Y`A QUE LA VERITE (DU BUDGET US) QUI COMPTE…
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Y`A QUE LA VERITE (DU BUDGET US) QUI COMPTE…
Y’A QUE LA VERITE (DU BUDGET US) QUI COMPTE… AVIS AUX PRESIDENTIABLES ! C’est la bataille de l’année, comme attendu, le débat sur les chiffres du déficit américain est au cœur des confrontations des candidats à la Maison Blanche, tous des Démocrates contre le seul maître des Républicains, George W. Bush. Selon les dernières estimations, le déficit budgétaire cumulé des US pour les 10 années à venir sera de 2 400 milliards de dollars, disent les chiffres du Bureau du Budget du Congrès, tandis que la Maison Blanche attend un déficit record de 521 milliards pour 2004! Bien entendu, la réplique de George W. Bush n’a pas tardé, il défend sa politique économique, en mettant ces efforts budgétaires sous le signe de la défense et de la sécurité améliorée aux US … Mais se sent-on vraiment plus rassurés maintenant aux US qu’au début du mandat de Mr. Bush, en janvier 2001?? La bataille économique se livre dès aujourd’hui, Mr. Bush doit finalement retourner sur la Terre, et présenter un budget de rigueur, déficit record 2004 oblige…. LE PATIENT AMERICAIN: LE BUDGET Les finances publiques américaines sont actuellement le malade no.1 à soigner aux US: elles souffrent d’un déficit (qui risque de devenir chronique): rien qu’en 2004 il dépassera les 520 milliards de $, selon les dernières estimations de l’administration Bush. C’est grave, c’est même un montantrecord en termes nominaux, du jamais vu dans l'histoire américaine, soit 4.2 % du PIB américain. Et les US n’arrêtent pas de collectionner les déficits budgétaire: pour la décade à suivre, un chiffre énorme (2400 milliards de $), symbole d’une aggravation de 1.000 milliards par rapport aux dernières projections du mois d’août… De quoi impressionner (négativement) les foules et encourager les ennemis politiques traditionnels des Républicains, les Démocrates, dans leurs critiques. Sans surprise, leur vidéo-clip électoral le plus perçant montre bien des enfants au travail, afin de payer les dettes que le président actuel avait contractées à leur charge, pour financer ses projets de guerre et de sécurité rapprochée. Les candidats les plus incisifs, comme le sénateur John Kerry, 60 ans, le nouveau favori dans la course pour la candidature démocrate unique, héros de la guerre du Vietnam et ardant partisan de la paix et de l’écologie, attire l’attention sur le risque de devoir perpétuer une telle politique expansive des dépenses (de défense, surtout). Alors que jusqu’en 2001 les finances publiques étaient excédentaires, avec 127 milliards, leur solde a été renversé dramatiquement en déficit sous le règne de Bush, avec un déficit de 158 milliards de $ en 2002, puis 374 milliards en 2003 et maintenant 520 milliards attendus cette année. Dire que le secrétaire au Trésor, Mr. John Snow, soutient toujours l’engagement de la Maison Blanche de réduire de moitié ce déficit, d’ici 5 ans, à 2% du PIB… POURQUOI PLUS DE DEFICIT? Principalement à cause des nouveaux coûts pour reformer le remboursement des médicaments, selon la loi votée en 2003, qui augmente l’importance du système Medicare (compter 681 milliards de $ de dépenses en plus). A part ce système, deux autres sources d’inquiétude: les assurances sociales (Social Security) et le Medicaid, en tout, de besoins croissants de financement public. D’autre part, les facteurs économiques, surtout l’inflation plus faible que prévue (les statistiques ne tiennent toujours pas compte des achats actuels, payés en ligne, par Internet) et un regard moins optimiste sur les perspectives éco pour les 10 années à venir (4.8% de hausse du PIB en 2004, 4.2% en 2005), alors que le départ à la retraite des baby-boomers commence. Comme quoi, il faut attendre les années 2010 pour voir guérir les finances US: après un déficit de 162 e mds $ en 2011, le 1 surplus depuis 2001 n’est attendu qu’en 2014, avec 13 milliards $, selon les analyses de CBO, organisme mixte républicain- démocrate. L’HEURE DE VERITE: UN BUDGET D’AUSTERITE A PRESENTER… Aujourd’hui, l'administration Bush doit faire face à la vérité, en présentant un budget d’austérité (quelle première!) pour la prochaine année fiscale, qui commence le 1/10. Il limite ainsi les dépenses, spécialement celles non-liées à la sécurité du territoire et à la défense (à environ 1%). Selon Mr. Bush, il ne s’agit pas d’un problème, car ce déficit serait normal, juste la suite logique…de la récession (mini en fait) qui avait frappé l'économie après le 11/09. Mais il oublie ses ambitions fiscales qui ont alimenté la consommation privée US par plusieurs vagues de réductions d’impôts: 1.700 milliards de $ au total, jusqu’en 2011; des montants qui sont bien à la base de ce dérapage fiscal (Bill Clinton avait laissé à son départ un budget excédentaire). Les Démocrates le rappellent à haute voix, et même parmi les partisans du président il y a des plus conservateurs pour lesquels la discipline budgétaire est un principe inaliénable, en conséquence eux-aussi sont contre ces réductions d’impôts. …POURTANT, BUSH JOUE TOUJOURS LA CARTE DES BAISSES D’IMPOTS L’actuel président ne se laisse pas abattre si facilement, il répond à chaque interpellation, démocrate ou républicaine- conservatrice, selon la règle: «la meilleure défense est l’attaque ». L’occasion la meilleure fut son dernier speech «State of the Union »: il rejette la thèse de ses excès fiscaux, jusqu’à vouloir rendre permanentes les baisses d'impôts temporaires du pack Bush. Histoire de satisfaire le peuple, vox populi, vox dei et de mieux l’orienter pour le vote de novembre, avec des phrases optimiste du genre « la super-reprise économique va diminuer le déficit budgétaire, car elle va faire augmenter les recettes fiscales ». Une phrase–phare pour lancer la bataille électorale qu’il doit absolument ne pas perdre sur le terrain économique (comme son père l’avait fait) …tandis que son programme de politique économique manque de cohérence (comment baisser les impôts, sans affecter le déficit, sauf si l’on coupe plus dans les dépenses.. ). En fait, selon les chiffres de ABC News / Washington Post, une faible majorité d'Américains est d’accord avec la politique économique de Bush, mais ils sont 50% à préférer les Démocrates dans ce domaine, contre 43% pro-Bush. De plus, la reprise n’est pas si sûre que cela, les derniers chiffres, ceux du T4, qui viennent de sortir, montrent 4% de croissance seulement (on attendait 5 ou plus), tandis que le moteur de la croissance, la consommation privée, donne des signes de fatigue (2.6% au T4 après un flamboyant 6.9% au T3). Le chiffre du déficit 2004, il y a une semaine attendu par le Congrès à 477 milliards, a été vite dépassé par les prévisions de la Maison Blanche, à 520 milliards ou plus, et le gouffre des finances publiques serait encore plus abyssal, si l’administration décidait d’autres dépenses plus élevées (comme une autre guerre contre l’Axe du Mal?) ou, plus populaire, d’une nouvelle vague de réductions d'impôts (perpétuation du plan fiscal actuel de Bush). Tout reste à voir, et la balle est maintenant dans le camp des Démocrates – à eux de faire mieux! CRISTINA VASILESCU