités qu’elle veut « haut de gamme ». Le marché des plats cuisinés frais en grandes et moyennes
surfaces pèse 600 millions d’euros. « Notre ambition est d’en couvrir 10 à 15 % », explique Jacques Trottier
le directeur général de Labeyrie.
Commercialisés par Monoprix depuis novembre, les huit plats cuisinés de Labeyrie devraient être
proposés par d’autres enseignes d’ici à la mi-juin. Risotto aux Saint-Jacques, Bœuf mijoté au vin rouge, Dos
de cabillaud aux poivrons, le Parmentier de canard et son écrasée de pommes de terre etc... La viande est
d’origine française, précise le groupe. « Des préparations quotidiennes avec des légumes frais ». Les produits
sont élaborés par Festin de Sologne, une PME de Lamotte-Beuvron (Loiret) dont c’est la spécialité. Celle-ci
réalise un chiffre d’affaires de 30 millions d’euros. Elle fournit des compagnies aériennes, gère quelques
boutiques où elle commercialise une partie de sa production et fabrique aussi pour des marques de
distributeurs.
Les Echos du 31 janvier 2014
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Pour visionner ce reportage, http://www.youtube.com/watch?v=GQM7n3La1Nk&hd=1
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Delpeyrat veut réveiller le marché du foie gras
Pour la première fois depuis 2000, les ventes ont reculé.
Delpeyrat veut créer un réflexe foie gras en dehors des fêtes.
« C'est une mauvaise nouvelle pour toutes les entreprises du secteur. La crise a rattrapé le marché du
foie gras », a indiqué vendredi à Paris Dominique Duprat, directeur général adjoint de Delpeyrat, le groupe
du Sud-Ouest contrôlé par la coopérative Maïsadour.
Pour la première fois depuis 2000, les ventes de foie gras ont reculé de 1 %. « Autre mauvaise
nouvelle, la saison s'est faite sur dix jours entre le 23 et le 31 décembre. » Les consommateurs ont attendu
l'ultime limite pour faire leurs achats et ainsi profiter des promotions de dernière heure, de 30 à 50 % dans
certains cas. « Certains panels ont estimé la valorisation du marché à 3,4 % au dernier trimestre. C'est une
hausse en trompe-l’œil qui ne prend pas en compte les ristournes », explique Dominique Duprat. Delpeyrat a
préservé sa part de marché de 12 %, derrière Labeyrie (18,9 %) et les marques de distributeur (34,7 %) en
très fort recul sur quatre ans.
En réaction à cette nouvelle donne, Delpeyrat a décidé de multiplier les innovations à prix très
accessibles pour « réveiller » le marché du foie gras. « Quand un marché ralentit, les enseignes de la
distribution sont très ouvertes aux idées nouvelles ». L'idée est de créer un réflexe foie gras dans toutes les
circonstances donnant lieu à célébration, de l'anniversaire à la Saint-Valentin, en passant par l'apéritif avec
des amis. Au printemps, le groupe lancera dans cet esprit de petites boites de 70 grammes de foie gras
achetables à l'unité à 5,95 euros. Mais aussi, les deux tranches de 40 grammes de mi-cuit à 9,95 euros, ainsi
que, pour une clientèle jeune, les boîtes cylindriques, baptisées « Envie », à la fleur de sel de Guérande et
poivre doux pour des apéritifs sophistiqués à 9,95 euros.
DIVERSIFICATION
Delpeyrat, qui s'est lancé dans le saumon fumé il y a neuf mois, se prévaut d'avoir conquis 5 % du
marché. Et prépare, dans ce domaine comme dans celui du jambon sec, toute une gamme de nouveautés. Le
groupe va en outre élargir ses fabrications à toutes sortes d'ingrédients pour « salades gourmandes »,
magrets, gésiers, jambon en allumettes, saumon fumé, crevettes décortiquées et morceaux de poulet.
Delpeyrat a accru son chiffre d'affaires au premier semestre clos le 31 décembre de 13 %, à 325 millions
d'euros, et prévoit une hausse de 27 %, à 550 millions d'euros, sur le prochain grâce à la consolidation dans
les comptes du saumon Delmas et des crevettes Ledun.
Les Echos du 17 Février 2014
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Delpeyrat prend ses quartiers au rayon de la 4ème gamme
Forte de ses récentes acquisitions, la marque de Maisadour arrive avec toute une gamme
d’ingrédients culinaires pour réaliser soi-même des salades composées.
Proposer des ingrédients culinaires, l'idée est déjà connue. Fleury Michon et Herta le font déjà… au
rayon charcuterie. Un excellent moyen, au passage, de commercialiser des produits moins nobles. Ce
segment connait en plus une bonne dynamique, c’est peut être ce qui a donné envie à Delpeyrat de se lancer
à son tour...
La marque présente en effet une gamme de six produits pour réaliser chez soi des salades
gourmandes. Au vu de son discours, elle a donc milité pour s’implanter au rayon de la quatrième gamme,
c’est-à-dire juste à côté des salades en sachet.
« Pour diversifier aujourd'hui notre offre et arriver sur de nouveaux territoires, nous nous appuyons
sur nos récentes acquisitions » explique Dominique Duprat, directeur général adjoint de Delpeyrat qui est
passé, entre autre, au sein de Florette (groupe Agrial), le grand leader de la quatrième gamme.
Delpeyrat a en effet créé cet été une nouvelle business unit autour des produits de la mer, c’est
pourquoi elle peut aujourd’hui proposer dans des crevettes décortiquées et morceaux de saumon fumés. Le
poulet mariné vient de Saint-Sever, autre marque dans le giron de Maisadour. Enfin, les références de
magrets de canard sont déjà proposés par la marque au rayon des élaborés de volailles et enregistre une
forte croissance, la double implantation sera donc une opportunité supplémentaire pour cette référence. Les
produits, vendus à 2,95 euros, seront en test chez Carrefour à compter du 1er avril 2014.
LSA Conso du 14 février 2014
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Mise en situation
Alors qu’elle a entrepris depuis un an une stratégie de diversification avec le développement de
l’activité saumon, la société Delpeyrat, qui produit et commercialise du foie gras, jambon de Bayonne et
autres produits « traiteur », fait face à la première chute de ses ventes depuis 2003.
En tant que dirigeants de Delpeyrat, il vous est demandé de planifier une stratégie permettant de
résoudre ce problème de management. Vous devrez l’annoncer dans le cadre d’une conférence de presse, à
l’attention des différentes parties prenantes de l’organisation, et répondre aux questions des journalistes.
Votre présentation devra être argumentée et éclairée par les décisions stratégiques et opérationnelles
concrètes que vous envisagez. Vous pourrez pour cela vous appuyer sur des éléments de diagnostic
stratégique.
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