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René Clément : Jeux interdits (1951)
Travaillant avec des scénaristes et des dialoguistes, dont le duo « Aurenchébost », René
Clément fait partie des cinéastes de la « Qualité française » critiquée par les Cahiers du
cinéma. Pourtant la variété de ses films témoigne d’un intérêt pour la mise en scène, l’image
et les décors dont il a la charge sur ses premiers films courts. Lorsqu’il passe à la réalisation
de longs-métrages durant la guerre, il tourne d’une manière proche du cinéma documentaire.
La bataille du rail (1945) est ainsi réalisé avec des cheminots. Il travaille lui-même aux
scénarios ou aux dialogues de certains de ses films, dont Jeux interdits même s’il collabore
aussi avec Jean Aurenche et Pierre Bost. Plus tard il se consacre à des adaptations
cinématographiques qui lui valent encore les reproches de l’équipe des Cahiers du cinéma.
L’avis de Nekochka :
L’importance accordée aux comportements des enfants nécessite de la part de René Clément
une capacité à diriger de jeunes comédiens, à préserver un certain naturel et une spontanéité
alors même qu’ils ont des dialogues à dire. Le scénario témoigne d’un intérêt pour le monde
de l’enfance et particulièrement de son imaginaire. Si on met tous les morts ensemble dans un
cimetière, c’est forcément « pour pas qu’ils s’embêtent ! » Les dialogues révèlent aussi leur
inconscient. Les enfants énumèrent les compagnons qui pourraient tenir compagnie au petit
chien de Paulette et évoquent des animaux familiers puis d’autres plus improbables dans la
campagne française comme des lions ou des tigres. La fillette lâche alors: « des gens !»,
rappelant la perte récente de ses parents. Leurs jeux singuliers les aident à se familiariser avec
une peur de la mort que la musique de Narciso Yepes contribue aussi à apaiser.
Nekochka : filmothèque du net