L`entreprise c`est nous

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L`entreprise c`est nous
 Syndicat CGT Air France
Le Dôme ‐ Bât.5 ‐ 1er étage ‐ CP 10909 ‐ 95731 Roissy CDG Cedex Tél. : 01 41 56 04 08 / 01 41 56 04 11 Fax : 01 41 56 04 19 http://www.cgtairfrance.com ‐ Courriel : [email protected] N° 06 ‐ Roissy ‐ Février 2012 L’entreprise c’est nous ! Alors que les salariés d’Air France, massivement mobilisés, défendent leur droit de grève et cinquante ans d’acquis sociaux, Monsieur Jean Claude Cros ex‐président du comité central d’entreprise voudrait réviser notre héritage social avec les syndicats représentatifs qu’Air France contourne allègrement. La CGT n’a pas encore saisi le rôle exacte de Monsieur CROS, peu nous importe d’ailleurs de comprendre s’il a hérité d’une promotion ou d’une mise au placard, pour nous c’est bien la voix et l’esprit de la nouvelle politique antisociale d’Air France. L’objet du nouveau plan d’entreprise serait en résumé : dénonciation des accords et des acquis sociaux pour augmenter la productivité, la rentabilité et imposer un modèle low‐cost pour les salariés qui produisent les richesses de l’entreprise. Cherchez l’erreur ! Les références de la Direction sont légions : Lufthansa, British Airways, Ryan Air, Easy Jet… Tout d’abord nous notons que l’Allemagne est encore à la mode, ce doit être une coïncidence ! Ensuite nous passerons brièvement sur le modèle social de British Airways qui a sous traité toute l’escale de CDG et qui sort d’une bagarre massive avec les syndicats. Le président Directeur Général y a d’ailleurs laissé sa tête... Enfin nous n’accepterons pas d’être comparés aux compagnies low cost ou plus grave encore de devenir des salariés low cost puisque nous savons que ce modèle n’est pas compatible avec les exigences de sécurité préventive et de tolérance zéro qui caractérisent notre secteur d’activité. Nous composons une chaine de sécurité qui ne permet aucun écart et surtout en matière de facteurs humains. Les conditions de travail d’un bagagiste impacte la sécurité d’un équipage et des passagers et la pénibilité de nos métiers justifie nos acquis sociaux. Aux dires de Monsieur CROS, la prochaine décennie n’aurait pas vocation à être synonyme de progrès social. En tant qu’acteurs responsables, nous devrions accepter des objectifs et une dette créés par un système libéral à la botte des financiers. On imagine un tel argumentaire devant notre banquier pour qu’il nous débloque un crédit, c’est aussi ça le cynisme de la fatalité et de l’austérité ! Pour ce qui relève de la manipulation et des dangereuses rumeurs, la direction nous prouve une nouvelle fois qu’elle n’a pas de leçons à donner ! Ce courrier de l’ex‐DGRH relève de la provocation, de la désinformation et de la déclaration de guerre. Qu’un si brillant homme en vienne à commenter des SMS échangés entre salariés, nous trouvons cela pathétique. Mais au fait, comment les a‐t‐il reçus ? Pour la CGT – Ugict, l’heure est à la mobilisation pour défendre nos droits fondamentaux et nos acquis obtenus par les luttes. Du manutentionnaire à l’agent de maîtrise en passant par le cadre, chacun et chacune a participé à lutter et à construire ces accords d’entreprise. Nous sommes liés au quotidien par ces accords et il est de notre responsabilité à toutes et tous, encore une fois de nous organiser collectivement pour les préserver et pour les améliorer. Car c’est bien dans la résistance que le droit des salariés se gagne ! La réalité face aux rumeurs
06/02/2012
Dès décembre 2010, en qualité de Président du Comité Central d'Entreprise, j'émettais des doutes sur la
solidité de la reprise constatée les mois précédents. Dès juin 2011, en CCE, je disais à vos élus combien et
pourquoi j'étais inquiet pour Air France. Bref, loin de toute langue de bois, j'alertais sur la réalité et la gravité de
la situation.
Depuis cette date, Air France a vécu une quatrième année consécutive de perte, alors que Lufthansa, British
Airways, Ryanair, Easyjet, alignent les bénéfices. Malev et Spanair viennent de cesser leur exploitation, Aigle
Azur vient de voir entrer dans son capital comme actionnaire principal des investiseurs chinois, Air Berlin des
investisseurs qataris.
L'urgence est là. Nous devons rapidement rétablir la rentabilité d’Air France si nous ne voulons pas connaître
le même type de restructuration violente que celle vécue par Alitalia en 2008/2009.
C’est l’objet du nouveau plan d’entreprise dont la première phase a été présentée le 12 janvier dernier par le
Président Alexandre de Juniac en CCE. La deuxième phase sera présentée en juin également devant le CCE.
D’ici là, nous avons décidé d’engager la procédure de dénonciation de nombreux accords. Pourquoi ?
Si nous faisons des pertes là où nos principaux concurrents font des bénéfices, c’est parce que nos coûts de
production sont trop élevés et non parce que nos recettes ne seraient pas assez fortes. Ecoutons ce que
disent à ce sujet nos clients. Baisser rapidement, par la voie de la négociation, nos coûts de production est
impératif pour que des lignes non rentables redeviennent rentables et pour pouvoir conserver l’activité et les
emplois associés.
Alors oui, cela nécessite que nous révisions l’héritage social de nos cinquante dernières années, sédimenté au
travers de dizaines d’accords au sein desquels seuls les spécialistes peuvent se retrouver. Réviser ces
cinquante dernières années non par caprice, non pour faire perdre de l’argent aux salariés, mais pour
reconstruire des règles sociales et une organisation du travail plus productives, plus efficaces
économiquement.
Reconstruire non pas pour nier notre histoire sociale, mais pour préparer la prochaine décennie.
La dénonciation des accords est une étape sur le chemin d’une reconstruction rapide, non une fin en soi.
Nous présenterons les objectifs et le plan de travail qui mèneront à la phase 2 du plan de redressement en
juin, dès le vendredi 10 février prochain au Comité Central d’Entreprise ; il est normal qu’il en ait la primeur.
L’après-midi, le Président s’adressera à l’ensemble des salariés par voie de webconf, pour les informer de ce
qui aura été présenté en CCE.
Et pourtant, des spécialistes anonymes de la désinformation répandent déjà de dangereuses rumeurs sans
fondement, avec comme seul but de semer la peur et le désordre. Et la rumeur d’enfler dans les terminaux et
les ateliers et les sms de circuler : « les dimanches ne seront plus payés comme des dimanche, horaires de
nuit, pareil ! » ; « ils s’en prennent à notre porte-monnaie, inclus la PUA, la PFA, IKV, etc …»
Est-ce vrai ? Non !
C’est de la pure manipulation. Qui sert-elle ? Certainement pas Air France et ses salariés.
Alors, où en sommes-nous ? Quelle est la réalité ?
Nous recherchons un accord sur d’autres bases, à travers un dialogue social approfondi. Nous souhaitons aller
vite pour ne pas aggraver nos pertes et les risques sur l’emploi. Aller vite dans les négociations avec les
syndicats représentatifs qui sont acteurs incontournables de cette démarche.
Dès cet été, nous avons l’ambition d’aboutir, par la négociation, à une première étape de la reconstruction du
cadre conventionnel.
Ces efforts de productivité sont à notre portée, si dans un esprit de responsabilité et de transparence, la
volonté de réforme prévaut. Ils sont possibles sans remise en cause des éléments fondamentaux de notre
contrat de travail.
Ne perdons pas de temps.
Jean-Claude Cros,
Directeur général Ressources Humaines et Politique Sociale

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