Protéger l`enfant, soutenir la parentalité : un projet d
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Protéger l`enfant, soutenir la parentalité : un projet d
Protéger l’enfant, soutenir la parentalité : un projet d’accompagnement 2016-2020 Le projet associatif est validé par le conseil d’administration du 15 janvier 2016 MISSION Le CFPE Etablissements est une association laïque qui exerce son activité en dehors de toute considération d’origine, de nationalité, de confession et d’opinion politique et se définit comme une association de solidarité. Son « but (est) de venir en aide aux enfants en difficulté, d’améliorer les conditions de la protection de l’enfance, de contribuer au développement tant moral que physique de l’enfant en apportant son appui aux familles »1. Le CFPE Etablissements crée et gère principalement des structures d’accueil et d’accompagnement adaptées aux besoins d’enfants, d’adolescents et de jeunes adultes faisant l’objet le plus souvent d’une mesure de protection de l’Aide sociale à l’enfance. Ces établissements, de type diversifié mais complémentaires, mettent en oeuvre des projets qui répondent aux deux préoccupations majeures de l’association : s’adapter aux besoins des personnes accueillies et prévenir des placements. La diversité des accompagnements proposés et des publics rencontrés constitue une richesse pour l’association. Elle permet de poser un regard global sur la protection de l’enfance, structure son discours sur les politiques proposées et facilite le partage avec ses partenaires associatifs et institutionnels. 1. PROTEGER L’ENFANT S’appuyant sur des textes de référence (comme la Convention internationale des droits de l’enfant, les articles 375 du code civil et L222-5 du code de l’action sociale et des familles), le CFPE Etablissements défend le principe de l’intérêt supérieur de l’enfant comme fondement de toute son action. Soucieuse d’aménager le meilleur avenir possible pour ceux qu’elle accompagne, l’association participe, à hauteur de ses moyens, à la mise en œuvre du projet pour l’enfant. Elle agit selon les principes de la bientraitance définis par l’ANESM (2) et s’attache tout particulièrement à respecter la personne accueillie et son histoire, à valoriser son expression. L’écoute de la parole de l’enfant, et de façon générale l’attention à sa manière d’être et de toutes ses formes d’expression, constituent des points d’attention de ses professionnels. Agir avec bientraitance dans l’intérêt de l’enfant implique également de l’accompagner dans son environnement familial et social, de soutenir ses parents et sa famille au sens large (frères, sœurs, et grands parents inclus) pour s’assurer de son bien être. Porter les valeurs de l’accueil dans le respect de la parole et des droits des personnes contribue à faire vivre cette éthique au quotidien. Par ailleurs, pour continuer à donner 1 Article 3 des Statuts 2) La bientraitance :définition et repères pour la mise en œuvre ANESM – Juillet 2008 – téléchargeable http://www.anesm.sante.gouv.fr/IMG/pdf/reco_bientraitance.pdf 2/7 du sens à son action, l’association souhaite procurer aux différentes équipes de professionnels les moyens de favoriser la réflexion et l’échange autour de ces pratiques. 2. SOUTENIR LA PARENTALITE Le soutien à la parentalité constitue un enjeu majeur pour prévenir la reproduction des mauvais traitements et des comportements à risques. La cellule familiale carencée ou en difficulté ne peut assumer son rôle éducatif sans soutien dans la durée. Se substituer systématiquement à elle ne suffit pas. Il faut la préparer, quand cela est possible, à retrouver sa fonction éducative naturelle. Il faut aider les parents à recouvrer et exercer leurs droits, les suppléer et non se substituer à eux, valoriser leurs compétences dans les actes de la vie quotidienne, écouter et mettre en parole le vécu psychique et affectif de la relation parent-enfant. Vue sous un autre angle, la famille, même gravement déficiente, fait partie intégrante de l’histoire de l’enfant. Dans son propre intérêt, il faut aider l’enfant à comprendre la réalité de ses parents et lui permettre de construire avec eux une relation nouvelle. Plusieurs modes de soutien à la fonction parentale sont possibles : au domicile des parents, à l’intérieur d’un établissement, au travers de lieux, de moments de rencontre, d’évaluation et de suivi ou par l’intermédiaire de structures extérieures constituant un réseau d’appui et de soutien au placement de l’enfant. Les relations avec les partenaires intervenant auprès des familles dans ce cadre précis permettent que le placement ne soit pas une parenthèse dans la vie de l’enfant et de sa famille. Pour nommer cette action en collaboration, l’association a développé le concept original de « maillage2 » qui rend compte à la fois du partenariat et de la co-construction du projet pour l’enfant. 2 Le maillage signifie que l’action se situe entre différents maillons (enfants, familles, équipes pluridisciplinaires, partenaires) et que ceux-ci agissent dans un réseau. Pour assurer la cohérence du projet pour l’enfant et l’efficacité de son accompagnement, il faut « tricoter » au quotidien entre ces différents maillons. 3/7 PRINCIPES D’ACTION 1. PARTICIPER AU PROJET POUR L’ENFANT La personne accompagnée est à considérer dans sa globalité, sa dignité et son humanité. Elle peut avoir besoin de soutien éducatif, psychologique, de soins, d’insertion, ou de réseau social. Tous ces éléments sont pris en compte dans le cadre d’un projet personnalisé, construit dans le respect de la singularité de chacun, et s’appuyant sur des actions à la fois individuelles et collectives. Cela incite l’association à inventer de nouvelles formes d’accompagnement. Son action repose avant tout sur des savoirs et des savoir-faire solides. Sur cette base, elle avance pas à pas et se risque à prendre des chemins nouveaux ou détournés pour aller au bout d’un accompagnement. La relation éducative se vit dans le respect de la temporalité des familles, des enfants et des jeunes qui est différente pour chacun. L’association s’emploie en permanence à rechercher des solutions pour que l’enfant ne subisse pas des ruptures à répétition dans son placement. Les crises auxquelles font face les établissements doivent trouver leur solution au sein de l’association afin que l’enfant ne subisse pas des actions trop précipitées qui lui seraient préjudiciables, à lui ou à sa famille. Crise et urgence ne doivent pas être confondues. Un grand nombre de nos établissements propose un accueil ou des temps collectifs d’accompagnement et de soutien. L’association réaffirme l’importance de l’apprentissage du vivre ensemble et de la solidarité dans ces moments qui font grandir enfants, jeunes adultes ou jeunes mamans. Les activités collectives en favorisant l’apprentissage de l’interactivité, leur permettent de se projeter dans un avenir où ils seront autonomes et capables de trouver les appuis dont ils ont besoin. 2. ADOPTER UNE POSTURE EDUCATIVE BIENVEILLANTE L’accompagnement est un travail personnalisé fait de savoirs et de savoirs-faire qui conduit à s’adapter, à prendre le risque de créer un parcours, un projet, en fonction de la singularité de la situation et de la relation tissée. S’appuyer sur les capacités, les potentialités des jeunes et des familles à changer et à progresser, nécessite, de la part de nos professionnels, de fonder leurs actions sur une éthique forte. Ainsi, nous affirmons qu’intervenir auprès d’un enfant, d’un jeune ou d’une famille, ne signifie pas seulement prendre en charge, rendre service ou mettre à la disposition de, mais surtout s’impliquer personnellement, intellectuellement et affectivement. Il s’agit de partager, dans le sens de « faire avec », « d’être avec ». Les fondements humanistes de l’accompagnement sont ainsi mis en avant dans une relation authentique. Le concept de bientraitance inspire les actions individuelles et collectives au sein de nos établissements. Il vise à promouvoir le bien-être des personnes accompagnées et à les respecter tout en tout en restant vigilant au risque de maltraitance. La posture éducative se doit de répondre aux besoins affectifs de l’enfant et de prendre soin de lui. 4/7 3. TRAVAILLER EN PARTENARIAT Le Conseil départemental est le premier partenaire de l’association. Il définit sa responsabilité et le rôle que celle-ci tient dans le Projet pour l’enfant qu’elle soutient dans son orientation. Par l’intermédiaire de ses établissements, l’association est concernée par les divers domaines de la Protection de l’enfance : prévention spécialisée, accueil modulable, placement en foyer ou en service appartements, centre maternel, accueil familial, service de visites médiatisées. Cette diversité renvoie à une multiplicité de partenaires dont l’expertise et les activités peuvent être utiles à l’un ou l’autre des établissements selon les besoins des personnes accompagnées. Chaque établissement agit au cœur d’un réseau territorial comprenant de multiples intervenants. Il est donc indispensable de coordonner les partenariats et de les formaliser dans un contrat précisant pour chacun les résultats attendus. Pour cela, il est important de se donner les moyens de connaitre la pratique des structures avec lesquelles l’établissement est en lien ou souhaite développer des activités. 4. INVENTER DE NOUVELLES FORMES D’ACCOMPAGNEMENT Le développement des projets de l’association répond à la nécessaire évolution de la réalité de la protection de l’enfance. Les moyens financiers alloués par l’Etat à la protection de l’Enfance étant limités, l’association recherche d’autres moyens pour financer ses actions au bénéfice des personnes accueillies. Elle tente de rompre l’isolement dans lequel se trouvent les structures en construisant des réponses adaptées avec des partenaires, en répondant à des appels d’offre, en recherchant et expérimentant des projets innovants plus particulièrement destinés aux jeunes. L’association recherche de nouveaux fondements éducatifs et psychologiques pour permettre à ses équipes éducatives d’être constamment dans une dynamique de recherche. La valorisation des salariés par la formation est l’une des données indispensables de l’adaptabilité des équipes aux besoins des personnes accompagnées. 5/7 Développement et orientations stratégiques 1. SE DONNER LES GARANTIES D’UNE ACTION DE QUALITE Objectifs : 1. Mettre en place et suivre les projets d’établissement 2. Mettre en place une démarche d’évaluation interne puis externe qui garantisse les droits de la personne, la promotion de son autonomie, la qualité de sa vie et la personnalisation de son accompagnement. 3. Identifier et évaluer les risques (sécurité des personnes accueillies, risques professionnels…) 4. Assurer une gestion saine et rigoureuse des fonds publics et privés. 5. Développer les compétences des professionnels (plan de formation, entretien annuel d’évolution professionnelle). 6. Améliorer les conditions favorisant une meilleure qualité de travail (mobilité interne, dialogue social, travail sur les risques professionnels). 2. PROMOUVOIR L’ENGAGEMENT DES PROFESSIONNELS Objectifs : 1. Enrichir au quotidien les compétences du professionnel. 2. Mettre en place des formations adaptées à l’évolution des besoins des salariés (formations innovantes, mutualisation des formations, formations en interne…) pour les soutenir dans leur activité. 3. Proposer des projets de formation permettant aux salariés d’évoluer dans les métiers du social. 4. Impliquer les professionnels dans les démarches d’évaluation interne et externe et dans le suivi de leur mise en œuvre. Les mobiliser pour la proposition d’actions innovantes et pour la réponse aux appels à projet entrant dans nos domaines de compétence. 3. RENFORCER L’EXPERTISE COLLECTIVE ET LA PARTAGER Objectifs: 1. Mettre en place des séminaires inter-établissements et interprofessionnels sur l’éthique et les pratiques. 2. Poursuivre notre participation à l’évolution des politiques sociales : partager nos savoirs, nos compétences et faire valoir nos principes d’action dans les instances représentatives locales et nationales. 3. Organiser des journées des salariés autour d’un thème commun 6/7 4. DEVELOPPER LA TAILLE DE L’ASSOCIATION Objectifs : 1. Garantir une meilleure assise financière de l’association. 2. Mutualiser les moyens pour une meilleure efficacité. 3. Favoriser l’innovation à travers de nouvelles activités de nos établissements ou par la création/ intégration de nouveaux établissements. 4. Améliorer notre communication. 5. Expérimenter de nouvelles actions en faveur de l’enfance et des familles. 7/7