Vulnérabilité du Secteur de la Santé Aux Changements

Vulnérabilité du
Secteur de la Santé
Aux
Changements Climatiques
En Algérie
Le présent document est la synthèse du rapport d’étude
« Vulnérabilité aux Changements Climatiques des secteurs
nationaux clés» du projet « GEF/PNUD » établi entre le
Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement
(MATE), le Programme des Nations Unies pour le
Développement (PNUD) et le Fonds pour l’Environnement
Mondial (FEM) au titre de la « Seconde Communication
Nationale sur les Changements Climatiques».
Vulnérabilité du secteur de la Santé
Aux Changements Climatiques en Algérie
L’influence du climat sur la santé se caractérise d’abord par un grand nombre
d’incertitudes. Il n’en demeure pas moins que la corrélation entre l’influence des
facteurs climatiques et météorologiques sur la santé et le bien être est prouvé par la
présence de maladies attribuables à la pollution de l’air et aux phénomènes
météorologiques extrêmes : Allergies, affections respiratoires, maladies d’origine
hydrique et maladies vectorielle.
Bien que la politique algérienne en matière de santé soit basée sur le principe de
prévention, force est de noter que cet effort de prévention est réduit par la prolifération
de sources de contamination et de pollution.
Dans le cas de la santé humaine, les Changements Climatiques affectent
vraisemblablement la distribution et la prévalence des vecteurs de maladies tel le
paludisme, la méningite, et certaines variantes des Leishmanioses (Clou de Biskra)
et l’Onchocercose qui infecte l’œil.
Les maladies liées aux Changements Climatiques vont représenter une sollicitation
supplémentaire et économiquement coûteuses pour le secteur de la santé et peuvent
aggraver l’inefficacité des services de santé à affronter les problèmes qui seraient
provoqués et amplifiées par ces Changements.
Certaines extrêmes climatiques pourraient être à l’origine de l’apparition de
pathologies de stress facilitant les accidents cardiaques, des troubles psychologiques
(Dépression), voire psychiatriques (Santé mentale).
Les inondations, la sécheresse, les orages violents et autres fléaux naturels d’origine
climatique peuvent détériorer la santé et le bien être social en provoquant une
augmentation des risques de blessures, de maladies et de décès. Parmi les effets directs
des vagues de chaleur intenses, figurent : la fatigue, l’épuisement, les crampes de
chaleur, l’œdème, les coups de chaleur et les insolations. D’autres effets indirects,
let que l’aggravation des problèmes de santé existants, incluant les troubles des
systèmes circulatoire, respiratoire et nerveux. L’élévation de température, d’une
manière générale, serait favorable à la survie de la bactérie du Choléra, favorisera les
percées de moustiques vecteurs de maladies (principalement le Malaria) et fera
augmenter le nombre de rongeurs porteurs de pathogènes.
L’augmentation d’épisodes de forte précipitations et l’élévation de température
provoquée par le Changement Climatique ainsi que la multiplication des mares d’eaux
stagnantes, pourrait rendre plus fréquentes les maladies à transmission hydrique. En
effet, les fortes précipitations peuvent entrainer les bactéries des eaux usées, des
engrais et d’autres déchets organiques dans les cours d’eau, ce qui pourrait provoquer,
faute de traitement adéquat, la contamination directe des sources
d’approvisionnement en eau potable.
Aussi, il faut souligner qu’une augmentation des cas de maladies d’origine alimentaire
causées par les entérobactéries et les entérovirus (Bactéries et Virus qui vivent dans le
tube digestif), suite à la variation de la qualité et la quantité des ressources en eau et les
défaillances du réseau de santé, est aussi recensée.
De ce fait, les phénomènes climatiques extrêmes, dont certains dépassent les capacités
actuelles de réaction, continueront à mettre à l’épreuve notre société notamment en
raison du risque de répétition de ces événements. Pour le secteur de la santé, toute
conséquence environnementale ou socio-économique des Changements Climatiques
exercera un stress supplémentaire sur son réseau, lequel, d’ore et déjà, souffre de
nombreuses difficultés.
Un programme à moyen et long terme pour lutter contre les phénomènes extrêmes et
de leurs conséquences néfastes sur la santé ainsi que l’éducation de la population afin
de l’amener à de meilleurs comportements, restent les premières actions à entreprendre
dans le secteur de la santé.
Par ailleurs, quelques éléments d’adaptation peuvent être énumérés et concernent ce
qui suit :
Réduction de l’influence de vecteurs de maladies à travers:
-
la mise en œuvre de vaccins pour lutter contre certaines maladies (ex. le
paludisme),
- la mise en œuvre d’actions d’assainissement de l’eau,
- l’établissement et la mise en œuvre de programmes de sensibilisation du public( sur
la façon de réduire les risques d’exposition et de transmission des maladies) ainsi
que des plans de gestion des situations d’urgence,
Amélioration de la gestion des effets sanitaires des phénomènes extrêmes à
travers :
- sensibilisation de la population aux problèmes d’hygrométrie (caractérise l'humidité
de l'air).
- Installation de systèmes d’alerte lors des grandes vagues de chaleur grâce aux relais
des hôpitaux, des radios et de la télévision,
- Mise en place de partenariats entre les différents secteurs de l’administration
publique (Services d’urgences, protection civile, chaînes de pharmacies, services
d’hébergements chauffés et climatisés, équipes volontaires…).
Ces actions visent à préparer la piste à faire face aux effets désastreux probables des
Changements Climatiques en Algérie.