Le soufisme validé par les 4 écoles sunnites

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Le soufisme validé par les 4 écoles sunnites
Le soufisme validé par les 4 écoles sunnites
Série :
Réfutation des préjugés
sur le soufisme authentique
L’Imâm des soufis al-Junayd al-baghdâdî disait :
« la Sharî’a est la porte de la Haqîqa (vérité seigneuriale) »
« Toutes les portes sont fermées sauf à celui qui suit les traces du Messager (paix et salut sur
lui) »
Le soufisme entre les quatre écoles sunnites, al-Ghazâlî et Ibn Taymiyya
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Nous citons ici quelques témoignages des fondateurs des quatre doctrines sunnites, ainsi que
les témoignages de l’Imâm al-Ghazâlî et de l’Imâm Ibn Taymiyya à propos du soufisme.
L’Imâm Abû Hanîfa (85-150 H.) a dit : "S'il n’y avait pas eu ces deux ans, j’aurais péri. (…)
Pendant deux ans, j’ai été le compagnon de Sayyidina Ja‘far as-Sâdiq et j’ai acquis la science
spirituelle qui a fait de moi un Connaissant (’ârif) de la Voie." [1]
L’Imâm Mâlik Ibn Anas (95-179 H.) a dit : "Celui qui étudie la jurisprudence (tafaqqaha) et
n'étudie pas le soufisme (tasawwuf) est un pervers (fâsiq); et celui qui étudie le soufisme et
n'étudie pas la jurisprudence est un hérétique (zindîq); celui qui allie les deux, atteint la vérité
ou est le parfait réalisé (tahaqqaqa)." [2]
L’Imâm Shâfi‘î (150-205 H.) a dit : « J’ai fréquenté des soufis et j’ai tiré profit de ce
(compagnonnage) à travers trois de leurs paroles :
Le temps est comme une épée, si tu ne le coupes pas, il te coupe.
Si tu n’occupes pas ton âme avec la vérité, elle t’occupe avec l’erreur (ce qui est vain).
La privation est une protection. »
Il a dit aussi :
« j’ai aimé trois choses de ce monde : éviter l'affection, traiter les gens avec douceur et suivre
la voie du tassawwuf »[3].
L’Imâm Ahmad Ibn Hanbal (164-241 H.), avant la compagnie des soufis, disait à son fils : "Oh!
Mon fils, sois avec ceux qui étudient le Hadîth, et loin des assemblées de ceux qui se nomment
soufis. Car parmi eux, certains ignorent les principes de la religion. Puis il fut le compagnon
d'Abû Hamza Al-Baghdâdî, le soufi; il connut alors les états spirituels des initiés et il dit à son
fils : “ Sois dans les assemblées de ceux qui sont soufis, (al qawm), car par leur fréquentation la
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science, la vigilance intérieure (al-murâqabah), l’humilité (al-khashiyah), le renoncement (azzuhd), et l’aspiration spirituelle augmentent.
On a rapporté que l’Imâm Ahmad Ibn Hanbal a dit des soufis : “ Ne sais-tu pas que parmi les
groupes, le meilleur est le-leur ?" On lui dit : " - Mais, ils font le samâ‘ (chants spirituels) et connaissent l’extase (al-wajd,
al-jadhb)". Ce à quoi il répondit : “ laisse-les se réjouir quelques instants avec Allah... ” [4]
L’Imâm Al-Ghazâlî (450-505 H.) a dit : "J'ai su avec certitude que les Soufis sont ceux qui
cheminent sur la Voie d'Allah, que leur conduite est la plus parfaite, que leur voie est la plus
sûre et la plus droite, et que leur caractère est le plus pur. Je dirais même plus : même si l'on
additionne l'intelligence des hommes, la sagesse de sages et la science des savants avertis
des secrets de la loi religieuse pour pouvoir réformer la conduite des Soufis, ou même
l'améliorer, on n'y arriverait pas. Car tout dans leur mouvement ou leur immobilité,
extérieurement et intérieurement, est puisé dans la lumière de la Niche (Mishkât) de la
Prophétie" [5]
L’Imâm Ibn Taymiyya (661-728 H.) a dit :
"[…] Certains ont critiqué les soufis et le soufisme en disant qu'ils étaient des innovateurs, en
dehors de la Sunna, mais la vérité est qu'ils s'efforcent d’obéir à Allah […] Parmi eux on trouve
les personnes les plus proches [d'Allah] grâce à leurs efforts (actes) "[6]
"Les prodiges des saints sont absolument vrais et corrects et reconnus par tous les savants
musulmans. Le Coran l'a indiqué en différentes places et les hadîths du Prophète (paix et salut
sur lui) l'ont mentionné et celui qui nie les prodiges des saints, est innovateur ou disciple
d'innovateurs." [7]
"Allah Tout-puissant dévoilera à Ses saints des états qui n'ont jamais été dévoilés auparavant
et Il leur donnera l'appui sans mesure. Si ce saint commence à parler des choses de l'invisible,
passées, présentes ou futures, cela est considéré comme "Bâb Al-‘Ilm Al-khâriq", la
connaissance extraordinaire. Tout ce qu'un saint fait qui est de l'ordre de l’extraordinaire, pour
les gens ou pour des auditeurs, de guérison, de connaissance ou d'enseignement, est accepté
et nous devons remercier Allah pour cela."[8]
"Les grands maîtres soufis sont bien connus et acceptés, tels que : Bayazîd Al-Bistâmi, sheikh
Abd al-Qâdir Jîlânî, Junayd ibn Muhammad, Hasan Fudayl Al-Basrî, Ibn Al-Ayyâd, Ibrahim Ibn
Al-Adham, Abû Suleymân ad-Dârânî, Ma‘rûf Al-Karkhî, Sari as-Saqatî, sheikh Hammâd, sheikh
Abu al-Bayân. (…) Ces grands Soufis étaient les leaders de l'humanité et ils appelaient à ce qui
était juste et interdisaient ce que Dieu avait interdit de mauvais."[9]
"J'ai porté le manteau soufi (khirqa) d'un certain nombre de maîtres soufis, appartenant à des
turuq (voies, confréries) diverses, parmi eux Abd al-Qâdir Al-Jîlânî, dont la tariqa est la plus
grande parmi celles qui sont bien connues - que la miséricorde d'Allah soit sur lui."[10]
"Il est dit qu'après le Sceau des Prophètes (paix et salut sur lui), la révélation ne descend pas
sur un autre. Pourquoi pas ? En fait elle descend, mais alors elle n'est pas appelée "révélation"
mais inspiration (ilhâm). C'est ce que le Prophète (paix et salut sur lui) a mentionné quand il a
dit : "Le croyant voit avec la Lumière de Dieu." Quand le croyant regarde avec la Lumière de
Dieu, il voit toutes les choses : le premier et le dernier, le présent et l'absent. Comment une
chose peut-être cachée de la Lumière de Dieu ?... Donc la signification de la révélation existe,
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même si elle n’est pas appelée révélation. […] Ce qui est considéré comme un prodige pour un
saint est qu'il pourrait parfois entendre quelque chose que les autres n'entendent pas ou voir
quelque chose que les autres ne voient pas, ceci non pas en état de sommeil mais dans un état
éveillé de vision (mushâhada). Il peut connaître des choses que d'autres ne peuvent pas
connaître, par le biais de l'inspiration."[11]
Références et notes :
[1] Ibn 'Abidin, "Hâshiyat radd al-muhtar 'alâ durr al-mukhtâr", 1:43.
[2] Phrase rapportée par le spécialiste du hadîth Ahmad Zarrûq, par le spécialiste du hadîth 'Ali
ibn Ahmad al-'Adawî dans le tome 2 de ses œuvres, par al-Hâfiz `Ali al-Qari al-Harawi dans son
"Sharh 'ayn al-'ilm wa zayn al-hilm", Le Caire, Maktaba al-thaqâfa al-dîniyya, 1989, 1:33. [3] Suyûtî, "Ta'yîd al-haqîqa al-'aliyya", p. 15 ; 'Ajlunî, "Kashf al-Khafâ", vol. 1, p. 341.
[4] Cheikh Amîn al-Kurdî, "Tanwir al-Qulûb", p. 405 ; al-Saffarinî, "Ghidhâ' al-albâb li sharh
manzûmat al-adab", Le Caire, Matba'a al-Najah, 1324/1906, 1/20. [5] Passage tiré du "Munqidh min al-Dalâl", traduit en français sous le titre "Erreur et
Délivrance".
[6] Passage extrait de "Majmû'a Fatâwâ Ibn Taymiyya al-Kubrâ", volume 11.
[7] Passage extrait de "Mukhtasar al-Fatâwâ al-Masriyya".
"
[8] Passage extrait de "Majmû'a Fatâwâ Ibn Taymiyya al-Kubrâ", volume 11.
[9] Passage extrait de "Majmû'a Fatâwâ Ibn Taymiyya al-Kubrâ", volume 10.
[10] Passage cité à partir de "al-Mas'ala at-Tabraziyya", transmise par Jamal ad-Din al-Talyânî
dans son "Targhîb al-Mutahâbbin fi lubs Khirqat al-Mutammayyizîn".
[11] .Passages cités dans "Majmû'a Fatâwâ Ibn Taymiyya al-Kubrâ".
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