Un outil réel de simulation virtuelle
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Un outil réel de simulation virtuelle
actu conception Réalité virtuelle Un outil réel de simulation virtuelle La réalité virtuelle repose sur des outils de simulation. Le pôle de réalité virtuelle C.LA.R.TE., de Laval, a développé Ervista, un outil d’aide à la conception de postes plus ergonomiques destiné à des entreprises de sous-traitance automobile. industriels et quatre PME locales du secteur de l’équipement automobile, a permis de mettre sur pied cet outil de simulation. Doté d’un budget d’un million d’euros, prévu sur trois ans, le projet a reçu une subvention de 40 %, apportée pour moitié par l’État et pour moitié par la région Pays-de-la-Loire. « L’objectif est d’améliorer la qualité globale de postes de pro duction de l’industrie automo bile, la finalité étant de réduire le nombre d’arrêts de travail, d’améliorer la qualité du travail, d’optimiser la productivité, tout en impliquant les opérateurs dès la conception des postes », explique Jean-Louis Dautin, directeur opérationnel de C.LA.R.TE. « Notre objectif pour réduire les risques de troubles musculo © Gaël Kerbaol pour l’INRS I mmergé dans un cube de trois mètres d’arête, dans un décor pastel, un opérateur, doté de lunettes 3D et de capteurs sur les mains, évolue suivant une gestuelle incompréhensible pour le spectateur, mais qui semble répondre à une logique pour lui. Il est en train de tester, dans le SASCube, des aménagements sur un poste de travail consistant à assembler des pièces de réservoirs de voitures. Depuis 2006, cet outil est développé par C.LA.R.TE., Centre LAvallois de Ressources TEchnologiques. Dans le cadre du programme de recherche appliquée Ervista (Ergonomie en réalité virtuelle pour la sous-traitance automobile), un partenariat, associant C.LA.R.TE., deux grands groupes squelettiques passe par des actions à différents niveaux : ajustement de la hauteur des postes de travail, mise en place des outils et des composants facilement accessibles, éva cuation aisée des emballages vides du poste de travail et sup pression du port de pièces lour des », souligne Alain Fléchard, responsable méthodes chez Inergy Automotive Systems, groupe qui a conçu et fabrique les réservoirs des Laguna 3 de Renault et qui a déjà fait appel au SASCube sur neuf projets. L’illusion du réel « Le fait d’avoir une visualisation 3D à l’échelle 1 procure un réa lisme étonnant, commente-t-il. C’est un outil convivial, dont l’appropriation se fait facile ment au bout de 30 à 45 minu tes. Il autorise des modifications au fur et à mesure, en fonction de nos besoins (inclinaison du poste de travail, optimisation de l’emplacement des outils et des cartons…). En ce qui concerne l’ergonomie et la sécurité, cela permet d’identifier des défauts de conception difficilement déce lables en 2D : risques de heurt de la tête, de griffure ou de pince ment, de brûlure… Et question productivité, il aide à optimiser les mouvements et la gestion du temps des opérateurs, en rédui sant par exemple les distances de déplacement. C’est un outil qui donne l’occasion de s’arrêter pour se concentrer et s’immer ger sur les caractères antropo Dans le SASCube, muni de lunettes 3D et de capteurs, un opérateur teste un poste de travail, avec l’illusion d’être en conditions réelles. métriques des postes de travail. C’est aussi un bon support de communication entre les par tenaires. » Seul inconvénient : sa faible transportabilité. Si la structure peut être montée ou démontée en une journée, elle reste fragile pour des déplacements fréquents. « Les premiers temps ont néces sité diverses mises au point, mais, aujourd’hui, l’outil fonc tionne très bien. On fait systé matiquement appel à lui pour nos nouveaux projets. Toutes les personnes amenées à tra vailler sur le poste (opérateurs, gens de la maintenance, mem bres du CHSCT) sont présentes et font leurs remarques. Cela facilite l’appropriation du poste. C’est une bonne avancée », résume Christophe Stéphant, dirigeant de PCMI, une PME de la Mayenne qui réalise des études mécaniques, électriques et pneumatiques pour l’industrie automobile. « Les études menées par l’INRS dans ce domaine montrent tou tefois que, malgré les progrès réalisés dans le domaine de la réalité virtuelle, il subsiste des écarts entre une même tâche effectuée en virtuel et en réel, rappelle Jacques Marsot, chef de laboratoire au sein du département Ingénierie des équipements de travail à l’INRS. Une prise de conscience s’impose donc sur les limites de l’usage des outils de réalité virtuelle, notam ment dans le domaine de la pré vention des risques. » Céline Ravallec Photo : Gaël Kerbaol Travail & Sécurité 05 - 08 11