UTPT fiches logt 3

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UTPT fiches logt 3
Fiche 3
Qui est en difficulté de logement aujourd’hui ?
La crise du logement perdure et s’élargit. Mais elle est souvent "invisible" car ses
manifestations se renouvellent et elles ne sont pas toujours spectaculaires : elle touche
ceux qui n’ont pas de domicile personnel, ceux qui sont à la recherche d’un logement,
comme ceux qui ne peuvent faire face à leurs dépenses de logement.
Tous ceux qui n’ont pas de domicile personnel
La situation des sans domicile est la représentation la plus
emblématique et la plus dramatique de la crise du logement.
On estime qu’environ 130 000 personnes sont concernées.
Mais si on y ajoute les personnes en habitations de fortune,
en chambres d’hôtel, en hébergements contraints chez des
tiers, il y a au total près de 700 000 ménages privés de domicile
personnel. Chiffre sous estimé qui ne prend pas en compte
les personnes vivant en squat, dans des locaux non prévus
pour l’habitation, en camping, ou utilisant leur véhicule comme
domicile.
Ces différentes solutions de « non-logement » jouent un rôle de
soupape de la crise du logement et masquent un déficit qui peut
être estimé à 900 000 logements au niveau national.
Ceux qui cherchent à se loger ou à changer de logement
sont pénalisés par la rigueur du marché immobilier
Chaque année entre 2,5 et 3 millions de ménages sont
confrontés au marché pour accéder à un logement. Le secteur
privé représente plus de 80% du stock de logements existants
et accueille plus de 80% des ménages qui accèdent à un
logement. Moins de 500 000 sont logés dans le parc HLM,
environ 700 000 en accession à la propriété, 1,5 à 2 millions
dans le parc locatif privé.
Dans un contexte où l’accès à la propriété dépend fortement du
niveau de revenu (cf. fiche 12) et où l’accès au parc HLM est
limité par la faiblesse de l’offre disponible, c’est le parc privé
qui joue un rôle majeur pour accueillir les ménages mobiles
mais dans des conditions qui sont loin d’être satisfaisantes :
niveau élevé des loyers (doublement en dix ans des loyers de
relocation, conditions d’habitat parfois mauvaises (90% des
ménages en situation de précarité énergétique résident dans
le parc privé). Une partie des locataires du parc privé devient
ainsi très rapidement demandeur de logement social (un tiers
des demandeurs dans l’Isère sont des locataires du parc privé).
Dans ces conditions, le parc HLM tend à se paupériser et de
très nombreux locataires n’ont pas d’autre horizon résidentiel
(pour indice : l’augmentation des locataires âgés dans le parc
social).
Ceux qui ont du mal à faire face au (sur)enchérissement du
logement
Etre logé ne met pas nécessairement à l’abri des difficultés,
surtout quand on est locataire. Une rupture (séparation
conjugale, perte d’emploi, maladie) entraîne souvent une grande
fragilité et rend problématique le maintien dans le logement.
Une autre source de fragilité tient au fait, et ce phénomène est
récent, que les revenus des ménages modestes augmentent
nettement moins rapidement que le coût du logement. Il
n’est donc pas étonnant de constater, avec le Credoc, que
49% de la population considèrent les dépenses de logement
comme constituant une lourde charge, contre 34% en 1980.
L’impression d’être mis en difficulté à cause du logement s’est
particulièrement accentuée pour les personnes modestes (+17
points entre 1980 et 2010) et les classes moyennes inférieures
(+7 points).
Cette impression repose sur des données objectives puisque
ce sont effectivement les ménages modestes qui ont supporté
la plus forte augmentation des dépenses contraintes entre 1979
et 2005 (voir les données chiffrées ci-jointes).
Pour contrer la progression incontrôlée du coût du logement qui réduit le pouvoir d’achat
des plus modestes, provoque impayés et expulsions et pour que ceux qui n’ont pas
de logement personnel puissent accéder à un vrai logement, on doit construire davantage
de logements et des logements adaptés aux besoins et capacités de tous.
Fiche 3
Quelques chiffres
1 - Les personnes privées de domicile personnel
dont sans domicile
dont personnes en résidences sociales (hors FJT et FTM)
dont résidence principale en chambre d’hôtel
dont habitation de fortune
dont hébergement contraint chez des tiers
(Source : FAP)
685 000
133 000
18 116
38 000
85 000
411 000
2 - L’évolution de l’offre disponible dans le parc HLM (Logements construits et mutation) (Source : FAP)
2000
2003
2005
2007
2009
480 000
450 400
411 900
425 200
448 100
3 - Part des dépenses contraintes dans les ressources des ménages (Source : Credoc)
1979
2005
Variation 1979-2005
Catégories pauvres (décile 1)
24%
48%
+24 points
Catégories modestes (déciles 2 et 3)
22%
46%
+24 points
Classes moyennes inf. (déciles 4,5,6)
21%
38%
+17 points
Classes moyennes sup. (déciles 7 et 8)
20%
32%
+12 points
Catégories aisées (décile 9)
19%
29%
+10 points
Hauts revenus (décile 10)
20%
27%
+7 points
Pour en savoir plus :
Rapport Mal-logement en France - Fondation Abbé Pierre (FAP)
Rapport du Mal-logement en Isère – Observatoire de l’Hébergement et du Logement (OHL)
Conception réalisation Un Toit Pour Tous - novembre 2011
La construction neuve augmente mais elle est amputée par les démolitions, les ventes (et à un degré moindre les changements
d’usage), sans compter qu’une partie de cette construction est inaccessible pour les demandeurs les plus modestes (PLS). La baisse
de la mobilité a réduit les capacités d’accueil dans le parc existant.

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