Synthèse 4 Direction et décision dans l`entreprise

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Synthèse 4 Direction et décision dans l`entreprise
Synthèse 4
Direction et décision dans l’entreprise
1. Les décisions et le processus de décision
La vie de l’entreprise est jalonnée de décisions. Elles sont prises quotidiennement, depuis sa création
jusqu’à sa mort. Elles ne sont pas toutes de même nature ni de même importance.
1.1. Quels sont les différents types de décision ?
A. Les niveaux de décision selon l’horizon temporel
Les théoriciens tels I. Ansoff ou R. N. Anthony définissent trois niveaux de décision selon leur horizon
temporel :
– les décisions stratégiques concernent les orientations générales de la firme et ont une
implication sur le long terme ;
– les décisions tactiques ou administratives sont des décisions de moyen terme concernant la
gestion quotidienne de l’entreprise ;
– les décisions opérationnelles sont des décisions de court terme concernant les opérations
courantes de l’entreprise.
B. Les décisions selon leur impact sur l’activité de l’entreprise
On peut également classer les décisions en fonction de l’impact qu’elles ont sur l’activité de
l’entreprise. Les décisions stratégiques ont un impact décisif sur l’activité de l’entreprise, alors que les
décisions opérationnelles ont un impact plus restreint. Elles n’ont d’effet que sur une partie ou sur une
fonction de l’entreprise et peuvent être réversibles rapidement.
1.2. Comment analyser les décisions ?
Simon analyse la décision en étudiant le processus de prise de décision et en construisant une
nouvelle vision théorique de la rationalité.
A. Le processus de décision de Simon
Le processus de décision de H. Simon (appelé « modèle IMC » pour les initiales des trois premières
phases) se décompose de la façon suivante :
– Intelligence : c’est l’étude de l’environnement de la décision et l’identification du problème posé ;
– Modélisation : cette phase consiste à trouver l’ensemble des modes d’action possibles ;
– Choix : il faut sélectionner une décision parmi l’ensemble des alternatives ;
Ces trois phases sont complétées par une dernière, essentielle au processus : l’évaluation. C’est le
contrôle et le bilan de l’opération ; si la décision est validée, elle se poursuit, sinon, on reprend le
problème à l’une ou l’autre des étapes en fonction des dysfonctionnements.
B. Le principe de rationalité limitée
Pour H. Simon, la prise de décision s’effectue dans le cadre d’une rationalité limitée. Il s’oppose au
principe de rationalité parfaite pour développer le concept de choix réalisé par des acteurs ayant une
rationalité limitée ou procédurale. En effet, leur perception de l’environnement est limitée par le temps
ou l’abondance d’informations. Ils vont donc arrêter leur décision en fonction de leurs propres
aspirations, sur le choix qu’ils estiment satisfaisant, et non sur un choix optimal au sens classique.
1.3. Pourquoi les décisions sont-elles irrationnelles ?
Différents modèles théoriques expliquent les décisions irrationnelles :
– le modèle de la poubelle : pour des théoriciens comme James March, le processus de décision
consiste à mettre en concordance des solutions existantes avec des problèmes posés. Dans la
poubelle se rencontreraient des flux de solutions, des problèmes et des participants ; de cette
rencontre naît la décision ;
– L. Sfez met en avant la notion de non-rationalité des décisions, qui sont justifiées une fois qu’elles
ont été réalisées.
Thème 1 : Entreprendre et diriger
Chapitre 5 : Direction et décision dans l’entreprise
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Certaines stratégies comme le lancement de téléphones portables en Afrique ou de voitures en Inde
peuvent ainsi paraître inexplicables dans la théorie classique de la rationalité, mais elles sont
parfaitement analysables grâce au modèle de la poubelle, par exemple.
2. Les facteurs d’influence de la direction d’entreprise
2.1. Quelle est l’influence des styles de direction ?
A. Les quatre styles de Likert
R. Likert distingue quatre styles de direction :
– le manager autoritaire, qui manage ses collaborateurs par la crainte ;
– le manager paternaliste, qui a un mode de management qui se rapproche du précédent tout
en entretenant des relations de proximité avec les subordonnés ainsi qu’un système de
récompense souvent arbitraire ;
– le manager consultatif, qui se caractérise par un mode de management recherchant un large
consensus, le système de délégation ayant cependant ses limites ;
– le manager participatif, qui a un mode de management non directif et participatif, avec un
système de motivation et d’intéressement des salariés.
B. La grille managériale de Blake et Mouton
R. R. Blake et J. S. Mouton distinguent cinq modes de management en fonction de deux critères :
l’intérêt porté aux hommes et l’intérêt porté aux tâches. Ces cinq modes sont les suivants :
– le management appauvri : le minimum est accordé aux tâches comme aux hommes, afin de
se maintenir dans l’organisation ;
– le management fondé sur l’autorité et l’obéissance : tout l’intérêt est accordé aux tâches,
le travail est arrangé de façon à ce que l’élément humain intervienne le moins possible ;
– le management institutionnel : une performance correcte est atteinte en s’attachant à
maintenir un équilibre entre l’importance accordée aux hommes et aux tâches ;
– le management country-club : l’accent est mis sur l’humain pour maintenir de bonnes
relations de travail ;
– le management fondé sur le travail en équipe : les résultats sont obtenus grâce à des
engagements forts de tous les membres de l’équipe.
2.2. Quels autres facteurs influencent les décisions ?
Le style de direction n’est pas le seul facteur influençant la prise de décision dans l’entreprise ;
d’autres facteurs ont un impact certain.
Parmi les éléments de contingence, on peut citer :
– l’histoire de l’entreprise ;
– sa culture ;
– son mode de gouvernance ;
– la nature de la décision ;
– le niveau de rationalité de la décision.
Chacun de ces facteurs a un impact sur le processus de décision de la firme.
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