La Vitrine vol. 2, no 3
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La Vitrine vol. 2, no 3
BULLETIN AUTOMNE 2005 Vol. 2 No3 On connaît vos besoins en détail! La cohabitation intergénérationnelle : une révolution des modes de gestion des ressources humaines Plusieurs secteurs économiques du Québec y compris celui du commerce de détail devront faire face à un nouveau défi de taille : assurer une cohabitation saine et productive entre les différentes générations constituant la main-d’œuvre actuelle. près une longue et forte présence des baby-boomers, les entreprises doivent connaître les nouvelles générations en émergence et saisir leurs valeurs, compétences et attentes afin d’assurer une meilleure cohabitation entre elles. A Dans un contexte de manque de maind’œuvre qualifiée, d’une estimation à la baisse du bassin de la population active de 71 % à 57 % en 2021 et des départs massifs à la retraite, les détaillants devront prendre des mesures leur permettant d’élaborer des stratégies de recrutement et de maintien de leur relève : les jeunes « Écho Boomers » ! Plusieurs théories ont été échafaudées sur le découpage des générations. Pour notre part, nous allons les délimiter comme suit : • Génération silencieuse : 57 à 71 ans; • Baby-boomers : 38 à 56 ans; • Génération X : 25 à 37 ans; • Génération Y : 15 à 24 ans – Écho Boomers (faisant écho à leurs parents). Les jeunes Y succéderont aux baby-boomers après leur retraite. Ils constituent la génération la plus instruite et la plus autonome. Ils sont exigeants, impatients et ont une opinion élevée de leurs compétences. Ils cherchent des défis et non un emploi. Ils sont ouverts sur le monde et prônent l’égalité. Ils détestent l’autorité mais honorent la compétence. Pour eux, le respect ne va pas nécessairement de pair avec l’âge ou l’ancienneté. La rémunération ne doit dépendre que du résultat. Ils réclament une rétroaction instantanée sur leur travail et veulent être inclus lors de la prise de décisions, peu importe leur rang. Ils recherchent des vies plus équilibrées, des organisations flexibles qui les respectent et leur offrent des formations mais leur loyauté est exclusive à leurs collègues. Leur adage : interactivité, diversité, changement et vitesse. Pour Pierre Gauthier, psychologue industriel organisationnel, les Écho sont relationnels comparativement aux autres générations. « Cela a un impact direct sur les modes de gestion puisque cela implique une plus grande disponibilité du patron, une attention particulière aux besoins individuels, une refonte du système de reconnaissance et une emphase sur les talents distinctifs de chaque personne » affirme M. Gauthier. La génération Y peut-être un excellent atout pour les détaillants s’ils analysent leurs valeurs, définissent leurs besoins et utilisent leurs qualités à bon escient. M. Gauthier définit 6 éléments-clés pour une cohabitation réussie : De patron à mentor : Les rapports de pouvoir doivent être modifiés. Les jeunes ne se définissent pas dans un cadre hiérarchique, ils veulent être traités comme des collègues à part entière et avoir un mentor disponible et accessible. Ils s’attendent à du support, à des communications fréquentes ainsi qu’à une rétroaction constante. Convivialité : Le gestionnaire doit consolider l’équipe, stimuler le climat et dynamiser l’entourage. L’accent doit être mise sur l’édification d’un sentiment de communauté : la recherche de l’excellence ne doit pas être générée par la peur ou l’obligation, mais par la recherche du succès de soi, des collègues et de la communauté. Équilibre travail-famille : Ils veulent une qualité de vie et s’attendent à avoir des patrons compréhensifs et sensibles à leurs conditions de vie. Les détaillants doivent être empathique et concilier les besoins individuels et organisationnels. Employabilité : Les tâches doivent être décrites selon les talents individuels et non pas à partir d’une description prédéfinie. Les employeurs doivent accompagner les jeunes Écho au fur et à mesure tout en leur confiant des missions et des mandats afin de miser sur leur besoin d’autonomie, leurs ambitions et leurs talents. (Suite page 4) Fiche-emploi . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 Exemple à suivre . . . . . . . . . . . . . . 3 Le Comité en action . . . . . . . . . . . 3 Le détail en bref . . . . . . . . . . . . . 4 www.sectorieldetail.qc.ca 1 Poste de Vendeur – Vendeuse DÉFINITION Les vendeurs(ses) et les commis-vendeurs(ses) vendent une gamme de produits et de services directement aux consommateurs. Ils travaillent dans des magasins et d’autres établissements de vente au détail et dans les centres d’appel. DESCRIPTION DES TÂCHES • • • • • • • • • Accueillir les clients et discuter des caractéristiques, de la qualité et de la quantité des marchandises qu’ils désirent acheter Renseigner les clients sur l’utilisation et l’entretien des marchandises qu’ils achètent et les conseiller sur les produits spécialisés Indiquer les prix, établir les modalités de crédit et d’échange, spécifier les garanties et dates de livraison Préparer les marchandises à vendre, préparer les contrats de vente, accepter les paiements en espèces, par chèque, carte de crédit ou débit automatique Aider à l’étalage de la marchandise Tenir à jour les registres des ventes pour l’inventaire Exploiter des systèmes informatisés de tenue d’inventaire et de commande de stocks Effectuer au besoin des transactions par voie électronique Promouvoir l’image de marque de l’entreprise en offrant un suivi pour répondre aux demandes de la clientèle et solutionner ses problèmes Note : Ce poste peut être jumelé avec les tâches d’un poste de commis et/ou de préposé(e). N O M B R E / S TAT I S T I Q U E M OY E N S D E R E C R U T E M E N T (Diagnostic 2004) 71 % des emplois à temps partiel sont occupés par des employés des ventes ➤ ➤ ➤ ➤ Annonce dans les journaux locaux ou régionaux Bouche à oreille Sites Internet d’emplois Centres locaux d’emploi (CLE) 29 % : Autres* 47 % des employés sont des vendeurs(ses) 58 % sont des femmes 42 % sont des hommes CONDITIONS DE TRAVAIL EN IMPORTANCE CHEZ LES EMPLOYÉS DES VENTES 53 % : Autres* Environ 14 % des employés ont un statut d’étudiant, 22 % d’entre eux sont des employés des ventes ➤ * Personnel dirigeant, gestion des marchandises, achats et bureau. P R O F I L C A N D I DAT S • • • • Un diplôme d’études secondaires Une formation secondaire professionnelle en vente-conseil ou une attestation d’études collégiales en représentation facilitent l’obtention d’un emploi La personnalité, le souci du service à la clientèle, une bonne communication sont des qualités recherchées par les employeurs L’expérience et une formation professionnelle supérieure (AEC ou DEC en Gestion de commerces) permettent d’accéder rapidement à des emplois de gestion ➤ ➤ ➤ Possibilités d’augmentation de revenu Avancement en termes de responsabilités Régime de retraite ou d’assurances Horaire de travail plus flexible RÉMUNÉRATION FIXE MOYENNE** Temps plein : 11,15 $ Temps partiel : 8,75 $ A U T R E S A P P E L L AT I O N S D ’ E M P L O I • • • • • • Assistant/assistante aux ventes Associé/associée aux ventes Commis à la vente - service à la clientèle Commis au comptoir Conseiller/conseillère aux ventes Conseiller vendeur/conseillère vendeuse IMPORTANT – NE PAS CONFONDRE CETTE FONCTION AVEC « VENDEUR(SE) SPÉCIALISÉ(E) ». ** Données tirées de l’enquête de rémunération 2005 dans le commerce de détail. 2 www.sectorieldetail.qc.ca Exemple à suivre Développer ses compétences en un clic... c’est possible ! Collaboration : Mme Pascale Valois Directrice des ressources humaines ureau en Gros est le plus important fournisseur d’articles de bureau au Canada. C’est un détaillant de grande notoriété engagé auprès de la communauté, concerné par l’environnement et axé sur le perfectionnement et l’avancement de ses employés. B L e succès de la compagnie se résume en « un excellent service… tous les jours et toujours ». Cette stratégie met l’employé au premier plan puisque tout repose sur ses aptitudes et compétences. C’est pourquoi Bureau en Gros privilégie la formation continue dans ses 57 succursales au Québec. Afin de maximiser les investissements de formation et faire profiter tous les employés éparpillés aux quatre coins du Québec de programmes de qualité, Bureau en Gros a décidé de développer une formation en ligne. La formation en ligne couvre plus de 50 modules reliés aux tâches quotidiennes de chaque poste. Ainsi, les employés peuvent avoir accès à des formations, développées par Bureau en Gros, sur la connaissance de produits, les techniques de vente, les normes de service à la clientèle et de sécurité, etc. Une façon de renforcer au fur et à mesure la culture de l’entreprise. Chaque nouvel employé dispose d’une liste de cours à suivre durant ses premiers mois en service. Il lui suffit de s’inscrire au module en ligne, d’acquérir les notions et de réussir le test d’aptitude pour compléter sa formation. À certains modules, tels que les techniques de vente ou le développement des habiletés de gestion destiné au personnel cadre, se rajoutent un enseignement en groupe. « Le but de ces formations en ligne est d’optimiser le temps alloué aux apprentissages en classe » affirme Mme Valois, directrice des ressources humaines chez Bureau en Gros. Les modules en ligne servent pour la plupart à inculquer des notions théoriques. Ainsi, les sessions en classe focalisent sur la pratique des habiletés et l’interaction. Avec la réussite de cette formule, Bureau en Gros a exploré la possibilité de concevoir un programme de formation personnalisé et propre à chaque employé. Un nouveau projet de formations optionnelles est donc en cours de réalisation pour le personnel cadre. Il s’agit d’un modèle axé sur le développement des compétences clés à améliorer et identifiées lors de l’évaluation de rendement. « Cette approche deviendra un outil efficace pour offrir un support à nos employés afin de les aider à atteindre leurs objectifs de carrière » conclut Mme Valois. Bureau en Gros existe au Québec depuis 1993. Il gère plus de 240 succursales partout au Canada. www.bureauengros.com Le comité en action Deux normes professionnelles pour le commerce de détail Le Comité sectoriel de main-d’œuvre du commerce de détail a déposé une demande visant à développer deux normes professionnelles pour des postes prédominants dans le marché du travail québécois. En effet, les postes de vendeur(se) et de superviseur(e) de premier niveau représentent respectivement 46,8 % et 18,8 % de l’ensemble des emplois dans le commerce de détail. compétences validé par des experts et fait l’objet d’un large consensus dans le secteur. ne norme professionnelle est le cadre de référence qui identifie l’ensemble des compétences essentielles et des conditions requises pour exécuter un métier. Elle est formulée à partir du profil des U Chaque compétence intègre les connaissances, les habiletés et les attitudes à maîtriser pour recevoir la qualification professionnelle relative à l’un des postes de vente ou de supervision de premier niveau. tation d’études collégiales (AEC) et diplôme d’études collégiales (DEC)) en gestion de commerces ainsi que d’une formation professionnelle en vente conseil, il est important d’offrir un système de reconnaissance des compétences validé par le secteur pour permettre aux employés expérimentés d’être certifiés au même titre que les diplômés. L’objectif de ces normes professionnelles est de servir de standard pour l’industrie et de référence pour la reconnaissance des compétences, pour l’identification des besoins d’apprentissage, pour la structuration de l’apprentissage, pour l’évaluation et pour la certification. Suite au développement de ces normes professionnelles, les détaillants auront le choix d’y adhérer ou non pour assurer la reconnaissance des expériences professionnelles de leurs employés et la valorisation des postes de vente et de supervision de premier niveau. Selon le diagnostic sectoriel 2004 du Comité, une proportion de 17,5 % des vendeurs(ses) et superviseurs(res) de premier niveau n’ont pas de certification ou de diplôme au Québec. Avec l’arrivée de formations (attes- Le Comité sectoriel de main-d’œuvre du commerce de détail est en attente d’une approbation pour élaborer les deux normes professionnelles. À suivre ! www.sectorieldetail.qc.ca 3 (Suite de la Une) Le détail en bref Le détail en bref Une enquête de rémunération dans le commerce de détail Pour suivre les courants en ressources humaines Le Comité sectoriel de main-d’oeuvre du commerce de détail a élaboré une nouvelle enquête de rémunération. Celle-ci définit les pratiques, les tendances et les niveaux de rémunération des cinq grands secteurs du commerce de détail au Québec. Elle décrit la rémunération moyenne des 12 emplois repères les plus représentatifs du secteur, selon la rémunération fixe et variable, selon le statut d’emploi (temps plein, temps partiel) et selon les disparités régionales. Le Conseil québécois du commerce de détail organise le mercredi 21 septembre 2005 un colloque en ressources humaines. Cette étude aidera les détaillants à se positionner sur le marché et à élaborer des stratégies de développement et de valorisation de la main-d’oeuvre du secteur. L’enquête de rémunération est en vente au prix de 249 $ (taxes en sus). Elle peut être commandée directement auprès du Comité au 1 888 393-0222, poste 21 ou au [email protected]. Des professionnels spécialisés et des experts juridiques vont présenter un contenu varié sur des aspects aussi divers que les enjeux et tendances en rémunération, le harcèlement psychologique, la gestion de conflits, l’embauche et la performance. Autant de sujets qui touchent quotidiennement le secteur du commerce de détail. Témoignages d’employés du commerce de détail Le seul portail pour les travailleuses et travailleurs du commerce détail, www.commercededetail.info, sera agrémenté d’autres nouveaux témoignages d’employés du secteur d’ici novembre 2005. Cette section vise à faire ressortir le parcours de personnes ayant opté pour le commerce de détail, leurs passions, leurs défis, leurs réalisations et leurs conseils. Une expérience. Un enrichissement pour le secteur Le Comité souhaite enrichir son site Internet et son bulletin d’information « La Vitrine » d’expériences réussies réalisées par des détaillants du Québec. Alors, voici une invitation gratuite à toutes les entreprises ayant exploré de nouvelles approches ou méthodes en matière de ressources humaines. Tenez-nous au courant de vos bons coups ! Et pour ceux et celles qui souhaitent se faire offrir un article dans notre section « Exemples à suivre », vous n’aurez qu’à acheminer un courriel au Comité au : [email protected]. 4 www.sectorieldetail.qc.ca Si vous désirez partager votre expérience, veuillez nous en faire part en nous envoyant votre texte avec vos coordonnées à : [email protected]. Transfert des acquis : Les patrons sont les mieux habilités à transférer les connaissances tacites. Ce sont des ressources indéniables pour bâtir la relève. La qualité de l’encadrement fera toute la différence ! Consensualité : Il est primordial d’utiliser l’autorité de l’argument et non l’argument de l’autorité. Les jeunes doivent se sentir impliqués dans l’élaboration des objectifs et le processus décisionnel. Ils ont besoin de savoir où s’insère leur contribution dans « le grand portrait » de l’organisation. Le secteur du commerce de détail offre un horaire flexible, utilise les nouvelles technologies et met l’accent sur les résultats. C’est un secteur qui est apte à attirer cette génération qui chamboule les règles des organisations. Les Y représentent une véritable révolution à laquelle tous les détaillants devront s’adapter pour tirer le maximum de leurs aptitudes. Sources : Ordre des conseillers en ressources humaines et en relations industrielles agréés du Québec, Les Affaires RÉDACTION Murielle Audet, conseillère adjointe à la direction Marc Ayotte, chargé de projets Patricia Lapierre, directrice générale Asmâa Methqal, conseillère aux communications CONCEPTION GRAPHIQUE Tic Tac Communications La Vitrine est tirée à 2 500 copies et est aussi disponible sur le site Internet du Comité www.sectorieldetail.qc.ca Comité sectoriel de main-d'œuvre du commerce de détail 2075, rue University, bureau 1106 Montréal (Québec) H3A 2L1 Tél. : (514) 393-0222 Sans frais : 1 888 393-0222 Téléc. : (514) 393-9037 Cette publication a été produite grâce à la contribution financière d'Emploi-Québec et avec l'appui des partenaires du marché du travail du commerce de détail.