RENÉ CLÉMENT (1913-1996) …Le chemin des cœurs
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RENÉ CLÉMENT (1913-1996) …Le chemin des cœurs
RENÉ CLÉMENT (1913-1996) …Le chemin des cœurs par le canal des sens… René Clément naît en 1913, à Bordeaux. Adolescent, passionné de cinéma, il tourne quelques « essais d’avant-garde » et coréalise un dessin animé « César chez les Gaulois », avec son père, décorateur ! Après la mort de ce dernier, René, seul soutien de famille, abandonne ses études d’architecture et se consacre au cinéma. Sa formation est celle d’un cinéphile doublé d’un documentariste qui apprend sur le tas à filmer et à monter. Jean Cocteau, qui le mit à contribution dans « La Belle et la Bête », le considérait comme l’un des plus brillants techniciens du cinéma français. Il signe, en dix ans, dit-on, deux à trois dizaines de films courts. Que ce soit avec Jacques Tati, pour le Service cinématographique des armées, ou en couleurs et en caméra caché le premier documentaire sur le Yémen « L’Arabie interdite », en 1938 ! Démobilisé de l’armée, en 1940, Clément travaille, à Nice, pour le Centre Artistique et technique des jeunes du Cinéma. Cette organisation est placée sous l’égide du secrétariat général à la Jeunesse de Vichy, qui a droit de regard sur les films tournés. Réalisateur du court métrage « On demande des hommes », sur une école de cadres de jeunesse, Clément prend soin d’alléger l’histoire avec une ironie sur la corde raide. Ses films montrent, régulièrement, la difficulté de s’engager dans cette période sombre, que ce soit avec « Le père tranquille », « Les maudits » ou « le Jour et l’heure ». Il est un homme libre, non partisan. Il ne se joint pas aux manifestations, ne s’associe pas aux comités de soutien, mais, plus tard, il n’insurgera avec véhémence contre la destruction proposée du studio de La Victorine à Nice, seul lieu de création cinématographique française hors de Paris. Courtisé par le Parti communiste comme par les Gaullistes au moment de la réalisation de « Paris brûle-t-il ? », il prit soin de ménager les uns comme les autres sans jamais donner de gages à gauche, ni à droite. Le général de Gaulle eut ce mot à propos du film : « C’est une synthèse historique raisonnable ». Le premier Festival du film à Cannes, en 1946, distingue, par deux Grands prix, son premier long métrage d’une série de dix-huit : « La Bataille du rail ». 1952 est l’année du sacre de son chefd’œuvre « Jeux interdits » qui rencontre un succès mondial : Lion d’or à Venise, Oscar du meilleur film étranger, Grand prix indépendant de la critique à Cannes. Alors qu’il tourne avec les plus grandes stars et que ses films reçoivent des pluies de récompenses à travers le monde, René Clément est très violemment attaqué par François Truffaut au nom de La Nouvelle Vague. Rival effrayant pour ces jeunes cinéastes ? Ostracisé parce qu’il travaillait, en Italie, pour des coproductions franco-italiennes ? Touche-à-tout génial, à qui l’on reprochait son « manque de personnalité », René Clément a refusé de s’enfermer dans un style ou dans un thème « Que diriez-vous d’un explorateur qui, parce qu’il a découvert une petite île, s’obstine à ignorer le reste du monde ? Il faut sans cesse avancer, chercher, trouver. J’ai toujours refusé d’être catalogué, étiqueté. (…) Ma position est celle d’un solitaire. Je ne suis d’aucune coterie cinématographique, je ne fréquente pas les milieux du cinéma. » justifie-t-il. Premier cinéaste élu à la section des Créations Artistiques dans le cinéma et l’audiovisuel de l’Académie des Beaux-Arts, en 1987, couvert d’honneurs, René Clément meurt en 1996 à Monaco. Son nom et son œuvre ne sont pas aujourd’hui à leurs places, quelque peu oubliés du grand public et du monde du cinéma. Cependant, une récente rétrospective à l’Institut Lumière de Lyon, une à venir à la Cinémathèque française pour le centenaire de sa naissance et divers ouvrages commencent à réhabiliter celui que Jean Renoir, cinéaste et fils du célèbre peintre, voyait comme « un merveilleux metteur en scène, le meilleur de la jeune génération ». Dix-huit longs métrages en trente ans : La Bataille du rail (1946), Le père tranquille (1946), Les maudits (1947), Au-delà des grilles (1949), Le château de verre (1950), Jeux interdits (1952), Monsieur Ripois (1954), Gervaise (1956), Barrage contre le Pacifique (1958), Plein soleil (1960), Quelle joie de vivre (1961), Le jour et l’heure (1963), Les félins (1964), Paris brûle-t-il ? (1966), Le passager de la pluie (1970), La maison sous les arbres (1971), La course du lièvre à travers les champs (1972), La baby-sitter (1975). HISTOIRE D’UNE COLLECTION Entre palette et pellicule René Clément et son prix, Festival de Cannes, 1946 L’histoire du « musée » personnel de René Clément débute en 1946. Récompensé du Grand Prix et du Prix du meilleur metteur en scène au Festival de Cannes, le cinéaste sélectionne un tableau parmi tous ceux qui étaient offerts. Son choix se porte sur Le port de Marseille et Notre-Dame-de-laGarde d’Albert Marquet. Michelle Morgan, primée à Cannes comme René Clément, raconte les circonstances de ce choix : « Je me rappelle que Bella (la première épouse de René Clément) avait appris qu’on pouvait faire son choix parmi les toiles réservées aux lauréats. On est allé les voir, et les Clément ont choisi un tableau de maître, très beau et dont la valeur était plus grande que celle des autres. Moi, je n’étais pas avisée comme Bella (rire). Mais de toute manière, Clément méritait beaucoup plus que moi d’avoir un tableau de maître ». Ce tableau est aujourd’hui conservé par la Fondation René Clément. René Clément a réuni ces tableaux progressivement, dans un phénomène de montée en puissance. Il procède à des achats mesurés à partir du milieu des années 1950, alors que sa carrière décolle (Buffet, Rousseau, Bauchant…). Dans le courant des années 1960 il accroche quelques jolis fauves (Dufy, Rouault, Vlaminck), puis, dans les années 1970, il achète ses œuvres les plus importantes (Derain, Van Dongen, Renoir…), quitte à revendre pour cela une toile d’Utrillo. Parallèlement, un après-midi passé en compagnie de Picasso à Vallauris a dû donner lieu à des échanges féconds, des réflexions entre les deux artistes…sans qu’il n’en reste de trace, malheureusement ! UN « PASSEUR » ARTISTIQUE Les choix des tableaux par Clément ne doivent rien au hasard, ou aux déviations d’un homme qui ne saurait que faire de son argent ! René Clément achète des œuvres pour son plaisir - en fonction du succès de ses films, certes, mais surtout en fonction de son sens aigu de l’esthétique, provenant de sa formation artistique. Cette collection, constituée principalement d’œuvres d’artistes du XXème siècle, représente l’hétéroclisme du réalisateur en matière d’art. Des paysages y côtoient des natures mortes, des portraits ou des scènes de genre. De manière générale, le style de ses tableaux navigue dans une tension entre classicisme et modernité. Des peintures naïves, comme celles du Douanier Rousseau ou d’André Bauchant, cohabitent avec des grands noms, tels Renoir ou Dufy. On trouve aussi le goût pictural de René Clément et son attachement au fauvisme. La plupart des artistes représentés appartiennent, en effet, à la génération des Fauves, même si toutes les œuvres ne datent pas de cette période historique : Derain, Rouault, Vlaminck, Van Dongen... Ces peintres se situaient dans un entre-deux artistique, pris en tenaille entre l’Impressionnisme et le Cubisme. Tout comme ces artistes, René Clément a souffert d’une position intermédiaire entre deux périodes cinématographiques. Il n’appartient plus au cinéma académique des années 19401950, la fameuse « Qualité française », et est rejeté par La Nouvelle Vague qui l’assimilait à des réalisateurs aux méthodes datées. De la même manière, René Clément rend un hommage appuyé à Fra Angelico dans « Plein soleil ». Ce peintre du quinzième siècle est lui aussi un passeur entre le Gothique international et La Renaissance. UN CINÉASTE ARTISTE La qualité des dessins préparatoires pour les films de René Clément révèle le talent d’un artiste complet, maîtrisant les différents aspects de ses réalisations. Il porte un regard de peintre et de plasticien sur les images qu’il crée comme cinéaste. « Il a appris de la fréquentation des peintres classiques le rôle fondamental de la composition. Non pas d’une superficielle composition décorative pour l’agrément de l’œil, mais de cette composition interne et secrète qui ordonne presque invisiblement la toile du peintre » relève André Bazin en 1949. Paris brûle-t-il ? Gervaise Couleurs et composition René Cément affirme lui-même : « Ce n’est pas par hasard que de telles scènes (Au-delà des grilles) sont composées en large, telles autres en verticale ; cela correspond à des intentions précises, à des états dramatiques. Il y a, dans la vie de l’homme, des heures horizontales et des heures verticales de l’effort et de l’inquiétude. Toutes ces lignes, même si on ne les remarque pas, concourent à l’efficacité de l’image ». On retrouve ces heures horizontales dans les œuvres de Renoir ou de Vlaminck, toutes entières consacrées à la contemplation, et qui étaient accrochées chez lui à Monaco. La puissance évocatrice de Madeleine Grey à la rose, par Van Dongen, révèle, au contraire, les heures verticales, associées à la fougue d’un cheval Tang. De même, l’enchevêtrement des lignes du couvent de Gênes où est tourné Audelà des grille» ou de la prison romaine de Quelle joie de vivre sont des hommages aux planches gravées de la série des Prisons, de Piranèse au XVIIIème siècle. L’appartement de René Clément à Monaco Bien que Clément ait principalement tourné en noir et blanc, ses films en couleurs comme Plein soleil se démarquent par l’agencement de couleurs fortes sur un fond neutre ou l’unité des gammes chromatiques. Dans une certaine mesure, René Clément semble emprunter la palette de couleurs de Fra Angelico : des juxtapositions d’ocre-jaune rappelant l’or des tableaux du maître italien, de roses (les chemises de Ripley), de bleus clairs et de bleus foncés. Le goût du cinéaste, pour les couleurs vives (primaires), se retrouve dans sa collection de tableaux, où dominent les œuvres d’André Bauchant, Raoul Dufy, Bernard Buffet et des fauves en règle générale. Des décors touchant à la perfection Les félins Les félins René Clément était particulièrement soucieux de ses décors. Architecture, œuvres d’art, mobilier précieux ont une place importante dans nombre de ses films. Ainsi, la première réunion des résistants parisiens de Paris brûle-t-il !? se déroule dans un musée : les différents protagonistes discutent devant des tableaux représentant La Révolution de 1848. Ces tableaux trouveront un écho visuel tout au long du film. De même, Gervaise, après son mariage, visite Le Louvre avec ses invités, s’attardant devant certaines œuvres. L’utilisation d’œuvres d’art dans les décors de Clément est poussée à son paroxysme dans Les félins. Il s’agit d’une collection très éclectique comprenant notamment des animaux en faïence, de l’art primitif et des œuvres contemporaines : Braque, Giacometti, Miro… Johanna Clément, sa seconde épouse explique avec justesse : « Si vous regardez attentivement les décors, vous remarquez des détails qui étaient tous de lui. Même les menus objets qu’on voit sur une table, c’était lui qui les choisissait et les disposait. » TABLEAUX ET FILMS : THÈMES CROISÉS …donner de la couleur et du corps aux pensées… Natures mortes et Vanités Plein soleil Le cinéma que propose René Clément est fourni d’images complexes où chacun des plans naît d’une réflexion approfondie. Les objets du quotidien jouent, dans cette composition savante un rôle primordial. La collection du réalisateur est naturellement composée de natures mortes où les éléments prennent un sens nouveau, loin de leur utilisation première. Ils permettent au cinéaste de développer un imaginaire qui s’inscrit dans une tradition picturale pluriséculaire, celle des vanités. La Table garnie, d’André Derain, la Nature morte à la cafetière et l’Iris jaune, tous deux de Bernard Buffet, témoignent de ce goût. René Clément reproduit dans Plein soleil une nature morte à la composition savante. Tom Ripley, interprété par Alain Delon, a usurpé l’identité de Philippe Grenleaf. Il décide de tuer Freddy, un ami de Grenleaf, qui l’a démasqué. Se saisissant d’une statuette de Bouddha, il donne un coup mortel au sommet de son crâne. Il tombe et son corps gît à terre, avec à ses côtés des légumes, et autres ingrédients qui remplissaient les sacs de courses qu’il tenait à la main. Un poulet mort se distingue dans une oblique parfaite. Il crée un parallèle direct avec le corps de l’homme, également en biais. De cette composition naît une symbolique similaire à celle des vanités : la vie humaine apparaît, ici, fragile et dérisoire, ironie de l’existence que soulignent, plus loin dans le film, les sourires moqueurs et moribonds des raies exposées sur les étals d’un marché. Pureté de l’enfance Jeux interdits, Paulette Jeux interdits, Paysages Jeux interdits est le meilleur exemple pour comprendre comment René Clément confronte le monde de l’enfance avec celui des adultes dans un choc violent et, parfois, destructeur. Paulette est l’innocence même plongée dans un univers martial dont elle ne peut sortir indemne. Cette petite parisienne trouve refuge dans un milieu qui lui est parfaitement étranger, la campagne. René Clément montre cette France rurale comme un monde éloigné de la guerre et des conflits et qui, si elle n’en connaît pas les affrontements, en subit tout de même les multiples dommages. Pour Paulette, la campagne est le lieu de la survie, de la paix et du calme. Le lien qu’elle établit très rapidement avec la nature est présent dans La Jeune fille à la charlotte, couchée sous l’arbre de Pierre-Auguste Renoir. À l’image des petites fleurs des champs que René Clément aimait cueillir et offrir. La peinture, comme le film, semble inscrire le bonheur enfantin, l’innocence propre à la jeunesse, au calme d’un environnement champêtre. Le calme et l’innocence sont également les sentiments qui se dégagent de La montagne de Miremer, Nice, d’André Dunoyer de Ségonzac. Ce paisible paysage agraire évoque ceux qui servent de cadre à l’histoire de « Jeux interdits » et où évoluent les deux jeunes enfants. Le tableau d’André Bauchant, Dans la campagne en prières, est, lui aussi, baigné par une atmosphère où l’innocence semble être associée à la nature. La ferveur dont font preuve les deux figures féminines est entièrement dédiée à la campagne environnante : la nature n’est-elle pas l’espace où s’incarne Dieu ? La mer, l’eau Au-delà des grilles Plein soleil La mer était la passion de René Clément, qui passait son temps libre sur l’eau, ou, à terre, à réaliser des maquettes de bateaux – ou encore à copier des marines de Vernet. Le dernier grand film qu’il aurait voulu réaliser portait justement sur la course en mer. Un tiers de sa production évoque ce thème : à bord d’un sous-marin dans Les maudits, Au-delà des grilles du port de Gênes, le long de La Tamise avec Monsieur Ripois, sous le Plein soleil de La Méditerranée… Alain Delon se souvient d’un mal de mer terrible lors du tournage de ce film : « J’avais le mal de mer, et par surcroit, j’ai eu un accident où j’ai failli y passer ! Pendant qu’on tournait une séquence, il y a eu un coup de vent terrible, et le beaupré m’a frappé sur la tête. Je suis tombé à l’eau. (..) Ils ont cru que j’étais mort, quand il m’ont vu tomber.(…) J’étais atrocement malade et René m’était reconnaissant d’être pressé de jouer malgré cela. Il me disait : « Ah, je t’aime ! Tu es très courageux ! ». Ce thème maritime se retrouve naturellement dans ses tableaux. La gouache de Dufy, Venise la Piazetta et les gondoles est un écho à l’amitié cinématographique transalpine de Clément, et aux récompenses reçues à Venise. Le Paysage de Rousseau est naturellement fluvial, tout comme le Sur la Seine de Vlaminck, dont le traitement nocturne bleuté à la façon d’une « nuit américaine » rappelle le bout du « Trou sylvestre », le tunnel de Quelle joie de vivre ! Amphitrite enfin de Dufy toujours n’est-elle pas la déesse marine par excellence ? Le long glissement de la péniche dans La Maison sous les arbres par lequel s’ouvre le film ne se évoque ma lenteur du paysage de Vlaminck Sur la Seine : même onirisme, même lumière, même eau…: un vrai plan cadré de René Clément ! Les Maîtresses-femmes Au-delà des grilles Les Maudits Les Félins Si Van Dongen a vécu ses dernières années à Monaco, ce détail biographique n’est pas le seul point commun avec le cinéaste. Tous les deux ont mis leur art au service de femmes splendides, pour en montrer, non seulement la beauté, mais aussi la complexité. Loin de l’image de la femme qu’offrait le cinéma des années 1950-1960, où elle apparaît souvent faible par rapport aux personnages masculins, René Clément attribue à ses héroïnes une place particulière. Il crée des figures féminines complexes qui peuvent aussi bien susciter la sympathie, la compassion, que le rejet. Entre les années 1920 et 1960, le rôle, la place sociale, mais aussi le stéréotype physique de la femme évoluent. Cette modernisation se retrouve dans les différents films de Clément. Ainsi, Hilde, l’Allemande des Maudits, mais également la jeune Américaine qui apparaît subrepticement au début des Félins, ont, par leurs tenues élégantes et la séduction qui émane d’elles, un lien très fort avec l’œuvre du peintre fauve. René Clément retrouvait cette force mêlée à de la fragilité et cette séduction qui dissimule des tourments intérieurs, dans Madeleine Grey à la rose de Van Dongen. N’aimait-il d’ailleurs pas offrir une rose (et non pas un bouquet) à certaines des jolies femmes qui tenaient ses premiers rôles : Isa Miranda (1948), Germaine Montero (1954), Maria Schell (1956), Simone Signoret (1962), Geneviève Page (1962), Jane Fonda (1964), Leslie Caron (1966), Marlène Jobert (1970), Faye Dunaway (1971)… ? Le Nu féminin de Georges Rouault et la Scène de maison close de Charles Laborde ne relèvent pas, à proprement parler, de l’iconographie de la maîtresse-femme. Ils illustrent plutôt la situation de la femme dans le monde, que Clément aborde avec Gervaise, Le passager de la pluie ou Monsieur Ripois, par exemple. Ce dernier se condamne, en effet à une éternelle errance où il entraîne, avec lui, ses conquêtes féminines qui vont de la prostituée à la femme du monde, en passant par la petite secrétaire et la femme d’affaires. IN FINE Dessinateur, peintre, copiste, et interprète des grands maîtres, à ses heures de loisir, René Clément savait construire ses tableaux, placer ses couleurs : son jardin secret…comme pour sa collection de tableaux, inconnue à ce jour ! Ces tableaux ont eu pour écrin, Monaco, dans une belle villa face à la mer, accrochés sur de chaudes boiseries du XVIIIème, au-dessus d’un dallage de marbre blanc, à proximité de beaux meubles en marqueteries de couleurs ou de meubles vénitiens laqués, contrastant avec des arts de La Chine impériale. René et Johanna Clément, en esthètes, conjuguaient art de vivre et contemplation. « Cinéaste de l’épure », René Clément nous émerveille par cet ensemble. Ces 13 tableaux modernes qu’il avait réunis avec patience forment autant de transversalité, de complémentarité, de parallélisme avec son œuvre cinématographique. Sa collection sous-tend son œuvre et la prolonge. Un pont inattendu entre le Troisième et le Septième Art ! Si une collection est l’histoire d’une vie, la collection de tableaux de René Clément participe aussi à l’histoire du cinéma. Paraphrasant l’admirable formule de Cocteau pour qui le cinéma est « voir le physique de ses rêves », les tableaux de René Clément sont aussi « voir le physique de ses films… ». Dossier complet à consulter sur www.rouillac.com réalisé avec le concours : des étudiants du Master de l’Université François-Rabelais de Tours : Émmanuelle Buteau, Gilberte Chouffot, Virginie Desmet, Charline Meyer, Damien Petiot, Quentin Shigo, Anthony Videgrain ; de Monsieur Claude Binsse ; de la Cinémathèque Française, et de la Fondation René Clément.