Optimonde: Rapport7 - Cégep du Vieux Montréal

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Optimonde: Rapport7 - Cégep du Vieux Montréal
BILAN DU STAGE OPTIMONDE 1999 DU COLLEGE DU VIEUX MONTREAL
Le stage du protil d'étude Optimonde à Oaxaca, au Mexique en janvier 1999, a été un franc succès à
tous les points de vue. D'abord, pour les étudiant(e)s, une expérience irremplaçable de vie et de
recherche dans un autre milieu culturel, au sein d'une famille d'un petit village de montagne,
représentatif des conditions et problèmes que connaissent les quelque 25 millions de paysans
autochtones mésoaméricains. Pour les enseignants participants, une grande fierté de voir s'épanouir
leurs étudiants, d'être témoins de la réalisation de leurs travaux académiques (journal de bord et
recherche) et communautaires. Pour le Collège du Vieux Montréal et les membres du comité
Optimonde, un second souffle au profil grâce à une destination plus abordable et conforme aux
moyens et objectifs du profil Optimonde, et de voir écarter le problème du déficit. Pour le municipe
de San Lorenzo Texmelucan, l'occasion inouïe de recevoir des jeunes étrangers dans leur demeures
et d'être appuyés au lendemain d'une terrible épreuve collective. Enfin de la plus haute importance
pour tous, terminer le stage sans accident ni problème de santé grave.
Initié par un séjour de trois jours dans la capitale homonyme de l'État et aux environs (visites de
sites archéologiques et naturels, musées, marchés, monuments coloniaux), le stage a immédiatement
plu à tous. C'est également dans cette atmosphère qu'il s'est poursuivi et a pris fin par deux jours de
repos mérité à l'auberge de jeunesse de la cité de Oaxaca.
Imaginez un instant ces jeunes du Cégep du Vieux Montréal fraîchement arrivés du grand froid,
réunis sur la place centrale d'un village dans les montagnes de la Sierra Sur de Oaxaca, nerveux à
l'idée de suivre sans rouspeter la famille mexicaine qu'on leur désignera. Situé à environ six heures
de bus de la ville de Oaxaca, San Lorenzo Texmelucan s'élève à près de 1500 mètres d'altitude et
jouit d'un climat agréable et sec en cette saison. La région est en grande partie couverte de forêts où
les pins prédominent. Les citoyens de ce municipe pratiquent majoritairement l'agriculture sur les
terres communales, de faibles extensions et sont peu intégrés à la vie extra-municipale.
San Lorenzo Texmelucan est un village d'environ 1000 personnes de langue zapotèque où nos
étudiant(e)s doivent s'adapter à un double handicap linguistique: le leur ainsi que celui de la population locale. L'espagnol n'y est pas parlé par tous. D'ordinaire réservés, ces gens ont été forts
aimables et très tolérants à notre égard, toujours soucieux de notre bien-être. Au cours des deux
semaines de séjour, il a été remarquable de voir à quel point nos étudiant(e)s mais aussi les familles
hôtes se sont adaptés les uns aux autres. Les étudiant(e)s ont tissé de solides liens avec les familles
mexicaines, les larmes versées de part et d'autre le jour du départ n'ont laissé personne insensible.
Les étudiant(e)s ont beaucoup travaillé à l'autofinancement et ils ont de quoi être fiers de la façon
dont cette somme a été dépensée. Ils ont contribué plus de 4000 dollars en appui à divers groupes
du municipe de Texmelucan: d'abord, aux familles d'accueil, qui ne demandaient rien du tout; à la
communauté en complétant la construction d'une école bilingue zapotèque-espagnol; à l'autorité
municipale par voie d'achat de matériels pour des travaux d'infrastructure (campanile et antenne
parabolique); au Centro de Derechos Humanos, afin d'appuyer ses ateliers d'éducation politique;
enfin, au Comité des femmes, à l'école primaire, ainsi qu'à la Coopérative du village.
Les relations interpersonnelles au sein du groupe de stagiaires, incluant les enseignants, ont été
d'une grande cordialité et ont permis à tous de mieux connaître et d'approfondir les liens avec les
autres participants. On en perd presque ses préjugés à l'égard des voyages en groupe!
Comment expliquer le succès du stage? D'abord en raison des contacts à Montréal. Pierre Beaucage
de l'Université de Montréal et Marthe Lapierre de Développement et Paix, nous ont mis en contact
avec le Centro de Derechos Humanos Bartolomé Carrasco Briseno du père Francisco Wilfrido
Mayrén Pelàez, à Oaxaca, avec qui il a été facile de planifier le projet. De même, les nombreux contacts établis sur le terrain, lors du séjour préparatoire en juin, ont assuré une logistique telle que tout
s'est déroulé exactement comme on l'avait planifié six mois plus tôt. Les Optimondiens, comme on les
appelle, sont bien entendu partie prenante de ce succès: ils ont produit d'excellents journaux de bord
(rapports de stage) et ont démontré de bonnes capacités de recherche et d'adaptation dans contexte
pas toujours facile: « Leur vision du monde a changé, ce qu'un cours un prof ne peuvent faire.» (dixit
Pierre Trudel).
Four terminer, voici quelques recommandations pour le stage de l'an 2000:
- poursuivre les contacts déjà établis afin de se loger à Oaxaca dans une auberge plus tranquille, si
cela est possible à l'an 2000.
- le groupe doit s'assurer d'avoir un minimum de 500 dollars canadiens en pesos mexicains avant le
départ.
- subdiviser le groupe d'étudiant(e)s entre les enseignants accompagnateursde manière à faciliter les
déplacements (avant d'arriver à l'aéroport...)
- prévoir un produit contre les puces.
- tous les accompagnateurs doivent s'exprimer en espagnol.
- les accompagnateurs doivent s'attendre à des conditions de vie simples.
- apporter des copies du multivolant traitant de la semaine mexicaine d'Optimonde 1999 à San
Lorenzo.
- poursuivre les discussions au sein du comité Optimonde en regard aux contributions
communautaires.
- colliger des informations sur les impacts de notre présence au village.
Paul Roy février 1999