Limiter la production de méthane

Date : 08 AOUT 15
Page de l'article : p.8
Pays : France
Périodicité : Hebdomadaire
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Limiter la production de méthane
La nutrition animale propose des solutions pour diminuer la production de méthane par les ruminants,
en intervenant sur la composition des rations. Une façon de faire rimer alimentation et environnement.
'impact de l'élevage des ruminants sur l'environnement a
émergé dans le grand public
en 2006 avec la publication du
premier rapport de la FAO (Livestock's long shadow), même si les
versions ultérieures ont tenté de le
tempérer en intégrant ses externalités positives. S'en sont suivis
des débats toujours vifs entre les
différents systèmes de production
qui déploient leurs arguments :
les intensifs (une vache à 15.0001
produit moins de méthane que
trois vaches à 5.000 I), les bio
(moins d'intrants donc moins de
production de carbone), les herbagers (les prairies et les haies,
puits de carbone)...
L'Organisation des Nations
unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) estime en tous cas
qu'il serait déjà possible de réduire de 10 % la production de
méthane par unité de lait ou de
viande, si un tiers des élevages
adoptait les bonnes pratiques des
10 % des meilleures exploitations,
en termes de santé animale et
d'alimentation. Cette dernière est
L
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thode, liée à l'élevage, qui a été
agréée par la Cap 21. Nous avons
déposé un brevet, mais nous mettons la méthode à la disposition de
tous. Aux Fab ensuite de proposer
des solutions pour faire baisser la
production de méthane. »
La qualité des fourrages, l'adaptation des apports nutritionnels, voire
l'incorporation de certains lipides,
influencent positivement le métaen effet l'un des meilleurs leviers bolisme de l'animal. Réduire la prod'action. Les Fab proposent ainsi duction de méthane, c'est aussi rédiverses solutions pour réduire la cupérer l'énergie que la vache
production de méthane par les ru- consacre à le produire et qu'elle
minants.
pourrait valoriser dans son lait
et/ou sa viande: une bonne manière
de couvrir, au moins pour partie, le
Mesurer pour réduire
« Mais la première des choses, prix de la solution retenue.
c'est de disposer d'une méthode de
Une des pistes alimentaires passe
mesure pour quantifier laproduc- par l'orientation de la flore intestition de méthane et sa réduction, nale, grâce à des extraits de plantes
explique Pierre Weill, président de comme les tanins et les saponines,
Valorex (Bleu-Blanc- Cœur). En ou des molécules issues de la chitant que Fab, nous avons conçu mie. Ainsi, les néerlandais DSM
une méthode de mesure, Eco-mé- ont beaucoup communiqué cet été
thane, qui a été agréée en 2011 par sur leur "clean cow", solution perle ministère de l'Environnement mettant en station expérimentale
puis reconnue par les Nations de réduire la production de méunies en 2012. C'est la seule mé- thane de 30 % grâce à un inhibi-
teur, le NOP (3-nitrooxy propionate). Il a fait l'objet d'une publication dans la revue scientifique Proceedings of the National Academy
of Sciences of the United States of
America.
LK baisses de production de
méthane peuvent atteindre
40%,enstationexpérimentalt.
Pour la filière Bleu-Blanc-Cœur,
la solution retenue est l'incorporation de graines de lin extradées
comme matière première dans la
ration des animaux. « Nous pouvons en moyenne par ce biais réduire la production de méthane de
15 à 20% même si certains essais
en station expérimentales arrivent jusqu'à -40 % », explique Stéphane Deleau, DG de Valorex. Les
quèlques 9.0001 de C02 économisées par les producteurs de lait
Bleu-Blanc-Cœur sont mises sur le
marché libre du carbone et sont
donc à la disposition des participants de la Cep 21 qui voudraient
ainsi compenser leur venue.
BLEU5 2015115400506