Association Film flamme – Le Polygone étoilé www.polygone

Transcription

Association Film flamme – Le Polygone étoilé www.polygone
Chaque Premier mai Film flamme fête le travail avec un ciné-apéro après la
manifestation. Cette année le cortège se prolongera sur quatre jours avec trois
générations de cinéastes et de travailleurs en lutte. Pour revisiter les « mai
d'alors » sans se contenter de commémorer mais en croisant les regards, les
histoires et les utopies. Cette manifestation cinématographique s'est construite
sur des rencontres, certaines anciennes, d'autres récentes, sur des désirs de
retrouvailles, et des correspondances...
« A René Vautier,
Il est de tradition populaire à Marseille que les manifestants se retrouvent après le défilé au
cabanon, à la terrasse des cafés ou encore dans un coin de balcon pour refaire le monde. (...) Il
nous semblait tout naturel de te demander de nous accompagner cette année pour cette
rencontre (...) Et de cette invitation tu nous as glissé ton désir d’échafauder quelque chose avec
ton ami Carpita. De fil en aiguille nous avons pensé au film Tout tremble de Bernard
Boespflug, film de fiction réalisé avec la Réplique dont les comédiens ont eux-mêmes fait
évoluer leur personnages en s’inspirant de l’actualité sociale dans lequel se développait le film.
Le réalisateur voulait une fin "plus joyeuse" d’où un épilogue qui se fabrique avec les ouvriers
de Nestlé à Marseille, à partir de leur lutte. Hervé Grazzini, fils d’ouvrier de Nestlé, qui a filmé
tout au long de la lutte, viendra en montrer quelques séquences choisies. Pozzo Di Borgo qui a
travaillé à un film dont le titre est Quand la télévision explorait le monde du travail à partir
d’archives de l’INA méditerrannée.(...) Et nous apporterons au bouillonnement, comme le dit
Macha qui était avec nous à Ganges « notre film collectif Besoin de rien, tourné un 1er mai,
étendard de notre autonomie face à une déviation de la société qui réduit l’artiste et le
l’humain à la mendicité et à la passivité ». Au jour du 40eme anniversaire de Mai 68, loin de la
commémoration, il nous semble important de venir à la rencontre des utopies de ceux qui en
ont fait leur combat, leur vie. Et par ce que les luttes mènent à la recherche d’alternatives,
s’invite aussi à la table le mouvement des coopératives et les expériences de prise en main des
usines et des fabriques de vie, par les travailleurs et ceux qui oeuvrent a la réalisations de
leurs utopies. » Aaron Sievers
« Dans la période qui a suivi la censure du Rendez-vous des quais, Carpita a repris son métier
d'instituteur. Il nous dit : « Quand je dis ça, ça fait bondir les gens, mais moi je suis pas
cinéaste, si je dois dire que j'ai un métier c'est instituteur. » Il a fait plusieurs courts avec ses
élèves, il nous les a montrés : La récréation, Des lapins dans la tête, et Graines au vent. C'est
littéralement dans son cas du "cinéma au travail", des films d'un travailleur sur l'objet et le
lieu de son travail : les enfants et l'école.
Sauf que ce n'est pas un regard d'instituteur qui est en jeu dans ces films mais le regard des
enfants dans leur « travail », et surtout de l'échappée de ce travail : la récréation, l'école
buissonnière, les rêveries et les dessins en classe. Ce travail qui trimballe son étymologie de
souffrance et de torture, de contrainte, d'imagination réprimée(...) Le cinéma de Carpita montre
que c'est la croyance en l'humain et la vie qui est l'essence de toutes les luttes. Il nous a dit
détester tout le misérabilisme véhiculé par beaucoup des films sur les travailleurs, et que les
slogans politiques sont bien à leur place sur des tracts, qu'il préfère utiliser en fiction la poésie
et l'émotion imbriquées dans le réel pour faire passer sa vision de la société.» Julien Girardot
Association Film flamme – Le Polygone étoilé
www.polygone-etoile.com
1 rue Massabo 13002 Marseille
Métro/Tram Joliette 04 91 91 58 23
« Le Polygone étoilé est notre bateau, celui qui nous permet de partager, de recevoir. Il vibre des
cœurs de ses passagers et parfois ils sont nombreux. Et plus la salle est pleine plus il tremble,
il vacille, il avance. Le Polygone est notre outil de toutes pièces fabriqué, un outil qui nous aide
à vivre notre existence, celle qui passe par les films. Dans le travail, nous n’avons pas de
règles, nous n’avons pas de lois, nous sommes ensemble, avec des responsabilités, nous
fonctionnons avec les rapports humains les hauts et les bas de chacun. Dans nos projets, nous
cherchons l’autonomie, celle du chemin de chacun, et d’ouvrir des possibles. « Travailler » a
créer un lieu, où chacun se sente libre de dire, « travailler » la nuit à monter un film.
« Travailler » à faire revivre des films, « travailler » à en faire naître. « Travailler » à ce que les
gens les voient, « travailler » a dire comme on le pense, « travailler » à vivre. Pourrions nous
dire lutter pour vivre ? » Julie Ramaïolli
René Vautier, est décoré de la Croix de guerre à 16 ans en 1944. Son
premier film, Afrique 50, au départ simple commande destinée à mettre en
valeur la mission éducative de la France dans ses colonies sera interdit
pendant plus de quarante ans. Premier film anticolonialiste français, chefd’œuvre du cinéma engagé qui lui vaudra 13 inculpations et une
condamnation de prison. Directeur du Centre Audiovisuel d’Alger de 1961
à 1965, il y est aussi secrétaire général des Cinémas Populaires. De retour
en France, il fonde en 1970 l'Unité de Production Cinématographique
Bretagne (UPCB) dans la perspective de « filmer au pays. » En 1973 il
obtient après une grève de la faim que la loi sur la censure soit modifiée.
Paul Carpita, membre des Partisans Français puis fondateur du groupe
Cinepax qui réalise des reportages sociaux et engagés sur la reconstruction
de Marseille, sur les manifestations contre la guerre d'Indochine et sur la
grande grève des dockers de 1950.
Son film le plus important Le Rendez-vous des quais a été longtemps
censuré (de 1955 à 1990). Certains se sont posé la question de savoir si
la diffusion de ce film à l'époque de la nouvelle vague aurait pu contribuer
à rendre ce courant plus populaire, plus social.
Bernard Bœspflug, diplômé de l'école des beaux-arts de Marseille en 1990
est l'auteur et réalisateur de 18 films de fiction et documentaire.
Catherine Pozzo di Borgo, « Le monde du travail m'a toujours fascinée pour
sa richesse et ses contradictions et pour les personnages remarquables
qu'on y rencontre parfois. Les documentaires que j'ai réalisés ne sont pas
des films de divertissement. Ils exigent l'attention du spectateur, mais je
pense qu'ils sont nécessaires en ce qu'ils contribuent à une meilleure
compréhension critique de la société dans laquelle nous vivons. »
Hervé Grazzini, fils d’un salarié de Nestlé, formé au cinéma à l'ESRA Nice,
il a suivi avec sa caméra le mouvement de l'usine de Saint-Menet. Un
projet cinématographique est en cours.
Patrice Pedregno, auteur de Café amer, 643 jours pour l’emploi. « Les
injustices de la vie ont rendu mon enfance difficile. Il m’a fallu exercer des
métiers qui rebutent la plupart des gens. Cela ouvre l’esprit. J’ai compris
très tôt comment Nestlé organisait la fermeture de notre usine. Mr Jean
Ziegler m’a demandé de raconter ce drame. Refuser ? Impossible ! »
Patrick Candela, « J’étais secrétaire général du syndicat CGT de Nestlé
pendant le conflit, et un des porte-paroles de l’intersyndicale CGC-CGT.
Aujourd’hui je fais partie du groupe communiste au Conseil Général des
Bouches du Rhône et je suis membre de la direction fédérale du parti
communiste ».
Gee-Jung Jun, cinéaste et photographe sud-coréen, est membre du collectif
Film flamme.
Longo Maï, « Nous refusons de continuer à jouer un jeu, perdu d’avance,
dont le seul résultat sera de nous criminaliser. Nous abandonnons donc la
société industrielle à elle-même, cette société qui sans rémission court à la
catastrophe. »Extrait de l'appel de Bâle, 1972.
Jeudi 1er mai
Samedi 3 mai
Vers une paix qui n’asservisse pas.
S’armer de fraternité pour lutter contre les montagnes.
17h Apéro
19h30 Besoin de rien
14h Quand tu disais, Valéry
film SACRE (2006, 12’)
Le 1er mai vu par Film flamme comme étendard de notre autonomie face
à une déviance de la société qui réduit l’artiste et l’humain à la mendicité
et à la passivité.
Afrique 50
de René Vautier (1950, 20’)
Premier film anticolonialiste français consacré aux conditions de vie dans
les villages des colonies françaises d'Afrique occidentale. Le film fut saisi
et interdit et René Vautier emprisonné.
La Récréation
de Paul Carpita (1959, 16’)
Venu travailler dans la cour de son ancienne école, un plombier est
envahi par ses souvenirs et en particulier celui de son amitié avec
Jérôme, appelé du contingent, mort en Algérie.
de René Vautier- (1975, 1ère partie/5, 30’)
Divisé en cinq volets, ce très long métrage conçu comme un feuilleton relate
la longue grève des ouvriers de l'usine de fabrication de caravanes à Trignac,
près de Saint-Nazaire, guidés par les syndicats C.G.T. et C.F.D.T.
Graines au vent
de Paul Carpita (1964, 17’)
Alain, incompris et rejeté par tous, fait une journée d'école buissonnière
qu'il passe sur le port de Marseille.
La lutte des ouvriers de Nestlé à Saint-Menet entre 2004 et 2006 :
rushes d’Hervé Grazzini, avec Patrice Pedregno, auteur du livre Café
amer, qui relate cette lutte, et Patrick Candela, alors délégué CGT.
20h Tout tremble
de Bernard Boespflug (2005)
Lundi matin, ouvriers et cadres commencent leur semaine de travail dans
leur petite entreprise. La routine s’installe. L’absence de la PDG n’inquiète
personne lors de la réunion hebdomadaire d’objectifs.
Mai(s) hors capital(e)
Mémé disait :
« Long comme un jour sans pain »
« Vain comme un calendrier sans mois de mai »
« Amer comme un monde sans révolutions »
Au Polygone étoilé on partage :
4 jours de projections en compagnie de René Vautier et Paul Carpita
pour partager les « mai d’alors »
4 jours avec les ouvriers de Nestlé, avec les utopistes de Longo Maï
et ceux du SACRE
4 jours avec ceux qui travaillent et s’interrogent sur ceux qui filment
(et ne travaillent pas ?)
4 jours avec ceux qui filment aujourd’hui le monde du travail et ses conflits
(pour travailler plus ?)
Pour un Mai de tous les diables !
Quand tu disais, Valéry
de René Vautier (1975, 2ème partie, 30’)
Vendredi 2 mai
www.polygone-etoile.com
Mai(s)... Révoltes et utopies après 1968
19h Quand les femmes ont pris la colère
de Soazig Chappedelaine et René Vautier (1977, 72’)
Douze femmes de Couëron, banlieue de Nantes, séquestrent le patron de
l'usine Tréfimétraux (groupe Péchiney). Plainte, procès pour
séquestration... et enfin retrait de la plainte devant la mobilisation
populaire. Le blocage de la direction, plus la ténacité des salariés,
donneront un an de lutte exceptionnelle et exemplaire, qui mobilisera la
solidarité dans toute l'agglomération de Nantes – St Nazaire.
Dimanche 4 mai
Lutter contre les représentations asservissantes du travail.
14h Quand tu disais, Valéry
de René Vautier (1975, 3ème et 4ème partie, 60’)
16h Adieu Jésus
Les films de Longo Maï
de Paul Carpita (1970, 8’)
La nuit de Noël à Marseille. Jésus, un immigré portugais sans domicile
s’endort sur le port…
Images et musique de Longo Maï
Quand tu disais Valéry
de Paul Knibbeler assisté de Pierre Gurgand et de Jurgen Schröder
Film muet accompagné par un ou plusieurs « pionniers » de la
coopérative européenne Longo-mai. C’est de leurs voix singulières de
projection en projection, qu’ils ne trahissent pas la voix multiple du
collectif.
de René Vautier (1975, 5
La passerelle défile
de Marie-Pascale Rouff assistée de Pierre Gurgand
« Une vision poétique de la relation de l’homme avec la nature à partir de
la transformation de la laine. Celle-ci traverse comme un fil l’histoire des
hommes »
04 91 91 58 23
ème
partie, 30’)
20h30 Quand la télévision explorait le monde du travail
de Catherine Pozzo Di Borgo (2007, 65’)
Un montage d’extraits de documentaires et d’émissions sur le travail
produits par la télévision dans les années 60 et 70.
France 2007
de Gee-Jung Jun (2007, 18’)
Cela se passe en France, en 2007, dans un bidonville de Lyon, habité de
Roumains, de Tziganes, oubliés de la société, sans papiers, sans droits,
qu'en d'autres contrées on appellerait des intouchables.
Nos amis et partenaires de
l'association Solidarité Mieux Vivre organisent un
Vide grenier
Samedi 3 mai
de 8h à 18h
Place de Strasbourg 13003
Renseignements et réservations :
04 91 64 23 04/ 06 88 84 91 61/ 06 87 81 03 02