Note sur le contentieux relatif aux contrats aidés
Transcription
Note sur le contentieux relatif aux contrats aidés
Créteil, le 05/11/2013 Note sur le contentieux relatif aux contrats aidés Rectorat Service juridique Affaire suivie par Véronique FAURE Téléphone 01 57 02 63 35 Fax 01 57 02 63 36 Mél Ce.sj @accreteil.fr 4 rue Georges Enesco 94010 Créteil cedex Web : www.accreteil.fr Preuves à apporter devant le conseil des prud’hommes À titre liminaire, il est rappelé qu’une défense efficace ne peut se faire que si des preuves peuvent être apportées à l’appui des écritures de votre défenseur. Il convient donc que vous conserviez après le départ des contrats aidés et sur une durée longue l’intégralité des dossiers de votre personnel. Juridiction compétente Les conseils des prud’hommes sont compétents en première instance pour connaître des litiges relatifs aux contrats aidés. En cas de demande de requalification du contrat en CDI, cette compétence des conseils demeure sauf si cette requalification ne sert pas de base à une demande indemnitaire mais à la pérennisation dans l’emploi. Dans ce dernier cas, c’est le tribunal administratif qui est compétent. Votre avocat doit faire valoir devant le juge des prud’hommes l’incompétence de la juridiction prud’homale. C’est le service juridique du rectorat qui demande un déclinatoire de compétence du procureur de la république et assure la défense éventuelle devant le juge administratif. Le respect de cette procédure est importante dans la mesure où, sur la base d’un dossier défendu par le service juridique du rectorat, la jurisprudence actuelle dans l’académie est de ne pas reconnaître un droit à un contrat à durée indéterminée contrairement aux conseils des prud’hommes. Si un assistant d’éducation engage une requête contre une décision le concernant, il convient que vous adressiez la convocation ainsi que son contrat au service juridique qui effectuera un déclinatoire de compétence auprès du préfet du département. Parallèlement, votre avocat défendra devant le conseil des prud’hommes sur l’incompétence de la juridiction. En cas de requête ultérieure devant le juge administratif, le service juridique assurera votre défense. Contentieux habituels 2 Il vous est rappelé que le contrat de travail doit comprendre l’ensemble des mentions nécessaires à son exécution. Toute modification de ce contrat doit être approuvée par le salarié et faire l’objet d’un avenant. En cas de non –respect des termes du contrat un risque indemnitaire existe. Il vous est rappelé que les contrats aidés sont des contrats spécifiques qui obéissent à des règles particulières. En cas de nonrespect de ces règles, le risque encouru est une requalification en contrat à durée indéterminée, requalification qui engendre le plus souvent de lourdes condamnations indemnitaires. En ce qui concerne l’exécution du contrat, j’attire votre attention sur le fait que la mention au bulletin n°2 du casier judiciaire dès lors qu’elle porte sur des condamnations incompatibles avec les fonctions n’emporte pas de droit à licenciement contrairement aux assistants d’éducation. Vous devrez donc être vigilants à ce que ces mentions soient vérifiées avant le terme de la période d’essai. Il peut être mis fin aux fonctions d’un contrat aidé en raison d’une faute grave. Je vous rappelle que cette fin de fonction est soumise à l’application d’une procédure précise décrite dans le coin du juriste n° 13 – janvier 2013 (Fiche pratique page 5). Il en est de même de l’abandon de poste pour lequel le salarié de droit privé doit être notamment convoqué pour un entretien. Ces procédures sont différentes de celles applicables aux assistants d’éducation. Contentieux de masse Depuis 2010, l’ensemble des académies a à connaître de contentieux de masse de deux ordres : Absence de proposition de formation Les contrats aidés doivent au cours de leur contrat se voir proposer une formation susceptible de les aider dans leurs recherches de futures d’emploi. Cette formation va audelà de la simple adaptation au poste et doit rechercher une professionnalisation de la personne. Une jurisprudence constante condamne l’absence de proposition de formation et requalifie le contrat en contrat à durée indéterminée avec de lourdes conséquences pécuniaires. Vous devez donc veiller à prendre toutes les mesures de tutorat et de formation nécessaires. J’attire votre attention sur le fait que certaines juridictions ont estimé que des formations devaient être proposées à chaque renouvellement de contrat. Vous devez également conserver la preuve que des formations ont bien été effectuées et un tutorat actif proposé. Annualisation avant le 1er janvier 2010 La cour de cassation a jugé que les annualisations réalisées avant le 1er janvier 2010 étaient illégales et a, en conséquence, requalifié les contrats passés en contrats à durée indéterminée. Depuis la nouvelle rédaction de l’article L 5134 26 du code du travail, cette annualisation est possible à condition de ne pas dépasser les obligations de service des salariés et de prévoir cette annualisation dans le contrat. Pour ces deux types de contentieux de nombreuses condamnations ont déjà été prononcées. Je vous engage, en conséquence, à suivre les conseils des avocats qui vous seront désignés et pourront vous proposer de négocier une indemnisation en cours d’instance. Jurisprudence récente 3 Par une décision en date du 31 octobre 2012, la cour de cassation a requalifié un contrat aidé en contrat à durée indéterminée dés lors que l’activité exercée représentait une activité centrale dans l’organisation administrative (secrétaire) et que le cadre contractuel caractérisait un détournement de la finalité assignée aux contrats aidés. Concrètement, la requalification en CDI est encourue dés lors que le contractuel embauché dans le cadre d’un contrat aidé occupe un emploi qui n’entre pas dans le champ des catégories d’emplois visées par les dispositions du code du travail fixant le régime de ces contrats. Les emplois visés sont ceux répondant à un besoin collectif non satisfait ( aide à des activités pédagogiques, assistance à des élèves en situation de handicap….). Ils ne peuvent correspondre à des emplois de secrétaire, de gestionnaire, ….qui constituent pour la cour de cassation des « activités centrales ». Selon une jurisprudence du tribunal des conflits, ce type de contentieux relève des juridictions administratives seules compétentes pour juger du caractère central ou non de l’emploi occupé. Il conviendra, dans ce cas, de saisir rapidement le service juridique pour qu’il demande une déclinatoire de compétence par le procureur de la république et de demander à votre avocat de faire valoir cette incompétence devant le conseil des prud’hommes. Le traitement du contentieux éventuel devant le tribunal administratif sera assuré par le service juridique. Documents obligatoires devant être remis en fin de contrat contrat • un certificat de travail qui atteste, notamment de l’emploi occupé (art L 123419 et D 12346 du code du travail) • un reçu pour solde de tout compte ( art D 12347) • une attestation Pôle Emploi pour faire valoir éventuellement les droits à l’allocation chômage • une attestation d’expérience professionnelle qui devra être remise au plus tard un mois avant la fin du contrat (art L 5134281) Contenu : informations sur la structure, l’emploi occupé et sa finalité ; activité exercé par le salarié et compétences acquises, informations générales sur le salarié, l’employeur et éventuellement le tuteur Informations complémentaires : veronique.faure@accreteil.fr yoanna.rance@accreteil.fr