nuViA Le nucléaire, troisième métier de Freyssinet
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nuViA Le nucléaire, troisième métier de Freyssinet
Sols&Structures le magazine du groupe freyssinet RÉALISATIONS 240 t de précontrainte pour un projet sans précédent en suisse ENTREPRISE Freyssinet ltd N° 227 Octobre 2008 HISTOIRE Les vérins plats NUVIA Le nucléaire, troisième métier de Freyssinet Sustainable technology P ANORAMA sommaire Compactage dynamique en double poste Panorama L’activité et la vie du groupe en bref dans le monde 2 Dossier Nuvia Le réseau d’expertises de Freyssinet au service de la filière nucléaire 4 Entretien avec Bruno Dupety président de Freyssinet « Amplifier les synergies et construire des offres groupées » 6 Grand angle Le maillon clé du grand périphérique de Budapest La technique qui compacte les coûts de construction 12 14 Réalisations Learning center de l’école polytechnique fédérale de Lausanne (Suisse) Mine de fer de Cloudbreak (Australie) Pont Megyeri (Hongrie) Green square north tower (Australie) Route Sonoyta-Mexicali (Mexique) Complexe immobilier Al Abdali (Jordanie) Parements architecturaux (États-unis) Église du Sacré-Cœur À Lille (France) Pont de Kincardine (royaume-uni) Pyrmont point park (Australie) Dock du Grand-bassin (Irlande) Autoroute A1 (Pologne) DémantÈlement de RM2 (France) Château d’eau d’Homeleigh (Afrique du Sud) Plates-formes de Rochela-Molière et de Saint-Fons (France) 16 17 18 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 La radioprotection, une obligation réglementaire multifacette 31 Freyssinet Ltd 32 Histoire Le vérin plat, un concentré de puissance 2 Sols & Structures Octobre 2008 Thaïlande. À Bangkok, Freyssinet Thailand participe aux travaux du métro léger aérien, plus connu sous le nom BTS (Bangkok Mass Transit System Extension). L’entreprise apporte notamment son concours en fournissant et en installant la précontrainte (937 t d’acier) d’un viaduc de 5,25 km construit entre les quartiers d’Onnut et de Bangna, ainsi que les entretoises (120 t d’acier) des cinq gares en construction sur le tracé. 5 précontraints 362 m àdeIstanbul planchers 2 Turquie. Bahcesehir, un des quartiers situés dans la partie européenne de la capitale turque, a vu en 2007 le lancement d’un important programme immobilier comprenant immeubles d’habitation, centre commercial et divers équipements. Freysas, la filiale turque du Groupe, y a pris part en assurant la mise en œuvre de 5 362 m2 de planchers précontraints entre janvier et mai. 27 Métier Entreprise 1 000 t de précontrainte pour le métro Émirats arabes unis. En bord de mer, à Bahreïn, Ménard est sur le point d’achever le compactage dynamique d’une plate-forme de 280 000 m2 où va être construit un complexe hôtelier résidentiel. Deux grues Liebherr munies de masses de 17 t travaillent en double poste selon un maillage variable de 5 x 5 à 10 x 10 m. La hauteur de chute est de 18 m. La production moyenne est de 750 coups par poste. 34 Décollage d’une entité Inde. Créée en 2006, la filiale de Reinforced Earth en Inde participe à la construction des échangeurs et des rampes d’accès du nouvel aéroport international de Bangalore. Pour ce projet, l’entreprise a conçu et fournit les matériaux et matériels nécessaires à l’édification de 40 000 m² de murs en Terre armée. Compactage dynamique sous contrôle Émirats arabes unis. En prélude à la construction d’une centrale électrique, Ménard a réalisé début 2008 un chantier d’amélioration de sol dans l’émirat de Fudjayra. Le compactage dynamique, technique choisie pour améliorer la capacité portante d’une plate-forme sableuse de 36 000 m2, a été réalisé à moyenne énergie (une masse de 15 t larguée d’une hauteur de 10 m) afin de limiter l’impact des vibrations sur une centrale en construction à moins de 100 m du chantier. Des mesures au sismographe ont été effectuées en continu pendant toute la durée de l’opération, qui s’est achevée début avril. PANORAMA Planchers précontraints Surface record pour la tour Platinium Pologne. Première application à une telle échelle – 30 000 m2 –, la technique des planchers précontraints proposée par Freyssinet Polska pour équiper la tour Platinium, en construction en plein centre de Varsovie, a convaincu le promoteur Atlas Estate. Commencés en février dernier, les travaux s’achèveront en décembre 2008. Ils auront nécessité l’utilisation de 206 t de torons gainés graissés non adhérents et de quelque 14 200 ancrages actifs F1F15. Terre armée sur l’axe Ajaccio-Bastia France. Pour l’aménagement de la déviation de la RN196 (Ajaccio-Bastia) à Bocognano (Corse), au centre géographique de l’île, Terre Armée a conçu un massif de soutien en Terre armée de 20 m de haut. Celui-ci sera habillé de parements TerraTrel (treillis soudé). Plots ballastés en zone sismique Croatie. Au nordest de Zagreb, Ménard a mis en œuvre 4 700 plots ballastés pour supporter les fondations et la dalle du West Gate, le futur plus grand centre commercial du pays (91 000 m²), dans une zone sismique où les sols d’assise sont de surcroît très médiocres. Festival de haubans Corée du Sud. Freyssinet et sa filiale coréenne interviennent actuellement de concert sur plusieurs projets de ponts à haubans : le pont de Cheong Pong, un ouvrage mixte de 442 m de long et de 327 m de portée principale, équipé de 92 haubans H2000, dont Freyssinet Korea construit les pylônes, pose le tablier métallique, fournit et installe les haubans ; le pont bow-string de Chundan Sandan, dont le tablier en béton précontraint de 120 m de portée centrale est supporté par trois arches métalliques par l’intermédiaire de haubans de type H1000 (photo) ; enfin, le pont en arc de Gujin, qui comportera des haubans H2000 d’unité 37 avec gaines compactes. Sur l’ensemble de ces chantiers, Freyssinet fournit les ancrages, les gaines et la cire, le design associé, la location de matériel spécifique de mise en œuvre ainsi que l’assistance technique. Trois autres projets de ponts haubanés sont par ailleurs en cours de conception et de préparation. Inspections de précontrainte nucléaire Espagne. Au terme d’une campagne de cinq mois, Freyssinet a achevé en janvier dernier la 7e inspection du système de précontrainte du réacteur n° 1 de la centrale nucléaire d’Asco, près de Tarragone, que l’entreprise avait fourni et installé lors de la construction, entre 1977 et 1980. Au cours de l’opération, des tests ont été réalisés sur 13 câbles afin de vérifier l’état de conservation et de tension des torons et de le confronter aux valeurs minimales et maximales obtenues par calcul. Les ancrages ont été examinés et des échantillons de graisse ont été prélevés pour être analysés. La 7e campagne d’inspection a commencé début juillet sur le réacteur n° 2, tandis que se poursuivait la 6e inspection sur la centrale nucléaire voisine de Vandellós. Quatre nouveaux silos États-Unis. Dans l’État de Virginie, RECo a récemment livré à l’armée américaine quatre nouveaux silos de stockage en éléments de voûte TechSpan. Au total, 56 ouvrages de ce type sont maintenant en service. Collaboration franco-espagnole France. En sous-traitance de VINCI Construction France, Terre Armée et la société sœur espagnole Tierra Armada SA ont récemment travaillé de concert pour concevoir et préfabriquer une voûte TechSpan de 8,38 m de haut, 13,20 m d’ouverture et 46 m de long destinée au contournement nord de Brive-la-Gaillarde (Corrèze). Les 38 éléments préfabriqués à Madrid ont été acheminés sur site par Tierra Armada SA. De son côté, Terre Armée a fourni l’assistance technique à la construction, qui s’est achevée en mai. Octobre 2008 Sols & Structures 3 d o s s i e r n u cl é a i r e Démantèlement du dôme métallique de la centrale de Creys-Malville (Isère). Nuvia Le réseau d’expertises de freyssinet au service de la filière nucléaire 4 Sols & Structures Troisième semestre 2007 DOSSIER S i la création de Nuvia rend brusquement visible le savoirfaire nucléaire de Freyssinet, son existence et son développement relèvent de la même logique qui a vu l’essor de l’entreprise dans le domaine des haubans ou l’émergence du métier de la réparation dans les années 1970. Comme le rappelle Jérôme Stubler, président de Nuvia, « on retrouve au départ le savoir-faire fondateur de l’entreprise, la précontrainte, et ses corollaires : connaissance approfondie des structures, capacité de calcul, maîtrise affirmée de la conception et des méthodes d’exécution ». C’est ainsi qu’entre 1970 et 1997 Freyssinet participe à la construction de toutes les enceintes de confinement des réacteurs nucléaires des centrales qui sont construites en France par EDF – soit 58 tranches sur 19 sites. Les câbles de précontrainte, dimensionnés et mis en œuvre par Freyssinet, se déploient dans l’ensemble de la structure en béton, dite « 3e enveloppe(1) », qui enferme le réacteur et assure la sécurité de l’installation. Réparation et maintenance Annoncé et attendu depuis longtemps, le temps du démantèlement des premières installations nucléaires – centrales de production d’électricité et sites de fabrication du combustible – est venu, et il se conjugue avec un vaste programme de construction de nouvelles centrales dans le monde. Depuis le début des années 2000, Freyssinet se prépare à ce rendez-vous et construit une offre cohérente et complète dépassant les frontières de l’Hexagone, qui s’affiche désormais sous le nom de marque Nuvia. Après cette période de construction, Freyssinet a continué à accompagner EDF dans sa nouvelle étape, l’exploitation des centrales, en mettant en œuvre ses compétences et son expérience dans la réparation >> Jérôme Stubler, président de Nuvia « Le démantèlement, c’est l’art de l’assainissement et de la déconstruction, une opération comparable à une construction à l’envers, qui exige un savoir-faire très proche de la construction en éléments préfabriqués. » Octobre 2008 Sols & Structures 5 d o s s i e r >> et la maintenance des structures. C’est à l’occasion de ces opérations que les équipes de Freyssinet NTS (aujourd’hui Nuvia TS) approfondissent leur connaissance des règles de fonctionnement et des procédures de sécurité des centrales. « Cette connaissance et la collaboration nouée avec EDF ont peu à peu permis à l’entreprise d’élargir ses prestations des études de conception jusqu’à la réalisation et au management de projets complexes, intégrant tout ou partie de nos spécialités, soit seul soit en groupement avec d’autres fournisseurs, explique Bruno Lancia, directeur de Nuvia France. Ces opérations sont montées en puissance à la faveur du recentrage de nos clients sur leur cœur de métier, permettant de leur offrir des offres globales assurant une maîtrise des risques et des coûts. » « Dans ces missions, où il s’agit toujours de résoudre des problèmes et d’intervenir à la limite de la mécanique et du génie civil – ce qui est le fondement même du savoir-faire de Freyssinet –, confirme Jérôme Stubler, l’objectif et la contrainte n° 1 sont toujours les mêmes : assurer une exécution qui ne perturbe pas l’exploitation de la centrale tout en maîtrisant les contraintes de sécurité et de sûreté des installations et des intervenants. Cette maîtrise des risques, maître mot du domaine nucléaire, est aussi devenue le concept clé autour duquel Freyssinet a décidé de structurer son offre lorsqu’il a décidé de s’engager dans ce marché, au début des années 2000. » Mobilisation À ce moment-là, aucun acteur économique n’ignore que plusieurs centrales de production d’électricité et installations liées au cycle du combustible(2) arrivent en fin de vie et vont devoir être démantelées. Pour beaucoup d’acteurs, ces perspectives restent toutefois dans un futur indéterminé et ne portent pas à conséquence. Ce n’est pas le cas pour Freyssinet, qui suit avec atten- >> 6 Sols & Structures Octobre 2008 RIuPcl n A GéEa iET r e D É P L A C EMENT D ’ OU V RA G E Bruno dupety, président de freyssinet « Amplifier les synergies et construire des offres groupées » Fin avril, Freyssinet a annoncé la création d’une activité « nucléaire » lancée sous le nom de marque Nuvia. S’agit-il d’un nouveau métier ? Bruno Dupety. – Évidemment non. Depuis les années 1970, Freyssinet a participé à la construction de 100 % du parc de centrales nucléaires en France, en installant la précontrainte des enceintes de réacteurs. Très logiquement, l’entreprise a ensuite pris part à la maintenance et à la réparation des bâtiments. Sur ces chantiers, menés jusqu’ici dans le cadre de notre activité structures, les équipes de Freyssinet ont approfondi leur connaissance du client et le savoir-faire propres aux opérations réalisées dans un environnement exposé aux radiations. Au fil du temps, EDF nous a sollicités pour d’autres prestations faisant également appel à notre capacité d’ingénierie et de calcul, mais concernant des opérations d’assainissement ou de gestion des déchets. Notre analyse de l’évolution du marché nucléaire en général et de ses perspectives nous a conduits à renforcer et à élargir nos compétences et à faire de notre développement dans ce secteur un objectif stratégique. C’est ainsi qu’entre 2005 et 2007, nous avons fait l’acquisition de Salvarem, Millennium, Mecatiss, Essor et enfin de la société britannique Nukem Limited. Freyssinet a ainsi acquis une expertise en assainissement, radioprotection, calcul de criticité, protection au feu et gestion de déchets. Dans le même temps, le champ de notre clientèle DOSSIER s’est étendu à l’ensemble des opérateurs de la filière, qui étaient clients de ces entités : Areva, CEA, domaine militaire, etc. Parti d’une compétence centrée sur le génie civil, Freyssinet est devenu en quelques années un « sachant » et une force de proposition pour les donneurs d’ordre. Aujourd’hui, ces expertises complémentaires permettent à Freyssinet d’intervenir à tous les stades du cycle de vie des installations nucléaires, depuis leur conception et leur construction jusqu’à leur démantèlement en passant par leur maintenance et leur exploitation. Cette offre complète, il fallait la structurer et la faire connaître. C’est le sens de la création de Nuvia, qui est à la fois le nom de marque fédérant notre offre dans le domaine nucléaire et celui de notre troisième métier spécialisé, au même titre que les sols et les structures. Qu’est-ce qui a fait du nucléaire un enjeu stratégique pour Freyssinet ? B. D. – L’augmentation continue du prix du pétrole, les besoins toujours croissants en énergie et le débat sur les émissions de CO2 ont entraîné un regain d’appétence pour l’énergie propre qu’est l’énergie nucléaire. En construction neuve, une nouvelle génération de centrales a vu le jour avec l’EPR, en chantier à Olkiluoto, en Finlande, et à Flamanville, en France, en attendant un second site. On voit par ailleurs se développer de nouveaux projets dans des pays cherchant à diversifier leurs sources d’énergie. Parallèlement, les premières installations mises en service, prévues pour une durée d’exploitation d’environ 30 ans, arrivent en fin de vie ; les unes seront maintenues en fonctionnement moyennant un certain nombre d’interventions, les autres vont être démantelées. Des programmes significatifs de démantelement ont déjà été lancés au Royaume-Uni et en France. Ces opérations sont bien ciblées, de relativement petite taille, mais nombreuses et profitables. En France, elles concernent par exemple le site du CEA à Fontenay-aux-Roses, la centrale EDF de Brennilis en Bretagne, celle de Creys-Malville en Isère. Ces opérations nécessitent une haute technicité et un fort investissement en R&D, et elles correspondent parfaitement à la culture de Freyssinet. Nous les abordons dans le même esprit que les projets d’ouvrages d’art auxquels nous participons, sans prétendre « construire le pont », mais avec l’ambition d’apporter une contribution essentielle et experte. « Nous abordons les projets de réparation ou de démantèlement d’installations nucléaires dans le même esprit que les chantiers d’ouvrages d’art auxquels nous participons : sans prétendre “construire le pont” mais avec l’ambition d’apporter une contribution essentielle et experte. » Que représente aujourd’hui cette activité par rapport à l’activité générale du Groupe, comment s’organise-t-elle et quels objectifs vous êtes-vous fixés ? B. D. – En 2007, les 1 700 acteurs (dont la moitié sont des ingénieurs et des techniciens) de ce métier ont réalisé un chiffre d’affaires de plus de 150 M€, soit 13 % de l’activité totale du Groupe. Pour éclairer ces chiffres qui n’illustrent pas la dynamique du secteur, je précise que Salvarem a plus que doublé son chiffre d’affaires depuis 2005 et qu’Essor l’a presque quadruplé sur la même période. Sur le plan de l’organisation, le pôle Nuvia est placé sous la responsabilité de Jérôme Stubler, qui dirige également le département spécialisé dans la précontrainte pour les centrales neuves. Il comprend deux divisions : Nuvia UK, au Royaume-Uni, dirigée par Keith Colett ; Nuvia France dans l’Hexagone, dirigé par Bruno Lancia, qui regroupe Nuvia TS (Travaux spéciaux), Salvarem, Mecatiss, Essor et Millennium. Bien connues des maîtres d’ouvrage sous leur nom, ces entreprises conservent leur identité, désormais associée au logo de Nuvia. Dans l’avenir, Nuvia devrait représenter entre 20 et 25 % d’un chiffre d’affaires d’ensemble d’environ un milliard d’euros. En fait, nos vrais objectifs sont plutôt liés à l’activité : en nous appuyant sur le savoir-faire et l’expérience de Nuvia UK, qui est équipée d’une usine de conditionnement de déchets à Sellafield, nous envisageons de construire en France un centre du même type qui nous permettra de proposer une offre complète sur toute la chaîne de la gestion des déchets (identification, classification, traitement). Il s’agit aussi d’amplifier les synergies commerciales et techniques qui ont commencé à se développer entre les entités pour construire des offres groupées, de lancer des programmes de R&D, de faire connaître nos solutions et nos produits pour les exporter, car un de nos objectifs est de nous développer à l’international, en ciblant notamment les pays de l’Europe de l’Est. Sustainable Technology, la signature adoptée par le Groupe en 2007, s’applique-t-elle à ce nouveau métier ? B. D. – La création de Nuvia est l’aboutissement direct d’une démarche qui a commencé il y a environ six ans, mais s’intègre parfaitement à ce positionnement de Freyssinet sur des techniques protectrices de l’environnement et économes en énergie. Nuvia participe à la création de sources d’énergie non productrices de gaz à effet de serre (construction), prévient d’éventuels problèmes de pollution (maintenance, réparation), et contribue à ramener des sites à leur état originel (démantèlement). Sustainable Technology apparaît donc plus que jamais comme l’élément fédérateur de nos métiers et de notre réseau, présent partout dans le monde. Octobre 2008 Sols & Structures 7 D O S S I E R >> tion l’évolution de ces futurs projets. En cinq ans, l’entreprise se mobilise et change de dimension en acquérant successivement Salvarem, Mecatiss, Essor, Millennium puis la britannique Nukem Limited. Réunis, ces savoir-faire complémentaires couvrent l’ensemble des risques liés à l’activité nucléaire dans la totalité du cycle de vie des installations : exposition des hommes (radioprotection, criticité), diffusion de radioéléments (étanchéité), fonctionnement sous incendie (protection anti-feu), pérennité et résistance de la structure (précontrainte, maintenance, réparation), etc. Ils permettent à Freyssinet de se positionner sur l’ensemble des projets de la filière, en production d’électricité ou dans le cycle du combustible et, grâce à l’intégration de Nukem Limited, à l’échelle internationale. Marché en essor Dans l’intervalle, la hausse du prix du pétrole et les débats sur le réchauffement climatique et le développement d’énergies nouvelles sont devenus des questions de société, ouvrant de nouvelles perspectives au nucléaire. Au printemps 2008, on recensait par exemple plus de 220 projets de construction de centrales dans le monde, notamment en Chine, en Inde, aux États-Unis, en >> R IUPCALGÉEA IERTE D É P L A C E M E N T D ’ O U V R A G E N NUVIA TS Génie civil et management de projet SAVOIR-FAIRE Spécialisée dans les opérations de maintenance et de réparation des structures, Nuvia TS, issue de Freyssinet NTS, met en œuvre tous les savoir-faire de l’entreprise dans le domaine du génie civil : renforcement, réparation, traitement des bétons, modification (ouverture ou agrandissement d’ouverture), manutention, démantèlement de structures métal ou béton, installation de dispositifs parasismiques, etc. EFFECTIF 85 salariés (dont 14 ingénieurs et 40 techniciens). L’entité fournit des prestations de travaux, d’études et de gestion de projets dans le génie civil spécialisé et le démantèlement de structures. EXEMPLES DE CHANTIERS • Réparation et étanchéité des caniveaux de récupération d’effluents radioactifs dans les bâtiments auxiliaires de l’ensemble des centrales nucléaires d’EDF. • Démantèlement de RM2 sur le site du CEA à Fontenay-aux-Roses. Chantier lancé en 2007 en groupement avec Salvarem. Objectif : démantèlement (découpe et manutention de blocs envoyés en centre de stockage) des 14 cellules blindées de l’installation, autrefois vouée aux expérimentations sur combustible (voir p. 28). • Démantèlement du dôme métallique de la centrale de Creys-Malville. SALVAREM Démantèlement de process et radioprotection SAVOIR-FAIRE Créée en 1979, Salvarem a été la première société privée de radioprotection en France. À partir de 1990, ce savoir-faire s’est élargi. Il englobe aujourd’hui la radioprotection, l’assainissement, la maintenance, l’exploitation, le démantèlement de process et le traitement des déchets, y compris les études de conception. EFFECTIF 220 collaborateurs, répartis en trois agences : La Hague, l’Île-de-France et Pierrelatte. 8 Sols & Structures Octobre 2008 EXEMPLES DE PRESTATIONS • Études et démantèlement des batteries d’extraction chaîne A et chaîne B de la salle 60 sur le site d’Areva NC à Marcoule (définitivement arrêtée depuis 1997, cette installation construite dans les années 1950 abritait l’activité de dissolution des combustibles graphite-gaz). • Démantèlement de RM2, en groupement avec Nuvia TS (voir p. 28). • Opérations de maintenance et d’assainissement partiellement réalisées en téléopération sur les zones 3 et 4 d’Areva à La Hague (changement d’une partie des chaudières). • Exploitation d’ateliers de déchets à La Hague. Décatégorisation (reclassement d’un déchet d’une catégorie* dans une autre) et découpe (pour optimiser le remplissage des conteneurs de stockage dans la phase conditionnement). * Les déchets radioactifs sont classés en quatre catégories selon l’intensité de leur radioactivité : - déchets de très faible activité (TFA) ; - déchets de faible activité (FA), comme les gants, surbottes, masques de protection provenant des opérations de production industrielle ou de maintenance (90 % des déchets stockés en centres spécialisés) ; - déchets de moyenne activité, comme certaines pièces provenant du démantèlement d’équipements de production, d’appareils de mesure, etc. (8 %) ; - déchets de haute activité, principalement les produits de fission séparés au cours de l’opération de retraitement recyclage (2 %). DOSSIER Millennium Les études d’ingénierie Savoir-faire Le bureau d’études Millennium est spécialisé en ingénierie nucléaire et fournit des prestations de mesures et de calculs scientifiques tels que la criticité* pour la conception d’installations (local de ventilation, atelier d’emballage de déchets, salle de radiologie d’hôpitaux, etc.) et la définition des conditions de sûreté pour les interventions en milieu ionisant. Effectif 80 salariés, dont 70 % d’ingénieurs. Implantations : Les Ulis, Lyon, Aix-en-Provence, La Hague, Pont-Saint-Esprit. Clients EDF, Areva, CEA, DCNS, Andra, Autorité de Sûreté Nucléaire, Ganil (Grand Accélérateur national d’ions lourds), etc. Exemple d’études • Participation aux études de démantèlement du site Eurodiff (ancienne usine d’enrichissement de l’uranium) à Pierrelatte. * Criticité : risque de phénomènes de fission incontrôlés dans les matériaux fissiles. Bruno Lancia, directeur de Nuvia France « Présent tout au long du cycle de vie d’une installation nucléaire, Nuvia est seul sur le marché à associer des entités spécialisées, toutes leaders dans leur domaine, complémentaires techniquement, et à avoir ainsi une capacité d’offre globale sur le démantèlement. » Ludovic Martin, directeur de Salvarem « Nuvia nous donne une plus grande crédibilité et nous permet d’aller chercher des marchés plus importants en proposant une offre globale associant les études (Millennium), le démantèlement des structures (Nuvia TS) et le démantèlement des process (Salvarem). » Keith Collett, directeur de Nuvia UK « La complémentarité de nos savoir-faire et la volonté de développer les synergies au sein de Nuvia nous donnent les meilleures chances de satisfaire nos clients. » Octobre 2008 Sols & Structures 9 d o s s i e r >> Afrique du Sud, au Royaume-Uni et en Russie. De leur côté, les marchés de démantèlement sont montés en puissance : dans un article publié en avril dernier, Le Moniteur évaluait aux environs de 150 M€ par an les marchés de démantèlement programmés pour les 15 années à venir en France , avec une hypothèse d’accroissement à 200 ou 250 M€ par an à la faveur de grosses opérations. « Ce marché déjà important dépasse les frontières de l’Hexagone, indique Jean-Jacques Doublecourt, directeur export de Nuvia France, puisqu’on recense 73 centrales (dont 9 en France), en attente de démantèlement – sans parler des sites liés au cycle du combustible qui relèvent d’opérations plus lourdes et complexes. » Dans ce contexte, Freyssinet qui est un acteur connu du secteur génie civil devait aussi se positionner en tant qu’intervenant du domaine nucléaire. C’est la mission de Nuvia, qui est à la fois un nom de marque et le nom du troisième pôle d’activité du groupe Freyssinet. Conjugué au nom des entités, qui sont toutes leaders dans leur domaine et bien connues de leurs clients, le logo de Nuvia symbolisera l’offre globale du Groupe vis-à-vis de l’extérieur. À l’interne, la création de Nuvia scelle l’organisation de l’activité en deux divisions placées sous la responsabilité de Jérôme Stubler : Nuvia France, dirigé par Bruno Lancia (qui regroupe Nuvia TS, Salvarem, Millennium, Essor et Mecatiss et bénéficie du support du département Technique dirigé par Jean Botti pour les études d’avant-projet des grandes opérations et les projets multi-entités) et outre Manche Nuvia UK, dirigé par ■ Keith Collett. 1. Il s’agit des barrières empêchant le combustible radioactif de se répandre dans l’environnement. La première est la gaine métallique qui contient le combustible, la deuxième, est la cuve d’acier qui renferme le cœur du réacteur et où le liquide caloporteur récupère l’énergie thermique produite par la fission. 2. Le cycle du combustible englobe l’ensemble des étapes de la préparation et de l’utilisation du combustible nucléaire : extraction du minerai, concentration, purification, conversion, enrichissement, fabrication du combustible, passage en réacteur pour exploiter la chaleur de désintégration, retraitement, recyclage, d’uranium et de 10 Sols & Structures Octobre 2008 n u cl é a i r e Nuvia UK Un levier de synergies et d’ouverture sur l’international Savoir-faire Représentative de l’histoire et de l’organisation de la filière nucléaire britannique, Nuvia UK s’est construite dans les années 1960 à partir du métier d’opérateur, développant de front ses savoir-faire en pré-études, conception et construction d’installations, management d’opérations complexes de démantèlement, gestion des déchets, décontamination des sols, radioprotection, etc., au travers d’une active politique d’innovation. Collaborant avec diverses autorités réglementaires, tel le ministère de la Défense et le ministère du Commerce et de l’Industrie britanniques, Nuvia UK bénéficie d’une importante ouverture sur l’international, illustrée notamment par sa participation au programme de démantèlement des sous-marins atomiques de l’ex-URSS. Effectif 900 collaborateurs, dont 400 ingénieurs et scientifiques, présents sur les grands sites de l’UKAEA (United Kingdom Atomic Energy Authority) : Dounreay, Sellafield, Rishey, Harwell, Winfrith. Exemples de réalisation • Conception, construction et mise en œuvre du centre de retraitement des déchets d’AWE à Aldermaston. • À Dounreay, participation à trois opérations de démantèlement. Pour le réacteur rapide DFR : conception et construction d’une installation d’élimination du caloporteur NaK (alliage sodium-potassium). Pour le réacteur à neutrons rapides PFR : conception et exploitation en coopération avec Areva NP de l’installation permettant de démanteler et de mettre au rebut le caloporteur métallique liquide radioactif ; participation à la suppression du bâtiment de génération de vapeur et des trois circuits de sodium secondaires. • À Winfrith, conception, construction et exploitation de l’installation destinée à récupérer, traiter et encapsuler les boues issues des bassins externes du réacteur à eau lourde. • Participation au programme de démantèlement nucléaire en ex-URSS. DOSSIER Bernard Marquez, directeur de Mecatiss Mecatiss Protection coupe-feu, étanchéité et protection biologique Savoir-faire Mecatiss élabore depuis plus de 28 ans des con cepts innovants qui répondent aux exigences de protection coupe-feu, d’étanchéité et de protection biologique. Mecatiss réalise la conception, la fabrication, la mise en œuvre, la maintenance et l’expertise de systèmes protégeant des matériels importants (câbles, moteurs, vannes, pompes, capteurs etc.) pour la sécurité et la sûreté des installations (centrales, tunnels, usines…) permettant aux exploitants de garder le contrôle de leurs installations pendant plusieurs heures lors d’un incendie. Effectif 64 personnes, dont 30 cadres et techniciens et 34 agents attachés à chacun des sites nucléaires français. Exemples de réalisation • Mecatiss a équipé en protection coupe-feu passive (chemin de câbles coupe-feu 1 h 30) 100 % des centrales françaises (soit plus de 200 km) à la suite du plan d’action d’incendie lancé par EDF. • Mecatiss a réalisé la protection des secteurs de feu des centrales françaises, chinoises, russes, américaines… • Après la promulgation de nouvelles règles européennes, Mecatiss a qualifié selon ces nouveaux standards l’ensemble de ses produits et procédés aux durées de feu 2 h, 3 h et 4 h. Mecatiss a obtenu la première ses premiers certificats ainsi que ses premiers marchés. Essor Les services Exemples de prestations • Agréée par l’État (et seule chez Nuvia à l’être), Essor remplit des missions de conseil, de contrôle Gilles Grégoire, directeur d’Essor « Dans le métier d’Essor, le facteur humain, c’est 95 % de la réussite, et toute la difficulté, car nous avons presque une vingtaine de profils d’activité et une demi-douzaine de niveaux d’études différents… » Eric Lejeune, directeur de Millennium « L’international, dans lequel Freyssinet a la volonté de se projeter est un très grand enjeu pour Millennium, et nous connaissons un premier développement en réalisant des études pour Nuvia UK. » Savoir-faire Prestataire de service, Essor a été créé en 1996 et intervient dans quatre domaines : la logistique nucléaire, la décontamination, la prévention des risques classiques et radiologiques, l’exploitation et la gestion d’installations. Effectif 240 agents, dont environ 60 attachés aux CNPE de Cruas-Meysse, Tricastin, et Saint-Alban dans la vallée du Rhône, et à partir de 2008 sur la centrale de Dampierre, sur la Loire. « Notre ambition est d’accompagner le développement des centrales aux normes françaises en Chine et de prendre 30 % du marché accessible. » et de mesure en radioprotection. • Essor installe des protections biologiques, fournit une assistance aux personnes, met en place des sas confinés, etc., lors des interventions de maintenance ou de réparation effectuées dans la zone « chaude » des centrales. Octobre 2008 Sols & Structures 11 G RAN D AN G L E Le maillon clé du grand périphérique de Budapest Comme les autres pays de l’Europe orientale récemment intégrés à l’Union européenne, la Hongrie poursuit la remise à niveau générale de ses infrastructures. Aménagée autour de la capitale, l’autoroute M0 reliera les cinq axes principaux qui innervent le pays. Le pont Megyeri, qui franchit le Danube à la hauteur de Szentendre, au nord de Budapest, assurera le bouclage de cet axe vital dès la fin 2008. Le tablier métallique de l’ouvrage est supporté par 88 haubans fournis et installés par Freyssinet (voir aussi p. 18). 12 Sols & Structures Octobre 2008 Octobre 2008 Sols & Structures 13 G RAN D AN G L E La technique qui compacte les coûts de construction À Saint-Fons, aux portes de Lyon (Rhône) et en bordure immédiate de l’A7, la grande artère nord-sud du commerce européen, la société Em2c dispose d’un foncier de 40 000 m2 idéalement placé pour la réalisation d’une plate-forme logistique, à condition de contenir les coûts de construction. Sur un terrain composé de remblais hétérogènes et contaminés où d’importants déblais étaient à prévoir, Ménard apporte sa contribution avec une solution de compactage dynamique qui permettra l’aménagement de fondations superficielles (voir aussi p. 30). 14 Sols & Structures Octobre 2008 Octobre 2008 Sols & Structures 15 RÉ a l i s a t i o n s STRUCTURES/LEARNING CENTER DE L’EPFL 240 t de précontrainte pour un projet sans précédent Sur le chantier du Learning Center de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (Suisse), la réalisation de deux voûtes plates est rendue possible par un recours massif à la précontrainte mise en œuvre par Freyssinet SA. D ans sa forme comme dans sa fonction, le Learning Center mis en chantier par l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) est un projet symbole et hors normes. Symbole, car il préfigure de nouveaux aménagements et le campus « à l’américaine » qui permettra à l’établissement de redorer son blason vis-à-vis de l’École polytechnique germanophone de Zurich. Hors normes et très éloigné des conceptions classiques, car ce 16 Sols & Structures Octobre 2008 bâtiment dédié aux modes d’acquisition des connaissances du futur – pas encore fixés – abritera bibliothèques, médiathèques, cafétéria, etc., et « son contenu sera disponible pour le mode de fonctionnement que ses usagers lui imposeront », résume Patrick Lacour, membre de l’association des diplômés de l’EPFL. Visuellement, il faut imaginer un ouvrage de 35 000 m2 réduit aux deux fines lignes du plancher et de la toiture (les façades sont entiè- rement vitrées) inscrivant leur double ondulation face au lac Léman. Traversé en diagonale par deux voûtes délimitant une « petite » et une « grande » coques (de respectivement 2 100 et 6 300 m2 de surface), le bâtiment s’ouvre verticalement par de nombreux patios et puits de lumière. Selon les concepteurs, les architectes japonais Kazuyo Sejima et Ryue Nishisawa (cabinet Sanaa), ces lignes simples visent à « construire une expérience ou à créer une atmosphère ». Elles se révèlent aussi redoutablement complexes au niveau de la réalisation, car les contre-courbures et les grandes ouvertures excentrées des patios engendrent d’importants moments de flexion empêchant la structure de fonctionner comme une coque mince. La solution est passée par une optimisation des formes, la conception de coffrages inédits, la formulation de bétons spéciaux et la mise au point d’un « système RÉALISATIONS statique hybride », avec des coques fonctionnant en arcs à sous-tirants alors que d’autres s’appuient sur ces arcs tout en conservant leur fonctionnement de coque. Un socle d’épaisseur variable « Les voûtes travaillent comme des arcs, exerçant des poussées horizontales au niveau de la dalle de couverture du parking qui fait office de socle et dont l’épaisseur varie, selon les endroits, de 40 à 80 cm, explique François Prongué, directeur technique chez Freyssinet SA. Ces efforts sont repris, au niveau de la dalle par 11 arcs sous-tendus, soit 21 faisceaux (6 pour la petite coque, 15 pour la grande coque) de 5 à 14 câbles de précontrainte qui fonctionnent comme des tirants. » Le volume et la nature de la précontrainte sont impressionnants : au total, elle représente 240 t d’acier et met en œuvre des unités habituellement réservées aux ouvrages d’art, soit 73 câbles 31T15 (5 500 m) et 36 câbles 19T15 (1 800 m). Après la réalisation de la petite coque, qui a été bétonnée en une quinzaine d’heures et d’un seul trait en avril dernier, la grande coque était en pleins travaux courant mai. « Le chantier est sans précédent en Suisse, souligne François Prongué, car les ateliers s’y juxtaposent sur une surface vaste comme quatre terrains de football. » 28 jours après le bétonnage de la grande coque, prévu en juillet, Freyssinet participera au décintrage. Au préalable, une soixantaine de vérins auront été mis en place sur des étais Megasteel fournis par Hebetec, la filiale suisse du Groupe spécialisée dans le levage et la manutention, et la mise en tension des câbles se fera progressivement au fur et à mesure du décintrage, pour éviter toute modification brutale des efforts dans la structure. Si la conception et la mise en œuvre de la précontrainte dans des délais serrés n’ont pas représenté un défi en soi pour Freyssinet, « tout s’est révélé intéressant dans ce chantier, juge François Prongué, parce que ■ tout y est hors normes. » intervenants A Maître d’ouvrage : École polytechnique fédérale de Lausanne. A Maître d’œuvre : Sanaa Ltd (Japon). A Entreprise générale : Losinger SA. A Entreprise spécialisée : Freyssinet SA. SOLS/ MINE DE FER DE CLOUDBREAK Un tunnel en trois tranches U n chantier achevé en février dernier illustre une nouvelle fois le leadership acquis par RECo dans la fourniture de tunnels complexes à voûte en béton pour les infrastructures de transport public et minières du pays. À trois reprises en un an et demi, l’entreprise est intervenue pour construire le tunnel de récupération de la mine de fer du Fortescue Mining Group à Cloud break (Autralie-Occidentale), l’un des plus importants sites miniers du pays. L’ouvrage est constitué de voûtes TechSpan d’une portée de 6,70 m. Long de 315 m, il est l’un des plus importants jamais construits par RECo et il traverse un amas de minerai de fer haut de 40 m. En juin 2007, l’entreprise a remporté une tranche d’extension longue de 160 m, « plus difficile à concevoir en raison de sa situation sous une pente raide », explique Gary Power, chez RECo. En 2007, enfin, un nouveau prolongement de 77 m a été commandé pour la réalisation d’un tunnel de secours. Fin 2007, RECo a en outre réalisé en Terre armée un des murs de tête du tunnel, habillé de pare■ ments TerraMet. Octobre 2008 Sols & Structures 17 RÉ a l i s a t i o n s STRUCTURES/PONT MEGYERI 88 haubans au-dessus du Danube À Budapest, le département Grands Projets de Freyssinet et la filiale hongroise Pannon Freyssinet font équipe et participent à la construction du plus grand pont haubané de Hongrie. Ce huitième pont jeté sur le Danube à Budapest sera le premier pont à haubans de la capitale. L ong de 1 862 m, le pont Megyeri est un maillon clé du projet M0, le nouveau périphérique de Budapest, qui assurera la connexion des autoroutes hongroises autour de la capitale. Situé au nord de la ville, l’ouvrage franchit successivement des zones inondables en 18 Sols & Structures Octobre 2008 rive gauche du Danube puis le fleuve lui-même, l’île de Szentendre, le bras secondaire du fleuve et enfin d’autres zones inondables en rive droite. « Nous intervenons sur le pont principal, au-dessus du Danube, dont nous fournissons et mettons en œuvre les 88 haubans ; la construction de l’ouvrage s’achèvera fin 2008 », précise Maté Borbas, le directeur général de Pannon Freyssinet. L’ouvrage comporte deux travées d’approche de 145,50 m, qui encadrent la travée centrale de 300 m de portée. Le tablier est large de 37 m et accueillera les deux fois deux voies de circulation ainsi que des bandes latérales prévues pour un élargissement futur. « Nous équipons l’ouvrage des haubans HD2000 de dernière génération, poursuit Maté Borbas. Ils sont ancrés en partie haute dans deux pylônes en A qui culminent à 100 m de hauteur et sont fixés au tablier à intervalles de 12 m. » Au total, les 88 haubans représentent 460 t de torons gainés graissés et 176 ancrages qui sont mis en œuvre conjointement par les équipes grands projets de Freyssinet et la filiale hongroise. La pose des haubans s’effectue simultanément de part et d’autre des pylônes au fur et à mesure de RÉALISATIONS la pose des voussoirs métalliques. Ceux-ci, d’un poids de 170 t, sont assemblés dans le sud de la capitale hongroise avant d’être acheminés par barge jusqu’au chantier, où ils sont levés jusqu’à leur position finale à l’aide d’une grue puis soudés. « Notre intervention commence lorsque l’opération de soudure est avancée à 70 %. Nous hissons alors deux câbles simultanément, le tout en moins d’une journée. Il ne faut pas perdre un instant pendant cette phase très délicate, ce qui impose une préparation minutieuse », explique Daniel Clapisson, chef de chantier chez Freyssinet. Les haubans se composent de faisceaux de câbles parallèles dont le nombre de torons varie de 31 à 61. Équipés de gaines extérieures de couleur gris clair, les câbles mesurent de 55 à 163 m et sont équipés d’amortisseurs IED (Internal Elastomeric Damper), IHD (Internal Hydraulic Damper) ou IRD (Internal Radial Damper) en fonc■ tion de leur longueur. Les voussoirs métalliques du tablier, acheminés par voie fluviale, sont mis en place de part et d’autre des pylônes. Leur charge (170 t) est reprise par un dispositif d’étais sur barge avant d’être transférée aux deux haubans que les équipes de Freyssinet mettent en place en une journée selon un scénario rigoureusement préparé. intervenants A Maître d’ouvrage : Nemzeti Infrastruktúra Fejlesztó Zrt. (National Infrastructural Development Corporation). A Entreprise générale : M0 Északi Dunahíd Konzorcium (Hídépító Zrt.-Strabag Zrt). A Entreprise spécialisée : Pannon Freyssinet Kft. Octobre 2008 Sols & Structures 19 R é a l i s a t i o n s STRUCTURES/GREEN SQUARE NORTH TOWER Objectif productivité tenu pour 33 000 m2 de planchers précontraints La filiale du Groupe en Australie a mis en œuvre la précontrainte de planchers d’un hôtel construit en haute qualité environnementale à Brisbane, dans l’État du Queensland. L e département Queensland Building d’Austress Freyssinet a récemment achevé pour le compte de Leighton Contractors Pty Ltd l’installation de la précontrainte de la tour Green Square North à Brisbane. Cet hôtel de luxe très en vue a l’ambition d’être le premier du Queensland à obtenir six étoiles, et son promoteur, Leighton Holdings Pty Ltd, a sollicité pour cet établissement l’agrément du Conseil du bâtiment durable australien, ce qui implique de respecter des contraintes environnementales complexes et rigoureuses à tous les stades de la conception et de la construction. 20 Sols & Structures Octobre 2008 Avant le début des travaux, le chef de projet du promoteur, Tony Joslin, a tenu d’importantes réunions d’une part avec Rod Price, le directeur de Pryme Pty Ltd, la société chargée du lot coffrage, d’autre part avec Mica Simovic, le responsable bâtiment d’Austress Freyssinet. Ces rencontres visaient à optimiser la conception des planchers, leur réalisation et la planification des travaux. Un logiciel 4D pour maîtriser l’exécution « Nous étions notamment chargés de la conception et de la construction des 12 dalles précontraintes des niveaux 2 à 13 et de la construction seule des planchers inférieurs, ce qui représente une superficie de plus de 33 000 m2 et la mise en œuvre de 200 t de torons », explique Benoît Lecinq, directeur général de la filiale. Pendant cette opération, où le respect des délais conditionnait l’obtention de l’agrément, un logiciel de développement en quatre dimensions a été utilisé pour la première fois. Cet outil innovant a permis de visualiser toutes les étapes clés du processus de construction ainsi que la durée qui leur est allouée. En scindant l’ensemble des travaux structurels étage par étage et heure par heure, il a apporté une aide précieuse pour la compréhension et l’exécution des travaux structurels, suivis sur le chantier par l’ingénieur de projets Nathan Power et le chef d’équipe Mat Keary. Avec l’aide de ce logiciel et en utilisant les données de la phase d’études et de conception, l’équipe structures d’Austress Freyssinet a pu atteindre son objectif de productivité d’un étage par semaine, soit trois coulées de béton d’environ 650 m² chacune. Au final, l’implication de Freyssinet dès la conception a permis d’atteindre un rythme élevé dans l’exécution tout en respectant les exigences de sécurité, de précision ■ et de qualité. RÉALISATIONS SOLS/ROUTE SONOYTA-MEXICALI 70 000 m² de murs en Terre armée sur 16 ouvrages Aux portes de l’État de Basse-Californie (Mexique), Tierra Armada de México intervient dans un vaste programme de modernisation d’axes routiers. D ans l’extrême nord-ouest du Mexique, en lisière de la frontière avec les États-Unis, des travaux de modernisation ont été engagés sur la route Sonoyta-Mexicali (environ 250 km), et plus particulièrement sur le tronçon San Luís Río Colorado-Mexicali (environ 70 km). L’élargissement de la chaussée de 13,50 m à 24 m a impliqué d’importants travaux de terrassement et de drainage, la mise en œuvre de revêtements constitués de bétons hydrauliques et asphaltiques, des travaux de signalisation, ainsi que l’édification de six ouvrages de franchissement (baptisés Algodones I, Hermosillo, Algodones II, Monterrey, Aeropuerto, Puebla) et de 22 passages à niveau. « Au total, cet axe sera amélioré sur près de 53 km, indique Luis Rojas, directeur général de la filiale mexicaine de Freyssinet Tierra Armada de México, et nous intervenons sur 16 ouvrages. » L’entreprise s’est lancée dans les travaux en 2005, année au cours de laquelle 24 174 m² de murs en Terre armée ont été érigés. Au cours des années 2006 et 2007, ce sont respectivement 21 694 m2 et 19 427 m2 qui ont été réalisés. « Les derniers massifs seront terminés à la fin de l’année 2008 », précise Luis Rojas. À son achèvement, la modernisation de ce tronçon permettra de fluidifier et de sécuriser cet axe de communication sur lequel 17 000 véhicules se croisent chaque jour et par où transite l’essentiel du trafic à destination ou en provenance de la Basse■ Californie. intervenants A Maître d’ouvrage : SCT Centro Baja California. A Entreprise générale : Alta Ingeniería 2000 Construcciones y Puentes de Chihuahua Constructora Gusa. A Entreprise spécialisée : Tierra Armada de México. Octobre 2008 Sols & Structures 21 RÉ a l i s a t i o n s STRUCTURES/COMPLEXE IMMOBILIER AL ABDALI Des planchers précontraints pour un projet de 250 000 m2 Actif en Jordanie depuis les années 1980, Freyssinet vient d’y créer une filiale locale et de remporter un très important marché de précontrainte de planchers à Amman. 22 Sols & Structures Octobre 2008 E n Jordanie, Freyssinet a associé son nom à de nombreux ouvrages d’art prestigieux comme les ponts de l’aéroport et de l’université d’Amman, du Wadi Mujib ou encore de l’échangeur de Jerash. À ses prestations classiques d’ingénierie, de fourniture de matériaux et de mise en œuvre de la précontrainte, le Groupe a ajouté la précontrainte de planchers pour les bâtiments depuis 2004. « Cette technique permet de cons truire de grandes travées avec une épaisseur de dalle réduite et de réaliser d’importantes économies sur les matériaux et la durée des travaux. Le marché l’a rapidement compris et a retenu la technique pour de nombreux projets comme le centre commercial Mecca Mall (pour Al Kurdi Group) ou l’Abu Taweela Plaza (avec Al Wajih Contracting), tous deux réalisés à Amman », explique Khalid Rabadi, directeur général de la filiale jordanienne nouvellement créée (voir ci-dessous). Dernièrement, Freyssinet a démarré, pour le compte d’Al Masar-MID JV (Oger étant le principal maître d’œuvre du client), un nouveau projet portant sur la conception et la mise en œuvre de la précontrainte de planchers d’un immense complexe immobilier situé boulevard Al Abdali, dans la nouvelle zone en développement du centre d’Amman. L’ensemble, en cours de réalisation, représente une surface totale de 250 000 m² et comprend des parkings souterrains et 10 bâtiments résidentiels et commerciaux. « À l’origine, le projet était prévu en béton armé pour les structures, précise Khalid Rabadi. Nous avons proposé une solution alternative en béton précontraint pour la construction des planchers, en expliquant au client qu’elle permettait d’éliminer certains éléments structurels indispensables avec le béton armé, comme des poutres ou des dalles préfabriquées. » Généraliser le recours à la précontrainte de planchers permettait en outre de simplifier les cycles de construction, de réduire les délais de construction et RÉALISATIONS SOLS/PAREMENTS ARCHITECTURAUX Terre armée des villes et Terre armée des champs O utre-Atlantique, deux projets de murs de soutènement auxquels la filiale Reinforced Earth a récemment prêté son concours confirment la prédilection des maîtres d’ouvrage américains pour les parements architecturaux et la grande faculté d’adaptation de la Terre armée. En Pennsylvanie, un chantier d’amélioration de chaussée a été lancé en février 2007, comprenant l’édification de 1 540 m2 de murs en Terre armée et la mise en place de 300 m de barrières de sécurité préfabriquées dans la vallée de Cumberland. « Sur ce projet, dont nous avons conçu et fourni les matériaux et le matériel d’exécution, nous avons réalisé des parements architecturaux de rendait inutile les imposantes grues et les aires de stockage qu’aurait nécessité l’emploi d’éléments préfabriqués. « Par rapport au coût d’une solution classique en béton armé, le choix de la précontrainte pour les planchers représente une économie de 20 % pour le client », souligne Khalid Rabadi. Sur ce projet, le plus important du pays dans le domaine de la précontrainte, 1 200 t de torons vont être mises en œuvre en deux ans. « Au pic d’activité, nous mobilisons jusqu’à 30 personnes, indique encore Khalid Rabadi, ainsi que deux chefs de chantier, deux conducteurs de travaux, un responsable de chantier et un responsable de projet. » Une nouvelle adresse au Moyen-Orient La Jordanie connaît une croissance très rapide et un boom de la construction, en particulier à Amman, sur la mer Morte, et dans 1,50 x 3 m dont le motif est inspiré de la muraille en pierre naturelle d’un moulin du voisinage, afin d’assurer une intégration parfaite des ouvrages dans le paysage de montagne environnant », explique Sherif Aziz, chez Reinforced Earth. Changement d’environnement radical avec le second projet. Il s’agissait cette fois de concevoir 22 300 m2 de mur de soutènement en Terre armée (panneaux de 1,50 x 3 m) et 4 500 m2 de parement mural en treillis soudé TerraTrel pour la section urbaine de l’autoroute I75 à Dayton (État de l’Ohio). Quatre traitements différents ont cette fois été appliqués pour un démarrage de l’exécution au prin■ temps 2008. Moins de matériaux et de matériel, plus de simplicité et d’efficacité des cycles de production, etc., les planchers précontraints ont imposé leurs avantages pour un projet de très grandes dimensions initialement imaginé en béton armé. la zone libre d’Aqaba. Afin d’accompagner cet essor et de continuer à offrir des services de proximité et de qualité à ses clients, Freyssinet a créé une nouvelle filiale en Jordanie, Freyssinet Jordan Ltd. Opérationnelle depuis mars 2008, celle-ci fait partie du réseau Moyen-Orient du Groupe et emploie un personnel qualifié et permanent local. Elle proposera un large éventail des services du groupe Freyssinet, notamment les murs de soutènement en Terre armée et les prestations d’amélioration de sol de sa branche Ménard.■ Octobre 2008 Sols & Structures 23 RÉ a l i s a t i o n s STRUCTURES/ÉGLISE DU SACRÉ-CŒUR À LILLE Le baptême de Foreva Construit en béton armé après la Grande Guerre, le clocher de l’église du Sacré-Cœur, à Lille (France), a été réparé en huit mois à l’aide des produits de la gamme Foreva, développée par Freyssinet. à quelques centaines de mètres de la Citadelle, le Sacré-Cœur, à Lille, est l’une de ces églises construites à l’époque moderne dans le style néogothique. Originalité supplémentaire, l’ouvrage a été bâti en deux temps : le corps de l’église, édifié en pierre et brique au lendemain de la guerre de 1870, puis le clocher, réalisé en béton armé après la Première Guerre mondiale. Culminant à 82 m, celui-ci a résisté aux intempéries pendant un siècle, mais au début 2004 la chute d’une croix de clocheton lors d’une sortie de messe a imposé sa mise en sécurité en urgence ainsi que des réparations, car les ornements fins étaient très altérés et des épaufrures découvraient les armatures du béton en de nombreux endroits. Restitution à l’identique Plus de trois ans plus tard, les fonds nécessaires ayant été collectés, c’est une véritable restitution à l’identique du monument qui a été programmée et attribuée par la ville au groupement formé en cotraitance par l’agence Nord de Freyssinet France (lot béton armé) et MCCM, une entreprise locale de maçonnerie qualifiée monuments historiques (lot pierre et brique). « Le chantier a été scindé en deux phases pour minimiser le coût de l’échafaudage, qui s’élevait à près de 100 m, explique Arnaud Beseme, conducteur de travaux chez 24 Sols & Structures Octotbre 2008 RÉALISATIONS Freyssinet France : une intervention simultanée des deux entreprises sur la partie mixte béton-pierre, située entre 32 m et 50 m de hauteur, puis, après adaptation de l’échafaudage, travail sur le clocher (soit environ 600 m2 de surface développée) pour Freyssinet, et en partie basse pour MCCM. » Pour les deux entreprises, le travail a commencé par une purge de toutes les parties dégradées, suivie d’un sablage pour permettre l’accrochage des matériaux de réparation, sélectionnés après avoir fait l’objet d’essais d’adhérence. Selon leur état de dégradation, toutes les parties n’ont pas été réparées de la même façon. Sur les 108 crochets d’ornementation du clocher, 30 seulement ont été réparés sur place, tous les autres étant entièrement refaits par moulage en atelier avant d’être scel- lés en place. Les colonnettes, les têtes de chapiteaux ornées et les petites sculptures les plus abîmées ont fait l’objet du même traitement. De leur côté les moulures des garde-corps ont été réparées sur place à l’aide de coffrages spéciaux, et les gargouilles, les ailettes des abat-sons et les boudins d’ornementation en périphérie des ouvertures ont été réalisés à la main. « Le trait commun, souligne Arnaud Beseme, c’est que toutes ces réparations ont été réalisées à l’aide des produits de la gamme Foreva développée par Freyssinet (voir cicontre) : micro-mortiers de réparation fibré Foreva M110, Parexlanko Lancorep fin 730 et micro-béton Parexlanko Clavexpress 700. Puis le clocher a reçu une double couche de protection en Foreva Relastic 300, un revêtement souple spécialement for- mulé pour protéger le béton contre toutes les agressions, teinté ici en couleur gris-blanc pour répondre à la demande de l’architecte des bâtiments de France. » Lancés en août 2007, les travaux ont principalement été exécutés pendant l’hiver et se sont achevés en mars dernier. « Ce n’était pas tout à fait une première, commente Arnaud Beseme, car les huit compagnons, leur chef de chantier, Mohamed Drici, et le conducteur de travaux, Aldo Vici, avaient réalisé une opération comparable en 2004 à l’église Saint-Martin de Saint-Quentin. En revanche, c’était la première fois qu’ils intervenaient en hauteur sur un ouvrage comportant autant de moulures et de sculptures – et qu’ils mettaient en œuvre les produits ■ Foreva. » Une offre intégrée savoirfaire – produit Spécialiste de la réparation, de la protection et du renforcement des ouvrages en béton, en métal ou en bois, Freyssinet est également un expert des produits qu’il définit et met en œuvre. Afin d’associer plus étroitement ses savoir-faire et les produits qui répondent à ses spécifications, Freyssinet les regroupe depuis 2007 sous le nom de marque Foreva. La gamme produits Foreva comprend ainsi des solutions de reconstitution du béton, de revêtement d’imperméabilisation, de protection anti-corrosion d’armatures, de protection cathodique, etc. STRUCTURES/PONT DE KINCARDINE Triple recours à la précontrainte E n Écosse, à 40 km au nordouest d’Édimbourg, la cons truction du pont de Kincardine, sur la rivière Forth, sera bientôt terminée. « Cet ouvrage de 1,2 km de long compte 26 travées mises en place par poussage et pèse plus de 32 000 t. C’est le deuxième plus long pont poussé au monde, et Freyssinet Ltd en a fourni et mis en œuvre la précontrainte », rappelle Ian Campbell, chez Freyssinet Ltd. Dans la construction des travées, le système retenu se signale par l’utilisation d’une précontrainte « partielle », entièrement composée de torons externes remplaçables (19C15 et 37C15). « Ceux-ci ne sont pas mis en tension dans le voussoir fraîchement coulé mais immédiatement après que le voussoir a quitté le banc de coulage, sur la barge qui l’achemine à travers l’estuaire », souligne Ian Campbell. Le démarrage des opérations de poussage, en janvier 2007, a marqué pour Freyssinet Ltd le commence- ment d’une intervention en deux temps. Il s’agissait d’abord de mettre en place la précontrainte provisoire « centrée » : des câbles rectilignes de 94 m de long assemblant deux travées. À la fin du poussage, les équipes mettaient ensuite en œuvre la précontrainte de continuité à l’aide de câbles de 140 m. Soigneusement préparée, la réalisation de la précontrainte « partielle » des travées (45 m de long) a pu être réalisée en moyenne en 8 jours au lieu des 10 prévus dans le contrat initial. Conçu et construit par un groupement associant VINCI Construction Grands Projets et Morgan Est, le pont de Kincardine fait figure de chantier modèle en terme de développement durable : le site est encadré de nouvelles zones naturelles protégées accueillant de nombreuses espèces animales, et sur le chantier les matériaux recyclés ont ■ été abondamment utilisés. Octobre 2008 Sols & Structures 25 RÉ a l i s a t i o n s SOLS/PYRMONT POINT PARK Un parc solidement planté Dans le quartier de Pyrmont, à Sydney (Australie), Austress Freyssinet a réalisé 400 colonnes de « jet grouting » pour consolider une digue et permettre la création d’un nouvel espace vert. E n bordure de l’océan, entre les baies de Johnston et de Jones, dans l’ouest de Sydney, le parc de Pyrmont Point est l’un des principaux projets urbains actuellement menés dans la capitale australienne. D’une superficie de 1,8 ha, cet espace vert est créé sur un terrain autrefois propriété de la Police maritime, racheté par la ville en juillet 2005. Dans son aménagement, les architectes paysagistes ont privilégié l’emploi de certains matériaux comme le grès pour les murs et les chemins, les poutres en bois ou encore des rampes réalisées dans un 26 Sols & Structures Octobre 2008 style marin pour rappeler aux futurs promeneurs l’histoire de ce quartier autrefois voué aux industries et à l’activité portuaire. Une promenade et un belvédère recouverts d’un platelage construits à la lisière du parc offriront une vue imprenable sur les deux baies. « Fixer » le sol « Avant de mettre en chantier les aménagements, il fallait absolument stabiliser le sol », explique Paul McBarron, directeur général de la filiale Autress Menard. Spécialiste de la géotechnique, l’entreprise a par- ticipé au confortement de la digue existante sur laquelle repose le nouveau parc, en réalisant des colonnes de jet grouting. « Avec ce procédé, que nous avons mis en œuvre très souvent et qu’Austress Menard maîtrise parfaitement, nous avons “fixé” le sol derrière la digue, de façon à éviter tout mouvement et toute rotation de la structure, et à augmenter la stabilité générale de l’ouvrage ainsi que sa sécurité. » Une série de colonnes contiguës, disposées sur trois rangées a donc été réalisée en arrière de la digue de façon à bloquer certaines zones. 400 colonnes de jet grouting, dont les diamètres vont de 800 mm à 1 700 mm, ont été mises en œuvre en à peine deux mois. « Les colonnes de 1 700 mm sont les plus importantes jamais installées comme matériau de remplissage en front de mer, indique Paul McBarron – c’est une bonne illustration de ce que nous savons faire en confortement de sol. » Ajoutons que le projet a été achevé en avance sur le calendrier et pour un coût inférieur au ■ budget prévu. RÉALISATIONS STRUCTURES/RÉHABILITATION DU DOCK DU GRAND-BASSIN La marque d’un spécialiste V oilà 200 ans, le dock du Grand-Bassin a été édifié au cœur de Dublin (Irlande), au confluent de la Liffey et du grand canal. Le renouveau commercial et immobilier du quartier a récemment mis à l’ordre du jour sa rénovation et sa transformation en équipement voué aux loisirs. Au préalable, la réhabilitation de l’ouvrage s’imposait, en particulier du côté où il borde le canal, et il avait été prévu, dans une première approche, d’aménager un batardeau en palplanches à 4 m de distance du bâtiment, afin de drainer la zone et de pouvoir opérer un renforcement par béton projeté. « Cette solution a finalement été abandonnée, explique Gerry Cluney, general manager de la société Makers Freyssinet (voir p. 32), au profit de la nôtre, qui avait le double avantage de limiter le coût de l’opération grâce à l’utilisation de moyens légers – coffrages sous-marins innovants et microbéton – et de prévenir d’éventuels risques d’effondrement du fait de la suppression de la pression hydrostatique. » Au total, le recours à un coffrage sous-marin installé à 4 m de profondeur sur 240 m de long a permis de draguer 2 000 m3 de sédiments au droit du mur et de couler 200 m3 de micro-béton pour consolider la structure. « Pendant le dragage, nous avons repêché pas mal d’objets insolites : deux voitures, trois coffres ainsi que des fusils et des munitions », poursuit, amusé, Mervyn Miller, contracts manager. En outre, 600 m² d’ouvrages en maçonnerie ont également été réparés et ravalés au-dessus et au-dessous du niveau de l’eau. Pour ne pas gêner les usagers des docks, l’intervention a été réalisée à partir de bateaux-travaux et d’un ponton équipé de deux grues de 20 t chacune, de pelles de 25 t, d’un marteau-pilon et d’un dispositif de surveillance par ■ sonar. SOLS/AUTOROUTE A1 Des assises pour les remblais E n Pologne, la construction de l’A1 (582 km) est l’un des chantiers d’équipement phares du pays. Seul axe autoroutier nordsud dans le pays, l’A1 reliera d’ici 2010 la ville de Gdansk, sur la Baltique, à la République tchèque, à la hauteur de Katowice, en croisant les autoroutes A2 et A4 d’orientation est-ouest. Dans sa partie sud, entre les villes de Swierkalny et de Gorzycki, le tracé franchit une zone de sols argileux et limoneux qui ne pouvaient supporter la charge du remblai autoroutier sans consolidation préalable. « Le bureau d’études principal a donc décidé de réaliser des travaux pour limiter les tassements de terrains sous les remblais les plus importants et améliorer la stabilité des accotements, et ces travaux nous ont été confiés », indique Jakub Saloni, responsable de l’activité Ménard en Pologne. Plus précisément, le bureau d’études a proposé que soit mise en œuvre la solution des plots ballastés, reconnue en Pologne pour son efficacité, sur une zone de 70 000 m², divisée en cinq parties. Compte tenu de l’épaisseur importante de la couche de sol meuble, qui peut atteindre jusqu’à 8 m par endroits, le bureau d’études a préconisé un traitement en plusieurs phases pour la stabilisation des accotements. Dans une autre zone (40 000 m²), la présence de matériaux de remblai granuleux de consistance lâche sur une profondeur de 5 à 9 m a conduit le bureau d’études à privilégier une autre technique aussi familière à Ménard, le compactage dynamique. « Pour consolider le remblai autoroutier, haut de 10 m, les ateliers de compactage ont été équipés d’une masse de 15 t lâchée d’une hauteur de 20 m », précise Jakub Saloni. Les travaux se sont achevés à la fin de l’été 2008. Au plus fort de l’activité, le chantier a mobilisé 20 collaborateurs de Ménard répartis en quatre ■ ateliers. intervenants A Maître d’ouvrage : Direction des routes polonaises. A Maître d’œuvre : Jacobs. A Entreprise générale : Alpine. Octobre 2008 Sols & Structures 27 R é a l i s a t i o n s NUCLÉAIRE/DÉMANTÈLEMENT DE RM2 Les synergies de Nuvia à l’œuvre Réunies pour la première fois sur une opération de grande envergure, les équipes de Nuvia TS et de Salvarem ont bénéficié du soutien d’autres entités de Nuvia et mettent à profit le démantèlement du site RM2 du CEA à Fontenay-aux-Roses pour partager leurs savoir-faire et développer des synergies locales. L es entités nucléaires de Freyssinet n’ont pas attendu la création de Nuvia pour soumissionner ensemble à des opérations d’envergure. Sur le site du CEA (Commissariat à l’énergie atomique) à Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine), Freyssinet NTS devenu Nuvia TS et Salvarem, en groupement avec STMI (filiale d’Areva), se sont vu confier en septembre 2006 le démantèlement du laboratoire RM2 au terme d’une étude pilotée par Jean-Jacques Aman (Salvarem) et Hervé Ridoux (Nuvia TS) mobilisant les équipes d’ingénierie et de projeteurs des deux entités. Constitué pour l’essentiel de 14 cel28 Sols & Structures Octobre 2008 lules blindées d’un volume moyen de 120 m3, RM2 est une installation construite à la fin des années 1950, qui a servi à réaliser des recherches sur le combustible irradié jusqu’en 1982. Elle comprend une galerie inférieure de collecte et d’évacuation des effluents actifs et, au niveau supérieur, un tunnel de manutention où circulait un appareillage lève-dalle, surmonté, hors zone de contamination, d’une galerie technique. La structure est construite en béton baryté, matériau d’une très forte densité, et ses voiles et planchers présentent une épaisseur remarquable de 1,50 m, nécessaire pour atténuer les rayon- nements ionisants dans les zones de travail du personnel. « Cette installation a fait l’objet d’une première campagne d’assainissement dans les années 1990, explique Nicolas Box, chef de projet Nuvia. Notre mission consiste aujourd’hui à assurer une décontamination complémentaire et le démantèlement des enceintes blindées et de leurs équipements (voiles, planchers, gaines et cuves), afin de libérer le bâtiment de toute contrainte nucléaire et de permettre au CEA de l’affecter à de nouvelles activités. » Ayant reçu les plans de l’installation et une cartographie radiologique remontant aux années 1990, le groupement a commencé sa mission par des contrôles radiologiques et l’établissement d’une cartographie à jour, réalisés par STMI, indispensables pour bâtir le scénario du démantèlement, un document qui décrit, pour chaque phase de l’opération : la zone concernée, les mesures de protection, le matériel utilisé, etc., et doit être soumis au client (le CEA). « Ce principe de prévision et de validation est constant pour ce type d’opération, souligne Nicolas Box, et après l’acceptation du scénario de démantèlement global, toutes les études d’exécution sont assorties d’une note technique soumise au client. » Le projet est aujourd’hui en phase préliminaire : 80 % des études d’exécution et 90 % des travaux préparatoires (aménagement des zones d’entreposage provisoires de déchets, installation d’un rideau de protection acoustique, mise en place d’un nouveau DNF [dernier niveau de filtration], etc.) sont désormais réalisés. RÉALISATIONS Travaux du haut vers le bas Après le basculement du système de ventilation sur le nouveau DNF, opération pour le moment soumise à la validation de l’Autorité de sûreté nucléaire, les travaux de démantèlement pourront réellement démarrer. Ceux-ci se dérouleront logiquement en commençant par la galerie technique et verront s’enchaîner du haut vers le bas les phases de décontamination (dépoussiérage, nettoyage à l’aide de mousses spéciales, écroûtage ou ponçages localisés) et de déconstruction (découpage de blocs à la scie murale ou à la scie à câble diamanté, démolition au Brokk, une minipelle équipée d’un brise-roche commandée à distance). Le chantier devrait s’achever en 2011 et générer 780 t de déchets qui se répartissent en 50 t de déchets industriels banals, 7 000 t de déchets TFA (très faiblement actifs) et 130 t de déchets faiblement actifs, dont le groupement assurera la caractérisation radiologique et le conditionnement. « C’est la première fois que nos deux entités interviennent ensemble sur une opération de cette dimension, souligne Nicolas Box. Pour l’occasion, nous avons bénéficié de l’appui ponctuel de nos collègues de Nuvia UK (ex-Nukem Ltd) et de Millennium. Nous nous sommes aussi fixé l’objectif de profiter de cette opération pour nous transmettre mutuellement nos savoir-faire en mettant en place un processus de compagnonnage. » Ce projet commun a également été une opportunité pour rapprocher les équipes de Salvarem, de NTS et de Millennium basées en Île-de-France au sein d’un même bâtiment. D’ores et déjà, cette proximité et ces synergies ont permis à Nuvia d’obtenir d’autres projets alliant ses différentes compétences. ■ intervenants A Maître d’ouvrage et maître d’œuvre : CEA. A Travaux : groupement STMI (mandataire)-Nuvia TS-Salvarem. STRUCTURES/CHÂTEAU D’EAU D’HOMELEIGH L’ascension d’un poids lourd Pour construire un château d’eau à East London (Afrique du Sud) sans recourir à un échafaudage de grande hauteur, un entrepreneur a fait appel au savoir-faire en levage lourd de la filiale locale, Freyssinet Posten. L e marché de la construction bat son plein en Afrique du Sud. Cette situation, un entrepreneur a failli en faire les frais car, chargé de construire un château d’eau dans le quartier d’Homeleigh, à East London, il n’arrivait pas à se procurer d’échafaudage. Pour respecter ses engagements, il a donc décidé de construire l’ouvrage (20 m de diamètre, 8 m de haut, 640 t) au sol et il a sollicité Freyssinet Posten pour en assurer le levage à plus de 25 m de hauteur. « Nous avons déjà employé cette technique à plusieurs reprises dans le monde et nous la maîtrisons parfaitement. Elle nous a demandé une semaine de préparation et cinq jours pour l’exécution », explique Mike Mollentze, le directeur général de Freyssinet Posten. L’opération a mobilisé des équipements très spécialisés : des vérins de levage, des câbles en acier à haute résistance et des instruments de contrôle sophistiqués (mesure de distance par laser, capteurs électriques relevant la pres- sion dans les vérins, autres capteurs mesurant l’extension des vérins, enregistreur de données multicanal, logiciels spécialisés pour traiter, afficher les données et permettre aux ingénieurs de contrôler le levage en toute sécurité.) Un levage à 25 m de hauteur à la vitesse de 1 m/h Après la mise en place des équipements, le levage s’est effectué en six étapes. Il a d’abord fallu enfiler 12 torons en acier à travers des gaines verticales installées dans la cuve, et reliées à la plate-forme de levage, en tête du fût. La structure a ensuite été progressivement décollée du moule et hissée de 30 mm. Cette phase a permis d’ausculter le comportement de la cuve et d’inspecter la structure avant de poursuivre le levage proprement dit. « La cuve a été hissée à une vitesse de 1 m/h, par cycles de 200 mm, correspondant à la course des vérins », précise Mike Mollentze. Une fois arrivée en position finale, la cuve a été solidarisée au fût à l’aide de barres de précontrainte Freyssibar, et une ceinture inférieure a été bétonnée. Les câbles de suspension ont été maintenus en tension jusqu’à ce que le béton de la ceinture ait atteint le durcissement voulu. « Avec ce chantier, Freyssinet a démontré sa capacité à relever des défis au bénéfice de ses clients. L’opération s’est déroulée sans encombres malgré des bourrasques de vent qui nous ont obligés à prendre d’infinies précautions », conclut Mike Mollentze. ■ Octobre 2008 Sols & Structures 29 RÉ a l i s a t i o n s SOLS/PLATES-FORMES DE ROCHE-LA-MOLIÈRE ET DE SAINT-FONS Le compactage dynamique fait valoir ses avantages La présence de remblais peut faire obstacle à la valorisation d’anciens sites industriels. En région lyonnaise, la solution de compactage dynamique proposée par Ménard a apporté à deux reprises une réponse technique et économique. À Roche-la-Molière, non loin de Saint-Étienne (Loire), le site d’une ancienne carrière à ciel ouvert remblayée sur de fortes épaisseurs il y a une vingtaine d’années a été retenu pour l’aménagement d’un centre de messagerie TNT. « L’épaisseur des remblais, supérieure à 10 m par endroits, ainsi que la présence éventuelle de spots à plus de 25 m rendait impossible la solution des fondations superficielles, et les fondations sur pieux n’étaient pas envisageables du point de vue économique compte tenu de la profondeur à atteindre et de la présence de blocs plurimétriques », explique Gilian Erbeja, responsable travaux à l’agence Ménard RhôneAlpes. C’est en proposant un traitement de sol par compactage 30 Sols & Structures Octobre 2008 dynamique que Ménard a résolu le problème posé par ce remblai. L’analyse fine de l’énergie à mettre en œuvre en fonction des contraintes de tassement admissibles du bâtiment et de la répartition des contraintes en profondeur a ainsi permis de valider le procédé et de traiter, courant mars 2008, au moins 15 000 m2 de matériaux principalement issus d’activités minières, et ce sur une épaisseur moyenne de 12 m sous bâtiment. Gains de coût « Ce chantier témoigne encore une fois de la pertinence de l’analyse de l’interaction sol-structure et des gains substantiels que cette approche permet au client de réaliser sur les coûts liés aux fondations de l’ouvrage », souligne en conclusion Marc Lacazedieu, directeur général de Ménard. À Saint-Fons (Rhône), une fois n’est pas coutume, c’est en site urbain, au voisinage d’un complexe chimique sensible classé, que Ménard est intervenu en mettant en œuvre sa technique historique pour la société Em2c. Animé par la volonté d’optimiser les coûts liés aux fondations des ouvrages et de limiter les volumes de déblais vraisemblablement contaminés, Em2c a été convaincu par la variante proposée par Ménard en lieu et place de fondations profondes sur pieux. « Nous avons traité par compactage dynamique, sur une épaisseur moyenne de 7 m de remblais hétérogènes, une surface équivalente à six terrains de football où vont être construits une plate-forme logistique et des bâtiments industriels », explique Stéphane Brulé, responsable de l’agence Ménard Rhône-Alpes. Une étude ainsi qu’un suivi des vibrations générées par le pilonnage réalisé tout au long du chantier ont permis de traiter les sols à seulement 10 m des bâtiments voisins. « Le compactage dynamique a fait ici la preuve de son intérêt quand un problème de remblais hétérogènes contaminés se pose, puisqu’il permet d’asseoir des ouvrages sur fondations superficielles et de réduire le volume des déblais et donc les coûts liés aux opérations de traitement environnemental des sols », analyse ■ encore Stéphane Brulé. M é t i e r La radioprotection, une obligation réglementaire multifacette D ans l’activité nucléaire, l’exposition aux rayonnements ionisants doit être maîtrisée pour ne pas dépasser les limites fixées par la réglementation (voir encadré). Cette maîtrise, c’est le savoir-faire de la radioprotection, un des métiers de base de Nuvia, qui ne présente pas exactement les mêmes facettes selon qu’il s’exerce au sein d’une centrale de production d’électricité, d’installations du cycle du combustible ou de traitement des déchets ou qu’il concerne des opérations de maintenance ou de démantèlement. Excepté pour les études, qui procèdent par calculs – un volet de la radioprotection dont Millennium et Nuvia UK sont les spécialistes au sein de Nuvia –, l’outil de base du « radioprotectionniste » est le radiamètre. Celui-ci permet de mesurer le rayonnement dans une zone et, moyennant l’adaptation d’accessoires, sa contamination, c’est-à-dire la présence d’éléments radioactifs, sous forme de poussières déposées ou en suspension dans l’air. « Ces relevés, avec d’autres (mesure de l’oxygène, explosimétrie, tests de protection incendie, etc.), sont la base de notre mission, qui est de protéger contre la totalité des risques, et elle se partage en deux grands volets », explique Cédric Beauvieux, responsable méthodes chez Essor. Le premier englobe les contrôles réglementaires et la cartographie des locaux. Il s’agit d’effectuer pour l’exploitant des mesures au sein d’installations et de reporter les valeurs relevées en contamination et en rayonnement sur des représentations schématiques (la cartographie), notamment pour identifier et baliser les zones « orange », où le débit de dose dépasse 2 mGy/h. « Ces contrôles périodiques s’effectuent à un rythme mensuel selon un planning bien défini, mais ne sont pas le gros de notre activité, plutôt représenté par les arrêts de tranche pour maintenance », poursuit Cédric Beauvieux. Assurer la conformité de l’environnement du chantier Dans ce second volet de leur mission les radioprotectionnistes interviennent pour effectuer le suivi, le conseil et fournir une assistance aux équipes réalisant les opérations d’entretien et de maintenance. Interface entre le donneur d’ordre et ces fournisseurs, ils doivent s’assurer que l’environnement du chantier est conforme, que les « parades » (barrières de protection en plomb contre le rayonnement) et les balises de protection individuelles et collectives qui mesurent la contamination en temps réel sont installées et fonctionnent. « Chez Salvarem, nous assurons le même type de mission au profit d’équipes de maintenance intervenant lors des arrêts de tranche des centrales EDF, mais aussi pour des opérations de décontamination et de démantèlement réalisées pour le compte du CEA ou d’Areva, explique Ludovic Martin, le directeur de Salvarem. En application du décret de 2003 en matière de radioprotection intégrée, nos missions consistent à évaluer, protéger, surveiller et contrôler. Elles restent les mêmes dans des contextes et avec des risques à gérer en matière d’irradiation et de contamination qui peuvent être différents. C’est notamment le cas avec les opérations de démantèlement, d’assainissement, de maintenance et d’exploitation sur des installations de retraitement de combustible, où les intervenants manipulent un panel très large de radioéléments et sont exposés à un risque de contamination alpha qui n’existe pas dans les centrales de production d’électri■ cité. » Radioactivité et limites de « dose efficace » Lorsqu’une personne est exposée au rayonnement d’une source radioactive, l’énergie absorbée par les tissus traversés peut provoquer des dommages biologiques. Ce risque est fonction des caractéristiques du rayonnement et de la sensibilité des organes irradiés. À partir de la « dose », quantité d’énergie reçue, mesurée en gray (Gy), on calcule donc une « dose efficace », mesurée en sievert (Sv), qui permet d’évaluer le risque de détriment sur le corps entier ou sur un organe. En France, les limites annuelles de dose efficace corps entier ont été fixées par le décret du 31 mars 2003. Pour les travailleurs (à l’exclusion des femmes enceintes), elle est de 20 mSv. Pour le public, la dose efficace est limitée à 1 mSv. À titre de comparaison, la dose efficace individuelle moyenne due à la radioactivité naturelle en France est de 2,4 mSv par an. Octobre 2008 Sols & Structures 31 e n t r e p r i s e Royaume-Uni Six années d’expansion record Créée voici bientôt 60 ans, Freyssinet Ldt appuie son développement sur les expertises techniques qui sont l’atout de Freyssinet partout dans le monde et les valorise dans les activités de réparation et sur les marchés de niche. Freyssinet Ltd L ’histoire de Freyssinet au Royaume-Uni commence il y a plus d’un demi-siècle, en mars 1950, avec la naissance de PSC Equipment Ltd, qui devient PSC Freyssinet Ltd en 1979 puis Freyssinet Ltd en 1998. Aujourd’hui, cette entité regroupe trois sociétés : Freyssinet UK, Reinforced Earth Company Ltd (RECo) et Corrosion Control Services Ltd (CCSL), toutes trois basées à Telford, au nord-ouest de Birmingham, où elles emploient 170 personnes, dont 30 managers et ingénieurs ainsi que 45 collaborateurs dans les fonctions marketing, administration et comptabilité. Au cours des six dernières années, Freyssinet Ltd a connu une expan- sion record, doublant son chiffre d’affaires à la faveur d’acquisitions et d’une croissance organique « en ligne avec les performances d’ensemble du Groupe », souligne Patrick Nagle, son directeur général. Si 10 à 15 % du chiffre d’affaires du pôle est généré hors des frontières, la clé de son développement réside dans la stratégie appliquée au Royaume-Uni. « Nous faisons porter nos efforts sur des travaux à forte valeur ajoutée et les marchés de niche où la pression concurrentielle est moins vive », poursuit Patrick Nagle. Dans la pratique, Freyssinet Ltd peut s’appuyer sur la forte expertise technique de chacune de ses sociétés dans son cœur de métier : conception et méthodes de précontrainte, et réparation de structures pour Freyssinet UK ; concep- 1 2 Makers Freyssinet, tous les savoir-faire de la réparation En octobre 2007, Freyssinet Ltd a acquis la division infrastructure nord de Makers UK Ltd, l’un des plus grands spécialistes des réparations structurelles au Royaume-Uni, qui depuis plus de 25 ans met en œuvre un large éventail de savoir-faire : traitements électrochimiques des structures par injection de résine, hydrodémolition, béton projeté, renforcement par fibres de carbone, pour un portefeuille de clients incluant conseils généraux, agences de l’eau, conseils municipaux et clients privés. Baptisée Makers Freyssinet, la société continue à opérer depuis son siège de Cumbernauld, près de Glasgow, et ses bureaux de Belfast, Perth et Dublin – et son carnet de commandes 2008 laisse augurer une belle croissance… 4 32 Sols & Structures Octobre 2008 entreprise tion de solutions en Terre Armée et fourniture de matériaux pour RECo ; protection cathodique pour CCSL. Le plus souvent, ces entités interviennent en sous-traitance pour des entrepreneurs, mais toutes les trois visent bien sûr à augmenter la part de travaux réalisés en direct pour le client. Leurs prestations couvrent un large spectre : ponts à haubans et structures câblées, précontrainte des réservoirs de gaz naturel liquéfié (GNL), murs et culées de ponts en Terre Armée, voûtes TechSpan, etc., avec une particularité remarquable, les planchers précontraints, qui représentent désormais 30 % du chiffre d’affaires de Freyssinet UK. Spécificités 3 1. De janvier 2006 à février 2008, Freyssinet a assuré la mise en œuvre de la précontrainte de trois nouveaux réservoirs GNL sur l’île de Grain (sud-est de l’Angleterre). 2. Sur l’autoroute M6, Reinforced Earth a conçu 39 ouvrages de soutènement et culées de pont en Terre armée, totalisant une surface de 23 000 m². 3. L’entreprise a pris une part active dans la réparation du quai de South Hook (pays de Galles) en dépêchant des équipes expertes en protection cathodique et en béton projeté. 4. La toiture du célèbre Millennium Stadium de Cardiff a entièrement été haubanée par les équipes de Freyssinet. Les aménagements et les réseaux d’infrastructures étant arrivés à maturité, le marché des travaux neufs s’est amoindri au cours de la dernière décennie. C’est pourquoi Freyssinet UK a choisi de redéployer son offre et de concentrer ses efforts sur la réparation de structures. « Il fut à la fois difficile et chronophage de nous bâtir une réputation, car le marché britannique de la réparation est très concurrentiel, explique Paul Bottomley, le directeur général de Freyssinet UK, mais c’est chose faite depuis deux ans, notamment grâce à l’acquisition, en 2007, de Makers, une entreprise écossaise experte dans ce secteur (voir encadré p. 32), qui a contribué à nous faire connaître et reconnaître. » RECo et CCSL interviennent pour leur part sur des marchés ciblés. L’essentiel de l’activité de RECo au RoyaumeUni est représenté par la conception et la fourniture de matériaux pour les culées de ponts et les murs de soutènement des ouvrages routiers, et l’entreprise se signale par un effort permanent pour élargir sa gamme de solutions. « Pour poursuivre son développement, l’entreprise vise une extension de sa zone géographique et cible notamment les pays de l’Europe du Nord », indique Jonathan Cross, directeur de RECo. Pour sa part, CCSL est experte dans la conception et l’ins- tallation sur site de systèmes de protection cathodique, notamment pour les ponts et les structures maritimes. Seule entreprise britannique maîtrisant cette spécialité au RoyaumeUni, CCSL n’y limite pas son activité et s’appuie sur le réseau de Freyssinet pour proposer son savoir-faire dans de nombreux pays. Les synergies à l’honneur « Nous sommes constamment à la recherche d’opportunités pour faire travailler ensemble nos entités et nos filiales », insiste Patrick Nagle. C’est le cas pour Freyssinet UK avec Nuvia UK (ex-Nukem Ltd), spécialiste du domaine nucléaire (voir Dossier), dont l’activité est importante au Royaume-Uni. La démarche est la même avec Advitam, spécialisée dans l’inspection et le monitoring d’ouvrages et de structures. Mais les occasions de synergies ne manquent pas avec d’autres sociétés du groupe VINCI et se développent avec les britanniques VINCI PLC, Ringway et Norwest Holst comme avec VINCI Construction Grands Projets ou VINCI Energies. « D’ailleurs, souligne Patrick Nagle, l’intégration des techniques de protection cathodique développées par CCSL dans le portefeuille de solutions Freyssinet a été un élément clé dans le dévelloppement de notre activité de réparation. » Un développement planifié « Freyssinet Ltd est à l’image du Groupe : nous avons en commun la même culture, la même philosophie et la même stratégie, résume Patrick Nagle, soit de fortes ressources techniques, des collaborateurs intègres partageant les mêmes valeurs et ani- més de la même volonté de repousser les barrières et de diversifier nos activités par l’innovation et la R&D. » De même, l’ancrage local et l’essor de marchés de proximité sont privilégiés, les entreprises étant dirigées par des personnes du cru, selon le principe du Groupe « un homme, un produit, un territoire ». Enfin, Freyssinet Ltd accentue son engagement environnemental en intégrant de plus en plus de paramètres de « sustainable technology » dans son activité. Pour les trois prochaines années, l’accent restera mis sur la réparation de structures et un enracinement dans les marchés locaux que pourraient renforcer une ou deux implantations dans le sud de l’Angleterre. Les valeurs phares illustrant l’excellence technique resteront les ponts à haubans, la précontrainte des réservoirs GNL et des enceintes de centrales nucléaires. Conjoncturellement, les jeux Olympiques de Londres génèrent aussi des chantiers intéressants, comme la fourniture de murs de soutènement pour RECo et divers travaux pour Freyssinet dans la construction du village des athlètes. Enfin, pour ne pas négliger la part des hommes dans la dynamique d’intégration et de développement des dernières années, un projet de formation est programmé pour l’ensemble du personnel d’ici 2010. ■ Fiche d’identité A Chiffre d’affaires 2007 : 28 M€. A Effectifs : 170 collaborateurs. De gauche à droite : Patrick Nagle, directeur général de Freyssinet Ltd, Paul Bottomley, directeur général de Freyssinet UK, Jonathan Cross, directeur de RECo, David Dudeney, directeur général de CCSL. Octobre 2008 Sols & Structures 33 h i s t o i r e Le vérin plat : un concentré de puissance Dans les métiers de Freyssinet, la mécanique est un auxiliaire indispensable, mais la puissance des machines nécessite un contrôle absolu. Synthèse de ces qualités, le vérin plat s’est imposé dans toutes sortes d’applications. C omme c’est souvent le cas pour les grandes inventions, les vérins plats ont vu le jour à l’occasion d’un chantier. En 1938, alors que le barrage des BeniBahdel, en Algérie, est en construction, le maître d’ouvrage décide d’augmenter la capacité de l’ouvrage. Pour surélever le barrage de 7 m en conservant la structure, le système de voûtes et les contreforts, Eugène Freyssinet, à qui il est fait appel, conçoit un dispositif de reprise des charges sur des butées rendues « actives » par un appareillage inédit de vérins de faible épaisseur mais extrêmement puissants. Ceux-ci se présentent sous la forme d’une capsule déformable constituée de deux demi-pièces en acier et d’un bord de forme torique en périphérie, équipé de deux raccords Le vélodrome olympique de Montréal. dont l’un permet l’injection du liquide sous pression qui « ouvre » le vérin. Ces mêmes vérins plats sont utilisés pour tendre des tirants unitaires de 1 000 t, assurant la liaison entre la partie existante et la surélévation du barrage. Ceci constituait une grande première, à la fois pour la précontrainte et pour les tirants précontraints dans le sol. Depuis son invention, le vérin plat a été utilisé dans de très nombreuses applications, « en particulier lorsqu’il s’agit d’appliquer ou de transmettre une force et de contrôler simultanément la déformation correspondante », précise Pierre Boitel, directeur recherche & développement chez Freyssinet. ■ Mesurer les contraintes et précontraindre Au Brésil, sur le pont Presidente Costa e Silva, qui relie les villes de Rio de Janeiro et de Niterói en traversant la baie de Guanabara, des vérins plats sont utilisés pour mesurer la contrainte résiduelle dans l’ouvrage. Couplés à un système de jauges d’allongement, ils sont installés dans des réservations du béton et mis en 1974 Décoffrage et décintrement Très tôt, Eugène Freyssinet utilise les vérins plats pour décoffrer les structures. La méthode permet de vérifier que l’ouvrage est stable au moment du décoffrage et sécurise entièrement l’opération puisque le coffrage reste porteur. Elle a notamment été utilisée dans la réalisation de plusieurs ponts construits sur la Marne au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. 1945 34 Sols & Structures Octobre 2008 Un dispositif de 226 vérins plats prenant appui sur les culées principales et déployant une force de 22 000 t est mis en place pour décoffrer la coque de l’impressionnant vélodrome olympique de Montréal. Après l’opération, les vérins plats ont été intégrés de façon permanente à l’ouvrage afin de contrôler les déformations différées. 1975 Pont Presidente Costa e Silva. Montréal pression pour restituer la déformation structurelle avant la création de ces réservations. légende Dans le cadre des travaux de réparation réalisés après l’incendie du tunnel du MontBlanc, en 1999, un tronçon de route de 2 900 m est précontraint à l’aide de vérins plats. 2000 histoire Compenser le fluage Grand spécialiste des ponts en béton, Eugène Freyssinet assure notamment la construction du pont de Luzancy (Seine-et-Marne). Pour compenser les effets du fluage, il dispose des vérins plats entre les culées et le tablier. 1945 Avec sa portée de 304 m, le pont de Gladesville, à Sydney (Australie), est l’un des ponts en arc en béton les plus longs du monde. Pour éviter que les arcs ne subissent des déformations par suite des différences de retrait et de dilatation thermique, Freyssinet a équipé l’ouvrage de plusieurs batteries de vérins plats de compensation commandés par un système sophistiqué de circuits hydrauliques. Chaque batterie regroupe 56 vérins plats, capables d’exercer une poussée de 65 MN. Ceux-ci sont disposés en empilement par quatre et offrent une course de 100 mm. Transfert de charges Travaux au Louvre en 2003. 1962 Lors de la réhabilitation de la cathédrale d’York (RoyaumeUni), Freyssinet utilise des butons et des vérins plats pour soutenir certains murs fissurés et compenser d’éventuels tassements des fondations de ces étais. « Lorsque l’on crée de nouveaux appuis, le transfert de charge doit s’effectuer lentement, en trois ou quatre mois, indique Pierre Boitel, et les vérins plats sont parfaitement adaptés à cette utilisation. » 1975 Après un tassement des sols sous-marins, sept ponts de la plate-forme pétrolière Ekofisk, en mer du Nord, doivent être relevés de 6,50 m. L’opération implique une reprise de charge des 70 000 t de la structure. Elle est menée à bien grâce à une centaine de vérins plats à haute pression insérés dans des appuis spéciaux. Sa réussite fait de l’opération l’événement de l’année. 1987 À Paris, une centaine de vérins plats sont mis en œuvre dans les fondations provisoires de la façade Denon du musée du Louvre pour réaliser la reprise en sous-œuvre des piliers. 2003 À Vélizy (France), Freyssinet met en place une batterie de vérins plats pour renforcer les planchers d’une enseigne d’un centre commercial et porter leur capacité portante de 500 à 1 000 kg/m2. 2008 Levage L’une des applications les plus spectaculaires des vérins plats et sans doute l’une des plus connues reste le déplacement des temples d’Abou-Simbel, en Égypte. Situés non loin de la frontière soudanaise, ces temples étaient menacés d’engloutissement par la construction du haut barrage d’Assouan. Dès 1958, une campagne de presse internationale alerte l’opinion publique. Les fonds recueillis permettent le lancement des travaux sous l’égide de l’Unesco. Les vérins plats sont utilisés pour décoller les ouvrages et permettre leur transfert sur une falaise artificielle au-dessus du niveau des eaux. 1964 Maintient de l’existant Parallèlement aux travaux gigantesques entrepris pour la réalisation de la quatrième gare Bruxelles-Midi (Belgique), destinée à l’accueil des trains à grande vitesse, 3 000 vérins plats sont mis en place sous les bâtiments avoisinants, principalement construits en maçonnerie, pour éviter qu’ils ne subissent des désordres par l’effet de tassements différentiels. 1990 Pratiques, peu encombrants, légers et souples d’utilisation, les vérins plats s’imposent comme solution par excellence dans le changement d’appareils d’appui, qui nécessite un transfert de charge plutôt qu’un levage. Aujourd’hui Octobre 2008 Sols & Structures 35 Le groupe Freyssinet dans le monde Afrique et Moyen-Orient Afrique du Sud Freyssinet Posten Pty Ltd Olifantsfontein Tél. : (27.11) 316 21 74 Fax : (27.11) 316 29 18 Reinforced Earth Pty Ltd Johannesburg Tél. : (27.11) 726 6180 Fax : (27.11) 726 5908 Algérie Freyssinet International & Cie Algérie Alger Tél. : (213) 2156 4692 Egypte Menard Freyssinet Egypt Giza Tél. : (20) 23 303 51 86 Fax : (20) 23 303 51 86 Émirats arabes unis Freyssinet Middle East LLC Dubaï Tél. : (971) 4 286 8007 Fax : (971) 4 286 8009 Freyssinet Gulf LLC Dubaï Tél. : (971) 4 286 8007 Fax : (971) 4 286 8009 Iran E-man Serve (Freyssinet Liaison Office) Tél. : (9821) 8806 5951 Fax : (9821) 8806 6420 Koweït Freyssinet International & Co. Safat Tél. : (965) 906 7854 Fax : (965) 563 5384 Maroc Freyssinet International & Cie Rabat Tél. : (212) 37 56 44 35 / 37 71 73 68 Fax : (212) 37 56 39 48 Terre Armée Maroc Rabat Tél. : (212) 37 56 44 35 Fax : (212) 37 56 39 48 Tunisie Freyssinet Tunisie Tunis Tél. : (216) 98 352 599 Fax : (216) 71 340 172 Amérique Argentine Freyssinet Tierra Armada SA Buenos Aires Tél. : (54.11) 4372 7291 Fax : (54.11) 4372 5179 Brésil Terra Armada Ltda Rio de Janeiro Tél. : (55.21) 2233 7353 Fax : (55.21) 2263 4842 Freyssinet Ltda Rio de Janeiro Tél. : (55.21) 2221 8500 Fax : (55.21) 3852 7926 Canada Reinforced Earth Company Ltd Mississauga Tél. : (1.905) 564 0896 Fax : (1.905) 564 2609 Geopac Tech Inc. Boucherville, Québec Tél. : (1.450) 449 2633 Fax : (1.450) 449 2677 Chili Tierra Armada S.A. Santiago de Chile Tél. : (56.2) 2047 543 Fax : (56.2) 225 1608 États-Unis Drainage & Ground Improvement, Inc - Ménard Bridgeville, PA Tél. : (1.412) 257 2750 Fax : (1.412) 257 8455 Freyssinet LLC Sterling, VA Tél. : (1.703) 378 2500 Fax : (1.703) 378 2700 Refco Holdings Inc Centennial Tél. : (1.303) 806 8160 Fax : (1.303) 806 8183 The Reinforced Earth Company Vienna, VA Tél. : (1.703) 821 1175 Fax : (1.703) 821 1815 Mexique Freyssinet de México – Tierra Armada S.A. Mexico DF Tél. : (52.55) 5250 7000 Fax : (52.55) 5255 0165 Vénézuela Freyssinet-Tierra Armada Ca Caracas Tél. : (58.212) 238 8285 Fax : (58.212) 239 7890 Asie Corée du Sud Freyssinet Korea Co. Ltd Séoul Tél. : (82.2) 2056 0500 Fax : (82.2) 515 4184 Sangjee Ménard Co. Ltd Kyonggi-Do Tél. : (82.2) 587 9286 Fax : (82.2) 587 9285 Hong Kong Freyssinet Hong Kong Ltd Kowloon Tél. : (852) 2794 0322 Fax : (852) 2338 3264 Reinforced Earth Pacific Ltd Kowloon Tél. : (852) 2782 3163 Fax : (852) 2332 5521 Inde Reinforced Earth India Pvt Ltd New Delhi Tél. : (91) 11 4056 7660 Fax : (91) 11 4056 7684 Indonésie PT Freyssinet Total Technology Jakarta Tél. : (62.21) 830 0222 Fax : (62.21) 830 9841 Japon FKK Tokyo Tél. : (81.3) 5719 2391 Fax : (81.3) 5220 9726 TAKK Tokyo Tél. : (81.44) 722 6361 Fax : (81.44) 722 3133 Malaisie Freyssinet PSC (M) Sdn Bhd Kuala Lumpur Tél. : (60.3) 7982 85 99 Fax : (60.3) 7981 55 30 Ménard Geosystems Sdn Bhd Subang Jaya Selangor Tél. : (60.3) 5632 1581 Fax : (60.3) 5632 1582 Reinforced Earth Management Services Sdn Bhd Kuala Lumpur Tél. : (60.3) 6274 6162 Fax : (60.3) 6274 7212 Pakistan Reinforced Earth Pvt Ltd Islamabad Tél. : (92.51) 2273 501 Fax : (92.51) 2273 503 Singapour PSC Freyssinet (S) Pte Ltd Singapour Tél. : (65) 6899 0323 Fax : (65) 6899 0761 Reinforced Earth (SEA) Pte Ltd Singapour Tél. : (65) 6316 6401 Fax : (65) 6316 6402 Thaïlande Freyssinet International Technical Support Ltd Bangkok Tél. : (66.2) 266 6088 Fax : (66.2) 266 6091 Reinforced Earth Thailand Ltd Bangkok Tél. : (66.2) 266 6088 Fax : (66.2) 266 6091 Vietnam Freyssinet Vietnam Hanoi Tél. : (84.4) 826 1416 Fax : (84.4) 826 1118 Freyssinet Vietnam Ho Chi Minh Ville Tél.: (84.8) 943 3654 Fax : (84.8) 943 3654 Ménard Ho Chi Minh City Tél. : (84.8) 820 5761 Fax : (84.8) 820 5762 Europe Allemagne BVT Dyniv GmbH Seevetal Tél. : (49) 4105 66 480 Fax : (49) 4105 66 48 66 Bewehrte Erde Seevetal Tél. : (49) 4105 66 48 16 Fax : (49) 4105 66 48 77 Belgique Freyssinet Belgium NV Vilvoorde Tél. : (32.2) 252 0740 Fax : (32.2) 252 2443 Terre Armee Belgium NV Vilvoorde Tél. : (32.2) 252 0740 Fax : (32.2) 252 2443 Bulgarie Freyssinet International & Cie Sofia Tél. : (359.2) 854 8489 Fax : (359.2) 854 8490 Danemark A/S Skandinavisk Spaendbeton Vaerlose Tél. : (45.44) 35 08 11 Fax : (45.44) 35 08 10 Espagne Freyssinet SA Madrid Tél. : (34.913) 239 500 Fax : (34.913) 239 551 Ménard Madrid Tél. : (34.913) 239 550 Fax : (34.913) 239 551 Tierra Armada SA Madrid Tél. : (34.913) 239 500 Fax : (34.913) 239 551 France Essor Pierrelatte Tél. : (33) 4 75 96 49 72 Fax : (33) 4 75 96 49 71 Freyssinet France SCCM Le Perray-en-Yvelines Tél. : (33) 1 34 57 81 71 Fax : (33) 1 30 46 38 15 Freyssinet France Vélizy Tél. : (33) 1 46 01 84 84 Fax : (33) 1 46 01 86 74 Freyssinet International & Cie Vélizy Tél. : (33) 1 46 01 84 84 Fax : (33) 1 46 01 85 85 Mécatiss Morestel Tél. : (33) 4 74 80 01 68 Fax : (33) 4 74 80 34 48 Ménard Nozay Tél. : (33) 1 69 01 37 38 Fax : (33) 1 69 01 75 05 Millenium Villebon-sur-Yvette Tél. : (33) 1 64 86 55 10 Fax : (33) 1 69 28 35 74 Nuvia TS Aix-en-Provence Tél. : (33) 4 42 61 27 00 Fax : (33) 4 42 61 27 28 PPC Saint-Eusebe Tél. : (33) 3 85 73 69 00 Fax : (33) 3 85 73 69 01 Salvarem Beaumont-Hague Tél. : (33) 2 33 01 56 80 Fax : (33) 2 33 01 56 88 Terre Armée SNC Vélizy Tél. : (33) 1 46 01 84 84 Fax : (33) 1 46 01 86 87 Terre Armée Internationale Vélizy Tél. : (33) 1 46 01 84 84 Fax : (33) 1 46 01 86 87 Grande-Bretagne Corrosion Control Services Ltd Telford Tél. : (44.1952) 230 900 Fax : (44.1952) 230 906 Freyssinet Ltd Telford Tél. : (44.1952) 201 901 Fax : (44.1952) 201 753 Reinforced Earth Company Ltd Telford Tél. : (44.1952) 201 901 Fax : (44.1952) 201 753 Nuvia Limited Warrington Tél. : (44.1925) 858 200 Fax : (44.1925) 811 867 Grèce Freyssinet Hellas S.A. Athènes Tél. : (30.10) 69 29 419 Fax : (30.10) 69 14 339 Hongrie Pannon Freyssinet Kft Budapest Tél. : (36.1) 209 1510 Fax : (36.1) 209 1510 Irlande Freyssinet Ireland Kildare Tél. : (353) 45 884 896 Fax : (353) 45 884 969 Reinforced Earth Company Ireland (Ltd) Kildare Tél. : (353) 45 846 176 Fax : (353) 45 846 187 Italie Alga Spa Milan Tél. : (39.02) 485 691 XX Fax : (39.02) 485 692 45 Terra Armata S.r.l Rome Tél. : (39.06) 45 49 51 00 Fax : (39.06) 45 49 51 01 Macédoine Freyssinet Balkans Skopje Tél. : (389.2) 3118 549 Fax : (389.2) 3118 549 Norvège Freyssinet Norge AS Stavanger Tél. : 47 518 82 828 Fax : 47 518 82 830 Pays-Bas Freyssinet Nederland BV Waddinxveen Tél. : (31.182) 630 888 Fax : (31.182) 630 152 Terre Armée BV Waddinxveen Tél. : (31.182) 622 735 Fax : (31.182) 636 031 Pologne Freyssinet Polska Sp z.o.o. Varsovie Tél.: (48.22) 203 17 00/ 724 43 55 Fax : (48.22) 724 68 94 Menard Polska Varsovie Tél. : (48.22) 724 71 15/ 724 43 55/56 Fax : (48.22) 724 57 91 Portugal Freyssinet - Terra Armada Lisbonne Tél. : (351.21) 716 1675 Fax : (351.21) 716 4051 Roumanie Freyrom SA Bucarest Tél. : (40.213) 10 45 67 Fax : (40.213) 10 45 41 Terre Armée Romania S.R.L. Bucarest Tél.: (40.213) 10 45 67 Fax : (40.213) 10 45 41 Russie Freyssinet Moscou Tél. : (7 495) 747 51 79 Fax : (7 495) 747 51 79 Slovénie Freyssinet Adria SI d.o.o. Ajdovscina Tél. : (386) 5 36 90 733 Fax : (386) 5 36 90 700 Suisse Hebetec Engineering AG Hindelbank Tél. : (4134) 411 71 71 Fax : (4134) 411 71 70 Freyssinet SA Moudon Tél. : (4121) 905 09 05 Fax : (4121) 905 09 09 Turquie Freysas Hasapansa – Istanbul Tél. : (90 .216) 349 8775 Fax : (90.216) 349 6375 Reinforced Earth Insaat Proje Ve Tic. A.S Umraniye – Istanbul Tél. : (90.216) 484 4179 Fax : (90.216) 484 4174 Océanie Australie Austress Freyssinet Pty Ltd Macquarie Park, NSW Tél. : (61.2) 9491 7177 Fax : (61.2) 9491 7199 Austress Freyssinet Pty Ltd North Melbourne, VIC Tél. : (61.3) 9321 1333 Fax : (61.3) 9326 8996 Austress Freyssinet Pty Ltd Albion, QLD Tél.: (61.7) 3862 1511 Fax : (61.7) 3862 1516 Austress Menard Macquarie Park Tél. : (61.2) 9491 7100 Fax : (61.2) 9491 7111 The Reinforced Earth Company Hornsby, NSW Tél. : (61.2) 9910 9910 Fax : (61.2) 9910 9999 Nouvelle-Zélande Freyssinet New Zealand Ltd Reinforced Earth Ltd Auckland Tél. : (64.9) 2363 385 Fax : (64.9) 2363 385 Freyssinet 1 bis, rue du Petit-Clamart - 78140 Vélizy-Villacoublay - Tél. : 01 46 01 84 84 - Fax : 01 46 01 85 85 - www.freyssinet.com Directeur de la publication : Claude Lascols - Rédacteur en chef : Stéphane Tourneur / Chloé Soguet ([email protected]) Ont participé à ce numéro : Cécile Baubeau, Jérôme Stubler, Bruno Dupety, Bruno Lancia, Ludovic Martin, Keith Collett, Bernard Marquez, Gilles Grégoire,Éric Lejeune, Stéphane Cognon, Patrick Lacour, François Prongué, Gary Power, Maté Borbas, Daniel Clapisson, Tony Joslin, Rod Price, Mika Simovic, Benoît Lecinq, Nathan Power, Mat Keary, Luis Rojas, Khalil Doghri, Khalid Rabadi, Sherif Aziz, Arnaud Beseme, Mohamed Drici, Aldo Vici, Patrick Nagle, Ian Campbell, Paul McBarron, Gery Cluney, Mervyn Miller, Jakub Saloni, Jean-Jacques Aman, Hervé Ridoux, Nicolas Box, Mike Mollentze, Gilian Erbeja, Marc Lacazedieu, Stéphane Brûlé, Cédric Beauvieux, Paul Bottomley, John Cross, Pierre Boitel, Sylviane Mullenberg, - Secrétariat de rédaction : Jean-Marc Brujaille - Conception et réalisation : Idé Edition - Crédits photos : Yves Boucaux, Francis Vigouroux, Photothèque Freyssinet - Couverture : maintenance nucléaire pour Areva – crédit photo : Areva/Cyrille Dupont. ISSN : n°1761-8037 Bien que Freyssinet s’efforce de ne fournir que des informations aussi exactes que possible, aucun engagement ni aucune responsabilitéd’aucune sorte ne peuvent être acceptés de ce fait par les éditeurs, leurs employés ou leurs agents. S le