Tunisie: Assistance Sociale
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Tunisie: Assistance Sociale
Assistance Sociale dans la Région Méditerraneénne LA TUNISIE Introduction Cette étude se propose d’évaluer l’efficience des programmes de l’Administration publique tunisienne en matière de welfare ainsi que les reformes pour la modernisation du secteur de la santé. Les différentes aspects analysés sont: ? l’actuel modernisation publique; ? le contexte des politiques sociales; ? le cadre de la réforme sanitaire. Dans ce cadre, la Tunisie, après s’être hissée au rang des pays émergents, aborde le XXIe siècle forte des acquis réalisés depuis le changement du 7 novembre 1987 sur la voie du progrès et de la prospérité. Elle aspire à consolider les fondements d’une société émergente et à relever par la même les défis afin de rejoindre le peloton des pays développés, conformément à l’objectif fixé par toutes les Institutions. Rattraper le peloton de pays développé et édifier une société au développement intégral apparaît désormais comme un objectif accessible pour la Tunisie au terme de la deuxième décennie de ce siècle, compte tenu des acquis réalisés grâce aux réformes engagées depuis le changement et aux choix présidentiels. 1. Les politiques sociales dans le cadre des changements Le Xème Plan (2002-2006)1 , dans lequel le développement social occupe une place de choix parmi les priorités, constitue une étape cruciale au cours de laquelle l’édification de la société du savoir est et sera encore le choix stratégique déterminant pour atteindre l’objectif souhaité. Au plan politique, d’importantes 1 Le Xème Plan: www.tunisie.com 2 réalisations ont été accomplies. Elles ont trait à l’instauration de l’Etat de droit et des institutions, à la consécration de la démocratie et des droits de l’homme, au développement du rôle de la société civile et à l’implication de l’ensemble des citoyens dans l’élaboration des choix fondamentaux du pays. Parallèlement à ces considérations structurelles, d’importantes réalisations ont été enregistrées en matière de développement humain, qui traduisent les orientations de la stratégie de développement fondée sur l’indissociabilité des dimensions économique et sociale de l’œuvre de développement, aussi en considèrent que aujourd’hui la population tunisienne, qui s’élève à environ 9,9 millions d’habitants, a pu baisser le taux d’accroissement naturel, grâce à une politique avant-gardiste de planification familiale. En effet, le taux de croissance démographique s’est établi à 1,08% et il est le plus faible du continent africain. Cet approche se reflète à travers l’attention accrue accordé aux catégories vulnérables de la société et aux familles démunies ainsi que la poursuite d’un rythme soutenu des transferts sociaux au profit des secteurs de l’instruction et de l’enseignement, de la santé et de la couverture sociale, en plus du renforcement de la solidarité nationale en vue d’améliorer les conditions de vie dans «les zones d’ombre2 » (poches de pauvreté); ce qui a permis de réduire la pauvreté et la marginalisation et de consolider les fondements de la solidarité au sein de la société tunisienne. Aujourd’hui en Tunisie il y a plusieurs actions envisagé pour soutenir les inégalités sociales, malgré ça dans le domaine sanitaire on a encore plusieurs problèmes, que seront analyser, que seront analyser. La politique sociale mise en œuvre au cours de la dernière décennie a contribué d’une manière efficace à l’amélioration générale du niveau de vie et à la réduction de la pauvreté. En effet, depuis les dernières années, la Tunisie a développé une politique active d’insertion socio-économique des populations les La politique tunisienne de promotion des "zones d'ombre" a également permis l'électrification et l'adduction de l'eau potable au bénéfice de 63151 foyers, la construction ou l'amélioration de 19736 logements, l'aménagement de 3565 kilomètres de routes, la construction de 140 écoles et la réalisation de 33 projets d'assainissement et de lutte contre la désertification; outre l'édification de plusieurs "maisons de jeunes". 2 3 plus pauvres ,et a repris, dans l’Agenda 21 national, trois majeurs objectifs: ? accorder une attention plus grande aux familles et aux personnes démunies ou sans soutien familial en vue de réduire la pauvreté; ? assurer l’intégration des nécessiteux en mesure de travaille dans le processus productif en leur permettant d’accéder à une source stable de revenus; ? garantir une gestion efficace des programmes sociaux et des transferts sociaux en vue d’une plus grande équité sociale. Le soutien aux pauvres est assuré, au niveau international, de plusieurs financements, qui provient de Fonds Monétaire International (FMI) et de Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Les transferts sociaux constituent un élément essentiel de la politique de développement humain et social de la Tunisie. Ils représentent aujourd’hui 19% environ du PIB et touchent aux secteurs de l’éducation, de la santé, de la formation, de la compensation des produits de première nécessité, mais également à des programmes d’aide et de soutien aux familles vulnérables et à des programmes de développement. Ces différentes réformes ont permis d’introduire des changements fondamentaux dans la société. Ainsi, le niveau de vie s’est sensiblement amélioré, les attributs du bien-être se sont généralisés, la classe moyenne s’est élargie, l’économie s’est diversifiée et sa capacité à s’adapter rapidement aux changements s’est renforcée. En outre, les répercussions de la transition démographique et le changement de la structure par âge de la population qui en découle ainsi que les problématiques et nouveaux comportements sociaux qui les accompa gnent seront pris en compte. En effet, alors que le taux d’accroissement démographique continue à baisser, la tranche d’âge de la population active s’élargira entraînant des pressions croissantes sur le marché de l’emploi. Au même temps, le nombre de personnes âgées continuera à croître avec ses effets induits sur les régimes de couverture sociale et sanitaire. Les catégories sociales à besoins spécifiques ont continué à bénéficier, de leur côté, d’une attention particulière à travers la réalisation de programmes au avantage de familles à revenu 4 modeste, de personnes âgées, des personnes handicapées et d’enfants dépourvus de soutien, tout en veillant à améliorer davantage le ciblage des bénéficiaires. À l’heure actuelle, les changements profonds des modèles de développement impliquent de focaliser l’attention, en premier lieu, sur le capital humain et le potentiel technologique; ce qui nécessite l’intensification de l’investissement dans le savoir en tant qu’orientation majeure de la prochaine étape. Une attention particulière a été accordée également aux nombreux efforts visant à améliorer les équilibres stratégiques relevant de développement régional, garant de la cohésion nationale et de l’instauration des fondements d’un développement durable assurant la poursuite de la croissance et offrant aux générations futures des opportunités nouvelles de progrès dans touts les secteurs. Aussi la Constitution3 tunisienne soutient clairement que la prospérité de la Nation pose ses bases sur le État-providence (le Welfare-State) de la famille et sur le droit des citoyens au travail, sur la protection de la santé et sur l’éducation. Dans le contexte général de ce travail, on a mis en évidence les aspects le plus importants. S’agissant de la femme et la famille, d’importants acquis ont été réalisés en matière d’intégration d’elle même dans le processus de développement et de promotion de ses potentialités dans divers domaines grâce à la consécration du principe d’égalité des sexes surtout dans l’enseignement et l’emploi. Parallèlement, les efforts sont focalisés sur l’amélioration de la couverture sanitaire et sociale de la femme, la lutte contre l’analphabétisme en milieu féminin et le renforcement des capacités productives de la femme ainsi que l’amélioration de son employabilité par son insertion accrue dans les filières scientifiques et techniques en rapport avec les exigences des nouveaux métiers. Pour la jeunesse, les principales orientations de la prochaine période s’appuyant principalement sur: Approuvé la Constitution de la République Tunisienne avec la Loi n° 59-57 du juin 1959. 3 5 ? la consolidation des canaux de dialogue avec la jeunesse, sa sensibilisation aux défis futurs et son imprégnation par la culture nationale; ? l’ouverture de nouveaux horizons à la jeunesse facilitant son adhésion à la vie publique; ? le développement des capacités des jeunes et la facilitation de leur adhésion à la société du savoir à travers l’intensification des espaces s’y rapportant; ? la garantie de l’égalité des chances des jeunes pour bénéficier des prestations des structures de jeunesse; ? la diversification des espaces de loisirs en faveur des jeunes et le renforcement de l’infrastructure de base en leur faveur. Pour ce qui concerne l’enfance, l’action est poursuivie afin d’améliorer le taux de couverture du cycle pré-scolaire (25% en 2006 contre 17% actuellement), de diffondre la culture des droits de l’enfant sur une large échelle, de consolider la protection de l’enfance à besoins spécifiques et de généraliser l’année préparatoire à l’enseignement de base. L'éducation est obligatoire pour les garçons et les filles entre 6 et 15 ans. Le taux d’alphabétisation a atteint 77,6% en 2003. Depuis son indépendance en 1956, la Tunisie consacre chaque année environ 25% du budget de l'Etat à l'éducation et à la formation professionnelle. En outre, on a entièrement reformé le système éducatif en Tunisie selon des méthodes modernes et occidentaux. Le ministre de l’éducation en personne, M. Mohamed Raouf Najar, a établi un programme afin d’encourager les garçons de 11 ans à continuer leur formation «By integrating modern concepts, we grant the system the capacity and the capability to remain open». Le Pays a choisi le modèle occidental fondé sur la libre compétition d’une éducation de base, sur une formation plus moderne et sur l’actualisation des ressources éducationnelles dans le but d’augmenter la qualité de l’instruction et de l’enseignement. A la première réunion du Conseil supérieur de promotion des ressources humaines (mai 2004), le Premier ministre, M. Mohamed Ghannouchi, a ajouté que la Tunisie, qui a parié sur le développement de ses richesses humaines, a donné à ce choix une nouvelle et plus forte impulsion depuis le «Changement», à travers les multiples reformes, les initiatives et les mesures qui ont touché tous les domaines, ce qui lui a valu d'occuper une place remarquable 6 sur la scène internationale, en matière d'investissement dans l'éducation, l'enseignement et la formation. La Tunisie continue de miser sur l'élément humain en tant que choix constant dans l'édification de la société de demain, et ce, à travers la poursuite de la mise en oeuvre de l'école de demain, tout en oeuvrant à promouvoir le secteur de l'enseignement et de la formation afin de l'adapter aux exigences de la modernité. Le ministre a aussi ajouté que les efforts sont également axés sur la généralisation des instituts supérieurs des études technologiques d'une manière progressive ainsi que sur le renforcement des filières scientifiques et d'ingénierie à l'effet de soutenir l'évolution technologique que connaît le pays. 2. Les programmes de développement social Les programmes de développement social de la Tunisie ont été différentes. Initialement, le Programme de développement des Nations Unies (PNUD) a apporté un appui à l’action du Gouvernement visant à mettre en œuvre un système d’information capable de suivre les incidences de ces programmes sur la pauvreté. Ensuite, le Programme national d’aide aux familles nécessiteuses qui fournit une assistance sociale, subventions directes pour les produits alimentaires de base, soins de santé gratuits pour les familles nécessiteuses, prêts au logement et prêts d’études, et assistance spéciale à des groupes de population tels que les personnes âgées et les handicapés. La Tunisie a aussi des programmes de développement régional pour améliorer la situation dans les zones moins développées, telles que les montagnes du nord-ouest. L’accent est mis principalement sur la construction d’infrastructure routière, électricité, dispensaires et eau potable, mais aussi sur la coopération parmi les services sanitaires qui ne sont pas trop modernes. Les programmes régionaux de développement (PRD), qui ont été créés en 1973, et restructurés en 1987, ciblent toutes les couches de la population et les zones défavorisées dans une région. Ils comportent quatre composantes: 7 1. 2. 3. 4. la formation professionnelle; la création et la consolidation de postes d’emplois; l’amélioration des conditions de vie; la fourniture de compléments de revenu par les chantiers régionaux. Outres aides sont accordées notamment dans le cadre du Programme d’aide aux personnes handicapées, incapables de travailler, et du Programme d’aide permanente aux personnes âgées sans soutien familial. Des aides ponctuelles sont fournies à l’occasion des fêtes religieuses et des rentrées scolaire et universitaire au profit des élèves et étudiants issus des familles nécessiteuses, en espèces ou en nature et la gestion de ces programmes se caractérise par l’importance du secteur associatif notamment l’Union Tunisienne de Solidarité Sociale (UTSS), Organisation non Gouvernementale (ONG) représentée dans toutes les régions. De part du Gouvernement tunisien aussi les accès aux soins dans les structures publiques de santé, la prestation de soins, à un régime de gratuité ou de tarifs réduits (suivant la situation de la famille), illustrent la volonté politique d’assurer la meilleure couverture sanitaire aux populations nécessiteuses et à revenu limité, qui ne peuvent pas l’assurer aux prix coûtants. Les programmes d’assistance médicale sont caractérisés par la diversité des méthodes d’intervention et par une forte couverture des ayants besoin ; ces programmes ont connu durant la période 1990-2001 un renforcement important. Egalement, la Caisse Nationale de la Sécurité Sociale (CNSS) prend en charge les indemnités dues aux travailleurs licenciés pour des raisons économiques ou techniques, ainsi que leurs droits légaux lorsqu’il est établi qu’ils ne peuvent les recouvrer en raison de cessation de paiement de l’entreprise. On a aussi les programmes de développement rural intégré (PDRI) et les programmes de développement urbain intégré (PDUI). Au contraire, le Fonds de Solidarité Nationale (FSN) intervient pour financer des projets à buts multiples (infrastructures, raccordements) dans les zones d’ombre et accord des crédits. Il a été créé en 1993 avec l’objectif d’intervenir dans les zones défavorisées afin d’assurer leur désenclavement, l’amélioration des conditions de 8 vie et leur insertion. Ses actions sont d’ordre économique (infrastructure, sources de revenus), social (santé, eau potable, électrification) éducationnel et culturel (éducation, culture, vie associative). Enfin, la Banque Tunisienne de Solidarité, créée en 1997, renforce le dispositif de micro crédits au profit des populations non éligibles au système bancaire classique fait de garantie des prêts. Deux populations cibles ont émergé à partir de l’intervention de cette banque, la première concerne les diplômés de l’enseignement supérieur qui ont des compétences professionnelles mais qui n’ont pas les moyens pour la création des projets (le crédit peut atteindre environ 20.000 dinars), et la deuxième est formée par les populations pauvres qui ont besoin de petites sommes d’argent pour créer des projets notamment en petits métiers et en artisanat. Ces prêts sont octroyés en vue de réduire le chômage des jeunes et de produire des revenus dans les zones pauvres. 3. Le contexte sanitaire tunisien La Tunisie est classé dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire et à niveau de développement moyen4 . Dans ce cadre les indicateurs de santé de la Tunisie sont globalement assez satisfaisants. Parmi les plus pertinents des progrès accomplis en matière sanitaire est le taux de mortalité infantile: il est passé à 25,8 pour 1000 en l’an 2000. L’espérance de vie moyenne à la naissance est de 72,2 ans, avec une espérance masculine de 70,1 ans et une espérance féminine de 74,2 ans. Cette espérance de vie a augmenté de plus de trois ans durant les quinze dernières années. Ces chiffres traduisent la transition démographique et épidémiologique que traverse actuellement la Tunisie. L’État tunisien a toujours considéré la santé publique comme une des priorités nationales en leur allouant des moyens financiers importants; ainsi, en 2000, 8,5% du budget de l’État était consacré aux dépenses publiques de santé. Chaque citoyen a droit d’accès à toutes les structures étatiques de santé, quel que soit son revenu. 4 Banque Mondiale, UNICEF et OMS. 9 Toutefois, l’accès aux soins de deuxième et troisième niveaux se fait par décision du médecin soignant. L’évolution de le infrastructure sanitaire et l’importance de la santé en générale en Tunisie est bien visible si on analyse les dates suivant: Infrastructure sanitaire (Source: Ministère de la santé) 1990 1991 Nombre d'hôpitaux 156 158 Centres de santé de 1506 1516 base Nombre de lits actifs (dans le secteur public) 1992 1993 1994 159 159 162 1566 1663 1730 1995 1996 1997 1998 162 162 162 163 1777 1841 1886 1922 1999 2000 2001 2002 164 167 167 168 1957 1981 2008 2028 15352 15449 15845 15562 15812 15863 15792 15943 16013 16256 16659 16659 16682 10 Dépenses publiques 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 % dépenses publiques de santé/budget 7.5 7.8 8.4 8.1 8.6 8.8 9.0 8.9 9.1 8.7 8.5 6.9 8.1 8.0 % dépenses publiques de santé/PIB 2.2 2.2 2.2 2.2 2.4 2.3 2.3 2.3 2.2 2.1 1.9 2.2 2.0 1.9 Source: Institut National de la Statistique – décembre 2003 La politique nationale de santé tunisienne vise à assurer l’équité, l’accessibilité physique et financière aux structures de soins tout en maîtrisant les coûts, l’objectif final est de satisfaire au mieux les besoins des populations. Aujourd’hui la politique publique vaccinale permet à plus de 90% des enfants tunisiens de moins d’un an d’être vaccinés, en particulier contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la poliomyélite, la rougeole ou encore par le BCG (bacille de Calmette et Guérin). En principe le secteur sanitaire s’est développé en tant que secteur public, mais il a connu depuis le début des années 1990 une participation fortement accrue du secteur privé. Le secteur public est le principal fournisseur des soins de santé, surtout pour les prestations de première ligne et la médecine préventive ainsi que pour les soins hospitaliers. Sa part représente 40% de la consommation de médicaments. Il est organisé en trois niveaux: - les centres de soins de santé de base. Ceux-ci assurent les soins courants et les actions de prévention. Sont également considérés comme structures de premier niveau les hôpitaux de circonscription et les maternités. 11 - les hôpitaux régionaux. Ils sont installés le plus souvent au niveau du chef-lieu de chaque gouvernorat, ils assurent au minimum des prestations de médecine générale, chirurgie générale, obstétrique, pédiatrie et ophtalmologie. - les hôpitaux universitaires. Ils ont pour mission principale de dispenser des soins hautement spécialisés. Ils sont localisés dans les grandes agglomérations du pays. L’implantation des structures et des établissements publics permet à 90% de la population de se situer à moins de 5 km d’un centre de soins. Néanmoins, il subsiste de réelles disparités, notamment qualitatives, entre les zones urbaines et rurales en matière de disponibilité des services de santé. Evolution de l'infrastructure sanitaire public (années 1998-2002) Catégorie 1998 1999 2000 Hôpitaux généraux 10 11 21 Instituts de santé, Centres et Hôpitaux 12 Spécialisés 13 18 Hôpitaux régionaux 31 32 32 96 106 118 Maternités autonomes 14 14 14 Groupement de santé 24 de Base 24 24 Centre de Santé de 1922 Base 1957 1981 Hôpitaux Circonscription de 2001 2002 33 2000 2220 Source: Institut National de la Statistique - décembre 2003 Hôpitaux publics qui ne dépendent pas du ministère de la Santé publique sont: o o 3 Hôpitaux militaires; 1 Hôpital des Forces de sécurité intérieure en Tunis. 12 A côté du secteur public, s’est développé en Tunisie un secteur parapublic assez important parce que il comprend les polycliniques (six pour la précision) appartenant à la Caisse National de Sécurité Sociale (CNSS)5 , les services médicaux autonomes de certaines entreprises, ainsi que les services de santé de certains ministères (de l’Intérieur et de la Défense). En Tunisie, en effet, la gestion de la sécurité sociale est partagée par deux caisses: la CNRPS (la Caisse Nationale de Retraite et de Prévoyance Sociale), qui couvre les salariés du secteur public de 450.000 adhérents et la CNSS, qui s’occupe du secteur privé6 . Le secteur privé est constitué des réseau de médecine générale ou spécialisée, de grossistes répartiteurs, de pharmacies d’officine, de laboratoires d’analyse médicale, et d’un certain nombre de structures d’hospitalisation: les cliniques. Ce secteur représente 48% du personnel médical, 7% du personnel paramédical, 83% des pharmaciens et 72% des médecins dentistes. Les cliniques représentent environ 11% de l’offre globale mais cette offre est caractérisée par une très forte disparité géographique puisqu’elle est localisée essentiellement le long des côtes et dans les zones où vivent les populations les plus solvables. Evolution du personnel médical, juxta médical et paramédical du secteur de la santé (années 1998-2002) Catégorie 1998 1999 2000 2001 2002 Médecins 6819 7149 7444 8278 8463 Dentistes 1276 1301 1315 1380 1394 Pharmaciens 1623 1690 1951 1998 2050 Personnel 26666 27050 27392 30392 31429 Paramédical* La CNSS est un établissement public, doté de la personnalité civile et de l'autonomie financière et rattaché au Ministère des Affaires Sociales et de la Solidarité. 6 Le rôle joué par la CNSS dans la protection de la santé a été renforcé ensuite l’entrée en vigueur de l’Acte n.94-28 en 1995 avec une particulier attention à les dommages et les incidents sur le travail par exemple. 5 13 *techniciens supérieurs, infermiers et auxiliaires de santé. Source: Institut National de la Statistique - décembre 2003 Certaines prestations réalisées essentiellement ou exclusivement dans des structures privées, par exemple l'hémodialyse, sont entièrement prises en charge par les Caisses de sécurité sociale. Dans le cadre de recherche en thème de santé, la Tunisie compte aujourd’hui quatre facultés de médecine, une faculté de pharmacie, une faculté de médecine dentaire, trois écoles supérieures de santé et dix-neuf écoles professionnelles de santé. Cette évolution traduit l’augmentation continue des coûts et de la demande. La part du produit intérieur brut (PIB) allouée au secteur de la santé atteint ainsi des pourcentages nettement supérieurs à 5% depuis une dizaine d’années, tout en restant contenue à des niveaux sensiblement inférieurs aux ratios des pays industrialisés (en Belgique par exemple on n'a libéralisé que le commerce des biens or les services de santé représentent 60% du PIB et des emplois belges). 3.1. Du financement de la santé Le financement de la santé demeure une préoccupation. Il doit être basé sur la solidarité nationale en vue de l'accès aux soins pour tous. A ce titre, le principe de la gratuité des soins est réaffirmé dans un cadre juridique renouvelé dans les deniers années. Le financement doit concerner en priorité la prévention, les services de soins de santé de base, la planification familiale et l'éducation sanitaire. La croissance des dépenses de santé s’est traduite par une augmentation importante des frais payés par les familles qui atteint désormais 50% du budget, compensant ainsi (avec la participation des Caisses) la baisse de la part de l’Etat, qui est passée à 30% au cours des deux dernières décennies. Les différentes sources de financement des dépenses de santé peuvent être regroupées en trois grandes catégories: l’État, les Caisses de sécurité sociale et les ménages. 14 En 15 ans, la charge du financement des dépenses de santé s’est profondément modifiée: la part de l’État a régressé, alors que les dépenses privées des ménages sont passées de 34% à près de 50%. En matière de prise en charge des dépenses pharmaceutiques, il existe deux cas de figure principaux: ? dans les structures hospitalières publiques, les patients qui ne bénéficient pas de l’assistance médicale gratuite réservée aux plus démunis, paient le plus souvent un ticket modérateur d’accès global à la structure de soins; ce ticket permet de bénéficier à la fois de l’hospitalisation, des actes médicaux prodigués et de la fourniture des médicaments; ? dans les pharmacies d’officine, l’achet du médicament est quasiment exclusivement financé par le patient, les possibilités de remboursement par les caisses de sécurité sociale restant très limitées et le recours à des assurances privées étant peu développé. Mais, aujourd’hui, on sait qu’en Tunisie n’est pas facile comparer les trois secteurs sanitaires, parce que le privé est maintenaient le plus développé dans ce domaine et même le Gouvernement est lui plus proche grâce à les financements dispensé. Même si l'offre privée de soins ambulatoires et d'hospitalisation (cabinets médicaux et dentaires, cabinets de soins paramédicaux, cliniques mono et pluridisciplinaires) n'est pas soumise à une régulation de son implantation géographique, mais à des normes de bâtiments, d'installations techniques et d'équipements, elle s'est concentrée de façon considérable dans les grandes agglomérations urbaines. 4. Les raisons de la réforme sanitaire tunisienne Le droit à la santé est ainsi reconnu à toutes les populations dans les lois fondamentales des sociétés, traduisant leurs valeurs d'équité, de qualité et d'efficience des systèmes de santé ainsi que la place qu'elles accordent à la satisfaction des bénéficiaires. 15 Pour atteindre cet objectif, les pouvoirs publics tunisiens sont appelés à veiller à l’équilibre global du système de santé, en tenant compte de l'impact de l'environnement politique et socioéconomique pour assurer la combinaison optimale entre les besoins de santé de la population, sa demande de soins et l'offre de prestations disponibles. La recherche des équilibres entre le système de santé et les réformes qui y ont été introduites est motivée par quatre raisons majeures: politico-économiques, socioculturelles, démographiques et épidémiologiques et enfin éthiques. S’agissant de la couverture sociale et sanitaire en Tunisie, les principales orientations sont les suivantes: ? la réforme du système d’assurance-maladie à travers la mise en place d’un régime de base obligatoire, unifié et géré par les Caisses de sécurité sociale garantissant aux assurés sociaux une couverture suffisante et des régimes complémentaires facultatifs dont la gestion sera confiée simultanément aux caisses et aux compagnies d’assurances; ? la généralisation progressive de la couverture sociale légale d’au moins 90% pour toutes les catégories affiliées aux régimes de sécurité sociale; ? la médecine scolaire et universitaire et les programmes nationaux prioritaires, tout en mettant en place un système efficace d’alerte sanitaire permettant l’intervention à temps, en rapport avec l’ouverture croissante du marché intérieur et les risques qui en découlent; ? la simplification des procédures pour faire bénéficier des services de santé toutes les tranches d’âge et toutes les catégories sociales; ? le renforce de la médecine de pointe et la médecine d’urgence ainsi que les nouveaux modes de soins tels que les hôpitaux de jour, en poursuivant les programmes arrêtés en la matière et en multipliant les canaux de coopération et de recherche scientifique avec les structures nationales et étrangères spécialisées; ? la promotion de l’industrie pharmaceutique locale notamment pour les produits génériques et à encadrer le secteur pour s’adapter aux exigences d’une économie mondialisée. 16 5. Les cinq axes de développement sanitaire Des perspectives de développement du système de santé tunisien ont été présentées, en référence au modèle conceptuel d'évaluation préconisé par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), alors qu'un projet de réforme de l'assurance maladie des régimes de sécurité sociale est soumis à une concertation avec les différentes parties concernées. Les orientations préconisées s'articulent autour de cinq axes: 1. La promotion des prestations de soins en améliorant l'accessibilité aux services, notamment dans les zones sous desservies, en introduisant de nouveaux modes de dispensation, d'organisation et de gestion des prestations de soins dans le cadre d'une stratégie d'assurance continue de la qualité. 2. Le financement des prestations de soins, avec la mise en œuvre de la réforme de l'assurance maladie, doit permettre une amélioration de l'accessibilité financière de la population aux soins, tout en surveillant l'évolution des dépenses totales de santé et en développant les capacités de gestion du système. 3. Des propositions relatives à la mobilisation de ressources sont avancées dans les domaines de médicament, de la formation des professionnels de santé et de la recherche sur le système de santé. Maintenues depuis quelques années à une proportion respectable de 5.5% du PIB, les dépenses totales de santé s'accroîtront rapidement à l'entrée en vigueur de la réforme de l'assurance maladie. 4. L'adaptation de la gouvernance du système de santé au nouveau contexte est nécessaire et devrait se développer autour de la conception de standards de référence du système de santé, sur l'évaluation de ses performances et sur l'information et la communication avec ses usagers. 5. La réactivité du système de santé, nouvelle notion dont les contours sont encore flous, devrait être analysée et adaptée au contexte spécifique du pays. 17 5.1. La formation professionne lles et la recherche sur le système sanitaire: l’importance de l’ICT La formation des professionnels de santé, gérée en co-tutelle par les ministères de la santé publique et de l'enseignement supérieur pose une problématique d'adéquation quantitative et qualitative aux besoins et aux capacités de résorption du système de santé. Aujourd’hui en Tunisie on se pose la question si le système forme à la base suffisamment de professionnels. Dans l'absolu, il en forme trop mais dans le détail, certaines spécialisations restent rares telles que certaines spécialités médicales lourdes et astreignantes ou certaines spécialités de techniciens supérieurs. Le système actuel se caractérise par la faiblesse de la formation continue des professionnels de santé, dans un environnement caractérisé par l'évolution rapide des connaissances et des techniques. Une stratégie cohérente de formation continue des professionnels de toutes catégories, publics et privés, devrait être élaborée et mise en œuvre, en coordination avec les organisations professionnelles, les sociétés savantes et les organes de financement du système. Autre les ressources humaines classiques du système de soins, le domaine de la santé nécessite le développement de capacités dans les disciplines de gestion, des biotechnologies et des nouvelles technologies de l'information et de la communication. Il serait souhaitable de développer une orientation spécifique à ces domaines, en collaboration avec l'enseignement, pour mobiliser des ressources humaines qualifiées à l'emploi dans le secteur de la santé. La recherche constitue une ressource importante du système, insuffisamment exploitée malgré la nouvelle organisation récente et l’introduction de l’ICT dans les structures sanitaire les plus spécialisées. En effet, le Réseau National de Santé (RNS) administré par le CIMSP (Centre Informatique du Ministère de la Santé Publique) connecte plus de 84 établissements incluant: ?tous les Centres Hospitaliers Universitaires; 18 ?44 hôpitaux régionaux et de circonscriptions et toutes les Directions Régionales de la Santé. Ce réseau aura comme application entre autre la télémédecine et permettra d'améliorer la qualité de service de santé dans les zones rurales en tirant profit des compétences du personnel médical qualifié concentré dans les grandes villes. CONCLUSION La Santé, longtemps considérée comme un investissement non productif de richesses, est de plus en plus érigée comme facteur de développement et de production. En effet, l'état de santé est un élément important dans l'appréciation du développement humain auquel le système de santé contribue, participant ainsi à l'essor économique d'une collectivité ou d'un pays et à relever les défis du développement durable. Le système de santé est aussi un facteur de production économique, par l'importance des ressources humaines employées et sa masse salariale, le volume des moyens financiers qui lui sont consacrés et par sa contribution à maintenir les capacités physiques et mentales de l'Etre Humain, principale ressource du secteur de production. Elle constitue une préoccupation majeure des pouvoirs publics de la majorité des pays et de certaines organisations internationales qui préconisent tous des réformes des systèmes de santé pour concilier entre les valeurs des sociétés et les impératifs économiques, dans un environnement marqué par l'accroissement des besoins de la société civile et l'évolution rapide de l'offre de soins, tant au niveau des ressources humaines que des technologies. Dans le contexte actuel de l'évolution du système de santé tunisien et des réformes qui y sont entreprises, la régulation constitue un des piliers fondamentaux de sa bonne gouvernance. Cette régulation s'articule autour des droits des patients et leur information et sur la valorisation des ressources humaines du système de santé. L'information des patients devrait être soutenue par des dispositions réglementaires communiquant des données relatives à l'emploi efficace des services de santé et la performance des divers dispensateurs, notamment sur leurs coûts et leurs résultats ainsi que la promotion du rôle des associations et 19 mouvements de consommateurs. Quant à la valorisation des ressources humaines, elle s'articulera autour d'une gestion coordonnée de l'emploi et des compétences, par la promotion de la formation continue dont les modalités de mise en œuvre sont à concevoir. 20