Les accidents de la vie courante

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Les accidents de la vie courante
Les accidents de la vie courante
Définition :
« L’accident de la vie courante est un accident autre que celui du travail ou de la circulation »
« L’accident de la vie courante est défini comme un accident survenant au domicile ou dans ses
abords immédiats, lors de pratiques sportives ou de loisirs, à l’école, et de façon plus générale
dans le cadre de la vie privée, à l’exception des accidents de la circulation, du travail, des
suicides et des agressions »
Les accidents de la vie courante sont toujours des traumatismes subis de manière non
intentionnelle.
Les accidents de la vie courante sont plus fréquents que les accidents de la circulation.
En 1999, les français interrogés craignent :
-En premier, les accidents de la circulation (50,2%)
-Puis les maladies (sida 43%, cancer 40?8%)
-En 5ème : les accidents de sports et loisirs (30,5%)
-En 9ème : les accidents à l’école (20,3%)
-En 10ème :les accidents domestiques (18,9%)
• 18 549 décès en 2006 c’est le bilan des accidents de la vie courante en France rapporté par le
dernier Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l’Institut de Veille Sanitaire (InVS),
réalisé sur six années.
• Chutes et intoxications chez des personnes âgées, noyades chez les moins de 25 ans;
suffocations, première cause de décès chez les moins d’un an, des taux de mortalités en baisse
mais qui pourraient être réduits, selon l’InVS, par de nouvelles mesures de prévention ciblées.
Différents types d’accident de la vie courante :
Résultats de 2006
• Les chutes ¾ chez les personnes âgées de 75 ans et plus, 1ère cause de décès avec 5.239 décès
• Les suffocations avec 2.848 décès, 1èrecause pour les moins de un an mais plus des 2/3 sont
survenus après 75 ans
• Les noyades avec 1.008 décès, 1èrecause de décès chez les plus de 25 ans
• Les intoxications avec 1.022 décès dont la moitié chez des plus de 65 ans
• Les accidents causés par le feu avec 496 décès dont près de la moitié ont entre 25 et 64 ans
• Les autres accidents de la vie courante : efforts excessifs, les faux mouvements, les
électrocutions, les chocs accidentels et les piqûres, morsures
Populations les plus touchées :
L’âge est un facteur primordial favorisant la survenue des AcVC. Plus précisément, les enfants de
moins de 5 ans et les personnes âgées de plus de 65 ans sont particulièrement touchés.
•Les enfants
•Les personnes âgées
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Les facteurs circonstanciels et environnementaux :
• 51% des AcVC ont lieu à domicile.
• La période, l’activité et l’environnement sont des facteurs liés à la survenue ou à la nature de
l’AcVC. (ex : les fins de semaine voient les accidents de bricolage ou jardinage augmenter; l’été
est propice aux noyades ou aux brûlures avec les barbecues…)
• La pratique régulière d’un sport augmente le nombre d’AcVC chez les plus de 15 ans (selon
enquête de 2002)
• La maison est le lieu où les AcVC sont les plus nombreux chez les enfants de moins de 3 ans
(entre 78% et 83%) et les personnes âgées (61%)
• Les AcVC sur les aires de jeux ou de sports augmentent régulièrement avec l’âge et ils
deviennent plus nombreux que les accidents survenus au domicile à partir de l’âge de 11 ans.
Principaux mécanismes accidentels :
Les résultats de 2005 montrent que les chutes et les chocs sont responsables de plus des deux
tiers des accidents
•Les chutes : mécanisme le plus fréquent tant chez les enfants que chez les personnes âgées.
•Les noyades (au sens strict la noyade est suivie d’un décès) : c’est chez les enfants de moins de
6 ans que le taux d’incidence est le plus élevé. Chez les adultes le taux d’incidence est moins
élevé mais les conséquences sont plus graves et le taux de décès est de 44,3%
• Les intoxications
75% surviennent chez les enfants de moins de 5 ans et 93% se déroulent au domicile
Elles sont de deux types :
-Intoxications médicamenteuses
-Intoxications non médicamenteuses qui sont plus dangereuses : produits à base de soude
caustique, javel…monoxyde de carbone
• Les morsures 500 000 cas de morsures de chiens sont déclarés chaque année dont plus de la
moitié sont subies par des enfants.
• Les brûlures : Surviennent une fois sur cinq chez les enfants de moins de 5 ans et dans 71% des
cas dans la maison.
• Les étouffements : Essentiellement liés à l’inhalation accidentelle de corps étrangers chez les
enfants en bas âge.
Sécurité des personnes :
La gestion des risques est devenue une priorité de santé publique et une priorité
gouvernementale et politique. Ainsi la Loi du 4 mars 2002 relative aux droits des patients et à la
qualité du système de santé prévoit l’indemnisation des victimes d’erreurs médicales.
Prévoit l’indemnisation des victimes d’erreurs médicales.
Le devoir de l’ensemble des professionnels de santé, dont l’infirmière quel que soit son lieu
d’exercice s’inscrit dans une recherche de maîtrise des risques.
• L’article 4311-2 du Code de la santé publique stipule : « les soins infirmiers préventifs, curatifs
ou palliatifs intègrent qualité technique et qualité relationnelle avec le malade. Ils sont réalisés
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en tenant compte de l’évolution des sciences et des techniques(…). Ils ont pour objet dans le
respect des droits de la personne (…) de protéger, maintenir, restaurer et promouvoir la santé
physique et mentale des personnes ou l’autonomie de leurs fonctions vitales physiques et
psychiques en vue de favoriser leur maintien, leur insertion ou leur réinsertion dans leur cadre de
vie familiale ou sociale ».
• La sécurité, souvent définie comme l’absence de toute blessure psychologique ou physique, est
non seulement une attente mais aussi un besoin réel que tout homme doit satisfaire, à tout âge.
Dangers physiques :
- Les dangers physiques de l’environnement exposent à un risque de traumatisme, de blessure
accidentelle ou de décès.
- Les accidents de voiture en sont la principale cause, suivis des intoxications et des chutes.
- Chez les sujets de 65 ans et plus, les chutes sont la première cause de mort accidentelle. Cause
la plus fréquente d’hospitalisation pour traumatisme chez les personnes âgées. Les fractures
sont la conséquence sanitaire la plus grave des chutes. (90% chez les PA)
Les accidents domestiques :
Très fréquents et touchent particulièrement les enfants de 0 à 6 ans et les hommes du fait du
développement et la mécanisation des outils de bricolage, de jardinage et des ustensiles de
cuisine.
La plupart des accidents surviennent au domicile.
La survenue des accidents diminue avec l’âge, tous sexes confondus pour augmenter à nouveau
vers 65 ans.
Les accidents domestiques chez l’enfant peuvent être évités si nous possédons une bonne
connaissance du développement de l’enfant et de sa personnalité.
Développement psychomoteur de l’enfant :
• 1 à 3 mois : plat ventre -> asphyxie
• 4 à 6 mois : chute table à langer
• 6 à 12 mois : conquête de l’environnement -> porte tout à sa bouche
• 12 à 18 mois : marche -> indépendance -> ouvre les placards, prend
• 12 à 18 mois : marche -> indépendance -> ouvre les placards, prend ce qu’il trouve à portée de
main, peut tomber dans la piscine
• 18 mois à 3 ans : grimpe => chute escalier, fenêtres, prises murales, allumettes…
Les accidents domestiques :
A partir de 2 ans, majorités de plaies et de coupures chez le garçon et une majorité d’entorses
chez les filles; les fractures et les commotions sont présentes indépendamment du sexe de
l’enfant.
A partir de 3-4 ans période d’autonomie et d’exploration de l’environnement; à partir de 4 ans
progresse encore en autonomie et acquiert de nouveaux jeux, se déplace et bouge plus
rapidement, il prend le goût du risque et les dangers augmentent.
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A partir de 6 ans les frontières entre le réel et l’imaginaire sont encore imprécises et l’enfant a
l’impression de pouvoir réaliser sans limite tous ses désirs. Il s’affirme soit en imitant son
entourage, soit en s’y opposant. C’est à cet âge que peuvent commencer à se développer les
opposants. C’est à cet âge que peuvent commencer à se développer les comportements agressifs
et violents.
D’où la nécessité de connaître les différents types de blessures ainsi que leurs causes, leurs
conséquences, les conduites à tenir afin d’établir le rôle infirmier, les moyens éducatifs et les
mesures de prévention.
Attitude des adultes :
Attitude doit être ouverte, sécurisante et active. C’est la plus efficace.
Prévoir le danger permet :
- de donner confiance à l’enfant lorsqu’il prend des risques (monter les escaliers, dans un arbre…).
- d’accroître la surveillance (près d’un nourrisson, ne jamais le lâcher,
- d’écarter tous les objets susceptibles d’être dangereux, les petits objets…)
Montrer à l’enfant ce qui brûle, pique, coupe en expliquant pourquoi.
L’enfant doit savoir prendre des risques et les maîtriser. Lui apprendre le maniement des outils,
des objets, les précautions à prendre dans telle ou telle situation.
C’est l’éducation des limites, l’exploitation des incidents et la valorisation des réussites.
F. Dolto « Eduquer un enfant, c’est l’informer par anticipation de ce que l’expérience va lui
prouver ».
Mais ne pas surestimer les compétences de l’enfant et ne pas sous estimer les risques.
L’éducation est une stratégie de prévention des risques :
-Avoir du matériel adapté
-Former des professionnels en école, crèche, PMI
-Réaliser des campagnes de prévention
Chez le tout petit la surveillance est totale et ensuite laisser de plus en plus d’autonomie à
l’enfant.
Causes des accidents domestiques :
- Eclairage : adéquat en illuminant les zones dans lesquelles se déplace et travaille une personne;
vestibules, cage d’escalier…; la présence de veilleuses dans les espaces sombres, les salles de bain
et les chambres des enfants et des personnes âgées contribue au maintien de la sécurité en
réduisant le risque de chute.
- Obstacles : au domicile heurts à des objets courants tels que paillasson, petit tapis dans un
escalier ou par terre au pied du lit…
Salle de bains : chutes, intoxication, brûlures surviennent souvent dans la salle de bain (des
barres d’appui, un tapis antidérapant au fond de la baignoire, du bac de douche sont des mesures
préventives du risque de chute par exemple)
- Feu : incendies et brûlures sont les 3èmes causes de décès par blessures fatales survenant au
domicile. Principale cause est la cigarette mal éteinte; les appareils de cuisine sont sources
d’incendies domestiques et de lésions dues au feu. Des détecteurs de fumée et des extincteurs
devraient équiper le domicile à des endroits stratégiques.
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- Saturnisme : intoxication au plomb par peinture ou plomberie qui peuvent encore être présentes
dans des logements anciens. Affecte notamment la croissance des enfants et entraîne des
lésions cérébrales et rénales; ainsi que céphalées, vomissements, troubles auditifs, perte
d’appétit…
Facteurs de risque selon le stade de développement
•
Enfants de 0 à 4 ans.
Les traumatismes crâniens sont dans 80% dus à des chutes : de la table à langer, des bras des
parents, d’un toboggan…toujours difficile de discerner s’il s’agit d’un traumatisme accidentel ou
volontaire ou de discerner s’il s’agit d’un traumatisme accidentel ou volontaire ou de
diagnostiquer le syndrome des enfants secoués, battus.
Le saturnisme 85 000 enfants de moins de 6 ans seraient touchés en
France (Inserm). L’intoxication au plomb est responsable de troubles psychomoteurs, de retards
intellectuels, voire de troubles du comportement (hyperactivité, inattention, impulsivité).
•
Enfant d’âge scolaire.
Accidents le plus souvent de la voie publique en tant que piétons, cyclistes ou passagers; à des
chutes en hauteur ou à des accidents de sports; à des traumatismes liés à des sévices de la part
des parents ou d’autres enfants.
•
Adolescent.
Début d’indépendance, recherche d’identité et de ses propres valeurs.
Séparation affective de sa famille, influence d’autres adultes ou de leurs pairs.
Sentiment de peur, timidité et anxiété responsable de perturbations au domicile et à l’école.
Pour relâcher les tensions certains adoptent des comportements à risque (consommation tabac,
alcool, drogue, conduite dangereuse…) et donc risque pour la santé et augmente fréquence des
noyades, accidents de la route.
La pratique de jeux dangereux est responsable de décès chez les jeunes de
11 à 15 ans. Notamment les jeux où l’enfant est contraint de participer et est
victime de violence gratuite, soit les jeux par asphyxie comme le jeu du foulard ou du sachet
plastique.
{Les adolescents en mal de vivre sont à risque de suicide. En France c’est la deuxième cause de
décès des 15 – 44 ans.}
Début des relations sexuelles pour certains avec conduites sexuelles à risque ce qui nécessite
une éducation précoce et précise de pratiques sécurisées et de contraception.
•
Adultes.
- Les arrêts cardiorespiratoires représentent 40 000 à 50 000 décès par an. On estime que 10
000 vies pourraient être sauvées si les gestes de premiers secours avaient été pratiqués =>
législation
Arrêté du 3 mars 2006 sur l’AFGSU
Décret du 4 mai 2007 sur autorisation de toute personne à utiliser un défibrillateur semiautomatisés.
- L’addiction d’alcool, les somnifères, neuroleptiques…diminuent les réflexes et sont responsables
d’accidents.
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•
Personnes âgées
- Les changements physiologiques au cours du vieillissement augmentent le risque de chute du
patient ainsi que des accidents à type de brûlures ou d’accidents de voiture.
- Les personnes âgées ont plus de risque de tomber dans leur chambre, salle de bain ou cuisine et
à l’extérieur à cause du verglas ou d’obstacles dans leur jardin.
- Les chutes domestiques se produisent le plus souvent en se levant du lit, d’un fauteuil ou d’un
siège des toilettes, en glissant sur surface humide, en descendant les escaliers etc…
Facteurs qui ne concernent pas les AcVC :
- La maltraitance touche particulièrement les femmes : en France 2 millions de femmes sont
victimes de violence conjugale (400 en meurent) et 50 000 sont victimes de viols (2001).
- En 2003, 10 660 décès par suicide ont été enregistrés dont 7940 par des hommes et 2720 par
des femmes en sachant que les décès par suicide augmentent avec l’âge.
- Les accidents du travail demeurent l’apanage des hommes notamment dans le secteur du
bâtiment.
Facteurs de risque d'accident chez une personne âgée liés au vieillissement physiologique.
- Altérations musculosquelettiques
La force et la fonction musculaires diminuent, les articulations deviennent moins mobiles, les os
sont fragilisés par l'ostéoporose, les changements d'attitude (cyphose, par exemple) sont
fréquents et l'amplitude des mouvements est limitée.
- Altérations du système nerveux
Tous les réflexes volontaires et automatiques sont ralentis dans une certaine mesure, la
réactivité à des stimuli multiples diminue, de même que la sensibilité au toucher.
- Altérations sensorielles
La vision périphérique et l'accommodation du cristallin diminuent, le cristallin devient opaque
(cataracte), le seuil de stimulation de la sensibilité tactile fine et de la douleur s'abaisse, la
transmission des influx thermiques est retardée et l'ouïe est altérée car les sons de fréquences
élevées deviennent moins perceptibles.
-Altérations urogénitales
La nycturie et les phénomènes d'incontinence augmentent.
Actions préventives sur les facteurs du risque de chute :
• Adapter hauteur du lit de façon à ce que la personne une fois assise au bord du lit puisse poser
ses pieds sur le sol et ainsi éviter de glisser
• Apprendre à ne pas s’appuyer sur des meubles à roulettes ou sur des
• Apprendre à ne pas s’appuyer sur des meubles à roulettes ou sur des portes non fermées
• Toilettes doivent être aménagées avec des barres d’appui et être stables; laisser en
permanence une chaise devant le lavabo de toilette
• Prévoir des tapis antidérapants dans le bac à douche
• Apprendre au patient à attendre que le sol soit bien sec avant de se lever.
• Dégager les couloirs de circulation afin entre autre de permettre le passage d’un déambulateur.
• Retirer toute forme de tapis.
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• Vérifier les éclairages notamment si la personne est susceptible de se lever la nuit.
• Conseiller des chaussures adaptées à la marche (éviter les chaussons) et éviter les vêtements
trop longs.
• Etc…..
Les séquelles :
De nombreuses personnes gardent des séquelles à type de handicaps fonctionnels ou esthétiques
importants.
11% des victimes d’AcVC présentent au moins une séquelle (qu’elle
11% des victimes d’AcVC présentent au moins une séquelle (qu’elle qu’en soit la gravité)
Déficiences évoquées :
-42,2% sont mécaniques et motrices
-21,5 % sont esthétiques
-21,5 % sont sensitives
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