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SERVICES, INDUSTRIE, COMMERCE, ARTISANAT...
LES CLÉS DE LA REPRISE
LE GUIDE DU
REPRENEUR
JE PREPARE
MON PROJET
JE MONTE
MON PROJET
JE DEVIENS
CHEF D’ENTREPRISE
- EDITION 2016 LE GUIDE DU REPRENEUR - 1
C A M P A G N E
D ’ I N F O R M A T I O N
C I V I Q U E
1ère RÉGION
POUR LE TAUX
DE CRÉATION
D’ENTREPRISES
MA NOUVELLE
RÉGION, MON
NOUVEL HORIZON
monnouvelhorizon.fr
2 - LE GUIDE DU REPRENEUR
LE 1er JANVIER 2016, UNE SEULE RÉGION.
© DR
LANGUEDOC-ROUSSILLON + MIDI-PYRÉNÉES
# L’ÉDITO
DES PARTENAIRES
R
eprendre une entreprise n’est
pas une opération banale, c’est
un choix de vie et la recherche
de l’adéquation entre aspiration
et ambitions. C’est aussi et surtout dans
une décennie où l’entrepreneuriat nous
donne des exemples de belles réussites,
une autre façon d’entreprendre en s’inscrivant dans la continuité d’une activité, d’un
savoir-faire.
Nous constatons chaque jour, un nombre
croissant d’entreprises à transmettre. Il
s’agit pour l’essentiel de TPE du commerce, des services, de l’artisanat, de l’industrie, indispensables à notre tissu économique et à l’équilibre des territoires.
Dans les même temps, il subsiste un réel
déficit de repreneurs pour ce type d’entreprises. Les transmissions de PME sont
souvent marquées par une forte confidentialité des opérations de rachat entre
entreprises et une réelle difficulté pour
les repreneurs à identifier des entreprises
à céder. Difficile donc pour un repreneur
de se projeter dans cet univers.
Aussi, face à ces enjeux de la transmission-reprise d’entreprise, la Région
Midi-Pyrénées a lancé en 2008, le Plan
Entreprendre Midi-Pyrénées, avec pour
ambition de fédérer les acteurs de l’accompagnement et offrir les meilleurs
services aux créateurs et repreneurs
d’entreprise. Réunis autour de l’agence
Madeeli, en charge de l’animation de ce
plan, tous les acteurs, et notamment les
Chambres de métiers et de l’artisanat et
les Chambres de commerce et d’industrie, s’engagent à vous accompagner
tout au long de votre démarche de reprise, vous les « nouveaux aventuriers »,
acteurs essentiels de redynamisation
économique des territoires.
L’objectif de ce guide de la reprise, que
nous avons voulu pratique et concret, est
de vous donner toutes les clés pour bien
préparer votre projet et le mener à bien
en vous aidant à faire les bons choix, au
bon moment.
Nous vous souhaitons la meilleure réussite
dans vos projets.
Président de la Région Midi-Pyrénées
Serge Crabié,
Président de la Chambre régionale
de métiers et de l’Artisanat,
Didier Gardinal,
Président de la Chambre de commerce
et d’industrie de Midi-Pyrénées.
Ce guide a été réalisé en partenariat avec
LE GUIDE DU REPRENEUR - 3
#AVANT PROPOS
REPRISE SUR PRISES
S
i vous tenez ce guide du repreneur en main, sans doute vous
posez-vous la question : « la reprise est-elle faite pour moi ? »
Je vous rassure, se poser la question,
c’est y répondre. Vous êtes déjà dans la
bonne posture intellectuelle. Ne craignez
donc pas de reprendre une société car il
s’agit d’une aventure humaine formidable.
Certes, elle demande un certain investissement financier, mais elle est, a contrario, plus sûre qu’une simple création. Elle
exige plus de rigueur et des qualités relationnelles plus affirmées, mais elle peut
aussi être rapidement source de plaisirs et
de profits financiers.
En fait, c’est un peu comme sauter dans
une voiture en pleine course des 24 heures
du Mans : le volant n’est pas à la bonne
hauteur, et le siège, pas à l’exacte distance
des pédales. Mais le moteur est chaud et
les pneus sont à la bonne température.
Sans compter que vous n’êtes pas seul
sur la piste : pas de mécano, certes, mais
à la place, des conseillers des chambres
consulaires et des agences de développement, des banquiers, sans oublier les
experts comptable, avocats et autres
notaires... Bref, la reprise vous tend les
bras, pour peu que vous vous sentiez pilote dans l’âme.
Et pour apprendre à bien en négocier tous
les virages, ce guide recense pour vous
toutes les étapes, questions et contacts
nécessaires à la bonne conduite. Que vous
soyez cédants ou repreneurs, vous y trouverez une mine de conseils et des témoignages d’autres, qui, avant vous, se sont
lancés dans la reprise d’entreprise. J’ai justement la chance de faire partie de ceux là.
Après avoir créer une entreprise de presse,
j’ai eu la folie douce d’en reprendre une
deuxième, et d’avoir connu ainsi toutes les
étapes de la transmission reprise. Alors,
qu’attendez-vous ?
Martin Venzal
Directeur de publication
Responsable de la publication
Martin Venzal, [email protected]
Rédacteur en chef
Agnès Fremiot, [email protected]
Le premier quotidien de l’economie toulousaine
Hors-série d’informations économiques édité par la société de presse
Dark Side Media. - N°ISSN : 2112-3853
Plus d’infos sur www.touleco.fr
RCS Toulouse : 507 731 578.
Commission paritaire n°1218K92119
Dépôt légal à parution.
Direction commerciale
Bernard Munoz, tél. : 06 18 29 79 15 - [email protected]
Responsable administrative
Vivianne Prando, tél. : 05 34 31 26 34 - [email protected]
Conception graphique et mise en page
Jean-Christophe Wolmer Guibaud. tél. : 06 37 62 54 19
[email protected]
Retrouvez-nous sur www.touleco.fr
4 - LE GUIDE DU REPRENEUR
Ont collaboré à ce numéro
Armelle Parion, Audrey Sommazi, Johanna Decorse, Hélène Ressayres, Julie Rimbert, Philippe Font, Agnès Frémiot, Martin Venzal
Crédits photos et Copyright
Tous droits réservés textes et images.
Imprimeur
Imprimé par les Imprimeries Ménard, 2721, La Lauragaise
(Route de Baziège) BP 820. 31682 Labège Cedex.,
tél. : 05 61 00 37 00. Label Imprim’Vert.
#SOMMAIRE
DU GUIDE DU REPRENEUR
10 IDÉES REÇUES •
AVANT DE COMMENCER
LE CHOIX DE
L’ENTREPRISE
LE MARCHÉ
LES ACCOMPAGNEMENTS
CONCLUSION
08
JE PREPARE
MON PROJET
12
JE MONTE
MON PROJET
39
JE DEVIENS
61
•
•
•
•
•
DIAGNOSTIC •
FINANCEMENT •
CONCLUSION •
REPRENONS DE A À Z
LE STATUT JURIDIQUE
PROTECTION SOCIALE
FISCALITÉ
EN RÉSUMÉ
L’ACCOMPAGNEMENT
MOI CHEF D’ENTREPRISE
AVANT
PROPOS
•
•
•
•
•
•
CHEF D’ENTREPRISE
CARNET
D’ADRESSES
LEXIQUE
83
89
Remerciements
Aux équipes de la Chambre de commerce et d’industrie de Midi-Pyrénées, de la
Chambre régionale des métiers et de l’artisanat de Midi-Pyrénées et de l’agence
régionale de développement, de l’export et de l’innovation Madeeli qui nous ont
accompagné dans la réalisation de ce hors-série.
Aux éditeurs du Guide pratique de la reprise réalisé par la CCI Auvergne dans le
cadre du réseau Transentreprise – Edition 2015
Aux termes de la propriété intellectuelle, toute reproduction ou représentation,
intégrale ou partielle de la présente publication, faite par quelques procédés que
ce soient, sans consentement de l’auteur ou ses ayants droits ou ayants cause est
illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L-335-2 et suivants
du Code de la Propriété Intellectuelle
LE GUIDE DU REPRENEUR - 5
# AVANT PROPOS # IDÉES REÇUES
10
IDÉES
REÇUES
sur la reprise
d’entreprise
2
1
3
4
Il y a beaucoup d’entreprises à céder
3600 offres de cession sont recensées sur le
portail www.reprendre.midipyrenees.fr mais elle
concerne surtout des TPE du commerce ou de
l’artisanat. S’il y a beaucoup d’offres de cession, le
nombre de reprise effective est quant à lui plus limité (la Chambre des métiers et de l’artisanat de la Haute-Garonne a recensé
849 cessions de 2012 à 2014). Du côté
des PME, le marché est souvent caché.
Reprendre, ça coûte cher
Tout dépend de la nature de votre projet. Les
prix de cession s’échelonnent de quelques milliers d’euros à plusieurs millions. Vous devez donc
rechercher une cible en adéquation avec vos
moyens financiers. Ne perdez pas de temps sur
une cible pour laquelle vous
n’arriverez pas à boucler le financement. Les spécialistes dé&
conseillent de partir avec moins
de 200.000 euros d’apport.
Les cédants sont arrivés à l’âge de la
retraite
L’âge moyen du cédant est compris à
60% entre 35 et 55 ans. Le repreneur
a lui 45 ans en moyenne.
6 - LE GUIDE DU REPRENEUR
Les repreneurs
sont majoritairement des
hommes
Du côté du commerce
et de l’artisanat, les
femmes
comptent
pour 34% des repreneurs, un chiffre cependant supérieur à
celui des créatrices,
qui ne sont que 22%.
Les femmes sont encore moins représentées dans les reprises
de PME, notamment
dans le secteur de l’industrie. La plupart de ces entreprises sont reprises par
des hommes âgés
entre 40 et 50 ans.
5
C’est plus long
qu’une création
Là encore tout dépendra de la nature du
projet et de la vitesse
à laquelle les fonds seront débloqués, mais
aussi de la
relation avec
le cédant.
Zoom sur... une étude précieuse
La Chambre de métiers et de l’artisanat de la Haute-Garonne a
mis en place un observatoire des ventes de fonds de commerce. Il
apporte des indications précieuses sur le nombre de transmissions
dans le département mais également leur prix de cession, secteur
par secteur. Cette étude a été réalisée en étudiant les actes de
cession déposés auprès du centre de formalités sur trois années
pleines (2012, 2013 et 2014). Attention, elle ne reflète que la réalité
concernant les ventes de fonds de commerce d’entreprises inscrites
au Répertoire des Métiers.
9
10
Reprendre c’est pour les personnes d’âge
mûr
On peut reprendre à tout âge, comme vous le démontreront à nouveau les témoignages du guide. Alors
certes, c’est souvent l’apanage de personne
arrivée à une étape clé de leur carrière et souvent à la cinquantaine, mais dans les histoires
de reprise tout est affaire d’opportunités.
8
Le taux de survie est de 90 %
à trois ans. Le
taux de radiation n’est que
de 5% au terme
du fameux «
cap des deux
ans ». En comparaison, une
entreprise créée
a une chance
sur deux de disparaître
au bout
de cinq
ans.
La reprise ne crée pas d’emploi et en détruit
même
La reprise a un effet levier sur l’emploi comme vous
pourrez le constater en lisant les témoignages répertoriés dans ce hors-série. La transmission permet de
conserver les postes en place mais aussi d’en créer.
L’étude de la Chambre des métiers et de l’artisanat
confirme cette tendance, car sur les trois années
qu’elle couvre, le nombre de salariés des
entreprises reprises a plus que doublé en
passant de e 808 à 1770.
6
7
Pour reprendre, il vaut mieux faire une société
Le repreneurs optent à 62% pour le statut de l’EURL (Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée), 17% choisissent l’entreprise individuelle, et 2% seulement celui de
l’auto-entrepreneur. Avec les SAS, les formes sociétales
représentent 81% des reprises. Dans le cas des reprises de PME, même constat, puisque la forme
sociétale s’impose aux porteurs de projet notamment dans le cadre d’une opération de LBO.
Les
entreprises
reprises sont
plus pérennes que
celles qui
sont créés.
Créer c’est
plus facile
que de
reprendre
Bien entouré, la
reprise peut
paradoxalement
sembler plus
facile que la
création.
LE GUIDE DU REPRENEUR - 7
Nouveau territoire,
nouvelles opportunités
de voir votre entreprise
studio urbain
en GRAND
8 - LE GUIDE DU REPRENEUR
#JE PRÉPARE
MON PROJET
#CHANGEMENT #ACCOMPAGNEMENT #FORMATION
#CHOIX #JETROUVEMONENTREPRISE
#REPRISEFAMILIALE #REPRISEPARLESSALARIÉS
LE GUIDE DU REPRENEUR - 9
# JE PRÉPARE MON PROJET # AVANT DE COMMENCER
POURQUOI
PRÉFÉRER
UNE REPRISE
à une création ?
Le plus
Une idée contre un projet
Créer une entreprise nécessite une idée,
qui n’a pas forcément besoin d’être révolutionnaire ou innovante, mais qui repose en tout état de cause sur un marché mature et pas saturé. A l’inverse, la
reprise d’entreprise part d’un acquis et
d’un historique, sur lequel le repreneur
va évidemment mettre sa patte pour
faire évoluer le projet. Il pourra grâce au
savoir-faire du projet acquis se consacrer au management et à la stratégie.
Des démarches allégées
La création oblige à faire face à énormément de démarches administratives
qui sont beaucoup moins nombreuses
dans un processus de reprise d’une société ou d’une activité existante.
Une rentabilité économique immédiate
Le modèle économique, les clients, et
l’implantation sont en place dès le rachat.
Le repreneur pourra donc se rémunérer
immédiatement, ce qui est un énorme
avantage. En outre, tout le fichier clientèle
est déjà existant, comme l’organisation.
Un projet pas forcément plus cher
Sur certains secteurs, la reprise d’un salon de coiffure par exemple, la reprise
10 - LE GUIDE DU REPRENEUR
peut être financièrement plus intéressante. Certains rachats de fonds
démarrent à 10.000 euros avec du
matériel existant, une clientèle et
une réputation. Au regard des investissement nécessaires, l’opportunité
d’une reprise peut donc être étudiée
avec attention. La seule précaution à
prendre est de s’assurer que le matériel est aux normes.
Un financement plus aisé
La banque aura un regard beaucoup plus indulgent sur un porteur
de projet capable de lui présenter
trois bons bilans. Si vous avez l’expérience et les diplômes nécessaires,
un apport de 20 à 25% de la somme
totale est parfois suffisant. De plus
les plateformes d’initiative locale
peuvent venir consolider les fonds
propres.
La pérennité
Les projets de reprise sont souvent
plus durables que les créations. Selon
les chiffres de l’Apce (Agence pour la
création d’entreprise), le taux de pérennité d’une reprise au bout de trois
ans est de 73% contre 66 % pour les
créations.
#TÉMOIGNAGE
« La liberté
vaut de l’or »
Béatrice Bègue
#Secteur d’activité : Salon de
coiffure #Situation géographique :
Tarn-et-Garonne
« Dès la classe de troisième, j’ai eu envie de me lancer dans la coiffure,
mais finalement j’ai été orientée vers un autre secteur. Après une carrière professionnelle diversifiée (aide soignante, coup de main dans la
quincaillerie familiale), grâce au Fongecif, j’ai pu passer mon CAP, puis
mon BEP coiffure, obtenir mon BP (brevet professionnel) et mon BM
(brevet de maîtrise). J’ai ensuite travaillé dans un salon à Toulouse avant
de me décider, à la faveur d’un déménagement, à reprendre mon
entreprise. Mon objectif était de trouver un salon de coiffure dans le
Tarn-et-Garonne. J’ai commencé mes recherches sur Internet et j’ai
trouvé deux salons qui me convenaient sur le site Le Bon Coin. J’ai
opéré une étude de marché en contactant les autres commerces
équivalents, en étudiant les tarifs, en m’intéressant au nombre et au
type d’habitants. J’ai finalement choisi celui de Corbarieu car il n’existait
qu’un salon dans le village que je trouvais accueillant et chaleureux. En
à peine un an, le projet a été bouclé. La chambre de métiers m’a aidé
dans la réalisation de mon prévisionnel, dans le choix des statuts de ma
société, et grâce à un emprunt bancaire, j’ai racheté le fonds de commerce. Depuis la reprise, je m’éclate. Aujourd’hui, j’ai ma petite clientèle.
J’attends d’avoir passé le cap des cinq ans et d’être sûre d’avoir les
reins assez solides pour recruter quelqu’un pour m’aider. Je trouve que
la liberté vaut de l’or, même si ce n’est pas toujours évident de ne pas
avoir un salaire qui tombe chaque mois. »
Le moins
Des opportunités plus rares
Le marché de la reprise est un marché
parfois confidentiel et caché, notamment celui des PME, les cédants n’ayant
pas envie de déstabiliser leur entreprise.
Les « belles » entreprises sont parfois difficiles à dénicher. Il faut donc ne pas hésiter à faire marcher les réseaux, le bouche
à oreille ou y aller au culot.
Un projet plus « lent »
Les projets de reprise sont souvent
plus longs que les créations, à cause
notamment de la phase de négociation avec le cédant.
Le côté affectif de la reprise
L’aspect psychologique de la transaction
doit également être pris en compte, du
côté du cédant mais aussi des salariés.
Un coût plus élevé au démarrage
Le coût d’une reprise peut également être
un obstacle à la transmission. Le cédant
surestimant souvent, par méconnaissance
ou trop fort attachement à son entreprise,
sa valeur. Pour parer à cet obstacle, la
Région et les chambres consulaires ont
mis en place des dispositifs d’évaluation
pour définir le juste prix de cession en
partenariat avec des experts-comptables.
« La reprise c’est moins
compliqué que la création »
«Non seulement la reprise est plus engageante en terme de finances,
mais ses chances de réussite sont supérieures à celle d’une création. En
plus, on peut se verser un salaire, alors qu’un créateur qui possède la
meilleure idée du monde peut passer des années à travailler 90 heures
par semaine et à manger des pâtes tous les soirs. Le business plan d’une
création est assez aléatoire. Alors certes, je me suis lesté au départ mais
bien gérée, une reprise est plus facile et plus confortable. »
#TÉMOIGNAGE
Loïc Le Ravallec
#Nom de la société : Corelec
#Secteur d’activité : Fabrication d’appareils qui traitent
l’eau des piscines #Situation
géographique : Muret (HauteGaronne)
LE GUIDE DU REPRENEUR - 11
# JE PRÉPARE MON PROJET # AVANT DE COMMENCER
LES
QUESTIONS
CLÉS À SE
POSER
avant de se lancer
#TÉMOIGNAGE
> Quel délai pour mener à bien ce projet ?
> Quelles sont les contraintes internes et externes
concernant votre projet ? (mobilité géographique,
famille, financement…)
> Qu’avez-vous déjà entrepris pour mener à bien
votre projet ? (repérage d’entreprises cibles, mobilisation de financements, …)
Nicolas Parc
#Nom de la société : Fonderie de
bronze lauragaise #Secteur d’activité : Rénovation d’objet en bronze
#Secteur géographique : Tarn
« J’ai changé de vie. Aujourd’hui,
je travaille douze heures par jour.
Je mets mes tripes sur la table.
Quand on devient gérant d’une
TPE de huit salariés, on ne regarde
plus les heures, mais plutôt le travail qu’on a à exécuter. J’ai perdu
le confort et le cadre dont jouit le
salarié, pour aller vers l’initiative
d’entreprendre. Avant je prenais
l’avion pour parler de grands projets. Aujourd’hui, je suis confronté
à une réalité que je ne connaissais
pas, des contraintes au quotidien,
des responsabilités, des impacts
et des conséquences à chaque
prise de décision. »
12 - LE GUIDE DU REPRENEUR
> Quels sont les expériences et atouts qui vous serviront pour être chef d’entreprise ?
> De quelles ressources avez-vous besoin pour
mettre en œuvre votre projet ?
> Comment voyez-vous votre entreprise, ses produits et services, son organisation ?
> Qu’est-ce qui est important dans ce projet ?
> Qu’est-ce qui vous a conduit à prendre cette décision ?
> Avez-vous mesuré les incidences sur votre vie et
celle de vos proches ?
> Quel sera votre rôle dans l’entreprise ?
> Avez-vous réfléchi à la façon de corriger ou pallier
vos points faibles ?
LE GUIDE DU REPRENEUR - 13
# JE PRÉPARE MON PROJET # AVANT DE COMMENCER
PORTRAIT
ROBOT
des repreneurs
d’entreprise
REPRENEUR
DE PME
C’est un homme qui à la
cinquantaine
Il a quitté l’entreprise
où il exerçait en général
des fonctions de cadres
supérieurs (directeur
commercial, DAF, directeur marketing, directeur
technique). A un moment
où son entreprise se
restructurait, il est parti
avec de confortables
indemnités.
Il est gestionnaire ou
technicien d’où son choix
pour la reprise.
Il reprend une entreprise
de maximum 20 salariés
avec un apport souvent
conséquent (200.000 euros
minimum).
# HOMME #CINQUANTAINE #GESTIONNAIRE #20SALARIES
#RESTRUCTURATION #RETRAITEANTICIPEE #200000EUROS
14 - LE GUIDE DU REPRENEUR
#TÉMOIGNAGE
Nicolas Perrin
#Nom de la société : SARL Henras
Frères #Secteur d’activité : Chauffage/sanitaire/électricité #Situation
géographique Sauzet (Lot)
« J’ai repris l’entreprise de mon beau-père le 1er avril 2009 ce qui a
facilité la transition puisqu’il m’a épaulé durant trois ans grâce à une
convention de tutorat. Dans ce milieu rural, les clients ont apprécié
car l’appui de mon beau-père m’a permis de les rencontrer, de
mieux appréhender mon métier sur le terrain après avoir obtenu un
CAP d’installateur thermique. J’ai toujours eu en tête d’être à mon
compte et j’ai sauté le pas car cette société tournait bien et pouvait
se positionner sur un marché où il y a des opportunités, comme
les énergies renouvelables. Sans faire table rase du passé, j’ai
développé la société en créant une centrale d’achat avec d’autres
entreprises artisanales du secteur afin d’acheter du matériel à des
conditions plus intéressantes. Aujourd’hui, ma satisfaction c’est
d’y être arrivé en gardant le même niveau d’activités malgré des
difficultés économiques actuelles ».
REPRENEUR D’UN FONDS
DE COMMERCE OU
ARTISANAL
Il reprend dans le secteur des services (49%)
ou celui de l’alimentaire
(29%), plus rarement
dans le bâtiment (13%),
la production (3%) et
autre (6%)
Les femmes représentent
41 % des repreneurs
Ce chiffre est en
grande partie
due aux activités
de commerce
de détail et coiffure
Il est âgé de 26 à
45 ans à 66%.
Sur ces 66% plus de
la moitié est âgée
de moins de 35 ans.
# HOMMEETFEMME #TRENTECINQANS #MANUEL
#FONDSDECOMMERCE #SERVICES
LE GUIDE DU REPRENEUR - 15
# JE PRÉPARE MON PROJET # LE CHOIX DE L’ENTREPRISE
LE CHOIX
DU PROJET
Les critères à définir le plus
précisément possible :
• l’activité recherchée
• la zone géographique d’implantation (rurale, urbaine,
périurbaine…)
• le type d’entreprise (niveau de chiffre d’affaires, rentabilité, nombre d’emplois, catégorie…)
• la fourchette de prix envisagée en fonction de vos disponibilités financières
Comment choisir ?
•S
électionnez les affaires qui se rapprochent le plus de votre projet initial ou
de vos contraintes
•F
aites valider ces premières orientations par des personnes compétentes
•R
assemblez, dès à présent, le maximum d’informations utiles (fonctionnement de l’entreprise, état des lieux, contraintes réglementaires liées à la
profession…)
•C
onvenez, le cas échéant, d’un rendez-vous pour visiter l’affaire
Avant toute démarche de reprise,
informez-vous sur les points suivants :
• les qualifications professionnelles nécessaires à l’installation (diplômes,
expériences)
• les autorisations préalables, licences et agréments
• les réglementations liées à un secteur d’activité, à la sécurité, l’hygiène,
l’accessibilité…
• les assurances nécessaires pour une bonne couverture de votre activité
• les aides à la reprise
16 - LE GUIDE DU REPRENEUR
Isabelle Gaillard n’avait jamais
envisagé de devenir chef d’entreprise. Pourtant, elle se rêve
paradoxalement en gérante du
commerce dont elle est cliente
depuis une quinzaine d’années. «Il
correspondait à mes valeurs. Le
bio était une véritable passion »,
explique-t-elle. Alors un jour, elle
prend son courage à deux mains
et franchit le pas. Au culot, elle envoie une lettre au gérant de l’entreprise. « Je lui ai écrit parce que
je voulais trouver les bons mots et
aussi lui soumettre mes interrogations. Je lui ai dit que je pensais
« J’ai repris le
commerce de
mes rêves »
qu’il arrivait à l’âge de la retraite
- il avait alors dix ans de plus
que moi - et que j’étais prête à
prendre sa succession », explique
la chef d’entreprise. Le propriétaire des lieux partage ce point
de vue et adoube Isabelle Gaillard. Elle se lance dans le projet
en se faisant accompagner par le
Réseau Égée et un expert-comptable, chargé de lui apporter un
#TÉMOIGNAGE
regard extérieur. Le gérant fixe un
prix de vente plus que raisonnable
pour la société. « 100.000 euros
alors qu’il aurait pu en réclamer
le double. J’ai donc pu faire un
petit emprunt, avec des mensualités raisonnables, conforté par
un prêt auprès d’une plateforme
d’initiative locale. J’ai refusé le
projet de holding car je le jugeais
trop complexe». Isabelle Gaillard
décide, en outre, d’associer les salariées de l’entreprise à son projet
et écrit à nouveau une lettre pour
leur proposer de la suivre. Deux
d’entre elles se montrent intéressées et la troisième suit. La nouvelle gérante rachète donc 76%
des parts de la société, et les trois
salariées en reprennent chacune
8%. « Nous nous sommes mises
d’accord sur le fait que je prendrai les décisions opérationnelles
mais qu’elles seraient consultées
sur les grandes orientations. » Le
cédant l’accompagne durant six
mois après la reprise et l’aide notamment à rénover le magasin. Il
se charge encore d’une partie de
sa comptabilité.
Aujourd’hui, Isabelle Gaillard envisage à son tour sa succession et
aimerait confier son commerce à
quelqu’un qui ait la même vision
qu’elle de l’entreprise.
#TÉMOIGNAGE
Isabelle Gaillard
#Secteur d’activité : Biocoop
(commerce bio) #Situation
géographique : Aveyron
Son conseil
« N’hésitez pas à parler de
votre projet au sein de votre
entourage. Si vous préférez
le garder pour vous, c’est
que vous n’êtes pas sûr
de vous ou que vous ne
souhaitez pas aborder les
points gênants. »
Dominique Caux
#Secteur d’activité : Animalia (animalerie et vente de produits
pour les animaux) #Situation géographique : Haute-Garonne
« Après une carrière de responsable informatique
dans une grande société française côté au CAC 40,
j’ai souhaité me lancer dans mon projet de création
avant d’atteindre la cinquantaine. J’ai donc profité
d’une réorganisation pour partir de la société où je
travaillais. Mais avant de me lancer dans mon projet
de création, j’ai souhaité, pour confirmer mon idée,
reprendre des études en réalisant un Executive MBA
à l’ESG Paris. Ma première idée n’a pas abouti car le
marché n’était pas mature, mais les relations nouées
avec la CCI et la CMA m’ont permis de commencer
à m’intéresser de près au marché de la reprise. J’ai
d’abord étudié quatre ou cinq projets qui n’ont pas
été menés à leur terme à cause du revirement du
cédant, d’un défaut d’entente sur le prix ou parce
que l’entreprise subissait un profond changement
dans sa zone de chalandise. En regardant tous les
projets, le dossier Animalia est arrivé et c’est la société que j’ai reprise depuis juillet 2015. On rabâche
énormément dans la littérature dédiée à la reprise
l’idée de l’adéquation entre un homme et un projet.
« Il faut rester ouvert
aux opportunités et
se laisser surprendre »
De mon côté, à force d’échanger et de travailler avec
la CCI, j’en suis venu peu à peu à me tourner vers
des projets vers lesquels je ne serais pas allé instinctivement. Je souhaitais travailler dans le BtoB, et me
voilà propriétaire d’une entreprise en BtoC. Animalia était une belle enseigne, bien positionnée avec
un personnel sur place compétent qui avait un savoir-faire existant. Je conseille aux porteurs de projet de rester humbles et ouverts, et de se forger leur
propre opinion en visitant de nombreuses entités.
L’objectif est avant tout de devenir chef d’entreprise.
J’ai beaucoup appris et j’apprends encore. Les potentiels repreneurs amèneront leur savoir-faire dans
une société qui ne sera pas forcément positionnée
sur le secteur qu’ils imaginaient au départ. »
LE GUIDE DU REPRENEUR - 17
# JE PRÉPARE MON PROJET # LE CHOIX DE L’ENTREPRISE
LA REPRISE
FAMILIALE :
Le choix de la continuité
C’est un peu le rêve de tout chef
d’entreprise, céder l’œuvre de
sa vie à son descendant. Pour
autant, ce n’est pas forcément
un cadeau pour le repreneur qui
doit réussir le pari de la reprise.
#NOTAIRE
Maître Florence
Meric-Auriol
Notaire à Beaumont de
Lomagne dans le Tarn-etGaronne
« Il faut sécuriser
légalement la reprise »
« Dans le cadre d’une reprise à titre gratuit et donc
d’une transmission familiale, nous accompagnons dans
leurs discussions le cédant, le cessionnaire, et les autres
membres de la famille avant de rédiger l’acte de donation définitif. Il faut en effet s’assurer que la reprise
s’effectue dans de bonnes conditions pour la sécuriser sur le long terme. Nous avons assez souvent recours à la donation-partage, qui évite tout
écueil au décès de l’ancien propriétaire de l’entreprise. Elle permet en effet de transmettre le patrimoine
de façon équitable et sécurisée. Le repreneur devra,
parfois, verser une soulte à ses frères et sœurs en compensation. Cette formule peut également impliquer un
salarié qui s’associe avec le ou les enfants du cédant. Il
ne faut pas minimiser la complexité d’une donation de
l’entreprise à un membre de la famille. Il faut donc la
préparer. »
18 - LE GUIDE DU REPRENEUR
TÉMOIGNAGE
Baptiste Ramouneda
#Nom de la société : Le Florida #Secteur
d’activité : Restauration #Situation
géographique : Gers
« Le passé est primordial
dans l’histoire d’une
entreprise »
TÉMOIGNAGE
Patricia Massol,
#Nom de la société : Voyages Massol #Secteur
d’activité : transport #Situation géographique : Tarn
La PME implantée à Valence d’Albigeois a été reprise
le 1er avril 2009 par Patricia Massol, la fille des créateurs
et son frère.
« J’avais ma petite entreprise de transport scolaire
depuis dix ans. Quand j’ai repris l’entreprise de mes
parents, nous avons regroupé les deux. Mon père
approchait de la retraite, et je travaillais déjà dans ce
domaine. J’ai un peu hésité, car il y a beaucoup de
concessions à faire lorsqu’on reprend une affaire familiale. La reprise a été délicate, car les anciens ont du
mal à décrocher, et à faire confiance. La politique de
l’entreprise change, et ils freinent. C’est aussi moralement difficile car les enjeux sont nombreux pour le
repreneur. Si je faisais couler l’entreprise, je savais que
mes parents ne me le pardonneraient pas. J’ai changé
beaucoup de choses pour aller vers le progrès, tant
dans la façon de travailler que dans l’organisation. J’ai
investi dans le parc pour l’entretien et les machines,
mais aussi pour le renouvellement des véhicules. J’ai
aussi consacré beaucoup d’argent à la communication, pour renforcer l’image de la société. Les clients
n’étaient plus fidèles, le bouche à oreille ne suffit plus
désormais. On est passé de sept salariés à vingt neuf
aujourd’hui, dont mes cinq salariés et une quinzaine
d’embauches en 2011. Depuis 2009, nous avons réussi
le développement, en doublant le chiffre d’affaires. Il
était en 2014 de 1,3 million d’euros Nous nous sommes
diversifiés en allant vers le handicap. Pour cela, nous
avons fait l’acquisition, d’un véhicule équipé pour dix
fauteuils roulants, il y a trois ans. Nous démarchons
beaucoup de maisons de retraite et d’associations de
personnes handicapées, et nous avons de la demande.
C’est même devenu notre premier marché, car les
autres font tout le reste. Il a fallu être patient, mais cette
diversification commence à porter ses fruits. Tous les
trois ans, nous nous fixons un défi. Si cela marche au
bout d’un an, nous gardons l’innovation.»
Rien ne destinait Baptiste Ramouneda à
reprendre l’entreprise familiale. « J’ai travaillé durant douze ans à Paris dans le monde de la mode
pour des maisons aussi prestigieuses que Kenzo,
Armani ou Lanvin. J’avais quitté ma Province à 18
ans parce que je n’avais pas envie de m’encroûter
et j’ai quitté Paris parce que j’avais l’impression
d’avoir terminé un cycle. Lors de mes passages
chez mes différents employeurs, j’ai appris différentes techniques de travail, et j’avais à cœur
de les appliquer dans ma propre entreprise », se
souvient-il. Avant de reprendre l’entreprise familiale, Baptiste Ramouneda se donne du temps
pour se réhabituer à la Province mais aussi pour
se former. « En 2013, j’ai racheté la société dans
l’optique d’opérer une rénovation totale du restaurant, qui proposait une bonne cuisine rustique
et disposait d’une certaine renommée localement. Je voyais dans cette reprise l’avantage de
ne pas me lancer seul dans un milieu verrouillé et
sur un territoire où la main d’œuvre est difficile
à trouver. » Baptiste Ramouneda investit ses indemnités de départ dans le projet, et contracte
un prêt de 90.000 euros pour compléter cette
enveloppe. Ses parents lui laissent carte blanche
pour modifier l’endroit. Grâce à cet investissement, il transforme l’étage, une salle de réception
très rustique, en deux grandes suites. « Je me
suis mis dans la peau d’un client qui habite une
grande ville et qui veut passer 48 heures hors de
son quotidien dans un environnement agréable
en mangeant bien. » Le père de Baptiste qui officiait dans les cuisines est remplacé par un chef
renommé qui a fait ses armes dans la maison.
« En deux ans, la nouvelle organisation a imposé
un changement d’équipe total. »
Présents aux côtés de leur fils, les parents ont
pu assurer une succession visible pour la clientèle fidèle et cela a été un avantage évident pour
le projet de Baptise Ramouneda. « Le passé est
primordial, comme la connaissance des murs. »,
confirme le jeune entrepreneur. Ce dernier a également amené son expérience parisienne dans
le Gers pour tirer son restaurant vers le haut en
assurant une communication innovante sur les
réseaux sociaux. « J’ai aussi changé le site du restaurant et j’édite une newsletter mensuelle pour
me rappeler aux bons souvenirs de mes clients. »
LE GUIDE DU REPRENEUR - 19
# JE PRÉPARE MON PROJET # LE CHOIX DE L’ENTREPRISE
SALARIÉS,
ET SI VOUS
REPRENIEZ
votre société ?
Depuis la Loi Hamon, le cédant a l’obligation d’informer ses
salariés qu’il compte revendre son entreprise. De quoi susciter
des vocations !
Les avantages
TÉMOIGNAGE
•L
e salarié connaît déjà l’entreprise, ses
qualités et ses défauts.
Hubert Bourdette
et Mickäel Chalon
• Il est déjà formé et maîtrise une partie
du savoir-faire de la société.
#Nom de la société : Garage de Soum
#Secteur d’activité : Mécanique #Situation
géographique : Hautes-Pyrénées
• Il a déjà des relations avec le cédant.
• Il a potentiellement des relations avec
les fournisseurs et les clients, et pourra assurer une fois la cession effective
la continuité.
• Il préserve ainsi avec certitude son
emploi. Il peut même espérer augmenter ses revenus si la société se
développe comme il l’envisage.
• Il acquiert ainsi de l’autonomie.
Sans eux, la ville de Lourdes aurait perdu l’une de ses
institutions. En janvier 2013, Hubert Bourdette, mécanicien depuis 25 ans au garage de Soum et Mickäel
Chalon, carrossier depuis cinq années, ont pris la suite
de Mathieu Lafont, leur ancien patron. «Notre ancien
chef voulait vraiment que l’activité du garage continue.
Il nous a préparés et nous a montré le chemin. Pour la
partie atelier, nous étions déjà opérationnels mais tout
ce qui était facturation, commandes des pièces, c’était
nouveau pour nous. Un an avant la date effective de
la reprise, nous avons rencontré son banquier qui
nous a assuré de son soutien. Cet accompagnement
de M.Lafont nous a donné confiance et la reprise s’est
faite vraiment naturellement », explique Mickäel Chalon. Les deux co-gérants, qui ont investi 5000 euros
chacun dans l’opération, ont financé l’achat du fonds
de commerce de 100.000 euros par un prêt bancaire.
En augmentation depuis la reprise, l’activité du garage
devrait progresser en 2015 de 10 à 20% par rapport
à l’exercice 2014 dans lequel le chiffre d’affaires avait
atteint 601.000 euros. Satisfaits de « travailler pour
eux-mêmes », les deux associés partagent aussi une
vision commune en matière de ressources humaines.
Le garage, qui comptait six ouvriers à leur arrivée, en
emploie huit aujourd’hui dont deux apprentis. « Nous
privilégions la formation en alternance. L’un de nos
ouvriers est proche de la retraite et nous avons voulu
anticiper son départ. Notre objectif est de former des
jeunes pour les garder ».
Comment ?
Il peut s’agir d’une reprise classique - rachat
d’un fonds de commerce ou de parts sociales
– ou si plusieurs salariés s’associent en Scop
(voir page 32 le zoom sur les scop).
Comme dans une procédure classique, le
repreneur peut assister le ou les porteurs
de projet après la reprise lors de la phase
d’accompagnement.
20 - LE GUIDE DU REPRENEUR
Exemple de reprise par les salariés
L’entreprise reprise par ces salariés pour cause
de difficulté financière
# NOM DU REPRENEUR : PHILIPPE NASSIET # NOM DE LA SOCIÉTÉ : ITA MOULDING PROCESS
# SECTEUR D’ACTIVITÉ : MOUSSE POUR LES FAUTEUILS # SECTEUR GÉOGRAPHIQUE : AVEYRON
« Nous avons démarré comme une start-up »
Bâtie sur les cendres de la société Confort
et Systèmes, spécialisée dans la fabrication de canapés, à Séverac-le-Château,
dans l’Aveyron, la SAS ITA Moulding Process travaille depuis un an et demi à sa
consolidation. La jeune société s’est positionnée sur deux secteurs de niche : le
bois et la mousse moulée pour les sièges
scéniques, le mobilier d’accueil, et le siège
de bureau ou encore le ferroviaire.
Philippe Nassiet, ancien directeur supply-chain sur le site Confort et Systèmes,
est à l’origine de ce changement de cap.
« Lorsque la société a été mise en liquidation en novembre 2012, j’ai travaillé avec
Freddy Vandenbossche, ancien directeur
commercial sur le site, à un projet de reprise. Notre stratégie était de changer de
métier et de développer l’activité mousse
moulée. Dès le départ, nous avons investi 100.000 euros et nous avons réussi à
lever 600.000 euros auprès de Midi-Pyrénées Croissance, d’Initiative Aveyron,
de l’agence EDF « Une rivière, un territoire - Développement » et de deux partenaires bancaires. Nous avons démarré
l’activité en janvier 2014. De mon côté,
j’avais suivi durant trois ans un entraînement aux fonctions de direction au CPA
de Toulouse », explique Philippe Nassiet,
président d’ITA Mouling Process.
d’euros. « Sur 20.000 m2, nous utilisons
8.000 m2. Si nous n’avions pas redémarré une partie de l’activité, le site serait
un désert industriel. Une reprise à deux
permet d’aller plus vite mais l’implication
des salariés est indispensable ». Pour se
développer, ITA Moulding Process mise
sur l’export où part 80% de sa production
via des équipementiers français. « Nous
voudrions travailler davantage en direct
avec nos clients finaux, notamment au
Moyen-Orient », explique Philippe Nassiet. « Dans le même temps, il faut être
vigilant à un enjeu quotidien qui est de
maintenir à flot la trésorerie. Pour moi, la
reprise n’est pas terminée. Nous avons démarré comme une start-up. Nous avions
l’outil de production et les équipes mais
nous avons dû changer de modèle économique. Dans six à huit mois, on pourra
considérer que l’entreprise est sauvée. »
La trésorerie, un enjeu quotidien
Avec quinze anciens salariés sur les 220
qu’employait Confort et Systèmes, les
deux repreneurs ont pu rebondir. La société compte aujourd’hui 35 personnes et
réalise un chiffre d’affaires de 3,4 millions
LE GUIDE DU REPRENEUR - 21
# JE PRÉPARE MON PROJET # LE MARCHÉ
Le Marché
OÙ TROUVER
LES OPPORTUNITÉS DE
REPRISE ?
Votre propre réseau
La première démarche pour trouver une entreprise à reprendre est d’activer son
réseau et de faire un peu de prospection auprès de vos proches, de vos contacts
professionnels, mais aussi des entreprises qui vous intéressent.
Les intermédiaires de
la transmission-reprise
Les chambres consulaires (CMA et CCI) sont
évidemment par ordre
de priorité les premiers
à approcher mais vous
pouvez aussi songer
aux organisations
syndicales (Medef ou
CGPME) ou professionnelles (Jeune chambre
économique), aux
conseils des entrepreneurs (experts-comptables, avocats, banquiers, assureurs), et
aux vendeurs de fonds
de commerce (agents
immobiliers, notaires).
Les plateformes payantes
En voici deux parmi les plus connues :
www.fusacq.com ou www.cra.asso.fr.
22 - LE GUIDE DU REPRENEUR
Les bourses de la reprise
En collaboration avec Bpifrance, Madeeli,
l’agence régionale du développement
économique, de l’export et de l’innovation
a mis en place une bourse qui permet de
consulter toutes les offres de cession de
la région dans une base de données fiable
et mise à jour régulièrement. Cette plateforme, déployée dans le cadre du plan
régional Entreprendre Midi-Pyrénées, regroupe tous les sites qui proposent des
entreprises à céder. Ces projets sont répertoriés en fonction de leur origine géographique et de leur secteur d’activité.
Elle recense leur chiffre d’affaires, leur ef-
fectif, et le prix de la cession. Chaque fiche
renvoie ensuite vers le site d’origine de
l’annonce. Les repreneurs peuvent également positionner des alertes email autour
des projets qui les intéressent.
www.reprendre.midipyrenees.fr
La bourse d’opportunités en ligne des
Chambres de commerce et d’industrie et
les Chambres de métiers de l’artisanat :
www.transentreprise.com
Outre les offres référencées, elle propose des conseils aux repreneurs sous
forme de vidéos.
Les cabinets conseil spécialisés en cession,
acquisition d’entreprises
Ils accompagnent les repreneurs potentiels en les
conseillant dans l’acquisition de leur entreprise tout
au long du process : dans la construction du cahier des charges, la détection des opportunités, la
construction de l’offre, la négociation, et l’ingénierie financière des opérations. « Une fois le protocole signé, nous nous assurons que les opérations
aillent jusqu’au closing », indique Eric Rosseeuw, le
créateur et dirigeant de Transaxiall société toulousaine spécialisée dans la cession acquisition. « Nous
nous arrêtons après la signature en ayant pris soin
au préalable de nous assurer que l’accompagnement
du repreneur par le cédant est organisé. Nous nous
chargeons également de prospecter les opportunités cachées pour trouver aux repreneurs une cible
potentielle à leur portée. Nous avons en effet une capacité à isoler des critères pertinents de recherche et
à approcher le dirigeant pour évoquer avec lui un sujet qui reste sensible et confidentiel, la cession future
de son entreprise. Nous sommes son interlocuteur
privilégié dans cette démarche car nous nous chargeons également d’accompagner le cédant dans sa
transmission », conclut Eric Rosseeuw.
#TÉMOIGNAGE
Loïc Le Ravallec
#Nom de la société : Corelec
#Secteur d’activité : fabrication
d’appareils qui traitent l’eau
des piscines #Secteur géographique : Muret
« Le marché est un peu caché.
J’ai activé mes réseaux pour
trouver mon projet d’entreprise,
la CCI de Région, les intermédiaires et les clubs de repreneurs. Je cherchais une entreprise de 10 à 15 personnes en
BtoB avec des développements
potentiels. Mais il faut rester
lucide, aucun entrepreneur ne
veut afficher sur sa porte qu’il
s’apprête à céder son activité.
En plus, j’étais en poste au moment de ma recherche et c’est
un travail à plein temps. »
Le Bon Coin
On trouve tout sur ce site web, y compris des fonds de commerces à
céder. Mais la prudence reste de mise sur un site de ce type. On n’achète
pas une entreprise comme un vélo.
LE GUIDE DU REPRENEUR - 23
# JE PRÉPARE MON PROJET # LES ACCOMPAGNEMENTS
BIEN
S’ENTOURER
pour réussir son projet de reprise
Du choix du projet à ses diagnostics, en passant par les relations avec le cédant,
jusqu’à la transaction, le processus de reprise est loin d’être un long fleuve tranquille.
Les spécialistes recommandent de partir bien armé et donc d’être bien entouré. Un
bon accompagnement augmente les chances de réussite. Il ne faut pas s’arrêter au
coût immédiat et plutôt imaginer le gain sur le long terme.
Arnaud
Besombes
Nicolas
Boschin,
expert-comptable chez
FIDSUD CDBA
avocat au Barreau
de Toulouse
« Il faut bien entendu
s’entourer de professionnels compétents,
et rester prudent face
aux intermédiaires.
Certains sont très professionnels et accompagnent de manière
très efficace leurs
clients tout au long de
la cession, ce sont de
vrais appuis lors de
toute la négociation.
D’autres ne sont là
que pour prendre leur
commission… »
« Pour commencer et
quelle que soit la nature
du projet, il faut savoir
s’entourer. Constituer
une équipe pluridisciplinaire de spécialistes –
avocats, experts-comptables, conseillers
consulaires... - autour
de soi est essentiel pour
augmenter ses chances
de réussite dans le
projet de reprise. Les
experts sauront adapter
leur intervention à la
taille du projet. Des
choix du statut juridique
découlent en effet les
questions fiscales et
sociales qui pèseront
par la suite. »
#TÉMOIGNAGE
« Les experts sauront
adapter leur intervention
à la taille du projet. »
Fabienne
Regourd
avocat au Barreau
de Toulouse
« Le travail de rédaction n’est pas la seule tâche qui incombe à l’avocat. Il
sert également de conseil et permet d’anticiper. Les choses peuvent sembler
simples, mais sans alarmer le repreneur, il peut être vite submergé avec les
questions des baux, de la propriété intellectuelle, du droit social, du choix du
statut juridique, du financement et de la constitution du dossier, des aides
auxquelles il peut prétendre,etc. L’avocat et l’expert-comptable travaillent
naturellement en binôme pour accompagner le porteur de projet. »
Olivier Godon, entreprise Albareil Quercinox (46)
« J’ai choisi une avocate qui m’a accompagné dans ce
projet de reprise me garantissant sécurité et confort.
Grâce à elle, j’ai pu avancer sereinement dans toutes les
étapes de la reprise. Il ne faut pas avoir peur de mettre
de l’argent dans les conseils. »
24 - LE GUIDE DU REPRENEUR
Isabelle Hubert, établissements Hubert (65)
« L’expert-comptable a été le partenaire de notre réussite. Aujourd’hui encore, plusieurs années après avoir
pris possession de notre entreprise, nous le sollicitions
toujours avant d’investir. Nous attendons son aval et
nous ne faisons jamais d’achat compulsif. »
LE GUIDE DU REPRENEUR - 25
# JE PRÉPARE MON PROJET # LES ACCOMPAGNEMENTS
ET SI VOUS
VOUS FORMIEZ
Outre les cursus obligatoires, tels que le stage de préparation à l’installation proposé par les Chambres de métiers
et de l’artisanat, il existe une série de formations plus ou
moins longues et poussées qui vous donnent les armes
pour attaquer une reprise.
Au sein des Chambres des métiers et de
l’artisanat : Une Licence pro à l’URMA
La Licence professionnelle Management
et développement durable des petites et
moyennes organisations est portée par l’Université régionale des métiers de l’artisanat
(URMA) Midi-Pyrénées et le centre universitaire Jean-François Champollion d’Albi.« Il
s’agit concrètement d’une formation bidisciplinaire qui associe l’apprentissage d’un
métier artisanal et celui de dirigeant d’entreprise, avec des modules dédiés au management, à la gestion des ressources humaines,
au marketing ou à la communication », détaille Thibault Laporte, directeur régional de
la formation à la CRMA Midi-Pyrénées. Elle
s’échelonne sur quatorze mois, dont sept semaines de formation technique qui peuvent
être suivies dans l’une des huit antennes
départementales de l’URMA, généralement
la plus proche du lieu d’apprentissage des
étudiants. Quant aux quatorze semaines de
cours théoriques, elles ont lieu à Albi.
Des formations à la carte du côté
de TBS
Toulouse Business School propose aux
futurs repreneurs de se perfectionner sur
plusieurs points de la reprise grâce à différents stages de courte durée.
Pour + d’info : www.tbs-education.fr
26 - LE GUIDE DU REPRENEUR
Le bilan créateur du Fongecif
Il est ouvert aux salariés en CDD et en CDI
pour leur permettre d’analyser et de tester
la faisabilité de leur projet de reprise. Ce bilan est réalisé dans le cadre d’une structure
d’accompagnement. Il s’effectue sur une
durée de dix heures étalées sur un ou deux
mois en dehors du temps de travail et il est
gratuit.
Plus d’infos : www.fongecifmp.org
Il est nécessaire de se
former car....
« Dans son idée de reprise, le porteur
de projet doit s’interroger sur sa faculté à mobiliser ses ressources propres,
sa maîtrise des réalités financières,
sa situation personnelle et familiale
et son statut matrimonial. Il doit
avoir conscience que, quand il aura
repris son entreprise, il devra la faire
fonctionner, payer des charges, des
salaires, son crédit…de nouvelles obligations qui auront bien souvent une
incidence sur sa vie familiale, la gestion
de son temps et de son stress. Être
chef d’entreprise c’est avoir de multiples compétences, que le repreneur
n’a peut-être pas au départ. S’il était
cadre commercial antérieurement, il
aura désormais à s’occuper des achats
ou de la comptabilité, à recruter et à
globalement faire face à tous les problèmes de sa future entreprise. »
Au sein des CCI, un large panel de
formations
>A
telier « Créateurs, repreneurs : prêts
à vous lancer ? » : une demi-journée
d’information gratuite pour mieux comprendre ce que veut dire « devenir chef
d’entreprise ».
>D
es ateliers thématiques : destinés à
tout porteur de projet de création ou
de reprise d’entreprise : « forme juridique, quel choix ? », « construire un
projet convaincant avec la méthode
Business Model Canvas », « Etude de
marché », « Aménager son point de
vente », « mettre en valeur sa vitrine »,
etc.
> Stage
« 5 Jours pour Entreprendre » :
proposé par toutes les CCI de MidiPyrénées, une formation vous permettant d’acquérir la méthodologie pour
créer ou reprendre une entreprise, réaliser vos études prévisionnelles et partager l’expérience d’autres porteurs de
projet. Animé par des conseillers des
CCI et des professionnels partenaires.
> L’Ecole
des Managers : l’Ecole des chefs
d’entreprise à la CCI du Tarn et de l’Aveyron. Le parcours E.D.M prépare le futur repreneur à son métier de dirigeant.
Cette formation de 56 jours délivre le
titre de « Chef d’entreprise Développeur
de PME » niveau Bac+3. Elle débute par
une phase générale d’acquisition des
connaissances, puis les participants réalisent un état des lieux de leur entreprise,
assistés par une équipe de consultants
experts pour ensuite mettre en place un
plan d’action spécifique et concret. L’objectif de l’EDM, c’est mener à bien le projet de reprise ou de développement de
l’entreprise.
> Des
formations pour dirigeants d’entreprise : Métiers Dirigeants et Outils de pilotage de la PME, des formations actions pour
acquérir les bons réflexes d’un chef d’entreprise (stratégie, finance, marketing…)
Pour + d’info : www.midipyrenees.cci.fr
#TÉMOIGNAGE
Laurent Badersbach
#Nom de la société : MIG 46 #Secteur
d’activité : réparation des presses offset
#Situation géographique: Foissac
« La reprise, une
suite logique »
« J’ai repris en février 2013 la société MIG
46, spécialisée dans l’entretien et le dépannage des presses offset de la marque
Heidelberg, sous la forme d’une EURL. J’ai
travaillé longtemps comme ouvrier mécanicien dans différentes entreprises de
réparation automobile avant d’intégrer
l’entreprise comme technicien de presse
offset. J’ai été formé sur le terrain par mon
ancien patron pour lequel j’ai travaillé durant six ans. Quand celui-ci a souhaité se
consacrer à d’autres activités, je n’ai pas
mis longtemps à me décider. Je connaissais tous nos clients et leurs machines
puisque c’est moi qui en assurait l’entretien et le dépannage. La reprise, finalisée
en six mois, a été comme une suite logique.
J’ai racheté l’entreprise pour 200.000 euros. Pendant les dix-huit premiers mois,
j’ai bénéficié d’un suivi repreneur par la
Chambre de métiers et de l’artisanat. Aujourd’hui j’emploie deux techniciens et ma
femme, conjoint-collaborateur s’occupe
de la partie administrative. J’ai conservé
les clients, chez lesquels j’intervenais déjà
avant la reprise... Nous nous situons vraiment dans une continuité. En 2014, notre
chiffre d’affaires établi à 490.000 euros, a
progressé de 100.000 euros et nous avons
amélioré notre résultat. J’ai repris une entreprise qui allait bien. Pour moi l’objectif
était de gagner mieux ma vie. Mon moteur
aujourd’hui est d’assurer sa pérennité. Être
performant auprès de mes clients est ma
plus grande satisfaction. Mais gérer une
entreprise demande beaucoup de temps
et d’investissement. La dimension financière ne fait pas tout... »
LE GUIDE DU REPRENEUR - 27
# JE PRÉPARE MON PROJET # LES ACCOMPAGNEMENTS
ETRE
ACCOMPAGNÉ
par les Chambres consulaires
Que vous souhaitiez reprendre un fonds de commerce ou un
fonds artisanal, une entreprise de services ou une industrie,
les Chambres de commerce et d’industrie et les Chambres
de métiers et de l’artisanat de Midi-Pyrénées vous proposent
une palette de services pour vous accompagner.
Vous cherchez une
entreprise
Les CCI et les CMA vous aident dans la
recherche de cibles et proposent un service de mise en relation avec les cédants
Consulter leurs offres :
www.transentreprise.com
Préparez-vous à
reprendre
Les CCI et les CMA vous proposent une
palette de formation pour bâtir votre
projet et vous préparer :
•D
es réunions d’information et de
sensibilisation à la reprise
• Des ateliers thématiques
•D
es formations sur la construction
d’un projet de reprise : Formation
5 Jours pour Entreprendre pour les
CCI, stage de préparation à l’installation (Attention : ce stage est obligatoire pour toute inscription au Répertoire des Métiers)
28 - LE GUIDE DU REPRENEUR
•D
es formations à destination des dirigeants : Licence Professionnelle Management et développement durable
des petites et moyennes organisations pour les CMA. Ecole des Managers, Métiers « Dirigeants » et « Outils
de pilotage de l’entreprise » pour les
CCI
Construisez votre
projet de reprise
Bénéficier d’un accompagnement individuel pour vous aider à concevoir un projet
cohérent :
•U
ne aide au diagnostic de l’entreprise à reprendre
•U
n appui à la réalisation de votre
business plan en lien avec les partenaires (experts comptables, avocats,
notaires, …)
•U
ne orientation vers les experts, avocats, notaires, experts Comptables...
qui vont vous accompagner dans le
montage juridique, la réalisation des
audits et la rédaction des actes de
cession
•U
ne mise en relation avec des financeurs (BPI, Plateformes d’initiatives
locales, réseaux bancaires….)
•U
n accès simplifié aux formalités
d’entreprise
:
accompagnement
personnalisé, diagnostic et analyse
de votre dossier de formalités par
les Centre de Formalités des Entreprises des CCI et des CMA
Restez entouré
Les CCI et la CMA proposent des dispositifs de suivi individuel ou collectif pour
vous aider dans votre développement ou
les difficultés passagères :
•D
es ateliers, conférences, … destinés
aux jeunes entreprises pour constituer du réseau et renforcer vos compétences
•U
n suivi individuel post-reprise pour
faire un point régulier sur l’activité et
échanger sur vos projets
Pour mettre toutes les chances de votre
côté, n’hésitez pas à contacter votre
conseiller CCI ou CMA.
Mobilisez l’appui
des experts pour
faciliter la reprise
• L
’aide au conseil permet de financer*
l’intervention d’experts (consultant,
avocat, expert-comptable, notaire,…)
pour réaliser les analyses, audits,
actes de cession, …
• Le diagnostic-évaluation permet de
financer* l’évaluation de l’entreprise
à céder par un expert-comptable
neutre
*Selon éligibilité, prise en charge à hauteur de
50 % des coûts dans la limite d’un plafond de
dépenses. Consultez votre CCI
2721, la Lauragaise
(route de Baziège) - 31670 LABEGE
Fax : 05 61 00 37 01
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LE GUIDE DU REPRENEUR - 29
# JE PRÉPARE MON PROJET # LES ACCOMPAGNEMENTS
LE PLAN
ENTREPRENDRE
MIDI-PYRÉNÉES
Des outils pour faciliter le parcours du
repreneur et du cédant
La Région a mis en place, via l’agence
régionale Madeeli, des outils spécifiques
à destination des différents porteurs de
projets pour que ces derniers accèdent
plus facilement à différents services :
•L
e financement de dispositifs ciblés
(pré-diagnostics cédants, diagnostic-évaluation, outils financiers, etc…)
•8
0 conseillers spécialisés répartis sur
tout le territoire régional qui proposent
des heures de conseil individualisé
La Région Midi-Pyrénées a initié le Plan
Entreprendre Midi-Pyrénées, dans le
cadre du Schéma régional de développement économique (SRDE). Le but est
de favoriser l’émergence de projets de
création d’entreprises ou le développement des transmissions de sociétés mais
aussi d’organiser le processus d’accompagnement des entreprises, tout en articulant les aides accordées et assurer
le suivi des créateurs et repreneurs. La
mise en œuvre de ce plan portée par
Madeeli a permis l’accompagnement de
31.000 porteurs de projet par les organismes membres du Plan régional, dont
70% de créateurs, 20% de repreneurs et
10% de cédants qui ont contribué à créer
ou maintenir 12.000 emplois.
30 - LE GUIDE DU REPRENEUR
•D
es actions collectives : Quinzaine
régionale de la transmission reprise,
Salon des Entrepreneurs de Paris …
•U
n guide régional « Entreprendre Midi-Pyrénées » qui recense nominativement tous les contacts utiles aux
porteurs de projet,
•D
eux sites web actualisés tous les
jours répondant aux questions que se
posent les porteurs de projet : Le site
Reprendre Midi-Pyrénées est consacré à la reprise. Il propose des conseils
méthodologiques et 4500 offres d’entreprises à reprendre. Et le site Entreprendre Midi-Pyrénées qui est un portail de l’entrepreneuriat, avec un guide
des organismes en ligne.
www.reprendre.midipyrenees.fr
www.entreprendre.midipyrenees.fr
* Cotisation patronale en vigueur au 01/04/2015 correspondant à 50% de la cotisation totale de la garantie ANI1. © HVA Conseil 10/2015 - 5320 - Crédit photos : Fotolia © Minerva Studio, Thinkstock © iStock - LuminaStock - Mutuelle Prévifrance
Mutuelle Prévifrance soumise aux dispositions du livre II du Code de la Mutualité - SIREN n° 776 950 669. Mutuelle Prévifrance - Siège social : 15, quai du Dr Calabet - 47910 Agen Cedex 9 - Siège administratif : 80, rue Matabiau - BP 71269 - 31012 Toulouse Cedex 6.
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LE GUIDE DU REPRENEUR - 31
# JE PRÉPARE MON PROJET # LES ACCOMPAGNEMENTS
LE RÉSEAU
ENTREPRENDRE
un label pour les repreneurs
# Laurence Arnould,
directrice du Réseau Entreprendre
Midi-Pyrénées
Quelles sont les missions du Réseau
Entreprendre ?
Le Réseau Entreprendre est une association de chefs d’entreprise, qui a vocation à accompagner les projets de PME
en création ou en reprise. Nous nous
concentrons sur les projets à fort potentiel en terme d’emploi, et nous proposons un suivi gratuit de longue durée
aux entrepreneurs. Nous travaillons en
relation étroite avec l’écosystème de la
création reprise qui nous envoie des candidats et vers qui nous réorientons éventuellement certaines personnes pour
peaufiner leur projet.
Quels sont les critères d’éligibilité ?
Nous ne soutenons pas un gros volume
d’entreprises, vingt cinq en moyenne
chaque année. Nous nous concentrons
donc sur les projets qui créeront une dizaine d’emplois dans les cinq ans. Dans
le cadre d’une reprise, le maintien de
l’emploi et les projets de développement sont primordiaux. Ce qui va compter également dans notre choix, c’est la
démarche du repreneur. Nous souhaitons que les porteurs de projet viennent
à nous et qu’ils aient envie d’être accompagnés.
32 - LE GUIDE DU REPRENEUR
« La réussite d’une
reprise, c’est la capacité
d’un homme à s’intégrer
dans l’esprit PME et à
acquérir la posture du
futur dirigeant. »
À quel stade du projet intervient
le Réseau Entreprendre ?
Dans le cadre de la reprise d’entreprise,
l’intervention du réseau se fait un peu plus
tardivement que dans celui de la création.
C’est souvent au moment de la lettre d’intention ou du protocole que le suivi démarre. Le plan de financement est donc
déjà bien avancé. Nous sélectionnons de
façon draconienne les projets que nous
allons aider. Ils sont d’abord soumis au
premier filtre de cinq chefs d’entreprise
avant de passer devant le comité d’engagement qui en compte huit. Nous essayons à chaque fois d’étudier son projet
et de le comprendre. La réussite d’une
reprise, c’est la capacité d’un homme à
s’intégrer dans l’esprit PME et à acquérir
la posture du futur dirigeant.
Qu’en est-il de l’accompagnement
financier ?
Nous accordons des prêts d’honneur
dont le montant s’échelonne entre 15 et
30.000 euros. Pour une reprise, ils auront
un effet levier moindre mais peuvent venir compléter un montage financier existant. Ce qu’il faut retenir, c’est l’expertise
des différents chefs d’entreprise : le fait
qu’ils étudient le projet constitue un véritable label de qualité pour l’entreprise,
notamment auprès des banquiers.
Le suivi
Une fois l’entreprise reprise, nous poursuivons notre accompagnement. Pendant deux ans, les repreneurs sont
conviés à un rendez-vous avec leur
mentor tous les mois ainsi qu’à une
réunion d’accompagnement collectif qui
leur permet d’échanger avec leurs pairs.
LES CONTACTER
• R
éseau Entreprendre Midi-Pyrénées
Hôtel d’entreprise du Ramier
19 chemin de la Loge
31400 Toulouse
Tél. 05 61 75 02 36
www.reseau-entreprendre-midi-pyrenees.fr
• Réseau Entreprendre Tarn
Arobase 1
2 rue Georges Charpak
Le Causse – Espace d’entreprises
81100 Castres
Tél. 05 63 73 50 97
www.reseau-entreprendre.org
www.reseau-entreprendre-tarn.fr
#TÉMOIGNAGE
Olivier Godon
#Nom de la société : Albareil Quercinox
#Secteur géographique : Lot
« J’ai été challengé
par le Réseau
Entreprendre »
Juriste de formation, Olivier Godon souhaitait, la quarantaine venue, racheter
une entreprise pour mettre ses qualités
de gestionnaire et de développeur au
service de son propre projet. « Je recherchais une entreprise qui soit située à environ une heure de Toulouse, qui réalise un
chiffre d’affaires entre un et deux millions
d’euros avec une équipe en place et une
notoriété sur son marché suffisante pour
que je puisse écrire à mon tour une nouvelle page autour de ce projet. » Dans un
premier temps, le porteur de projet entre
en contact avec la CCI Midi-Pyrénées
et la chambre de métiers. Il étudie une
vingtaine de dossiers et rencontre une
douzaine d’entrepreneurs. « J’ai eu une
première déception sur un projet que je
pensais bien avancé, mais qui a échoué.
Je suis resté philosophe, les échecs font
partie du parcours initiatique du repreneur. » Olivier Godon se fait accompagner,
notamment par Pôle emploi via des ateliers centrés autour de la reprise, une
formation qu’il apprécie et qui lui permet
de côtoyer d’autres porteurs de projet. Il
sollicite également une plateforme d’initiative locale et le Réseau Entreprendre.
Grâce à ces deux dispositifs, le repreneur
passe deux grands oraux où il défend son
projet. « J’ai été pas mal challengé, notamment par le Réseau Entreprendre, qui m’a
ensuite accompagné et qui continue de me
suivre maintenant que j’ai repris. »
LE GUIDE DU REPRENEUR - 33
# JE PRÉPARE MON PROJET # LES ACCOMPAGNEMENTS
SCOP
MODE D’EMPLOI
Définition
Une Scop est une société coopérative
et participative déclinée sous forme
de SA, SARL, ou SAS, dans laquelle les
salariés sont associés majoritaires et
deviennent des co-entrepreneurs. Ils
partagent les décisions et les risques,
les profits étant équitablement redistribués. Quelle que soit leur part dans
l’entreprise, ils ont le même pouvoir
de décision.
L’Union régionale des Scop encourage et accompagne la création et la
transformation d’entreprises en coopératives. En Midi-Pyrénées, deux
Scop sur trois sont créées ex-nihilo.
Pour les autres, il s’agit de reprises.
Des atouts pour
réussir
Une trentaine de nouveaux projets
sont accompagnés chaque année
par l’Urscop, dans des secteurs très
variés : bâtiment (25%), services, métiers de la communication, industrie
aéronautique, distribution Bio, architectes, vétérinaires...
Le taux de réussite est plus important
que pour les entreprises classiques,
car il y a un projet collectif déjà structuré, des compétences variées, une
capacité à se soutenir, et souvent plus
de capacité financière. La richesse de
l’accompagnement financier est également un atout.
Trois financements spécifiques
© sveta - Fotolia
L’Urscop intervient à côté des banques, pour créer un effet de levier. Elle propose
trois outils de financement :
• Socoden, un prêt participatif sans garantie ni caution
• Scopinvest, une intervention en fonds propres pour renforcer les apports personnels
• Sofiscop, le cautionnement pour un emprunt au Crédit Coopératif. Il intervient
dans presque tous les projets que l’URSCOP accompagne.
34 - LE GUIDE DU REPRENEUR
Les étapes de la reprise en Scop
• établir un diagnostic de l’entreprise
• construire le projet collectif
• choisir l’équipe et redéfinir les orientations stratégiques
• évaluer l’entreprise
• concrétiser la reprise d’entreprise (montage juridique, plan de
financement)
• et quand la situation le permet, impliquer le cédant dans les premiers
mois pour assurer un passage de relais dans les bonnes conditions.
Dans le cas de la reprise d’une entreprise en difficulté (c’est à dire sous procédure collective), les repreneurs devront convaincre le Tribunal de commerce
de la viabilité de leur projet, et notamment prouver l’engagement des partenaires de l’entreprise (clients, banques, fournisseurs…). Il s’agit d’un cas peu
fréquent, mais l’URSCOP a le savoir-faire pour accompagner ces projets.
Les différents accompagnements
Des formations du démarrage jusqu’à
la clôture du 1er exercice. Les conseillers
de l’Urscop proposent un accompagnement dès les premiers mois de la reprise
et jusqu’à la concrétisation, qui consiste
en une expertise en droit coopératif, en
gestion et en management.
Des formations sont proposées en techniques commerciales et en comptabilité.
Au démarrage, il y a un travail spécifique
autour de chaque projet, mais le suivi
se poursuit pendant le développement
de l’entreprise, sur le plan stratégique et
opérationnel. L’accompagnement se fait
dès l’étude de faisabilité, et jusqu’à la clôture du premier exercice.
Des ateliers thématiques collectifs, disponibles à la carte, ont lieu en moyenne
une fois par mois. Mise en place d’un ta-
bleau de bord de gestion, droit du travail..
Une fois la reprise effective, des formations régulières sont destinées aux nouveaux associés qui rejoignent un projet. Ces derniers viennent recevoir les
informations de base concernant leurs
droits et devoirs d’associé, et comment
ils peuvent participer aux décisions. Le
but est qu’ils deviennent acteurs, en
connaissant bien les principes de la coopérative.
Ces formations sont financées en partie par les porteurs de projets, par la
Région, et par les adhésions des Scop
qui le souhaitent. Une structure moyenne
sans gros besoin devra débourser environ 2000 euros de sa poche pour y participer. Mais cela peut être plus coûteux si
la reprise comporte des problématiques
juridiques complexes.
Des projets collectifs
L’Urscop étudie la faisabilité économique, en vérifiant que l’entreprise a la capacité financière pour la reprise. Elle l’accompagne sur les aspects du marketing, de la
stratégie et du montage juridique. Pour que la reprise soit possible, il faut que le
projet soit collectif, et que l’implication des salariés soit réelle.
LE GUIDE DU REPRENEUR - 35
QUI RECRUTE EN
MIDI-PYRÉNÉES ?
6
EDITION 2015
ACTUELLEMENT EN KIOSQUE
5
1
4
2
3
3
2
4
1
5
6
10.224 POSTES
DANS PLUS DE 100 ENTREPRISES
START-UP
Comment postuler et réussir
dans ces entreprises en devenir ?
NE PA
DERA
S
NGER
ALTERNANCE
Les atouts, les contraintes, les
nouvelles formations...
CONSEILS
Six solutions pour trouver un job !
36 - LE GUIDE DU REPRENEUR
# JE PRÉPARE MON PROJET # CONCLUSION
EN CONCLUSION
JE PREPARE
MON PROJET
Etape 1
Avant de commencer
•V
ous avez validé vos compétences
et préparé psychologiquement votre
famille à la charge de travail que
représente une reprise d’entreprise.
Je suis prêt à m’investir dans le projet
Etape 2
Le choix de l’entreprise
•V
ous avez cerné vos envies en matière de secteur géographique, de
taille du projet et peut-être même
de secteur d’activité.
J’ai cerné mon envie de reprise
•V
ous avez approché les conseillers
consulaires, un expert-comptable, et
peut-être même un avocat.
J’ai prospecté le marché et détecté
les premières opportunités
•E
t vous avez déjà identifié plusieurs
dossiers d’entreprise.
•P
rochaine étape : Le montage du
projet de reprise
Etape 3
Le marché
Etape 4
Les accompagnements
J’ai réuni autour de moi une équipe
d’experts et de conseillers
Profil validé pour la suite
JE MONTE
MON PROJET
JE DEVIENS
CHEF D’ENTREPRISE
LE GUIDE DU REPRENEUR - 37
# Création - Reprise d’entreprise
Je me lance, et on me
donne de l’élan !
Nous sommes à vos côtés pour vous aider à
créer ou reprendre une entreprise
www.jesuisentrepreneur.fr
Document édité par la CAISSE RÉGIONALE DE CRÉDIT AGRICOLE MUTUEL TOULOUSE 31.
Société coopérative à capital variable, agréée en tant qu’établissement de crédit. Société de
Courtage d’Assurance immatriculée au Registre des Intermédiaires en Assurances sous le
numéro 07 022 951. Siège social : 6 place Jeanne d’Arc - BP 40535 - 31005 TOULOUSE CEDEX
38
LE GUIDE
REPRENEUR
6. -776916207
RCSDU
TOULOUSE.
Crédit Photo : Thinkstock.
#JE MONTE
MON PROJET
#CONSEILS #PRÉPARATION #DIAGNOSTIC #SOCIÉTÉ
#FONDSDECOMMERCE #FINANCEMENTS #AIDES
#BANQUE #CROWDFUNDING
LE GUIDE DU REPRENEUR - 39
# JE MONTE MON PROJET # DIAGNOSTIC
LES MODALITÉS
DE LA REPRISE
Plusieurs cas de figure peuvent se présenter lors de la
reprise d’une entreprise.
Transmission familiale ou donation
Ce type de reprise, qui s’inscrit dans le
processus de la transmission à titre gratuit, suit les règles définies par les techniques du régime matrimonial, du testament ou de la donation. Il s’agit, dans la
plupart des cas, d’une transmission à un
membre de la famille. Toutefois, la donation-partage peut, sous certaines condi-
tions, s’adresser à des tiers. Elle permet
au dirigeant d’organiser, de son vivant, sa
succession en répartissant tout ou partie
de ses biens entre ses héritiers directs et
des tiers.
L’élaboration d’une solution adaptée suppose l’intervention d’un spécialiste. Il est
donc préconisé de s’entourer de conseils.
Fonds de commerce ou parts sociales
Achat du fonds de commerce
En achetant un fonds de commerce, vous
vous portez acquéreur d’un ensemble de
biens corporels (matériels, outillage, mobiliers, agencements, véhicules, les marchandises) et incorporels (la clientèle,
le nom commercial, le droit au bail et, le
cas échéant, nom de domaine, marques,
brevets, licence contrats de concession
ou de franchise…) regroupés en vue de
l’exploitation d’une activité. Le fonds de
commerce peut ne pas comprendre l’ensemble de ces éléments, mais il ne peut y
avoir vente de fonds s’il n’y a pas cession
de la clientèle sans laquelle un fonds de
commerce ne saurait exister.
Vous ne reprenez ni les dettes, ni les
créances du cédant, sauf si l’acte de vente
le prévoit expressément. Les salariés
sont automatiquement transférés avec le
fonds et sans autre option possible.
Le repreneur devra créer une structure
40 - LE GUIDE DU REPRENEUR
juridique (EI, EURL, SARL) pour exploiter
le fonds (cf. le statut juridique). Attention
au Besoin en Fonds de Roulement (BFR)
: en plus du rachat des actifs, le repreneur
doit prévoir le financement de l’activité
elle-même, c’est à dire l’impact financier du décalage de paiement entre ses
clients et les fournisseurs.
Achat de titres sociaux
Dans le cas de la reprise d’une entreprise
en société, vous pouvez opter pour le rachat de titres (parts sociales ou actions).
Il y a, alors, acquisition du fonds mais
aussi des éléments d’actif et de passif
de l’entreprise (créances, prêts en cours,
dettes sociales et fiscales…). Les risques
sont plus importants pour le repreneur
qui peut avoir à faire face à tout redressement éventuel pour des faits antérieurs
à son arrivée. C’est pourquoi, figure dans
l’acte de cession des titres, qu’elle soit to-
La garantie de passif
RACHAT D’UNE
ENTREPRISE
FONDS DE
COMMERCE
UN BAIL
SOCIÉTÉ
+
+
DES ACTIFS
UNE CLIENTÈLE
+
+
DES PASSIF
DES SALARIÉS
+
DES ACTIFS
tale ou partielle, une clause dite de « garantie d’actif et de passif » (appelée GAP).
L’acquéreur aura à s’acquitter des droits
de mutation : Les acquisitions de parts sociales (exemple : SARL, EURL, SNC etc.)
bénéficient d’un abattement égal, pour
chaque part, au rapport entre 23 000 € et
le nombre de parts de la société, puis sont
taxées à un taux proportionnel de 3 %.
Celles d’actions (exemple : SA, SAS, SASU,
société en commandite pas actions) sont
taxées à un taux proportionnel de 0,1 %.
Le rachat des titres peut se faire directement ou par le biais d’une holding de reprise. C’est cette seconde solution qui est
utilisé dans les LBO. Il est souvent prévu
dans le cadre de ce montage, des conventions de trésorerie (permettant des transferts de trésorerie d’une entreprise à
l’autre) et des conventions de management fees qui doivent être rédigées avec
précision pour éviter tout risque juridique
ou fiscal.
« La garantie d’actif et de passif vise
à protéger l’acquéreur de la mauvaise gestion du vendeur, de l’apparition de passifs fiscaux, sociaux,
environnementaux, réglementaires
(normes de sécurité, administratives…), apparaissant après la vente
mais ayant trait à la période de gestion du vendeur. En pratique, le vendeur va dans l’acte procéder à de
nombreuses déclarations, et garantir à l’acquéreur que la société est en règle, et qu’à défaut,
il s’engage à indemniser l’acquéreur. Pour le
vendeur, s’il y a des risques ou des passifs dont
il a connaissance – par exemple un contrôle
fiscal avec notification de redressement reçue,
prud’hommes en cours, etc. - il les déclarera à
l’acquéreur, et ces passifs seront alors sortis de
la GAP - avec bien entendu, une négociation
consécutive entre acquéreur et vendeur. Notez
que la GAP se négocie quant à son étendue, sa
durée, son plafond de garantie, la contre-garantie de la GAP, le seuil ou la franchise à partir
desquels il y aura indemnisation. De son côté,
l’acquéreur va mener un audit d’acquisition
avant la vente, et confronter les conclusions
de l’audit avec les déclarations faites par le
vendeur. Les résultats de l’audit aboutissent
souvent à une renégociation - plus ou moins
importante - du deal. »
Le LBO (Leverage buy out) une mécanique interessante pour une reprise
« De manière schématique, ce sont les bénéfices de la société cible qui seront remontés dans la holding et qui serviront, au fil du
temps, à payer la dette d’acquisition. La dette
sert de « levier », car elle permet de décupler la capacité d’acquisition du repreneur.
Concrètement, il va constituer une société
holding avec son apport personnel, et c’est
cette holding qui va aller chercher la dette (la
dette « senior ») et procéder à l’acquisition de
la cible. Si la holding n’a pas suffisamment de
fonds propres (autrement dit le repreneur n’a
pas assez d’apports), il est possible de faire
appel à des fonds d’investissements locaux,
qui prendront une partie du capital (généralement entre 20 et 30 %), et qui sortiront au
bout de 5 ans, c’est-à-dire souvent au terme
du remboursement de la dette. Sur le plan
fiscal, les intérêts d’emprunt sont déductibles
des bénéfices de la holding. Et les remontées
de dividendes, correspondant aux bénéfices
de la cible, sont exonérées d’impôt dans la
holding au titre du régime dit « mère-fille ».
LE GUIDE DU REPRENEUR - 41
# JE MONTE MON PROJET # DIAGNOSTIC
LE DIAGNOSTIC
DU PROJET
Une fois la cible choisie, voici quelques
conseils pour étudier ses points forts et ses
points faibles. Attention, le diagnostic n’est
pas un audit, simplement une aide de prise à
la décision.
1
Un diagnostic de son activité
• Evaluez le marché de l’entreprise, c’est à dire
l’environnement dans lequel évolue l’entreprise, où se
rencontrent l’offre et la demande.
• Étudiez son chiffre d’affaires.
• Regardez la concurrence. De nouveaux entrants peuvent-ils
rejoindre ce marché ?
• S’agit-il d’un marché en pleine expansion, d’un marché vieillissant ?
• Qu’en est-il des produits ou services vendus par l’entreprise ?
• Qu’en est-il de la zone de chalandise ?
>
La collecte des informations
Pour analyser l’entreprise cible et l’évaluer
par rapport à votre projet, procurez-vous
tous les documents utiles auprès du vendeur et notamment :
• les trois derniers bilans et comptes de résultats,
• la copie du bail commercial, s’il y a lieu,
2
• les actes de propriété (rachat des murs),
• la copie des contrats de concession ou de
franchise, s’il y a lieu,
• la liste du matériel cédé et les attestations de conformité aux normes, si elles
existent,
• le diagnostic économique et l’évaluation
de l’entreprise, s’ils ont été réalisé.
Un diagnostic des moyens
•Q
uels sont les moyens et
les outils professionnels
de l’entreprise ?
• Combien vais-je devoir
investir éventuellement
pour les remettre à niveau et me développer
comme je le souhaiterais
à l’avenir ?
42 - LE GUIDE DU REPRENEUR
#TÉMOIGNAGE
Eric et Monique Breteau (Tarn)
« Quand nous avons repris l’hôtel de Rialto, nous avons trouvé quelques cadavres dans les placards, qui nous ont un peu
plombés durant les premières années qui ont suivi la reprise.
Les cédants étaient fatigués et faisaient moins attention aux
détails. Nous avons donc dû changer la literie, les oreillers et les
couvertures. Nous avons également refait les salles de bains et
les parties sanitaires. Aujourd’hui, je conseille aux repreneurs
de se faire accompagner par un expert du domaine de l’hôtellerie ou de la restauration lors des visites. C’est un investissement de l’ordre de 2000 euros mais il peut permettre des
économies par la suite. »
>
ZOOM sur l’évaluation de l’entreprise
•F
aites-vous aider dans ce calcul par vos conseils, totalement étrangers à la
notion de coup de cœur
•R
appelez-vous que vous risquez de ne pas tomber d’accord avec le cédant
sur le prix. Vos implications ne sont pas les mêmes
•L
’Agence pour la création d’entreprise (Apce) souligne qu’au delà de 30%
d’écart entre le prix demandé et le prix estimé, il vaut mieux renoncer
•L
e calcul diffère également entre le rachat de parts de société et celui d’un
fonds de commerce
Quelques unes des solutions existantes pour estimer la valeur d’une entreprise :
Évaluation en fonction de la rentabilité
C’est une méthode d’évaluation basée
sur l’excédent brut d’exploitation (EBE).
L’EBE est un indicateur incontournable de la rentabilité d’une entreprise,
puisqu’il représente les ressources générées sur l’année grâce à l’activité courante. Il doit être suffisamment élevé
pour permettre à l’entreprise de :
- faire face à ses échéances
d’emprunt (intérêts et capital),
- r émunérer l’exploitant, dans le cas
d’une entreprise individuelle,
-d
égager un excédent pour financer les éventuelles variations de
l’activité (besoins supplémentaires
en stocks…).
Cette méthode d’évaluation consiste à
appliquer à l’EBE un coefficient multiplicateur, compris entre 0,5 et 5, qui
tient compte à la fois de l’offre et de la
demande, de la rentabilité des affaires,
mais aussi du niveau de retour sur investissement.
Évaluation patrimoniale
Dans le cas de rachats de titres, elle
consiste à estimer la valeur réelle de
l’entreprise en ôtant la valeur de ses
dettes aux actifs de la société.
Évaluation en fonction de la capacité
de l’entreprise à rembourser un emprunt
Dans ce cas, la valeur du fonds est calculée en fonction des capacités maximales de l’entreprise à rembourser un
emprunt. À partir de ses ressources,
il s’agit de déterminer les sommes à
affecter au remboursement des emprunts, puis de calculer le montant du
prêt bancaire envisageable. L’évaluation finale s’établira alors selon l’hypothèse moyenne d’un financement
bancaire à hauteur de 70 % du prix du
fonds de commerce (l’apport personnel minimum couramment exigé étant
de 30 %).
Évaluation par comparaison
Il s’agit d’une technique complémentaire aux autres méthodes. Elle consiste
à déterminer la valeur du fonds par
référence aux prix pratiqués à l’occasion de ventes récentes sur des affaires
comparables.
En fonction des critères qui influencent la valeur de l’entreprise, de l’étude de
la situation et du diagnostic effectué, vous disposez d’une estimation objective. Cette base de départ peut vous permettre, le cas échéant, de négocier
avec le vendeur en explicitant et justifiant votre offre.
LE GUIDE DU REPRENEUR - 43
# JE MONTE MON PROJET # DIAGNOSTIC
>
3
Le diagnostic
financier
• L’entreprise est-elle rentable ?
• D’où provient sa rentabilité ?
• Pourra-t-elle assurer un revenu
au repreneur correspondant à
ses aspirations ?
• Pourra-t-elle supporter les
charges de remboursement du
crédit découlant de son rachat ?
Arnaud Besombes
« Le repreneur va devoir réaliser du
profit pour se rembourser »
« Les débuts ne sont pas toujours faciles, le
repreneur va devoir miser plus d’argent au
départ et on sait qu’il ne rentre pas forcément
dans la caisse tout de suite. Il devra réaliser
du profit afin de réinvestir les sommes dans
son emprunt et de se dégager un salaire. Tout
le monde n’a pas les capacités et les épaules
assez larges pour reprendre une entreprise et
assumer un endettement important. Prenons
l’exemple d’une PME reprise 1 million d’euros
avec une obligation de rembourser 120.000
euros chaque année. Si l’entreprise ne dégage
que 100.000 euros et qu’il faut en rembourser 120.000, le repreneur devra compléter de
20.000 euros, qu’il ira chercher sur sa rémunération au risque de ne pas se payer. »
5
Le diagnostic
humain
4
Un diagnostic
juridique
• Contrôlez le bail.
• Vérifiez que le chef d’entreprise
n’entend pas conserver ses
marques.
• A qui appartiennent les brevets ?
• L’entreprise est-elle propriétaire
de son matériel ?
• Qu’en est-il des contrats conclus
avec les clients, les fournisseurs
et les sous-traitants ? Ne sont-ils
pas sur le point d’être renégociés ?
• L’entreprise a-t-elle des litiges ou
des procès en cours ? Est-elle en
règle avec l’administration fiscale
et sociale ?
Maître Meric-Auriol
(notaire dans le Tarn-et-Garonne)
« Pour les entreprises individuelles il convient
d’être attentif aux conditions nécessaires à la
reprise de l’activité (purge des divers droits
de préemption, diplômes, autorisations administratives nécessaires…..). Et dans tous
les cas les stipulations liées au financement
(apport, recours à un prêt…).
Concernant les locaux, il faut être attentif
aux points suivant : les travaux à envisager, les normes à respecter, vérification de
la compatibilité de son activité avec la zone
d’implantation de l’entreprise (en cas de
changement de lieu). En cas de reprise d’un
bail commercial ou professionnel, nous vérifions le contenu de celui-ci et la nécessité
éventuelle d’en élaborer un nouveau.
Tout cela, afin que le jour où nous recevons
l’acte définitif tout se passe bien entre le
cédant et le repreneur et que la reprise ait
le moins d’impact possible sur la poursuite
d’activité. »
• L’entreprise
repose-t-elle sur les
épaules du gérant ? Suis-je sûr
qu’il ne va pas partir créer une
entreprise concurrente ?
• Quels sont les risques liés à son
départ ?
• Sera-t-il prêt à m’accompagner une fois le protocole signé ?
• Quel est le rôle et le niveau de responsabilités de chaque salarié ?
• Quel est l’âge des employés clés ? Ne sont-ils pas proches de la retraite ?
Ne vont-ils pas suivre le cédant après son départ ?
• Quels sont leurs savoir-faire ?
• Qu’en est-il de leurs contrats ?
Olivier Godon, repreneur d’Albareil Quercinox (46)
#TÉMOIGNAGE
« Dans le choix de l’entreprise, je me suis posé une question : demain le dirigeant part, qu’est-ce qui se passe?
Suis-je capable de le remplacer ? »
44 - LE GUIDE DU REPRENEUR
JE CHIFFRE
MON PROJET
Chiffrer son projet est une étape indispensable pour en
mesurer la faisabilité. L’étude financière de votre projet a pour
objectifs : d’élaborer le plan de financement et d’établir les
comptes prévisionnels
Le plan
de financement
Afin d’évaluer l’ensemble des investissements nécessaires pour démarrer votre
activité et d’en prévoir les diverses modalités de financement, vous devez élaborer un plan de financement. Il s’agit
d’un tableau qui recense, d’un côté, les
besoins de l’entreprise et, de l’autre, ses
ressources. Les ressources doivent toujours couvrir les besoins, autrement dit, le
tableau de financement doit toujours être
équilibré.
Tout d’abord, vous devez évaluer l’ensemble
des besoins liés au fonctionnement de l’entreprise soit, ici, les besoins liés à la reprise
d’entreprise. Globalement, ces besoins sont
de quatre ordres :
• le prix de rachat de l’entreprise et les
frais d’établissement (frais notariaux
notamment),
• les travaux éventuels de mise aux
normes ou d’embellissement,
• le stock de marchandises à reprendre
ou à constituer,
• la trésorerie de départ nécessaire au
lancement de l’activité.
Dans un second temps, vous devez déterminer les ressources correspondantes.
Elles sont de plusieurs ordres :
• votre apport personnel ;
• les aides éventuelles (subventions, prêts
d’honneur, ...)
• le ou les emprunts qui assureront l’équilibre du plan de financement.
Les comptes
prévisionnels
Les comptes prévisionnels doivent
être établis après analyse des documents comptables du prédécesseur et
du marché et après appréciation du
seuil de rentabilité en collaboration avec
l’expert-comptable.
Le seuil de rentabilité
C’est le niveau de chiffre d’affaires à partir
duquel une affaire couvre intégralement
ses charges fixes et variables, y compris
les prélèvements de l’exploitant (dans le
cadre d’une entreprise individuelle) et le
remboursement des emprunt), et commence à dégager du profit. Cette notion est à rapprocher de celle de « point
mort » qui correspond au CA nécessaire
pour couvrir l’ensemble des charges de
l’exercice.
LE GUIDE DU REPRENEUR - 45
# JE MONTE MON PROJET # FINANCEMENT
BIEN PRÉPARER
FINANCIÈREMENT
son projet de reprise
- Le marché, les clients, l’organisation, les
moyens de l’entreprise à reprendre
-L
’environnement réglementaire (normes
d’accès handicapé, environnementales,
d’hygiène et de sécurité), social (droit du
travail, Régime social des indépendants,
Sécurité sociale, Santé collective)
-L
es connaissances acquises sur le projet
émanant des autres structures de financement qui suivent le projet : les plateformes Initiative, les associations (Adie,
BGE), Midi-Pyrénées Active, Réseau Entreprendre, le Fonds de garanties à l’initiative des femmes, la SIAGI, etc.
#
Jean-Louis GORCE
Responsable du Marché des
Professionnels département Aveyron
Crédit Agricole Nord Midi Pyrénées
« Le banquier n’est pas
le seul financeur de la
reprise »
Quels sont les points sur lesquels un
banquier porte particulièrement son
attention dans un projet de reprise ?
Il y en a plusieurs. Nous étudions :
-L
a connaissance du repreneur, son historique, sa formation, professionnel, les
raisons qui l’amènent à vouloir être entrepreneur, l’accompagnement familial
et son environnement économique
46 - LE GUIDE DU REPRENEUR
Quels sont vos partenaires dans un projet de reprise ?
Il faut noter ici l’importance des chambres
consulaires (Chambre de commerce et
d’industrie, Chambre de métiers, Chambre
d’agriculture), dont les missions auprès
de leurs ressortissants ont notoirement
évolué au point d’apporter maintenant au
futur entrepreneur une aide à la connaissance et à la fiabilisation de son projet. Le
réseau des experts comptables est aussi
un point d’appui.
Et sur le plan du financement ?
Bien que la banque reste le plus souvent un
partenaire incontournable pour financer les
besoins du projet, l’existence de nombreux
intervenants pour apporter des conseils
relativise sa place dans l’univers des partenaires autour de l’entrepreneur. En effet, l’un
des points délicats en matière de financement porte sur l’apport et sur la garantie
pour l’entrepreneur TPE. En effet ce dernier
est souvent en période de recherche d’emploi et dispose d‘une faible marge financière
et de peu de patrimoine monétaire ou foncier. Pour le préteur, l’implication du repreneur créateur se mesure souvent à travers
le niveau d’engagement financier et patrimonial. Au-delà de la nécessité d’un apport
financier, le banquier, peut être amené à demander des garanties supplèmentaires.
Comment le repreneur peut-il trouver
des fonds ?
Afin de consolider l’apport du repreneur,
bien souvent sans épargne, des intervenants
sont apparus en quelques années (Initiative
France, Adie, etc.). Des dispositifs publics
ont également vu le jour avec par exemple
Pôle Emploi et son dispositif Arce, le prêt
Nacre, l’Accre et ses exonérations de cotisations sociales et d’autres encore. Ces dispositifs permettent au repreneur de disposer
d’une avance financière, bien souvent à taux
zéro, faite à titre personnel et considérée
comme de l’apport personnel permettant
par un effet de levier de boucler le plan de
financement par un prêt bancaire. Il existe
aussi les campagnes de crowdfunding qui
permettent d’utiliser le Web pour rechercher auprès des internautes des fonds afin
d’aider à la réalisation de projet. Là encore
les pouvoirs publics ont crée un cadre réglementaire pour accompagner ces nouveaux
types de financement qui connaissent un
engouement important.
Pourquoi est-il indispensable, selon
vous, de s’intéresser à tous ces acteurs
avant de venir voir son banquier ?
Il appartient au candidat à la reprise de
démontrer au conseiller bancaire le niveau de préparation de son projet. C’est
aussi à ce stade que le professionnalisme
du conseiller bancaire fera la différence
par sa capacité à appréhender l’ensemble
des points abordés lors de la présentation du projet. Selon la complexité du
dossier, il pourra être appuyé par des experts du siège. Les différentes offres de
prêts de l’établissement bancaire devront
répondre à l’évolution des attentes des
créateurs ou des repreneurs.
#TÉMOIGNAGE
Jean Nocque
#Nom de la société :
Le Grenier à Jambon
#Secteur d’activité :
agroalimentaire #Situation géographique :
Ariège
« Nous avons décidé pour nos quarante ans,
avec ma femme Sophie, de nous mettre
à notre compte. Moi, j’étais directeur qualité d’une entreprise de soixante dix salariés, spécialisée dans l’agroalimentaire, ma
femme comptable. Après avoir vendu nos
biens, nous sommes partis sur les routes
entre Bordeaux et Montpellier pour rencontrer les intervenants du tissu industriel, à qui
nous avons soumis notre projet de reprise
d’entreprise selon un cahier des charges
précis : un produit haut de gamme dans
l’agroalimentaire, avec moins de dix salariés. Trouver l’entreprise fut le plus long :
trois ans en tout. J’en ai visité une vingtaine.
Certaines étaient rentables, d’autres non.
Et parmi les premières, dix projets avancés
sont tombés à l’eau à la dernière minute.
Puis, la Chambre des métiers et de l’artisanat de l’Ariège m’a contacté, l’après midi
même, je rencontrais le patron du Grenier à
Jambons à Rimont, spécialisé dans l’élevage
de porcs, la transformation et la vente de
la viande. Pour que le projet se réalise, j’ai
rencontré tous les acteurs de la reprise pour
des conseils et des aides financières. J’ai
obtenu 30.000 euros de prêt pour le rachat
de matériel et 5000 euros pour l’embauche
d’un salarié auprès d’Initiative Ariège. Après
dix mois de montage de projet, j’ai repris
l’entreprise fin 2012 en injectant 800.000
euros pour le rachat des stocks, bâtiments,
matériels, recettes et la reprise d’un salarié
auprès de qui je me forme. Le magasin situé
sur la ferme et le marché de Saint-Girons
étaient les deux points de vente de l’ex-dirigeant. Au bout d’un an d’observation, j’ai
décidé de lancer une tournée hebdomadaire entre Martres-Tolosane et Toulouse et
d’ouvrir un second magasin à Saverdun. En
trois ans, nous avons multiplié le chiffre d’affaires par trois, de 150.000 euros en 2012 à
440.000 en 2014, et j’ai embauché six salariés. Je vise 500.000 euros de CA fin 2016
avec l’ouverture d’un troisième magasin et
d’un restaurant. J’envisage aussi le développement en franchise en 2017-2018.»
LE GUIDE DU REPRENEUR - 47
# JE MONTE MON PROJET # FINANCEMENT
LES HOMMES,
LE PROJET ET
L’INVESTISSEMENT
les éléments qui pèsent face au banquier
Un regard bienveillant sur la reprise
« Notre œil est évidemment plus bienveillant quand il s’agit d’une transmission d’entreprise, car une telle opération
implique un passé, une histoire, et un
marché. Elle compte éventuellement un
produit ou une boutique. Ce sont des éléments tangibles qui nous permettent de
vérifier la qualité du projet. Nous étudions
donc l’histoire de l’entreprise reprise, les
éléments financiers, son marché et son
environnement. Nous avons à la fois une
approche économique et financière. Nous
nous intéressons au delà de ça au futur :
existe-t-il des projets de développement
possibles sur le marché concerné ? »
#
Françoise Lafolie
Responsable du marché des entrepreneurs
et des institutionnels à la Banque populaire
occitane
« Nous nous intéressons à
la fois au repreneur et au
cédant dans l’étude des
dossiers »
48 - LE GUIDE DU REPRENEUR
Un intérêt pour les personnes à l’origine
du projet
« Au delà des aspects économiques et
financiers, qui sont un premier point essentiel et stratégique, nous nous intéressons aux hommes : ceux qui constituent l’entreprise actuellement et ceux
qui vont la reprendre. L’échec vient souvent d’une inadéquation entre la cible et
son repreneur. Nous allons donc jauger
le porteur de projet sur son cursus, son
histoire et ce qu’il a fait auparavant.
Nous nous intéressons aussi au cédant :
sa relation au repreneur est-elle bienveillante ? La relation entre le vendeur
et l’acheteur va peser par la suite dans la
réussite de la reprise. Il faut donc qu’ils
aient un bon feeling. Une tension serait
les prémices de difficultés à venir. »
Les capacités financières du repreneur
« Nous allons ensuite nous pencher sur
l’implication financière du repreneur.
Nous souhaitons qu’il s’engage dans
son projet et c’est un apport personnel
qui va nous prouver son implication.
Il va également falloir qu’il songe à posséder une trésorerie convenable pour
financer son rachat et faire tourner l’entreprise. Sinon il ne pourra pas penser
à ses clients et il sera obnubilé par le
banquier. Il doit donc calculer la somme
dont il a besoin pour faire fonctionner
son entreprise suivant le cycle d’exploitation de l’entreprise reprise. »
Les éléments à présenter à son banquier
« Nous n’allons pas nous contenter d’un
bilan. Nous souhaitons avoir à notre disposition des tableaux de trésorerie, une
stratégie à trois ans et collecter un maximum d’éléments pour que notre décision
soit la plus juste possible. Nous lui conseillons donc de se présenter avec un dossier
bien étayé et complet, tous les éléments
financiers et économiques, des données
sur l’histoire de sa cible, et un CV. »
Une approche subjective
« La prestation est certes un peu subjective de la part du conseiller bancaire,
mais nos conseillers et consultants ont
été formés à chaque segment de la reprise et ont une analyse fine des projets.
Ils sont totalement aptes à apprécier
tous ces éléments. »
MON CONSEIL
« Il ne faut pas se laisser décourager si un
banquier dit non. Vous allez vous améliorer au fur et à mesure dans la présentation du projet et c’est aussi une histoire
de feeling. »
#TÉMOIGNAGE
Cécile Cherel
#Nom de la société : Proxi
#Situation gégraphique : Gers
Cécile Cherel a repris en mai 2015
avec son compagnon Nicolas Labeyrie un commerce multiservices
dans le village de Montréal (Gers).
Ce jeune couple avait crée en 2013
une épicerie de produits régionaux,
L’Alamboutic, à Fourcès.
« Cette reprise du Proxi, dans la commune où nous habitons, correspondait
à notre projet de développement oenotouristique, à savoir mettre en avant les
producteurs gersois. Cela nous a permis
de réaménager le magasin avec une partie supérette et une autre pour l’épicerie
fine. Cette reprise de supérette a été facilitée car nous avons gardé en poste l’une
des anciennes gérantes qui nous apprend
les ficelles, comme la gestion du stock de
frais. Notre projet a bénéficié d’un financement original grâce à Graine de Gers,
la plate-forme de financement participatif portée par la CCI du Gers. En deux
mois, nous avons récolté 5.435 euros, soit
109% du projet. Un tel projet apporte de
grandes satisfactions car nous côtoyons
des clientèles différentes : Montréal est
sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle donc nous voyons beaucoup de
pèlerins alors qu’à Fourcès, les clients demandent plus de conseils ».
LE GUIDE DU REPRENEUR - 49
# JE MONTE MON PROJET # FINANCEMENT
RÉSEAU INITIATIVE
MIDI-PYRÉNÉES
L’enclencheur de projet
Le public visé
# Marie-Laure
Néaume
Animatrice du Réseau Initiative
Midi-Pyrénées
« La reprise nécessite
des fonds plus importants qu’une création car
elle implique le rachat de
parts, d’actions ou d’un
fonds de commerce. Mais
elle est vitale sur nos
territoires pour maintenir
l’emploi et l’activité. »
50 - LE GUIDE DU REPRENEUR
Le réseau Initiative Midi-Pyrénées a pour
vocation d’accompagner les porteurs de
projet en les conseillant et en les aidant à financer leur reprise, quel que soit la taille de
l’entreprise visée et sur l’ensemble du territoire de la région. Il compte d’ailleurs neuf
points d’accueil en Midi-Pyrénées. « Nous
rencontrons deux types de public, les personnes qui ont un petit projet de reprise
sur lequel elles espèrent vivre quelques
années et celles qui ont déjà la perspective
de créer un groupe dans les dix ans avec
des projets de croissance externe dans les
deux années à venir », explique Marie-Laure
Néaume l’animatrice du réseau. Cette
dernière rappelle que la plateforme peut intervenir à n’importe quel moment de la vie
de l’entreprise, « cela peut concerner son
développement et même aller jusqu’à la
cession parfois ».
Leur rôle
Les plateformes ont vocation à être des
déclencheurs de projet grâce à des prêts
d’honneur dont le montant peut varier
entre 3000 et 20.000 euros. Le banquier
demeure le premier partenaire de la reprise
d’entreprise. « De notre côté nous pouvons
jouer le rôle de levier », affirme Marie-Laure
Néaume. « Si l’entrepreneur possède 10%
du budget, nous l’aiderons à en avoir 15%.
Nous sommes là pour mettre de l’argent au
bout. Nous étudions l’endettement du futur
bénéficiaire afin d’adapter les remboursements à ses possibilités. Notre vocation est
d’apporter ce qui manque pour enclencher
le projet ».
• La préparation du projet
Le cœur de métier c’est d’accompagner
les porteurs de projet dans la recherche
de fonds. « Nous les aidons à reconstituer le puzzle, regardons la somme disponible et essayons de voir si un prêt d’honneur peut avoir un effet levier sur un prêt
bancaire », explique encore Marie-Laure
Néaume. « Nous les aidons aussi sur
l’ingénierie financière du projet ». S’il s’agit
d’une reprise de fonds de commerce, la
problématique est limitée, mais dans le
cas de rachats de parts, le réseau Initiatives Midi-Pyrénées peut les aider dans
le montage par exemple d’un LBO (leveraged buy-out, un achat à effet de levier
en français).
• Le comité de sélection
Le repreneur présente son projet devant
un comité d’agrément local composé
de partenaires (des banques, des experts-comptables, des chambres consulaires...) en face à face. Il porte ainsi à la
connaissance de la communauté économique départementale son projet dans
son propre intérêt. L’objectif est qu’à ce
stade la majorité des dossiers préparés en
amont aboutissent.
• Le suivi
« Nous sommes ensuite très attentif
au suivi de nos bénéficiaires. En cas de
situation difficile, nous trouvons des solutions avec le banquier ou nous retardons
les échéances de remboursement. Mais,
nous accompagnons également le rachat
d’entreprises supplémentaires et nous travaillons en collaboration avec des sociétés
d’investissement pour les aider », précise
Marie-Laure Néaume.
Le contact
Les porteurs de projet nous sont adressés
par les organismes qui suivent les repreneurs mais ils peuvent également venir
directement nous rencontrer.
#TÉMOIGNAGE
Emmanuel Gaydou
#Nom de la société : Modern Irrigation
#Domaine d’activité : Irrigation #Situation géographique : Tarn-et-Garonne
© oticki - Fotolia
Les différentes étapes
Modern Irrigation 82 surfe sur les récompenses,
et la croissance. L’entreprise spécialisée dans
l’étude, la conception, la vente et la pose de matériel d’irrigation table sur un chiffre d’affaires en
2015 de 1,9 million d’euros, contre 380.000 euros
en 2012.
Fondée en 1982, la société a connu deux rachats
avant qu’Emmanuel Gaydou, ancien salarié de
cette PME, l’acquiert en 2012 à 26 ans. Étudiant
en BTS gestion et maîtrise de l’eau, il y effectue
son stage qu’il poursuit par un apprentissage
d’un an, avant de signer son CDI en 2006. « J’ai
été très vite responsable du magasin à Montauban. Je gérais les achats, le planning, sans en
avoir la fonction », se rappelle le jeune patron,
alors commercial. Son ancien employeur lui propose de reprendre la structure en 2010. Seul et
sans moyen, la tâche s’avère trop lourde. « Je
connaissais le potentiel de la société mais j’étais
bridé financièrement. Je me suis rapproché d’un
ami du lycée, par ailleurs fournisseur de Modern Irrigation. Et nous avons décidé de la reprendre ». Cette reprise s’est réalisée en plusieurs
étapes. Guidé par la CCI de Montauban, Emmanuel Gaydou établit un prévisionnel à trois ans,
le présente à un expert-comptable. La validation
effectuée par ce dernier lui permet de frapper
aux portes des banques. La deuxième étape est
l’obtention d’une aide de 6000 euros auprès de
Initiative Montauban Tarn et Garonne, qui prodigue conseils en organisation et restructuration
d’entreprise. Depuis 2012, le jeune patron, qui
s’est aussi formé avec la CCI aux outils d’aide au
pilotage d’une entreprise durant un an, a élargi
l’offre aux techniques modernes d’irrigation. Un
choix stratégique qui lui a permis d’embaucher
six personnes et de racheter les locaux pour les
agrandir.
LE GUIDE DU REPRENEUR - 51
# JE MONTE MON PROJET # FINANCEMENT
MIDI-PYRENEES
CROISSANCE
Une solution de capital transmission
Midi-Pyrénées Croissance est une société de capital investissement, créée en 1996 à l’initiative du Conseil Régional de
Midi-Pyrénées et avec l’appui de l’Irdi pour investir en fonds
propres dans les PME régionales.
Le partenaire
captital-transmission
Midi-Pyrénées Croissance intervient au
capital en tant qu’actionnaire minoritaire
dans les opérations de reprise de PME réalisée par des personnes physiques, en
Scop ou en soutien de croissance externe
réalisées par des entreprises. Le montant de ses interventions varie de 50.000
à 500.000 euros sous forme de capital
et d’obligations convertibles, avec une
moyenne de l’ordre de 250 000 euros sur la
reprise. Il intervient seul ou en co-investissement avec d’autres fonds. 4 à 5 opérations de reprises sont accompagnées
chaque année.
Son intervention vient consolider les
fonds propres de l’acquéreur et procure
un effet de levier sur la levée de la dette
sénior, ce qui permet de viser des cibles
de taille plus significative. Attention toutefois, ce type de montage n’est pas
adapté à toutes les reprises : un repreneur
motivé et compétent, un business solide,
une rentabilité récurrente, … sont indispensables pour mener à bien ces projets.
L’instruction du projet se fait en direct ou
par l’intermédiaire des délégués départementaux dans un souci de démarche de
proximité. Outre l’analyse fine des dossiers, Midi-Pyrénées apporte son expertise en matière d’ingénierie financière et
de valorisation de la cible.
Un soutien
au quotidien
© viperagp - Fotolia
52 - LE GUIDE DU REPRENEUR
Une fois l’opération réalisée, MidiPyrénées Croissance n’a pas vocation à
s’immiscer dans la gestion et joue simplement son rôle d’associé en s’informant régulièrement de l’évolution de
l’entreprise et en apportant son soutien,
son écoute, son expertise, son carnet
d’adresses et ses réseaux. En règle générale, Midi-Pyrénées Croissance souhaite
une « sortie » sous 7 ans.
LE GUIDE DU REPRENEUR - 53
# JE MONTE MON PROJET # FINANCEMENT
LES GARANTIES
DES CRÉDITS
BANCAIRES
Certains organismes facilitent l’accès au crédit en couvrant
les risques. Examinons deux d’entre eux.
Bpifrance
La banque publique d’investissement, organisme français de financement et de développement des entreprises, propose deux
dispositifs d’accompagnement à la reprise
d’entreprise. Ils concernent les TPE et PME
de plus de trois ans.
Le dispositif Transmission
Il permet de faire garantir entre 50% et 70%
de l’emprunt contracté pour acheter les
titres ou le fonds de commerce. Il garantit
les cautions bancaires de crédit vendeur et
les prêts à moyen ou long terme, y compris
les prêts personnels aux associés pour réaliser des apports en fonds propres. Son plafond de risque est de 1.5 millions d’euros sur
une même entreprise.
Le contrat de développement transmission
Il facilite le financement de la reprise d’entreprise, en diminuant la charge de remboursement de la dette d’acquisition durant les deux premières années sur une
durée de sept ans maximum. Il consiste
en l’octroi d’un prêt de 40. 000 euros à
400.000 euros pour faciliter le financement bancaire relatif à l’achat de la majorité des titres d’une société ou d’un fonds
de commerce. Il représente au maximum
40 % de l’ensemble des prêts mis en place,
sans aucune garantie ni caution personnelle du dirigeant.
54 - LE GUIDE DU REPRENEUR
La Siagi
La Siagi (Société interprofessionnelle artisanale de garantie d’investissements) apporte, au même titre que BPI, une garantie
auprès des banques.
Expertise et garantie
Elle propose une expertise de projets afin
de faciliter la décision d’investissement de
l’entrepreneur, et la garantie pour faciliter la
décision de la banque. Dans le premier cas,
elle analyse les projets qui lui sont adressés
par la banque ou les réseaux consulaires
pour approuver ou pas leur plan de financement. Quant à la garantie, elle permet de sécuriser l’engagement de la banque en partageant le risque. La Siagi intervient alors
pour couvrir entre 15% et 80% du risque de
la banque dans la limite de 400.000 euros.
Le montant du prêt garanti doit être entre
15.000 euros et va jusqu’à 1 million d’euros.
A qui ses services sont-ils destinés ?
Ses services s’adressent aux TPE et PE dont
le chiffre d’affaires annuel ne dépasse pas
20 millions d’euros. La Siagi accompagne
plus précisément les entreprises artisanales
et de proximité dans des opérations d’acquisition de fonds de commerce ou fonds
artisanal ; d’achat de murs, de terrains, des
travaux et de matériel. Cela concerne aussi
les investissements mobilier ou de matériel : d’achat de parts sociales.
LE
CROWDFUNDING
fonctionne aussi pour les reprises
Mode d’emploi
Pour financer son projet ou le développer dans ses
premiers mois d’existence, vous pouvez faire appel au
crowdfunding, ou financement participatif. Il propose
via un site internet à tout un chacun
d’abonder au capital d’une entreprise.
Les formules
•Le don contre don
Il permet à une entreprise de recevoir de petites sommes d’argent sous
forme de don. En échange de sa participation, l’investisseur obtient des
cadeaux exclusifs, en plus du plaisir
d’avoir contribué à financer un projet
auquel il croit. Attention, pour souscrire à cette formule, il faut définir de
bonnes contreparties, qui ne pénaliseront pas votre marge, mais qui seront suffisamment valorisantes pour
motiver les investisseurs. Cette forme
de financement est cependant d’un
intérêt limité pour les entreprises
lorsqu’elles souhaitent financer des
projets à plus grande échelle.
• L’entrée au capital
L’investisseur prend des parts dans le
capital de l’entreprise, dans le cadre
de l’equity. Les participations sont
alors plus importantes.
• Les prêts
Depuis octobre 2014, la législation
supprime le monopole bancaire et
permet à un particulier de prêter de
l’argent à une entreprise ou un particulier de façon illimitée.
Les clés de la
réussite
Ce qui compte dans un projet de crowdfunding c’est la capacité de l’équipe dirigeante
de l’entreprise à communiquer sur son projet auprès des éventuels investisseurs. Il faut
qu’elle arrive à mobiliser sa communauté et
au delà de celle-ci. Les réseaux sociaux, une
bonne communication visuelle, la presse...
peuvent être autant de vecteurs pour toucher
les investisseurs. Il s’agit également d’une
bonne façon de jauger la qualité de votre projet, car la sanction est immédiate : « la foule »
vous suit en mettant la main au porte-feuille
ou vous boude si le projet ne lui semble pas
pertinent ou abouti.
Les plateformes
Elles sont nombreuses. Wiseed, NotrePetiteEntreprise.com développé par BGE en
partenariat avec MyMajorCompany, Kisskissbankbank, Ulule, Graine de Gers... comptent
parmi les plus connues.
LE GUIDE DU REPRENEUR - 55
# JE MONTE MON PROJET # FINANCEMENT
REPRENEURS,
LES AIDES
AUXQUELLES
VOUS AVEZ DROIT
Zoom sur trois dispositifs
1
Un capital de départ ou
le maintien des allocations
Deux solutions s’offrent aux porteurs de
projet inscrits à Pôle emploi : le maintien
des allocations pendant la création et
au-delà, ou le versement du reliquat des
allocations comme capital de l’entreprise.
Un capital de départ...
L’aide à la reprise ou à la création d’entreprise (ARCE) correspond à 50 % du montant du reliquat des droits à l’allocation
d’aide au retour à l’emploi (ARE) restant
dus à la date du début d’activité. Les versements s’effectuent en deux fois. Le premier correspond à la moitié du montant
de l’aide et intervient au moment où le
créateur débute son activité. Le solde est
versé six mois après le début de l’activité,
à condition qu’il exerce toujours effectivement son activité professionnelle.
...ou un salaire au démarrage
Le maintien des allocations permet d’avoir
un salaire une fois l’entreprise reprise, ce
qui est une sécurité pour le porteur de
projet.
56 - LE GUIDE DU REPRENEUR
#TÉMOIGNAGE
Béatrice Bègue
repreneuse d’un salon de coiffure
dans le Tarn-et-Garonne
« J’ai profité d’être inscrite comme demandeuse d’emploi pour garder mes allocations
qui constituent aujourd’hui mon salaire. C’est
très rassurant au démarrage de son activité
d’être certaine de toucher une rémunération
chaque mois. »
2
Le dispositif Nacre : Une aide financière
au démarrage
Qu’est ce que c’est ?
Le nouvel accompagnement pour la création ou la reprise d’entreprise (Nacre)
est un dispositif d’accompagnement en
trois étapes qui comprend une aide au
montage du projet de création ou de reprise, à la structuration financière et au
démarrage de l’activité. Il donne lieu à la
signature d’un contrat entre le créateur
ou le repreneur d’entreprise et un organisme d’accompagnement conventionné
par l’État.
montant et la durée doivent être supérieurs ou égaux au montant et à la durée
du prêt à taux zéro.
Une aide financière
Le dispositif donne droit à une aide financière, qui prend la forme d’un prêt à
taux zéro. Elle est accordée par les organismes habilités après expertise du dossier dans la phase deux du parcours. Le
montant du prêt s’échelonne entre 1000
et 10.000 euros. Il est impératif qu’il soit
couplé avec un prêt bancaire dont le
Quels sont les organismes habilités à
accompagner le dispositif ?
BGE Sud Ouest, Midi-Pyrénées Actives,
Chambre de métiers et de l’artisanat de
la Haute-Garonne, l’Adie, Egalitère, CCI
de l’Ariège...
3
Les bénéficiaires ?
Comme pour l’Accre, il faut être demandeur d’emploi indemnisé par Pôle emploi
ou susceptible de l’être, non indemnisé mais inscrit en tant que demandeur
d’emploi depuis au moins six mois au
cours des 18 derniers mois, bénéficiaire
du RSA...
Pour en savoir plus :
http://www.emploi.gouv.fr/nacre
Le Fonds de Garantie à l’Initiative
des Femmes (FGIF)
Qu’est ce que c’est ?
Il s’agit d’un dispositif de garantie financière en faveur des femmes qui créent,
reprennent ou développent une entreprise et ce quels que soient le statut de la
créatrice (salariée, demandeur d’emploi), la forme juridique de l’entreprise, son
secteur d’activité… La responsabilité de l’entreprise doit être assumée en titre et
en fait par une femme et l’entreprise bénéficiaire doit avoir été créée ou reprise
depuis moins de cinq ans. Il a pour objectif de permettre ou de faciliter l’accès au
crédit bancaire pour les femmes chefs d’entreprise. La garantie FGIF permet aux
bénéficiaires de préserver leur patrimoine en excluant les cautions personnelles.
Une garantie
Le FGIF garantit des prêts répondant aux critères suivants :
• Prêt de deux à sept ans
•M
ontant du prêt garanti : 5000 euros minimum. Le montant de garantie maximal par entreprise est de 45.000 euros depuis le 1er juillet 2015 (mais le montant du prêt peut être supérieur)
Pour en savoir plus : France Active Garantie (www.franceactive.org), Initiative
France (www.initiative-france.fr) ou la Délégation aux Droits des Femmes (en
Préfecture).
LE GUIDE DU REPRENEUR - 57
Université Toulouse 1 Capitole
Formation Continue
L'Université Toulouse 1 Capitole organise, dans le cadre de la
formation continue,
Diplôme d’Université : TEO TRANSMISSION
D’ENTREPRISE OPTIMISÉE : formation transversale sur les
le
aspects juridiques, fiscaux et sociaux de la transmission d’entreprise.
Partenariat entre l’Université Toulouse 1 Capitole, le Conseil Régional
de l’Ordre des Experts Comptables Toulouse Midi-Pyrénées,
AG2R la Mondiale et FVI-Revue Fiduciaire
Public visé :
! Conseillers patrimoniaux
! Gestionnaires en patrimoine
! Experts-comptables
! Notaires
! Avocats
! Conseillers en cession/acquisition, etc.
La formation se déroule sur 11 mois, de décembre N à octobre N+1
L’emploi du temps des cours requiert un temps de présence réduit et
permet de poursuivre une activité professionnelle.
Possibilité de financement sous certaines conditions dans le cadre
du PRFP Midi-Pyrénées 2015/2016
Programme, Candidature, Tarif :
Université Toulouse 1 Capitole - Formation Continue
05 61 63 57 56
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58 - LE GUIDE DU REPRENEUR
# JE MONTE MON PROJET # CONCLUSION
EN CONCLUSION
JE PRÉPARE
MON PROJET
JE MONTE
MON PROJET
Etape 1
Le diagnostic du projet
Vous avez estimé le prix de votre
future entreprise
Etape 2
Le montage juridique
Vous avez choisi sa forme
Etape 3
Le financement
Vous avez bouclé le financement
Félicitations
Vous avez franchi toutes les étapes,
vous voilà prêt à signer et à revêtir
votre costume de chef d’entreprise.
JE DEVIENS
CHEF D’ENTREPRISE
LE GUIDE DU REPRENEUR - 59
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60 - LE GUIDE DU REPRENEUR
L’ H E B D O M A D A I R E R É G I O N A L D ’ I N F O R M AT I O N É C O N O M I Q U E E T J U R I D I Q U E - G R O U P E F O R U M E C O
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LE GUIDE DU REPRENEUR - 61
# JE DEVIENS CHEF D’ENTREPRISE # LES ÉTAPES
REPRENONS DE A À Z
LES ÉTAPES QUE VOUS VENEZ DE FRANCHIR
LE OU LA
REPRENEUSE
1
TROUVER
L’ENTREPRISE
Toutes les affaires ne sont pas bonnes à reprendre.
Pour les PME, le marché reste confidentiel.
« Les dirigeants ne se déclarent jamais qu’ils souhaitent
céder, car ils veulent éviter d’inquiéter leurs clients, leurs
partenaires commerciaux et leurs salariés, et risquer ainsi de
déstabiliser leur société. C’est donc un marché assez « caché », confidentiel », constate Maître Nicolas Boschin,
2
L’APPORT DE
L’EXPERT
« Il apporte un regard nouveau, totalement déconnecté du coup de cœur,
qui n’est par essence pas rationnel. Il
étudie objectivement les capacités de
l’entreprise et sa valeur mais aussi « le
plus » que pourra apporter le repreneur. Le cédant vend à la fois son
passé et une partie de son avenir.
Le prix doit donc refléter ce
ratio : passé-avenir. Le repreneur
devra éviter de se focaliser sur le
discours du cédant, les décisions
futures doivent lui appartenir. Il
doit s’approprier le sujet en s’y
projetant. »
62 - LE GUIDE DU REPRENEUR
LE REPRENEUR A
UNE CIBLE EN VUE
« Pour commencer, il faut savoir que le premier
projet ne se concrétise pas toujours », constate
Arnaud Besombes expert-comptable chez FIDSUD CDBA. « Pour bien choisir sa future entreprise, le repreneur doit prendre en compte, en
dehors de ses capacités financières, ses qualités professionnelles et personnelles, et vérifier
qu’elles sont bien en adéquation avec le métier
et l’environnement de l’entreprise. Une fois sa
sélection faite, il devra commencer à étudier
sa cible à partir de données chiffrées – les trois
derniers bilans – pour savoir si elles sont compatibles avec le montant demandé, s’il y a des
marges d’évolution pour le repreneur, et du potentiel de développement. « Il faut bien garder
à l’esprit que ce sont les résultats de l’entreprise
qui financeront son rachat, il est donc essentiel
de s’interroger sur le secteur, l’activité, le marché
et son potentiel », reprend Arnaud Besombes.
3
LA LETTRE D’INTENTION
Une fois l’entreprise trouvée, la première
étape débute généralement par l’envoi d’une lettre d’intention (ou « LOI » :
Letter Of Intent) par l’acquéreur au vendeur, que ce dernier va contresigner s’il
est d’accord sur ses termes.
« Elle signifie l’intérêt de l’acquéreur pour
une affaire, et matérialise les pourparlers.
Généralement, l’acquéreur souhaite que la lettre
d’intention ne soit pas de nature à l’engager
avant qu’il n’ait pu mener ses audits. Car attention, elle peut parfois se révéler comme un véritable engagement d’acheter, étant donné qu’en
droit la vente est dite « parfaite » lorsqu’il y a
accord sur la chose et sur le prix. Il suffit donc
4
que l’acquéreur ait donné son accord pour
l’achat des titres à un prix donné pour qu’il soit
effectivement engagé sur le plan juridique »,
alerte Maître Nicolas Boschin.
Dans ce cas, il faut donc toujours subordonner la réalisation de la vente à
la réalisation de conditions suspensives
et de conditions « essentielles et déterminantes », à savoir des conditions à
défaut desquelles l’acquéreur ne se
serait pas engagé. L’acquéreur pourra
aussi engager les audits dès lors que
la lettre d’intention sera suffisamment
aboutie.
LA COLLECTE DES INFORMATIONS
ABOUTIT À LA CONSTITUTION DU
BUSINESS PLAN
Il est nécessaire d’obtenir un maximum d’informations sur l’entreprise
et son dirigeant pour analyser ses points forts et ses points faibles :
Si à ce stade de
l’analyse, trop
de clignotants
sont au rouge, il
faut commencer
à douter de son
coup de cœur.
Sans doute
faudra-t-il revoir
ou ré étudier son
projet.
• Quels sont les éventuels postes où réaliser des économies ?
• Quelles sont les pistes de développement ?
• Comment est fait le business de l’entreprise ?
• Quelle est la récurrence du chiffre ?
• Comment est structurée l’entreprise ?
• Quel est le poids des principaux clients ?
• L’entreprise repose-t-elle sur des hommes clés ?
• Attention si tous les clients de l’entreprise ont l’âge du cédant,
n’y-a-t-il pas de risques qu’ils disparaissent après la cession ?
« Tous ces éléments vont aider à la construction du business plan, qui devra envisager non seulement les événements exceptionnels, positifs comme négatifs, mais
aussi la vision et les hypothèses du repreneur. Ce support est un véritable outil
d’évaluation du projet dans son ensemble. Il devrait permettre de sortir un résultat
potentiel, incluant la capacité prévisionnelle de remboursement du repreneur »,
explique Arnaud Besombes.
Mais il faut rester réaliste et humble, on a plus de chances de faire moins
bien que le cédant, faute d’expérience, que de surperformer. Il ne faut pas
être défaitiste non plus : l’entreprise a un nom, des équipes, un savoir-faire,
des clients, etc. Le repreneur s’adaptera à l’entreprise. C’est un exercice
délicat mais essentiel pour avancer.
LE GUIDE DU REPRENEUR - 63
# JE DEVIENS CHEF D’ENTREPRISE # LES ÉTAPES
5
LE PLAN DE FINANCEMENT
Pour maximiser ses chances d’obtenir un prêt, il est essentiel
aujourd’hui pour un repreneur de se munir d’un business plan
détaillé, matérialisant la stratégie et le plan de financement du
projet, car les banques étudient attentivement les dossiers de
reprise dans des comités de crédit. Le document doit présenter une vision de la structure juridique du projet et du statut du
dirigeant, des hypothèses de chiffre d’affaires, d’économies, de
développement, et démontrer la cohérence du projet. Il doit
également mettre en avant la trésorerie de l’entreprise, car elle recoupe ses
capacités de remboursement. Il est essentiel de bâtir le scénario le plus réaliste
possible.
« Il est absolument nécessaire que le repreneur, même s’il est accompagné par un
expert-comptable au moment du rendez-vous avec le banquier, s’imprègne de son
business plan, car ce sera toujours à lui de convaincre de la viabilité de son projet »,
souligne l’expert-comptable.
En dehors du banquier, la love money, les prêts d’honneur... peuvent permettre
de boucler le financement d’un projet. Au repreneur là encore d’aller défendre
son dossier.
6
L’AUDIT D’ACQUISITION
Le cédant ouvre son entreprise au repreneur afin que son ou ses
conseils épluchent en détail ses comptes et identifie les points
positifs et négatifs qui pourraient avoir une incidence sur le futur
et la pérennité de l’entreprise.
• Existe-t-il des risques liés à des litiges sociaux ou fiscaux ?
• Où en sont les créances ? Quelles sont leurs échéances ?
• Comment sont rédigés les contrats commerciaux ?
• Qu’en est-il de leur validité et de leur durée ?
• De quel bail dispose l’entreprise si elle loue ses locaux ?
•L
a société est-elle dépendante de ses fournisseurs ? Où en
sont les relations avec eux ?
A la demande du repreneur, l’objectif de l’audit est de vérifier qu’il
n’y a pas d’écart entre les informations qu’il a pu collecter et la
réalité de l’entreprise.
Point de vigilance : Si les résultats de cet audit soulèvent des
questions, c’est autant d’arguments solides pour les conseils, de
négocier, outre le prix d’acquisition, des aménagements ou engagements de la part du cédant. Une bonne négociation est une
négociation dans laquelle repreneur et cédant se sont sentis respectés. Au final, le repreneur doit être content d’avoir acheté et le
cédant ravi d’avoir vendu.
64 - LE GUIDE DU REPRENEUR
ET SI LE REPRENEUR
OPTE POUR UN
FONDS DE COMMERCE ?
Il rachètera alors une entreprise en se
détachant de son passif, ce qui ne doit
pas l’empêcher de se poser les bonnes
questions. « On ne se lance pas dans
une course sans carte, ni boussole,
ni sans connaître son objectif. Les
conseils s’adaptent à la taille du projet
et dimensionnent leur accompagnement », précise Arnaud Besombes.
Là aussi, il est essentiel de
réaliser un business plan,
car l’objectif est le même
que pour le rachat d’une
société, il va falloir générer
du chiffre pour rembourser l’emprunt. Il est donc
nécessaire d’estimer si le
chiffre d’affaires envisagé
est réaliste ou pas.
8
7
9
LE CLOSING OU
TRANSFERT DE
PROPRIÉTÉ
Le closing constitue le
transfert de propriété, le
grand « jour J » pendant
lequel acquéreur, vendeur, leurs conseils respectifs et les banques se
rencontrent et concluent enfin la
vente. L’ensemble de la documentation juridique est signée, le paiement est fait. Le repreneur devient
dirigeant de la cible et prend possession des lieux.
VOUS
VOILÀ CHEF
D’ENTREPRISE
DERNIÈRE ÉTAPE : LE PROTOCOLE DE VENTE
Ce protocole concrétise la cession de l’entreprise. Les négociations
ont abouti, le prix est fixé, on discute des garanties d’actifs et de passifs, d’éventuels compléments de prix. Il reste ensuite à signer « le closing » et verser l’argent. Le protocole de vente est impérativement
rédigé par un avocat, un partenaire qui suit l’expert-comptable tout au
long du processus de reprise.
LA PROMESSE DE CESSION AVEC
GARANTIE DE PASSIF ANNEXÉE
La promesse de cession définit de manière très précise les conditions de la vente : identité des acquéreurs et des cédants, objet de
la vente, modalités de fixation du prix, paiement du prix, calendrier
de la cession, clauses particulières (accompagnement, non-concurrence, autorisations administratives, conclusion de contrats particuliers…), conditions suspensives, modalités de la garantie d’actif et de
passif. Une fois la promesse signée, l’acquéreur va engager ses audits s’ils ne sont
pas déjà faits, monter son dossier de financement et le cas échéant rencontrer
d’éventuels investisseurs, puis, constituer sa holding de reprise.
Notez qu’on peut avoir deux types de vente : soit une vente avec prix forfaitaire,
soit une vente avec un prix ajusté en fonction de la situation de la société au jour
de la cession (on compare la situation de ses capitaux propres arrêtés à la date de
cession avec ceux qui ont servi de base à la fixation du prix).
LE GUIDE DU REPRENEUR - 65
# JE DEVIENS CHEF D’ENTREPRISE #STATUT JURIDIQUE
LE STATUT
JURIDIQUE
Entreprise individuelle ou société ?
Attention le choix du statut juridique de votre projet est
une étape cruciale dans la création ou la reprise d’une entreprise.Il est recommandé d’en étudier attentivement tous
les aspects avec vos conseils. Selon que vous reprenez une
affaire, seul, ou avec des associés, plusieurs statuts juridiques
s’offrent à vous.
L’entreprise individuelle
Elle est également appelée entreprise en nom propre ou
entreprise en nom personnel. Aucun apport de capital n’est
exigé. L’identité de l’entreprise se confond avec celle du dirigeant, qui est donc indéfiniment responsable, sur ses biens
propres, des dettes de l’entreprise.
Les entrepreneurs individuels, pouvaient, depuis la Loi LME
(loi de modernisation de l’économie) n° 2008-776 du 4 août
2008, prendre des mesures visant à protéger leur patrimoine
personnel et à le séparer du patrimoine professionnel. La loi
pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques du 6 août 2015, dite « loi Macron », modifie le régime
applicable à la déclaration d’insaisissabilité prévu par les
articles L. 526-1 et suivants du Code de Commerce en créant
une insaisissabilité de plein droit et automatique de la résidence principale de l’entrepreneur personne physique.
Précisions :
•S
i la créance n’est pas d’ordre professionnel, le bien reste saisissable.
•P
our les autres biens fonciers personnels autres que la résidence principale, la déclaration d’insaisissabilité reste de
vigueur.
•C
es nouvelles conditions s’appliquent aux créances professionnelles nées à partir du 7 août 2015.
•L
’insaisissabilité n’est pas opposable à l’administration fiscale en cas de manœuvres frauduleuses de l’entrepreneur ou
d’inobservation grave et répétée de ses obligations fiscales.
A noter qu’il sera toujours possible à l’entrepreneur qui le souhaite d’engager sa résidence principale, auprès d’une banque
par exemple.
66 - LE GUIDE DU REPRENEUR
La société sous toutes
ses formes
L’EURL ou Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée
C’est une société qui comporte un seul associé,
mais qui obéit à des règles de fonctionnement
proches de celles de la SARL. Le capital peut être
librement déterminé en fonction de la taille, de
l’activité et des besoins en capitaux de l’entreprise. La responsabilité du chef d’entreprise est
théoriquement limitée au montant de son apport.
La SARL ou Société à Responsabilité Limitée
La SARL est une société dans laquelle chaque
associé (2 à 100) n’est en principe responsable
des dettes de la société qu’à concurrence de ses
apports personnels. Aucun montant minimal de
capital n’est exigé. Le capital peut être librement
déterminé en fonction de la taille, de l’activité et
des besoins en capitaux de l’entreprise. Les associés peuvent être des personnes physiques ou
morales.
La Société par Actions Simplifiée (SAS)
C’est une société dans laquelle chacun des associés (minimum 1, pas de maximum) n’est en principe responsable des dettes de la société qu’à
concurrence de ses apports personnels. La SAS
peut ne comprendre qu’un associé. Il s’agit alors
d’une Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle (SASU) dont le montant du capital est librement fixé par les statuts. C’est un statut qui offre
une plus grande souplesse de fonctionnement.
Société Anonyme (SA)
C’est une société de capitaux dont le capital social
s’élève à 37.000 euros minimum et dont le mode
de fonctionnement est adapté à des projets plus
importants. Les associés sont au nombre de 2 au
minimum, sauf pour les SA cotés en bourse où le
nombre d’actionnaires ne peut être inférieur à 7.
Il n’existe pas de maximum. Il peut s’agir de personnes physiques ou morales.
SNC ou Société en Nom Collectif
C’est une société qui réunit au moins deux associés qui ont chacun la qualité de commerçant et
sont responsables indéfiniment et solidairement
des dettes de la société. Un capital social doit
être constitué mais il n’est pas exigé de montant
minimum.
« Chaque choix se
fera au cas par cas
en fonction du
profil de chacun »
Maître Meric-Auriol
notaire à Beaumont de Lomagne
dans le Tarn-et-Garonne
« Le repreneur, qu’il rachète des
parts sociales ou un fonds de
commerce, doit se poser ces
questions indispensables pour
faire les bons choix et nous
l’accompagnons dans cette
décision :
•F
aut-il opter pour une reprise
sous forme de société ou d’entreprise individuelle ?
•S
elon la consistance de votre
patrimoine et votre situation
matrimoniale (en concubinage, marié ou pacsé), il
faudra adopter des mesures
spécifiques en vue d’assurer
la protection des intérêts de
chacun et de l’entreprise.
•C
omment associer son
conjoint à la reprise ?
Convient-il de le « salarier
» ou de le prendre comme
conjoint-collaborateur ou encore comme associé en cas de
constitution d’une société
•C
omment protéger son
patrimoine ? Désormais la loi
Macron met à l’abri la résidence principale de l’entrepreneur individuel. Si celui-ci veut
protéger d’autres biens, il doit
mettre en place avec nous un
contrat d’insaisissabilité.
Chaque choix se fera au cas
par cas en fonction du profil de
chacun, nous sommes là pour
aider le repreneur dans ses
décisions. »
LE GUIDE DU REPRENEUR - 67
# JE DEVIENS CHEF D’ENTREPRISE LA PROTECTION
SOCIALE
Une protection
obligatoire
La protection sociale est obligatoire,
quelles que soient l’activité et la
forme juridique. En fonction du statut
juridique que vous aurez choisi, vous
bénéficierez du statut de non salarié
(travailleur indépendant) ou du régime général de la sécurité sociale en
tant que salarié.
Non-salarié
Si vous exercez votre activité en entreprise individuelle, en EURL ou comme
gérant majoritaire de SARL, vous relevez du régime social des Travailleurs
non salariés (TNS). Votre interlocuteur
est le Régime social des indépendants
(RSI).
Vous êtes couvert au titre de la maladie-maternité, des allocations familiales, de l’invalidité-décès et de la retraite, dans des conditions proches de
celles du régime général des salariés.
En revanche, vous n’êtes pas obligatoirement assuré contre le risque d’accident
du travail ou de maladie professionnelle
et votre activité ne vous donne aucun
droit en matière d’assurance chômage.
Les cotisations que vous versez aux régimes obligatoires de base et complémentaires sont intégralement déductibles de votre revenu professionnel.
Salarié
Dans ce cas, le régime est le même que
l’ensemble des autres salariés de l’entreprise et les cotisations sont intégralement
prises en charge par l’entreprise.
68 - LE GUIDE DU REPRENEUR
La fiscalité
Selon votre statut juridique, l’imposition sur les bénéfices prendra l’une ou
l’autre forme d’impôts directs prévus
par l’administration fiscale : l’impôt sur
les sociétés ou l’impôt sur le revenu.
De ce choix, dépendra également le régime fiscal auquel vous serez assujetti
(micro-entreprise, réel simplifié ou normal). Ces choix s’effectueront avec vos
conseils afin d’opter pour la solution la
plus adaptée.
Imposition sur les bénéfices
• Impôt sur le revenu (IR)
Les bénéfices de l’entreprise sont portés sur la déclaration d’ensemble des
revenus du chef d’entreprise. Aucune
#PROTECTION SOCIALE #FISCALITÉ
distinction n’est faite entre le bénéfice de
l’entreprise et la rémunération de l’exploitant.
Les bénéfices sont déterminés :
- soit de manière forfaitaire par l’administration fiscale, qui applique sur
le chiffre d’affaires déclaré (ou les recettes) un abattement représentatif
des frais professionnels (régime de la
micro-entreprise),
- soit par le chef d’entreprise, qui détermine lui-même son bénéfice imposable (régime du réel simplifié ou
normal).
Ce régime est de droit pour les entreprises
individuelles, l’EURL et la SNC.
• Impôt sur les sociétés
Une distinction est faite entre le bénéfice
de l’entreprise et la rémunération des dirigeants. Le bénéfice net, déduction faite
de la rémunération des dirigeants, est imposé à un taux fixe.
Les dirigeants sont imposés personnellement sur leur rémunération et sur les dividendes reçus, au titre de l’impôt sur le
revenu des personnes physiques (IRPP).
Ce régime est de droit pour les SARL, SA
et SAS. Il peut s’appliquer, sur option, aux
autres types de société (EURL, SNC, Société de Fait…).
L’entrepreneur individuel qui choisit le régime de l’EIRL peut également, sous certaines conditions, opter pour l’impôt sur
les sociétés.
Régime fiscal
• Micro-entreprise
Il est réservé aux entreprises individuelles
dont le chiffre d’affaires n’excède pas 82.200
euros (ventes) ou 32.900 euros (services).
Le bénéfice imposable est calculé, par l’administration fiscale, après application d’un
abattement de 71 % du CA pour les activités d’achat/revente de biens et fournitures
et de 50 % du CA pour les activités de services. Ce seuil doit être ajusté au prorata du
temps d’exercice si l’entreprise est créée en
cours d’année.
Par ailleurs, l’exploitant est dispensé :
- de facturer la TVA à ses clients,
- de tenir une comptabilité,
-d
’établir des déclarations de résultat
et de TVA.
Ce régime est simple, mais présente deux
inconvénients majeurs : aucune charge
n’est déductible et la TVA acquittée sur les
achats n’est pas récupérable.
• Réel simplifié
Ce régime s’applique de plein droit aux
entreprises soumises à l’impôt sur le
revenu dont le chiffre d’affaires est compris entre 82.200 euros et 783.000 euros (vente de biens et de fournitures)
ou entre 32.900 euros et 236 000 euros (prestations de services). Il concerne
également les entreprises soumises à
l’impôt sur les sociétés dont le chiffre
d’affaires est inférieur à 783.000 euros
(marchandises) et 236.000 euros (services). L’entreprise doit tenir une comptabilité régulière et sincère, dite « simplifiée ». Le bénéfice imposable est fixé
tous les ans, en fonction de la déclaration faite par l’entreprise.
• Réel normal
Il s’applique de plein droit aux entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse
les limites du régime simplifié et exige
une comptabilité complète et régulière.
IMPORTANT
N’oubliez pas que le régime général n’implique pas, sauf exception
rare, de cotisations à Pôle emploi.
Il existe des organismes qui permettent au chef d’entreprise de
s’assurer contre ce risque en cotisant volontairement sous certaines
conditions. Parlez-en avec vos
conseils !
LE GUIDE DU REPRENEUR - 69
# JE DEVIENS CHEF D’ENTREPRISE #EN RÉSUMÉ
EN RÉSUMÉ
Le statut juridique + Fiscalité
L’entreprise individuelle
STATUT
FISCALITÉ
Impôt sur le revenu (IR)
Bénéfices de l’entreprise sur la déclaration de revenus du chef
d’entreprise. Aucune distinction entre le bénéfice de l’entreprise
et la rémunération de l’exploitant
si le chiffre d’affaires HT
est inférieur à :
• 82.200 euros (vente)
• ou 32.900 euros (services)
Régime fiscal
micro-entreprise
70 - LE GUIDE DU REPRENEUR
si le chiffre d’affaires HT est compris
entre :
• 82.200 euros et 783.000 euros
(vente de biens et de fournitures)
• ou 32.900 euros et 236.000 euros
(prestations de services).
Réel simplifié
SARL, SA et SAS
STATUT
FISCALITÉ
Impôt sur les sociétés (IS)
Distinction entre le bénéfice de l’entreprise et la rémunération des
dirigeants. Le bénéfice net, déduction faite de la rémunération des
dirigeants, imposé à un taux fixe
si le chiffre d’affaires HT est
compris entre :
• 82.200 euros et 783.000 euros
(vente de biens et de fournitures)
• ou 32.900 euros et 236.000 euros
(prestations de services).
Réel simplifié
si le chiffre d’affaires HT
est supérieur à :
• 783.000 euros (vente de biens
et de fournitures)
• 236.000 euros (prestations de
services).
Réel normal
LE GUIDE DU REPRENEUR - 71
# JE DEVIENS CHEF D’ENTREPRISE
# L’ACCOMPAGNEMENT
L’ACCOMPAGNEMENT
une transition indispensable
Vous voilà enfin propriétaire de l’entreprise. Pourtant pour
que la transition s’opère le mieux possible, le cédant doit
passer le relais à son successeur lors de la phase d’accompagnement. Voici quelques règles pour qu’elle se déroule le
mieux possible.
Pourquoi cette phase La rémunération
Elle est souvent incluse dans le montant
est-elle vitale ?
de la reprise. Il ne faut pas oublier de la
Les clients et les fournisseurs peuvent appréhender le passage de relais. La présence
du cédant à vos côtés les rassurera. Il en va
de même pour les salariés, même si vous
les avez déjà rencontrés durant votre parcours de reprise. Il faut donc préparer cette
étape en amont avant même la signature.
Son organisation
Elle doit s’échelonner entre deux et douze
mois. Plus la transmission est complexe sur
le plan technique ou commercial, plus elle
doit être longue. A l’inverse, plus l’écart générationnel et culturel est fort, moins elle
doit durer dans le temps. Pour se rassurer,
la période d’accompagnement peut être
reconduite sur des durées déterminées.
Le repreneur peut également envisager
qu’elle se déroule d’abord à plein temps,
puis à mi-temps pour amorcer une transition vers le départ définitif du cédant. Elle
doit commencer symboliquement une fois
la vente scellée, et pas avant, pour éviter
les confusions et les tensions au sein des
deux parties.
Il convient enfin de respecter le cédant : attention à ne pas bouleverser totalement ses
habitudes et de tout modifier dans son entreprise, tant qu’il est encore dans les murs.
72 - LE GUIDE DU REPRENEUR
négocier avant de signer la cession.
L’accompagnement peut prendre la forme
d’un contrat à durée déterminée avec un
salaire négocié et un temps de travail, d’un
contrat de prestation de services, ou d’un
tutorat.
#TÉMOIGNAGE
Monique et
Eric Breteau
reprise de l’hôtel Le Rialto (Tarn)
« La reprise officielle a eu lieu le 1er juillet
2013 et nous avons passé trois semaines
en juin avec le cédant pour travailler à ses
côtés en doublure. Cela nous a suffi. Il fallait
que nous nous retrouvions seuls pour nous
mettre dans le bain et prendre de l’assurance. Nous avions notre vision des choses
et un accompagnement plus long aurait
été vite étouffant. Grâce à cette période
de transition, les habitués ont pu constater
que l’esprit des lieux allait rester le même
et nous avons fait connaissance avec eux.
Nous avons ainsi pu conserver la clientèle
existante et en attirer une nouvelle. Pendant
les deux mois d’été, le cédant a quand
même été présent pour répondre à nos
questions et nous aiguiller.»
1 média, 4 Supports,
Une seule direction, l’information
Touléco.
Touléco-TARN.fr
L’information économique toulousaine
www.touleco.fr
LE GUIDE DU REPRENEUR - 73
# JE DEVIENS CHEF D’ENTREPRISE
5
CONSEILS
POUR RÉUSSIR
LA PRISE EN
MAIN DE SA
SOCIÉTÉ
Vous voilà enfin aux commandes de votre entreprise, seul,
ou presque !
1 - Restez entourés !
Vous désirez embaucher ou vous
attaquer à un nouveau marché ? Tournez-vous vers l’équipe de spécialistes
que vous avez constituée lors de la reprise. Il y aura forcément des années
plus tendues, avec la perte d’un client
important ou d’un marché. Les chambres
consulaires, l’avocat et l’expert-comptable seront vos GPS durant cette mauvaise passe, ils sauront vous guider pour
vous aider à prendre les bonnes décisions.
« Nous avons en effet bâti avec le repreneur le business plan de son projet de
reprise, nous l’avons accompagné dans
toutes ses démarches, parfois soutenu
et rassuré. Pouvoir le suivre nous permet
de valider si les hypothèses étaient les
bonnes », constate Arnaud Besombes, expert-comptable. « Nous connaissons l’entreprise et le repreneur et nous sommes
74 - LE GUIDE DU REPRENEUR
partenaires du projet. Un chef d’entreprise
est bien souvent seul face à ses décisions,
ses doutes et ses incertitudes. Son conseil
reste donc votre meilleur recours. »
2 - Recrutez à votre
ancien poste
Si vous avez été directeur commercial,
c’est le premier cadre qu’il faudra engager dans votre nouvelle entreprise, car
vous saurez le piloter. En revanche, vous
aurez tout le reste à apprendre.
3 - Conservez du
cash !
« Financièrement, il faut conserver des
marges de sécurité. Il est nécessaire de
chercher davantage de dette et conserver
ainsi le plus possible de cash dans la so-
# MOI CHEF D’ENTREPRISE
ciété, afin de faire face aux éventuels retournements de conjoncture. Il faut prévoir
aussi les investissements qu’on aura à faire
dans les cinq ans qui suivent la reprise »,
recommande l’avocat Nicolas Boschin.
#TÉMOIGNAGE
Loïc Le Ravallec
4- U
n remboursement raisonnable
Dans le même ordre d’idée, la part des résultats de l’entreprise consacrée au remboursement de la dette senior doit être
raisonnable, et permettre de continuer
l’entretien et le renouvellement de l’outil
de production de l’entreprise.
5 - Soyez agile !
n cas de difficultés, agissez immédiaE
tement. La dette est une contrainte très
lourde, qui impose d’être agile, de s’adapter en cas de retournement de conjoncture. Il faut être capable de prendre les
décisions qui s’imposent de manière immédiate, comme savoir réduire les coûts.
#Nom de la société :
Corelec #Situation
gégraphique : Muret
« J’ai insufflé un esprit
start-up à ma
société après quatre
ans d’activité »
« Dans l’après reprise, j’ai connu deux
phases. Les quatre premières années, j’ai
assuré le financement de mon projet en
augmentant le chiffre d’affaires de ma société. J’ai assuré les dividendes pour payer
mon opération de LBO et sécuriser ma reprise en rassurant les clients. En agissant
ainsi, j’ai augmenté le chiffre d’affaires de
la société de 15% par an. Je suis passé de
700.000 euros à un million en quatre ans.
Dans un deuxième temps, j’ai commencé
le développement de nouveaux produits
et mis en place une politique de Recherche et Développement (R&D). J’ai fait
construire un bâtiment et je me suis mis
à rechercher des clients à l’international.
Finalement, j’ai agi à l’inverse de ce qui se
passe avec une création : j’ai d’abord sécurisé, puis j’ai misé sur la croissance et le
développement. »
#TÉMOIGNAGE
Eric et Monique Breteau
#Nom de la société : Le Rialto #Situation gégraphique : Tarn
« Nous avons perdu six kilos tous les deux pendant les trois premiers mois qui ont suivi le rachat de
notre entreprise. Nous dormions cinq heures par nuit et étions très stressés. Il faut dire que nous avons
repris l’hôtel juste au moment de la période estivale. De plus, nous ne connaissions rien à la gestion à
l’époque. Mais nous avons été soutenus dans ce passage difficile par nos conseillers CCI et notre expert-comptable. Aujourd’hui, nous sommes heureux d’avoir fait ce choix. Nous avons rejoint différents
réseaux locaux. Nous avons pris contact avec le Club hôtelier du Tarn, nous faisons désormais
partie des Logis de France. Il est essentiel de se montrer. »
LE GUIDE DU REPRENEUR - 75
# JE DEVIENS CHEF D’ENTREPRISE
# MOI CHEF D’ENTREPRISE
LOTOQUINE
une reprise qui ne doit rien au hasard
# Eric Jacquart
#Nom de la société : Lotoquine #Domaine d’activité : Jeux de hasard et loto
#Secteur géographique : Lot
était jusque-là plutôt traditionnelle dans sa
gestion, Eric Jacquart lui insuffle un souffle
nouveau.
É
conomiste de formation et commissaire priseur, Eric Jacquart recherchait une entreprise sur un
marché de niche avec une bonne
capacité d’innovation et de la mixité sociale.
« J’approchais de la cinquantaine et je savais que je maîtrisais, grâce à ma formation,
les questions financières et la relation client.
Mais je n’avais pas forcément d’idée révolutionnaire pour créer. Je n’étais pas fixée sur
le secteur géographique toulousain. J’étudiais plusieurs dossiers quand celui de la
société lotoise Lotoquine m’a été présenté.
Plusieurs acheteurs étaient déjà intéressés.
J’ai donc dû me décider vite et me démarquer. » Lors de son premier rendez-vous
avec le cédant, le futur repreneur lui soumet
une liste de cinquante questions, des plus
anodines à d’autres abordant des sujets plus
sensibles. Cet entretien le conforte dans son
intérêt pour cette société. En trois mois à
peine il boucle le dossier, même si son offre,
il le souligne, n’était pas la plus intéressante
financièrement pour le vendeur. L’entreprise
76 - LE GUIDE DU REPRENEUR
Diversification et nouveaux choix managériaux
Il commence par rencontrer l’ensemble des
salariés pour mieux les connaître. Il instaure
un management plus participatif et met en
place un système de télé-travail. « J’avais à
cœur de responsabiliser les gens et de laisser ma porte ouverte pour être à leur écoute.
Je savais que le capital de ma société résidait dans l’humain. » Outre les changements
managériaux, le nouveau dirigeant donne
un nouveau cap à l’activité. Lotoquine était
jusque-là uniquement spécialisé dans la
vente de matériel pour les lotos associatifs. Il décide de diversifier les activités de
la société en s’attaquant à la presse quotidienne régionale à qui il propose des tickets
à gratter, ou des roues de loterie. Pour ces
nouvelles cibles, il crée une marque, Balthasard. Il investit également 60.000 euros
dans l’appareil de production. Dernier acte
de cette reprise en main : depuis le mois de
mars, l’entreprise qui louait ses locaux a pris
place dans de nouveaux murs, un bâtiment
baptisé l’Hermione en hommage aux racines bretonnes de son dirigeant.
Ses conseils aux
futurs repreneurs
• Il faut porter le projet en soi.
• Ne compter que sur ses propres
forces.
• Le financement doit être bordé
avant de se lancer. Il ne faut pas partir la «fleur au fusil».
DI-COSTANZO
le café croissant
# Etienne et Emilie Gavanier
#Nom de la société : Di-costanzo #Domaine d’activité : Torréfaction
#Secteur géographique : Gers
E
n 2007, le couple Gavanier,
Etienne et Emilie, ingénieurs, décident de reprendre l’entreprise
gersoise de torréfaction DiCostanzo qui en quelques années enregistre une croissance de son chiffre
d’affaires. La raison ? Une diversification
géographique progressive qui s’appuie
sur le maintien de la clientèle historique.
Depuis le rachat de l’entreprise en janvier 2007, la croissance de l’entreprise
Di-Costanzo, spécialisée dans la torréfaction du café vert pour professionnels
(cafés, hôtels, restaurants), s’est envolée.
En huit ans, le chiffre d’affaires est passé de 250.000 euros à 1,3 million d’euros
fin 2015, d’un portefeuille de 120 clients
à 600 aujourd’hui et de 2,5 salariés à
9. A la tête de ce succès le couple Gavanier, Emilie et Etienne, diplômés de
l’École d’ingénieurs de Purpan. Après
un début professionnel dans un bureau
d’études pour lui, dans le domaine viticole et un centre de gestion pour elle, ils
décident de travailler ensemble. « C’était
naturel pour nous de créer ce projet
à deux, explique Etienne Gavanier, le
chef d’entreprise de 38 ans. Nous nous
sommes adressés à la Chambre régionale de commerce et d’industrie de MidiPyrénées à laquelle nous avons exposé nos critères : une entreprise dans le
secteur agroalimentaire, un produit de
qualité et une clientèle diversifiée ». Six
mois de recherche après, le couple est
séduit par l’entreprise de torréfaction.
Il monte seul le projet de reprise qu’il
valide auprès d’un comptable avant
de toquer aux portes des banques. Il
obtient deux prêts d’honneur de 10.000
euros chacun auprès d’Initiative artisanale
gersoise et du réseau Entreprendre.
La capsule, une stratégie de développement en 2016
« Sans faire de révolution », l’entreprise a
élargi sa cible « pour apporter un second
souffle ». «Nous avons conforté nos zones
de prédilection : le Gers et Toulouse. Par
tache d’huile, nous avons développé le
Tarn-et-Garonne, les Hautes-Pyrénées,
le Tarn… en nous limitant à deux heures
autour de L’Isle-Jourdain. Nous avons
aussi ouvert deux agences à Bordeaux
et Montpellier», ajoute Etienne Gavanier,
qui précise que Di-Costanzo va déménager une seconde fois. « Il y a quatre
ans, nous nous sommes installés dans les
locaux de 350 m². A l’étroit, la surface va
doubler ». Enfin, le couple, qui a investi 250.000 euros dans la modernisation
de son outil de production, s’apprête en
2016 à développer le café en capsule.
LE GUIDE DU REPRENEUR - 77
# JE DEVIENS CHEF D’ENTREPRISE
# MOI CHEF D’ENTREPRISE
LIBRAIRIE PRIVAT
le retour de la success story
Deux ans après sa reprise par Benoît Bougerol, la librairie
Privat sort à peine de la crise. L’établissement indépendant
toulousain qui renoue avec la croissance cherche de nouveaux leviers de développement pour attirer la clientèle et la
fidéliser.
«
C
hi va piano, va sano e va lontano ». La librairie Privat renaît
enfin de ses cendres. L’aventure n’est donc pas terminée
pour cette institution indépendante
fondée à Toulouse en 1839, rachetée en
octobre 2013 au groupe Actissia, propriétaire du réseau Chapitre. Chiffres à
l’appui. « En 2004, les deux librairies Privat, avec celle de la rue Gambetta, enregistraient 5,2 millions d’euros de chiffre
78 - LE GUIDE DU REPRENEUR
d’affaires. En 2012, en plein exercice sous
l’ère Chapitre, il est de 2,2 millions d’euros.
En 2015, avec une seule librairie dorénavant, puisque celle de la rue Gambetta est
reprise par la librairie Ombres blanches,
nous tablons sur 2,4 ou 2,5 millions, fêtes
comprises », se félicite le repreneur Benoît
Bougerol, à la tête d’une autre librairie à
Rodez, la Maison du Livre. Une croissance
légère mais encourageante alors que le
marché du livre est en récession.
Aidé par la Direction régionale des affaires culturelles (Drac), le Conseil national du livre, l’Association pour le développement de la librairie de création,
et conforté par les banques, Benoît
Bougerol a décidé de rompre avec l’ancienne direction. Premier axe : l’investissement, en injectant de 450 à 500.000
euros dans la réhabilitation et la rénovation des lieux. Pour que la librairie
puisse retrouver toutes ses lettres de
noblesse, le patron envisage d’entreprendre en 2016 des travaux sur la façade classée aux Bâtiments de France.
Cette décision est dépendante de l’organisme qui doit statuer. Peut-être au
printemps, espère-t-il.
Deuxième axe : un « travail réalisé sur
le fond afin de le reconstituer », en instaurant « un choix éditorial ». Il précise :
« chaque responsable confirmé, doté
d’une expérience de dix ans, est autonome et capable de redonner du sens à
son rayon avec les livres qu’il propose».
Une stratégie prospère puisque l’espace
jeunesse et bande dessinée enregistre
un bond de 60% et la littérature entre
10 et 20%. « On souffre dans les secteurs des sciences humaines, des beaux
ouvrages et des livres pratiques », reconnaît-il. Il envisage d’atteindre le seuil
des 3 millions de chiffre d’affaires, sans
donner de date. « Avec 750 m² de surface et 17 salariés, la librairie n’est pas
calibrée pour le dépasser. Mais si on
augmente la croissance de 5 à 6% par
an, c’est bien ».
Pour accélérer le développement de la
librairie, Benoît Bougerol est en quête
de nouveaux leviers. Avec sa fille Anne,
nommée gérante de la librairie, ils multiplient les initiatives et activités pour
faire parler de l’établissement et surtout
attirer les lecteurs afin de les fidéliser :
un coin détente avec table, chaises et
café lancé en octobre dernier, un club
de lecture ouvert aux clients les plus
fidèles, des rencontres hebdomadaires
avec des auteurs, des animations pour
les enfants et les jeunes, sans oublier
une présence accrue sur les réseaux sociaux.
« Je suis content d’avoir repris la librai-
rie mais je ne m’attendais pas à rencontrer autant de complications. Le
4 décembre 2013, au lendemain de la
liquidation judiciaire, j’ai eu quelques
sueurs froides », avoue-t-il.
LE GUIDE DU REPRENEUR - 79
80 - LE GUIDE DU REPRENEUR
CARNET
D’ADRESSES
#CONTACT
#MIDI-PYRÉNÉES
#REPRENDRE
#RÉSEAU CONSULAIRE
#FINANCEMENT
#ARTISANAT
LE GUIDE DU REPRENEUR - 81
# CARNET D’ADRESSES
CARNET
D’ADRESSES
Accompagnement
• BGE
3
chemin du Pigeonnier de la Cépière
31100 Toulouse
Tél. 05 61 61 45 00
www.creer.fr
•C
’Capital
1 1 rue Paulin Talabot - 31000 Toulouse
Tél. 05 34 31 15 55
www.c-capital.fr
•C
édants et repreneurs d’affaires
(CRA)
1 place des Paveurs -31100 Balma
Tél. 05 62 57 12 88
www.cra.asso.fr
•C
ession Business PME
2
0 boulevard de Thibaud
31000 Toulouse
Tél. 05 61 41 15 98
•C
hambre de commerce et d’industrie
(CCI) de l’Ariège
2
1 cours Gabriel Faure - 09000 Foix
Tél. 05 61 02 03 04
www.ariege.cci.fr
•C
hambre de commerce et d’industrie
(CCI) de l’Aveyron
1 7 rue Aristide Briand BP 3349
12033 Rodez Cedex 9
Tél. 05 65 77 77 00
www.aveyron.cci.fr
82 - LE GUIDE DU REPRENEUR
•C
hambre de commerce et d’industrie
(CCI) du Gers
Place Jean David
32004 Auch
Tél. 05 62 61 62 61
www.gers.cci.fr
•C
hambre de commerce et d’industrie
(CCI) du Lot
107 quai Cavaignac
46002 Cahors
Tél. 05 65 20 35 01
www.lot.cci.fr
•C
hambre de commerce
et d’industrie (CCI) Midi-Pyrénées
2 rue d’Alsace-Lorraine
31000 Toulouse
Tél. 05 61 33 66 81
www.midi-pyrenees.cci.fr
• Chambre de commerce et d’industrie (CCI)
de Montauban et de Tarn-et-Garonne
22 allées de Mortarieu
BP 527
82065 Montauban Cedex
Tél. 05 63 22 26 26
www.montauban.cci.fr
• Chambre de commerce et d’industrie
(CCI) de Tarbes et des Hautes-Pyrénées
Centre Kennedy
BP 350
65003 Tarbes
Tél. 05 62 51 88 88
www.tarbes.cci.fr
•C
hambre de commerce et d’industrie
(CCI) du Tarn
M
aison de l’économie
1 avenue Général Hoche
81012 Albi Cedex 9
Tél. 05 67 46 60 00
www.tarn.cci.fr
•C
hambre de commerce et d’industrie
(CCI) de Toulouse
2
rue d’Alsace-Lorraine
31000 Toulouse
Tél. 0810 36 37 38
www.toulouse.cci.fr
•C
hambre de métiers et de
l’artisanat (CMA) de l’Ariège
Q
uartier Labarre
2 bis rue Jean Moulin - 09000 Foix
Tél. 05 34 09 88 00
www.cm-ariege.fr
•C
hambre de métiers et de
l’artisanat (CMA) de l’Aveyron
R
ue des Métiers
Parc d’activités de Cantaranne
12850 Onet le Château
Tél. 05 65 77 56 00
www.cm-aveyron.fr
•C
hambre de métiers et de
l’artisanat (CMA) du Gers
1 avenue de la Républiques
32550 Pavie
Tél. 05 62 61 22 22
www.cma-gers.fr
•C
hambre de métiers et de
l’artisanat (CMA) de Haute-Garonne
1 8 bis boulevard Lascrosses
BP 91030 - 31010 Toulouse Cedex 6
Tél. 05 61 10 47 47
www.cm-toulouse.fr
•C
hambre de métiers et de l’artisanat
(CMA) des Hautes-Pyrénées
1 0 bis rue du 4 septembre
65000 Tarbes
Tél. 05 62 56 60 60
www.cm-tarbes.fr
•C
hambre de métiers et de
l’artisanat (CMA) du Lot
Rue Saint-Ambroise BP 99
46002 Cahors Cedex
Tél. 05 65 35 13 55
www.cma-cahors.fr
• Chambre régionale de métiers et de
l’artisanat (CRMA) de Midi-Pyrénées
59 ter chemin Verdale
31240 Saint-Jean
Tél. 05 62 22 94 22
www.crm-midi-pyrenees.fr
•C
hambre régionale de métiers et de
l’artisanat (CMA) du Tarn
Cunac - 112 route des templiers
CS 22340 - 81020 Albi Cedex09
Tél. 05 63 48 43 53
www.cm-tarn.fr
• Chambre de métiers et de l’artisanat
(CMA) du Tarn-et-Garonne
11 rue du lycée - 82000 Montauban
Tél. 05 63 63 09 58
artisanumerique.fr
• Chambre interdépartemental des
Notaires
51 rue Raymond IV
BP 38530
31685 Toulouse Cedex 6
Tél. 05 62 73 58 68
www.ci-toulouse.notaires.fr
•A
lliances et affaires
1 impasse Marcel Chalard Technoparc
31100 Toulouse - Tél. 05 61 47 40 12
www.alliances-affaires.fr
• Egée (association)
75 avenue de Grande Bretagne
31300 TOULOUSE
Tél. 05 34 50 50 37
www.egee.asso.fr
•H
orige Conseil
4 rue Godolin - 31000 Toulouse
Tél. 05 34 41 31 17
www.horige-conseil.com
LE GUIDE DU REPRENEUR - 83
# CARNET D’ADRESSES
• Initiatives pour une économie
solidaire (IES)
M
aison Economie solidaire
73 chemin Mange-pommes
31520 Ramonville Saint-Agne
Tél. 05 61 75 12 97
www.ies.coop
• Madeli
L
e Belvédère
11 boulevard des Récollets
31078 Toulouse Cedex 4
Tél. 05 61 12 57 12
www.madeli.fr
• Ordre des avocats
Toulouse Midi-Pyrénées
1 3 rue des fleures
31000 Toulouse
Tél. 05 61 14 91 50
www.avocats-toulouse.com
• Ordre des experts-comptables
Toulouse Midi-Pyrénées
L
e Belvédère
11 boulevard des Récollets
31078 Toulouse Cedex 4
Tél. 05 61 14 71 60
www.ectoulouse.com
81170 Itzac
Tél. 05 63 53 90 40
www.sogemoconseil.fr
• Stratégie et action
2 boulevard de Strasbourg
31000 Toulouse
Tél. 05 34 40 81 00
• Synercom France grand sud
38 rue Monplaisir - BP 44039
31029 Toulouse Cedex 4
Tél. 05 61 14 90 22
www.synercom-france.com
• Transaxiall
1 rue Alsace Lorraine
31000 Toulouse
Tél. 05 34 41 31 17
www.transaxiall.com
•U
nion régionale des Scop de
Midi-Pyrénées
Parc technologique du Canal
3 rue Ariane
31520 Ramonville-Saint-Agne
Tél. 05 61 00 15 30
www.scopmidipyrenees.coop
• Réseau Entreprendre
Midi-Pyrénées
H
ôtel d’entreprise du Ramier
19 chemin de la Loge
31400 Toulouse
Tél. 05 61 75 02 36
www.reseau-entreprendre-midipyrenees.fr
Financement
• Réseau Entreprendre Tarn
A
robase 1
2 rue Georges Charpak
Le Causse – Espace d’entreprises
81100 Castres
Tél. 05 63 73 50 97
www.reseau-entreprendre.org
www.reseau-entreprendre-tarn.fr
• Bpifrance
24 avenue Georges Pompidou
BP 63379 - 31133 Balma
Tél. 05 61 11 52 00
www.bpifrance.fr
•S
ogemo Conseil
L
a prune
84 - LE GUIDE DU REPRENEUR
• Adie
3 rue Bayard
31000 Toulouse
Tél. 09 69 32 81 10
www.adieconnect.fr
• Initiative Ariège
Hôtel d’entreprises
09340 Verniolle
Tél. 05 61 69 00 28
www.intiativeariege.org
• Initiative Aveyron
C
CI de l’Aveyron
17 rue Aristide Briand
BP 3349
12033 Rodez Cedex 9
Tél. 05 65 77 77 00
www.initiative-aveyron.fr
• I nitiative Bigorre
5 rue Gaston Dreyt
65000 Tarbes
Tél. 05 62 56 79 65
www.cdde65.fr
• Initiative Comminges
1 Espace Pégot
BP 40159
31084 Saint-Gaudens
Tél. 05 62 00 25 70
www.initiativecomminges.org
• I nitiative Gers
CMA - 1 avenue de la République
32550 Pavie
Tél. 05 62 61 22 25
www.iag.com
• I nitiative Haute-Garonne
2 rue Alsace-Lorraine
31002 Toulouse Cedex 6
Tél. 05 61 33 66 32
www.initiative-haute-garonne.org
• I nitiative Lot
107 quai Cavaignac
46002 Cahors
Tél. 05 65 20 35 01
www.lot.cci.fr
• Initiative Midi-Pyrénées
C
/O Madeeli
11 boulevard des Recollets
Immeuble Le Belvédère
31078 Toulouse Cedex 4
Tél. 05 61 69 00 28
www.initiative-france.fr
• Initiative Montauban Tarn-et-Garonne
35 avenue du Danemark
CS 60380 - 82003 Montauban Cedex
Tél. 05 63 23 25 05
• I nitiative Tarn
Maison de l’économie
1 avenue Général Hoche
81012 Albi Cedex 9
Tél. 05 63 48 86 98
www.initative-tarn.fr
•L
ot Initiatives Artisanat
Rue Saint-Ambroise
46000 Cahors
Tél. 05 65 35 13 55
www.cma-cahors.fr
• Midi-Pyrénées Actives
32 rue de la Caravelle
31500 Toulouse
Tél 05 62 73 16 53
www.midipyreneesactives.org
• MP Croissance
18 place Dupuy
31000 Toulouse
Tél. 05 81 31 73 27
www.mpcroissance.fr
• Siagi
9 Rue Ritay
31000 Toulouse
Tél. 05 61 21 06 11
www.siagi.com
Formation
•C
réact’UP
290 avenue Charles de Gaulle
82000 Montauban
Tél. 05 63 92 79 79
www.creactup.com
• Ecole des managers (EDM)
Maison de l’Economie
1 avenue Général Hoche
81012 Albi Cedex 9
Tél. 05 67 46 60 00
www.midi-pyrenees.cci.fr/
ecole-des-managers
LE GUIDE DU REPRENEUR - 85
# CARNET D’ADRESSES
•E
cole des managers (EDM) Rodez
Centre de formation CCI
5 rue de Bruxelles - 12000 Rodez
Tel. 05 65 77 77 37
www.aveyron.cci.fr
• I neo Gestion
230 rue Ségala
46000 Cahors
Tél. 05 65 23 94 76
www.ineogestion.com
•F
ongecif Midi-Pyrénées
Parc Technologique du Canal
4 Rue Giotto
31520 Ramonville-Saint-Agne
Tél. 05 62 26 87 87
www.fongecifmp.org
•Toulouse Business School (TBS)
20 boulevard Lascrosses
BP 7010 - 31068 Toulouse
Cedex 7
Tél. 05 61 29 49 49
www.tbs-education.fr
NOTES
86 - LE GUIDE DU REPRENEUR
#LEXIQUE
#VOCABULAIRE #INDEX #AIDE #HOLDING #LBO
LE GUIDE DU REPRENEUR - 87
#LEXIQUE
LEXIQUE
Accre
(Aide aux chômeurs créateurs ou repreneurs d’entreprise)
L’Accre permet aux demandeurs d’emploi créant ou reprenant une entreprise
de bénéficier, sous certaines conditions,
d’une exonération de charges sociales
pendant un an.
Audit
Il a pour objectif de s’assurer de la qualité de l’entreprise à reprendre et de la
fiabilité des informations fournies par le
cédant. Il permet de vérifier qu’il n’y a
pas d’écart entre les informations que
le repreneur a pu collecter lors de son
diagnostic et la réalité de l’entreprise.
Adie
(Association pour le droit à
l’initiative économique)
L’Adie est une association qui aide des
personnes exclues du marché du travail et du système bancaire à créer leur
entreprise et donc leur propre emploi
grâce au microcrédit. Les aides allouées
par l’organisme s’échelonnent entre
500 et 10.000 euros par projet, et s’accompagnent de conseils et de coaching.
Bpifrance
(La banque publique d’investissement)
La Banque Publique d’Investissement
(BPI) a été créée en 2013 en remplacement d’Oséo conçu pour améliorer le
financement des entreprises. Elle propose des dispositifs d’accompagnement à la reprise d’entreprise.
Are
(Aide au retour à l’emploi)
Vous pouvez lors du montage de votre
projet et au démarrage de votre activité, conserver vos allocations chômage
ou Are afin de vous assurer un revenu.
Arce
(Aide à la reprise ou à la création d’entreprise)
Versée par Pôle emploi, l’Arce correspond à 50 % du montant du reliquat des
droits à l’allocation d’aide au retour à
l’emploi (ARE) restant dus à la date du
début d’activité. Elle est versée en deux
fois et permet de se constituer un capital
au démarrage. Le premier versement correspond à la moitié du montant de l’aide
et intervient au moment où le créateur
débute son activité. Le solde est versé six
mois après le début de l’activité, à condition qu’il exerce toujours effectivement
son activité professionnelle.
88 - LE GUIDE DU REPRENEUR
Clause d’accompagnement
Par cette clause du contrat de vente,
le cédant s’engage à accompagner le
repreneur dans les premiers temps de
la reprise d’activité. Cet engagement
est limité dans le temps et peut donner lieu à la constitution d’un contrat
de travail.
Closing
Il s’agit de la dernière étape du processus de la reprise qui correspond à la
signature de l’acte de vente et au versement du prix de l’entreprise par le repreneur.
Crowdfunding
Littéralement, financement par la
foule, il s’agit d’un mode de financement participatif. Le porteur de projet fait appel à un grand nombre de
personnes pour lever des fonds via
des plateformes en ligne. Il comprend
plusieurs modes de fonctionnement le
don, la récompense, le prêt ou l’investissement en capital.
#LEXIQUE
Dette Senior
Dans le cas d’une reprise organisée
avec la création d’une holding, il s’agit
de l’emprunt souscrit par celle-ci pour
l’acquisition de l’entreprise.
Donation-partage
Elle permet au chef d’entreprise qui souhaite organiser sa succession de son vivant de céder son entreprise à un ou plusieurs de ses enfants. Il garantit ainsi la
sécurité de sa transmission et l’équité du
partage entre les héritiers.
Fonds de commerce
Il s’agit d’un ensemble de biens corporels
(matériel, marchandises, etc.) et incorporels (clientèle, contrats, bail, brevets) qui
permettent de faire fonctionner une activité.
Garantie de passif (GAP)
Dans le cas de rachat des titres d’une société, cette clause permet de protéger
l’acquéreur de la mauvaise gestion du vendeur, de l’apparition de passifs fiscaux, sociaux, environnementaux, réglementaires
(normes de sécurité, administratives…),
découverts après la vente mais ayant trait
à la période de gestion du vendeur.
Holding
Cette entité a pour objectif de détenir les
titres d’une autre société. Elle est créée
par le repreneur dans le cadre d’une opération de LBO.
LBO
(Leverage buy-out)
Mécanisme qui vise à faire acheter la société reprise par une autre société, appelé holding créée spécialement dans
ce but. La société holding acquiert les
titres de la cible en ayant recours à l’emprunt, qui sera remboursé par les résultats de la société reprise.
90 - LE GUIDE DU REPRENEUR
Lettre d’intention ou LOI
(Letter of intent)
Par ce biais, le repreneur fait part au
cédant de son intérêt pour son entreprise. La lettre d’intention permet de
démarrer les audits et les négociations.
Elle doit être rédigée avec l’appui d’un
avocat pour ne pas trop engager le repreneur.
Love money
Avant d’aller frapper aux portes des
banques, le porteur de projet peut faire
le tour de ses amis et de sa famille pour
réunir des fonds afin d’asseoir le financement de son projet. Les montants
concernés peuvent varier de quelques
milliers à quelques dizaines de milliers
d’euros.
Scop (Société Coopérative de Production)
Une Scop est une société coopérative et
participative dans laquelle les salariés
sont associés majoritaires et deviennent
des co-entrepreneurs. Ils partagent les
décisions et les risques, les profits étant
équitablement redistribués. Quelle que
soit leur part dans l’entreprise, ils ont le
même pouvoir de décision.
Séquestre
Dans le cas de la cession d’un fonds de
commerce, le prix de la vente est consigné un certain temps pour laisser la
possibilité aux créanciers de l’entreprise
de faire valoir leur droit d’opposition.
Siagi
(Société interprofessionnelle artisanale de garantie d’investissements)
La Siagi permet notamment de garantir
les emprunts des TPE et PME dans des
projets d’acquisition de fonds de commerce ou fonds artisanal ou d’achat de
parts sociales.
LE GUIDE DU REPRENEUR - 91
Changez de vie, reprenez une entreprise !
DU 18 NOV. AU 2 DÉC. 2015
Groupe Composer
LA QUINZAINE RÉGIONALE
DE
LA
TRANSMISSION
REPRISE D’ENTREPRISES
Le programme des manifestations sur :
www.reprendre.midipyrenees.fr
Avec le soutien financier de :
Animé par :
Partenaires
presse :
92 - LE GUIDE DU REPRENEUR