Immaturi - Espace Magnan

Transcription

Immaturi - Espace Magnan
andra
La salle Jean Vigo de l’Espace Magnan
propose un dossier documentaire sur
Immaturi
(Immatures)
De Paolo Genovese
Comédie / Italie / 1h48 / 2011 / VOSTF
Avec Raoul Bova, Ricky Memphis, Luca Bizzarri,
Barbara Bobulova, Paolo Kessisoglu, Ambra Angioloni
Prix du Public – Rencontres du Cinéma Italien de Toulouse 2011
Paolo Genovese
Né à Rome en 1966,
Paolo
Genovese
est
diplômé en Economie et
en Commerce.
Il réalise des campagnes
publicitaires
(pour
lesquelles il a remporté
de nombreux prix) et a
souvent collaboré avec
Luca Miniero.
En 2001, il remporte un
David di Donatello et
deux Globes d’Or pour
Incantesimo Napoletano.
Il réalise aussi des séries
(Nati Ieri en 2005, Amiche
mie en 2008), un film
expérimental
en
20
épisodes, Viaggio in Italia
et des films à succès,
dont un avec le trio
comique Aldo, Giovanni
et Giacomo.
Immaturi a fait l’objet
d’une suite sortie en 2012
en Italie.
Filmographie sélective
2012 Immaturi - Il viaggio
2011 Immaturi
2010 La banda dei Babbi
Natale
2008 Questa notte è
ancora nostra
2007 Viaggio in Italia Una favola vera
2001 Incantesimo
napoletano
Giorgio, Lorenzo, Piero, Luisa, Virgilio et Francesca, amis au lycée 20 ans
auparavant, sont amenés à se retrouver : le Ministère de l’Education Nationale
ayant annulé leur bac, ils doivent le repasser…
L’examen de maturité
En Italie, « avoir son bac » se dit « passer l’examen de maturité » (passare gli
esami di maturità). Cette étape importante marque donc le passage du lycée à
l’université ou au travail, mais surtout le début de la « maturité » personnelle. Cette
étape au nom définitif, ne l’est pas du tout. Surtout de nos jours où l’imaginaire et
l’engagement pâlissent de plus en plus.
Paolo Genovese a trouvé une façon intelligente et drôle de traiter le mal de vivre
de toute une génération, celle qui a aujourd’hui 35-40 ans. Une génération qui n’a
pas connu la révolte des années 1968 ou 1977, orpheline des fortes idéologies
dans lesquelles on pouvait autrefois s’identifier. À cause de ce manque de
modèles de référence, ces immaturi n’ont pas pu accomplir de choix précis. Ils
sont superficiels, mais après tout ils ont survécu, avec légèreté, en apprenant à se
moquer d’eux-mêmes. L’ironie et l’autodérision représentent pour eux la clé du
salut et de l’absolution.
Définition d’immature :
- Sens propre : Fruit, pas encore mûr, vert.
- Sens figuré : Qui n’a pas encore atteint la maturité physiologique ou qui
manque de maturité intellectuelle, affective nécessaires pour envisager sa
propre croissance.
« Immaturi est un film sur la difficulté de grandir, mais attention, on parle de
difficulté non pas de paresse. (...) Au seuil des quarante ans, ils sont nés à
l’époque des magnétophones et des polaroids, juste avant la grande révolution
technologique d’internet. Ils ont peur d’être adultes et responsables, sont fragiles
dans leur choix, abandonnés à l’insouciance, préférant leur confort familial tout en
se cachant derrière des silences, des mensonges et des méfaits.
Immaturi veut être une comédie
brillante et sentimentale, qui fera se
retrouver un groupe de quadragénaires
avec l’envie de retrouver le goût de la
jeunesse, et la conscience, plus ou
moins claire, que le temps de
l’adolescence est passé. Une comédie
légère qui pousse une génération à se
confronter à la vie, au temps désormais
lointain de l’adolescence, entre rêves et
désenchantements. » Paolo Genovese
I « Bamboccioni »
Bamboccione : grosse poupée de chiffon. Sens figuré : lourdaud.
« Depuis quelques années déjà ce terme était rentré dans le langage
courant pour indiquer les « Tanguy » italiens, des jeunes « matures » qui
vivent encore chez leurs parents en se faisant entretenir. Mais le mot se
propagea en 2007, quand le ministre des Finances publiques M.
Tommaso Padoa-Schioppa surprit tout le monde en disant de manière
humoristique en plein milieu d’une discussion sur la manœuvre financière
du pays : « Virons les bamboccioni de leurs maisons ! », puis il dit «
encourageons à sortir du nid tous ces jeunes qui restent chez leurs
parents, qui ne se marient pas, qui ne deviennent pas autonomes. C’est
une idée importante ».
Cela va sans dire, le ministre fut submergé par la polémique. L’opposition de droite ne manqua pas de l’attaquer,
en soutenant qu’il avait offensé les jeunes en difficulté, à la recherche d’une maison, d’un travail, bref, de
l’indépendance. Même la gauche lui reprocha cet humour « déplacé ». Entre-temps le nombre de bamboccioni a
augmenté, par choix ou par nécessité. Aucune initiative ou réforme, aucun financement ou aide n’est arrivé pour
changer les choses dans le bon sens. De plus, maintenant la crise menace d’augmenter les dimensions de ce
phénomène, tout italien, des fils à charge de la famille toute leur vie. Il avait donc bien raison Padoa-Schioppa de
vouloir intervenir dans ce sens. Peut-être en changeant la forme, mais pas la substance. »
Article de Il corriere della sera, 26 mai 2010
L’idée du film
« Immaturi est née il y a si longtemps, c'est en fait la première chose que j'ai écrite. La peur vient de mon
« examen de maturité » et d’un cauchemar récurrent dans lequel j'ai été obligé de le passer à nouveau. J'ai ensuite
apprécié l'idée d'une erreur bureaucratique, d’un coup du sort qui a forcé un groupe de personnages à devoir
revivre une expérience aussi traumatisante. J'ai donc écrit un sujet et l’ai proposé à un producteur qui m'a
demandé de le transformer en scénario. Je voulais raconter et revivre les émotions de mes 20 ans, mais avec
l’esprit de mes 40 ans. A 20 ans, vous voulez faire tant de choses, vous avez des sentiments forts et des passions
qui vous vivez, puis vous oubliez. C’est dans cette optique que l’idée du film m’a semblé intéressante. »
Paolo Genovese
Un casting d’exception
Le film de Paolo Genovese est relevé par un casting d’exception, du milieu du cinéma mais aussi de la télévision.
Cela permet au public italien de mieux s’identifier à travers ces personnages connus, qui font partie d’une culture
populaire en lien avec les problématiques traitées par le film. Sept personnages interprétés par sept acteurs
reconnus.
Raoul Bova, Ambra Angiolini (que les italiens ont connu lorsqu’elle
avait 16 ans dans le programme « Non è la Rai » désormais épouse du
chanteur Francesco Renga), Ricky Memphis (visage de l’inspecteur
Mauro Belli dans la série à succès « Distretto di Polizia »), Anita
Caprioli qui a joué dans Denti (2000), Santa Maradona (2001) et en
2011 dans Corpo Celeste, présenté à la Quinzaine des Réalisateurs du
Festival de Cannes. On retrouve aussi Barbora Bobulova, qui a reçu
de nombreux prix pour ses interprétations dans La Spectatrice, premier
film de Paolo Franchi, et dans Cuore sacro de Ferzan Ozpetek.
Enfin, le réalisateur a choisi le duo comique Luca e Paolo : gênois, provenant du théâtre, ils ont participé à Ciro,
programme comique où ils interprétaient deux jeunes DJ délinquants qui ne pensent qu’à la fête, avec pour cri de
guerre « à la console ! ». Depuis 2001, ils présentent le programme sur l’actualité « le Iene », littéralement « les
hyènes », inspiré par le film Reservoir dogs de Quentin Tarantino qui avait ce titre en Italie. Paolo et Luca, acteursprésentateurs (et parfois chroniqueurs sous le nom de « Cousins M…. »), et les autres reporters sont en effet
habillés comme dans le film de Tarantino, en noir avec une petite cravate et le ton du programme, en lien avec la
violence et l’ironie du grand réalisateur américain, est celui d’une satire grinçante.
Espace Magnan/Salle Jean Vigo. 31, rue Louis de Coppet – 06000 Nice
www.espacemagnan.com/cinemaitalien