3e dimanche du Carême, Année C. - Paroisse Notre-Dame-de-Foy
Transcription
3e dimanche du Carême, Année C. - Paroisse Notre-Dame-de-Foy
Appelé à la confiance Moïse a vu le buisson ardent et entendu la voix de Dieu, mais son ministère s'opère dans la douleur. Et Jésus reconnaît ne pas réussir : le figuier ne porte toujours pas de fruit. Mais, pareil au vigneron de la parabole, le Seigneur ne se décourage pas. Il est rempli d'une ressource inépuisable de confiance. Son amour brûle sans se consumer. Signes d'aujourd'hui, La revue de l'animation liturgique, Bayard-Presse, Paris, No. 242, p. 51. 3e dimanche du Carême, Année C. Venez à mon école. Mettez-vous à mon écoute! ? Ce n'est pas relâche aujourd'hui, bien au contraire, c'est jour de classe. Plus encore, c'est jour d'examen. Jésus nous pose des questions. Quelle réponse allons-nous lui donner? La Parole que vous venez d'entendre, ce n'est pas pour un temps passé, pour Moïse et le Peuple hébreu en Égypte ou au désert; ce n'est pas seulement pour les autres, Paul et les Corinthiens; mais disons-le, c'est surtout et avant tout pour nous aujourd'hui. Jésus commence d'abord par nous mettre en situation d'apprentissage. Il nous raconte l'histoire des Galiléens massacrés dans le temple par Pilate. Il nous parle de la tour de Siloé qui a emporté dans sa chute, dix huit personnes. Il pourrait tout simplement aujourd'hui nous rappeler tous ces gens innocents tués chaque jour dans des attentats. Il ajouterait probablement les personnes qui perdent la vie sur nos routes. Du temps de Jésus, peut-être même encore de nos jours, on croyait que les personnes malades, handicapées ou celles qui mouraient dans un accident étaient punies par Dieu pour leur péché. Alors arrivent les questions: Pensez-vous qu'ils étaient de plus grands pécheurs, ou encore plus coupables que les autres habitants de Jérusalem? Avant même qu'on ouvre la bouche, il donne la réponse: « Et bien non, je vous le dis; et si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de la même manière » (Lc 13, 2 et 4). Les maladies, les épreuves, les handicaps, ne sont pas des punitions de Dieu. Peut-être sont-ils des événements qui nous parlent, nous interrogent sur le sens et le but de notre vie, sur notre passage sur la terre. Jésus ne nous menace pas mais nous rappelle que nous devons cesser d'avoir peur, qu'il y a pour nous toujours urgence de faire des changements dans notre manière de penser et de vivre en véritable chrétien. Nous savons que nous allons tous mourir. C'est une question de temps. Ce qui le préoccupe, c'est dans quel état de relation nous serons avec Dieu et avec les autres. C'est alors qu'il ajoute la parabole du figuier pour nous faire réfléchir, nous conscientiser et nous inviter à prendre la décision de changer notre relation avec Dieu notre Père et avec Jésus le Christ, son envoyé. Jésus nous dit que le figuier est planté dans une vigne. Il profite de la bonne terre mais ne donne pas de fruit. Il faut le couper. Que représente cet arbre pour Jésus? Probablement le peuple Juif de qui il en attendait des fruits. Depuis trois ans qu'il est avec lui sans voir de conversion ni même d'amélioration. Peut-être qu'il parle aussi de certains de ses disciples, des gens baptisés comme nous qui ont comme pratique de se contenter d'aller communier sans plus. Ici encore une conversion est nécessaire. Le vigneron prend la défense du figuier : « Laisse-le encore cette année, le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier » (Lc 13, 8). Pourquoi bêcher? Sans doute pour réveiller ses racines lui rappelant qu'il vient de Dieu et qu'il retourne à Dieu, que celui-ci le couvre de bienfaits et le nourrit du Corps de Christ afin de lui devenir semblable. Pourquoi du fumier? Pour qu'il se souvienne de son péché, du mal qui ne sentait pas bon, qui ne goûtait pas bon en lui et que le baptême a enlevé pour qu'il soit fortifié par la grâce et le rendre capable de passer en ce monde en faisant le bien. « Car j'ai eu faim et vous m'avez donné à manger, j'ai eu soif et vous m'avez donné à boire, j'étais un étranger et vous m'avez accueilli, nu et vous m'avez vêtu, malade et vous m'avez visité, prisonnier et vous êtes venu me voir » (Mt 25, 35-36). Peut-être le mal sert-il d'engrais pour bousculer notre médiocrité afin de vivre un plus grand, un plus pur amour pour nous faire accéder à une plus grande sainteté? La vie chrétienne est exigeante parce que crucifiante. Jésus nous le dit: nous devons passer de la foi à la joie par la croix. La sainteté, c'est accepter que l'arbre de Vie qu'est Jésus-Christ soit crucifié sur l'arbre du bien et du mal que je suis. Donner du fruit, c'est reconnaitre que Dieu a été miséricordieux pour nous et que nous devons l'être pour les autres, nous mettant en garde de tout jugement et de toute condamnation. Il faut nous faire proche des petits et des pauvres; ils sont la mesure de notre amour pour Dieu. Dieu n'est pas celui qui punit mais celui qui pardonne toujours. Dieu est patient, plein de tendresse et de pitié. Il est un Père bienveillant qui voit notre misère et nous donne à chaque Eucharistie, son Fils bien-aimé pour nous accompagner dans nos malheurs, nos maladies; car Dieu n'est pas vengeur mais Sauveur. La souffrance est un mystère pour nous apprendre à Lui faire confiance. Porter du fruit, c'est faire confiance à Celui qui « réclame notre vie à la tombe et nous couronne d'amour et de tendresse » ( Ps 102(103), 4) parce qu'il tient à nous et ne cesse de nous répéter: « tu as du prix à mes yeux et je t'aime » (Is 43, 4). Élise, Arsène et Assane, nos catéchumènes, vont vivre dans quelques instants le premier de trois scrutins qui a pour but de faire apparaître dans leur cœur ce qu'il y a de faible, de malade et de mauvais pour les guérir et affermir ce qu'il y ont de bien, de bon et de saint en eux afin qu'ils s'attachent plus profondément au Christ. En ce temps du Carême, ouvrons notre cœur à la conversion du Seigneur. Il souhaite nous ajuster à lui. Il veut être pour nous buisson ardent de sainteté et nous envoyer dans le monde comme disciple missionnaire de sa miséricorde, sensible à la misère des autres pour qu'en toute confiance envers lui, nous soyons rendus capables de lui dire en tout temps et en toute circonstance : « Seigneur, me voici » ! (Ex 3, 4) Amen. Maurice Pelletier, d. p. Paroisse Notre-Dame-de-Foy, Québec, Qc. 28-02-2016