Bien vivre avec la spondylarthrite ankylosante

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Bien vivre avec la spondylarthrite ankylosante
Bien vivre avec la
spondylarthrite ankylosante
Un aperçu des options de traitement
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Le saviez-vous?
• Au Canada, 150 000 à 300 000 personnes sont atteintes de spondylarthrite ankylosante (SA).
• La SA est trois fois plus fréquente chez les hommes que chez les femmes, mais le délai de diagnostic
est plus long chez les femmes.
• La SA touche des personnes de tous les âges, mais elle survient ordinairement entre l’âge de 15 et 40 ans.
Qu’est-ce que la spondylarthrite ankylosante?
La SA est une forme chronique d’arthrite qui se caractérise par
une inflammation des articulations vertébrales (ou vertèbres). Elle
cause des douleurs et une raideur au dos, lesquelles commencent
ordinairement à la base de la colonne vertébrale. La mobilité de la
colonne vertébrale étant réduite, les personnes atteintes peuvent
finir par avoir le dos voûté. Dans les cas graves, l’inflammation peut
entraîner la fusion des vertèbres et une importante perte de mobilité.
La SA se caractérise également par une inflammation des tissus et
des ligaments qui entourent les articulations, laquelle entraîne des
douleurs et une sensibilité aux côtes, aux omoplates, aux hanches,
aux cuisses, aux tibias, aux talons et aux parties osseuses de la
colonne vertébrale.
Quels sont les signes avant-coureurs de la SA?
Si vous avez la SA, vous pouvez présenter un ou plusieurs des symptômes suivants :
• Un mal de dos chronique qui dure des mois voire des années
• Une douleur dorsale qui survient pendant la nuit
• Une raideur prolongée de la colonne vertébrale, le matin ou après une période de repos
• Des douleurs et une sensibilité aux côtes, aux omoplates, aux hanches, aux cuisses, aux tibias, aux
talons et aux parties osseuses de la colonne vertébrale
• Une inflammation récurrente des yeux causant douleur, rougeur, vision trouble et sensibilité à la
lumière vive
La SA est une maladie extrêmement variable qui cause des symptômes très divers. Certaines
personnes n’ont que de légers maux de dos passagers, tandis que d’autres ont des douleurs dorsales
intenses et chroniques accompagnées d’une raideur de la colonne vertébrale. Le symptôme le plus
universel, cependant, est une douleur lombaire chronique qui semble apparaître et disparaître sans
raison apparente. Cette douleur est généralement plus intense le matin au lever et s’atténue lorsqu’on
fait des étirements ou de l’exercice.
Le plus souvent, la douleur naît dans la partie supérieure des fesses (aux articulations sacro-iliaques);
elle est généralement sourde et diffuse, et non pas aigue et localisée. Dans bien des cas, les douleurs et
la raideur touchent également les articulations des hanches. Lorsque les lésions aux articulations des
hanches deviennent graves, la mise en place d’une prothèse peut être nécessaire.
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Quelle est la cause de la SA?
On ne connaît pas la cause exacte de la SA, mais cette maladie comporte un facteur génétique ou
héréditaire important. Chez les humains, on utilise un système de typage tissulaire, le système HLA,
pour identifier certains gènes précis. Or, un de ces gènes (l’antigène HLA-B27), sans être la cause directe
de la SA, augmente le risque d’apparition de la maladie. En effet, plus de 90 % des personnes atteintes
de SA portent l’antigène HLA-B27. La SA touche environ 1 % de la population.
Les chercheurs examinent également la thèse selon laquelle d’autres gènes du système immunitaire
joueraient un rôle dans l’apparition de la SA, peut-être par une interaction avec un facteur environnemental.
Comment le médecin établit-il le diagnostic de SA?
Il n’existe pas de test de diagnostic pour la SA. Cependant, la présence d’un ou de plusieurs des
symptômes ci-dessus indiquera à votre médecin que vous pourriez être atteint de cette maladie.
Le cas échéant, votre médecin peut décider de vous faire subir une analyse sanguine qui consiste à
évaluer la vitesse de sédimentation globulaire (VSG) et indique la présence ou l’absence d’inflammation
dans l’organisme. Cette analyse peut aider à déterminer si votre douleur est attribuable à une inflammation
ou à autre chose.
Votre docteur peut également effectuer un typage cellulaire pour savoir si vous êtes porteur de
l’antigène HLA-B27. Cette analyse aide à établir un diagnostic précoce de la SA, mais la présence de
l’antigène HLA-B27 ne signifie pas nécessairement que vous avez cette maladie. On peut en outre vous
faire passer des radiographies pour vérifier si les articulations inférieures de votre colonne vertébrale
(articulations sacro-iliaques) présentent des lésions. Cependant, ces lésions surviennent lentement et
ne sont pas toujours présentes aux premiers stades de la maladie.
Que puis-je faire si j’ai la SA?
Il n’existe pas encore de cure pour la SA, mais certains traitements et certains changements dans votre
mode de vie peuvent vous aider à maîtriser votre douleur et à maintenir votre mobilité.
Médicaments
Un mot sur l’innocuité des médicaments
La Société d'arthrite travaille depuis plusieurs années à faire valoir la nécessité d’une surveillance
efficace des nouveaux médicaments après leur homologation et leur mise en marché. Ces démarches
ont favorisé la déclaration et l’examen des effets secondaires ainsi que l’adoption de mesures préventives.
Pour obtenir une liste à jour des médicaments disponibles au Canada, rendez-vous à l’adresse
www.arthrite.ca/conseils/medicaments
Tous les médicaments peuvent avoir des effets secondaires, qu’ils soient pris seuls ou avec des produits
phytopharmaceutiques, des médicaments grand public ou d’autres médicaments sur ordonnance. Il est
donc important de discuter avec son médecin des avantages et des effets secondaires potentiels de
chaque médicament qu’on envisage de prendre. La Direction des produits de santé commercialisés
(DPSC) de Santé Canada a créé récemment le site Web MedEffet.
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Ce site, dont le nom et l’emplacement sont faciles à retenir et à trouver, donne un accès centralisé aux informations les plus récentes en
matière d’innocuité des produits de santé. MedEffet vise également à
simplifier et à accélérer le plus possible l’établissement et la transmission de rapports d’effets indésirables par les professionnels de la santé
et les consommateurs. Ce site sert enfin à faire valoir l’importance de la
déclaration des effets indésirables, laquelle permet d’identifier et de
communiquer les risques associés à certains médicaments ou produits
de santé. Pour en savoir plus, visitez le site MedEffet à l’adresse
http://www.santecanada.gc.ca/consultationmedeffet ou composez le
numéro sans frais 1-866-234-2345.
Quel genre de médicament existe-t-il?
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)
Ces médicaments servent à réduire la douleur et l’enflure. Ils comprennent l’acide acétylsalicylique,
ou AAS (Aspirine®, Anacine®, etc.), et l’ibuprofène (Motrin®, Advil®, etc.), qu’on peut se procurer
sans ordonnance. Si votre douleur est intense ou votre enflure très marquée, votre médecin peut
vous prescrire un autre type d’AINS, comme le naproxène (Naprosyne®), l’indométacine (Indocid®),
le diclofénac (Voltarène®), le piroxicam (Feldène®) ou le sulindac (Clinoril®).
Il faut parfois prendre un AINS pendant plusieurs semaines avant qu’il ne fasse entièrement
effet. Les médicaments de ce type causent parfois de l’indigestion, de la diarrhée ou des douleurs
abdominales. Les personnes âgées, les personnes qui ont de l’hypertension ou une maladie du rein,
les personnes qui ont déjà eu un ulcère d’estomac, les personnes qui ont une insuffisance cardiaque
congestive ou ont déjà eu une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral doivent consulter
leur médecin avant de prendre un AINS. Les AINS peuvent également interagir avec les anticoagulants
comme la warfarine. À l’exception de petites doses d’ASA pour les troubles circulatoires, on ne doit
jamais prendre deux AINS différents en même temps. La prise d’AINS en même temps que l’ASA
peut atténuer l’effet de l’ASA.
Les inhibiteurs spécifiques de la COX-2 (p. ex. Celebrex®) forment une classe distincte d’AINS
qui peuvent vous être prescrits si les AINS classiques irritent votre estomac ou si vous avez déjà eu
un ulcère gastrique ou duodénal. Les personnes qui ont déjà eu une crise cardiaque ou un accident
vasculaire cérébral ou éprouvé des douleurs thoraciques intenses liées à une maladie cardiaque ne
doivent prendre ni AINS classiques ni inhibiteurs de la COX-2. En cas de doute, consultez votre
médecin pour savoir si ce type de traitement vous convient.
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L’injection de cortisone
En cas de douleur intense et de forte inflammation, le médecin peut injecter un puissant antiinflammatoire nommé corticostéroïde directement dans l’articulation touchée. Les corticostéroïdes
réduisent l’inflammation et l’enflure, offrant un soulagement à court terme. Une injection peut apporter
un soulagement quasi immédiat à une articulation endolorie, enflée et enflammée.
Les antirhumatismaux à action lente (ARAL)
Les ARAL sont souvent prescrits pour soulager les symptômes sévères de la SA. Ces médicaments
sont conçus pour empêcher la SA de s’aggraver, mais ils ne réparent pas les lésions permanentes des
articulations. Il faut ordinairement prendre un ARAL pendant plusieurs mois avant de noter une
diminution de l’inflammation. Les ARAL les plus courants sont le méthotrexate et la sulfasalazine. Les
ARAL sont souvent utilisés en présence de symptômes touchant les articulations périphériques (éloignées
de la colonne vertébrale). Les ARAL ne procurent aucun soulagement important de l’inflammation de la
colonne vertébrale. Les ARAL sont souvent prescrits avec d’autres médicaments comme les AINS. Les effets
secondaires courants des ARAL sont les lésions muqueuses de la bouche, la diarrhée et la nausée. Ces
médicaments peuvent agir sur la douleur et l’enflure aux mains et aux pieds, mais leur efficacité contre
l’inflammation de la colonne vertébrale n’a pas été démontrée.
Les modificateurs de la réponse biologique (MRB ou « traitements biologiques »)
Les MRB sont des ARAL composés de protéines génétiquement modifiées. Ils sont conçus pour
bloquer des éléments précis du système immunitaire, appelés cytokines, qui jouent un rôle dans la
SA. Les MRB les plus courants ciblent une de deux cytokines importantes, le facteur de nécrose des
tumeurs (TNF) ou l’interleukine-1 (IL-1). Les MRB sont souvent utilisés pour traiter la polyarthrite
rhumatoïde. Or, selon des études récentes, ces médicaments peuvent également atténuer les signes et
les symptômes de la SA chez certaines personnes. En effet, contrairement aux ARAL classiques, les
traitements biologiques se sont révélés efficaces non seulement contre l’atteinte des articulations des
mains et des pieds, mais aussi contre celle de la colonne vertébrale, caractéristique de la SA. Les MRB
atténuent rapidement l’inflammation et peuvent être pris avec d’autres types de médicaments, par
exemple les ARAL. Selon le MRB prescrit,
l’administration se fait par injection à la maison ou par perfusion intraveineuse en clinique. Ce type de
médicament entraîne parfois des effets secondaires, par exemple une réaction cutanée mineure au point
d’injection, des maux de tête, des étourdissements, un rhume, une infection sinusale, des nausées et des
diarrhées. Si votre médecin vous prescrit un traitement biologique, il ou elle vous en expliquera tous
les autres effets secondaires possibles.
Les MRB actuellement disponibles au Canada
comprennent Enbrel®, Humira®, Remicade® et
Kineret®. Au moment de la publication de la
présente brochure, Enbrel® et Remicade® venaient
d’être homologués pour l’indication précise de la
SA. Si votre médecin vous prescrit un traitement
biologique pour votre SA, il ou elle vous
expliquera la différence entre les médicaments
de cette catégorie.
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Que dois-je savoir d’autre sur les traitements biologiques?
Les précautions
Les traitements biologiques affaiblissent le système immunitaire, ce qui
peut réduire quelque peu la capacité de l’organisme à combattre les infections.
Si vous avez souvent des infections, informez-en votre médecin. Si vous
avez de la fièvre ou si vous avez ou croyez avoir une infection, cessez de
prendre votre médicament et appelez votre médecin. Avant de vous prescrire
un traitement biologique, votre médecin doit vérifier si vous avez certains
types d’infection comme la tuberculose.
Le coût des traitements
Le coût des traitements biologiques est élevé, pouvant varier de 15 000 à
plus de 25 000 $ par année. Selon le type d’assurance que vous souscrivez,
vos traitements peuvent être couverts entièrement ou seulement en partie.
En général, les régimes d’assurance provinciaux et les compagnies d’assurances
privées exigent que les clients essaient les traitements classiques avant
d’accepter de rembourser le coût d’un traitement biologique.
Que puis-je faire d’autre pour prendre ma maladie en main?
L’exercice
L’exercice est très important pour les personnes atteintes de SA, car il maintient la mobilité des
articulations, fortifie les muscles et atténue la douleur et la raideur. Il faut faire de l’exercice pour trois
grandes raisons :
• maintenir ou rétablir la mobilité de la colonne vertébrale;
• maintenir ou améliorer la posture;
• maintenir l’amplitude de la cage thoracique.
Un physiothérapeute peut vous recommander un programme d’exercices d’amplitude
axé sur les zones où vous êtes le plus susceptible d’avoir des douleurs et des raideurs,
comme le cou ainsi que le milieu et le bas du dos. Il faut faire ces exercices tous les
jours pour en tirer le maximum d’effets bénéfiques. En général, les sports sans sauts
comme le vélo ou la natation présentent peu de risques et contribuent au maintien de
la souplesse et de la forme physique.
Les exercices de renforcement, en particulier ceux qui ciblent les muscles du dos,
sont également très avantageux, car ils aident à se tenir droit et à ne pas laisser le dos
se voûter. Outre ces exercices, on recommande souvent de faire des étirements doux
pour prévenir les raideurs et l’altération de la posture causées par la SA.
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Protégez vos articulations
Évitez toujours de soumettre vos articulations à des efforts excessifs. Ainsi, vous vous épargnerez de la
douleur et exécuterez vos tâches courantes plus facilement. Les trois mesures ci-dessous vous aideront à
protéger vos articulations.
• Ménagez vos forces en entrecoupant vos tâches exigeantes de pauses ou d’activités plus légères.
Ainsi, vous réduirez le degré d’effort imposé à vos articulations et permettrez à vos muscles affaiblis de
se reposer.
• Utilisez vos articulations judicieusement de manière à
éviter les efforts excessifs. Servez-vous de vos articulations les
plus grosses et les plus fortes pour supporter les charges.
Évitez de rester longtemps dans la même position.
• Utilisez des aides pour exécuter vos tâches courantes sans
gaspiller d’énergie, par exemple une canne, un chariot
d’épicerie ou une pince longue.
• Dormez sur un matelas ferme qui offre un support
optimal et maintient votre colonne vertébrale bien alignée.
Pour bien soutenir votre cou, utilisez un oreiller ou un
support spécial.
Par ailleurs, faites attention à votre posture durant la
journée. Prenez conscience de la façon dont vous vous tenez
debout et efforcez-vous de garder le dos bien droit
et de ne pas vous voûter.
Apprenez à vous détendre
Acquérir de bonnes stratégies de relaxation et d’adaptation peut vous aider à être plus optimiste et
vous donner un plus grand sentiment de maîtrise sur les symptômes de la SA. Les méthodes de relaxation
sont nombreuses : on peut par exemple faire des exercices de respiration profonde, écouter de la musique,
méditer, prier ou visualiser une activité agréable. Les personnes atteintes de SA ont souvent de la difficulté
à bien dormir à cause de leurs douleurs nocturnes; lorsque vous élaborerez un plan de traitement avec
votre médecin, prévoyez des moyens pour améliorer la qualité de votre sommeil.
L’intervention chirurgicale
Quand la SA est rendue à un stade avancé, il peut être nécessaire
de procéder à une intervention chirurgicale sur les articulations très
endommagées. Cette opération consiste ordinairement à remplacer une
articulation par une prothèse. Elle est pratiquée le plus souvent au
stade de lésion ultime de l’articulation de la hanche, et s’appelle alors
arthroplastie totale de la hanche. Elle peut atténuer la douleur et
accroître la mobilité et la capacité fonctionnelle.
La chaleur
L’application de chaleur sur une zone d’atteinte arthritique peut aider à décontracter les muscles
endoloris et atténuer la douleur. Prendre une douche chaude le matin est une excellente façon d’atténuer
la douleur et la raideur. Il faut toutefois éviter d’appliquer de la chaleur sur une articulation déjà enflammée
pour ne pas aggraver les symptômes.
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Comment puis-je en apprendre davantage sur la SA?
Pour prendre en main votre arthrite, vous pouvez faire plus que simplement consulter votre médecin
et prendre les bons médicaments. La Société d’arthrite offre un Programme d’initiative personnelle contre
l’arthrite (PIPA) d’une durée de six semaines qui est conçu pour vous aider :
• à mieux comprendre la forme d’arthrite dont vous êtes atteint;
• à apprendre à composer avec la douleur chronique;
• à prendre une part plus active dans le traitement de votre arthrite.
Grâce au PIPA ou aux tribunes libres du site Web de La Société d'arthrite, vous pouvez partager votre
expérience avec d’autres personnes atteintes, discuter des difficultés que vous éprouvez au jour le jour et
échanger des conseils pratiques.
La Ontario Spondylitis Association offre divers documents éducatifs. Son site Web est le
www.spondylitis.ca. Un autre site Web utile est celui de la Spondylitis Association of America :
www.spondylitis.org.
Pour en savoir plus sur les moyens que vous pouvez prendre pour mieux vivre
avec la SA, communiquez avec La Société d'arthrite :
Inscrivez-vous gratuitement
au registre de l’arthrite
1.800.321.1433
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La Société d’arthrite offre de l’information, du soutien et
des solutions aux personnes atteintes d’arthrite et leur donne l’espoir
d’une vie meilleure — aujourd’hui et demain.
La brochure Bien vivre avec la spondylarthrite ankylosante a été réalisée grâce à une subvention
à visée éducative sans restriction de Wyeth Canada et de Amgen Canada.
AMGEN Canada Inc.
Mississauga, Canada
© La Société d’arthrite, 2005

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