SAINTELYON 2013 – 60ans

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SAINTELYON 2013 – 60ans
SAINTELYON 2013 – 60ans
60ans pour un évènement sportif amateur… c’est pas mal quand même. J’avais bien envie d’y
participer même si la préparation aura été très courte cette année, à cause d’une vilaine chute en
vélo lors d’un triathlon fin septembre.
La semaine précédant l’épreuve, les bulletins sur le site de la course informent de conditions difficiles
sur tout le haut du parcours à cause de la neige dure et du verglas. Ils recommandent même de se
munir de petites chaînes crampons à mettre sous le pied. Manœuvre commerciale sachant que
potentiellement 14000 personnes sont concernées ? peut-être mais tant pis, conscient de ça, j’en
achète quand même une paire.
Le samedi en fin d’après-midi je vais chercher RV qui arrive en navette depuis Lyon et direction la
maison de mes parents pour la désormais traditionnelle pasta party. Le temps est clair mais froid. Les
températures prévues sont autour de -5°C. Il va falloir courir pour ne pas avoir froid. Tant mieux… La
pasta party est plus intime que les précédentes, les guerriers se font rares ? Tant pis, le moment est
toujours aussi appréciable surtout quand on sait que la plupart des concurrents « poirotent » au
palais des sports de St-Etienne. Dans la soirée, on reçoit des coups de fil de Jackot et des SMS de
Steph et Alice, les copains sont derrière nous. Mon frère aussi y va de ses encouragements SMS.
Impecc’. 22h, RV et moi sortons doucement de la douceur du canapé pour commencer les
préparatifs. 22h45, Nathalie et ma mère nous accompagnent sur le site de départ. Le temps de
déposer les sacs à la consigne, de se souhaiter bonne chance et nous voilà dans nos sas respectifs.
Très bonne idée d’avoir mis en place des sas, ça permet de pouvoir bien se placer sans être obligé
d’arriver 1h30 avant. Je me mets tranquillement en 7 ou 8ème ligne. Le speaker fait monter
l’ambiance et l’émotion à quelques minutes du départ en nous demandant d’avoir une pensée pour
un coureur décédé d’un cancer cette année et qui avait fini 5ème de la saintélyon l’année dernière
alors qu’il était en chimio. Peu avant de s’en aller, ce coureur avait prononcé ces paroles : « je ne
demanderai pas aux médecins combien de temps il me reste à vivre, mais s’ils me disaient 5h30,
alors je partirai faire une saintélyon… » Grosse, grosse émotion, qui m’a trotté dans la tête un bon
moment de la course et qui nous fait prendre conscience de la chance d’être sur la ligne de départ.
Une pensée aussi pour mon pote Ludo, occupé en cette fin d’année à bosser sur le chantier de sa
maison. La saintelyon sans lui c’est pas pareil !
Minuit pile : PAN, c’est parti. Tout de suite le rythme est rapide, les sensations sont bonnes alors je
suis le mouvement (sauf celui des élites). A la sortie de Sorbiers et juste avant de fouler les premiers
chemins, Nathalie et ma mère sont sur le bord de la route pour m’encourager, il est presque 1h du
mat’... Ca donne des ailes. Je me suis d’ailleurs toujours demandé si ma famille était présente tous
les 200m d’un parcours d’une saintélyon, est ce que je gagnerai la course ??? ;-) je crois que je ne le
saurai jamais. Dès les premiers chemins le vrai décor est planté, neige dure et plaques de verglas sont
bien présentes. A la montée, ça se gère mais à la descente déjà 3 coureurs sont sur le ventre, ou le
dos, bref, je suis d’une prudence extrême. Il en sera ainsi jusqu’à St Christo, où nous retrouvons une
bonne portion de route. Puis de nouveau du chemin verglacé et pendant longtemps, pratiquement
jusqu’à Ste Catherine. Je ne suis vraiment pas à l’aise, les appuis sont difficiles. Je décide donc de
sortir les crampons achetés dans la semaine. Je prends le temps de les mettre correctement, et là je
me rends compte que l’investissement est très rentable. Le temps perdu à les mettre est vite
rattrapé car les appuis sont nettement meilleurs. Je prends même du plaisir à courir sur les parties un
peu dures. Plus on se rapproche de Ste Catherine et plus les zones de neige sont clairsemées. On se
trouve même parfois dans des chemins très boueux, certains sont carrément transformés en
ruisseau. Ca glace un peu les orteils. Tout comme la bise glaciale sur les crêtes. Mais bon on court
donc on n’a pas trop froid.
Arrivé à St catherine (km30), je vois Pierrick mon cousin qui fait la course en relai. Je lui demande de
récupérer mes crampons car l’organisation nous a dit qu’après Ste Catherine c’était beaucoup plus
clément. Il reste quand même quelques zones dangereuses. On se rapproche des 3h de course et le
manque de sortie longue cet automne commence à se faire sentir. Les cuissots sont durs et la foulée
est beaucoup moins légère. Dans la montée du bois d’Arfeuille, je garde quand même la motivation
pour courir car j’entends au sommet, une bande d’allumés (à vous de prendre ça au propre ou au
figuré, en fait c’est un peu des deux vu qu’ils avaient fait un feu) qui encourage avec un
enthousiasme débordant tous les concurrents. Il s’agit des organisateurs du trail des coursières des
hauts lyonnais, parmi lesquels se trouve mon oncle Yves. Si l’ambiance de leur course ressemble à
celle qu’ils ont mise toute la nuit sur la saintélyon, je signe tout de suite pour y participer… Après un
très chaleureux encouragement de mon oncle, je repars bien remonté dans la nuit et les chemins
jusqu’à Soucieux. Le manque de lucidité commence quand même à se faire sentir et sur un chemin
en léger dévers, je glisse sur du verglas. Pas le temps de poser la main, c’est la tête (oreille + joue) qui
font office d’amorti. Je me relève mais ça tourne un peu. Je suis un peu sonné. Je marche quelques
minutes puis recommence à courir doucement. Le mal de tête passe progressivement. J’essaye
d’oublier rapidement cet épisode pour ne pas perdre trop d’influx. Malgré tout le rythme restera
faible jusqu’à Soucieux. J’ai hâte d’y arriver, mes chaussures sont trempées, les cuissots raides et je
sais qu’Alice m’attend sur le bord de la route avec une nouvelle paire de chaussettes, de basket et
mes manchons de compression. Le chemin est nouveau et bien plus difficile que les années d’avant.
Plus long aussi. Mais c’est une belle amélioration. L’arrivée sur Soucieux est interminable et quel
plaisir de voir Alice le long du chemin à côté d’un feu. Je prends mon temps, mets les pieds dans du
propre et du sec. Je déguste un bout de tarte aux noix façon maman Gintzburger… un moment rare.
On papote un peu, je bois une tisane verveine – miel et mets le reste dans le camel back. Après ça je
suis prêt à faire les 20 derniers kilomètres. Le moral est au top, les pieds tout confort. La classe ! Cet
arrêt m’aura certainement faire perdre du temps (je n’ai pas rattrapé le coureur qui était avec moi
avant la pose et qui m’avait dit que si ça ne me dérangeait pas il aimerait bien rester dans mes pas
car mon allure lui allait bien) et peut-être une ou deux places, mais il m’aura surtout permis de finir la
course dans des conditions optimales et donc de bien l’apprécier. Alice m’accompagne sur quelques
centaines de mètres puis retourne attendre RV. Elle est quand même un peu barj’. La fin du parcours
n’est pratiquement que sur goudron. C’est moins ludique, mais c’est bon j’ai eu ma dose, j’apprécie
ce revêtement sûr. Comme à chaque fois, je relève le challenge de courir durant toute la montée de
Beaunant…Je me rappelai que c’était pentu, un peu moins à quel point elle était longue cette bosse !
L’arrivée sur Lyon est bien mieux que par le passé. On reste plus longtemps dans des petites rues et
on évite les longs bords de fleuve interminables. Direct au Palais des sports ! 6h54 à ma montre. Je
suis bien cuit. Je récupère un peu, boit un thé chaud et envoie un message à mon père pour lui dire
que je suis bien arrivé. Il me répond dans la foulée qu’il vient me chercher. Le temps de récupérer
mon sac et de mettre des affaires secs et chauds, de papoter avec mon cousin qui a fait le dernier
relai de son équipe et il est 8h quand je retrouve mon père. On file chez mes parents, 9h juste au
moment où les enfants, Nath et ma mère se lèvent. A 9h15 on est tous autour de la table pour le
petit dèj’. Il fait beau, la journée commence, Impeccable ! Les jambes sont très raides mais on
profitera quand même du soleil pour aller se promener… tout doucement…
Bilan : Je ne regrette vraiment pas d’avoir participé à cette épreuve même avec une prépa un peu
légère. L’achat des crampons était finalement bien justifié et cela m’a bien servi. Le physique était un
peu juste mais le moral a fait son boulot. Niveau logistique c’était le top. Nath et ma mère pour nous
amener et nous encourager au début du parcours, Alice au bord du chemin pour faire un
changement de chaussures très agréable et enfin mon père qui vient me chercher à Lyon. Que peuton demander de plus ? Un immense merci donc à eux. J’ai une chance immense d’avoir une femme
qui respecte ma passion et m’encourage à la vivre pleinement. C’est énorme ! Et puis félicitation à
mon pote RV encore finisher sur une épreuve mythique. On n’a pas couru ensemble mais on a quand
même partagé ce grand moment. Ca compte dans une vie. Une grosse pensée pour mes 2 cousins sur
la course, Pierrick avec 3 autres potes sur la formule relai et Manu sur la Saintexpress. Il s’est mis à la
course à pied seulement cet été et a réussi son pari d’être finisher sur cette course de nuit en hiver. Il
y a plus simple pour commencer la course à pied non ? Bravo Man !
Vivement l’année prochaine.
Max