Optimonde - Cégep du Vieux Montréal

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Optimonde - Cégep du Vieux Montréal
BILAN OPTIMONDE COHORTE 8
Stage d’études du 6 au 26 janvier 2000
document préparé par
Odette Lacroix et François Carrier,
avec la collaboration de
Juan C. Aguirre et Aline Baillargeon.
Mars 2000
BILAN OPTIMONDE COHORTE 8
Stage d’études du 6 au 26 janvier 2000
Lieux de stage:
Teojomulco
Ville de Oaxaca et 2 villages de la Sierra Sur de l’État de Oaxaca, San Lorenzo Texmelucan et Santo Domingo
Cohorte 8:
34 étudiants
Vous trouverez à l’ annexe 1 le nom des participants de la cohorte .
Accompagnateurs: 4 professeurs du cégep
Professeurs responsables à Teojomulco:
Juan Aguirre, professeur-tuteur (sociologie)
Aline Baillargeon, accompagnatrice, professeure-tutrice de la cohorte 9 (anthropologie)
Professeurs responsables à San Lorenzo:
François Carrier, professeur-tuteur (géographie)
Odette Lacroix, accompagnatrice (psychologie)
Présentation sommaire des lieux de stage
Ville de Oaxaca
Oaxaca est une ville d’un grand intérêt historique, culturel et commercial, qui semble jouir d’un bon niveau de sécurité. Les possibilités
de découvertes et d’explorations dans la ville et aux alentours y sont nombreuses et facilement accessibles à pied ou par le système de
transport en commun. Pour les accompagnateurs, il s’agit d’un excellent lieu d’arrivée avant le départ dans les communautés et
l’adaptation des étudiants y est facile. De plus les facilités bancaires et de services y sont très modernes et accessibles.
Communautés d’accueil
D’une façon générale, les deux communautés d’accueil étaient très appropriées en fonction des buts poursuivis par le stage. Ce sont
deux petites communautés dont les habitants se sont montrés en général accueillants . À notre connaissance, personne ne s’est jamais
senti menacé. Les déplacements sont faciles et sécuritaires, mis à part le conflit agraire qui oppose les deux communautés rendant plus
difficiles les déplacements d’une à l’autre. Les conditions sanitaires et de séjour sont correctes étant donné la période de l’année où on
s’y trouvait, soit la saison sèche. Quant à l’intérêt des communautés comme lieu d’apprentissage, San Lorenzo est riche en particularités
à explorer ,en tant que communauté zapotèque et en tant que communauté rurale .Quant à Teojomulco il semble y avoir un dynamisme
certain au niveau communautaire.
A. San Lorenzo Texmelucan
Situé à près de trois heures (environ 90 km de routes de montagne en gravier) de Sola de Vega, le centre régional le plus
proche, le municipe de San Lorenzo compte 27 localités qui regroupe au total 4 700 personnes (statistique du dernier recensement,
1995). Le village même de San Lorenzo compte environ 800 personnes (les habitants parlent plutôt de 1 500 à 1 800 personnes).
Exceptionnellement, contrairement aux autres communautés autochtones de l’État de Oaxaca, il semblerait que le taux d’unilinguisme
zapotèque dans la communauté soit un des plus élevé de l’État; si la majorité des hommes parlent espagnol, ce n’est pas le cas des
femmes (et la situation est très variable pour les enfants).
Installés dans une zone montagneuse, avec de très rares terrains plats, la principale activité des villageois est l’agriculture:
chaque famille produit une petite quantité de maïs, de fèves, de café et de bananes (parfois des ananas), sur des terres dispersées, de
très petites tailles (généralement de moins de 1 hectare pour chaque culture). Seule la culture du café produit des surplus qui peuvent
être vendus (coyotes ou coopérative). Pour ce qui est des aliments de base, le maïs et les frijoles, la production récoltée ne suffit pas à
nourrir la famille pour l’année et il faut compléter par l’achat de grains à la Conasupo. L’économie familiale dépend également de
l’élevage domestique (quelques poulets, pour les oeufs, les poussins et la viande, un porc et parfois quelques chèvres, lièvres ou
vaches) et de la récolte de bois pour la cuisson . Ce qu’il faut acheter: vêtements, cahiers d’école, savon, huile, pâte alimentaire, maïs,
fèves, riz, etc. (l’électricité coûte environ 150 pesos pour l’année, plus 50 pesos pour les services municipaux; l’eau, les soins de santé
primaire et l’école sont gratuits).
Dans le village, les possibilités d’emplois rémunérés sont très rares (à l’occasion, les autorités locales engagent des ouvriers
comme pour l’agrandissement de l’école). Quand on a besoin d’argent, il faut généralement partir temporairement travailler à l’extérieur
(à Oaxaca ou ailleurs; salaire minimum: 28 pesos par jour). Le gouvernement verse également une allocation pour les enfants qui vont
à l’école. Les dégâts causés par le dernier tremblement de terre ajoute une forte pression sur le besoin de trouver de l’argent (pour
acheter des matériaux de construction). Depuis quelques années, les villageois mettent sur pied des organisations de production
(association de femmes pour la vente de travaux de broderie Raiz de mujer, élevage de cochenilles pour la teinture, tienda coopérative,
projet de pisciculture, etc.) pour trouver des sources de financement.
Principales caractéristiques démographiques:
.Indice de masculinité (nbre d’homme pour 100 femmes): 92,3
.Âge médian:
.Population de moins de 15 ans:
.Population de 15 à 64 ans:
.Population de plus de 65 ans:
17 ans
47 %
49 %
4%
B. Santo Domingo Teojomulco
Situé à près de 20 minutes (environ 10 km de routes en gravier) de San Lorenzo, le municipe de Teojomulco compte 30
localités qui regroupe au total 4 050 personnes (statistique du dernier recensement, 1995). Le village même de San Lorenzo compte
environ 1 960 personnes (les habitants parlent plutôt de 1 500 à 1 800 personnes).
Principales caractéristiques démographiques:
.Indice de masculinité (nbre d’homme pour 100 femmes): 95,1
.Âge médian:
.Population de moins de 15 ans:
.Population de 15 à 64 ans:
.Population de plus de 65 ans:
16 ans
46 %
49 %
5%
COMMENTAIRES SUR LE DÉROULEMENT DU STAGE
ET RECOMMANDATIONS
Organisation et logistique
1. Avant le départ
Préparation matérielle :
Il fait froid le soir, prévoyez donc plusieurs vêtements de rechange, des vêtements de nuit chauds et un bon sac de couchage.
Si vous avez du mal avec le bruit, des bouchons pour les oreilles sont à conseiller.
Si je retournais, j’apporterais également dans mon bagage des sucreries pour les enfants, des petits jouets genre lego, de la
pâte à modeler, des crayons de couleur, des savons et des bijoux pour les femmes...Tout est un luxe pour les gens de ces communautés,
particulièrement pour ceux de San Lorenzo.
Pour les accompagnateurs, une calculatrice serait pas mal...
Finalement, n’oubliez pas d’apporter des photos de votre famille, c’est très apprécié dans les familles là-bas.
Au niveau de la santé, rappelons qu’il y a des puces dans les nattes de paille sur lesquelles on dort et dans le sol Il faut donc
asperger son sac de couchage, ainsi que son sac de bagage qui reposera probablement sur le sol, avant le départ , avec le produit
conseillé par la clinique des voyageurs. Il faut aussi prévoir aussi de la crème contre les démangeaisons au cas où...
Il y a une clinique médicale bien équipée dans les deux villages et les médicaments sont distribués gratuitement. Plusieurs
étudiants ont dû être soignés suite à des “”touristas’’: anti-vomitifs, (parfois sous forme d’injections) du suero (pour empêcher la
déshydratation) et des antibiotiques. On peut acheter avant le départ, avec une prescription , un médicament appelé Cipro, très efficace
pour régler un problème de tourista en quelques jours seulement . Curieusement, certaines personnes ont souffert de constipation; il
faudrait prévoir le coup pour l’an prochain. Finalement d’autres ont eu la grippe; dans la trousse, il faudrait y penser aussi. Il faut
également faire un suivi assez étroit au niveau de la santé des étudiants, ne pas attendre que la situation se détériore trop avant
d’intervenir.
Le contenu des trousses est à clarifier ,il faudrait préciser ce que chacun doit apporter individuellement et ce qui est fourni par
Optimonde et les tâches du comité santé seraient également à redéfinir.
Insister auprès des étudiants sur l’importance de s’adapter graduellement à l’alimentation des famillls et à la précarité des
conditions d’hygiène.
Préparation des étudiants aux activités de terrain:
Des comités de travail avaient été formés pendant le pré-stage pour chacun des villages : comité santé, logistique, diaporama
sur Montréal, activités récréatives pour le groupe, document visuel sur le stage, document écrit sur le stage, activités d’animation pour
les jeunes du village. Les achats nécessaires pour le bon fonctionnement des comités avaient été faits avant le départ.
Certains comités se sont révélés inutiles rendu sur place, tels le comité logistique, le comité activités récréatives pour le
groupe et le comité diaporama sur Montréal n’a pu réaliser son travail dans le village de San Lorenzo puisque nous n’avons pas pu
obtenir de projecteur diapo avant le départ, ce qui ne signifie nullement que ce comité ne pourrait être actif une autre année au
contraire. Quant aux autres comités, ils demeurent pertinents quoique leur travail pourrait être modifié comme il sera mentionné plus
loin dans l’aspect travail sur le terrain.
2. Séjour à Oaxaca
Le stage est bien rodé et tout a très bien fonctionné. Nos partenaires, le Padre Uvi de Barca (organisme de droits humains)
et notre guide de visite M. Juan Montes, sont deux personnes très fiables.
Nous avons logé dans deux auberges de jeunesse, faute de places pour 38 personnes dans un seul endroit. L’hôtel Guadalupe
est un endroit particulièrement agréable, et l’auberge San Pedro est située à quelques pas.
Les petits déjeuners étaient pris à l’hôtel. Chaque matin un petit groupe allait faire les courses pour tout le monde, système
qui a bien fonctionné et qui permettait de réunir le groupe chaque matin. Les profs. fournissaient aux étudiants les bouteilles d’eau
nécessaires pour la journée, ainsi qu’une allocation de 100 pesos par jour par étudiant pour les repas et autres frais.
Le séjour étant de plusieurs jours à Oaxaca, il y aurait avantage à proposer aux étudiants des activités à faire ou des sorties dans les
villages autour de la ville. Pour cela, M. Juan Montes, pourrait nous informer dès le premier jour des différentes possibilités qu’offre
la région. Ces sorties devraient cependant être laissées libres selon les intérêts des étudiants.
Par ailleurs, la journée de sortie de groupe a été très appréciée par les étudiants et par les professeurs et M. Montes s’est
révélé un guide fort intéressant à Monte-Alban.
Il serait souhaitable d’engager les services de cette personne-ressource, qui parle très bien français, pour donner des conférences
dans le but de mieux connaître la réalité politique, culturelle et économique de Oaxaca .
-On trouve de très bonnes librairies tout près de l’hôtel, ce peut être une source d’informations intéressantes pour documenter les
problématiques (livres en anglais ou en espagnol toutefois)
-Le dimanche, les sites et les musées publics sont sans frais d’admission.
-Les banques change un maximum de 3,000$ canadien par personne et par succursale.
Il faut donc prévoir du temps pour cette opération
3. Séjour à San Lorenzo
Aspect famille
Nous avons été très bien accueillis par les villageois: comida et chansons...C’était plutôt émouvant. Les étudiants nous ont
dit que pour eux c’était un terrain de stage idéal parce qu’il s’agit d’un village autochtone, d’un terrain vierge, d’un endroit auquel on
n’aurait jamais accès autrement comme voyageur. Le dépaysement est grand, et le choc prend quelques journées à absorber. Le rôle des
prof-accompagnateurs est donc très important à ce moment du stage. Les étudiants apprécient que l’on aille les visiter dès le lendemain
dans leurs familles respectives pour aider à établir le contact.
Cependant, lls auraient aimé que l’on explique mieux aux familles ce qu’ils venaient faire pendant ce stage, pour qu’ils puissent
davantage participer au travail quotidien dans les familles, et qu’ils ne soient pas uniquement traités en invités .
Les étudiants nous ont également dit que les groupes devraient être mieux informés de la différence entre les deux communautés de
stage.
Le séjour dans les familles en groupe de deux et dans la même famille pendant toute la durée du stage est recommandé par les
étudiants.
Quelques rudiments de zapotèque faciliteraitent le premier contact; on pourrait constituer un mini-dictionnaire de zapotèque avec
les informations que les étudiants de cette cohorte ont récoltées.
À mi-stage, nous sommes allés visiter l’autre communauté de stage. Cette fin de semaine a été une pause très agréable, les
étudiants étaient contents de se voir et de connaître l’autre lieu de stage. Et ils sont revenus très heureux de revoir chacun “”leur
famille’’. Cela semble avoir resserré les liens comme si on était contents de rentrer chez soi!
Activité à maintenir donc.
Aspect travail à San Lorenzo
A. Corvées
Le comité d’église, soit nos partenaires sur place, est formé de trois personnes et ce seront les mêmes l’an prochain. Il sera
donc possible de prendre contact avec eux avant de retourner là-bas pour que le travail sur le terrain soit prévu à l’avance en fonction
des besoins de la communauté. Ces gens sont déjà prévenus de préparer le terrain pour l’an prochain.
Il nous semble important que cela soit fait à l’avance, en collaboration avec les responsables de chacune des communautés pour
identifier les besoins précis .
Cette année nous avons apporté de l’aide à certaines familles soit aux champs, soit pour la démolition des maisons abîmées
par le tremblement de terre. Nous nous sommes adressés directement aux gens lors du “”rosario du soir “” à l’église (cérémonie
religieuse de prières et de chants) pour leur demander ce que l’on pouvait faire comme travail qui leur serait utile. Nous avons organisé
sur place les corvées en fonction de leurs besoins. Les étudiants nous ont dit aimé travailler de façon concrète et physique. Ils se sentent
utiles ainsi. De plus, ces corvées étaient collectives et le climat de travail fort agréable. Les après-midi étaient laissés libres. Certains
préféraient passer du temps dans leurs familles, d’autres allaient à la rivière se laver et se reposer et d’autres encore en profitaient pour
travailler sur leur problématique.
B. Interventions dans les écoles
Avant le départ, certaines équipes de travail s’étaient formées pour préparer des activités à faire à l’école. Nous avons visité
toutes les classes de l’école. Dans les deux classes de première année et dans le groupe de deuxième, nous avons fait des ateliers de
bricolage. L’expérience s’est révélée très positive pour tous, et ce pourrait très bien être refait l’an prochain. Le contact avec les
enfants facilite notre intégration dans la communauté. Le surplus de matériel de bricolage a été donné à la directrice de l’école:
ciseaux, pinceaux, peinture...
Prévoir d’avoir des surplus également l’an prochain puisque nous pourrions avoir créé des attentes en ce sens.
Avec les plus grands, nous avons fait des petites présentations verbales de notre pays.
Comme l’an prochain, il s’agira du troisième groupe de stage, il serait mieux de penser à préparer une présentation plus étoffée à
l’aide de photos, de livres sur les maisons d’ici, les saisons, les animaux, bref sur tout ce qui est typique d’ici.. En ce sens le comité
“”activités d’animation pour les jeunes “” pourrait travailler avec le comité “”document sur Montréal’’.
Les enfants sont une très belle porte d’entrée pour nous là-bas et c’est très agréable comme échange. Cependant, nous savons
que l’équipe des professeurs et la direction sont très peu stables. Il faut refaire le contact à chaque année, semble-t-il, et leur expliquer
à nouveau l’objectif du stage et de nos interventions à l’école, aussi leur rappeler un peu l’histoire de ces stages et la contribution
réelle que l’on peut apporter.
C. Problématiques
Le travail sur les problématiques n’est pas évident là-bas. Comment faire sa recherche? Auprès de qui? Il faut vraiment créer
le contexte pour interroger les gens, avoir leurs opinions et leurs perceptions des choses. Les gens interrogés ont l’impresssion qu’il
doivent donner les bonnes réponses, ils se sentent souvent peu connaissants et cette situation les intimide parfois. De plus, certaines
personnes de la communauté ont été sur-utilisés comme personnes-ressources pour les problématiques. Il faudra faire attention aux
choix de problématiques l’an prochain pour ne pas revenir avec les mêmes sujets et les mêmes questions.
Il faudrait peut-être consulter les profs-accompagnateurs de cette année pour poursuivre la réflexion sur les différentes problématiques
à explorer, certaines idées ayant été lancées cette année, certaines pistes ayant été entrevues.
Il ne faut pas oublier que les professeurs ont un rôle de relance et de soutien important dans cette démarche des étudiants.
Voir Annexe 2 pour la liste des problématiques de cette année.
D. Activités spéciales
Activités récréatives
Un comité de travail avait été formé avant le départ, comité qui devait s’occuper sur place d’organiser des activités récréatives
pour le groupe. Certaines activités se sont faites spontanément sans que ce comité soit impliqué comme tel.
Cependant, on retiendra l’idée d’organiser des activités pour les enfants, en fin d’après-midi, durant la seconde semaine. Cela crée
beaucoup d’atmosphère dans le village et des liens entre les gens.
On pourrait penser à nommer chaque soir une équipe responsable de ces activités. Soulignons que l’immense parachute a été drôlement
apprécié par tout le village adultes autant qu’enfants!
Jonglerie
Un atelier de jonglerie a été organisé par des étudiants, atelier où les enfants du village ont pu y apprendre à fabriquer leurs
propres balles ainsi que les rudiments de la jonglerie.
Fête d’adieu.
Une fête d’adieu a été organisée la veille du départ avec un groupe de musiciens du village et un grand repas de chèvres, de
tortillas et de fruits. On a fait les remerciements d’usage et transmis publiquement l’information sur l’aide et les dons apportés à la
communauté. Ceci nous avait été spécifiquement demandé par le comité d’église dans un souci de transparence. Certaines initiatives
ont été particulièrement prisées: maquillage des enfants, démonstration de jonglerie, de bâtons du diable, de gymnastique... Notre
groupe d’étudiants a également fait valoir ses talents de chanteurs.
La fête s’échelonnant sur plusieurs heures, il faudrait peut-être programmer davantage d’activités...Il faut penser aussi qu’une
bonne partie du village vient se joindre aux familles et aux stagiaires pour partager le repas, prévoir donc plusieurs chèvres ( on
parle de trois bonnes chèvres ou suffisamment de bouffe )
4. A Teojomulco
Dans le village de Teojomulco, les 16 étudiants ont séjourné dans différentes familles par équipe de deux. Toutes les familles
appartiennent à dix communautés religieuses dirigées et organisées par la paroisse du village (catholique), communautés dont le Padre
Uvi est l’alma mater. Les familles étaient très bien préparées avant notre arrivée.
Leur organisation comprenait :
-le choix des familles d’accueil,
-le nombre de jours par famille pour les étudiants
-le choix des familles où les étudiants devaient aller manger chaque jour.
La majorité des étudiants logeaient dans une famille mais prenaient leurs repas dans d’autres familles. Au total plus de 75
familles ont été ainsi visitées. Cette grande dispersion a posé certains problèmes:
-cela réduisait le contact avec la famille-hôte et rendait les échanges plus superficiels;
-cela rendait parfois la tâche d’encadrement des professeurs plus difficile car il était pratiquement impossible de suivre de près les
étudiants dans leurs allées et venues;
-cela rendait l’adaptation au milieu plus difficile et exigeait davantage de souplesse de la part des étudiants.
Il serait souhaitable de réduire le nombre de familles d’accueil.
Le don en argent fait aux dix communautés fut très bien reçu et accompagné d’un certain étonnement, car elles ne s’attendaient
pas à un tel geste. Nous avons choisi de remettre cette contribution aux responsables des communautés plutôt qu’aux familles étant
donné leur grand nombre et leurs responsabilités variables. Cela devenait trop difficile de faire une répartition juste; il nous a semblé
plus équitable de procéder de la sorte.
Les commentaires des étudiants sont hautement positifs à l’égard de leur séjour à Teojomulco.
On peut souligner quelques difficultés rencontrés par les étudiants lors du stage dans la communauté à Teojomulco:
- problème de santé des étudiants (environ le tiers des étudiants ont souffert de problèmes de santé);
- problèmes d’adaptation de quelques étudiantes (3) à loger dans certaines familles d’accueil dû possiblement à un problème d’hygiène
(toilettes, promiscuité dans l’espace), de nourriture (tortillas et frijoles) ou de distance, (maison éloignée du centre du village et de la
maison des accompagnateurs);
- manque de ressources sur place au niveau de l’organisation logistique et de la circulation de l’information pour réaliser des travaux
communautaires et laisser ainsi “”des traces visibles’’ de notre stage;
- difficulté pour nos étudiants de rester plusieurs jours de suite dans la même famille autrement que pour dormir, ce qui les empêchait
de parfaire leurs connaissances concernant les valeurs, les habitudes et les aspirations socio-économiques des différents membres qui
composaient le foyer familial. L’intégration était sans cesse à recommencer.
5. Et de façon générale
A. Comportement des étudiants
En dépit de conditions de terrain parfois difficiles pour les étudiants, puces, manque d’intimité, bouffe peu variée, etc., les
étudiants se sont montrés en général très positifs dans leurs attitudes. Ils ont manifesté un grand souci de s’impliquer dans leur famille
respective et dans la communauté. Ils étaient également respectueux dans leurs comportements. Par exemple, ils retournaient dîner
dans leur famille malgré les autres invitations. De plus, les étudiants utilisaient leurs allocations pour acheter, de l’eau, mais également
de la nourriture à partager avec leur famille.
Mis à part quelques petites difficultés de couple disons, dans les équipes, et d’un billet d’avion qui a été jeté par mégarde,
il n’y a pas eu de problème majeur. Et nous n’avons pas eu d’interventions à faire au niveau de l’éthique.
Il faudrait peut-être rappeler aux étudiants solitaires qu’il s’agit d’un stage d’études de groupe et que la participation de chacun aux
activités collectives est importante.
Les étudiants ont, dans l’ensemble, montré un bon esprit de collaboration, un effort d’adaptation et un respect des directives
et des contraintes. Lorsque des réunions de groupe étaient convoquées dans les villages, les étudiants se présentaient et s’impliquaient.
Bien sûr un travail de préparation et d’encadrement est nécessaire et il ne faut jamais oublier de rappeler les consignes, les attitudes
à valoriser et celles à prendre garde.
Quelques questions des étudiants sont revenues à plusieurs reprises dans le stage: Qui paie le voyage des profs? Où va
l’argent que l’on donne aux communautés? C’est notre argent pourquoi ne peut-on en avoir plus? (en particulier lors des fêtes et au
retour lors des achats de souvenirs).
Je pense qu’il faudrait donc adopter une position commune sur le sujet pour répondre adéquatement à leurs questions qui, ma foi, me
semblent justifiées.
B. Collaboration des partenaires
Les accompagnateurs ont beaucoup apprécié l’esprit d’ouverture, la grande collaboration et la qualité de l’accueil de la part
des organisateurs et des familles: nous étions attendus, les familles d’accueil se sont montrées intéressées aux étudiants et les contacts
étaient faciles avec tous, les membres des communautés, les curés Martin et Uvi, le personnel des écoles et de la garderie, le personnel
des cliniques médicales, les gens du conseil municipal, les commerçants, les policiers, etc.
Le séjour en famille, malgré les barrières linguistique et de culture, s’est fait avec simplicité et respect.
Nos partenaires mexicains ont respecté parfaitement leurs engagements en ce qui concerne les réservations d’hôtel, les tours
guidés et les transports.
Cependant il serait préférable de commencer la collaboration avec nos partenaires dans les communautés dès l’automne pour :
-réfléchir avec eux à des projets particuliers possibles, comme la création d’un jardin collectif, l’aménagement d’une aire de jeux
pour les enfants, une corvée de nettoyage, etc.
-trouver les familles d’accueil en les préparant à notre séjour dans le sens de les informer du désir des étudiants d’être impliqués dans
le travail des familles et de prévoir leur participation aux activités quotidiennes.
- informer la communauté de notre venue et de préparer des projets ou des lieux de travail; aux champs, des corvées de construction,
du travail d’assistance par exemple à la garderie ou dans les écoles ou à la clinique...
C. Le budget
Le budget a été respecté, même qu’il reste quelques surplus qui devraient être utilisés l’année prochaine pour ajouter des
activités d’explorations à Oaxaca ou aux alentours, ou encore on pourrait envisager la possibilité d’allonger la durée du stage.
D. Bilan d’ensemble et perspectives d’avenir
Du point de vue des accompagnateurs, le bilan du stage Optimonde 8 est très positif. Le stage de cette cohorte fut une réussite
tant sur le plan d’une expérience interculturelle intéressante au niveau personnel, comme sur le plan de l’acquisition de connaissances
sur le plan politique, économique et culturel vécue par les étudiants et les professeurs-accompagnateurs. Du point de vue des étudiants,
l’évaluation s’est avérée extrêmement positive aussi. Aucun problème majeur n’a jeté d’ombre sur le stage. Les pires problèmes
furent des problèmes de santé sans toutefois que des interventions majeures ne soient nécessaires.
On peut donc conclure que les objectifs du stage ont été atteints.
Les communautés de San Lorenzo et de Teojomulco pourraient constituer à nouveau les prochains lieux de stage, et ce, pour
quelques années encore. Cependant, à plus ou moins long terme, on devra envisager de changer de communauté, tout en gardant les
mêmes critères pour le choix de d’autres villages. Il y aurait plusieurs possibilités dans cette région.
Après deux stages on connaît mieux le terrain. Nous pensons donc que:
- on peut préparer de façon plus spécifique les étudiants, autant au niveau matériel que psychologique;
- on peut planifier à l’avance avec nos partenaires le travail à faire sur place;
- on doit faire attention à la redondance des problématiques à l’étude sur le terrain;
- on doit faire attention également à ne pas créer d’inégalités ou de frustrations en étant reçu systématiquement dans les mêmes
familles;
- on pourrait constituer un mini-dictionnaire de zapothèque avec les informations que les étudiants de cette cohorte ont récoltées;
- on devrait peut-être informer voire soumettre le budget ainsi que le programme de stage dans ces grandes lignes aux étudiants.
Annexe
Liste des problématiques
À San Lorenzo
1. Autochtones, métis et espagnols: perceptions et relations entre chacun des groupes.
2. Les jeunes: Quels sont leurs projets d’avenir et sont-ils à leur portée?
3. Culture zapotèque: Dans quel état se trouve la culture zapotèque? Est-elle en extinction? Quelles sont les menaces? Quelle est
l’opinion des Zapotèques eux-mêmes? Comment se transmet cette culture?
4. Les traditions, les croyances et le mode de vie liés à la terre.
5. L’impact de l’éducation moderne sur les sociétés traditionnelles.
6. La place des femmes dans la communauté.
7. Influence de l’EZLN sur les authoctones de Oaxaca.
8. L’organisation économique des communautés paysannes.
À Teojomulco
1. L’éducation chez les jeunes.
2. Le monde des jeunes: Quelles sont les aspirations des jeunes? Pourront-ils les réaliser? Quel avenir les attend? Que pensent-ils
de leur situation présente?
3. L’organisation des femmes dans la communauté.
4. La structure agraire.
5. Le bilan des organisations institutionnelles dans la communauté.
6. La structure politique de la communauté: police, pouvoir et administration.
Au retour, certains sujets de travail ont été soit modifiés légèrement, soit restreints à un aspect plus spécifique...