Conseils lors d`une ouverture de crédit (fichier pdf) - Test

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Conseils lors d`une ouverture de crédit (fichier pdf) - Test
36 Budget&Droits 247 - juillet/août 2016
ouverture de crédit | carte de crédit
Attention
au dérapage
photo : Getty Images
CRÉDIT
Une ouverture de crédit coûte excessivement cher et comporte un réel risque
d’endettement excessif. Il convient donc de ne l’utiliser qu’à bon escient.
Danièle Bovy et Nadine Vanhee
L
e terme "ouverture de crédit" ne vous
dit pas grand-chose ? Pourtant, il y a de
fortes chances que vous connaissiez bel
et bien cette forme de crédit.
Prenons le cas d’Éveline. Elle a besoin
de toute urgence d’un nouveau lave-linge. Ennuyeux, car elle n’a pas prévu cette dépense et
ne peut pas sortir la somme de sa poche. Elle
dispose certes du revenu de son travail, mais
n’a pas d’économies. Seule solution : acheter
la machine à crédit. "Pas de problème", assure
le vendeur, "nous avons une offre fantastique
pour vous. Avec cette carte de crédit, vous disposerez d’un montant de plus de 3 000 €, avec
lequel vous pourrez même faire d’autres achats.
Cette carte s’utilise en effet non seulement dans
tous les magasins de notre chaîne, mais aussi
dans les commerces où le logo de Visa est affiché. Vous pouvez même faire un virement sur
votre compte à vue et retirer de l’argent à un
distributeur. Vous remboursez les mensualités
à votre propre rythme". Éveline est alors invitée
à signer une ouverture de crédit.
Fort bien, Éveline a pu s’acheter son lavelinge. Mais elle a tout intérêt à utiliser judicieusement cette formule de crédit.
L’ouverture de crédit est-elle propre
aux magasins?
Plusieurs magasins proposent en effet une
ouverture de crédit liée à une carte de crédit :
les supermarchés (Carrefour, Cora, Makro…),
les sociétés de VPC (3Suisses, La Redoute…),
les chaînes de magasins (Ikea, Krëfel, Vanden
Borre …). Elles affichent le logo de Visa ou de
MasterCard. Leurs cartes portent divers noms :
Partner Card Cofidis (3Suisses), Redoute Card,
Carrefour Visa, M-Card MasterCard (Makro),
carte Fnac Maestro, Krëfel Budget Card, Media
Markt MasterCard...
Cette formule est intéressante pour le
commerçant car elle lui permet d’attirer et de
fidéliser les clients à court de trésorerie. En
général, ce n’est pas lui le véritable prêteur :
il est seulement l’intermédiaire d’un prêteur
Budget&Droits 247 - juillet/août 2016
agréé pour accorder des crédits. Il s’agit de
Fimaser, Buy Way, AlphaCredit…
Mais certaines banques offrent elles aussi des
ouvertures de crédit. Certaines sont liées à une
carte de crédit, par exemple la carte Rondo
de BNP Paribas Fortis et la Belfius Budgetline.
D’autres, non. Ainsi, si la banque vous permet
de descendre en négatif sur votre compte à vue
et d’effectuer des retraits à un distributeur, des
paiements dans un magasin ou des virements
alors qu’il n’y a plus d’argent sur votre compte,
il s’agit là aussi, juridiquement parlant, d’une
ouverture de crédit.
Est-ce une carte de crédit particulière ?
Il existe en fait deux sortes de carte de crédit.
Certaines ne vous procurent qu’un report de
paiement jusqu’à l’envoi du relevé mensuel
reprenant toutes les dépenses effectuées avec
la carte. À ce moment-là, vous êtes tenu de
verser immédiatement le montant total. Dans
ce cas-ci, le terme "crédit" est plutôt trompeur.
Ces cartes "à débit différé" ne peuvent être
obtenues qu’auprès d’une banque.
Il y a ensuite les cartes de crédit au sens strict
du terme, assorties d’une ouverture de crédit.
Vous avez donc la possibilité d’étaler dans
le temps le remboursement des dépenses
effectuées avec la carte.
L’accent est mis sur la "possibilité". Dans notre
exemple, Éveline peut donc rembourser en
une fois la somme intégrale de ses dépenses.
Elle utilise alors sa carte de crédit pour différer
le paiement, et cela ne lui coûte rien. Mais dès
qu’elle étale le remboursement dans le temps,
elle commence à utiliser réellement le crédit.
Et comme toute publicité pour le crédit doit
le mentionner, emprunter de l’argent coûte
aussi de l’argent. Elle devra donc s’acquitter
d’intérêts, et non des moindres.
La carte de crédit que vous prenez dans un
magasin correspond à ce deuxième type
de carte. On l’a dit, les banques en mettent
également à disposition.
Certaines cartes émises par des magasins
ne peuvent être utilisées que dans la chaîne
concernée. Il en va ainsi d’Ikea et de Cora.
D’autres cartes sont utilisables partout. C’est
notamment le cas de la carte Visa de Carrefour.
Très souvent, les magasins en font un outil
commercial : en y associant un avantage
déterminé, par exemple des points-épargne, ils
peuvent convaincre plus facilement les clients
de faire le pas.
Dois-je chaque fois faire une demande
pour pouvoir utiliser ma ligne de
crédit ?
Non. Dès que vous disposez d’une ouverture de
crédit, vous pouvez continuer à l’utiliser sans
devoir chaque fois introduire une demande de
crédit.
Avec sa carte, Éveline bénéficie d’un crédit de
3 000 €, alors qu’elle n’a besoin que de 700 €
pour son lave-linge. Cela n’aurait pas été le
cas d’une vente à tempérament : ce type de
crédit aurait été accordé à Éveline uniquement
pour l’achat du lave-linge. C’est là que se
cache le premier danger. Pour quelqu’un qui,
UNE OUVERTURE DE
CRÉDIT MET SOUVENT
PLUS D’ARGENT À VOTRE
DISPOSITION QUE VOUS
N’EN AVIEZ BESOIN
comme Éveline, n’a pas d’économies, il peut
être tentant de solliciter de temps en temps
la ligne de crédit. Dès qu’Éveline a remboursé
une partie du crédit, cette somme est
immédiatement remise à sa disposition pour
être utilisée sans la moindre formalité. Il s’agit
donc d’un crédit automatique, appelé aussi
"crédit revolving".
Puis-je décider moi-même des
modalités de remboursement ?
Éveline peut en effet déterminer elle-même,
dans une large mesure, le rythme de ses
remboursements. Une ouverture de crédit
fonctionne autrement qu’une vente ou un
prêt à tempérament. Dans ces deux derniers
cas, l’emprunteur est tenu de rembourser
mensuellement un montant fixe – qui se
compose chaque fois pour partie du "capital
emprunté" et pour partie des intérêts sur le
capital non encore remboursé – jusqu’à ce
que le crédit soit totalement remboursé. En
revanche, les conditions de remboursement
sont beaucoup plus souples dans le cas d’une
ouverture de crédit.
Éveline est uniquement tenue de verser
un montant minimal chaque mois, selon
ce que le contrat prévoit. Très souvent, le
prêteur propose une domiciliation pour le
remboursement du minimum obligatoire. Ce
minimum n’est pas forcément le même d’un
mois à l’autre : c’est un pourcentage déterminé
du crédit utilisé. Un montant minimal est en
outre prévu (par exemple, 25 €).
Dans l’écrasante majorité des cas, ce minimum
comprend le remboursement d’une petite
partie du "capital emprunté". Une partie
vraiment minime, et en tout cas beaucoup
moins élevée que si le consommateur avait eu
recours à une vente ou un prêt à tempérament
pour le même montant. Si vous vous limitez
à ce minimum, vous rembourserez si peu
de "capital emprunté" à chaque fois que
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le remboursement évoluera de manière
particulièrement lente : parfois pendant des
années ! La plupart des ouvertures de crédit
étant des contrats à durée indéterminée, elles
ne prennent pas fin automatiquement. Si en
plus, vous utilisez régulièrement la ligne de
crédit, votre dette ne s’éteint jamais.
La grande souplesse inhérente à une ouverture
de crédit est dès lors l’une des raisons pour
lesquelles nous trouvons cette formule
dangereuse. Vous risquez de tomber dans une
spirale d’endettement sans vous en rendre
compte. Ce n’est donc vraiment pas une bonne
idée de ne rembourser que ce minimum.
Combien ce crédit me coûte-t-il en
réalité ?
Si vous ne considérez que la mensualité
minimale obligatoire, vous perdrez sans doute
de vue qu’une ouverture de crédit peut être
très chère. Le taux d’intérêt – ou plutôt le taux
annuel effectif global, en abrégé TAEG, car
tous les coûts doivent être compris dans ce
taux – est en effet très élevé.
Bien qu’une ouverture de crédit soit une forme
de crédit à la consommation, tout comme un
financement auto ou un prêt personnel, par
exemple, vous payez beaucoup plus d’intérêts
que pour ces autres formules de crédit à la
consommation !
Certes, le TAEG est soumis à un plafond légal,
que le législateur peut revoir deux fois l’an. Il
diffère selon qu’une carte de crédit est associée
ou non au crédit et selon le montant maximal
de crédit pouvant être utilisé. Mais si un prêt
personnel coûte aujourd’hui en général autour
des 6 %, le TAEG d’une ouverture de crédit
assortie d’une carte peut s’élever à 14,50 % si la
ligne de crédit est limitée à 1 250 €.
Ne vous faites pas trop d’illusions sur le mot
"maximum". Le législateur a instauré ce
plafond pour protéger le consommateur, mais
dans la pratique, le TAEG que vous paierez lui
est rarement inférieur !
Notre sondage auprès des magasins et des
banques le confirme en tout point. Nous
n’avons trouvé que très rarement des tarifs plus
bas. Et encore… Krëfel, par exemple, annonce
un taux de 14,44 % au lieu de…14,50 %
Autrement dit, le TAEG est exorbitant.
Une ouverture de crédit sans carte est un peu
moins chère qu’avec carte. Mais si vous pouvez
descendre en négatif sur votre compte, mieux
vaut savoir ce qu’il vous en coûtera.
Dans ce cas-là aussi, le TAEG est presque
OUVERTURE DE CRÉDIT : TAUX (TAEG) MAXIMAL
QUE DEVREZ-VOUS PAYER RÉELLEMENT SUR UNE BASE ANNUELLE ?
Ligne de crédit
Ouverture de crédit avec carte
Ouverture de crédit sans carte
jusqu’à 1 250 €
14,50 %
10,50 %
de 1 251 à 5 000 €
12,50 %
9,50 %
plus de 5 000 €
11,50 %
9,50 %
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CRÉDIT
ouverture de crédit | carte de crédit
LES OUVERTURES DE CRÉDIT DÉCONSEILLÉES
DES CHIFFRES ÉLOQUENTS
L’essentiel des contrats de crédit
problématiques (prêts hypothécaires et crédits à la consommation
inclus) concerne les ouvertures de
crédit.
Plus de la moitié des ouvertures
de crédit problématiques
concernent des contrats conclus
auprès d’un organisme non bancaire, par exemple un magasin.
auprès d’un organisme non bancaire
auprès d’une banque
57 %
ouvertures
de crédit
crédits
problématiques
43 %
autres formes
de crédit
38 %
57 %
62 %
43 %
toutes les
ouvertures de
crédit
ouvertures de crédit
problématiques
Source : rapport annuel 2015 de la Centrale des Crédits aux Particuliers (Banque Nationale de Belgique)
toujours égal au maximum légal. Ou juste
en dessous, par exemple 10,48 % au lieu
de 10,50 % chez KBC.
Alors pourquoi une ouverture de crédit
peut-elle parfois déraper ?
Dans la pratique, les ouvertures de crédit
tournent souvent mal. Il est évident que,
de toutes les formes de crédit, ce sont
elles qui posent le plus de problèmes de
remboursement. Trop souvent, elles sont
à l’origine d’un surendettement, comme
en témoignent les données de la Banque
Nationale de Belgique (BNB). On l’a dit, la
grande souplesse de la formule en est le
principal danger.
Deuxième écueil : cette souplesse est
justement ce qui attire les consommateurs qui
tirent le diable par la queue et qui, en réalité,
n’ont pas les moyens de contracter un crédit.
Comme Éveline, qui n’a pas d’argent sur le
côté. Avec une telle facilité d’utilisation, il est
très tentant de solliciter sans cesse la ligne
de crédit. Le consommateur qui ne fait pas
attention à son budget peut ainsi vivre à crédit
et donc s’endetter (presque) en permanence.
La porte est ouverte à tous les excès lorsque
le consommateur dispose de plusieurs
ouvertures de crédit assorties d’une carte…
Et ce n’est pas tout. Dans la pratique, le
crédit est souvent accordé beaucoup trop
facilement, surtout si le prêteur n’est pas une
banque, mais un autre organisme de crédit.
Le législateur a pourtant adopté des règles
pour responsabiliser l’octroi de crédit. Ainsi,
tout prêteur est tenu de demander "toute
information nécessaire" pour pouvoir évaluer
la capacité de remboursement du candidat
emprunteur. À cet effet, il doit même remplir
un questionnaire détaillé. Mais comme la
BNB l’a constaté en 2015, plus de la moitié
des contrats présentant des problèmes de
remboursement ont été octroyés par des
institutions autres que les banques, on peut
supposer que c’est surtout dans les magasins
que la solvabilité du consommateur est mal
évaluée et que la législation est appliquée bien
trop à la légère. Nos propres enquêtes l’ont
également montré à plusieurs reprises. Un
constat que notre Service d’aide individuelle
(SAI, qui traite les plaintes de nos abonnés) ne
peut que confirmer. Trop de consommateurs
se voient octroyer une ouverture de crédit
alors qu’ils ne sont pas assez solvables.
Force est donc de considérer les ouvertures de
crédit comme intrinsèquement dangereuses.
Dans de très nombreux cas, le crédit ne
devrait pas pouvoir être accordé. Mais cela,
les prêteurs ne sont pas prêts à l’entendre, car
pour eux, ces crédits sont très rentables.
Ne doit-on pas avoir remboursé
intégralement le crédit à un moment
donné ?
En effet. Une ouverture de crédit ne
permet donc pas de consommer du crédit
éternellement sans jamais rembourser sa
dette. À intervalles réguliers, il faut procéder
à ce que l’on appelle un "zérotage" : la ligne
de crédit doit être remise à zéro et le montant
total de la dette remboursé. Le délai imparti
varie d’un à cinq ans, selon le contrat et la ligne
de crédit. Toutefois, un prêteur peut exiger un
délai plus court. Veillez donc à vérifier cette
information dans votre contrat. Il reste que le
prêteur se doit de vous prévenir au moins deux
mois à l’avance.
Le zérotage n’entraîne toutefois pas la fin du
crédit : dès que vous avez remboursé votre
dette, vous pouvez à nouveau solliciter la ligne
de crédit. Ainsi, un nouveau délai démarre au
moment où vous recourez à nouveau au crédit.
Il est très important de bien tenir à l’œil le délai
imparti à ce remboursement périodique, sous
peine de devoir vous acquitter d’intérêts de
retard et d’autres frais. Votre ligne de crédit
peut être même provisoirement bloquée ou
carrément résiliée. Certains consommateurs
semblent perdre cette échéance de vue.
Le délai peut en outre être trop court pour
vous permettre de rassembler la somme
nécessaire au remboursement du crédit.
La date de zérotage reste pourtant fixée de
manière irrévocable. On constate cependant
que certains consommateurs ne peuvent
s’empêcher d’utiliser encore un certain
montant de crédit juste avant la date de
zérotage. Ils ne peuvent que s’attirer des
ennuis ! Le montant vient en effet s’ajouter
à la somme qu’ils devaient déjà rembourser
en une fois à la date de zérotage. Résultat : ils
sont dans l’incapacité de rembourser. Que
font-ils alors ? Avant que la sanction ne tombe
pour non-respect du délai, ils s’empressent
de prendre un nouveau crédit pour combler
le trou du crédit précédent, par exemple
avec une autre carte de crédit associée à une
ouverture de crédit. Ils empruntent donc pour
pouvoir continuer à emprunter. Les crédits
s’accumulent, ouvrant la voie à la spirale du
surendettement…
Aussi serait-il bon que pendant toute la durée
de l’ouverture de crédit, le zérotage soit
clairement rappelé à l’emprunteur sur chaque
relevé mensuel.
Puis-je consommer plus de crédit
qu’initialement autorisé ?
Normalement, vous ne pouvez dépasser
la ligne de crédit qui vous a été accordée.
Éveline a par exemple obtenu une ligne de
3 000 € : c’est le maximum absolu qu’elle peut
VOUS ÊTES ENREGISTRÉ COMME DÉBITEUR MÊME SI
VOUS N’UTILISEZ PAS L’OUVERTURE DE CRÉDIT
Budget&Droits 247 - juillet/août 2016
utiliser. Mais comme la pratique le montre, il
n’est parfois pas impossible, techniquement
parlant, de le dépasser ! Il n’est donc pas
exclu que lorsqu’Éveline aura consommé
entièrement sa ligne de crédit de 3 000 €, elle
pourra faire sans problème un achat en ligne
de 500 €, par exemple. Mais cela ne sera pas
sans conséquences.
Qui dépasse la limite est en infraction. Éveline
devra donc rembourser en une seule fois le
montant du dépassement non autorisé. De
plus, sa ligne de crédit risque d’être bloquée.
Nous estimons que le consommateur mérite
une meilleure protection. Les dépassements
non autorisés devraient être techniquement
impossibles. C’est déjà le cas lorsqu’une
personne dont le compte à vue ne peut
descendre en négatif effectue un achat avec
sa carte Bancontact. Le message "solde
insuffisant" apparaît alors à l’écran.
Pourquoi suis-je enregistré pour 1 250 €
alors que je n’ai retiré que 300 € ?
C’est normal. La Centrale des Crédits aux
Particuliers reprend toujours la ligne de crédit
octroyée. Que vous l’utilisiez ou non, et quel
que soit le montant dû au prêteur. Éveline sera
donc enregistrée pour 3 000 € à la Centrale,
même si elle a totalement remboursé son
crédit.
Cet enregistrement concerne aussi toute
personne pouvant être à découvert sur son
compte à vue. Si vous pouvez être en négatif
de 1 250 €, vous serez donc enregistré pour
ce montant, même si vous n’avez jamais eu
recours à cette facilité.
La Centrale des crédits est gérée par la BNB.
L’enregistrement vise à lutter contre le
surendettement. Les prêteurs sont tenus de
consulter ce fichier pour connaître la situation
financière d’un candidat emprunteur. Le
fichier est divisé en deux : le volet "positif"
ASTREIGNEZ-VOUS À
REMBOURSER CHAQUE
MOIS PLUS QUE LE
MINIMUM OBLIGATOIRE
contient toutes les données des contrats de
crédit à la consommation en cours et des
emprunts hypothécaires, tandis que le volet
"négatif" contient les noms des personnes en
défaut de paiement.
Pourquoi me pousse-t-on à utiliser
mon ouverture de crédit ?
Les prêteurs qui ont réussi à vous faire signer
une ouverture de crédit font souvent tout
pour vous inciter à l’utiliser. Avec un TAEG
exorbitant, l’affaire est très rentable pour
eux. Certains bombardent leurs clients de
publicités par lettre, téléphone, texto ou
courriel. Ils ne cessent de rappeler le montant
que vous avez à votre disposition et tout ce
que vous pourriez faire avec. Ces pratiques
sont surtout le fait d’organismes de crédit non
bancaires, même si les banques ne rechignent
pas non plus à faire de la publicité. Il n’est pas
rare que le consommateur qui a par exemple
déjà utilisé l’ouverture de crédit liée à son
compte à vue (en étant à découvert) reçoive
comme par hasard, peu de temps après, une
publicité pour une autre formule d’ouverture
de crédit de sa banque.
Bon à savoir : vous pouvez à tout moment et
sans frais mettre fin à l’ouverture de crédit.
Pour cela, vous devez avoir remboursé le crédit
jusqu’au dernier centime. Les conditions
générales prévoient habituellement que vous
deviez notifier votre décision au prêteur
CENTRALE DES CREDITS
Vous pouvez vérifier
Il peut être intéressant de consulter le fichier de la Centrale des Crédits aux
Particuliers auprès de la Banque Nationale de Belgique (BNB) pour voir si votre nom
y figure en tant que consommateur ayant un crédit en cours. Vous ne seriez pas le
premier à avoir contracté un jour une ouverture de crédit, dont vous aurez perdu le
souvenir parce que vous ne l’avez jamais utilisée. Sauf que vous restez enregistré à la
BNB tant que vous ne prenez pas l’initiative de mettre fin à ce crédit… Alors, on vérifie ?
La procédure est gratuite.
> Soit vous recherchez l’information sur le site web de la Centrale des crédits :
www.nbb.be/fr/centrales-des-credits. Vous avez besoin de votre carte d’identité
électronique et d’un lecteur de carte.
> Soit vous envoyez votre demande par lettre accompagnée d’une copie (recto-verso)
de votre carte d’identité à la Banque Nationale de Belgique, Centrale des Crédits aux
Particuliers, boulevard de Berlaimont 14, 1000 Bruxelles.
> Soit vous vous présentez à un guichet de la BNB à Bruxelles, Hasselt, Courtrai et
Liège, muni de votre carte d’identité.
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par lettre recommandée. Une fois résilié, le
contrat est immédiatement clôturé, sauf si les
conditions générales imposent un préavis (qui
ne peut être supérieur à un mois).
En principe, le prêteur est ensuite tenu de
faire supprimer votre enregistrement à la BNB.
Mais dans la pratique, cela ne va pas toujours
comme sur des roulettes. Nos abonnés se
plaignent régulièrement que leur prêteur n’a
pas fait radier leur nom. Seule solution contre
un prêteur récalcitrant : introduire une plainte
auprès du SPF Économie (cela peut se faire très
facilement en ligne : economie.fgov.be).
Une ouverture de crédit est-elle
indiquée pour surmonter les périodes
difficiles ?
Avant de signer une ouverture de crédit, vous
devez vous demander si elle entre dans votre
budget. Il n’est par exemple pas tenable de
dépenser chaque mois 200 € de plus que votre
revenu. Réfléchissez donc à votre mode de vie.
Vous êtes à court de liquidités, mais vous
considérez un achat donné comme vital
et urgent ? Vérifiez d’abord s’il n’existe
pas d’autres solutions que l’ouverture de
crédit. Imaginez que vous escomptiez un
revenu et que vous puissiez être à découvert
sur votre compte : vous pouvez vous tirer
provisoirement d’affaire de cette manière.
Si vous avez quand même tranché en faveur de
l’ouverture de crédit, il est très important de
l’utiliser à bon escient.
Surtout, n’allez pas considérer cette ligne de
crédit comme une source supplémentaire
de revenus, que vous pouvez solliciter pour
satisfaire vos envies. Voyez-la plutôt comme
un tiroir d’argent à votre disposition : si, à la
suite d’un imprévu, vous avez besoin d’argent,
vous pouvez puiser dans cette réserve. Vous
décidez ensuite personnellement (ou presque)
du rythme auquel vous remettrez l’argent
emprunté dans le tiroir. Donc, à ne pas utiliser
pour les achats de tous les jours, mais pour
des dépenses exceptionnelles. Vous devez par
exemple faire face à une réparation inattendue
et urgente à votre voiture ou votre maison, ou
à un achat qui, compte tenu des circonstances,
ne peut vraiment pas attendre.
Bref, ce n’est pas parce que vous avez la
possibilité de retirer de l’argent qui n’est pas à
vous que vous devez le faire ! Nous trouvons
révoltant que des banques qui autorisent le
découvert fassent miroiter à leurs clients qu’ils
ont à leur disposition plus d’argent que le solde
réel : sous la mention "solde disponible", elles
indiquent la somme du solde réel additionné
du montant mis à disposition par l’ouverture
de crédit.
Par ailleurs, remboursez toujours le crédit
le plus rapidement possible. N’hésitez pas à
consacrer immédiatement votre épargne au
remboursement de l’ouverture de crédit. Il
est beaucoup plus avantageux de rembourser
un crédit qui vous coûte 14,50 % sur une
base annuelle que de laisser l’argent sur un
compte-épargne qui, aujourd’hui, ne rapporte
quasiment rien ! ■

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