Tunisie : Le terrorisme peut triompher de l`état de droit

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Tunisie : Le terrorisme peut triompher de l`état de droit
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Tunisie : Le terrorisme peut triompher de l’état de droit
Date : 21 janvier 2016
La stratégie anti touristes risquerait d’en être validée. La Tunisie va mal. Les grandes
déclarations idéologiques sur le pays arabe qui aurait réussi même à retardement son
printemps sont face à la fracture économique.
5 ans après que Ben Ali soit parti pour une vie confortable en Arabie saoudite, la misère
progresse dans le pays. Certes, l’horrifique parenthèse du régime islamique a été
provisoirement refermée. Mais les avancées même modestes de l’état de droit sous le contrôle
partiel des « anciens » sont confrontées au risque d’une nouvelle explosion sociale.
L’économie tunisienne ne cesse de régresser. Cet échec du pouvoir actuel est largement dû à
l'effondrement du secteur touristique en raison de l’incapacité de l’état à rassurer sur la
sécurité, face au terrorisme islamique. Si la Tunisie était déstabilisée à nouveau à cause de
cette stratégie ce serait un encouragement terrible pour la multiplier partout du Maroc à
l'Indonésie.
Une fois de plus l’enjeu Tunisie se révèle majeur
En 2015, la croissance devrait être inférieure à 1%, notamment plombée par la crise du secteur
touristique, conséquence de l'instabilité et des attaques djihadistes. Le chômage au niveau
national dépasse 15% et atteint le double chez les diplômés.
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Selon une étude publiée par l'institut WIN/Gallup International et repérée par le Huffpost
Maghreb, les Tunisiens seraient eux-mêmes pessimistes concernant l'année à venir. À la
question «Pensez-vous que 2016, sera meilleur, pire ou pareil que 2015?», 45% des personnes
interrogées estiment que 2016 sera pire que 2015.
Le 17 décembre 2010, Mohamed Bouazizi s'immolait par le feu à Sidi Bouzid. Son décès est
considéré comme l'étincelle de la révolution tunisienne. Aujourd'hui, c'est la mort de Ridha
Yahyaoui qui enflamme le cœur de la Tunisie. Ce jeune chômeur de 28 ans est mort électrocuté
samedi, en haut d'un poteau près du siège du gouvernement à Kasserine, alors qu'il manifestait
pour son droit au travail.
Le mouvement s'est étendu les jours qui suivirent à de nombreuses villes et des heurts avec les
forces de l'ordre se sont produits. «C'est comme si nous étions encore à la fin 2010-début 2011.
Kasserine est en feu et les villes voisines l'appuient, les manifestants prennent les rues et les
institutions publiques, la police fait usage de la force et l'armée intervient», raconte le quotidien
arabophone Al Chourouk.
Le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Walid Louguini, a justifié ce couvre-feu par la
nécessité de «protéger les vies», d'éviter toute «escalade» mais aussi d'empêcher «les
éléments terroristes d'essayer d'exploiter cette situation».
L’instabilité ne peut que favoriser les terroristes et décourager le retour des touristes.
La Tunisie n’est pas sortie du tunnel où l’a plongé l’islamisation politique puis terroriste d’un
faux printemps arabe.
L’exemple tunisien salué par certains, reste plus que fragile. Il est même en ce moment plus
menacé que jamais depuis le départ du pouvoir politique des islamistes
Jean Bonnevey
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