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05-a-Amiel:Mise en page 1
22/09/10
10:36
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Ombres et couleurs de la communauté
Sur le cinéma de Rabah Ameur Zaïmeche
Vincent Amiel*
E
N trois films, Wesh Wesh, qu’est-ce qui se passe ?, Bled number one et
Dernier maquis, Rabah Ameur Zaïmeche a tissé les ombres et les couleurs vives qui marquent l’appartenance à une communauté aujourd’hui. Trois films sur la norme, les valeurs subies, la chaleur du
groupe et les échappées indispensables. Le premier raconte les tribulations d’un jeune immigré algérien dans la banlieue parisienne, soumis à la double peine et en butte à la pression des cercles proches
aussi bien que des autorités policières ; le deuxième met en scène le
même personnage, rentré au « bled », retrouvant sa communauté
natale, mais découvrant aussi avec révolte la condition des femmes
dans cette société ; le dernier se déroule dans une entreprise française dirigée par un musulman qui veut permettre à ses ouvriers de
disposer d’une mosquée, dont il se sert par ailleurs pour les contrôler.
Des films complexes, dans lesquels la pesanteur des situations et
la rigidité dénoncée sont constamment traversées d’éclats de vie, de
poésie, d’empreintes plastiques fortes. Zaïmeche propose une vision
personnelle, savamment formalisée, et pourtant nourrie de la réalité
des lieux, de l’authenticité des personnages et de la captation de certains événements, à tel point que son cinéma se présente comme l’un
des moins simplistes qui soient sur les questions qui traversent la
communauté d’immigrés maghrébins, les rapports avec les autres
groupes sociaux, et à travers ce cas particulier, le partage réel de
valeurs communes.
* Voir son précédent article dans Esprit : « De l’instant à la pose. Le cinéma documentaire de
Raymond Depardon », juin 2009.
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Octobre 2010

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