Lettre de la plateforme – juillet 2016
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Lettre de la plateforme – juillet 2016
Plateforme d’accompagnement et de répit des aidants familiaux Édito Évènement Cette année la Plateforme des aidants de la Fondation Edith SELTZER et la Plateforme territoriale d’appui Symbiose de « Vivre et Vieillir Chez Soi » s’unissent pour un 4ème forum sur le thème : « Le maintien à domicile, jusqu’où ? ». Nous nous exprimons tous de différentes manières : le rire, les gestes, le dessin, la parole, l’écriture… L’objectif de cette journée est de sensibiliser la population et favoriser les échanges entre les professionnels par un regard croisé sur le champ de l’enfance, du handicap et des troubles psychiques ainsi que du grand âge. Pour cette nouvelle lettre, Madame S. qui a été aidante de son mari, a choisi d’exprimer sa joie, sa colère, sa tristesse et tout son amour à travers l’écriture. Au programme : - Des stands tenus par les professionnels du soin, de l’aide et de l’accompagnement du département. - Une conférence animée par Monsieur Bernard ENNUYER, sociologue de la vieillesse, du vieillissement et du handicap, et consultant. Il a notamment enseigné dans plusieurs universités de Paris et a publié de nombreux ouvrages sur le maintien à domicile. Je la remercie de nous avoir fait partager ce moment d’émotion dans le texte intitulé « Sentiment », ainsi qu’à Florian MILLET, psychologue à la Fondation Edith Seltzer, pour son aide. - Des tables rondes tenues par des professionnels autour d’échanges et de débats ouverts au grand public. Le forum se déroulera le mercredi 12 octobre 2016 de 9h à 17h Très bonne lecture. Laëtitia BUCCI Coordinatrice Nord 05 Dossier SENTIMENT au QUATTRO 56 avenue Emile Didier à Gap « Réservez votre journée ! C’est une graine qui vient du cœur, de l’âme, qui se cultive de jour en jour, d’année en année. C’est une sensation étrange, extraordinaire, indéfinissable, mais parfois épouvantable, effrayante et absurde. Quelque fois on trébuche sur un chemin semé d’embûches. Cela nous bouscule, nous heurte, nous bouleverse, nous dérange, et nous met un genou à terre. Quel désordre intérieur, tout est en dessus dessous au plus profond de notre être. Qui sommes-nous à ce moment là ? Qui suis-je aussi ? N° 6... Avril2016 2014 N°12 Juillet La lettre Lettre de la Plateforme N°12 Une femme avec mes souffrances dissimulées au-delà des apparences, avec mes incertitudes. Je marche dans cette forêt dense, épaisse, impénétrable, où les cimes des arbres se rapprochent, se cramponnent, s’entremêlent et s’attirent comme des amants heureux. Une force invisible retient mon attention, mon écoute. Des nappes de brumes s’étirent autour de moi comme une farandole tourbillonnante. Tout est sombre, la clarté s’en est allée loin de moi, de toi. J’avance et je cherche la lumière au milieu de cette végétation folle, drue et touffue. Mes larmes coulent sur mes joues en feu. Mes pas écrasent et craquent ce bois mort qui émet un son sec et grave. Ces multiples racines qui s’emmêlent sur mes chevilles et me font trébucher. Je cours parmi les branchages, les buissons qui m’égratignent, que j’écarte à mon passage. J’essaie de crier notre colère, notre désespoir, notre liberté dans cette forêt étouffante. Je tombe, tu me relèves à chaque fois, à chaque pas. Mon bonhomme. Combien de fois es-tu tombé, écroulé, effondré, abattu en silence avec parfois deux larmes au coin des yeux bleus ; comme ce jour qui diminue dans cette forêt puissante face à toi, face à moi. Nous qui sommes vulnérables, abîmés, frappés et attaqués dans notre vie. Elle qui se rit de nous. Ton absence me blesse, me brûle comme ce feuillage qui cingle mon visage. Comment respirer ? Je t’entends mais ne te vois pas, je sens ton sourire mais ne peux pas te toucher, tes yeux rieurs sur mon visage ne s’effacent pas. Alors je t’imagine quelque part heureux sans douleur insupportable, ni malaise, ni souffrance, loin de cette forêt. Tu es juste der- Juillet 2016 rière la porte, tu m’attends pour quelques temps. Je cours vers la lumière qui inonde le jardin, tu es là ; tu rayonnes de gaieté, de sérénité. Je m’assois, quelle douceur, tu me réchauffes lentement. Nous voilà à la maison en paix heureux avec cette force qui nous unit, nous renforce pour combattre cet adversaire, cette saleté pendant onze mois. La maladie n’a pas gagné, ni emprise sur notre amour. Nous étions en état de siège, et avons bâti une forteresse d’amour puissante d’un attachement invincible, d’une tendresse infinie, jusqu’à garder l’empreinte dans notre cœur jusqu’au dernier instant dans mes bras à jamais. J’ai été ta femme, ta maîtresse, ton amie, ton infirmière. Tu as été ma force, tu es ma force. Nous avons subi des ouragans s’aidant mutuellement, parfois seule, également avec Jean-Marc notre ami. Je ne parlerai pas de ces moments difficiles, je vous parle de ce sentiment de plénitude, de quiétude. De cette graine qui grandit à chaque instant, et qui nous rend clairvoyant. De tous ces jours de douceur, et de ce voyage parcouru avec Paul. Du bonheur de donner et rendre sérénité, joie, être chez nous avec lui, j’en ai beaucoup profité. - Les moqueries, les rires, les fou-rires. - Les bousculades pour couper les haies « Cosette lève les bras t’es trop petite », lui 1m84, moi 1m51. - La Saint Valentin avec Jean-Marc, vous étiez allés au magasin pour nous offrir des sous-vêtements. Tu connaissais tout sur moi, et non lui. Quel rire avec Françoise. - Apprendre à manger de la main gauche avec Jean-Marc le midi. Ce jour là tous pareil. Rigolade et cocasse ! - Les vêtements achetés taille plus petite pour Cosette. Humour. - Manger les premières cerises sur l’arbre avec le fauteuil Lettre de la Plateforme N°12 puis redescendre en riant sachant que c’était les dernières. - Écouter la musique classique au petit-déjeuner. Tes moments favoris. - Mon cadeau inoubliable, mes alliances à Noël. - Le matin, tu pars acheter le pain puis au café du village jusqu’au jour où ! … - Le soir, tu soulèves ta jambe pour que je te masse. On se parle avec les yeux. - Je sors le lit médicalisé tous deux allongés, je te raconte des histoires… formidables. - Quand tu as le désir de laisser une tâche tu me souris avec tes yeux doux et déclare : « j’ai envie de jouer à autre Juillet 2016 chose ». Je comprends « Cosette, continue ! ». Par la suite, fatigué, cette phrase fut ton code pudique que l’on comprend entre nous. Si chère pour moi. - Tu te retournes la nuit pour tenir ma main, je me repose sur le canapé. Je me demande où tu prends cette force incroyable. Comme cela est bon. Le soleil apparait en face tu m’enlaces Tu me portes dans le jardin fleuri Où la forêt s’éloigne de nous Où les fleurs poussent, éclosent Où l’amour est gravé à jamais Ce rêve était de savourer cette dernière année de vivre et d’être ensemble. Les sentiments qui nous animaient étaient loin de la peur, de la tristesse, mais un sentiment qui flirtait plutôt avec la jouissance, d’un bien être avant le départ. Ce fût une chance, une évidence. « Madame S. Inspiré du poème Il y a toujours un rêve qui veille de Paul ELUARD Actualités des aidants - Mai 2016 Agir contre les écarts de salaires femmes/hommes (GPG) : prendre en compte le cas des aidantes informelles « Un premier projet, mené par la Ligue des Droits de l’Homme, la Macif et des partenaires européens a montré la difficulté de concilier un rôle d’aidant et vie professionnelle. Il a montré également qu’en règle générale les aidants informels sont pénalisés au niveau du salaire et de leur progression de carrière qui a une incidence sur leurs revenus tout au long de la vie, puisqu’ensuite, leur pension de retraite sera minorée en conséquence. Or les aidants sont surtout des aidantes. La nécessité d’assurer ce rôle renforce donc les écarts de salaires femmes/hommes (Gender Pay Gap ou GPG). Peu ou pas connue, cette cause d’écarts de salaire femmes/hommes dus au rôle d’aidant n’est pas combattue, alors que leur nombre augmente et qu’ils sont essentiels dans une prise en charge de la dépendance à moindre coût pour la société. L’objectif de la LDH et de Macif-Mutualité est de mener des actions pour que l’égalité de traitement femmes/ hommes devienne effective. » Source : Site de l’association Française des Aidants Lettre de la Plateforme En cours N°12 Juillet 2016 Les cafés des aidants Café des aidants de Briançon : les 2èmes mardis de chaque mois de 14h à 16h au café La Vigne, 7 rue du Champ de Mars. Le café continue le 12 juillet et le 9 août Reprise en septembre pour : Café des aidants d’Embrun : les 3èmes vendredis de chaque mois de 14h à 16h au café Le Boulevard, Boulevard Pasteur. Café des aidants de Gap : les 1ers mardis de chaque mois de 14h30 à 16h30 au café Highlander’s, rue Carnot. Café des aidants de Serres : les 2èmes mardis de chaque mois de 14h à 16h au Café du commerce, Place du lac. Les formations des aidants En partenariat avec l’Association Française des Aidants, la Plateforme propose un programme de formation de 18 heures séquencé en 6 modules de 3 heures chacun. Les deux premiers modules constituent le socle (obligatoire) et sont suivis par les quatres autres modules complémentaires (optionnels). La formation a pour objectif de se questionner et d’analyser les situations vécues dans la relation au proche malade, en situation de handicap ou de dépendance afin de trouver les réponses adaptées à ces situations. L’objectif est aussi de mieux connaître et mobiliser les ressources du territoire. Gratuite, tout aidant intéressé peut s’inscrire. Formation des aidants sur Briançon : Les jeudis 10, 17 et 24 novembre et le 1er, 8 et 15 décembre 2016 de 13h30 à 16h30 à l’espace Epicéa, 5 rue Alphand à Briançon. Formation des aidants sur Gap : Les mardis 13, 20 et 27 septembre, le jeudi 6 octobre et les mardis 11 et 18 octobre 2016 de 13h30 à 16h30 au local de la Plateforme de GAP, rue capitaine de Bresson. Des moments pour soi Briançon : Une visite guidée du jardin botanique Alpin du Lautaret est organisée le mardi 2 août. Un départ en bus est prévu à 9h30 à l’accueil de Chantoiseau. Renseignement et inscription auprès de Laetitia BUCCI dans la limite des places disponibles. Prochaine lettre en Octobre 2016 Embrun : Nous proposerons cet automne de nouvelles séances de sophrologie sur Embrun. Les dates seront communiquées dans la prochaine lettre. Accompagnement individuel Pour rappel, la Plateforme des aidants c’est aussi une permanence téléphonique et un accompagnement individuel. Nous proposons aux proches-aidants des entretiens avec la coordinatrice de la Plateforme dans nos locaux ou à domicile. Elle écoute, conseille, oriente, soutient… Nous proposons également un soutien psychologique individuel grâce à notre réseau de psychologues et thérapeutes conventionnés sur tout le territoire des Hautes Alpes. Notre action bénéficie de la précieuse collaboration de nos partenaires du territoire. Répit à domicile La plateforme des aidants propose aussi du répit à domicile qui consiste à remplacer l’aidant par un professionnel de façon continue sur plusieurs jours ou quelques heures dans la journée. Il l’accompagne dans tous les actes de la vie quotidienne pour lesquels une aide humaine est nécessaire et qui sont habituellement réalisés par l’aidant familial. Cette prestation permet d’offrir du répit et soulager l’aidant en lui permettant de partir quelques heures, voire quelques jours du domicile sereinement et de prévenir l’épuisement physique et moral. Pour s’inscrire, contacter Laëtitia BUCCI au 06 88 07 49 65 Contact : Plateforme d’Accompagnement et de Répit des Aidants 04 92 25 31 87 [email protected] Coordinatrices Laëtitia BUCCI (Nord 05) - 06 88 07 49 65 Inès DEVESTEL (Sud 05) - 06 75 75 76 68 Page Facebook : Aidants Hautes-Alpes 05 Responsable de la publication François BACH, Directeur Général Réalisation Service Qualité-Communication Fondation Edith Seltzer