Télécharger l`article ici - Association France Dépendance
Transcription
Télécharger l`article ici - Association France Dépendance
LE DAUPHINÉ LIBÉRÉ | LUNDI 10 OCTOBRE 2016 | 5 GRENOBLE ET SA RÉGION ISÈRE | L’association “France dépendance” a pour objectif de changer, via une plateforme internet, la vie des familles en charge de personnes dépendantes Parce que les aidants ont aussi tellement besoin d’aide… I l y a une Journée, celle qui leur était dédiée jeudi der nier, mais qui est un peu pas sée inaperçue. Le 6 octobre, c’était pourtant la Journée des “aidants”, de ces millions d’hommes et ces femmes qui donnent de leur temps, béné volement, pour aider un pro che dépendant… En lui fai sant ses courses, en s’occupant des démarches, en le lavant, en le faisant manger, en l’ac compagnant partout où il en a besoin, et souvent, en le sur veillant… « Les gens ne savent pas toujours où chercher l’information… » Et parce que leur vie, à eux aussi, peut ressembler à un parcours du combattant et de mande d’énormes sacrifices, une association nationale “France dépendance” vient d’être lancée depuis Greno ble. Jérôme Ripoll, son prési dent, nous explique : « Nous avons mis en place un outil, une plateforme internet colla borative et interactive, où l’aidant peut s’inscrire et trou ver tous les documents et les adresses qui pourront l’aider à monter des dossiers. » L’infor mation est en effet géolocali sée et donc individualisée. « Nous avons aussi un guide à suivre pour obtenir toutes les aides financières possibles. Ce guide suit les étapes clés pour chacune des démarches, dès l’annonce de la pathologie in validante du proche. Car si la loi française est bien écrite, c’est son application départe mentale qui est catastrophi que. Tout est si compliqué qu’on a presque l’impression que le nonrecours aux droits est organisé. » Et de citer l’APA, l’Allocation personnali sée d’autonomie, versée sous condition d’âge et de dépen dance, qui est l’une des moins connues des Français… « Les gens ne savent pas toujours où chercher l’information, car elle est multiple et verticale. Et quand un proche devient su bitement dépendant, l’aidant – qui est déjà fragilisé émo tionnellement par la situation qu’il doit gérer – se retrouve face à des dispositifs qu’il ne connaît pas et face à une admi nistration complexe et agis sant dans une temporalité qui n’est souvent pas la sienne. Vous imaginez la solitude, le stress… Des statistiques mon trent d’ailleurs qu’un tiers des aidants finit par mourir avant les personnes qu’ils accompa gnent. » La “marraine” de l’associa tion, Christel Prado, la prési dente nationale de l’Unapei (première fédération française d’associations de représenta tion et de défense des intérêts des personnes handicapées mentales et de leurs familles) précise même qu’une majorité de ces aidants sont des fem mes et qu’après avoir épuisé tous leurs stocks de congés, « elles en viennent souvent à abandonner leurs propres car rières » pour continuer à s’oc cuper de leurs parents ou de leurs enfants. Le président d’honneur de “France dépendance”, le pré fet honoraire Bernard Cour tois, poursuit : « L’objectif de 04 76 88 76 43 Contactez Groupe Dauphiné Média au Pour optimiser votre communication, utilisez cet espace ! 763075600 parus et sont très effica ces », note la coordinatrice. De plus, le vaccin contre l’hépatite B « n’amène pas une sclérose en plaques, comme il a pu être dit. C’est un vaccin très fiable. » 342 dépistages l’année dernière C’est pour faire entendre tout cela que du 11 au 14 octobre, l’association met en place, avec 65 laboratoi res isérois, un programme de prévention, d’informa tion et de dépistage gratuit. À travers tout le départe ment, des stands proposant des dépistages rapides et gratuits seront installés dans les villes. Aux hôpi en majorité des femmes Selon une enquête BVA (1) pour la Fondation April publiée jeudi dernier, environ deux Français sur dix disent « apporter régulièrement et bénévolement leur aide à un ou plusieurs proches malades », soit une proportion « stable » par rapport à 2015. 58 % d’entre eux sont des actifs, et près de 80 % ont moins de 65 ans. Selon l’Insee, le chiffre total serait de 8,3 millions de personnes aidant régulièrement un proche, en grande majorité des femmes (62 %). 3 | Quel genre d’aides ? La réunion à Grenoble de prélancement de l’association “France dépendance” a réuni, entre autres, le président Jérôme Ripoll, le président d’honneur et préfet honoraire Bernard Courtois, la présidente nationale de l’Unapei Christel Prado, des médecins, des avocats, des associatifs et de nombreux donateurs, dont Gilles Trignat, qui a remis un chèque. Photo Le DL notre association est d’appor ter sur une même plateforme, consultable 24h/24, tous les renseignements nécessaires aux aidants. Car le système est tellement complexe qu’il est souvent sources d’inégalités. Et ça, ce n’est pas acceptable ! Notre association créé donc un outil de solidarité. » Après avoir reçu le soutien de la Fondation hôpitaux de Parishôpitaux de France, pré sidée par Bernadette Chirac, l’association “France dépen dance” sera officiellement lancée en décembre à Paris dans les salons du Sénat. En attendant, et pour qu’elle ait les moyens de ses ambitions, elle cherche encore et encore des donateurs. Ève MOULINIER « Après avoir accompagné ma belle-mère malade… » L‘ Isérois Jérôme Ripoll est le président et le fonda teur de l’association “France Dépendance”, dont le lancement aura lieu en décembre prochain à Paris, dans les salons du Sénat. Il nous explique ses motiva tions : « En 2014, j’ai accompagné ma bellemère, à qui on avait diagnostiqué la maladie de Charcot. Pendant neuf mois, nous avons été à ses côtés. Une période éprouvante au cours de laquelle j’ai compris que si on n’a pas un bon réseau, si on ne connaît pas les bonnes personnes pour vous aider, ne seraitce que pour remplir tous les papiers, on peut vivre un drame absolu… Pendant cette période, j’ai rencontré d’autres familles dans des situations bien pires que la mienne. À l’épreuve de la maladie d’un proche se rajoute aussi une précarité nouvelle, quand les aides n’arrivent pas tout de suite. Voilà ce qui m’a décidé à agir pour aider les aidants. Et avec mes partenaires, nous avons lancé cette association dont je peux vous assurer qu’elle sera toujours basée sur l’honnêteté, la transparence et la solidarité. » Èv. M. www.francedependance.org taux, les dépistages classi ques seront également pos sibles. « C’est du travail que de réunir autant de parte naires hospitaliers, institu tionnels et associatifs au même moment. Mais on a la chance en Isère que pres que tous nos laboratoires appartiennent au même groupe. Cela facilite la coor dination. » L’année derniè re, 342 personnes s’étaient fait dépister dans le cadre de cette opération. L’asso ciation espère en faire autant cette année. Informations : 04 76 24 90 37. Page facebook : Prométhée Alpes Réseau. 765167700 765001300 1 | Deux Français sur 10, Selon une enquête BVA, l’aide concerne en premier lieu les parents (42 %). Viennent ensuite un autre membre de la famille (20 %), des amis (12 %), les grands-parents (12 %), le ou la conjoint(e) (9 %), les enfants (7 %), des voisins (6 %). Plus de la moitié (53 %) disent aider un proche en situation de dépendance due à la vieillesse, 33 % un proche malade et 30 % un proche en situation de handicap. Prévention et dépistage gratuit dans 65 laboratoires isérois est un virus encore méconnu, peu mé diatisé, alors qu’il y a de nombreux contaminés. » Justine Hornecker, coordi natrice de l’association Pro methée Alpes Réseau, dé plore le manque de visibilité accordée à l’hépatite, alors qu’elle touche environ 500 000 français. 4 000 en meurent chaque année, se lon les derniers chiffres, qui sont à nuancer puisque la dernière étude remonte à plusieurs années et que de grandes avancées médica les ont depuis émergé. « Le dépistage rapide (piqûre au bout du doigt et résultat en vingt minutes) et un traite ment en trois mois sont ap Qui sont les “aidants” ? 2 | Qui aident-ils ? SANTÉ | La Journée des hépatites se tiendra le 13 octobre « C’ DÉCRYPTAGE 765994000 La première aide apportée est liée aux activités domestiques (courses, repas, ménage) pour 63 % des aidants, suivie d’un « soutien moral » (57 %), d’une « aide dans les déplacements » (49 %) et de la « surveillance » (téléphone ou visite, 46 %). 4 | Quelles sont les difficultés ? Interrogés sur les principales difficultés auxquelles ils sont confrontés dans leur rôle, les aidants déplorent un manque de temps (35 %), devant la fatigue physique (26 %) et la complexité des démarches administratives (22 %). Mais 86 % d’entre eux estiment que leur situation d’aidant « a des effets positifs » sur leur relation avec la personne aidée. Ils souhaiteraient avant tout (31 %) bénéficier d’une aide financière ou matérielle, d’une formation (26 %), d’un soutien psychologique (26 %) ou bien d’une reconnaissance sociale officielle (23 %). 5 | Que dit la loi ? Depuis janvier, la loi de l’adaptation de la société au vieillissement (ASV) permet aux aidants un « droit au répit », une aide pouvant aller jusqu’à 500 euros par an qui permet de financer quelques jours dans un centre spécialisé ou quelques heures supplémentaires d’aide à domicile. ----------------------------------(1) L’enquête BVA a été réalisée les 20-21 mai et 27-28 mai 2016 par téléphone auprès d’un échantillon représentatif de 2008 personnes (méthode des quotas). Au sein de cet échantillon ont été interrogés 385 aidants et 1623 nonaidants.