Procédures de rectifications dans le BTP
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Procédures de rectifications dans le BTP
Procédures de rectifications dans le BTP Contrôle Fiscal : Procédures de rectifications dans le BTP Livre blanc Janvier 2013 Construire Demain, représenté par Julien Dimur avec la participation de Jean-François Menguy Éditions Tissot © Janvier 2013 Page 1 sur 10 Procédures de rectifications dans le BTP Lorsque l’administration fiscale constate un manque, une erreur ou une volonté de dissimuler certains éléments relatifs au calcul des impôts ou taxes dus par le contribuable, elle doit mettre en place un redressement. Pour effectuer ce redressement, l’administration fiscale doit appliquer des règles de procédures qui varient suivant les situations. On distingue 3 types de procédures de rectification : - la procédure de rectification contradictoire au cours de laquelle l’Administration va engager un dialogue et un échange contradictoire avec le contribuable ; - la procédure d’imposition d’office. Dans ce cas, par contre, l’administration fiscale notifie d’autorité le redressement et le contribuable n’est pas invité à discuter du redressement. S’il souhaite le contester, les voies de recours seront plus réduites ; - les procédures spéciales qui s’appliquent dans des situations particulières comme par exemple la procédure de taxation forfaitaire des éléments du train de vie. Cette procédure est mise en œuvre lorsque le train de vie d’un contribuable diffère trop de ses revenus déclarés. I. La procédure de rectification contradictoire A. Déroulement de la procédure En règle générale, lorsque l'administration fiscale constate une insuffisance, une inexactitude, une omission ou une dissimulation dans les éléments servant de base au calcul des impôts, droits ou taxes, les rectifications correspondantes sont effectuées suivant la procédure de rectification contradictoire. Il s’agit de la procédure de rectification de droit commun. Cette procédure permet d’instaurer un dialogue écrit entre l’administration fiscale et le contribuable vérifié (entreprise ou particulier). Toutefois cette procédure n’est pas applicable : - pour les impôts directs perçus au profit des collectivités locales (taxe foncière par exemple) ou d'organismes divers, à l'exclusion de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises ; - pour les contributions indirectes (taxe sur les alcools par exemple) ; - en matière de droits de timbre, lorsqu'ils ne sont pas payés sur état ou sur déclaration ; - dans les cas de taxation ou évaluation d'office des bases d'imposition. Avant de rectifier la base d’imposition d’une entreprise, suite à une vérification de comptabilité par exemple, l’administration fiscale devra envoyer une proposition de rectification. Cette proposition de rectification est motivée de manière à ce que le contribuable puisse formuler des observations ou faire connaître son acceptation. Cette condition est importante car elle va permettre au contribuable de répondre de manière complète et éclairée. Avis de l’expert fiscal : L’obligation de motivation s’étend aussi aux sanctions et majorations qui peuvent être infligées par l’Administration. Un défaut de motivation, en droit et en fait, est de nature à vicier la procédure de rectification, et donc annuler les rectifications. L’intérêt de retard, destiné à réparer le préjudice subi par l’État du fait de la perception différée de l’impôt, n’a, quant à lui, pas à être motivé car il n’a pas la nature d’une sanction. Cette notification est adressée en principe au contribuable concerné, par lettre recommandée avec accusé de réception, via un formulaire spécifique. Il s’agira du formulaire 3924-V-SD pour une proposition de rectification suite à une vérification de comptabilité, et du formulaire 3924-E-SD pour une proposition de rectification suite à un examen de situation fiscale personnelle (voir formulaire os n 3924-V-SD et 3924-E-SD en annexe). Éditions Tissot © Janvier 2013 Page 2 sur 10 Procédures de rectifications dans le BTP Sous peine de nullité la proposition de rectification doit indiquer plusieurs éléments : - elle doit mentionner que le contribuable a la faculté de se faire assister d’un conseil de son choix pour discuter de la proposition de rectification ou pour y répondre ; - elle doit indiquer le grade de l’agent dont elle émane, ainsi que l’adresse de son bureau et son numéro de téléphone ; - elle doit être datée, signée, et mentionner que le contribuable, dès réception du courrier, dispose d’un délai de 30 jours pour adresser à l’administration fiscale des observations ou une acception de la proposition de rectification ; - dès lors que cette proposition de rectification fait suite à une vérification, elle doit préciser, en plus du montant de la rectification (c'est-à-dire la base d’imposition supplémentaire), le montant des droits, des taxes et des pénalités qui en résultent. Avis de l’expert fiscal : Un point est à vérifier dans l’hypothèse où l’administration fiscale considère que l’entreprise est coupable de manquement délibéré, justifiant l’application d’une majoration de 40 % : la proposition de rectification doit, dans cette hypothèse, être visée, dans le cadre prévu à cet effet, par un agent ayant au moins le grade d'inspecteur divisionnaire. L’application de cette majoration suppose que l’entreprise se rende délibérément coupable d’omissions ou d’insuffisances dans ses bases d’imposition déclarées. Remarque : En cas de reconstitution suite à un rejet de comptabilité d’une entreprise ou à une absence de comptabilité, la méthode qui a été appliquée par l’administration fiscale pour reconstituer la base d’imposition doit être clairement exposée. Exemple : Une entreprise du BTP a fait l’objet d’une vérification de comptabilité durant l’année N. Ce contrôle a concerné la période du 01/01/N-3 au 31/12/N-1. Pour l’année N-3, le vérificateur a constaté des anomalies sur la taxe sur la valeur ajoutée et sur certaines dépenses. Sur la proposition de o rectification n 3924-V-SD envoyée à l’entreprise, le vérificateur a indiqué les redressements proposés, à savoir : a) Insuffisance de TVA collectée : année N-3 La comparaison entre la TVA collectée au regard du chiffre d’affaires déclaré au bilan et la TVA collectée sur les déclarations mensuelles CA3 fait ressortir la discordance suivante au titre de l’année N-3 : COMPTES Base 5,5 % en euros 7041 : Vente de travaux 19,6 % 7042 : Vente de travaux 5,5 % 7062 : Prestation de services 5.5% 135.850 800.589 16.354 7071 : Ventes de marchandises 19,6 % 10.200 708 : Produits des activités annexes 19,6 % 4.580 775 : Produits des cessions d’éléments d’actif (sur immobilisations corporelles) TOTAL IMPOSABLE Éditions Tissot © Janvier 2013 Base 19,6 % en euros 10.335 816.943 160.965 Page 3 sur 10 Procédures de rectifications dans le BTP TVA à collecter 44.932 31.549 TVA collectée sur CA3 42.305 30.961 2.627 588 Insuffisance TVA Soit les rappels suivants au titre de l’année N-3 : TVA 5,5 % : 2.627 €. TVA 19,6 % : 588 €. b) TVA déductible : année N-3 Sur la base des articles 237 et 241 de l’annexe II du CGI, n’ouvre pas droit à déduction la TVA sur : - les véhicules conçus pour transporter les personnes ; - les services de toute nature afférents à des biens exclus du droit à déduction. À ce titre, n’est pas déductible la TVA suivante : DATE NATURE Montant HT TVA déduite 21/01/N-3 Location Opel Corsa 262,12 51,38 3/02/N-3 Autoradio/GPS 878,11 172,11 14/03/N-3 Location 206 484,24 94,91 13/08/N-3 Super 275,95 54,09 6/08/N-3 Entretien et réparation pour véhicule de tourisme 2.490,87 488,21 05/09/N-3 Location 206 596,58 116,93 4.987,87 977,62 TOTAL Soit un rappel de TVA pour l’année N-3 : 977,62 €. c) Dépenses à immobiliser Sur la base de l’article 38 du CGI, pour être admises en déduction des résultats, les dépenses engagées par une entreprise doivent se traduire par une diminution de son actif net. Ne constituent pas des charges immédiatement déductibles les dépenses qui se traduisent par l’entrée d’un nouvel élément dans l’actif de l’entreprise, destiné à être utilisé durablement comme moyen d’exploitation. Concernant les biens de faible valeur, seules peuvent être passées en charge déductible les dépenses dont la valeur unitaire n’excède pas un montant de 500 € HT depuis le 01/01/2002. En l’espèce, les dépenses suivantes comptabilisées en charge auraient dû être immobilisées : Éditions Tissot © Janvier 2013 Page 4 sur 10 Procédures de rectifications dans le BTP DATE 15/12/N-3 03/02/N-2 5/07/N-2 07/07/N-1 10/07/N-1 NATURE DE LA DÉPENSE Agencement atelier Enseigne commerciale Appareil photo Nikon Outillage industriel TV pour salle d’exposition TOTAL ANNÉE N-3 ANNÉE N-2 ANNÉE N-1 8.500 € HT 1.300 € HT 650 € HT 700 € HT 990 € HT 8.500 € HT 1.950 € HT 1.690 € HT Soit les redressements suivants : Année N-3 : 8.500 €. Année N-2 : 1.950 €. Année N-1: 1.690 €. En cas de vérification simultanée des taxes sur le chiffre d’affaires (TVA), de l’impôt sur le revenu ou de l’impôt sur les sociétés, la règle dite de « déduction en cascade » est appliquée automatiquement dans la proposition de rectification. Cette règle permet d’imputer les rappels de TVA sur les résultats à l’impôt sur le revenu ou à l’impôt sur les sociétés des mêmes années. En effet, en comptabilité un rappel de TVA effectué par l’administration fiscale lors d’un contrôle fiscal est assimilé à une charge déductible. Une entreprise qui se voit notifier un rappel de TVA par l’administration fiscale ne peut plus refacturer la TVA à son client. La TVA devient donc une charge. Cependant, habituellement la charge doit être comptabilisée après la notification de redressement. La « cascade » permet au contribuable de déduire directement sur les exercices rectifiés le montant du rappel de TVA. Le contribuable vérifié peut toutefois renoncer à cette déduction en cascade s’il en fait la demande. Exemple : Un entrepreneur du BTP reçoit une proposition de rectification pour les années N-2 et N-1, en mars de l’année N. L’entreprise est soumise à la TVA et à l’impôt sur les sociétés (IS). Normalement le contribuable vérifié devra attendre la mise en recouvrement de la TVA pour pouvoir déduire ses rappels, soit pas avant la fin de l’année N, alors que la proposition de rectification porte sur les exercices N-2 et N-1. L’application de la cascade lui permettra d’anticiper cela : N-2 Résultats déclarés par l’entreprise, avant vérification + Redressement en base IS effectué par l’Administration = Résultats rectifiés – Cascade de TVA = Résultats rectifiés après cascade Éditions Tissot © Janvier 2013 N-1 50.000 – 35.000 + 20.000 + 25.000 70.000 – 10.000 – 10.000 – 15.000 60.000 – 5.000 Page 5 sur 10 Procédures de rectifications dans le BTP IS à payer avant cascade (Résultats rectifiés x 33,33 %) IS à payer après cascade (Résultats rectifiés après cascade x 33,33 %) 23.331 0 19.998 0 Cette déduction en cascade pour la TVA (– 10.000 pour l’exercice N-2 et – 15.000 pour l’exercice N-1) est réalisée de manière automatique par l’administration fiscale dans la proposition de rectification. Mais le contribuable peut renoncer à ce principe de la cascade s’il en fait la demande. Dans cet exemple le contribuable a tout intérêt à accepter la cascade pour l’exercice N-2 : en effet, le calcul effectué permet de minorer l’IS à payer (19.998 € d’IS avec cascade de TVA et 23.331 € sans cascade de TVA). Par contre, pour l’exercice N-1, le contribuable vérifié aura bien évidemment intérêt à renoncer à la cascade dans la mesure où l’entreprise a dégagé un résultat rectifié avant cascade déficitaire. S’il y a refus de la déduction en cascade, la mise en recouvrement de la TVA s’effectuera sur l’exercice N. Si l’entreprise réalise un bénéfice en N, cela lui permettra d’impacter la charge sur un exercice bénéficiaire et non déficitaire. B. La réponse du contribuable Un contribuable « vérifié » dispose d’un délai de 30 jours pour répondre à la proposition de rectification. Le délai de réponse de 30 jours se décompte à partir du jour où le contribuable a reçu la proposition de rectification. On ne tient pas compte, pour le calcul du délai, du jour de la réception ni de celui de son échéance. Exemple : Le 5 mars de l’année N, vous avez reçu une proposition de rectification. Votre réponse sera faite dans les délais si elle est postée au plus tard le 5 avril de l’année N. Lorsque le dernier jour tombe un samedi ou un jour férié, le délai est prorogé jusqu’au premier jour ouvrable suivant. Durant le délai de 30 jours le contribuable peut : - - donner son accord aux propositions du vérificateur : si tel est le cas, l’imposition est établie sur la base notifiée ; affirmer son désaccord en présentant ses observations : si les observations formulées paraissent fondées, l’administration fiscale peut modifier ou même abandonner la proposition de rectification. Le vérificateur informera le contribuable de sa position par l’envoi d’un document intitulé « Réponse aux observations du contribuable ». Ce document devra notamment préciser si les rectifications qui ont été proposées sont abandonnées en totalité ou si les rectifications sont maintenues en totalité ou partiellement ; renoncer à la déduction en cascade. Avis de l’expert fiscal : Le délai de 30 jours peut être prorogé d’un délai supplémentaire de 30 jours, sur demande faite avant l’expiration du délai initial de 30 jours : l’entreprise dispose donc d’un délai de 60 jours maximum pour apporter des réponses à la proposition de rectifications fiscales. De son côté, l’administration fiscale n’est pas tenue à un délai précis pour répondre aux observations du contribuable, sauf dans l’hypothèse suivante : elle doit répondre dans un délai de 60 jours lorsque la proposition de rectification vise les entreprises qui exercent une activité industrielle ou commerciale et dont le chiffre d'affaires annuel n’excède pas 1.526.000 € HT (activité de vente de marchandises, de fournitures et denrées à emporter ou à consommer sur place ou de fourniture de logement), ou 460.000 € HT pour les autres entreprises comme les prestataires de services ou les contribuables qui se livrent à une activité non commerciale. Ce délai de 60 jours n’est toutefois pas applicable en cas de graves irrégularités privant la comptabilité de valeur probante. Éditions Tissot © Janvier 2013 Page 6 sur 10 Procédures de rectifications dans le BTP À noter que, si le contribuable ne répond pas dans le délai de 30 jours éventuellement prolongé, les rectifications sont considérées comme acceptées tacitement, et l’administration fiscale pourra mettre l’impôt en recouvrement. Attention : Si le contribuable ne réceptionne pas le courrier recommandé comportant la proposition de rectification, l’administration fiscale a tout à fait le droit, à l’issue du délai de 30 jours, d’effectuer la mise en recouvrement des impôts ou taxes concernés. Avis de l’expert fiscal : 2 points méritent ici d’être soulignés : - tout d’abord, dans l’hypothèse où l’entreprise présente des observations, l’Administration est tenue d’y répondre en motivant sa position si elle rejette les observations faites ; - ensuite, l’entreprise peut, en cas de désaccord persistant avec l’Administration, saisir (dans les 30 jours de la réponse de l’Administration rejetant les observations) une commission départementale qui sera chargée de donner un avis sur le litige fiscal : o la commission départementale des impôts directs et des taxes sur le chiffre d’affaires est compétente pour se prononcer sur le montant du résultat industriel et commercial, non commercial, agricole ou du chiffre d'affaires, déterminé selon un mode réel d'imposition, sur les conditions d'application des régimes d'exonération ou d'allégements fiscaux en faveur des entreprises nouvelles, sur l’appréciation des rémunérations excessives et sur la valeur vénale des immeubles, des fonds de commerce, des parts d'intérêts, des actions ou des parts de sociétés immobilières servant de base à la TVA immobilière ; o la commission départementale de conciliation est compétente pour intervenir en cas d'insuffisance des prix ou évaluations ayant servi de base aux droits d'enregistrement ou à la taxe de publicité foncière ou à l'impôt de solidarité sur la fortune. II. La procédure d’imposition d’office En matière de contrôle fiscal, la procédure « normale » est la procédure de rectification contradictoire. Cependant, dans certains cas l’administration fiscale peut évaluer et procéder à une taxation d’office des bases d’imposition. La procédure d’imposition d’office se caractérise par le fait qu’elle n’est pas contradictoire. Elle ne permet donc pas de bénéficier des droits attachés à la procédure de rectification contradictoire. Cette procédure se déroule sans que le contribuable ait la possibilité d’apporter un éclaircissement sur sa position, et elle met la preuve à sa charge s’il conteste l’imposition devant les tribunaux. La procédure d’imposition d’office peut s’appliquer dans les cas suivants : er 1 cas : défaut ou retard dans le dépôt de certaines déclarations, notamment : - déclaration d’ensemble des revenus ; - déclaration des plus-values mobilières ou immobilières ; - déclaration des bénéfices industriels, commerciaux, artisanaux ou agricoles (déclarés dans le cadre du régime réel d'imposition) ou des bénéfices non commerciaux (dans le cadre du régime de la déclaration contrôlée) ; - déclaration d'impôt sur les sociétés ; - déclaration de taxes sur le chiffre d'affaires (TVA par exemple) ; - déclarations des taxes assises sur les salaires (taxe d'apprentissage, participation à la formation continue, taxe sur les salaires, participation à l'effort de construction) ; - déclaration, de droit d’enregistrement (impôt de solidarité sur la fortune, taxe annuelle de 3 % sur certains immeubles, etc.). Éditions Tissot © Janvier 2013 Page 7 sur 10 Procédures de rectifications dans le BTP Attention : Pour le cas d’un défaut ou retard de déclaration, l’administration fiscale ne pourra recourir à la procédure d'imposition d’office que si le contribuable n’a pas régularisé sa situation dans les 30 jours de la notification d’une mise en demeure. Cette mise en demeure préalable n'est pas obligatoire en matière de taxes sur le chiffre d'affaires. En outre, l’administration fiscale n’est pas tenue de transmettre une mise en demeure préalable dans les hypothèses suivantes : - le contribuable change fréquemment de lieu de résidence ou de principal établissement ; - le contribuable a transféré son domicile fiscal ou son activité à l’étranger sans déposer sa déclaration ; - le contribuable ne s’est pas fait connaître d'un centre de formalités des entreprises ou du greffe du tribunal de commerce ou il se livre à une activité illicite ; - si un contrôle fiscal n'a pu avoir lieu du fait du contribuable ou du fait d'un tiers. e 2 cas : défaut ou insuffisance de réponse aux demandes d’éclaircissements ou de justification En cas d'absence ou de refus de réponse de la part du contribuable suite à une demande d’éclaircissements ou de justification, l’administration fiscale est en droit d'établir l'imposition par voie de taxation ou d'évaluation d'office. À noter que, si la réponse du contribuable est imprécise, cela sera considéré par l’administration fiscale comme un défaut de réponse et pourra donc entraîner la taxation ou l’évaluation d’office. Avis de l’expert fiscal : Dans l’hypothèse où la réponse n’est pas jugée satisfaisante, l’Administration doit mettre en demeure le contribuable de préciser sa réponse. Ce n’est que si ces précisions ne sont pas apportées dans un délai de 30 jours que l’Administration sera autorisée à appliquer la procédure de taxation d’office. e 3 cas : opposition au contrôle fiscal Si la vérification ne peut avoir lieu du fait du contribuable ou d’une autre personne, l'administration fiscale aura également le droit d'établir l'imposition par voie de taxation ou d'évaluation d'office. C’est le cas dans les exemples suivants : - refus de communiquer la comptabilité ou de répondre aux convocations des agents vérificateurs ; - le fait, par un redevable régulièrement avisé du contrôle projeté, de fermer la porte de son domicile sans avoir donné de motif de son absence ni avoir pris de mesure pour permettre aux agents de procéder audit contrôle ; - lorsque la présence, même silencieuse, de nombreuses personnes crée, à l'endroit où s'effectue la vérification, ou dans les lieux voisins, un climat de tension nuisible à l'accomplissement normal des travaux du vérificateur. Avis de l’expert fiscal : Bien qu’il soit entendu qu’une opposition à un contrôle fiscal doive être évitée, il faut savoir que la sanction appliquée dans cette hypothèse est particulièrement lourde : outre l’intérêt de retard, une majoration de 100 % est appliquée. e 4 cas : défaut de désignation d’un représentant en France Seront taxées d’office à l'impôt sur le revenu ou à l'impôt sur les sociétés les personnes physiques exerçant des activités en France ou y possédant des biens sans y avoir leur domicile fiscal. Sont également concernées par cette procédure les personnes morales exerçant des activités en France ou y possédant des biens sans y avoir leur siège social. Éditions Tissot © Janvier 2013 Page 8 sur 10 Procédures de rectifications dans le BTP La procédure d’imposition d’office peut être mise en œuvre si, après un délai de 90 jours, le contribuable n’a pas désigné, suite à une demande de l’administration fiscale, un représentant en France. e 5 cas : évaluation d'office des résultats imposables selon le régime micro-entreprise Les résultats imposables selon le régime des micro-entreprises peuvent faire l’objet d’une évaluation d’office dans les cas suivants : - lorsque l'un des éléments déclaratifs fait défaut (absence d'indication sur la déclaration de revenu global du montant du chiffre d'affaires annuel, ou des plus ou moins-values réalisées, ou non-production de l'état conforme au modèle fourni par l'Administration) ; - lorsque la différence entre le montant du chiffre d'affaires déclaré et celui du chiffre d'affaires réel est supérieure à 10 % du montant du chiffre d’affaires déclaré ; - lorsque la différence entre le montant des achats figurant sur le registre des achats et le montant des achats réels est supérieure à 10 % du montant des achats figurant sur le registre des achats ; - lorsqu'il a été constaté une dissimulation d'emploi salarié au sens de l'article L. 8221-1 du Code du travail. Exemple : Un auto-entrepreneur spécialisé dans la pose de plaques de plâtre, soumis au régime fiscal de la micro-entreprise, a déclaré un chiffre d’affaires d’un montant de 31.500 € pour l’exercice N. Or l’administration fiscale a reconstitué le chiffre d’affaires qu’aurait dû déclarer l’auto-entrepreneur. Le montant du chiffre d’affaires réel a été évalué à 40.950 €. La différence entre le montant du chiffre d’affaire déclaré (31.500 €) est le chiffre d’affaire réel (40.950) est de 9.450 € (40.950 – 31.500), soit un montant supérieur à 10 % du montant du chiffre d’affaires déclaré (9.450 > 3.150 [31.500 * 10 %]). L’administration fiscale peut donc mettre en place à l’encontre de l’auto-entrepreneur la procédure d’imposition d’office. La mise en œuvre de la procédure d'imposition d'office par l’administration fiscale a pour conséquence la non-application de la procédure « normale » de rectification contradictoire. Ainsi, même si l'administration fiscale est obligée de transmettre au contribuable les éléments lui permettant de l’imposer d'office, elle n'est pas tenue d’inviter le contribuable à présenter des observations. Par contre, dans le cadre de cette notification, l'administration fiscale devra porter à la connaissance du contribuable les conséquences financières de l'imposition d'office. Éditions Tissot © Janvier 2013 Page 9 sur 10 Procédures de rectifications dans le BTP Les Éditions Tissot <http://www.editions-tissot.fr> proposent une gamme de solutions pour appliquer le droit du travail de manière simple, composée de publications écrites dans un langage clair et compréhensible par les non-juristes. Les conseils opérationnels permettent de résoudre toutes les problématiques de droit social grâce à une réglementation décryptée, des modèles de lettres et de contrats, de la jurisprudence ainsi que des conseils et les erreurs à éviter… Les publications en ligne Pour vous offrir un accès rapide aux informations essentielles, les publications Tissot sont avant tout conçues pour une consultation en ligne. Vos recherches sont facilitées par des outils performants : moteur de recherche, index de mots clés, rubricage thématique… Les modèles de lettre ou de contrat sont téléchargeables au format Word, directement personnalisable et imprimables depuis votre traitement de texte. Les ouvrages papier associés Pour ceux qui désirent garder une version papier de leur documentation, toutes nos publications sont associées à un ouvrage de référence. Qu’il s’agisse de guides ou de fiches pratiques, nous privilégions une présentation claire pour vous faciliter toutes vos recherches. Vous disposez d'un index de mots-clés, d’accès thématique, d'annotations en marge, de tableaux explicatifs pour aller à l’essentiel : gagner du temps. Les mises à jour En ligne ou sur papier vous disposez de publications actualisées. Enrichies et mises à jour par nos équipes d'auteurs, nos publications vous apportent toute la sécurité nécessaire. Sur Internet, les publications en ligne sont mises à jour automatiquement. Pour les ouvrages papier, vous recevez des feuillets à intégrer dans votre classeur tout au long de l’année ou un ouvrage complet pour les éditions annuelles. L’actualité Les e-newsletters et les lettres d’actualité vous apportent la veille juridique indispensable pour ne pas passer à côté des nouveautés de la réglementation. Brèves d’actualité, articles conseils, obligations fiscales et sociales, salaires minimaux, actualisation des conventions collectives… vous disposez d’informations à jour pour vous faciliter le respect de la législation. Les engagements des Editions Tissot Toutes nos publications sont rédigées dans un langage clair et pratique, loin du jargon juridique mais toujours absolument fiable. Nos auteurs sont tous des spécialistes dans leur domaine. Juristes, experts, professeurs ou praticiens avérés, chacun d'entre eux œuvre pour vous faire profiter d'informations fiables et pratiques, directement applicables aux cas rencontrés en entreprise. Site Internet : http://www.editions-tissot.fr Catalogue des publications : http://www.editions-tissot.fr/droit-travail/catalogue.aspx Éditions Tissot © Janvier 2013 Page 10 sur 10