Jésus apparaît à Marie Madeleine
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Jésus apparaît à Marie Madeleine
La Résurrection est-elle un événement historique ? On pourrait commencer en remarquant que la cohérence de la foi contribue à rendre crédible son cœur : la Résurrection. Toute la crédibilité du Christianisme2 vient conforter ce qui est à la base. Comment un édifice pourrait-il tenir si la fondation a la fermeté du sable ? Or, visiblement cet édifice tient debout. Le Christianisme a même une fécondité impressionnante, si on en juge par ses innombrables fruits de sainteté au long des siècles, par toute cette magnifique civilisation qui est née précisément de la foi au Christ ressuscité. Sans la Résurrection, qu’est-ce qui aurait suscité la prédication des Apôtres ? La résurrection du Christ et les femmes au tombeau (détail) En réalité, il semble que le meilleur argument soit le fait même de la proclamation de l’Évangile. Les évangiles sont crédibles lorsqu’ils nous disent que les Apôtres étaient peureux et doutaient pendant et après la Passion : tout s’effondrait avec la mort du Maître. Comment comprendre alors que, peu après, les Apôtres défient le pouvoir religieux et le pouvoir politique établis, en proclamant ressuscité un homme dont la mort est connue ? A vue humaine, un tel retournement dans l’attitude des Apôtres est inexplicable. Comment comprendre ce changement psychologique radical s’il n’y a pas un événement réel qui a tout bouleversé ? Comme le dit Benoît XVI dans son par Fra Angelico «L A FOI DES CHRETIENS est la Résurrection du Christ » disait saint Augustin. « Et si le Christ n’est pas ressuscité, vaine est votre foi » pourrionsnous encore dire avec Saint Paul (cf. 1 Co 15, 17). Le cœur de notre foi se trouve bien là, dans la Résurrection de Jésus selon la chair, connue par la découverte du tombeau vide au matin de Pâques, et par les apparitions du Ressuscité à ses disciples. Et la Résurrection est le plus grand miracle montrant la divinité de Jésus. L’enjeu de la question est donc grand. Et pourtant, la Résurrection est sans doute aussi ce qui est le plus difficile à justifier. L’existence historique de Jésus, tout comme sa mort sur la croix, ne pose pas de problème particulier pour l’historien1. Mais la réalité de la Résurrection est plus complexe à aborder. de Néron contre les chrétiens, et ajoute : « l’auteur de ce nom [« chrétien »] avait été mis à mort sous l’empereur Tibère, par ordre du procurateur Ponce Pilate » (Annales, XV, 44). Le Juif Flavius Josèphe, le mentionne dans ses Antiquités Judaïques. On pourrait ajouter d’autres références, plus ou moins intéressantes (Pline le Jeune, ...). 2 Cf. par exemple Mgr André-Joseph LEONARD, Les raisons de croire, Jubilé, Paris 2010 (1e éd. 1987) ; Père Guillaume de MENTHIERE, Dix raisons de croire, Salvator, Paris 2010. 1 Des auteurs non chrétiens parlent de Jésus de Nazareth. L’historien romain Tacite relate en 112 les répressions 1 deuxième tome sur Jésus de Nazareth, au sabbat et son remplacement par le premier « l’annonce apostolique avec son enthousiasme jour de la semaine. Seul un événement qui se et son audace est impensable sans un contact serait imprimé dans les âmes avec une force réel des témoins avec le phénomène totalement extraordinaire pouvait susciter un changement nouveau et inattendu qui les atteignait de aussi central dans la culture religieuse de la l’extérieur (…). Seul un événement réel d’une semaine. De simples spéculations théologiques qualité radicalement nouvelle était en n’auraient pas suffi pour cela. La célémesure de rendre possible bration du Jour du Seigneur, qui dès l’annonce apostolique, qui ne le début distingue la communauté « Seul un peut être expliquée par des chrétienne, est pour moi une des événement réel spéculations ou des expépreuves les plus puissantes du d’une qualité riences intérieures mysfait que, ce jour-là, quelque radicalement nouvelle tiques. Dans son audace et chose d’extraordinaire s’est était en mesure sa nouveauté, cette annonce produit – la découverte du prend vie de la force impétombeau vide et la rencontre de rendre possible tueuse d’un événement que avec le Seigneur ressuscité4. » l’annonce personne n’avait pu conceapostolique » voir et qui dépassait toute « Selon les Ecritures » Benoît XVI imagination3. » Saint Paul se dit être l’héritier de Les Apôtres ne proclament pas ce message de la Résurrection : que Jésus est simplement « vivant « Je vous ai donc transmis en premier dans leurs cœurs », comme l’affirment cerlieu ce que j'avais moi-même reçu, à savoir tains « théologiens » actuels. Ils ne se bornent que le Christ est mort pour nos péchés selon pas à vouloir perpétuer la mémoire d’un défunt les Écritures, qu'il a été mis au tombeau, qu'il qui aurait une postérité spirituelle. Car au fond, est ressuscité le troisième jour selon les Écriil n’y a rien d’extraordinaire à cela. Ce qu’ils tures, qu'il est apparu à Pierre, puis aux affirment va bien au-delà : le corps de Jésus Douze » (1 Co 15, 3-5). Mais comment comn’est plus au tombeau parce que Jésus est déjà prendre que Jésus est ressuscité « selon les né à une vie nouvelle et glorieuse, le premier Écritures » ? Que trouvons-nous dans l’Ancien jour de la semaine. Testament ? La foi en une vie pour ceux qui sont morts est déjà présente5. Mais il faut aller La Résurrection est plus importante plus loin : il s’agit de voir où la Résurrection de Jésus lui-même était annoncée. A la Pentecôte que le sabbat du 7e jour prescrit par Dieu (cf. Ac 2, 25 sv), Saint Pierre reprend le Cette affirmation conduit les apôtres jusqu’à psaume 16 : « Ma chair reposera dans l’abandon du sabbat du septième jour de la sel’espérance : vous ne pouvez pas maine, au profit du « dimanche », premier jour m’abandonner à la mort, ni laisser votre fidèle de la semaine, qui devient le nouveau « Jour du connaître la corruption ». Et Saint Pierre consSeigneur ». Rien ne les obligeait à un changetate que cette espérance ne s’est pas réalisée en ment aussi profond pour des Juifs qui avaient David, l’auteur du psaume : « Il est mort et a reçu le commandement du sabbat. Mais pour ces Juifs disciples de Jésus, la Résurrection est plus importante que ce qui avait été fixé aupa4 BENOIT XVI, Jésus de Nazareth. De l’entrée à Jérusaravant par Dieu lui-même. « Si l’on considère, lem à la Résurrection, Éditions du Rocher / Groupe Paà partir du récit de la création et du Décarole et Silence, 2011, p. 293-294. 5 logue, quelle est l’importance du sabbat dans Cf. par exemple : « Tu nous exclus de cette vie présente, mais le Roi du monde nous ressuscitera pour une la tradition [de l’Ancien Testament], alors il vie éternelle, nous qui mourons pour ses lois. » (2 M 7, est évident que seul un événement puissamment 9). Jésus lui-même explique : « Quant au fait que les bouleversant pouvait entraîner le renoncement morts ressuscitent, n'avez-vous pas lu dans le Livre de Moïse, au passage du Buisson, comment Dieu lui a dit : Je suis le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob ? Il n'est pas un Dieu de morts, mais de vivants. » (Mc 12, 26-27). 3 BENOIT XVI, Jésus de Nazareth. De l’entrée à Jérusalem à la Résurrection, Éditions du Rocher / Groupe Parole et Silence, 2011, p. 310. 2 ciples7. » Une résurrection particulière d’une personne, au milieu de l’histoire, avant la résurrection générale à la fin des temps, était donc inattendue. Le doute subsistera même un peu après Pâques : « Quant aux onze disciples, ils se rendirent en Galilée, à la montagne où Jésus leur avait donné rendez-vous. Et quand ils le virent, ils se prosternèrent ; d'aucuns cependant doutèrent. » (Mt 28, 16-17). Et pourtant, ce message nouveau fera l’unanimité parmi les premiers chrétiens. Dans les années qui suivent, certains points pourront être discutés ou contestés, comme : faut-il vraiment abandonner les pratiques de la Loi juive (cf. les Actes des Apôtres ou l’Épître aux Galates) ? Mais on ne voit pas la question : « Jésus est-il ressuscité8 ? ». Cette affirmation de la Résurrection, malgré son caractère inattendu, est donc unanimement acceptée – ce qui accrédite l’idée d’un événement réel, dont la vérité n’est pas à discuter. été enseveli et son tombeau est encore aujourd'hui parmi nous ». Saint Pierre explique alors : « Comme [David] était prophète et savait que Dieu lui avait juré par serment de faire asseoir sur son trône un descendant de son sang, il a vu d'avance et annoncé la résurrection du Christ qui, en effet, n'a pas été abandonné à la mort, et dont la chair n'a pas vu la corruption : Dieu l'a ressuscité, ce Jésus, nous en sommes tous témoins ». Donc Jésus est le véritable David, en qui s’est accomplie la parole divine : il n’a pas connu la corruption, il n’a pas été abandonné au pouvoir de la mort, mais est ressuscité. Ce psaume 16 a ainsi été « un témoignage scripturaire décisif pour l'Eglise naissante6 ». D’ailleurs, le Christ avait également annoncé sa Résurrection : « De même, en effet, que Jonas fut dans le ventre du monstre marin durant trois jours et trois nuits, de même le Fils de l'homme sera dans le sein de la terre durant trois jours et trois nuits » (Mt 12, 40) ; et après avoir chassé les vendeurs du Temple, « Jésus [dit]: "Détruisez ce sanctuaire et en trois jours je le relèverai." Les Juifs lui dirent alors : "Il a fallu 46 ans pour bâtir ce sanctuaire, et toi, en trois jours tu le relèveras ?" Mais lui parlait du sanctuaire de son corps. Aussi, quand il ressuscita d'entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu'il avait dit cela, et ils crurent à l'Écriture et à la parole qu'il avait dite » (Jn 2, 20-22). Erreurs de « casting » Pour convaincre, les premiers chrétiens expliquent comment ils ont connu la Résurrection du Sauveur. Ce témoignage est dans les évangiles. On pourrait s’attendre à un choix de témoins qualifiés, mais les évangiles nous rapportent que ce sont des femmes qui ont rapporté aux Apôtres le nouveau message. Or, dans la tradition juive, le témoignage des femmes était considéré comme non fiable. Plus encore, Sainte Marie-Madeleine, au passé peu honorable, a eu le privilège de la première apparition du Ressuscité. Si le récit avait été inventé, on aurait pu mieux faire… Ce choix de témoins est donc un autre petit argument en faveur de l’authenticité du récit évangélique. Imprévu mais unanimement accepté Toutefois, cette annonce de la Résurrection dans l’Ancien Testament n’était pas évidente pour les Juifs (pas plus qu’un Messie crucifié). « Il est vrai que la foi juive connaissait la résurrection des morts à la fin des temps (…). Mais une résurrection vers une condition définitive et différente, en plein milieu du vieux monde qui continue d’exister – cela n’était pas prévu et donc, de prime abord, ce n’était même pas compréhensible. C’est pourquoi la promesse de la Résurrection était, dans un premier temps, restée insaisissable pour les 7 BENOIT XVI, Jésus de Nazareth. De l’entrée à Jérusalem à la Résurrection, Éditions du Rocher / Groupe Parole et Silence, 2011, p. 279. 8 Le problème n’est pas là lorsque Saint Paul dit : « Et si le Christ n’est pas ressuscité, vaine est votre foi » (1 Co 15, 17). En fait, ses destinataires croient à la Résurrection de Jésus mais pas à la résurrection générale : « Or, si l'on prêche que le Christ est ressuscité des morts, comment certains parmi vous peuvent-ils dire qu'il n'y a pas de résurrection des morts ? » (v. 12). Il affirme alors que la Résurrection de Jésus est le gage de la résurrection générale à venir. 6 BENOIT XVI, Jésus de Nazareth. De l’entrée à Jérusalem à la Résurrection, Éditions du Rocher / Groupe Parole et Silence, 2011, p. 291. 3 Témoignage « jusqu’au bout » vie, devons-nous faire confiance à des témoignages ? En réalité, seul ce qui est quasiment insignifiant pour l’existence (2 + 2 = 4, la loi de la pesanteur…) est directement vérifiable. Ce qu’il y a de plus profond dans la vie quotidienne (amour, amitié…) repose sur la confiance, et nous ne pouvons vérifier de façon absolue que nous ne sommes pas trompés9. Cependant, nous accordons notre confiance parce que nous avons des motifs raisonnables de le faire. De même, dans la recherche de la vérité, nous n’avons pas une évidence ou une preuve irrécusable et absolue, mais des témoignages, des motifs raisonnables de croire. « Je ne crois que les histoires dont les témoins se feraient égorger » disait Pascal (Pensées, 593). La suite de la vie des Apôtres est un témoignage au Christ ressuscité, jusqu’au martyre ; elle confirme de façon convaincante que les plus proches témoins des événements, les Apôtres, étaient euxmêmes convaincus de la réalité de la Résurrection. Donne-t-on vraiment sa vie pour affirmer une invention, un mensonge, un canular ? On pourrait encore objecter qu’il y avait là un groupe d’illuminés... Toutefois, que des centaines et des centaines les aient suivis dans le témoignage jusqu’à la mort diminue la force de l’objection. Le Linceul de Turin Et si on tient vraiment à « voir », à « toucher » alors on peut faire appel à un « témoin » actuel : le Linceul de Turin. Dans ce linge, une série d’indices font penser à la Résurrection : La formation de la double silhouette brune est inexplicable (personne n’est parvenu à la reproduire à l’identique), mais elle semble résulter d’un phénomène semblable à un rayonnement émis par le corps10, entraînant une oxydation des fibres du linge. Tout se passe en effet comme s’il y avait eu annulation des effets de la pesanteur. D’abord, les cheveux de l’Homme du Linceul tombent sur les épaules comme si le sujet se tenait debout. Ensuite on ne voit pas les effets du poids du corps : l’image du dos devrait par exemple faire voir un élargissement des mollets, légèrement écrasés contre la pierre horizontale du tombeau (mais ce n’est pas le cas). Enfin, Pourquoi faut-il passer par des témoins ? On le voit, nous n’avons pas d’accès direct à la Résurrection. Celle-ci s’est réalisée dans le secret de Dieu. Cependant, quelques témoins privilégiés ont vu Jésus non pas en train de ressusciter, mais ressuscité. Et c’est à eux qu’il faut faire confiance : leur parole est incontournable. Encore une fois, le fait que ces témoins aient tout sacrifié y compris leur vie pour rester fidèles à ce témoignage, rend ces hommes profondément crédibles. Mais la question se pose tout de même : pourquoi devons-nous passer par des témoins ? Pourquoi, sur ce qui est essentiel dans notre Le Linceul de Turin semble être le témoin d’un événement inexplicable 9 Cf. Mgr André-Joseph LEONARD, Les raisons de croire, Jubilé, Paris 2010, p. 25. 10 Notons d’ailleurs que, lors d’une conférence, les chercheurs qui travaillaient sur le Linceul ne purent s’empêcher de penser à une sorte d’effulguration thermonucléaire : ils n’étaient de fait pas très loin d’Alamogordo (dans le Nouveau Mexique, aux EtatsUnis), où avait eu lieu en 1945 le premier essai de la bombe atomique. Il est vrai aussi qu’à Hiroshima, la bombe avait laissé en certains endroits l’empreinte d’ombres projetées par sa lumière : empreinte d’une poignée de pompe à gaz, d’un autre bâtiment, voire des silhouettes humaines... Dans le cas du Linceul, le rayonnement vient cependant de l’intérieur. Cf. Ian Wilson, Le Suaire de Turin. Linceul du Christ ?, Albin Michel, Paris 1978, p. 287. 4 l’image est plane, comme si le linge était tendu horizontalement, ne reposant pas sur le corps11. Le plus remarquable est sans doute l’absence d’arrachement de fibrine du sang et des fils de lin, ce qu’on n’explique pas12. En effet, l’arrachement d’un linge (un de nos pansements par exemple) sur du sang séché altère habituellement à la fois le tissu et le sang. Ici, nous avons un linge sans le corps qu’il entourait, mais nous ne voyons pas comment le linge s’est séparé du corps. Tout se passe donc comme s’il y avait eu « dématérialisation » du corps (en réalité, le corps ressuscité n’exclut pas une certaine matérialité, c’est pourquoi le terme « dématérialisation » ne convient pas – il faudrait plutôt parler de subtilité13). Avons-nous là enfin la preuve de la Résurrection ? En fait non. Nous possédons plutôt plusieurs indices convergents vers la Résurrection, mais ne la prouvant pas. En effet, la Résurrection dépasse ce que nous pouvons en « voir » sur le Linceul et n’est pas un phénomène reproductible en laboratoire… En réalité, la Résurrection est à la fois un fait historique dont nous pouvons avoir des « traces », et un événement qui dépasse l’histoire puisque Jésus entre par lui dans une vie nouvelle. Ajoutons qu’il ne faut pas trop chercher à se représenter, à imaginer la Résurrection. Le Linceul est cependant un signe puissant, signe de contradiction, car les lois naturelles (comme l’arrachement des fibres du lin) n’ont pas joué. Le Linceul est témoin d’un phénomène inconnu dépassant les lois habituelles. La foi de la Bienheureuse Vierge Marie La question rebondit donc une dernière fois : pourquoi n’y a-t-il pas un accès direct et individuel à la Résurrection, faisant taire tous les contradicteurs ? Pourquoi Dieu ne s’impose-t-il pas plus aux hommes ? Et Benoît XVI répond, en clôturant le chapitre sur la Résurrection : car c’est le « style » de Dieu. « C’est bien le propre du mystère de Dieu d’agir de manière humble. C’est seulement petit à petit qu’il construit dans la grande histoire de l’humanité son histoire. (…) Ne pas écraser par la puissance extérieure, mais donner la liberté, donner et susciter l’amour14. » Ainsi la place est laissée au mérite de la foi. Et à nous, comme à Saint Thomas, Jésus dit : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu ». Cela, Notre-Dame l’a réalisé la première, gardant seule la foi en la Résurrection de son Fils au jour du Samedi Saint puis soutenant la foi des Apôtres que le Seigneur avait choisis. Reine du Ciel, réjouis-toi, alléluia Car celui que tu as mérité de porter, alléluia Est ressuscité comme il l’a dit, alléluia Prie Dieu pour nous, alléluia. Abbé Vincent Pinilla 11 L’image oxydée n’est pas déformée par la forme du corps sur lequel le linge devait en principe reposer : en fait, elle ressemble(rait) à la projection orthogonale d’un « rayonnement » de nature inconnue sur le drap tendu, comme si le linge avait joué le rôle de pellicule photographique. On remarque au contraire un « élargissement panoramique » (ce qui est normal) dans l’empreinte des taches de sang : le drap épousait la forme du corps lorsque les taches sanguines se sont décalquées. Ainsi, lorsqu’on s’éloigne de l’axe médian, les taches de sang sont de plus en plus décalées vers l’extérieur par rapport à la double silhouette. Certaines taches sanguines sont même à l’extérieur du visage de l’image oxydée… Mais cet « élargissement panoramique » n’est pas présent dans la double silhouette. 12 Cette absence d’arrachement sur le Linceul a été constatée même sous un très fort grossissement. 13 La subtilité correspond à une pleine soumission du corps à l’esprit et décrit bien l’état du corps ressuscité. 14 BENOIT XVI, Jésus de Nazareth. De l’entrée à Jérusalem à la Résurrection, Éditions du Rocher / Groupe Parole et Silence, 2011, p. 311. 5