Discours d`ouverture de Marie-Christine Marghem, Ministre de l

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Discours d`ouverture de Marie-Christine Marghem, Ministre de l
Discours d’ouverture de Marie‐Christine Marghem, Ministre de l'Energie, de l'Environnement et du Développement durable Stakeholders meeting pré‐Lima – Bruxelles – 19 Novembre 2014 Mesdames et messieurs, Il y a deux semaines à peine, le GIEC publiait son dernier rapport de synthèse, clôturant ainsi le cycle de son 5eme rapport d'évaluation. Ce rapport montre plus clairement que jamais que les gaz à effet de serre que nous émettons en quantité croissante depuis la révolution industrielle réchauffent notre atmosphère et nos océans, entraînent la fonte des calottes glaciaires et mèneront, à terme, à une montée du niveau de la mer et à des conditions climatiques plus extrêmes et plus imprévisibles. Si nous voulons éviter les impacts les plus graves de ces modifications du climat, nous devons immédiatement mettre en œuvre les mesures nécessaires pour évoluer vers une économie bas carbone. Plus nous attendons, plus les impacts des changements climatiques seront importants et plus il sera coûteux de rester sous l’objectif des 2°C. Ce rapport indique également que le coût lié à cette transition serait également moindre que prévu : le GIEC évoque une croissance reportée de 0,06 points de pourcent par an, à comparer à des niveaux de croissances attendus de l’ordre de 1,6% à 3% par an. Ces calculs ne tiennent par ailleurs pas compte des nombreux avantages économiques associés à une politique climatique intelligente, tels que des emplois plus durables et plus nombreux, une amélioration de la sécurité énergétique et une augmentation de la qualité de l'air que nous respirons. Les négociations internationales qui se déroulent dans le cadre de la Convention‐Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) visent à atteindre un accord international globalement contraignant pour la fin de l'année prochaine, à Paris. La Conférence de Lima est la dernière grande étape sur la route de Paris. Un certain nombre de décisions essentielles doivent dès lors être prises au Pérou, qui définiront la forme et le contenu de l'Accord de 2015. Il est ainsi essentiel de clarifier les éléments qui feront partie de l'accord final, de même que les informations qui devront être communiquées par chaque pays sur les engagements nationaux qui seront proposées dans le cadre de l’Accord, les fameuses « INDCs » (Intended Nationally Determined Contributions). Tout ceci ne devra évidemment pas faire d’ombre aux discussions qui portent sur une autre problématique importante, celle de l'augmentation du niveau d'ambition à court terme, je veux dire avant 2020. En ce qui concerne les « INDCs » (contributions nationales), j'ai été ravie que nous ayons réussi à faire notre devoir au sein de l’Union Européenne en nous mettant d'accord sur le Paquet énergie‐climat à l’horizon 2030 au cours du Conseil Européen des 23 et 24 octobre derniers. Cet accord représente une étape supplémentaire vers une société plus durable et plus économe en énergie, et permettra de créer de nombreux emplois verts dans les années à venir. Suite à l'annonce faite la semaine passée par les Etats‐Unis et la Chine concernant les efforts que ces deux pays fourniront dans le cadre de l'accord de Paris, j'ai bon espoir que nous puissions conclure un accord international ambitieux l'année prochaine. Cet Accord ne mettra pas en péril la compétitivité de nos entreprises grâce à la participation de toutes les grandes économies, mais nous apportera au contraire – grâce au rôle pionnier joué par l'Union européenne – des avantages en termes de compétitivité dans le domaine des technologies vertes. Le financement climatique international est un autre élément important qui sera discuté dans le contexte des négociations pour cet Accord de Paris. Dans ce cadre, aura lieu demain à Berlin une importante conférence des donateurs pour le Fonds Vert pour le Climat. La Belgique ne pourra malheureusement pas faire de promesse de dons à cette occasion, en raison de l'absence de répartition de l'effort intra‐belge dans le cadre du paquet énergie‐
climat 2020. Je pense toutefois qu’une partie des revenus issus de la vente aux enchères des quotas d’émission doit être utilisée pour aider les pays les plus vulnérables à faire face aux effets néfastes des changements climatiques. Dans ce contexte, je discuterai le plus vite possible de la contribution respective de l’Autorité fédérale et des Régions avec mes collègues compétents en la matière. Je suis également d'avis qu'impliquer les parties prenantes est essentiel pour parvenir à un processus démocratique et inclusif. C'est également ce que souligne l'accord de gouvernement fédéral. L'organisation de tels « stakeholders meetings » fait partie de cet effort. A l'occasion de cette matinée de débats, je voudrais chaleureusement inviter les différents groupes constituant notre société civile à exprimer leur idées dans le cadre de ces négociations internationales. Cet événement est l’occasion de débattre de nos différents points de vue. Ce n'est que de cette manière qu'un input concret pourra prendre forme et être repris au sein de la position belge et européenne, dans le cadre des négociations climat à venir. Je vous souhaite à toutes et à tous une matinée très productive. 

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