Elements de discours Congrès Néphrologie

Royaume du Maroc
‫اﻟﻤﻤﻠﻜـﺔاﻟﻤﻐﺮﺑﻴـﺔ‬
Ministère de la Santé
‫وزارة اﻟﺼﺤ ـ ــﺔ‬
Eléments de discours de
Monsieur EL HOUCINE LOUARDI
Ministre de la Santé
A l’occasion du 4ème Congrès Maghrébin de Néphrologie
& du 10ème Congrès National de Néphrologie
Organisés du 15-17 Mars 2012,
Au Palais des Congrès à Marrakech
Madame la Présidente de la Société Marocaine de Néphrologie,
Madame la Présidente de la Société Tunisienne de Néphrologie,
Monsieur le Président de la Société Algérienne de Néphrologie, Dialyse et
Transplantation,
Monsieur le Représentant de la Néphrologie Libyenne,
Monsieur le Président du Conseil de transplantation d’organes et tissus
…
…
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Mesdames et Messieurs, Honorable Assistance
C’est pour moi, un honneur et un grand plaisir d’être parmi vous dans cette
manifestation scientifique de haut niveau qui coïncide avec la 10ème édition
du congrès National de Néphrologie et avec la 4ème Congrès Maghrébin de
Néphrologie.
Comme vous le savez, nous vivons dans notre région, une conjoncture
politique très sensible, marquée par des revendications sociales légitimes et
la santé constitue un des domaines fortement interpellé dans cet
environnement de transformation sociale. Le Maroc a saisi cette occasion
pour accélérer ses réformes constitutionnelles et politiques, ce qui nous a
permis de disposer actuellement d’une nouvelle constitution qui consacre
pour la première fois le droit d’accès aux soins au même titre que l’accès à
la couverture médicale comme des droits humains fondamentaux. Si cette
disposition constitue en soit une grande réalisation dans la promotion des
droits humains au Maroc, elle signifie pour nous tous, décideurs politiques,
professionnels et scientifiques, la recherche de voies et moyens pour
honorer ces droits pour éviter de transformer l’espoir renaissant de nos
concitoyens en déception.
Nous sommes donc condamnés à réussir et nous pouvons le faire que si
nous nous mobilisions ensemble autour de ces chantiers combien
prometteurs.
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Mesdames et Messieurs,
A côté de la politique, la science a toujours été un pont solide de
rapprochement entre nos pays, même dans les moments difficiles et elle va
continuer de l’être également dans ce contexte. Permettez-moi, à cette
occasion, de souhaiter la bienvenue à nos hôtes du Grand Maghreb et des
autres Etats frères et amis dans leur deuxième pays.
Ce congrès est parmi les premiers auxquels, je prends part après ma
nomination à la tête du département de la santé. Et ce n’est pas uniquement
avec les médecins que j’engage cette démarche mais avec toutes les
potentialités et tous les intervenants dans le domaine de la santé. Je suis
personnellement convaincu que par la concertation, le dialogue et le
partenariat, il est possible de surmonter beaucoup de difficultés auxquelles
ni les politiques ni les ressources n’ont de remèdes.
C’est justement par le biais de ce dialogue et de cette concertation que le
Ministère de la Santé a pu mettre en place un partenariat innovant et
unique dans notre région et qui se rapporte à l’achat de service de dialyse
auprès du secteur privé.
Avec ce partenariat, nous avons pu :
• accélérer l’accès aux soins pour les insuffisants rénaux terminaux,
• être au rendez-vous pour le lancement de l’expérimentation du
régime d’assistance médicale (RAMED) à la région Tadla Azilal,
• éviter l’appauvrissement de beaucoup de familles,
• et le décès prématuré de beaucoup de malades.
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Actuellement, et grâce aux efforts exceptionnels consentis par le Ministère
de la Santé et ses partenaires, près de 11 000 patients sont pris en charge
en dialyse dont 6 000 dans le secteur public. Le Ministère achète le service
de dialyse pour plus de 1 500 malades auprès du secteur privé.
Je considère notre partenariat exemplaire et c’est pour cela que je compte le
renforcer pour en faire bénéficier près de 1000 malades supplémentaires
en accompagnement de la généralisation du RAMED. L’enveloppe allouée à
la prise en charge de cette pathologie passera donc en 2012 à 302 000 000
DHS. Ce qui constitue un montant très important eu égard au budget limité
du Ministère de la Santé.
Mesdames et Messieurs,
La fréquence de l'insuffisance rénale chronique ne cesse d'augmenter dans
le monde entier. Près de 400 à 600 millions de personnes souffrent d’une
forme d’atteinte rénale menaçant leur pronostic vital.
Au Maroc, nous avons mis en place, grâce à votre engagement tous,
néphrologues des deux secteurs privé et public, le 2e registre de Maladie
chronique après celui du Cancer. Il s’agit du registre Ma-gre-dial (Maroc
greffe dialyse) grâce auquel nous avons pu disposer des premiers chiffres
de prévalence de l’insuffisance rénale terminale au Maroc ; et je compte sur
la continuité de votre engagement et sur l’appui de l’agence de la
biomédecine pour consolider cet effort avec la signalisation des cas
incidents notamment dans les grands centres de néphrologie.
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Notre partenariat avec vous ne se limite pas uniquement à cela puisque
nous avons initié ensemble, et avec l’appui de l’OMS et de la Société
Internationale de néphrologie, l’enquête MAREMAR (MALADIE RENALE
MAROC), une étude de cohorte unique en son genre et selon laquelle il y
aurait au Maroc près de 600 000 cas de maladie rénale chronique dont
200 000 présentent une Insuffisance Rénale Chronique. Près de 1%, càd
2 000 nouveaux cas, arrivent au stade terminal chaque année et nécessitent
une suppléance par dialyse ou greffe. La portée de cette enquête ne se situe
pas uniquement dans le champ scientifique et épidémiologique, mais aussi
dans le champ de la planification sanitaire et du financement de la santé,
puisque nous allons pouvoir documenter, à des fins de régulation de l’offre
de soins et des ressources, les 5 phases d’évolution de la maladie rénale, ce
qui va nous permettre de « faire parler » ce que vous appelez « la maladie
silencieuse ».
Mesdames et Messieurs,
La semaine passée, le monde a célébré la journée mondiale du rein et le
Maroc a été au rendez-vous comme d’habitude. Le slogan de cette année est
le suivant : « Don de rein, don de vie ».
En effet, la transplantation rénale constitue, pour les patients en
insuffisance rénale chronique terminale, la meilleure option thérapeutique,
aussi bien en termes de résultats cliniques qu’en qualité de vie. Elle
représente aussi l’option la moins coûteuse pour la communauté, à moyen
et long termes.
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Néanmoins, malgré les efforts déployés depuis plus d’une dizaine d’année,
dans la mise en place d’un cadre législatif, l’extension de l’offre et le
développement d’une coopération d’appui technique avec l’Agence
Française de Biomédecine, le bilan reste en deçà de nos ambitions et celles
des patients et des professionnels.
En effet avec la qualité des plateaux techniques et des compétences dont
nous disposons au niveau des CHU, nous ne pouvons plus tolérer une
performance qui ne dépasse plus 30 greffes rénales par an. Il n’y aurait
jusqu’à aujourd’hui que quelques 300 porteurs de greffons, dont 256 ont
été greffés au Maroc.
Nous sommes conscients que le manque de don d’organes représente l’un
des principaux obstacles au développement de la greffe rénale. C’est pour
cela que nous allons accès notre stratégie sur la promotion du don d’organe
et tissus et le renforcement des urgences pré-hospitalières pour faire
fructifier l’effort déjà investi et je me réjouis que la greffe va constituer l’un
des principaux thèmes débattus lors de votre congrès.
Mesdames et Messieurs,
Si notre devoir premier est de faciliter l’accès aux soins pour les
insuffisants rénaux terminaux pour leur éviter un décès prématuré, notre
responsabilité consiste également à prévenir cette phase terminale en
luttant contre ses deux principales causes maîtrisables : le diabète et l’HTA.
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Avec la généralisation du RAMED, lancé le mardi dernier par Sa Majesté le
Roi Mohammed VI que Dieu l’Assiste, nous avons déjà décidé l’organisation
systématique d’une consultation hebdomadaire de suivi des diabétiques et
HTA dans tous les centres de santé médicalisés et qui sont au nombre de
plus de 2100. Des filières de soins spécifiques à ces deux morbidités seront
mises en place pour organiser le parcours de soins et des budgets sécurisés
et renforcés sont prévus pour 2012.
Le lien intime entre ces deux maladies et l’insuffisance rénale chronique
nous pousse à intégrer le dépistage de cette maladie parmi les activités de
nos programmes. Toutes ces activités seront encadrées dans le cadre d’un
plan national de prévention et prise en charge des maladies non
transmissibles sur lequel nous travaillons pour la période 2012-2016.
Enfin, permettez-moi de féliciter la communauté des néphrologues à
travers leur société savante et leur association pour le leadership, le
dynamisme dont ils ont fait preuve et pour leur volonté d’œuvrer à
alimenter et à s’inscrire dans les stratégies ministérielles successives.
Ce sont là, les empreintes d’une communauté citoyenne, qui met l’élément
humain au centre de ces préoccupations, comme l’exige ce secteur social. Et
ce n’est pas étonnant que la première convention de partenariat publicprivé ait été signée avec la communauté de la néphrologie. D’ailleurs cela,
nous a servi de modèle pour décider l’extension de cette mesure à d’autres
spécialités dans notre plan d’action 2012-2016. Ce qui va permettre aux
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spécialistes du secteur privé et qui manquent dans le secteur public, de
travailler en vacation dans les hôpitaux. C’est là une autre mesure
d’accompagnement de la généralisation du RAMED.
Je ne peux que me réjouir de votre démarche et vous souhaiter plein
réussite dans votre œuvre et plein succès à votre congrès.
Bienvenue encore une fois à nos illustres hôtes.
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