POUR LA PÉRENNISATION DE LA FILIÈRE CANNE

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POUR LA PÉRENNISATION DE LA FILIÈRE CANNE
POUR LA PÉRENNISATION DE LA FILIÈRE
CANNE-SUCRE-ÉNERGIE
Monsieur le Président
de la République,
V
ous allez effectuer une visite de quelques heures
dans la France de l’océan
Indien, et notamment à La
Réunion. Lors de cette visite, vous allez notamment
vous arrêter à l’usine sucrière
de Bois-Rouge. Vous le savez
sans aucun doute, cette visite est attendue car les usiniers et planteurs de canne
à sucre, et au-delà, toute
une filière primordiale à La
Réunion espèrent de vous
des réponses concrètes et
rassurantes à des inquiétudes légitimes.
En
effet,
l’Organisation
Mondiale du Commerce a
prévu la fin du régime préférentiel dont bénéficie la
filière canne-sucre réunionnaise pour le 1er octobre
2017. Ce régime fixe un quota de production annuel dont
l’Union européenne garantit le prix d’achat aux usiniers, tout en assurant, par
un système de compensation
via le POSEI abondé d’ailleurs
par l’État, un revenu décent
aux planteurs et un soutien
notable aux industriels sucriers. Ce régime vivrait donc
ses derniers mois, ce qui est
impossible à accepter, car cet
arrêt signifierait la fin de la
filière réunionnaise cannesucre-énergie, si aucune mesure compensatoire n’est envisagée.
Or cette filière est d’une importance vitale pour La
Réunion. Ainsi, elle assure un
emploi à plus de 18 000 personnes. Si nous rapportions
ce chiffre à la population active métropolitaine, cela
constituerait une filière de
plus de 2 millions d’actifs.
La filière réunionnaise est
de plus indispensable d’un
point de vue social et sociétal, mais aussi nécessaire
dans le cadre de la logique
de développement durable
qui nous tient tous à cœur,
car elle protège les sols de
l’érosion naturelle, permet
l’absorption des résidus organiques et dessine les paysages réunionnais.
C’est pourquoi il est essentiel non seulement de la
préserver, mais encore de la
renforcer.
En effet des perspectives de
développement
existent,
que ce soit au niveau de
l’amélioration de la productivité, de la recherche génique, de la valorisation
énergétique, de la chimie
verte ou des exportations
de savoir-faire. Le rapport
parlementaire de mai 2014
met d’ailleurs en exergue de
nombreuses pistes et sept
propositions permettant la
sauvegarde de la filière et
son expansion.
Monsieur
le
Président,
tous les acteurs de la filière, qui forment une véritable « Union Sacrée » dépassant les traditionnels
clivages sociaux comme politiques, attendent de votre
part un geste fort, marquant
le soutien de l’État à ce secteur économique vital, au
contraire de ce que certaines
déclarations ont pu laisser
craindre ces dernières semaines.
D’ores et déjà, je vous remercie de recevoir les Présidents
des deux grandes collectivités de La Réunion, les parlementaires et les représentants de l’interprofession,
au cours de votre prochain
séjour dans notre département. Nous serions, pour
notre part, favorables qu’audelà de ce soutien nécessaire, vous demandiez à
vos
services
déconcentrés la mise en place d’un
groupe de travail comprenant Collectivités, Chambre
d’Agriculture, syndicats agricoles, représentants des usiniers et des fabricants de
sucre... afin de réfléchir ensemble aux modalités permettant à la filière cannesucre-énergie de se projeter
dans un avenir plus serein. Il
y va de l’avenir de toute La
Réunion !
Présidente
du Conseil Général
de La Réunion