Université de Nice Licence de mathématiques 2003
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Université de Nice 2003-04 Licence de mathématiques L6 Examen (20 septembre 2004) Exercice 1 - Dans le plan affine euclidien, muni Question 1.2 - On prend l’origine des abscisses d’un repère orthonormé (O,~ı, ~), on considère l’arc curvilignes au point de la trajectoire de coordonnées (1/2, 0) et on oriente l’arc dans le sens paramétré défini par l’équation polaire : des θ croissants. 1 ρ(θ) = Déterminer l’abscisse curviligne d’un point de pa1 + cos θ ramètre θ ∈ I. On désignera par ~u(θ) le vecteur de coordonnées Déterminer le repère de Frénet, la courbure au (cos θ, sin θ), par ~v (θ) le vecteur de coordonnées point de paramètre θ ∈ I. En déduire la concavité (− sin θ, cos θ) et par f (θ) le point de l’espace affine de la trajectoire de f . −−−→ défini par Of (θ) = ρ(θ) ~u(θ). De la formule (1) on déduit que, pour θ ∈ I, Question 1.1 - Donner un intervalle ouvert maθ θ 1 0 ~ sin ~u(θ) + cos ~v (θ) f (θ) = ximal I de R sur lequel l’arc est simple et régulier. 2 2 2 cos3 θ2 Décrire les symétries de la trajectoire. Donner θ 1 π la tangente au point f (0) et étudier les branches ~u( + ) = 2 2 infinies. Donner l’allure de la trajectoire sur un 2 cos3 θ2 dessin. 1 La fonction θ 7−→ 1/(1 + cos θ) est définie, de classe C ∞ , dont la norme est égale à qui est bien une fonc2 cos3 θ2 sur ] − π, π[. Elle est paire et strictement croissante de 1 à +∞ sur l’intervalle ]0, π[. La fonction f est périodique tion positive sur I. de période 2π sur R privé des multiples impairs de π. La Le point (1/2, 0) est f (0). L’abscisse curviligne du point trajectoire est donc entièrement décrite sur I =] − π, π[. de paramètre θ ∈ I est donc Les points f (−θ) et f (θ) sont symétriques par rapport à Z θ dt l’axe Ox. Lorsque θ varie de 0 à π ρ(θ) est positif, donc s(θ) = 3 t tous les points f (θ) sont distincts (puisque sur des demi0 2 cos 2 droites distinctes) et au-dessus de Ox. Par symétrie, les points f (θ), θ ∈] − π, 0[ sont aussi distincts 2 à 2 et au- Le vecteur tangent unitaire F~ 0 (s(θ)) au point f (θ) est donc égal à ~u( θ2 + π2 ), de coordonnées (− sin θ2 , cos θ2 ), et dessous de Ox. L’arc f est donc simple sur I. 0 ~ ~ (s(θ)) est ~u( θ +π) = −~u( θ ), La dérivée f (θ) vaut le vecteur normal unitaire N 2 2 θ θ de coordonnées (− cos , − sin ). 1 sin θ 2 2 (1) ~u(θ) + ~v (θ) f~0 (θ) = En dérivant la première de ces relations par rapport à θ, (1 + cos θ)2 1 + cos θ on trouve Il n’y a pas de point stationnaire puisque ρ ne s’annule jamais. L’intervalle maximal cherché est donc I = F~ 00 (s(θ)) s0 (θ) = 1 ~v ( θ + π ) == − 1 ~u( θ ) = 1 N ~ (s(θ)) 2 2 2 2 2 2 ] − π, π[. En 0, on a ρ(0) = 1 et ρ0 (0) = 0. La tangente est donc dirigée par ~v (0) de coordonnées (0, 1). d’où la courbure Il y a une branche infinie lorsque θ tend vers π. La diθ rection asymptotique est donc la direction horizontale. c(s(θ)) = cos3 Pour déterminer s’il y a une asymptote on étudie la li2 mite éventuelle de qui est donc positive sur l’intervalle I. Le repère de Frésin θ net est donc orienté comme le repère de référence. Autrey(θ) = 1 + cos θ ment dit, la courbe, orientée dans le sens des θ croissants, tourne vers la gauche. lorsque θ tend vers π. Comme y(θ) = 2 sin(θ/2) cos(θ/2) = tan(θ/2) 2 cos2 (θ/2) Question 1.3 - Étudier la développée de l’arc f (points stationnaires, branches infinies). Donner l’allure de la trajectoire de la développée et sa position par rapport à la trajectoire de f sur un dessin. qui tend vers +∞ quand θ tend vers π, θ < π. La trajectoire a donc une branche parabolique de direction horizontale. 1 Question 2.2 - Pour θ ∈ R, identifier l’ arc tracé sur la nappe associé à la fonction partielle fθ := −−−−−−→ −−−→ ~ (s(θ)) OΩ(s(θ)) = Of (θ) + R(s(θ)) N t 7−→ f (θ, t). L’arc fθ : t 7−→ (t cos θ, t sin θ, aθ) a pour trajectoire une 1 1 θ = ~u(θ) − ~u( ) θ θ droite, contenue dans le plan d’altitude aθ et qui se pro2 3 2 2 cos 2 cos 2 jette dans le plan horizontal sur la droite passant par l’origine et faisant un angle θ avec le vecteur ~ı. Ses coordonnées sont donc : Soit t 6= 0. Étudier l’arc, tracé sur la nappe, as 1 3 2 −2 − 2t socié à la fonction partielle ft := θ 7−→ f (θ, t). En −t3 particulier, déterminer le trièdre de Frenet de ft en un point de paramètre θ. Identifier la normale où on a posé t = tan( θ2 ). principale. Comme la trajectoire ne dépend pas du paramétrage Que peut-on dire lorsque t = 0 ? choisi, il s’agit maintenant d’étudier l’arc paramétré L’arc ft : θ 7−→ (t cos θ, t sin θ, aθ) a une trajectoire qui est, pour t = 0, l’axe Oz et, pour t non nul, une hélice 2 g : R −→ R circulaire se projetant dans le plan horizontal sur le cercle 1 3 2 −2 − 2t de centre O et de rayon |t|. Le repère de Frénet Tt (θ) en t 7−→ −t3 un point de paramètre θ est donné, si t > 0 par les vecteurs qui a un point stationnaire en (− 12 , 0) (la tangente y est horizontale), dont la trajectoire est symétrique par −t sin θ − cos θ 1 t cos θ N : − sin θ rapport à Ox et a une branche parabolique de direction T :√ 2 + t2 a Oy. a 0 Le centre de courbure Ω(s(θ)) vérifie et Exercice 2 - Soit a un réel positif. Dans l’espace affine euclidien, muni d’un repère orthonormé (O,~ı, ~, ~k), on considère la nappe paramétrée définie par : a sin θ 1 −a cos θ B:√ a2 + t2 t Comme f (θ, −t) est le symétrique de f (θ, t) par rapport à Oz (cette symétrie est un demi-tour, en particulier un déplacement), on déduit le triédre de Frénet T−t (θ) en un point de paramètre θ sur l’arc f−t : il est obtenu à Question 2.1 - Soit α un réel. Montrer que f (θ + partir de T (θ) par un demi-tour autour de ~k. t α, t) se déduit de f (θ, t) par un déplacement indé- On note également que N est un vecteur tangent unitaire pendant de (θ, t). Montrer que f est simple et à l’arc paramétré f θ régulière. Donner un vecteur normal unitaire en un point de paramètre (θ, t) de R2 . Question 2.3 - Écrire, au moyen d’une intégrale Le vissage d’axe Oz, d’angle α et de vecteur aα~k envoie double, l’aire de la portion de trajectoire de f f (θ, t) sur f (θ + α, t), et ceci pour tout (θ, t). La fonction comprise entre les plans d’altitude z0 et z1 , 0 < f est de classe C ∞ sur R2 . Ses dérivées partielles sont z0 < z1 et contenue dans le cône d’axe ~k défini par x2 + y 2 < z 2 . Exprimer l’intégrale à l’aide −t sin θ cos θ d’intégrales simples. t cos θ sin θ Cette portion de trajectoire est paramétrée par l’ouvert 0 a W = {(θ, t) ∈ R2 | z0 /a < θ < z1 /a, |t| < aθ, et son aire est donc l’intégrale dont√le produit vectoriel est (−a sin θ, a cos θ, −t) de norZ p me t2 + a2 qui ne s’annule pas sur U . Considérons deux a2 + t2 dθdt. points f (θ , t ) et f (θ , t ). Ils coı̈ncident si et seulement : R2 −→ (θ, t) 7−→ f 1 1 2 R3 (t cos θ, t sin θ, aθ) 2 W si t1 cos θ1 = t2 cos θ2 , t1 sin θ1 = t2 sin θ2 et aθ1 = aθ2 . La dernière relation force θ1 = θ2 ce qui, compte tenu À l’aide du théorème de Fubini, on obtient des deux premières, donne t1 = t2 Z z1 /a Z aθ p Un vecteur normal unitaire en un point de paramètre t2 + a2 dt dθ (θ, t), t > 0 est donc z /a −aθ 0 √ 1 t2 + a2 −a sin θ, a cos θ, −t 2 Question 2.4 - Calculer la deuxième forme fondamentale en un point de paramètre (θ, t) de U . Qu’en déduire pour la courbure totale ? Peutil exister une paramétrisation isométrique de la trajectoire ? La matrice de la deuxième forme fondamentale dans la ∂f base ( ∂f ∂θ , ∂t ) est la suivante : 1 0 a √ a 0 t2 + a2 −a2 . La première forme font2 + a2 damentale, dans la même base a pour matrice 2 t + a2 0 0 1 dont le déterminant est dont le déterminant est t2 + a2 . La courbure totale est −a2 donc égale à 2 , partout négative. Le théorème (t + a2 )2 de Gauss fournit donc une obstruction à l’existence d’une paramétrisation isométrique. 3