Wilmotte, sur les quais de Paris

Transcription

Wilmotte, sur les quais de Paris
arcHitecture
Wilmotte,
sur les quais de Paris
©François Lebel
La future église russe, l’incubateur de start-up
de la Halle Freyssinet, le futur hôtel
Lutetia new-look,
c’est lui.
A 65 ans,
Jean-Michel Wilmotte
n’en finit pas de
réinventer Paris.
Une église russe en bord de Seine
©Wilmotte&Associés
Cinq bulbes dorés à l’ombre de la tour Eiffel... A l’angle du quai Branly, à l’emplacement
des locaux de Météo France, le nouveau centre spirituel et culturel orthodoxe égrenera
à l’été 2016 un chapelet de quatre bâtiments déployés sur 4 500 m2 en bordure de Seine :
un centre culturel, une école bilingue franco-russe, un centre paroissial et une église coiffée de cinq
dômes d’or culminant à 35 mètres de hauteur. L’ensemble habillé de pierre de Bourgogne
chère au Baron Hausmann comprend des strates de verre et de bois donnant l’illusion d’un feuilleté.
« Ma rencontre et ma collaboration d’une grande intelligence avec le patriarche de Moscou
figurent parmi les moments les plus émouvants de ma vie professionnelle », confie l’architecte.
T
OUCHE-À-TOUT. Spécialiste des rénovations
et aménagements intérieurs, l’architecte urbaniste
et designer Jean-Michel Wilmotte continue plus
que jamais de laisser sa trace dans la capitale.
Après avoir métamorphosé l’agencement de salles
d’exposition du Louvre et du musée d’Orsay, lourdement
rénové les bâtiments historiques du Collège de France et
des Bernardins, réaménagé le mythique Mutualité, construit
l’hôtel Mandarin Oriental, le siège social de LVMH...
Ce fils de pharmaciens né à Soissons en 1948 donne
un coup de jeune au mobilier urbain qui longe le tramway
sans oublier les nouvelles poubelles qui parsèment
les rues de la ville lumière.
Ligne claire. Diplômé de l’Ecole Camondo,
cet « impatient » dirige depuis 1975 une agence qui
24
emploie 200 collaborateurs, œuvrant partout en France et
dans une vingtaine de pays. Ses nouveaux défis parisiens ?
Faire éclore les bulbes d’or de la future Eglise russe le long
des quais de la tour Eiffel, transformer la Halle Freyssinet
en plus grand incubateur de start-up au monde, redonner
tout son lustre au Palace Lutetia... Le fil rouge créatif de ses
projets tend vers une harmonie souvent obtenue à partir
d’axes symétriques. Cette fameuse ligne claire, géométrique,
élégante, lumineuse. « Bâtiments culturels, bureaux, hôtels,
hôpitaux... L’architecture des projets que j’engage doit coller
à l’ADN de leurs commanditaires, ne pas être trop typée et
refuser les concessions à la mode », confie celui qui est fier
d’avoir donné le « la » d’une nouvelle génération muséale
avec sa scénographie minimaliste magnifiant les sculptures
des Arts Premiers du musée Louvre. Un coup de maître qu’il
vient de répéter au Rijksmuseum d’Amsterdam.

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