Kyoto sans Bush
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Kyoto sans Bush
Kyoto sans Bush ? Le plus gros pollueur de la planète n’aura qu’à prendre le train du progrès en marche… A l’occasion de l’entrée vigueur du Protocole de Kyoto, une question est revenue sans cesse : quelle attitude adopter vis-à-vis des Etats-Unis ? L’administration Bush a, en effet, annoncé une position on ne peut plus obtuse : les Etats-Unis ne veulent s’engager dans aucune négociation - ni discussion - concernant des réductions d’émissions de gaz à effet de serre pour la période post-2012. Cette position, qui consiste à dire « non » à tout, n’a aucune chance d’évoluer avant que le prochain président américain entre en fonction, début 2009. Tant que George Bush sera au pouvoir, les émissions de gaz à effet de serre des Etats-Unis vont au contraire continuer à monter en flèche et d’ici quatre ans, le monde se souviendra de Bush pour deux choses : la guerre en Irak et une politique irresponsable en matière de changements climatiques. Pour les pays ayant ratifié Kyoto, la position du gouvernement américain offre donc trois options. Premièrement, les autres pays pourraient malgré tout essayer d’engager l’administration Bush dans une politique pour l’après-2012. Vu la position de l’administration américaine à ce sujet, cela revient à foncer tête baissée dans un mur. Deuxièmement, ces pays pourraient attendre que le prochain président américain soit élu avant d’entamer les négociations. A moins que la Constitution américaine ne soit entre-temps modifiée, George Bush ne pourra en effet se présenter pour un troisième mandat. Cependant, vu la nécessité urgente de minimiser les impacts des changements climatiques, la planète ne peut se permettre d’attendre quatre années supplémentaires. En outre, reporter les négociations créerait des incertitudes pour le monde industriel, qui commence à se faire à la réalité de réductions d’émissions contraignantes dans le cadre du protocole de Kyoto. La troisième option est d’entamer les négociations sans plus attendre, comme le prévoit le protocole de Kyoto, sans rien espérer de significatif de la part des Etats-Unis. Cette dernière option est loin d’être idéale, mais elle est la seule qui présente une quelconque chance de progrès. Ces négociations devront être menées de manière à permettre au plus gros pollueur de la planète de rejoindre le processus sous son prochain gouvernement. L’Union européenne doit prendre ces négociations à bras le corps, en adoptant le plus rapidement possible des objectifs internes de réductions d’émissions ambitieux pour la période post-2012, et en impliquant les plus grands pays en développement comme le Brésil, la Chine ou l’Inde. En parallèle, la réalisation par l’Europe de ses premiers objectifs de Kyoto démontrera le sérieux avec lequel elle considère cette problématique, ainsi que le caractère fallacieux des déclarations de George Bush, qui affirme que la poursuite des objectifs de Kyoto ne peut se faire qu’aux dépens de l’économie et de l’emploi. L’Union européenne doit également soutenir les actions entreprises par un nombre croissant d’entreprises et Etats américains en matière de lutte contre les changements climatiques. Leurs directeurs et gouverneurs font preuve d’un leadership bien nécessaire, qui contraste fortement avec la politique de l’autruche de leur président. L’Europe doit consulter ces leaders à propos de la forme à donner au futur régime climatique, afin que les remarques constructives en provenance des Etats-Unis soient prises en compte lors des négociations et que l’accord pour l’après-2012 jouisse d’un maximum de soutien à l’intérieur de ce pays. Paradoxalement, la meilleure manière de ramener, à terme, les Etats-Unis dans le système international de lutte contre les changements climatiques est de ne pas perdre de temps à essayer de convaincre l’administration américaine actuelle… Greenpeace Belgium Chaussée de Haechtsesteenweg 159 1030 Brussels http://www.greenpeace.be