Cherubini - Messe en la majeur pour choeur et orchestre

Transcription

Cherubini - Messe en la majeur pour choeur et orchestre
Luigi Cherubini
(1760-1842)
Messe Solennelle en la majeur pour chœur et orchestre
Né à Florence, fils d’un claveciniste, Cherubini fut élevé dans la musique religieuse. Il composa
sa première Messe à l’âge de 13 ans. L’étude du style dramatique notamment auprès de Sarti
et de Galuppi lui donna la maîtrise de l’écriture vocale et instrumentale. A 19 ans, il écrivit son
premier opéra, Il Quinto Fabio. Progressivement, il se détacha des influences de ses maîtres,
montrant une science remarquable de l’orchestration. Après s’être produit à Londres, il donna
son opéra italien Iphigénie en Aulide à Turin (1788), puis il s’installa à Paris. Ses liens avec Viotti
et Marmontel lui permirent de présenter Démophon à l’Opéra et d’acquérir une place de premier
rang dans la vie musicale parisienne. Les compositeurs de la Révolution (Grétry, Le Sueur, Méhul,
Boieldieu…) ne firent guère d’ombre à ce musicien aussi doué qu’avide de pouvoirs.
En 1794, il fut l’un des responsables de la commission qui allait fonder le Conservatoire de Paris.
Trois ans plus tard, il obtint la consécration avec son opéra Médée, qui est considéré comme
l’acte fondateur du drame romantique français. En 1805, il s’exila en Autriche. A Vienne, il suscita
l’admiration de Haydn et de Beethoven. Il connut plus de succès encore dès de son retour à
Paris sous l’Empire, avec Pygmalion (1809), puis à l’époque de la Restauration, prenant
notamment la direction du Conservatoire en 1822. Ses dernières productions furent largement
consacrées à la musique religieuse.
Faisons aujourd’hui abstraction des querelles et des jalousies que le musicien suscita de la part
de ses confrères, dont le plus illustre, Hector Berlioz ne manquait pas une occasion de le
brocarder tout en l’admirant ! La musique de Cherubini s’est ouverte au caractère français et
elle a favorisé le romantisme naissant sans renier un passé classique. Son écriture a réalisé une
étonnante synthèse : réconcilier Gluck et Grétry, annoncer les grandes formes de Berlioz et le
leitmotiv wagnérien, enrichir l’orchestre romantique. Admiré en Allemagne, adulé en Italie,
Cherubini demeure un méconnu dans son pays d’adoption.
L’œuvre de Chérubini est considérable. On ne compte pas moins d’une trentaine d’opéras, sept
messes, de nombreuses autres œuvres religieuses et vocales, un répertoire instrumental également
imposant, aussi bien pour le piano qu’en musique de chambre.
La Troisième Messe Solennelle en la majeur fut composée en 1825. Cette commande fut créée
le 29 mai 1825 lors du Sacre du roi Charles X (1757-1836), à la cathédrale de Reims. Dans ses
grandes partitions religieuses, Cherubini prend pour modèle les écritures classiques de Haydn et
de Mozart. Pour autant, il rejette toute forme de vocalité qui approche trop de l’univers lyrique.
Les différentes parties traditionnelles de la Messe sont les suivantes : Kyrie (1), Gloria (2), Credo
(3), Offertoire (4), Sanctus (5), O Salutaris hostia (6) et Agnus Dei (7).