nuViA Le nucléaire, troisième métier de Freyssinet

Transcription

nuViA Le nucléaire, troisième métier de Freyssinet
Sols&Structures
le magazine du groupe freyssinet
RÉALISATIONS 240 t de précontrainte
pour un projet sans précédent en suisse
ENTREPRISE Freyssinet ltd
N° 227 Octobre 2008
HISTOIRE Les vérins plats
NUVIA
Le nucléaire,
troisième
métier de
Freyssinet
Sustainable technology
P ANORAMA
sommaire
Compactage
dynamique en
double poste
Panorama
L’activité et la vie du groupe
en bref dans le monde
2
Dossier
Nuvia
Le réseau d’expertises
de Freyssinet au service
de la filière nucléaire
4
Entretien avec Bruno Dupety
président de Freyssinet
« Amplifier les synergies
et construire
des offres groupées »
6
Grand angle
Le maillon clé du
grand périphérique
de Budapest
La technique qui compacte
les coûts de construction
12
14
Réalisations
Learning center de l’école
polytechnique fédérale
de Lausanne
(Suisse)
Mine de fer de Cloudbreak
(Australie)
Pont Megyeri (Hongrie)
Green square north tower
(Australie)
Route Sonoyta-Mexicali
(Mexique)
Complexe immobilier Al Abdali
(Jordanie)
Parements architecturaux
(États-unis)
Église du Sacré-Cœur À Lille
(France)
Pont de Kincardine
(royaume-uni)
Pyrmont point park
(Australie)
Dock du Grand-bassin
(Irlande)
Autoroute A1
(Pologne)
DémantÈlement de RM2
(France)
Château d’eau d’Homeleigh
(Afrique du Sud)
Plates-formes de Rochela-Molière et de Saint-Fons
(France)
16
17
18
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
La radioprotection, une obligation
réglementaire multifacette
31
Freyssinet Ltd
32
Histoire
Le vérin plat, un concentré
de puissance
2 Sols & Structures Octobre 2008
Thaïlande. À Bangkok, Freyssinet Thailand participe aux travaux
du métro léger aérien, plus connu sous le nom BTS (Bangkok Mass
Transit System Extension). L’entreprise apporte notamment
son concours en fournissant et en installant la précontrainte
(937 t d’acier) d’un viaduc de 5,25 km construit entre les quartiers
d’Onnut et de Bangna, ainsi que les entretoises (120 t d’acier)
des cinq gares en construction sur le tracé.
5 précontraints
362 m àdeIstanbul
planchers
2
Turquie. Bahcesehir, un des quartiers situés dans la partie
européenne de la capitale turque, a vu en 2007 le lancement
d’un important programme immobilier comprenant
immeubles d’habitation, centre commercial et divers
équipements. Freysas, la filiale turque du Groupe, y a pris
part en assurant la mise en œuvre de 5 362 m2 de planchers
précontraints entre janvier et mai.
27
Métier
Entreprise
1 000 t de précontrainte
pour le métro
Émirats arabes unis. En bord
de mer, à Bahreïn, Ménard
est sur le point d’achever le
compactage dynamique d’une
plate-forme de 280 000 m2 où
va être construit un complexe
hôtelier résidentiel. Deux
grues Liebherr munies
de masses de 17 t travaillent
en double poste selon
un maillage variable de
5 x 5 à 10 x 10 m. La hauteur
de chute est de 18 m.
La production moyenne est
de 750 coups par poste.
34
Décollage
d’une entité
Inde. Créée en 2006, la filiale
de Reinforced Earth en Inde
participe à la construction des
échangeurs et des rampes
d’accès du nouvel aéroport
international de Bangalore.
Pour ce projet, l’entreprise
a conçu et fournit les
matériaux et matériels
nécessaires à l’édification
de 40 000 m² de murs en
Terre armée.
Compactage dynamique
sous contrôle
Émirats arabes unis. En prélude à la construction d’une
centrale électrique, Ménard a réalisé début 2008 un chantier
d’amélioration de sol dans l’émirat de Fudjayra. Le compactage
dynamique, technique choisie pour améliorer la capacité
portante d’une plate-forme sableuse de 36 000 m2, a été réalisé
à moyenne énergie (une masse de 15 t larguée d’une hauteur
de 10 m) afin de limiter l’impact des vibrations sur une centrale
en construction à moins de 100 m du chantier. Des mesures
au sismographe ont été effectuées en continu pendant toute
la durée de l’opération, qui s’est achevée début avril.
PANORAMA
Planchers précontraints
Surface record
pour la tour
Platinium
Pologne. Première application à une telle échelle
– 30 000 m2 –, la technique des planchers précontraints
proposée par Freyssinet Polska pour équiper la tour
Platinium, en construction en plein centre de Varsovie,
a convaincu le promoteur Atlas Estate. Commencés
en février dernier, les travaux s’achèveront en décembre
2008. Ils auront nécessité l’utilisation de 206 t de torons
gainés graissés non adhérents et de quelque
14 200 ancrages actifs F1F15.
Terre armée sur l’axe
Ajaccio-Bastia
France. Pour l’aménagement de la
déviation de la RN196 (Ajaccio-Bastia) à
Bocognano (Corse), au centre géographique
de l’île, Terre Armée a conçu un massif de
soutien en Terre armée de 20 m de haut.
Celui-ci sera habillé de parements TerraTrel
(treillis soudé).
Plots ballastés
en zone sismique
Croatie. Au nordest de Zagreb,
Ménard a mis en
œuvre 4 700 plots
ballastés pour
supporter les
fondations et la
dalle du West
Gate, le futur
plus grand centre
commercial du
pays (91 000 m²),
dans une zone sismique où les sols d’assise sont
de surcroît très médiocres.
Festival de haubans
Corée du Sud. Freyssinet et sa filiale coréenne
interviennent actuellement de concert sur
plusieurs projets de ponts à haubans : le pont
de Cheong Pong, un ouvrage mixte de 442 m
de long et de 327 m de portée principale,
équipé de 92 haubans H2000, dont Freyssinet
Korea construit les pylônes, pose le tablier
métallique, fournit et installe les haubans ;
le pont bow-string de Chundan Sandan, dont
le tablier en béton précontraint de 120 m
de portée centrale est supporté par trois
arches métalliques par l’intermédiaire de
haubans de type H1000 (photo) ; enfin, le pont
en arc de Gujin, qui comportera des haubans
H2000 d’unité 37 avec gaines compactes.
Sur l’ensemble de ces chantiers, Freyssinet
fournit les ancrages, les gaines et la cire,
le design associé, la location de matériel
spécifique de mise en œuvre ainsi que
l’assistance technique. Trois autres projets
de ponts haubanés sont par ailleurs
en cours de conception et de préparation.
Inspections de
précontrainte
nucléaire
Espagne. Au terme d’une
campagne de cinq mois,
Freyssinet a achevé en janvier
dernier la 7e inspection du
système de précontrainte du
réacteur n° 1 de la centrale
nucléaire d’Asco, près de
Tarragone, que l’entreprise
avait fourni et installé lors de
la construction, entre 1977 et
1980. Au cours de l’opération,
des tests ont été réalisés sur
13 câbles afin de vérifier l’état
de conservation et de tension
des torons et de le confronter
aux valeurs minimales et
maximales obtenues par
calcul. Les ancrages ont été
examinés et des échantillons
de graisse ont été prélevés
pour être analysés.
La 7e campagne d’inspection
a commencé début juillet sur
le réacteur n° 2, tandis que se
poursuivait la 6e inspection
sur la centrale nucléaire
voisine de Vandellós.
Quatre
nouveaux silos
États-Unis. Dans l’État de
Virginie, RECo a récemment
livré à l’armée américaine
quatre nouveaux silos
de stockage en éléments de
voûte TechSpan. Au total,
56 ouvrages de ce type
sont maintenant en service.
Collaboration franco-espagnole
France. En sous-traitance de VINCI Construction France, Terre Armée et
la société sœur espagnole Tierra Armada SA ont récemment travaillé de
concert pour concevoir et préfabriquer une voûte TechSpan de 8,38 m de
haut, 13,20 m d’ouverture et 46 m de long destinée au contournement
nord de Brive-la-Gaillarde (Corrèze). Les 38 éléments préfabriqués à Madrid
ont été acheminés sur site par Tierra Armada SA. De son côté, Terre Armée
a fourni l’assistance technique à la construction, qui s’est achevée en mai.
Octobre 2008 Sols & Structures 3
d
o
s
s
i e
r
n u cl é a i r e
Démantèlement du dôme
métallique de la centrale
de Creys-Malville (Isère).
Nuvia
Le réseau
d’expertises
de freyssinet
au service
de la filière
nucléaire
4 Sols & Structures Troisième semestre 2007
DOSSIER
S
i la création de Nuvia rend
brusquement visible le savoirfaire nucléaire de Freyssinet,
son existence et son développement
relèvent de la même logique qui a
vu l’essor de l’entreprise dans le
domaine des haubans ou l’émergence du métier de la réparation
dans les années 1970. Comme le
rappelle Jérôme Stubler, président
de Nuvia, « on retrouve au départ
le savoir-faire fondateur de l’entreprise, la précontrainte, et ses corollaires : connaissance approfondie
des structures, capacité de calcul,
maîtrise affirmée de la conception
et des méthodes d’exécution ». C’est
ainsi qu’entre 1970 et 1997 Freyssinet participe à la construction de
toutes les enceintes de confinement des réacteurs nucléaires des
centrales qui sont construites en
France par EDF – soit 58 tranches sur
19 sites. Les câbles de précontrainte,
dimensionnés et mis en œuvre par
Freyssinet, se déploient dans l’ensemble de la structure en béton,
dite « 3e enveloppe(1) », qui enferme
le réacteur et assure la sécurité de
l’installation.
Réparation et maintenance
Annoncé et attendu depuis
longtemps, le temps du
démantèlement des premières
installations nucléaires – centrales
de production d’électricité et sites
de fabrication du combustible –
est venu, et il se conjugue avec
un vaste programme de
construction de nouvelles centrales
dans le monde. Depuis le début des
années 2000, Freyssinet se prépare
à ce rendez-vous et construit
une offre cohérente et complète
dépassant les frontières de
l’Hexagone, qui s’affiche désormais
sous le nom de marque Nuvia.
Après cette période de construction,
Freyssinet a continué à accompagner EDF dans sa nouvelle étape,
l’exploitation des centrales, en mettant en œuvre ses compétences et
son expérience dans la réparation >>
Jérôme
Stubler,
président
de Nuvia
« Le démantèlement,
c’est l’art de l’assainissement et de la
déconstruction, une
opération comparable
à une construction à
l’envers, qui exige un
savoir-faire très proche
de la construction en
éléments préfabriqués. »
Octobre 2008 Sols & Structures 5
d
o
s
s
i e
r
>> et la maintenance des structures.
C’est à l’occasion de ces opérations
que les équipes de Freyssinet NTS
(aujourd’hui Nuvia TS) approfondissent leur connaissance des règles de
fonctionnement et des procédures
de sécurité des centrales. « Cette
connaissance et la collaboration
nouée avec EDF ont peu à peu permis à l’entreprise d’élargir ses prestations des études de conception
jusqu’à la réalisation et au management de projets complexes, intégrant tout ou partie de nos spécialités, soit seul soit en groupement
avec d’autres fournisseurs, explique
Bruno Lancia, directeur de Nuvia
France. Ces opérations sont montées
en puissance à la faveur du recentrage de nos clients sur leur cœur de
métier, permettant de leur offrir des
offres globales assurant une maîtrise
des risques et des coûts. »
« Dans ces missions, où il s’agit toujours de résoudre des problèmes et
d’intervenir à la limite de la mécanique et du génie civil – ce qui est le
fondement même du savoir-faire de
Freyssinet –, confirme Jérôme Stubler, l’objectif et la contrainte n° 1
sont toujours les mêmes : assurer
une exécution qui ne perturbe pas
l’exploitation de la centrale tout en
maîtrisant les contraintes de sécurité et de sûreté des installations et
des intervenants. Cette maîtrise des
risques, maître mot du domaine
nucléaire, est aussi devenue le
concept clé autour duquel Freyssinet a décidé de structurer son offre
lorsqu’il a décidé de s’engager dans
ce marché, au début des années
2000. »
Mobilisation
À ce moment-là, aucun acteur économique n’ignore que plusieurs
centrales de production d’électricité et installations liées au cycle
du combustible(2) arrivent en fin de
vie et vont devoir être démantelées.
Pour beaucoup d’acteurs, ces perspectives restent toutefois dans un
futur indéterminé et ne portent pas
à conséquence. Ce n’est pas le cas
pour Freyssinet, qui suit avec atten- >>
6 Sols & Structures Octobre 2008
RIuPcl
n
A GéEa iET
r e D É P L A C EMENT D ’ OU V RA G E
Bruno dupety, président de freyssinet
« Amplifier
les synergies
et construire des
offres groupées »
Fin avril, Freyssinet a annoncé la création
d’une activité « nucléaire » lancée sous
le nom de marque Nuvia. S’agit-il d’un
nouveau métier ?
Bruno Dupety. – Évidemment non. Depuis
les années 1970, Freyssinet a participé à la
construction de 100 % du parc de centrales
nucléaires en France, en installant la précontrainte des enceintes de réacteurs. Très logiquement, l’entreprise a ensuite pris part à la
maintenance et à la réparation des bâtiments.
Sur ces chantiers, menés jusqu’ici dans le
cadre de notre activité structures, les équipes
de Freyssinet ont approfondi leur connaissance
du client et le savoir-faire propres aux opérations réalisées dans un environnement exposé
aux radiations. Au fil du temps, EDF nous a
sollicités pour d’autres prestations faisant également appel à notre capacité d’ingénierie et
de calcul, mais concernant des opérations d’assainissement ou de gestion des déchets. Notre
analyse de l’évolution du marché nucléaire en
général et de ses perspectives nous a conduits
à renforcer et à élargir nos compétences et à
faire de notre développement dans ce secteur
un objectif stratégique. C’est ainsi qu’entre
2005 et 2007, nous avons fait l’acquisition de
Salvarem, Millennium, Mecatiss, Essor et enfin
de la société britannique Nukem Limited. Freyssinet a ainsi acquis une expertise en assainissement, radioprotection, calcul de criticité,
protection au feu et gestion de déchets. Dans
le même temps, le champ de notre clientèle
DOSSIER
s’est étendu à l’ensemble des opérateurs de la
filière, qui étaient clients de ces entités : Areva,
CEA, domaine militaire, etc. Parti d’une compétence centrée sur le génie civil, Freyssinet
est devenu en quelques années un « sachant »
et une force de proposition pour les donneurs
d’ordre. Aujourd’hui, ces expertises complémentaires permettent à Freyssinet d’intervenir
à tous les stades du cycle de vie des installations nucléaires, depuis leur conception et leur
construction jusqu’à leur démantèlement en
passant par leur maintenance et leur exploitation. Cette offre complète, il fallait la structurer
et la faire connaître. C’est le sens de la création
de Nuvia, qui est à la fois le nom de marque
fédérant notre offre dans le domaine nucléaire
et celui de notre troisième métier spécialisé, au
même titre que les sols et les structures.
Qu’est-ce qui a fait du nucléaire un enjeu
stratégique pour Freyssinet ?
B. D. – L’augmentation continue du prix du
pétrole, les besoins toujours croissants en
énergie et le débat sur les émissions de CO2
ont entraîné un regain d’appétence pour
l’énergie propre qu’est l’énergie nucléaire. En
construction neuve, une nouvelle génération
de centrales a vu le jour avec l’EPR, en chantier à Olkiluoto, en Finlande, et à Flamanville,
en France, en attendant un second site. On
voit par ailleurs se développer de nouveaux
projets dans des pays cherchant à diversifier
leurs sources d’énergie. Parallèlement, les
premières installations mises en service, prévues pour une durée d’exploitation d’environ
30 ans, arrivent en fin de vie ; les unes seront
maintenues en fonctionnement moyennant un
certain nombre d’interventions, les autres vont
être démantelées. Des programmes significatifs de démantelement ont déjà été lancés au
Royaume-Uni et en France. Ces opérations sont
bien ciblées, de relativement petite taille, mais
nombreuses et profitables. En France, elles
concernent par exemple le site du CEA à Fontenay-aux-Roses, la centrale EDF de Brennilis en
Bretagne, celle de Creys-Malville en Isère. Ces
opérations nécessitent une haute technicité et
un fort investissement en R&D, et elles correspondent parfaitement à la culture de Freyssinet. Nous les abordons dans le même esprit
que les projets d’ouvrages d’art auxquels
nous participons, sans prétendre « construire
le pont », mais avec l’ambition d’apporter une
contribution essentielle et experte.
« Nous abordons les
projets de réparation
ou de démantèlement
d’installations
nucléaires dans le
même esprit que les
chantiers d’ouvrages
d’art auxquels nous
participons : sans
prétendre “construire
le pont” mais avec
l’ambition d’apporter
une contribution
essentielle et experte. »
Que représente aujourd’hui cette activité par
rapport à l’activité générale du Groupe, comment s’organise-t-elle et quels objectifs vous
êtes-vous fixés ?
B. D. – En 2007, les 1 700 acteurs (dont la
moitié sont des ingénieurs et des techniciens)
de ce métier ont réalisé un chiffre d’affaires de
plus de 150 M€, soit 13 % de l’activité totale
du Groupe. Pour éclairer ces chiffres qui n’illustrent pas la dynamique du secteur, je précise
que Salvarem a plus que doublé son chiffre
d’affaires depuis 2005 et qu’Essor l’a presque
quadruplé sur la même période.
Sur le plan de l’organisation, le pôle Nuvia est
placé sous la responsabilité de Jérôme Stubler,
qui dirige également le département spécialisé
dans la précontrainte pour les centrales neuves. Il comprend deux divisions : Nuvia UK, au
Royaume-Uni, dirigée par Keith Colett ; Nuvia
France dans l’Hexagone, dirigé par Bruno Lancia, qui regroupe Nuvia TS (Travaux spéciaux),
Salvarem, Mecatiss, Essor et Millennium. Bien
connues des maîtres d’ouvrage sous leur nom,
ces entreprises conservent leur identité, désormais associée au logo de Nuvia.
Dans l’avenir, Nuvia devrait représenter entre
20 et 25 % d’un chiffre d’affaires d’ensemble
d’environ un milliard d’euros. En fait, nos vrais
objectifs sont plutôt liés à l’activité : en nous
appuyant sur le savoir-faire et l’expérience
de Nuvia UK, qui est équipée d’une usine de
conditionnement de déchets à Sellafield, nous
envisageons de construire en France un centre
du même type qui nous permettra de proposer
une offre complète sur toute la chaîne de la
gestion des déchets (identification, classification, traitement). Il s’agit aussi d’amplifier les
synergies commerciales et techniques qui ont
commencé à se développer entre les entités
pour construire des offres groupées, de lancer
des programmes de R&D, de faire connaître
nos solutions et nos produits pour les exporter,
car un de nos objectifs est de nous développer
à l’international, en ciblant notamment les pays
de l’Europe de l’Est.
Sustainable Technology, la signature adoptée
par le Groupe en 2007, s’applique-t-elle à ce
nouveau métier ?
B. D. – La création de Nuvia est l’aboutissement direct d’une démarche qui a commencé il
y a environ six ans, mais s’intègre parfaitement
à ce positionnement de Freyssinet sur des
techniques protectrices de l’environnement
et économes en énergie. Nuvia participe à la
création de sources d’énergie non productrices
de gaz à effet de serre (construction), prévient
d’éventuels problèmes de pollution (maintenance, réparation), et contribue à ramener
des sites à leur état originel (démantèlement).
Sustainable Technology apparaît donc plus que
jamais comme l’élément fédérateur de nos
métiers et de notre réseau, présent partout
dans le monde.
Octobre 2008 Sols & Structures 7
D
O
S
S
I E
R
>> tion l’évolution de ces futurs projets.
En cinq ans, l’entreprise se mobilise
et change de dimension en acquérant successivement Salvarem,
Mecatiss, Essor, Millennium puis la
britannique Nukem Limited. Réunis, ces savoir-faire complémentaires
couvrent l’ensemble des risques liés à
l’activité nucléaire dans la totalité du
cycle de vie des installations : exposition des hommes (radioprotection,
criticité), diffusion de radioéléments
(étanchéité), fonctionnement sous
incendie (protection anti-feu),
pérennité et résistance de la structure (précontrainte, maintenance,
réparation), etc. Ils permettent à
Freyssinet de se positionner sur
l’ensemble des projets de la filière,
en production d’électricité ou dans
le cycle du combustible et, grâce à
l’intégration de Nukem Limited, à
l’échelle internationale.
Marché en essor
Dans l’intervalle, la hausse du prix du
pétrole et les débats sur le réchauffement climatique et le développement d’énergies nouvelles sont
devenus des questions de société,
ouvrant de nouvelles perspectives
au nucléaire. Au printemps 2008,
on recensait par exemple plus de
220 projets de construction de centrales dans le monde, notamment en
Chine, en Inde, aux États-Unis, en >>
R IUPCALGÉEA IERTE D É P L A C E M E N T D ’ O U V R A G E
N
NUVIA TS
Génie civil et management de projet
SAVOIR-FAIRE
Spécialisée dans les opérations de maintenance
et de réparation des structures, Nuvia TS, issue de
Freyssinet NTS, met en œuvre tous les savoir-faire
de l’entreprise dans le domaine du génie civil :
renforcement, réparation, traitement des bétons,
modification (ouverture ou agrandissement
d’ouverture), manutention, démantèlement de
structures métal ou béton, installation de dispositifs parasismiques, etc.
EFFECTIF
85 salariés (dont 14 ingénieurs et 40 techniciens).
L’entité fournit des prestations de travaux, d’études et de gestion de projets dans le génie civil
spécialisé et le démantèlement de structures.
EXEMPLES DE CHANTIERS
• Réparation et étanchéité des caniveaux
de récupération d’effluents radioactifs dans
les bâtiments auxiliaires de l’ensemble
des centrales nucléaires d’EDF.
• Démantèlement de RM2 sur le site du CEA
à Fontenay-aux-Roses. Chantier lancé en
2007 en groupement avec Salvarem. Objectif :
démantèlement (découpe et manutention
de blocs envoyés en centre de stockage)
des 14 cellules blindées de l’installation, autrefois
vouée aux expérimentations sur combustible
(voir p. 28).
• Démantèlement du dôme métallique de la
centrale de Creys-Malville.
SALVAREM
Démantèlement de process et radioprotection
SAVOIR-FAIRE
Créée en 1979, Salvarem a été la première société
privée de radioprotection en France. À partir
de 1990, ce savoir-faire s’est élargi. Il englobe
aujourd’hui la radioprotection, l’assainissement,
la maintenance, l’exploitation, le démantèlement
de process et le traitement des déchets, y compris
les études de conception.
EFFECTIF
220 collaborateurs, répartis en trois agences :
La Hague, l’Île-de-France et Pierrelatte.
8 Sols & Structures Octobre 2008
EXEMPLES DE PRESTATIONS
• Études et démantèlement des batteries
d’extraction chaîne A et chaîne B de la salle 60 sur
le site d’Areva NC à Marcoule (définitivement
arrêtée depuis 1997, cette installation construite
dans les années 1950 abritait l’activité de dissolution des combustibles graphite-gaz).
• Démantèlement de RM2, en groupement avec
Nuvia TS (voir p. 28).
• Opérations de maintenance et d’assainissement
partiellement réalisées en téléopération
sur les zones 3 et 4 d’Areva à La Hague
(changement d’une partie des chaudières).
• Exploitation d’ateliers de déchets à La Hague.
Décatégorisation (reclassement d’un déchet d’une
catégorie* dans une autre) et découpe (pour optimiser le remplissage des conteneurs de stockage
dans la phase conditionnement).
* Les déchets radioactifs sont classés en quatre catégories selon l’intensité de leur radioactivité :
- déchets de très faible activité (TFA) ;
- déchets de faible activité (FA), comme les gants, surbottes, masques
de protection provenant des opérations de production industrielle ou
de maintenance (90 % des déchets stockés en centres spécialisés) ;
- déchets de moyenne activité, comme certaines pièces provenant du
démantèlement d’équipements de production, d’appareils de mesure,
etc. (8 %) ;
- déchets de haute activité, principalement les produits de fission
séparés au cours de l’opération de retraitement recyclage (2 %).
DOSSIER
Millennium
Les études d’ingénierie
Savoir-faire
Le bureau d’études Millennium est spécialisé
en ingénierie nucléaire et fournit des prestations
de mesures et de calculs scientifiques tels que
la criticité* pour la conception d’installations
(local de ventilation, atelier d’emballage de
déchets, salle de radiologie d’hôpitaux, etc.) et
la définition des conditions de sûreté pour les
interventions en milieu ionisant.
Effectif
80 salariés, dont 70 % d’ingénieurs.
Implantations : Les Ulis, Lyon, Aix-en-Provence,
La Hague, Pont-Saint-Esprit.
Clients
EDF, Areva, CEA, DCNS, Andra, Autorité de
Sûreté Nucléaire, Ganil (Grand Accélérateur
national d’ions lourds), etc.
Exemple d’études
• Participation aux études de démantèlement
du site Eurodiff (ancienne usine d’enrichissement de l’uranium) à Pierrelatte.
* Criticité : risque de phénomènes de fission incontrôlés dans
les matériaux fissiles.
Bruno
Lancia,
directeur de
Nuvia France
« Présent tout au long
du cycle de vie d’une installation nucléaire, Nuvia
est seul sur le marché à
associer des entités spécialisées, toutes leaders dans
leur domaine, complémentaires techniquement,
et à avoir ainsi une capacité d’offre globale
sur le démantèlement. »
Ludovic Martin,
directeur
de Salvarem
« Nuvia nous donne une
plus grande crédibilité
et nous permet d’aller
chercher des marchés plus
importants en proposant
une offre globale associant
les études (Millennium),
le démantèlement des
structures (Nuvia TS) et
le démantèlement
des process (Salvarem). »
Keith
Collett,
directeur
de Nuvia UK
« La complémentarité
de nos savoir-faire et la
volonté de développer
les synergies au sein de
Nuvia nous donnent les
meilleures chances de
satisfaire nos clients. »
Octobre 2008 Sols & Structures 9
d
o
s
s
i e
r
>> Afrique du Sud, au Royaume-Uni et
en Russie. De leur côté, les marchés
de démantèlement sont montés en
puissance : dans un article publié en
avril dernier, Le Moniteur évaluait aux
environs de 150 M€ par an les marchés de démantèlement programmés
pour les 15 années à venir en France ,
avec une hypothèse d’accroissement
à 200 ou 250 M€ par an à la faveur
de grosses opérations. « Ce marché
déjà important dépasse les frontières de l’Hexagone, indique Jean-Jacques Doublecourt, directeur export
de Nuvia France, puisqu’on recense
73 centrales (dont 9 en France), en
attente de démantèlement – sans
parler des sites liés au cycle du combustible qui relèvent d’opérations plus
lourdes et complexes. »
Dans ce contexte, Freyssinet qui est
un acteur connu du secteur génie civil
devait aussi se positionner en tant
qu’intervenant du domaine nucléaire.
C’est la mission de Nuvia, qui est à la
fois un nom de marque et le nom du
troisième pôle d’activité du groupe
Freyssinet. Conjugué au nom des
entités, qui sont toutes leaders dans
leur domaine et bien connues de leurs
clients, le logo de Nuvia symbolisera
l’offre globale du Groupe vis-à-vis de
l’extérieur. À l’interne, la création de
Nuvia scelle l’organisation de l’activité en deux divisions placées sous
la responsabilité de Jérôme Stubler :
Nuvia France, dirigé par Bruno Lancia (qui regroupe Nuvia TS, Salvarem,
Millennium, Essor et Mecatiss et
bénéficie du support du département
Technique dirigé par Jean Botti pour
les études d’avant-projet des grandes
opérations et les projets multi-entités)
et outre Manche Nuvia UK, dirigé par
■
Keith Collett.
1. Il s’agit des barrières empêchant le combustible radioactif de se répandre dans
l’environnement. La première est la gaine
métallique qui contient le combustible, la
deuxième, est la cuve d’acier qui renferme
le cœur du réacteur et où le liquide caloporteur récupère l’énergie thermique produite
par la fission.
2. Le cycle du combustible englobe l’ensemble des étapes de la préparation et de
l’utilisation du combustible nucléaire :
extraction du minerai, concentration, purification, conversion, enrichissement, fabrication du combustible, passage en réacteur
pour exploiter la chaleur de désintégration,
retraitement, recyclage, d’uranium et de
10 Sols & Structures Octobre 2008
n u cl é a i r e
Nuvia UK
Un levier de synergies
et d’ouverture sur l’international
Savoir-faire
Représentative de l’histoire et de l’organisation
de la filière nucléaire britannique, Nuvia UK s’est
construite dans les années 1960 à partir du métier
d’opérateur, développant de front ses savoir-faire
en pré-études, conception et construction d’installations, management d’opérations complexes
de démantèlement, gestion des déchets, décontamination des sols, radioprotection, etc., au travers
d’une active politique d’innovation. Collaborant
avec diverses autorités réglementaires, tel le
ministère de la Défense et le ministère du Commerce et de l’Industrie britanniques, Nuvia UK
bénéficie d’une importante ouverture sur l’international, illustrée notamment par sa participation
au programme de démantèlement des sous-marins atomiques de l’ex-URSS.
Effectif
900 collaborateurs, dont 400 ingénieurs et scientifiques, présents sur les grands sites de l’UKAEA
(United Kingdom Atomic Energy Authority) :
Dounreay, Sellafield, Rishey, Harwell, Winfrith.
Exemples de réalisation
• Conception, construction et mise en œuvre
du centre de retraitement des déchets d’AWE à
Aldermaston.
• À Dounreay, participation à trois opérations
de démantèlement. Pour le réacteur rapide
DFR : conception et construction d’une installation d’élimination du caloporteur NaK (alliage
sodium-potassium). Pour le réacteur à neutrons
rapides PFR : conception et exploitation
en coopération avec Areva NP de l’installation
permettant de démanteler et de mettre au rebut
le caloporteur métallique liquide radioactif ;
participation à la suppression du bâtiment
de génération de vapeur et des trois circuits de
sodium secondaires.
• À Winfrith, conception, construction et
exploitation de l’installation destinée à récupérer,
traiter et encapsuler les boues issues des bassins
externes du réacteur à eau lourde.
• Participation au programme de démantèlement
nucléaire en ex-URSS.
DOSSIER
Bernard
Marquez,
directeur
de Mecatiss
Mecatiss
Protection coupe-feu, étanchéité
et protection biologique
Savoir-faire
Mecatiss élabore depuis plus de 28 ans des con­
cepts innovants qui répondent aux exigences de
protection coupe-feu, d’étanchéité et de protection
biologique. Mecatiss réalise la conception, la fabrication, la mise en œuvre, la maintenance et l’expertise de systèmes protégeant des matériels importants (câbles, moteurs, vannes, pompes, capteurs
etc.) pour la sécurité et la sûreté des installations
(centrales, tunnels, usines…) permettant aux
exploitants de garder le contrôle de leurs installations pendant plusieurs heures lors d’un incendie.
Effectif 64 personnes, dont 30 cadres
et techniciens et 34 agents attachés à chacun
des sites nucléaires français.
Exemples de réalisation
• Mecatiss a équipé en protection coupe-feu passive (chemin de câbles coupe-feu 1 h 30) 100 %
des centrales françaises (soit plus de 200 km) à la
suite du plan d’action d’incendie lancé par EDF.
• Mecatiss a réalisé la protection des secteurs de
feu des centrales françaises, chinoises, russes,
américaines…
• Après la promulgation de nouvelles règles européennes, Mecatiss a qualifié selon ces nouveaux
standards l’ensemble de ses produits et procédés
aux durées de feu 2 h, 3 h et 4 h. Mecatiss a obtenu
la première ses premiers certificats ainsi que ses
premiers marchés.
Essor Les services
Exemples de prestations
• Agréée par l’État (et seule chez Nuvia à l’être),
Essor remplit des missions de conseil, de contrôle
Gilles
Grégoire,
directeur
d’Essor
« Dans le métier d’Essor,
le facteur humain, c’est
95 % de la réussite, et toute
la difficulté, car nous avons
presque une vingtaine de
profils d’activité et une
demi-douzaine de niveaux
d’études différents… »
Eric Lejeune,
directeur de
Millennium
« L’international, dans
lequel Freyssinet a la
volonté de se projeter est
un très grand enjeu pour
Millennium, et nous
connaissons un premier
développement en réalisant des études pour
Nuvia UK. »
Savoir-faire
Prestataire de service, Essor a été créé en 1996 et
intervient dans quatre domaines : la logistique
nucléaire, la décontamination, la prévention des
risques classiques et radiologiques, l’exploitation
et la gestion d’installations.
Effectif
240 agents, dont environ 60 attachés aux CNPE
de Cruas-Meysse, Tricastin, et Saint-Alban dans
la vallée du Rhône, et à partir de 2008 sur la centrale de Dampierre, sur la Loire.
« Notre ambition est
d’accompagner le développement des centrales
aux normes françaises en
Chine et de prendre 30 %
du marché accessible. »
et de mesure en radioprotection.
• Essor installe des protections biologiques,
fournit une assistance aux personnes, met en
place des sas confinés, etc., lors des interventions
de maintenance ou de réparation effectuées
dans la zone « chaude » des centrales.
Octobre 2008 Sols & Structures 11
G
RAN
D
AN G
L
E
Le maillon clé du grand
périphérique de Budapest
Comme les autres pays de l’Europe orientale récemment intégrés à l’Union européenne, la Hongrie
poursuit la remise à niveau générale de ses infrastructures. Aménagée autour de la capitale, l’autoroute M0
reliera les cinq axes principaux qui innervent le pays. Le pont Megyeri, qui franchit le Danube à la hauteur
de Szentendre, au nord de Budapest, assurera le bouclage de cet axe vital dès la fin 2008. Le tablier
métallique de l’ouvrage est supporté par 88 haubans fournis et installés par Freyssinet (voir aussi p. 18).
12 Sols & Structures Octobre 2008
Octobre 2008 Sols & Structures 13
G
RAN
D
AN G
L
E
La technique qui compacte
les coûts de construction
À Saint-Fons, aux portes de Lyon (Rhône) et en bordure immédiate de l’A7, la grande artère nord-sud du commerce
européen, la société Em2c dispose d’un foncier de 40 000 m2 idéalement placé pour la réalisation d’une
plate-forme logistique, à condition de contenir les coûts de construction. Sur un terrain composé de remblais
hétérogènes et contaminés où d’importants déblais étaient à prévoir, Ménard apporte sa contribution avec une
solution de compactage dynamique qui permettra l’aménagement de fondations superficielles (voir aussi p. 30).
14 Sols & Structures Octobre 2008
Octobre 2008 Sols & Structures 15
RÉ
a
l
i s
a t
i
o
n
s
STRUCTURES/LEARNING CENTER DE L’EPFL
240 t de précontrainte pour
un projet sans précédent
Sur le chantier du Learning Center de l’École
polytechnique fédérale de Lausanne (Suisse),
la réalisation de deux voûtes plates est rendue
possible par un recours massif à la précontrainte mise
en œuvre par Freyssinet SA.
D
ans sa forme comme dans
sa fonction, le Learning
Center mis en chantier par l’École
polytechnique fédérale de Lausanne
(EPFL) est un projet symbole et hors
normes. Symbole, car il préfigure
de nouveaux aménagements et le
campus « à l’américaine » qui permettra à l’établissement de redorer son blason vis-à-vis de l’École
polytechnique germanophone de
Zurich. Hors normes et très éloigné
des conceptions classiques, car ce
16 Sols & Structures Octobre 2008
bâtiment dédié aux modes d’acquisition des connaissances du futur
– pas encore fixés – abritera bibliothèques, médiathèques, cafétéria,
etc., et « son contenu sera disponible
pour le mode de fonctionnement
que ses usagers lui imposeront »,
résume Patrick Lacour, membre
de l’association des diplômés de
l’EPFL. Visuellement, il faut imaginer un ouvrage de 35 000 m2 réduit
aux deux fines lignes du plancher et
de la toiture (les façades sont entiè-
rement vitrées) inscrivant leur double ondulation face au lac Léman.
Traversé en diagonale par deux
voûtes délimitant une « petite » et
une « grande » coques (de respectivement 2 100 et 6 300 m2 de surface),
le bâtiment s’ouvre verticalement
par de nombreux patios et puits
de lumière. Selon les concepteurs,
les architectes japonais Kazuyo
Sejima et Ryue Nishisawa (cabinet
Sanaa), ces lignes simples visent
à « construire une expérience ou
à créer une atmosphère ». Elles se
révèlent aussi redoutablement complexes au niveau de la réalisation,
car les contre-courbures et les grandes ouvertures excentrées des patios
engendrent d’importants moments
de flexion empêchant la structure
de fonctionner comme une coque
mince. La solution est passée par
une optimisation des formes, la
conception de coffrages inédits,
la formulation de bétons spéciaux
et la mise au point d’un « système
RÉALISATIONS
statique hybride », avec des coques
fonctionnant en arcs à sous-tirants
alors que d’autres s’appuient sur ces
arcs tout en conservant leur fonctionnement de coque.
Un socle d’épaisseur
variable
« Les voûtes travaillent comme des
arcs, exerçant des poussées horizontales au niveau de la dalle de couverture du parking qui fait office de
socle et dont l’épaisseur varie, selon
les endroits, de 40 à 80 cm, explique François Prongué, directeur
technique chez Freyssinet SA. Ces
efforts sont repris, au niveau de la
dalle par 11 arcs sous-tendus, soit
21 faisceaux (6 pour la petite coque,
15 pour la grande coque) de 5 à
14 câbles de précontrainte qui fonctionnent comme des tirants. »
Le volume et la nature de la précontrainte sont impressionnants :
au total, elle représente 240 t d’acier
et met en œuvre des unités habituellement réservées aux ouvrages
d’art, soit 73 câbles 31T15 (5 500 m)
et 36 câbles 19T15 (1 800 m). Après
la réalisation de la petite coque, qui
a été bétonnée en une quinzaine
d’heures et d’un seul trait en avril
dernier, la grande coque était en
pleins travaux courant mai.
« Le chantier est sans précédent en
Suisse, souligne François Prongué,
car les ateliers s’y juxtaposent sur
une surface vaste comme quatre
terrains de football. » 28 jours après
le bétonnage de la grande coque,
prévu en juillet, Freyssinet participera au décintrage. Au préalable,
une soixantaine de vérins auront été
mis en place sur des étais Megasteel
fournis par Hebetec, la filiale suisse
du Groupe spécialisée dans le levage
et la manutention, et la mise en tension des câbles se fera progressivement au fur et à mesure du décintrage, pour éviter toute modification
brutale des efforts dans la structure.
Si la conception et la mise en œuvre
de la précontrainte dans des délais
serrés n’ont pas représenté un défi
en soi pour Freyssinet, « tout s’est
révélé intéressant dans ce chantier,
juge François Prongué, parce que
■
tout y est hors normes. »
intervenants
A Maître d’ouvrage :
École polytechnique fédérale
de Lausanne.
A Maître d’œuvre :
Sanaa Ltd (Japon).
A Entreprise générale :
Losinger SA.
A Entreprise spécialisée :
Freyssinet SA.
SOLS/ MINE DE FER DE CLOUDBREAK
Un tunnel
en trois tranches
U
n chantier achevé en
février dernier illustre une
nouvelle fois le leadership acquis par
RECo dans la fourniture de tunnels
complexes à voûte en béton pour les
infrastructures de transport public
et minières du pays. À trois reprises
en un an et demi, l’entreprise est
intervenue pour construire le tunnel
de récupération de la mine de fer du
Fortescue Mining Group à Cloud­
break (Autralie-Occidentale), l’un
des plus importants sites miniers
du pays. L’ouvrage est constitué de
voûtes TechSpan d’une portée de
6,70 m. Long de 315 m, il est l’un des
plus importants jamais construits
par RECo et il traverse un amas de
minerai de fer haut de 40 m. En
juin 2007, l’entreprise a remporté
une tranche d’extension longue de
160 m, « plus difficile à concevoir
en raison de sa situation sous une
pente raide », explique Gary Power,
chez RECo.
En 2007, enfin, un nouveau prolongement de 77 m a été commandé
pour la réalisation d’un tunnel de
secours. Fin 2007, RECo a en outre
réalisé en Terre armée un des murs
de tête du tunnel, habillé de pare■
ments TerraMet.
Octobre 2008 Sols & Structures 17
RÉ
a
l
i s
a t
i
o
n
s
STRUCTURES/PONT MEGYERI
88 haubans au-dessus du Danube
À Budapest, le département Grands Projets
de Freyssinet et la filiale hongroise Pannon
Freyssinet font équipe et participent à la
construction du plus grand pont haubané de Hongrie.
Ce huitième pont jeté sur le Danube à Budapest sera
le premier pont à haubans de la capitale.
L
ong de 1 862 m, le pont
Megyeri est un maillon clé
du projet M0, le nouveau périphérique de Budapest, qui assurera la
connexion des autoroutes hongroises
autour de la capitale. Situé au nord
de la ville, l’ouvrage franchit successivement des zones inondables en
18 Sols & Structures Octobre 2008
rive gauche du Danube puis le fleuve
lui-même, l’île de Szentendre, le bras
secondaire du fleuve et enfin d’autres
zones inondables en rive droite.
« Nous intervenons sur le pont principal, au-dessus du Danube, dont nous
fournissons et mettons en œuvre
les 88 haubans ; la construction de
l’ouvrage s’achèvera fin 2008 », précise Maté Borbas, le directeur général
de Pannon Freyssinet.
L’ouvrage comporte deux travées
d’approche de 145,50 m, qui encadrent la travée centrale de 300 m de
portée. Le tablier est large de 37 m et
accueillera les deux fois deux voies
de circulation ainsi que des bandes latérales prévues pour un élargissement futur. « Nous équipons
l’ouvrage des haubans HD2000 de
dernière génération, poursuit Maté
Borbas. Ils sont ancrés en partie
haute dans deux pylônes en A qui
culminent à 100 m de hauteur et
sont fixés au tablier à intervalles
de 12 m. » Au total, les 88 haubans
représentent 460 t de torons gainés
graissés et 176 ancrages qui sont
mis en œuvre conjointement par les
équipes grands projets de Freyssinet
et la filiale hongroise.
La pose des haubans s’effectue
simul­tanément de part et d’autre
des pylônes au fur et à mesure de
RÉALISATIONS
la pose des voussoirs métalliques.
Ceux-ci, d’un poids de 170 t, sont
assemblés dans le sud de la capitale
hongroise avant d’être acheminés
par barge jusqu’au chantier, où
ils sont levés jusqu’à leur position
finale à l’aide d’une grue puis soudés. « Notre intervention commence
lorsque l’opération de soudure est
avancée à 70 %. Nous hissons alors
deux câbles simultanément, le tout
en moins d’une journée. Il ne faut
pas perdre un instant pendant cette
phase très délicate, ce qui impose
une préparation minutieuse », explique Daniel Clapisson, chef de chantier chez Freyssinet. Les haubans se
composent de faisceaux de câbles
parallèles dont le nombre de torons
varie de 31 à 61. Équipés de gaines
extérieures de couleur gris clair, les
câbles mesurent de 55 à 163 m et
sont équipés d’amortisseurs IED
(Internal Elastomeric Damper), IHD
(Internal Hydraulic Damper) ou IRD
(Internal Radial Damper) en fonc■
tion de leur longueur.
Les voussoirs métalliques
du tablier, acheminés
par voie fluviale, sont mis
en place de part et d’autre
des pylônes. Leur charge
(170 t) est reprise
par un dispositif d’étais
sur barge avant d’être
transférée aux deux
haubans que les équipes
de Freyssinet mettent
en place en une journée
selon un scénario
rigoureusement préparé.
intervenants
A Maître d’ouvrage : Nemzeti
Infrastruktúra Fejlesztó Zrt.
(National Infrastructural
Development Corporation).
A Entreprise générale : M0
Északi Dunahíd Konzorcium
(Hídépító Zrt.-Strabag Zrt).
A Entreprise spécialisée :
Pannon Freyssinet Kft.
Octobre 2008 Sols & Structures 19
R
é
a
l
i s
a t
i
o
n
s
STRUCTURES/GREEN SQUARE NORTH TOWER
Objectif productivité tenu pour
33 000 m2 de planchers précontraints
La filiale du Groupe en
Australie a mis en œuvre
la précontrainte de planchers
d’un hôtel construit en haute
qualité environnementale à Brisbane,
dans l’État du Queensland.
L
e département Queensland
Building d’Austress Freyssinet a récemment achevé pour le
compte de Leighton Contractors Pty
Ltd l’installation de la précontrainte
de la tour Green Square North à
Brisbane. Cet hôtel de luxe très en
vue a l’ambition d’être le premier du
Queensland à obtenir six étoiles, et
son promoteur, Leighton Holdings
Pty Ltd, a sollicité pour cet établissement l’agrément du Conseil du
bâtiment durable australien, ce qui
implique de respecter des contraintes environnementales complexes
et rigoureuses à tous les stades de la
conception et de la construction.
20 Sols & Structures Octobre 2008
Avant le début des travaux, le chef de
projet du promoteur, Tony Joslin, a
tenu d’importantes réunions d’une
part avec Rod Price, le directeur de
Pryme Pty Ltd, la société chargée du
lot coffrage, d’autre part avec Mica
Simovic, le responsable bâtiment
d’Austress Freyssinet. Ces rencontres
visaient à optimiser la conception
des planchers, leur réalisation et la
planification des travaux.
Un logiciel 4D
pour maîtriser l’exécution
« Nous étions notamment chargés de
la conception et de la construction des
12 dalles précontraintes des niveaux
2 à 13 et de la construction seule des
planchers inférieurs, ce qui représente
une superficie de plus de 33 000 m2 et
la mise en œuvre de 200 t de torons »,
explique Benoît Lecinq, directeur
général de la filiale. Pendant cette
opération, où le respect des délais
conditionnait l’obtention de l’agrément, un logiciel de développement
en quatre dimensions a été utilisé
pour la première fois. Cet outil innovant a permis de visualiser toutes les
étapes clés du processus de construction ainsi que la durée qui leur est
allouée. En scindant l’ensemble des
travaux structurels étage par étage et
heure par heure, il a apporté une aide
précieuse pour la compréhension et
l’exécution des travaux structurels,
suivis sur le chantier par l’ingénieur
de projets Nathan Power et le chef
d’équipe Mat Keary. Avec l’aide de
ce logiciel et en utilisant les données
de la phase d’études et de conception,
l’équipe structures d’Austress Freyssinet a pu atteindre son objectif de
productivité d’un étage par semaine,
soit trois coulées de béton d’environ
650 m² chacune. Au final, l’implication de Freyssinet dès la conception
a permis d’atteindre un rythme élevé
dans l’exécution tout en respectant
les exigences de sécurité, de précision
■
et de qualité.
RÉALISATIONS
SOLS/ROUTE SONOYTA-MEXICALI
70 000 m² de murs
en Terre armée
sur 16 ouvrages
Aux portes de l’État de
Basse-Californie (Mexique),
Tierra Armada de México
intervient dans un vaste programme
de modernisation d’axes routiers.
D
ans l’extrême nord-ouest
du Mexique, en lisière de la
frontière avec les États-Unis, des travaux de modernisation ont été engagés sur la route Sonoyta-Mexicali
(environ 250 km), et plus particulièrement sur le tronçon San Luís Río
Colorado-Mexicali (environ 70 km).
L’élargissement de la chaussée de
13,50 m à 24 m a impliqué d’importants travaux de terrassement et
de drainage, la mise en œuvre de
revêtements constitués de bétons
hydrauliques et asphaltiques, des
travaux de signalisation, ainsi que
l’édification de six ouvrages de franchissement (baptisés Algodones I,
Hermosillo, Algodones II, Monterrey,
Aeropuerto, Puebla) et de 22 passages à niveau. « Au total, cet axe sera
amélioré sur près de 53 km, indique
Luis Rojas, directeur général de la
filiale mexicaine de Freyssinet Tierra
Armada de México, et nous intervenons sur 16 ouvrages. »
L’entreprise s’est lancée dans les
travaux en 2005, année au cours de
laquelle 24 174 m² de murs en Terre
armée ont été érigés. Au cours des
années 2006 et 2007, ce sont respectivement 21 694 m2 et 19 427 m2
qui ont été réalisés. « Les derniers
massifs seront terminés à la fin de
l’année 2008 », précise Luis Rojas.
À son achèvement, la modernisation
de ce tronçon permettra de fluidifier
et de sécuriser cet axe de communication sur lequel 17 000 véhicules
se croisent chaque jour et par où
transite l’essentiel du trafic à destination ou en provenance de la Basse■
Californie. intervenants
A Maître d’ouvrage :
SCT Centro Baja California.
A Entreprise générale :
Alta Ingeniería 2000
Construcciones y Puentes
de Chihuahua Constructora
Gusa.
A Entreprise spécialisée :
Tierra Armada de México.
Octobre 2008 Sols & Structures 21
RÉ
a
l
i s
a t
i
o
n
s
STRUCTURES/COMPLEXE IMMOBILIER AL ABDALI
Des planchers précontraints
pour un projet de 250 000 m2
Actif en Jordanie
depuis les années
1980, Freyssinet
vient d’y créer
une filiale locale
et de remporter
un très important
marché de
précontrainte
de planchers
à Amman.
22 Sols & Structures Octobre 2008
E
n Jordanie, Freyssinet a
associé son nom à de nombreux ouvrages d’art prestigieux
comme les ponts de l’aéroport et
de l’université d’Amman, du Wadi
Mujib ou encore de l’échangeur
de Jerash. À ses prestations classiques d’ingénierie, de fourniture de
matériaux et de mise en œuvre de la
précontrainte, le Groupe a ajouté la
précontrainte de planchers pour les
bâtiments depuis 2004.
« Cette technique permet de cons­
truire de grandes travées avec une
épaisseur de dalle réduite et de réaliser d’importantes économies sur les
matériaux et la durée des travaux.
Le marché l’a rapidement compris
et a retenu la technique pour de
nombreux projets comme le centre
commercial Mecca Mall (pour Al
Kurdi Group) ou l’Abu Taweela Plaza
(avec Al Wajih Contracting), tous
deux réalisés à Amman », explique
Khalid Rabadi, directeur général de
la filiale jordanienne nouvellement
créée (voir ci-dessous).
Dernièrement, Freyssinet a démarré,
pour le compte d’Al Masar-MID
JV (Oger étant le principal maître
d’œuvre du client), un nouveau
projet portant sur la conception
et la mise en œuvre de la précontrainte de planchers d’un immense
complexe immobilier situé boulevard Al Abdali, dans la nouvelle
zone en développement du centre
d’Amman. L’ensemble, en cours de
réalisation, représente une surface
totale de 250 000 m² et comprend
des parkings souterrains et 10 bâtiments résidentiels et commerciaux.
« À l’origine, le projet était prévu
en béton armé pour les structures,
précise Khalid Rabadi. Nous avons
proposé une solution alternative en
béton précontraint pour la construction des planchers, en expliquant
au client qu’elle permettait d’éliminer certains éléments structurels indispensables avec le béton
armé, comme des poutres ou des
dalles préfabriquées. » Généraliser
le recours à la précontrainte de planchers permettait en outre de simplifier les cycles de construction, de
réduire les délais de construction et
RÉALISATIONS
SOLS/PAREMENTS ARCHITECTURAUX
Terre armée
des villes et Terre armée
des champs
O
utre-Atlantique, deux
projets de murs de soutènement auxquels la filiale Reinforced Earth a récemment prêté son
concours confirment la prédilection
des maîtres d’ouvrage américains
pour les parements architecturaux
et la grande faculté d’adaptation de
la Terre armée. En Pennsylvanie, un
chantier d’amélioration de chaussée
a été lancé en février 2007, comprenant l’édification de 1 540 m2 de murs
en Terre armée et la mise en place de
300 m de barrières de sécurité préfabriquées dans la vallée de Cumberland. « Sur ce projet, dont nous avons
conçu et fourni les matériaux et le
matériel d’exécution, nous avons réalisé des parements architecturaux de
rendait inutile les imposantes grues
et les aires de stockage qu’aurait
nécessité l’emploi d’éléments préfabriqués. « Par rapport au coût
d’une solution classique en béton
armé, le choix de la précontrainte
pour les planchers représente une
économie de 20 % pour le client »,
souligne Khalid Rabadi. Sur ce projet, le plus important du pays dans le
domaine de la précontrainte, 1 200 t
de torons vont être mises en œuvre
en deux ans. « Au pic d’activité, nous
mobilisons jusqu’à 30 personnes,
indique encore Khalid Rabadi, ainsi
que deux chefs de chantier, deux
conducteurs de travaux, un responsable de chantier et un responsable
de projet. »
Une nouvelle adresse
au Moyen-Orient
La Jordanie connaît une croissance très rapide et un boom de
la construction, en particulier à
Amman, sur la mer Morte, et dans
1,50 x 3 m dont le motif est inspiré de
la muraille en pierre naturelle d’un
moulin du voisinage, afin d’assurer
une intégration parfaite des ouvrages
dans le paysage de montagne environnant », explique Sherif Aziz, chez
Reinforced Earth.
Changement d’environnement radical avec le second projet. Il s’agissait
cette fois de concevoir 22 300 m2 de
mur de soutènement en Terre armée
(panneaux de 1,50 x 3 m) et 4 500 m2
de parement mural en treillis soudé
TerraTrel pour la section urbaine de
l’autoroute I75 à Dayton (État de
l’Ohio). Quatre traitements différents
ont cette fois été appliqués pour un
démarrage de l’exécution au prin■
temps 2008. Moins de matériaux
et de matériel, plus de
simplicité et d’efficacité
des cycles de production,
etc., les planchers
précontraints ont imposé
leurs avantages pour un
projet de très grandes
dimensions initialement
imaginé en béton armé.
la zone libre d’Aqaba. Afin d’accompagner cet essor et de continuer à
offrir des services de proximité et
de qualité à ses clients, Freyssinet
a créé une nouvelle filiale en Jordanie, Freyssinet Jordan Ltd. Opérationnelle depuis mars 2008, celle-ci
fait partie du réseau Moyen-Orient
du Groupe et emploie un personnel
qualifié et permanent local. Elle proposera un large éventail des services
du groupe Freyssinet, notamment
les murs de soutènement en Terre
armée et les prestations d’amélioration de sol de sa branche Ménard.■
Octobre 2008 Sols & Structures 23
RÉ
a
l
i s
a t
i
o
n
s
STRUCTURES/ÉGLISE DU SACRÉ-CŒUR À LILLE
Le baptême de Foreva
Construit en béton armé après la Grande Guerre,
le clocher de l’église du Sacré-Cœur, à Lille
(France), a été réparé en huit mois à l’aide des
produits de la gamme Foreva, développée par Freyssinet.
à
quelques centaines de
mètres de la Citadelle,
le Sacré-Cœur, à Lille, est l’une de
ces églises construites à l’époque
moderne dans le style néogothique. Originalité supplémentaire,
l’ouvrage a été bâti en deux temps :
le corps de l’église, édifié en pierre et
brique au lendemain de la guerre de
1870, puis le clocher, réalisé en béton
armé après la Première Guerre mondiale. Culminant à 82 m, celui-ci a
résisté aux intempéries pendant un
siècle, mais au début 2004 la chute
d’une croix de clocheton lors d’une
sortie de messe a imposé sa mise en
sécurité en urgence ainsi que des
réparations, car les ornements fins
étaient très altérés et des épaufrures
découvraient les armatures du béton
en de nombreux endroits.
Restitution à l’identique
Plus de trois ans plus tard, les fonds
nécessaires ayant été collectés, c’est
une véritable restitution à l’identique du monument qui a été programmée et attribuée par la ville au
groupement formé en cotraitance
par l’agence Nord de Freyssinet
France (lot béton armé) et MCCM,
une entreprise locale de maçonnerie
qualifiée monuments historiques (lot
pierre et brique). « Le chantier a été
scindé en deux phases pour minimiser le coût de l’échafaudage, qui s’élevait à près de 100 m, explique Arnaud
Beseme, conducteur de travaux chez
24 Sols & Structures Octotbre 2008
RÉALISATIONS
Freyssinet France : une intervention
simultanée des deux entreprises sur
la partie mixte béton-pierre, située
entre 32 m et 50 m de hauteur, puis,
après adaptation de l’échafaudage,
travail sur le clocher (soit environ
600 m2 de surface développée) pour
Freyssinet, et en partie basse pour
MCCM. » Pour les deux entreprises,
le travail a commencé par une purge
de toutes les parties dégradées, suivie
d’un sablage pour permettre l’accrochage des matériaux de réparation,
sélectionnés après avoir fait l’objet
d’essais d’adhérence. Selon leur état
de dégradation, toutes les parties
n’ont pas été réparées de la même
façon. Sur les 108 crochets d’ornementation du clocher, 30 seulement
ont été réparés sur place, tous les
autres étant entièrement refaits par
moulage en atelier avant d’être scel-
lés en place. Les colonnettes, les têtes
de chapiteaux ornées et les petites
sculptures les plus abîmées ont fait
l’objet du même traitement. De leur
côté les moulures des garde-corps
ont été réparées sur place à l’aide de
coffrages spéciaux, et les gargouilles,
les ailettes des abat-sons et les boudins d’ornementation en périphérie
des ouvertures ont été réalisés à la
main. « Le trait commun, souligne
Arnaud Beseme, c’est que toutes ces
réparations ont été réalisées à l’aide
des produits de la gamme Foreva
développée par Freyssinet (voir cicontre) : micro-mortiers de réparation fibré Foreva M110, Parexlanko
Lancorep fin 730 et micro-béton
Parexlanko Clavexpress 700. Puis le
clocher a reçu une double couche de
protection en Foreva Relastic 300, un
revêtement souple spécialement for-
mulé pour protéger le béton contre
toutes les agressions, teinté ici en
couleur gris-blanc pour répondre à
la demande de l’architecte des bâtiments de France. »
Lancés en août 2007, les travaux ont
principalement été exécutés pendant l’hiver et se sont achevés en
mars dernier. « Ce n’était pas tout à
fait une première, commente Arnaud
Beseme, car les huit compagnons,
leur chef de chantier, Mohamed
Drici, et le conducteur de travaux,
Aldo Vici, avaient réalisé une opération comparable en 2004 à l’église
Saint-Martin de Saint-Quentin. En
revanche, c’était la première fois
qu’ils intervenaient en hauteur sur
un ouvrage comportant autant de
moulures et de sculptures – et qu’ils
mettaient en œuvre les produits
■
Foreva. »
Une offre
intégrée savoirfaire – produit
Spécialiste de la réparation, de
la protection et du renforcement
des ouvrages en béton, en métal
ou en bois, Freyssinet est également un expert des produits
qu’il définit et met en œuvre.
Afin d’associer plus étroitement
ses savoir-faire et les produits qui
répondent à ses spécifications,
Freyssinet les regroupe depuis
2007 sous le nom de marque
Foreva. La gamme produits
Foreva comprend ainsi des solutions de reconstitution du béton,
de revêtement d’imperméabilisation, de protection anti-corrosion d’armatures, de protection
cathodique, etc.
STRUCTURES/PONT DE KINCARDINE
Triple recours à la précontrainte
E
n Écosse, à 40 km au nordouest d’Édimbourg, la cons­
truction du pont de Kincardine, sur
la rivière Forth, sera bientôt terminée. « Cet ouvrage de 1,2 km de
long compte 26 travées mises en
place par poussage et pèse plus de
32 000 t. C’est le deuxième plus long
pont poussé au monde, et Freyssinet
Ltd en a fourni et mis en œuvre la
précontrainte », rappelle Ian Campbell, chez Freyssinet Ltd.
Dans la construction des travées,
le système retenu se signale par
l’utilisation d’une précontrainte
« partielle », entièrement composée
de torons externes remplaçables
(19C15 et 37C15). « Ceux-ci ne sont
pas mis en tension dans le voussoir
fraîchement coulé mais immédiatement après que le voussoir a quitté
le banc de coulage, sur la barge qui
l’achemine à travers l’estuaire », souligne Ian Campbell.
Le démarrage des opérations de
poussage, en janvier 2007, a marqué
pour Freyssinet Ltd le commence-
ment d’une intervention en deux
temps. Il s’agissait d’abord de mettre
en place la précontrainte provisoire
« centrée » : des câbles rectilignes de
94 m de long assemblant deux travées. À la fin du poussage, les équipes mettaient ensuite en œuvre la
précontrainte de continuité à l’aide
de câbles de 140 m. Soigneusement
préparée, la réalisation de la précontrainte « partielle » des travées
(45 m de long) a pu être réalisée en
moyenne en 8 jours au lieu des 10
prévus dans le contrat initial. Conçu
et construit par un groupement associant VINCI Construction Grands
Projets et Morgan Est, le pont de Kincardine fait figure de chantier modèle
en terme de développement durable :
le site est encadré de nouvelles zones
naturelles protégées accueillant de
nombreuses espèces animales, et sur
le chantier les matériaux recyclés ont
■
été abondamment utilisés.
Octobre 2008 Sols & Structures 25
RÉ
a
l
i s
a t
i
o
n
s
SOLS/PYRMONT POINT PARK
Un parc solidement planté
Dans le quartier de Pyrmont, à Sydney (Australie), Austress
Freyssinet a réalisé 400 colonnes de « jet grouting » pour consolider
une digue et permettre la création d’un nouvel espace vert.
E
n bordure de l’océan,
entre les baies de Johnston et de Jones, dans l’ouest de
Sydney, le parc de Pyrmont Point est
l’un des principaux projets urbains
actuellement menés dans la capitale australienne. D’une superficie
de 1,8 ha, cet espace vert est créé sur
un terrain autrefois propriété de la
Police maritime, racheté par la ville
en juillet 2005. Dans son aménagement, les architectes paysagistes ont
privilégié l’emploi de certains matériaux comme le grès pour les murs et
les chemins, les poutres en bois ou
encore des rampes réalisées dans un
26 Sols & Structures Octobre 2008
style marin pour rappeler aux futurs
promeneurs l’histoire de ce quartier
autrefois voué aux industries et à
l’activité portuaire. Une promenade
et un belvédère recouverts d’un platelage construits à la lisière du parc
offriront une vue imprenable sur les
deux baies.
« Fixer » le sol
« Avant de mettre en chantier les
aménagements, il fallait absolument stabiliser le sol », explique Paul
McBarron, directeur général de la
filiale Autress Menard. Spécialiste de
la géotechnique, l’entreprise a par-
ticipé au confortement de la digue
existante sur laquelle repose le nouveau parc, en réalisant des colonnes
de jet grouting. « Avec ce procédé,
que nous avons mis en œuvre très
souvent et qu’Austress Menard maîtrise parfaitement, nous avons “fixé”
le sol derrière la digue, de façon à
éviter tout mouvement et toute rotation de la structure, et à augmenter
la stabilité générale de l’ouvrage
ainsi que sa sécurité. » Une série de
colonnes contiguës, disposées sur
trois rangées a donc été réalisée en
arrière de la digue de façon à bloquer certaines zones. 400 colonnes
de jet grouting, dont les diamètres
vont de 800 mm à 1 700 mm, ont
été mises en œuvre en à peine deux
mois.
« Les colonnes de 1 700 mm sont les
plus importantes jamais installées
comme matériau de remplissage en
front de mer, indique Paul McBarron
– c’est une bonne illustration de ce
que nous savons faire en confortement de sol. » Ajoutons que le projet
a été achevé en avance sur le calendrier et pour un coût inférieur au
■
budget prévu. RÉALISATIONS
STRUCTURES/RÉHABILITATION DU DOCK DU GRAND-BASSIN
La marque d’un spécialiste
V
oilà 200 ans, le dock du
Grand-Bassin a été édifié
au cœur de Dublin (Irlande), au
confluent de la Liffey et du grand
canal. Le renouveau commercial et
immobilier du quartier a récemment
mis à l’ordre du jour sa rénovation
et sa transformation en équipement
voué aux loisirs.
Au préalable, la réhabilitation de
l’ouvrage s’imposait, en particulier
du côté où il borde le canal, et il
avait été prévu, dans une première
approche, d’aménager un batardeau
en palplanches à 4 m de distance du
bâtiment, afin de drainer la zone et
de pouvoir opérer un renforcement
par béton projeté. « Cette solution a
finalement été abandonnée, explique
Gerry Cluney, general manager de la
société Makers Freyssinet (voir p. 32),
au profit de la nôtre, qui avait le
double avantage de limiter le coût
de l’opération grâce à l’utilisation de
moyens légers – coffrages sous-marins innovants et microbéton – et de
prévenir d’éventuels risques d’effondrement du fait de la suppression de
la pression hydrostatique. »
Au total, le recours à un coffrage
sous-marin installé à 4 m de profondeur sur 240 m de long a permis
de draguer 2 000 m3 de sédiments
au droit du mur et de couler 200 m3
de micro-béton pour consolider la
structure.
« Pendant le dragage, nous avons
repêché pas mal d’objets insolites :
deux voitures, trois coffres ainsi que
des fusils et des munitions », poursuit, amusé, Mervyn Miller, contracts
manager. En outre, 600 m² d’ouvrages en maçonnerie ont également
été réparés et ravalés au-dessus et
au-dessous du niveau de l’eau. Pour
ne pas gêner les usagers des docks,
l’intervention a été réalisée à partir
de bateaux-travaux et d’un ponton
équipé de deux grues de 20 t chacune,
de pelles de 25 t, d’un marteau-pilon
et d’un dispositif de surveillance par
■
sonar.
SOLS/AUTOROUTE A1
Des assises pour les remblais
E
n Pologne, la construction de l’A1 (582 km) est l’un
des chantiers d’équipement phares
du pays. Seul axe autoroutier nordsud dans le pays, l’A1 reliera d’ici
2010 la ville de Gdansk, sur la Baltique, à la République tchèque, à la
hauteur de Katowice, en croisant
les autoroutes A2 et A4 d’orientation est-ouest. Dans sa partie sud,
entre les villes de Swierkalny et de
Gorzycki, le tracé franchit une zone
de sols argileux et limoneux qui ne
pouvaient supporter la charge du
remblai autoroutier sans consolidation préalable. « Le bureau d’études
principal a donc décidé de réaliser
des travaux pour limiter les tassements de terrains sous les remblais
les plus importants et améliorer la
stabilité des accotements, et ces
travaux nous ont été confiés », indique Jakub Saloni, responsable de
l’activité Ménard en Pologne. Plus
précisément, le bureau d’études a
proposé que soit mise en œuvre la
solution des plots ballastés, reconnue en Pologne pour son efficacité,
sur une zone de 70 000 m², divisée
en cinq parties. Compte tenu de
l’épaisseur importante de la couche
de sol meuble, qui peut atteindre
jusqu’à 8 m par endroits, le bureau
d’études a préconisé un traitement
en plusieurs phases pour la stabilisation des accotements. Dans une
autre zone (40 000 m²), la présence
de matériaux de remblai granuleux de consistance lâche sur une
profondeur de 5 à 9 m a conduit le
bureau d’études à privilégier une
autre technique aussi familière à
Ménard, le compactage dynamique.
« Pour consolider le remblai autoroutier, haut de 10 m, les ateliers de
compactage ont été équipés d’une
masse de 15 t lâchée d’une hauteur
de 20 m », précise Jakub Saloni. Les
travaux se sont achevés à la fin de
l’été 2008. Au plus fort de l’activité,
le chantier a mobilisé 20 collaborateurs de Ménard répartis en quatre
■
ateliers.
intervenants
A Maître d’ouvrage : Direction
des routes polonaises.
A Maître d’œuvre : Jacobs.
A Entreprise générale : Alpine.
Octobre 2008 Sols & Structures 27
R
é
a
l
i s
a t
i
o
n
s
NUCLÉAIRE/DÉMANTÈLEMENT DE RM2
Les synergies de Nuvia à l’œuvre
Réunies pour la première fois sur une opération
de grande envergure, les équipes de Nuvia TS
et de Salvarem ont bénéficié du soutien d’autres
entités de Nuvia et mettent à profit le démantèlement
du site RM2 du CEA à Fontenay-aux-Roses pour partager
leurs savoir-faire et développer des synergies locales.
L
es entités nucléaires de
Freyssinet n’ont pas attendu
la création de Nuvia pour soumissionner ensemble à des opérations
d’envergure. Sur le site du CEA (Commissariat à l’énergie atomique) à Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine),
Freyssinet NTS devenu Nuvia TS et
Salvarem, en groupement avec STMI
(filiale d’Areva), se sont vu confier en
septembre 2006 le démantèlement
du laboratoire RM2 au terme d’une
étude pilotée par Jean-Jacques Aman
(Salvarem) et Hervé Ridoux (Nuvia
TS) mobilisant les équipes d’ingénierie et de projeteurs des deux entités.
Constitué pour l’essentiel de 14 cel28 Sols & Structures Octobre 2008
lules blindées d’un volume moyen
de 120 m3, RM2 est une installation
construite à la fin des années 1950,
qui a servi à réaliser des recherches
sur le combustible irradié jusqu’en
1982. Elle comprend une galerie inférieure de collecte et d’évacuation des
effluents actifs et, au niveau supérieur,
un tunnel de manutention où circulait un appareillage lève-dalle, surmonté, hors zone de contamination,
d’une galerie technique. La structure
est construite en béton baryté, matériau d’une très forte densité, et ses
voiles et planchers présentent une
épaisseur remarquable de 1,50 m,
nécessaire pour atténuer les rayon-
nements ionisants dans les zones de
travail du personnel. « Cette installation a fait l’objet d’une première
campagne d’assainissement dans les
années 1990, explique Nicolas Box,
chef de projet Nuvia. Notre mission
consiste aujourd’hui à assurer une
décontamination complémentaire
et le démantèlement des enceintes
blindées et de leurs équipements
(voiles, planchers, gaines et cuves),
afin de libérer le bâtiment de toute
contrainte nucléaire et de permettre
au CEA de l’affecter à de nouvelles
activités. »
Ayant reçu les plans de l’installation
et une cartographie radiologique
remontant aux années 1990, le groupement a commencé sa mission par
des contrôles radiologiques et l’établissement d’une cartographie à jour,
réalisés par STMI, indispensables
pour bâtir le scénario du démantèlement, un document qui décrit, pour
chaque phase de l’opération : la zone
concernée, les mesures de protection, le matériel utilisé, etc., et doit
être soumis au client (le CEA). « Ce
principe de prévision et de validation
est constant pour ce type d’opération, souligne Nicolas Box, et après
l’acceptation du scénario de démantèlement global, toutes les études
d’exécution sont assorties d’une note
technique soumise au client. »
Le projet est aujourd’hui en phase
préliminaire : 80 % des études d’exécution et 90 % des travaux préparatoires (aménagement des zones
d’entreposage provisoires de déchets,
installation d’un rideau de protection
acoustique, mise en place d’un nouveau DNF [dernier niveau de filtration], etc.) sont désormais réalisés.
RÉALISATIONS
Travaux du haut vers le bas
Après le basculement du système
de ventilation sur le nouveau DNF,
opération pour le moment soumise
à la validation de l’Autorité de sûreté
nucléaire, les travaux de démantèlement pourront réellement démarrer.
Ceux-ci se dérouleront logiquement
en commençant par la galerie technique et verront s’enchaîner du haut
vers le bas les phases de décontamination (dépoussiérage, nettoyage à
l’aide de mousses spéciales, écroûtage ou ponçages localisés) et de
déconstruction (découpage de blocs
à la scie murale ou à la scie à câble
diamanté, démolition au Brokk, une
minipelle équipée d’un brise-roche
commandée à distance).
Le chantier devrait s’achever en
2011 et générer 780 t de déchets qui
se répartissent en 50 t de déchets
industriels banals, 7 000 t de déchets
TFA (très faiblement actifs) et 130 t
de déchets faiblement actifs, dont
le groupement assurera la caractérisation radiologique et le conditionnement. « C’est la première fois
que nos deux entités interviennent
ensemble sur une opération de cette
dimension, souligne Nicolas Box.
Pour l’occasion, nous avons bénéficié de l’appui ponctuel de nos collègues de Nuvia UK (ex-Nukem Ltd)
et de Millennium. Nous nous sommes aussi fixé l’objectif de profiter
de cette opération pour nous transmettre mutuellement nos savoir-faire
en mettant en place un processus de
compagnonnage. » Ce projet commun a également été une opportunité pour rapprocher les équipes de
Salvarem, de NTS et de Millennium
basées en Île-de-France au sein d’un
même bâtiment. D’ores et déjà, cette
proximité et ces synergies ont permis à Nuvia d’obtenir d’autres projets
alliant ses différentes compétences.
■
intervenants
A Maître d’ouvrage et maître
d’œuvre : CEA.
A Travaux : groupement
STMI (mandataire)-Nuvia
TS-Salvarem.
STRUCTURES/CHÂTEAU D’EAU D’HOMELEIGH
L’ascension d’un poids lourd
Pour construire
un château
d’eau à East
London (Afrique
du Sud) sans
recourir à un
échafaudage de
grande hauteur,
un entrepreneur
a fait appel au
savoir-faire en
levage lourd
de la filiale
locale, Freyssinet
Posten.
L
e marché de la construction bat son plein en Afrique du Sud. Cette situation, un
entrepreneur a failli en faire les frais
car, chargé de construire un château
d’eau dans le quartier d’Homeleigh, à
East London, il n’arrivait pas à se procurer d’échafaudage. Pour respecter
ses engagements, il a donc décidé de
construire l’ouvrage (20 m de diamètre, 8 m de haut, 640 t) au sol et
il a sollicité Freyssinet Posten pour
en assurer le levage à plus de 25 m
de hauteur.
« Nous avons déjà employé cette
technique à plusieurs reprises dans
le monde et nous la maîtrisons parfaitement. Elle nous a demandé
une semaine de préparation et cinq
jours pour l’exécution », explique
Mike Mollentze, le directeur général
de Freyssinet Posten. L’opération a
mobilisé des équipements très spécialisés : des vérins de levage, des
câbles en acier à haute résistance et
des instruments de contrôle sophistiqués (mesure de distance par laser,
capteurs électriques relevant la pres-
sion dans les vérins, autres capteurs
mesurant l’extension des vérins,
enregistreur de données multicanal,
logiciels spécialisés pour traiter, afficher les données et permettre aux
ingénieurs de contrôler le levage en
toute sécurité.)
Un levage à 25 m de hauteur
à la vitesse de 1 m/h
Après la mise en place des équipements, le levage s’est effectué en
six étapes. Il a d’abord fallu enfiler
12 torons en acier à travers des gaines verticales installées dans la cuve,
et reliées à la plate-forme de levage,
en tête du fût. La structure a ensuite
été progressivement décollée du
moule et hissée de 30 mm. Cette
phase a permis d’ausculter le comportement de la cuve et d’inspecter
la structure avant de poursuivre le
levage proprement dit. « La cuve a
été hissée à une vitesse de 1 m/h,
par cycles de 200 mm, correspondant à la course des vérins », précise
Mike Mollentze.
Une fois arrivée en position finale, la
cuve a été solidarisée au fût à l’aide
de barres de précontrainte Freyssibar, et une ceinture inférieure a été
bétonnée. Les câbles de suspension
ont été maintenus en tension jusqu’à
ce que le béton de la ceinture ait
atteint le durcissement voulu. « Avec
ce chantier, Freyssinet a démontré sa
capacité à relever des défis au bénéfice de ses clients. L’opération s’est
déroulée sans encombres malgré des
bourrasques de vent qui nous ont
obligés à prendre d’infinies précautions », conclut Mike Mollentze. ■
Octobre 2008 Sols & Structures 29
RÉ
a
l
i s
a t
i
o
n
s
SOLS/PLATES-FORMES DE ROCHE-LA-MOLIÈRE ET DE SAINT-FONS
Le compactage dynamique
fait valoir ses avantages
La présence de remblais peut faire obstacle à la valorisation
d’anciens sites industriels. En région lyonnaise, la solution
de compactage dynamique proposée par Ménard a apporté
à deux reprises une réponse technique et économique.
À
Roche-la-Molière, non
loin de Saint-Étienne
(Loire), le site d’une ancienne carrière à ciel ouvert remblayée sur de
fortes épaisseurs il y a une vingtaine
d’années a été retenu pour l’aménagement d’un centre de messagerie TNT. « L’épaisseur des remblais,
supérieure à 10 m par endroits, ainsi
que la présence éventuelle de spots
à plus de 25 m rendait impossible
la solution des fondations superficielles, et les fondations sur pieux
n’étaient pas envisageables du point
de vue économique compte tenu de
la profondeur à atteindre et de la
présence de blocs plurimétriques »,
explique Gilian Erbeja, responsable
travaux à l’agence Ménard RhôneAlpes. C’est en proposant un traitement de sol par compactage
30 Sols & Structures Octobre 2008
dynamique que Ménard a résolu
le problème posé par ce remblai.
L’analyse fine de l’énergie à mettre
en œuvre en fonction des contraintes de tassement admissibles du
bâtiment et de la répartition des
contraintes en profondeur a ainsi
permis de valider le procédé et de
traiter, courant mars 2008, au moins
15 000 m2 de matériaux principalement issus d’activités minières, et ce
sur une épaisseur moyenne de 12 m
sous bâtiment.
Gains de coût
« Ce chantier témoigne encore une
fois de la pertinence de l’analyse
de l’interaction sol-structure et des
gains substantiels que cette approche permet au client de réaliser
sur les coûts liés aux fondations de
l’ouvrage », souligne en conclusion
Marc Lacazedieu, directeur général
de Ménard.
À Saint-Fons (Rhône), une fois n’est
pas coutume, c’est en site urbain,
au voisinage d’un complexe chimique sensible classé, que Ménard est
intervenu en mettant en œuvre sa
technique historique pour la société
Em2c. Animé par la volonté d’optimiser les coûts liés aux fondations
des ouvrages et de limiter les volumes de déblais vraisemblablement
contaminés, Em2c a été convaincu
par la variante proposée par Ménard
en lieu et place de fondations profondes sur pieux. « Nous avons traité
par compactage dynamique, sur une
épaisseur moyenne de 7 m de remblais hétérogènes, une surface équivalente à six terrains de football où
vont être construits une plate-forme
logistique et des bâtiments industriels », explique Stéphane Brulé,
responsable de l’agence Ménard
Rhône-Alpes. Une étude ainsi qu’un
suivi des vibrations générées par le
pilonnage réalisé tout au long du
chantier ont permis de traiter les
sols à seulement 10 m des bâtiments
voisins.
« Le compactage dynamique a fait
ici la preuve de son intérêt quand un
problème de remblais hétérogènes
contaminés se pose, puisqu’il permet d’asseoir des ouvrages sur fondations superficielles et de réduire le
volume des déblais et donc les coûts
liés aux opérations de traitement
environnemental des sols », analyse
■
encore Stéphane Brulé.
M
é
t
i e
r
La radioprotection, une obligation
réglementaire multifacette
D
ans l’activité nucléaire, l’exposition aux rayonnements ionisants doit être maîtrisée pour ne
pas dépasser les limites fixées par
la réglementation (voir encadré).
Cette maîtrise, c’est le savoir-faire de
la radioprotection, un des métiers
de base de Nuvia, qui ne présente
pas exactement les mêmes facettes
selon qu’il s’exerce au sein d’une
centrale de production d’électricité,
d’installations du cycle du combustible ou de traitement des déchets
ou qu’il concerne des opérations
de maintenance ou de démantèlement. Excepté pour les études, qui
procèdent par calculs – un volet de
la radioprotection dont Millennium
et Nuvia UK sont les spécialistes au
sein de Nuvia –, l’outil de base du
« radioprotectionniste » est le radiamètre. Celui-ci permet de mesurer
le rayonnement dans une zone et,
moyennant l’adaptation d’accessoires, sa contamination, c’est-à-dire
la présence d’éléments radioactifs,
sous forme de poussières déposées
ou en suspension dans l’air. « Ces
relevés, avec d’autres (mesure de
l’oxygène, explosimétrie, tests de
protection incendie, etc.), sont la
base de notre mission, qui est de
protéger contre la totalité des risques, et elle se partage en deux
grands volets », explique Cédric
Beauvieux, responsable méthodes
chez Essor. Le premier englobe les
contrôles réglementaires et la cartographie des locaux. Il s’agit d’effectuer pour l’exploitant des mesures au
sein d’installations et de reporter les
valeurs relevées en contamination
et en rayonnement sur des représentations schématiques (la cartographie), notamment pour identifier
et baliser les zones « orange », où le
débit de dose dépasse 2 mGy/h.
« Ces contrôles périodiques s’effectuent à un rythme mensuel selon un
planning bien défini, mais ne sont
pas le gros de notre activité, plutôt
représenté par les arrêts de tranche
pour maintenance », poursuit Cédric
Beauvieux.
Assurer la conformité de
l’environnement du chantier
Dans ce second volet de leur mission les radioprotectionnistes interviennent pour effectuer le suivi, le
conseil et fournir une assistance
aux équipes réalisant les opérations
d’entretien et de maintenance.
Interface entre le donneur d’ordre
et ces fournisseurs, ils doivent s’assurer que l’environnement du chantier est conforme, que les « parades »
(barrières de protection en plomb
contre le rayonnement) et les balises
de protection individuelles et collectives qui mesurent la contamination
en temps réel sont installées et fonctionnent.
« Chez Salvarem, nous assurons le
même type de mission au profit
d’équipes de maintenance intervenant lors des arrêts de tranche des
centrales EDF, mais aussi pour des
opérations de décontamination et
de démantèlement réalisées pour le
compte du CEA ou d’Areva, explique Ludovic Martin, le directeur de
Salvarem. En application du décret
de 2003 en matière de radioprotection intégrée, nos missions consistent à évaluer, protéger, surveiller
et contrôler. Elles restent les mêmes
dans des contextes et avec des risques à gérer en matière d’irradiation
et de contamination qui peuvent
être différents.
C’est notamment le cas avec les opérations de démantèlement, d’assainissement, de maintenance et d’exploitation sur des installations de
retraitement de combustible, où les
intervenants manipulent un panel
très large de radioéléments et sont
exposés à un risque de contamination alpha qui n’existe pas dans les
centrales de production d’électri■
cité. »
Radioactivité et limites
de « dose efficace »
Lorsqu’une personne est exposée au rayonnement d’une source
radioactive, l’énergie absorbée par les tissus traversés peut provoquer des dommages biologiques. Ce risque est fonction des
caractéristiques du rayonnement et de la sensibilité des organes
irradiés. À partir de la « dose », quantité d’énergie reçue, mesurée en
gray (Gy), on calcule donc une « dose efficace », mesurée en sievert
(Sv), qui permet d’évaluer le risque de détriment sur le corps entier
ou sur un organe.
En France, les limites annuelles de dose efficace corps entier ont
été fixées par le décret du 31 mars 2003. Pour les travailleurs (à
l’exclusion des femmes enceintes), elle est de 20 mSv. Pour le
public, la dose efficace est limitée à 1 mSv. À titre de comparaison,
la dose efficace individuelle moyenne due à la radioactivité naturelle en France est de 2,4 mSv par an.
Octobre 2008 Sols & Structures 31
e
n
t
r
e
p
r
i
s
e
Royaume-Uni
Six années
d’expansion record
Créée voici bientôt 60 ans, Freyssinet
Ldt appuie son développement
sur les expertises techniques
qui sont l’atout de Freyssinet partout
dans le monde et les valorise
dans les activités de réparation
et sur les marchés de niche.
Freyssinet Ltd
L
’histoire de Freyssinet au Royaume-Uni commence il y a plus
d’un demi-siècle, en mars 1950, avec
la naissance de PSC Equipment Ltd,
qui devient PSC Freyssinet Ltd en
1979 puis Freyssinet Ltd en 1998.
Aujourd’hui, cette entité regroupe
trois sociétés : Freyssinet UK, Reinforced Earth Company Ltd (RECo)
et Corrosion Control Services Ltd
(CCSL), toutes trois basées à Telford, au nord-ouest de Birmingham,
où elles emploient 170 personnes,
dont 30 managers et ingénieurs ainsi
que 45 collaborateurs dans les fonctions marketing, administration et
comptabilité.
Au cours des six dernières années,
Freyssinet Ltd a connu une expan-
sion record, doublant son chiffre
d’affaires à la faveur d’acquisitions
et d’une croissance organique « en
ligne avec les performances d’ensemble du Groupe », souligne Patrick
Nagle, son directeur général. Si 10 à
15 % du chiffre d’affaires du pôle est
généré hors des frontières, la clé de
son développement réside dans la
stratégie appliquée au Royaume-Uni.
« Nous faisons porter nos efforts sur
des travaux à forte valeur ajoutée et
les marchés de niche où la pression
concurrentielle est moins vive », poursuit Patrick Nagle. Dans la pratique,
Freyssinet Ltd peut s’appuyer sur la
forte expertise technique de chacune
de ses sociétés dans son cœur de
métier : conception et méthodes de
précontrainte, et réparation de structures pour Freyssinet UK ; concep-
1
2
Makers Freyssinet, tous
les savoir-faire de la réparation
En octobre 2007, Freyssinet Ltd a acquis la division infrastructure nord
de Makers UK Ltd, l’un des plus grands spécialistes des réparations
structurelles au Royaume-Uni, qui depuis plus de 25 ans met en
œuvre un large éventail de savoir-faire : traitements électrochimiques
des structures par injection de résine, hydrodémolition, béton projeté,
renforcement par fibres de carbone, pour un portefeuille de clients
incluant conseils généraux, agences de l’eau, conseils municipaux
et clients privés. Baptisée Makers Freyssinet, la société continue à
opérer depuis son siège de Cumbernauld, près de Glasgow, et ses
bureaux de Belfast, Perth et Dublin – et son carnet de commandes
2008 laisse augurer une belle croissance…
4
32 Sols & Structures Octobre 2008
entreprise
tion de solutions en Terre Armée et
fourniture de matériaux pour RECo ;
protection cathodique pour CCSL.
Le plus souvent, ces entités interviennent en sous-traitance pour des
entrepreneurs, mais toutes les trois
visent bien sûr à augmenter la part
de travaux réalisés en direct pour
le client. Leurs prestations couvrent
un large spectre : ponts à haubans
et structures câblées, précontrainte
des réservoirs de gaz naturel liquéfié (GNL), murs et culées de ponts
en Terre Armée, voûtes TechSpan,
etc., avec une particularité remarquable, les planchers précontraints,
qui représentent désormais 30 % du
chiffre d’affaires de Freyssinet UK.
Spécificités
3
1. De janvier 2006 à
février 2008, Freyssinet a
assuré la mise en œuvre
de la précontrainte de trois
nouveaux réservoirs GNL
sur l’île de Grain (sud-est de
l’Angleterre).
2. Sur l’autoroute M6,
Reinforced Earth a conçu
39 ouvrages de soutènement
et culées de pont en Terre
armée, totalisant une surface
de 23 000 m².
3. L’entreprise a pris une part
active dans la réparation du
quai de South Hook (pays
de Galles) en dépêchant des
équipes expertes en protection
cathodique et en béton projeté.
4. La toiture du célèbre
Millennium Stadium de Cardiff
a entièrement été haubanée
par les équipes de Freyssinet.
Les aménagements et les réseaux
d’infrastructures étant arrivés à
maturité, le marché des travaux
neufs s’est amoindri au cours de la
dernière décennie. C’est pourquoi
Freyssinet UK a choisi de redéployer
son offre et de concentrer ses efforts
sur la réparation de structures. « Il
fut à la fois difficile et chronophage
de nous bâtir une réputation, car le
marché britannique de la réparation
est très concurrentiel, explique Paul
Bottomley, le directeur général de
Freyssinet UK, mais c’est chose faite
depuis deux ans, notamment grâce
à l’acquisition, en 2007, de Makers,
une entreprise écossaise experte
dans ce secteur (voir encadré p. 32),
qui a contribué à nous faire connaître et reconnaître. »
RECo et CCSL interviennent pour leur
part sur des marchés ciblés. L’essentiel de l’activité de RECo au RoyaumeUni est représenté par la conception
et la fourniture de matériaux pour les
culées de ponts et les murs de soutènement des ouvrages routiers, et
l’entreprise se signale par un effort
permanent pour élargir sa gamme
de solutions. « Pour poursuivre son
développement, l’entreprise vise une
extension de sa zone géographique et
cible notamment les pays de l’Europe
du Nord », indique Jonathan Cross,
directeur de RECo. Pour sa part, CCSL
est experte dans la conception et l’ins-
tallation sur site de systèmes de protection cathodique, notamment pour
les ponts et les structures maritimes.
Seule entreprise britannique maîtrisant cette spécialité au RoyaumeUni, CCSL n’y limite pas son activité
et s’appuie sur le réseau de Freyssinet
pour proposer son savoir-faire dans
de nombreux pays.
Les synergies à l’honneur
« Nous sommes constamment à la
recherche d’opportunités pour faire
travailler ensemble nos entités et
nos filiales », insiste Patrick Nagle.
C’est le cas pour Freyssinet UK avec
Nuvia UK (ex-Nukem Ltd), spécialiste du domaine nucléaire (voir Dossier), dont l’activité est importante
au Royaume-Uni. La démarche est
la même avec Advitam, spécialisée
dans l’inspection et le monitoring
d’ouvrages et de structures. Mais les
occasions de synergies ne manquent
pas avec d’autres sociétés du groupe
VINCI et se développent avec les
britanniques VINCI PLC, Ringway et
Norwest Holst comme avec VINCI
Construction Grands Projets ou
VINCI Energies. « D’ailleurs, souligne Patrick Nagle, l’intégration des
techniques de protection cathodique
développées par CCSL dans le portefeuille de solutions Freyssinet a été un
élément clé dans le dévelloppement
de notre activité de réparation. »
Un développement planifié
« Freyssinet Ltd est à l’image du
Groupe : nous avons en commun la
même culture, la même philosophie
et la même stratégie, résume Patrick
Nagle, soit de fortes ressources techniques, des collaborateurs intègres
partageant les mêmes valeurs et ani-
més de la même volonté de repousser les barrières et de diversifier nos
activités par l’innovation et la R&D. »
De même, l’ancrage local et l’essor
de marchés de proximité sont privilégiés, les entreprises étant dirigées
par des personnes du cru, selon le
principe du Groupe « un homme,
un produit, un territoire ». Enfin,
Freyssinet Ltd accentue son engagement environnemental en intégrant de plus en plus de paramètres
de « sustainable technology » dans
son activité.
Pour les trois prochaines années,
l’accent restera mis sur la réparation de structures et un enracinement dans les marchés locaux que
pourraient renforcer une ou deux
implantations dans le sud de l’Angleterre. Les valeurs phares illustrant
l’excellence technique resteront les
ponts à haubans, la précontrainte
des réservoirs GNL et des enceintes
de centrales nucléaires. Conjoncturellement, les jeux Olympiques de
Londres génèrent aussi des chantiers intéressants, comme la fourniture de murs de soutènement pour
RECo et divers travaux pour Freyssinet dans la construction du village
des athlètes.
Enfin, pour ne pas négliger la part
des hommes dans la dynamique
d’intégration et de développement
des dernières années, un projet de
formation est programmé pour l’ensemble du personnel d’ici 2010. ■
Fiche d’identité
A Chiffre d’affaires 2007 :
28 M€.
A Effectifs : 170 collaborateurs.
De gauche à droite : Patrick Nagle, directeur général de
Freyssinet Ltd, Paul Bottomley, directeur général de Freyssinet
UK, Jonathan Cross, directeur de RECo, David Dudeney,
directeur général de CCSL.
Octobre 2008 Sols & Structures 33
h
i
s
t
o
i
r
e
Le vérin plat :
un concentré
de puissance
Dans les métiers de
Freyssinet, la mécanique est
un auxiliaire indispensable,
mais la puissance des
machines nécessite un
contrôle absolu. Synthèse
de ces qualités, le vérin plat
s’est imposé dans toutes
sortes d’applications.
C
omme c’est souvent le cas pour les
grandes inventions, les vérins plats
ont vu le jour à l’occasion d’un chantier.
En 1938, alors que le barrage des BeniBahdel, en Algérie, est en construction,
le maître d’ouvrage décide d’augmenter la capacité de l’ouvrage. Pour surélever le barrage de 7 m en conservant
la structure, le système de voûtes et les
contreforts, Eugène Freyssinet, à qui il
est fait appel, conçoit un dispositif de reprise des charges sur des butées rendues
« actives » par un appareillage inédit de
vérins de faible épaisseur mais extrêmement puissants. Ceux-ci se présentent
sous la forme d’une capsule déformable constituée de deux demi-pièces en
acier et d’un bord de forme torique en
périphérie, équipé de deux raccords
Le vélodrome olympique de Montréal.
dont l’un permet l’injection du
liquide sous pression qui « ouvre » le vérin. Ces mêmes vérins plats sont utilisés pour tendre des tirants unitaires de
1 000 t, assurant la liaison entre la partie
existante et la surélévation du barrage.
Ceci constituait une grande première, à
la fois pour la précontrainte et pour les
tirants précontraints dans le sol. Depuis
son invention, le vérin plat a été utilisé
dans de très nombreuses applications,
« en particulier lorsqu’il s’agit d’appliquer
ou de transmettre une force et de
contrôler simultanément la déformation
correspondante », précise Pierre Boitel,
directeur recherche & développement
chez Freyssinet. ■
Mesurer les contraintes et précontraindre
Au Brésil, sur le pont Presidente Costa e Silva, qui
relie les villes de Rio de Janeiro et
de Niterói en traversant la baie de
Guanabara, des vérins plats sont
utilisés pour mesurer la contrainte
résiduelle dans l’ouvrage. Couplés
à un système de jauges d’allongement, ils sont installés dans des
réservations du béton et mis en
1974
Décoffrage et décintrement
Très tôt, Eugène Freyssinet
utilise les vérins plats pour
décoffrer les structures. La méthode
permet de vérifier que l’ouvrage est
stable au moment du décoffrage et
sécurise entièrement l’opération
puisque le coffrage reste porteur. Elle
a notamment été utilisée dans la réalisation de plusieurs ponts construits
sur la Marne au lendemain de la
Seconde Guerre mondiale.
1945
34 Sols & Structures Octobre 2008
Un dispositif de 226 vérins
plats prenant appui sur
les culées principales et déployant
une force de 22 000 t est mis en
place pour décoffrer la coque de
l’impressionnant vélodrome olympique de Montréal. Après l’opération, les vérins plats ont été intégrés
de façon permanente à l’ouvrage
afin de contrôler les déformations
différées.
1975
Pont Presidente Costa e Silva.
Montréal
pression pour restituer la déformation structurelle avant la création
de ces réservations.
légende
Dans le cadre des travaux
de réparation réalisés
après l’incendie du tunnel du MontBlanc, en 1999, un tronçon de route
de 2 900 m est précontraint à l’aide
de vérins plats.
2000
histoire
Compenser le fluage
Grand spécialiste des
ponts en béton, Eugène
Freyssinet assure notamment la
construction du pont de Luzancy
(Seine-et-Marne). Pour compenser les effets du fluage, il dispose
des vérins plats entre les culées
et le tablier.
1945
Avec sa portée de 304 m,
le pont de Gladesville, à
Sydney (Australie), est l’un des
ponts en arc en béton les plus
longs du monde. Pour éviter que
les arcs ne subissent des déformations par suite des différences
de retrait et de dilatation thermique, Freyssinet a équipé l’ouvrage
de plusieurs batteries de vérins
plats de compensation commandés par un système sophistiqué
de circuits hydrauliques. Chaque
batterie regroupe 56 vérins plats,
capables d’exercer une poussée
de 65 MN. Ceux-ci sont disposés en empilement par quatre et
offrent une course de 100 mm.
Transfert de charges
Travaux au Louvre en 2003.
1962
Lors de la réhabilitation de la
cathédrale d’York (RoyaumeUni), Freyssinet utilise des butons et
des vérins plats pour soutenir certains murs fissurés et compenser
d’éventuels tassements des fondations de ces étais. « Lorsque l’on crée
de nouveaux appuis, le transfert de
charge doit s’effectuer lentement, en
trois ou quatre mois, indique Pierre
Boitel, et les vérins plats sont parfaitement adaptés à cette utilisation. »
1975
Après un tassement des sols
sous-marins, sept ponts de
la plate-forme pétrolière Ekofisk, en
mer du Nord, doivent être relevés
de 6,50 m. L’opération implique une
reprise de charge des 70 000 t de la
structure. Elle est menée à bien grâce
à une centaine de vérins plats à haute
pression insérés dans des appuis spéciaux. Sa réussite fait de l’opération
l’événement de l’année.
1987
À Paris, une centaine de
vérins plats sont mis en
œuvre dans les fondations provisoires de la façade Denon du musée
du Louvre pour réaliser la reprise en
sous-œuvre des piliers.
2003
À Vélizy (France), Freyssinet
met en place une batterie de
vérins plats pour renforcer les planchers d’une enseigne d’un centre
commercial et porter leur capacité
portante de 500 à 1 000 kg/m2.
2008
Levage
L’une des applications les
plus spectaculaires des
vérins plats et sans doute l’une des
plus connues reste le déplacement
des temples d’Abou-Simbel, en
Égypte. Situés non loin de la frontière soudanaise, ces temples étaient
menacés d’engloutissement par la
construction du haut barrage d’Assouan. Dès 1958, une campagne de
presse internationale alerte l’opinion publique. Les fonds recueillis
permettent le lancement des travaux
sous l’égide de l’Unesco. Les vérins
plats sont utilisés pour décoller les
ouvrages et permettre leur transfert
sur une falaise artificielle au-dessus
du niveau des eaux.
1964
Maintient de l’existant
Parallèlement aux travaux
gigantesques entrepris
pour la réalisation de la quatrième
gare Bruxelles-Midi (Belgique),
destinée à l’accueil des trains à
grande vitesse, 3 000 vérins plats
sont mis en place sous les bâtiments avoisinants, principalement construits en maçonnerie,
pour éviter qu’ils ne subissent des
désordres par l’effet de tassements
différentiels.
1990
Pratiques, peu encombrants, légers et souples d’utilisation,
les vérins plats s’imposent comme solution par excellence
dans le changement d’appareils d’appui, qui nécessite un transfert de charge
plutôt qu’un levage.
Aujourd’hui
Octobre 2008 Sols & Structures 35
Le groupe Freyssinet dans le monde
Afrique et
Moyen-Orient
Afrique du Sud
Freyssinet Posten Pty Ltd
Olifantsfontein
Tél. : (27.11) 316 21 74
Fax : (27.11) 316 29 18
Reinforced Earth Pty Ltd
Johannesburg
Tél. : (27.11) 726 6180
Fax : (27.11) 726 5908
Algérie
Freyssinet International
& C­i­e ­­­­­­Al­gérie
Alger
Tél. : (213) 2156 4692
Egypte
Menard Freyssinet Egypt
Giza
Tél. : (20) 23 303 51 86
Fax : (20) 23 303 51 86
Émirats arabes unis
Freyssinet Middle East LLC
Dubaï
Tél. : (971) 4 286 8007
Fax : (971) 4 286 8009
Freyssinet Gulf LLC
Dubaï
Tél. : (971) 4 286 8007
Fax : (971) 4 286 8009
Iran
E-man Serve (Freyssinet­­
Liaison Office)
Tél. : (9821) 8806 5951
Fax : (9821) ­8806 6420
Koweït
Freyssinet International
& Co.
Safat
Tél. : (965) 906 7854
Fax : (965) 563 5384
Maroc
Freyssinet International
& Cie
Rabat
Tél. : (212) 37 56 44 35 /
37 71 73 68
Fax : (212) 37 56 39 48
Terre Armée Maroc
Rabat
Tél. : (212) 37 56 44 35
Fax : (212) 37 56 39 48
Tunisie
Freyssinet Tunisie
Tunis
Tél. : (216) 98 352 599
Fax : (216) 71 340 172
Amérique
Argentine
Freyssinet­­­­
Tierra Armada SA
Buenos Aires
Tél. : (54.11) 4372 7291
Fax : (54.11) 4372 5179
Brésil
Terra Armada Ltda
Rio de Janeiro
Tél. : (55.21) 2233 7353
Fax : (55.21) 2263 4842
Freyssinet Ltda
Rio de Janeiro
Tél. : (55.21) 2221 8500
Fax : (55.21) 3852 7926
Canada
Reinforced
Earth Company Ltd
Mississauga
Tél. : (1.905) 564 0896
Fax : (1.905) 564 2609
Geopac Tech Inc.
Boucherville, Québec
Tél. : (1.450) 449 2633
Fax : (1.450) 449 2677
Chili
Tierra Armada S.A.
Santiago de Chile
Tél. : (56.2) 2047 543
Fax : (56.2) 225 1608
États-Unis
Drainage & Ground
Improvement, Inc - Ménard
Bridgeville, PA
Tél. : (1.412) 257 2750
Fax : (1.412) 257 8455
Freyssinet LLC
Sterling, VA
Tél. : (1.703) 378 2500
Fax : (1.703) 378 2700
Refco Holdings Inc
Centennial
Tél. : (1.303) 806 8160
Fax : (1.303) 806 8183
The Reinforced Earth
Company
Vienna, VA
Tél. : (1.703) 821 1175
Fax : (1.703) 821 1815
Mexique
Freyssinet de México –
Tierra Armada S.A.
Mexico DF
Tél. : (52.55) 5250 7000
Fax : (52.55) 5255 0165
Vénézuela
Freyssinet-Tierra Armada Ca
Caracas
Tél. : (58.212) 238 8285
Fax : (58.212) 239 7890
Asie
Corée du Sud
Freyssinet Korea Co. Ltd
Séoul
Tél. : (82.2) 2056 0500
Fax : (82.2) 515 4184
Sangjee Ménard Co. Ltd
Kyonggi-Do
Tél. : (82.2) 587 9286
Fax : (82.2) 587 9285
Hong Kong
Freyssinet Hong Kong Ltd
Kowloon
Tél. : (852) 2794 0322
Fax : (852) 2338 3264
Reinforced Earth Pacific Ltd
Kowloon
Tél. : (852) 2782 3163
Fax : (852) 2332 5521
Inde
Reinforced Earth India
Pvt Ltd
New Delhi
Tél. : (91) 11 4056 7660
Fax : (91) 11 4056 7684
Indonésie
PT Freyssinet Total
Technology
Jakarta
Tél. : (62.21) 830 0222
Fax : (62.21) 830 9841
Japon
FKK
Tokyo
Tél. : (81.3) 5719 2391
Fax : (81.3) 5220 9726
TAKK
Tokyo
Tél. : (81.44) 722 6361
Fax : (81.44) 722 3133
Malaisie
Freyssinet
PSC (M) Sdn Bhd
Kuala Lumpur
Tél. : (60.3) 7982 85 99
Fax : (60.3) 7981 55 30
Ménard Geosystems
Sdn Bhd
Subang Jaya Selangor
Tél. : (60.3) 5632 1581
Fax : (60.3) 5632 1582
Reinforced Earth
Management
Services Sdn Bhd
Kuala Lumpur
Tél. : (60.3) 6274 6162
Fax : (60.3) 6274 7212
Pakistan
Reinforced Earth
Pvt Ltd
Islamabad
Tél. : (92.51) 2273 501
Fax : (92.51) 2273 503
Singapour
PSC Freyssinet (S) Pte Ltd
Singapour
Tél. : (65) 6899 0323
Fax : (65) 6899 0761
Reinforced Earth
(SEA) Pte Ltd
Singapour
Tél. : (65) 6316 6401
Fax : (65) 6316 6402
Thaïlande
Freyssinet International
Technical Support Ltd
Bangkok
Tél. : (66.2) 266 6088
Fax : (66.2) 266 6091
Reinforced Earth
Thailand Ltd
Bangkok
Tél. : (66.2) 266 6088
Fax : (66.2) 266 6091
Vietnam
Freyssinet Vietnam
Hanoi
Tél. : (84.4) 826 1416
Fax : (84.4) 826 1118
Freyssinet Vietnam
Ho Chi Minh Ville
Tél.: (84.8) 943 3654
Fax : (84.8) 943 3654
Ménard
Ho Chi Minh City
Tél. : (84.8) 820 5761
Fax : (84.8) 820 5762
Europe
Allemagne
BVT Dyniv GmbH
Seevetal
Tél. : (49) 4105 66 480
Fax : (49) 4105 66 48 66
Bewehrte Erde
Seevetal
Tél. : (49) 4105 66 48 16
Fax : (49) 4105 66 48 77
Belgique
Freyssinet Belgium NV
Vilvoorde
Tél. : (32.2) 252 0740
Fax : (32.2) 252 2443
Terre Armee Belgium NV
Vilvoorde
Tél. : (32.2) 252 0740
Fax : (32.2) 252 2443
Bulgarie
Freyssinet International & Cie
Sofia
Tél. : (359.2) 854 8489
Fax : (359.2) 854 8490
Danemark
A/S Skandinavisk
Spaendbeton
Vaerlose
Tél. : (45.44) 35 08 11
Fax : (45.44) 35 08 10
Espagne
Freyssinet SA
Madrid
Tél. : (34.913) 239 500
Fax : (34.913) 239 551
Ménard
Madrid
Tél. : (34.913) 239 550
Fax : (34.913) 239 551
Tierra Armada SA
Madrid
Tél. : (34.913) 239 500
Fax : (34.913) 239 551
France
Essor
Pierrelatte
Tél. : (33) 4 75 96 49 72
Fax : (33) 4 75 96 49 71
Freyssinet France
SCCM
Le Perray-en-Yvelines
Tél. : (33) 1 34 57 81 71
Fax : (33) 1 30 46 38 15
Freyssinet France
Vélizy
Tél. : (33) 1 46 01 84 84
Fax : (33) 1 46 01 86 74
Freyssinet
International & Cie
Vélizy
Tél. : (33) 1 46 01 84 84
Fax : (33) 1 46 01 85 85
Mécatiss
Morestel
Tél. : (33) 4 74 80 01 68
Fax : (33) 4 74 80 34 48
Ménard
Nozay
Tél. : (33) 1 69 01 37 38
Fax : (33) 1 69 01 75 05
Millenium
Villebon-sur-Yvette
Tél. : (33) 1 64 86 55 10
Fax : (33) 1 69 28 35 74
Nuvia TS
Aix-en-Provence
Tél. : (33) 4 42 61 27 00
Fax : (33) 4 42 61 27 28
PPC
Saint-Eusebe
Tél. : (33) 3 85 73 69 00
Fax : (33) 3 ­85 73 69 01
Salvarem
Beaumont-Hague
Tél. : (33) 2 33 01 56 80
Fax : (33) 2 33 01 56 88
Terre Armée SNC
Vélizy
Tél. : (33) 1 46 01 84 84
Fax : (33) 1 ­46 01 86 87
Terre Armée Internationale
Vélizy
Tél. : (33) 1 46 01 84 84
Fax : (33) 1 46 01 86 87
Grande-Bretagne
Corrosion Control
Services Ltd
Telford
Tél. : (44.1952) 230 900
Fax : (44.1952) 230 906
Freyssinet Ltd
Telford
Tél. : (44.1952) 201 901
Fax : (44.1952) 201 753
Reinforced
Earth Company Ltd
Telford
Tél. : (44.1952) 201 901
Fax : (44.1952) 201 753
Nuvia Limited
Warrington
Tél. : (44.1925) 858 200
Fax : (44.1925) 811 867
Grèce
Freyssinet Hellas S.A.
Athènes
Tél. : (30.10) 69 29 419
Fax : (30.10) 69 14 339
Hongrie
Pannon Freyssinet Kft
Budapest
Tél. : (36.1) 209 1510
Fax : (36.1) 209 1510
Irlande
Freyssinet Ireland
Kildare
Tél. : (353) 45 884 896
Fax : (353) 45 884 969
Reinforced Earth
Company Ireland (Ltd)
Kildare
Tél. : (353) 45 846 176
Fax : (353) 45 846 187
Italie
Alga Spa
Milan
Tél. : (39.02) 485 691 XX
Fax : (39.02) 485 692 45
Terra Armata S.r.l
Rome
Tél. : (39.06) 45 49 51 00
Fax : (39.06) 45 49 51 01
Macédoine
Freyssinet Balkans
Skopje
Tél. : (389.2) 3118 549
Fax : ­­­­­­­(389.2) 3118 549
Norvège
Freyssinet Norge AS
Stavanger
Tél. : 47 518 82 828
Fax : 47 518 82 830
Pays-Bas
Freyssinet Nederland BV
Waddinxveen
Tél. : (31.182) 630 888
Fax : (31.182) 630 152
Terre Armée BV
Waddinxveen
Tél. : (31.182) 622 735
Fax : (31.182) 636 031
Pologne
Freyssinet Polska Sp z.o.o.
Varsovie
Tél.: (48.22) 203 17 00/
724 43 55
Fax : (48.22) 724 68 94
Menard Polska
Varsovie
Tél. : (48.22) 724 71 15/
724 43 55/56
Fax : (48.22) 724 57 91
Portugal
Freyssinet - Terra Armada
Lisbonne
Tél. : (351.21) 716 1675
Fax : (351.21) 716 4051
Roumanie
Freyrom SA
Bucarest
Tél. : (40.213) 10 45 67
Fax : (40.213) 10 45 41
Terre Armée Romania S.R.L.
Bucarest
Tél.: (40.213) 10 45 67
Fax : (40.213) 10 45 41
Russie
Freyssinet
Moscou
Tél. : (7 495) 747 51 79
Fax : (7 495) 747 51 79
Slovénie
Freyssinet Adria SI d.o.o.
Ajdovscina
Tél. : (386) 5 36 90 733
Fax : (386) 5 36 90 700
Suisse
Hebetec Engineering AG
Hindelbank
Tél. : (4134) 411 71 71
Fax : (4134) 411 71 70
Freyssinet SA
Moudon
Tél. : (4121) 905 09 05
Fax : (4121) 905 09 09
Turquie
Freysas
Hasapansa – Istanbul
Tél. : (90 .216) 349 8775
Fax : (90.216) 349 6375
Reinforced Earth Insaat
Proje Ve Tic. A.S
Umraniye – Istanbul
Tél. : (90.216) 484 4179
Fax : (90.216) 484 4174
Océanie
Australie
Austress Freyssinet Pty Ltd
Macquarie Park, NSW
Tél. : (61.2) 9491 7177
Fax : (61.2) 9491 7199
Austress Freyssinet Pty Ltd
North Melbourne, VIC
Tél. : (61.3) 9321 1333
Fax : (61.3) 9326 8996
Austress Freyssinet Pty Ltd
Albion, QLD
Tél.: (61.7) 3862 1511
Fax : (61.7) 3862 1516
Austress Menard
Macquarie Park
Tél. : (61.2) 9491 7100
Fax : (61.2) 9491 7111
The Reinforced Earth
Company
Hornsby, NSW
Tél. : (61.2) 9910 9910
Fax : (61.2) 9910 9999
Nouvelle-Zélande
Freyssinet New Zealand Ltd
Reinforced Earth Ltd
Auckland
Tél. : (64.9) 2363 385
Fax : (64.9) 2363 385
Freyssinet
1 bis, rue du Petit-Clamart - 78140 Vélizy-Villacoublay - Tél. : 01 46 01 84 84 - Fax : 01 46 01 85 85 - www.freyssinet.com Directeur de la publication : Claude Lascols - Rédacteur en chef : Stéphane Tourneur / Chloé Soguet ([email protected])
Ont participé à ce numéro : Cécile Baubeau, Jérôme Stubler, Bruno Dupety, Bruno Lancia, Ludovic Martin, Keith Collett, Bernard Marquez, Gilles Grégoire,Éric Lejeune, Stéphane Cognon, Patrick Lacour, François Prongué, Gary Power, Maté Borbas, Daniel
Clapisson, Tony Joslin, Rod Price, Mika Simovic, Benoît Lecinq, Nathan Power, Mat Keary, Luis Rojas, Khalil Doghri, Khalid Rabadi, Sherif Aziz, Arnaud Beseme, Mohamed Drici, Aldo Vici, Patrick Nagle, Ian Campbell, Paul McBarron, Gery Cluney, Mervyn
Miller, Jakub Saloni, Jean-Jacques Aman, Hervé Ridoux, Nicolas Box, Mike Mollentze, Gilian Erbeja, Marc Lacazedieu, Stéphane Brûlé, Cédric Beauvieux, Paul Bottomley, John Cross, Pierre Boitel, Sylviane Mullenberg, - Secrétariat de rédaction : Jean-Marc
Brujaille - Conception et réalisation : Idé Edition - Crédits photos : Yves Boucaux, Francis Vigouroux, Photothèque Freyssinet - Couverture : maintenance nucléaire pour Areva – crédit photo : Areva/Cyrille Dupont. ISSN : n°1761-8037
Bien que Freyssinet s’efforce de ne fournir que des informations aussi exactes que possible, aucun engagement ni aucune responsabilitéd’aucune sorte ne peuvent être acceptés
de ce fait par les éditeurs, leurs employés ou leurs agents.
S
le

Documents pareils