Carmen Thibault : profil d`une volontaire de Médecins sans frontières

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Carmen Thibault : profil d`une volontaire de Médecins sans frontières
Carmen Thibault : profil d’une volontaire de Médecins sans frontières
Source : Bulletin Au coeur des crises, vol. 5, no. 3, Médecins sans frontières. Bulletin remis aux donateurs
de MSF.
Au cours des dix dernières années, Carmen Thibault, une infirmière diplômée, est partie
plusieurs fois en mission pour Médecins sans frontières, principalement en Afrique.
Carmen vient d’une grande famille très unie. Son conjoint et elle ont quatre enfants.
Même si sa famille s’inquiète parfois des risques encourus par les volontaires de MSF,
tous ses proches se font très encourageants.
La dernière mission outremer de Carmen était au Tchad, un des pays les plus pauvres
d’Afrique et l’un des moins susceptibles de recevoir de l’aide internationale.
En raison du climat politique instable, Sarh, capitale économique et deuxième ville en
importance du Tchad, a été désertée par les intellectuels et abandonnée par son président.
Carmen était en poste en périphérie de Sarh où MSF compte plusieurs camps de réfugiés
installés à la frontière de la République centrafricaine.
Le Tchad échappe à l’attention des médias internationaux et des organisations d’aide,
mais pas à la vigilance de MSF qui y œuvre depuis 20 ans. La situation des réfugiés est
intolérable en raison de la malnutrition, de l’analphabétisme, de l’occupation militaire,
des maladies dont la malaria et de la violence faite aux femmes, victimes d’abus et de
viols.
« Chaque matin, je me levais aux aurores pour rencontrer l’équipe et être prête à partir
avec mon chauffeur dès 6h30 » se souvient Carmen. « Nous commencions par un long
trajet de trois heures en jeep sur des routes crevassées pour atteindre le camp Sido. »
Sur place, Carmen devait tenir un registre des naissances et des décès, fournir de l’eau
potable et des bassines. Elle contrôlait aussi la transmission des maladies infectieuses et
travaillait dans les cliniques de vaccination.
« Être volontaire au Tchad, pour MSF, c’est une façon de partager ma bonne fortune. Je
suis chanceuse d’avoir une vie aussi privilégiée au Canada et je veux rendre ce que j’ai
reçu. Je dois aussi partir régulièrement à l’étranger pour garder contact avec la réalité. »
Malgré la corruption et le peu d’importance accordée à la vie humaine au Tchad, Carmen
est déterminée à retourner bientôt dans ce pays.